Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 12 mars 2015

Le Liban, un pays de passage pour les syriaques et les assyriens de Hassaké - Patricia KHODER - L'Orient-Le Jour

Le Liban, un pays de passage pour les syriaques et les assyriens de Hassaké - Patricia KHODER - L'Orient-Le Jour

Le Liban, un pays de passage pour les syriaques et les assyriens de Hassaké

Avant la guerre en Syrie, la communauté assyrienne comptait environ 5 000 personnes au Liban, installées entre les quartiers assyriens de Sed el-Baouchrieh et d'Achrafieh, ainsi qu'à Zahlé et à Sarba. Aujourd'hui, et depuis 2011, avec le flux de réfugiés arrivés d'Irak et de Syrie, ils sont un peu plus de 10 000 personnes. Ils habitent toujours ces quartiers, et louent des maisons également à Bourj Hammoud, Raouda, Sabtiyé et Dekouané. Ils passent quelques mois, voire une année, au Liban avant de partir vers l'Europe, les États-Unis ou l'Australie. Ils sont plusieurs familles à vivre sous un même toit. Et tentent de joindre les deux bouts tout en préservant leur dignité.

Ils étaient plus de 100 000 assyriens et syriaques dans la ville de Hassaké et les villages du Khabour, un affluent de l'Euphrate, avant la guerre ; aujourd'hui, ils ne sont plus que 3 000. Ils ne savent plus où aller. Les localités du Khabour ont été vidées de leurs habitants, 300 d'entre eux sont toujours pris en otage par l'État islamique, et la ville de Hassaké n'est pas un lieu sûr pour y rester longtemps.

Le gouvernement libanais a pris l'initiative la semaine dernière de leur ouvrir la frontière pour des raisons humanitaires. Beyrouth sait que leur nombre est réduit et qu'ils ne s'attarderont pas dans le pays, la plupart d'entre eux tentant, à travers le HCR, de rejoindre l'Europe, l'Amérique ou l'Australie où ils ont des proches.
Depuis le week-end dernier donc, ils arrivent par petits groupes chez des proches installés au Liban depuis plusieurs mois ou quelques années. Certains assyriens du Khabour habitent le Liban depuis des dizaines d'années et travaillent dans le pays. Ils ont tous des histoires d'horreur à raconter. Celles de bus envoyés par des membres de leur communauté et qui les ont amenés de leurs villages, sous les bombes, jusqu'aux villes de Hassaké et Kamichli, où il y a un aéroport... pour faire 1 300 kilomètres, ensuite, en voiture afin de venir à Beyrouth.

(Lire aussi : Le calvaire des exilés chrétiens du Khabour au Liban)

Ils sont arrivés sans bagages au Liban, n'ont pas eu le temps de faire leurs valises. Rares sont ceux qui pensent qu'un jour ils pourront rentrer chez eux. Nombre de ceux qui se sont réfugiés au Liban depuis plusieurs mois ont des parents parmi les 300 personnes enlevées par les miliciens de l'EI.

Citoyens de deuxième catégorie
Pour beaucoup de ces chrétiens, la chute de leur village entre les mains des jihadistes constitue une preuve infaillible que le régime de Bachar el-Assad les a bel et bien lâchés et ne les a jamais favorisés par rapport aux autres minorités. Les riches certes étaient libres de faire du commerce. Les personnes diplômées accédaient à des postes administratifs, mais comme partout, il fallait avoir des pistons.

Contrairement à ce que nombre d'entre eux pensaient, le régime ne les a jamais protégés. De plus en plus de syriaques et d'assyriens du Khabour estiment qu'ils ont toujours été considérés comme des citoyens de deuxième catégorie. Dans ce cadre, ils rappellent qu'Assad père avait détourné, en 1995, l'eau de cet affluent de l'Euphrate pour mieux irriguer les villages des tribus arabes, obligeant les assyriens à acheter l'eau auprès de ces tribus.

(Reportage : Rémy et Novart, assyriens des villages de Hassaké, racontent l'enfer)

Nombre d'entre eux rappellent en outre les meurtres de chrétiens assyriens et syriaques, qui n'ont jamais été punis. Ainsi, la ville de Hassaké en 2010 a été témoin d'un crime commis par un officier sunnite de l'armée contre un commerçant assyrien à qui il devait de l'argent. Il lui a tiré dessus en plein jour. « Une fois l'homme à terre, l'officier a mis le pied sur sa tête comme pour bien rappeler aux chrétiens leur place dans l'État », rapportent plusieurs personnes à L'Orient-Le Jour. Le militaire n'a jamais été interpellé et jugé.
Plus d'un raconte l'histoire d'une église prise d'assaut par des tribus arabes, dans l'un des villages du Khabour. L'homme qui l'a défendue en tirant sur ceux qui voulaient la profaner a fait de longues années de prison alors que ceux qui voulaient vandaliser le lieu de culte avaient rapidement été relâchés par les autorités.

Nombre de personnes croisées dans le quartier assyrien de Sed el-Baouchrieh se demandent pourquoi l'armée syrienne, notamment l'aviation, n'est pas intervenue quand les villages du Khabour ont été pris d'assaut par les miliciens de l'État islamique, laissant les jihadistes parvenir rapidement aux localités chrétiennes.
Assyriens et syriaques ne veulent plus servir dans l'armée. C'est l'une des raisons pour lesquelles les réservistes fuient le pays. Minoritaires, ils sont placés directement sur le front. Un homme raconte que son frère a été obligé de faire quatre ans de service militaire au lieu des deux ans et demi réglementaires. Pour l'aider à quitter la Syrie, les originaires du village, installés en Suède, ont fait une collecte rassemblant 21 000 dollars pour permettre au jeune homme de fuir avec un passeur et de s'établir en Suède.

Les relations avec les Kurdes
Sur un autre plan, même si les Gardiens du Khabour (assyriens) et la milice syriaque Sutoro coopèrent et sont soutenus par les miliciens kurdes, rares sont les membres de ces deux communautés chrétiennes qui leur font confiance. Ils se réfèrent dans ce cadre à un passé sanglant : ce sont des tribus kurdes, poussées par les Ottomans, qui avaient perpétré des crimes contre les deux communautés chrétiennes durant la Première Guerre mondiale, réquisitionnant leurs maisons dans plusieurs villes de l'actuelle Turquie, notamment à Urfa et à Mardine.
Les habitants du Khabour rapportent également que dans plusieurs villages désertés par les chrétiens et non occupés par les miliciens de l'EI, les Kurdes ont squatté les maisons de ceux qui sont partis et refusent de payer ou d'acheter ces habitations, où cas où quelques chrétiens restés dans la ville de Hassaké les solliciteraient à ce sujet.

(Repère : Les Assyriens, une communauté chrétienne récemment implantée en Syrie)

Syriaques et assyriens de Hassaké et de Syrie veulent absolument quitter le Moyen-Orient. Ils se tournent notamment vers l'Europe et les États-Unis, où ils sont présents depuis plusieurs dizaines d'années. Le patriarcat assyrien se trouve à Chicago, le patriarche ayant émigré aux États-Unis avec les massacres qui avaient touché la communauté en Irak en 1933. Le poids des syriaques est plus prononcé en Europe. La communauté possède ainsi un important archevêché aux Pays-Bas. Ils sont quelque 750 000 dans le monde, dont 30 000 au Liban. Quant aux assyriens, ils sont 600 000.
Ces deux Églises sont les plus anciennes d'Orient. Elles ont préservé la langue araméenne dans leur liturgie, alors que les membres de la communauté parlent cette langue et ces divers dialectes, selon la région d'où ils sont originaires.

Sur le plan dogmatique, il existe très peu de différence entre les syriaques et les assyriens. Ces deux communautés se sont séparées en 1525, les syriaques créant un patriarcat à Antioche et les assyriens un siège patriarcal à Bagdad.

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Envoyé de mon Ipad 

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