Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 31 mars 2015

Réuni à Bkerké, le sommet interreligieux décide l’institutionnalisation de ses réunions - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Réuni à Bkerké, le sommet interreligieux décide l'institutionnalisation de ses réunions - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

31/3/2015- Réuni à Bkerké, le sommet interreligieux décide l'institutionnalisation de ses réunions

Un sommet interreligieux s'est tenu hier à Bkerké, concertations indispensables entre les chefs religieux musulmans et chrétiens du pays, pour faire le point d'une évolution régionale dramatique, et situer le Liban dans la tourmente. Tous les chefs religieux chrétiens et musulmans du Liban y ont assisté, à l'exception du patriarche grec-orthodoxe Jean X Yazigi, à l'étranger.
Des prises de position moins conventionnelles que d'habitude ont marqué le sommet, dont les deux points saillants sont un appui inconditionnel et total à l'armée, pour faire face aux infiltrations et menaces des forces takfiries, et l'institutionnalisation d'une conférence permanente islamo-chrétienne, dont les réunions ordinaires deviendront trimestrielles.

Au vu des dangers que court le Liban dans une région où les frontières de l'accord de Sykes-Picot sont remises en question – encore un point soulevé par les présents – et en l'absence d'un président de la République qui réglemente la vie des institutions et leur donne la cohésion nécessaire, le sommet revêt incontestablement une importance inhabituelle.
La question lancinante de la vacance du siège présidentiel, dont le patriarche maronite, Béchara Raï, s'est fait le champion depuis mai 2014, date à laquelle avait expiré le mandat du président Michel Sleiman, a fait l'objet du premier et du plus ample point figurant au communiqué final publié par le sommet.
« La présidence de la République, dévolue à un maronite, y a été considérée comme emblématique de la vie commune au Liban et donc de son existence même. La présence du président incarne et symbolise la participation des chrétiens à la vie publique », a précisé une source autorisée proche du sommet.
« C'est pourquoi le renvoi continu des séances électorales a été stigmatisé et le verdict des urnes a été proposé comme alternative au consensus, dans le respect de l'esprit du pacte national », a-t-elle ajouté.
Les résolutions de cette assemblée ont été lues, pour la première fois, par l'émir Harès Chéhab, secrétaire général du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien.

La rencontre de Bkerké a par ailleurs été marquée par la minute de silence observée en début de réunion, à la mémoire des militaires libanais tombés au champ d'honneur. Une minute symbolique réclamée par le mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane.

La vacance présidentielle
Voici, en résumé et point par point, le communiqué final du sommet :
1) Affaires nationales : le sommet exprime son « inquiétude et profonde déception » face à la persistance de la vacance du siège présidentiel. Il y voit « un danger pour la souveraineté du Liban, sa sécurité et sa stabilité, et même pour sa formule constitutionnelle considérée comme un message au monde arabe et au monde entier ».
Le sommet invite donc les forces politiques « à faire prévaloir l'intérêt national sur leurs intérêts politiques et à briser le cercle vicieux des sessions parlementaires stériles ».
« Tout retard dans l'élection d'un président est préjudiciable à la bonne marche des institutions et de l'administration (...). Le pays s'épuise à rechercher des solutions pour pallier à l'absence d'un président, alors qu'une chose, et une seule, est demandée : le recours au verdict des urnes. »
Le sommet constate que les dialogues en cours, pour positifs qu'ils soient, « n'ont encore porté que peu de fruits et n'ont pas été à l'essentiel ».
« L'élection d'un président doit être au centre de tout dialogue (...), l'élection d'un président chrétien maronite étant le garant de la pérennité de la vie conviviale et par conséquent du Liban », souligne le communiqué des chefs spirituels chrétiens et musulmans.

Le souci des pauvres
Et le communiqué de poursuivre :
2) Il faut de toute urgence remédier à la situation sociale et aux questions économiques. Les crises s'accumulent et pèsent sur la population. Le vote d'un budget, le contrôle des dépenses improductives, la stimulation des dépenses créatrices d'emploi et l'aide aux catégories les plus pauvres sont l'entrée en matière adéquate pour le faire.
3) L'exode : les guerres en Syrie et en Irak ont été dévastatrices. En conséquence, un million et demi de Syriens se sont réfugiés au Liban, en sus des milliers d'Irakiens, sans compter un demi-million de Palestiniens. Tout en exprimant sa compassion pour la situation des réfugiés, le Liban estime que leur nombre et leur dispersion géographique sur toute l'étendue du territoire dépasse sa capacité d'accueil et fait problème en matière de sécurité, d'habitat, d'emploi, de santé, d'éducation, d'infrastructure (eau et électricité), d'alimentation et de transport.
La communauté internationale doit agir et « dépenser plus » pour faire face à certaines « conditions inhumaines » vécues par les réfugiés.
« La capacité d'accueil du Liban est limitée dans l'espace et surtout dans le temps. Par conséquent, il faut empêcher que la présence temporaire des réfugiés ne s'éternise et ne se transforme en présence définitive, ce qui constituerait un grave danger pour l'unité et la stabilité du Liban. »

Les frontières balayées
4) Le terrorisme : le terrorisme revêtu du masque de la religion sous la forme violente du refus de l'autre et de son anathémisation (takfir) a créé une situation de fait en balayant les frontières existantes à la base du Moyen-Orient actuel. Il doit être confronté sur les plans culturel, pédagogique, économique et politique. L'unification des forces modérées et le développement du discours religieux sont aussi des moyens pour lui faire face. La communautarisation de la vie politique, le non-respect des frontières et les plans de partition rejoignent le plan sioniste bien connu de morcellement de la région en mini-États confessionnels en guerre permanente, ce qui permettra à Israël d'exercer sa suprématie.
5) Les chrétiens d'Orient : les chrétiens d'Orient sont les premières victimes des vagues de violence qui déferlent sur la région. Derniers en date : les Assyriens. Il est indispensable de rappeler que le Machrek a toujours été le lieu d'accueil de la diversité religieuse, que la présence chrétienne y a précédé la présence musulmane de plusieurs centaines d'années et que la contribution des chrétiens a été vitale pour la préservation de la langue arabe ; enfin que cette présence chrétienne joue un rôle-clé dans l'identité de la région.

Yémen : respect de la souveraineté
6) Le Yémen : le sommet espère que le conflit au Yémen sera circonscrit dans le respect de la souveraineté, de la sécurité et de l'intégrité territoriale de chaque pays arabe.
Résolution : 1- « Institutionnalisation du sommet interreligieux dont les réunions ordinaires deviendront régulières ». 2- Libération de tous les civils prisonniers ou pris en otage, à commencer par les évêques Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi. 3- Appui inconditionnel au rôle « responsable et constructif » de l'armée libanaise et des forces de sécurité, et appui à toutes leurs demandes en armes et équipements.
Le communiqué conclut sur des vœux aux communautés chrétiennes, « après la fête de l'Annonciation, première célébration religieuse islamo-chrétienne dans l'histoire ».

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