Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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jeudi 3 septembre 2015

INTERRELIGIEUX : Le défi évangélique du dialogue avec l’islam | Lire pour croire…

INTERRELIGIEUX : Le défi évangélique du dialogue avec l'islam | Lire pour croire…

INTERRELIGIEUX : Le défi évangélique du dialogue avec l'islam

borrmansCe livre aborde des questions cruciales pour le dialogue islamo-chrétien, en faisant le choix de la compréhension plutôt que de la confrontation 

Chrétiens et musulmans. Proches et lointains

de Maurice Borrmans

Médiaspaul,  2015, 150 p. 16 €

« Le présent livret, écrit dans son introduction le P. Borrmanns, spécialiste reconnu de l'islam et grand promoteur du dialogue islamo-chrétien dans son introduction,voudrait être une modeste pièce à verser au dossier du dialogue culturel et spirituel entre les disciples du Christ et les fidèles du Coran. »
Pour ce faire, il a regroupé cinq de ses contributions parues dans diverses revues théologiques  au cours de la dernière décennie, abordant des questions cruciales et délicates comme la figure de Jésus dans l'islam, l'histoire des relations entre chrétiens et musulmans depuis les origines de l'islam jusqu'à Vatican II (où l'on découvre de part et d'autre, une abondante littérature apologétique et plus ou moins polémique selon les périodes), l'émergence  de la déclaration conciliaire Nostra Aetate sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes qui aborde notamment le rapport avec les musulmans, l'accueil que font les musulmans à l'Évangile de Jésus.

Le « consensus musulman » au sujet de Jésus du Coran

Le livre s'ouvre par une remarquable synthèse sur Jésus vu par les musulmans, que ce soit dans le Coran, l'islam classique ou contemporain ou la mystique musulmane. « Pour mieux répondre aux exigences de vérité que suppose un dialogue authentique, les baptisés ont à connaître  ce qu'est le 'Jésus du Coran' pour les disciples de Muhammad », justifie le P. Borrmans, avant de résumer le « consensus musulman » : « Jésus est tout simplement prophète et messager, honoré et proche de Dieu, signe merveilleux et thaumaturge miséricordieux. Il n'a été ni tué, ni crucifié, mais on ne sait apparemment rien de sa fin ultime. Il est venu proclamer l'unicité de Dieu, il s'est toujours présenté comme 'le Fils de l'Homme' et n' arien prétendu de ce que les chrétiens lui attribuent indûment. »  
Le Jésus de l'islam est très éloigné du Jésus des évangiles… La raison est simple : pour les musulmans, l'Évangile authentique, comme la véritable Torah d'ailleurs, a disparu, « même si des bribes de l'un et de l'autre peuvent se retrouver dans les livres actuellement détenus par les juifs et les chrétiens ». « Pour les musulmans, explique plus encore l'auteur, la Torah, l'Évangile et le Coran sont des livres directement révélés par Dieu, sans qu'y interviennent une quelconque doctrine de l'inspiration et donc d'une collaboration possible entre un auteur divin et un auteur humain. » 

Un « cinquième évangile vivant »

Le P. Borrmans exprime au passage un regret : que cinquante d'efforts de dialogue islamo-chrétien n'ait pas « changé le 'regard' que jette aujourd'hui un milliard de musulmans sur 'Îsâ ibn Maryam' » (Jésus fils de Marie). Et le défi fondamentaliste auquel doivent faire face les penseurs et théologiens musulmans n'est pas très propice sinon à une ouverture, au moins à une curiosité sur ce que les sources chrétiennes disent de Jésus.
Mais le théologien ne dépose pas les armes et ouvre des pistes pour le dialogue, en s'appuyant sur différents documents magistériels. Il veut aussi prendre au sérieux les musulmans qui disent croire à l'Évangile, « dont le Coran nous dit qu'il est un livre et une partie du Livre », et apprécient les vertus que pratiquent les chrétiens. « Si donc l'Évangile chrétien, en ses dimensions historiques et théologiques, échappe à ce que croient les musulmans, il peut cependant les intéresser en ses dimensions sociales et spirituelles », écrit le père blanc qui voit là un appel lancé aux chrétiens à être pour les musulmans une « cinquième évangile vivant », que nul ne pourra contester s'il est vécu « en esprit et en vérité », dans le service de la justice et de la paix.

Espérer en Celui qui a détruit les 'murs de séparation' 

« C'est en un tel sens que la condition du chrétien est bien celle d'un 'défi évangélique', conclut le P. Borrmans.  Ce faisant, le dialogue interreligieux devient 'émulation spirituelle' et on peut alors envisager un passage graduel à une quadruple conversion aux valeurs du Royaume (les béatitudes), aux promesses de Dieu comme Père, à l'appel fascinant de Jésus 'modèle unique' et à la communion fraternelle en l'Eglise 'prémisse du Royaume'. La condition du chrétien est bien celle d'un 'évangile vivant' qui fait mystère et suscite des interrogations chez qui en est le témoin inattendu. » Condition certes « des plus incommodes », notamment à une période où le dialogue s'avère difficile, mais qui plonge les chrétiens au cœur du mystère pascal, les poussant à « mieux vivre leur espérance en Celui qui  déjà détruit les 'murs de séparation' par sa Croix et sa Pâque, et qui leur confie aujourd'hui 'le ministère de  la réconciliation' entre les fils de l'Eglise et les fidèles de l'islam ».
DOMINIQUE GREINER