Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
Affichage des articles dont le libellé est chrétiens de Syrie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est chrétiens de Syrie. Afficher tous les articles

mercredi 28 mars 2018

SYRIE - Témoignage de l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi sur la situation en Syrie

SYRIE - Témoignage de l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi sur la situation en Syrie
 
Hassaké (Agence Fides) – « Il n’est pas vrai que la guerre soit finie en Syrie. Nous continuons à gravir notre Golgotha et pour la septième année consécutive, nous approchons de Pâques sans ressentir la joie de la Résurrection du Seigneur ». C’est en ces termes que s’exprime S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo, Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi, décrivant les sentiments avec lesquels les chrétiens de la région de Jézirah, au nord-est de la Syrie, vivent les jours de la Semaine Sainte. « Le risque – indique l’Archevêque à l’Agence Fides – est que l’on pourrait arriver à l’avenir à un affrontement direct entre l’armée syrienne et les forces militaires américaines qui, dans la zone de Jézirah, ont implanté dix bases logistiques, justifiant leur entrée sur le territoire syrien par la nécessité de soutenir les milices kurdes contre les djihadistes du prétendu « Etat islamique ». La récente évolution des rapports de forces dans le nord-est syrien, avec la conquête de la ville d’Afrin, enlevée aux forces kurdes par des milices rebelles appuyées par l’armée turque, a également été le fruit d’une erreur d’évaluation de la part des groupes kurdes syriens, qui visaient à trouver des appuis internationaux en vue de leurs projets indépendantistes. « Les kurdes – affirme l’Archevêque – se sont fiés des américains, montrant qu’ils n’avaient pas appris les leçons de l’histoire. Maintenant, sous prétexte d’aider les kurdes, les Etats-Unis contrôlent une bonne partie de la Mésopotamie syrienne et déjà, dans d’autres situations analogues, les destinataires déclarés du soutien américain ont été abandonnés. Il suffit de penser au Vietnam, à l’Afghanistan ou au Kurdistan irakien ».
Dans la région de Jézirah commencent par ailleurs à arriver des évacués kurdes provenant de la zone d’Afrin. L’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi prévoit également la possibilité que ce phénomène puisse à l’avenir modifier les équilibres démographiques de la région, rendant irréversible l’exode des populations chrétiennes qui, au cours des années de guerre, ont été expulsées de leurs maisons et de leurs villages. « Maintenant – indique l’Archevêque – certaines familles d’évacués kurdes se sont établies dans les villages de la vallée du Khabur, où vivaient par un temps des chrétiens syriaques, assyriens et chaldéens et qui sont demeurés en grande partie abandonnés au cours de ces dernières années. Ceci pourrait être seulement le début d’un processus qui pourrait porter avec le temps à effacer définitivement la possibilité de voir revenir les chrétiens dans cette vallée qui, pour ces communautés, représentait un lieu d’enracinement historique ».
En février 2015, les villages habités par les chrétiens dans la vallée du Khabur avaient été pris par les milices djihadistes du prétendu « Etat islamique ». Les habitants s’étaient enfuis et au moins 250 d’entre eux avaient été pris en otage et déportés par les djihadistes avant d’être progressivement libérés par groupes contre le paiement de rançons (voir Fides 23/02/2016). Déjà, en février 2016 (voir Fides 06/02/2016), des milices kurdes des Unités de protection populaire (YPG), bras armé de l’Union démocratique kurde, à son tour branche syrienne du PKK, avaient installé trois camps d’entraînement dans autant de villages de la vallée du Khabur, demeurés depuis lors presque totalement abandonnés. (GV) (Agence Fides 28/03/2018)

lundi 5 mars 2018

SYRIE - Appel des Trappistines en faveur de la fin du conflit

 
Damas (Agence Fides) –« Quand les armes se tairont-elles ? Nous, qui vivons en Syrie, nous somme dégoûtés par l’indignation générale qui se lève pour condamner ceux qui défendent leur propre vie et leur propre terre. A plusieurs reprises ces mois-ci, nous nous sommes rendus à Damas. Nous y sommes allés après que les bombes des rebelles aient fait un massacre dans une école. Nous y étions également voici quelques jours seulement, le jour après que 90 missiles tirés à partir du faubourg de Goutha soient tombés sur la partie de la ville tenue par l’armée. Nous avons écouté les récits des enfants : la peur de sortir de chez eux et d’aller à l’école, la terreur de devoir voir encore leurs camarades de classe sauter dans les airs. Ces enfants ne parviennent pas à dormir la nuit à cause de la peur qu’un missile arrive sur leur toit. La peur, les larmes, le sang et la mort (les accompagnent NDT). Ces enfants ne sont-ils pas aussi dignes de notre attention ? ». C’est ce qu’écrivent, dans un Message envoyé à l’Agence Fides les moniales trappistines qui vivent à Azeir, un petit villages syrien à la frontière avec le Liban, à mi-chemin entre Homs et Tartous. Là, se trouve le monastère d’une petite communauté de quatre moniales cisterciennes italiennes, « humble présence de personnes orantes » comme elles le définissent. Les quatre religieuses ont voulu expressément suivre « l’expérience de nos frères de Tibhirine », les moines présents en Algérie tués par des terroristes.
Les moniales ajoutent : « Pourquoi l’opinion publique n’a-t-elle pas cillé, pourquoi personne ne s’est-il indigné, pourquoi n’y a-t-il pas eu d’appels humanitaires ou autre en faveur de ces innocents ? Pourquoi n’est-ce que lorsque le gouvernement syrien intervient en faveur de ses ressortissants qui se sentent défendus de tant d’horreur que l’on s’indigne de la férocité de la guerre ? ».
L’analyse des religieuses indique que « lorsque l’armée syrienne bombarde, des femmes, des enfants, des civils meurent ou sont blessés et nous prions aussi pour eux. Non seulement pour les civils mais également pour les djihadistes parce que chaque homme qui choisit le mal est un fils perdu. C’est un mystère caché dans le cœur de Dieu. C’est à Lui qu’il faut laisser le jugement, Lui qui ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et vive ». Elles ajoutent : « A Damas, c’est à partir de la zone de Goutha qu’ont commencé les attaques en direction des civils qui habitent dans la partie de la ville contrôlée par le gouvernement et non pas l’inverse. Le quartier de Goutha lui-même a vu les civils n’appuyant pas les djihadistes être placés dans des cages de fer – hommes et femmes – exposées en plein air et utilisées comme boucliers humains. Goutha est un quartier dans lequel aujourd’hui les civils qui veulent s’enfuir et se réfugier dans la partie tenue par l’armée en profitant de la trêve accordée sont pris pour cible par des tireurs embusqués rebelles ». « Pourquoi dès lors cette cécité de l’Occident ? Comment est-il possible que ceux qui informent, y compris à l’intérieur de l’Eglise, soient si unilatéraux » se demande le texte parvenu à Fides.
« Il n’est pas possible de se scandaliser à cause de la brutalité de la guerre et se taire à propos de ceux qui ont voulu la guerre et la veut encore aujourd’hui, à propos des gouvernements qui ont déversé en Syrie au cours de ces années leurs armes toujours plus puissantes pour ne pas parler des mercenaires laissés délibérément entrer en Syrie en les faisant passer par les pays limitrophes. Il n’est pas possible de se taire concernant l’attitude des gouvernements qui ont obtenu des bénéfices de cette guerre et continuent à en retirer des profits » poursuit l’appel éploré des Trappistines.
« Nous ne sommes pas encore arrivé à notre but – indique le texte – là où le loup et l’agneau demeureront ensemble. Il est possible de choisir la non-violence jusqu’à en mourir. Cependant, il s’agit d’un choix personnel, qui ne peut mettre en jeu que la vie de ceux qui le font et il n’est pas possible de le demander à une nation entière, à un peuple entier ».
La dernière réflexion des moniales, qui concerne les chrétiens en Syrie, est celle-ci : « Le Christ veut que les Siens soient le levain dans la pâte, c’est-à-dire cette présence qui, peu à peu, de l’intérieur, fait croître une situation et l’oriente vers la vérité et le bien, qui la soutient là où elle doit être soutenue et la change là où elle doit être modifiée, avec courage, sans duplicité mais de l’intérieur ».
La guerre en Syrie a blessé de nombreuses manières et à divers endroits la coexistence interreligieuse mais l’espérance ne meurt pas, même si « il est difficile de pardonner » concluent les moniales. « On vit encore actuellement ensemble, pour le bien de tous. Les nombreuses œuvres de charité, de secours, de développement gérées par des chrétiens et des musulmans de manière conjointe en sont le témoignage ». (PA) (Agence Fides 05/03/2018)