Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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mercredi 20 décembre 2017

Pour (re)découvrir plus de 2 000 ans d’histoire et de culture syriaques

« Le Monde syriaque, sur les routes d'un christianisme ignoré », de Françoise Briquel Chatonnet et Muriel Debié : plus de 100 illustrations, 11 cartes en couleurs, une chronologie et de nombreuses citations de différentes époques, dans un ouvrage sans précédent.
Fady NOUN | OLJ
18/12/2017
 18-12-2017
Tout l'Orient fut un jour syriaque, une culture qui rayonna jusqu'en Chine. En fait, on l'oublie souvent, le syriaque est à côté du latin et du grec la troisième composante du christianisme ancien. C'est le génie de cette immense culture et de cette langue que nous restitue l'ouvrage à la fois savant et abondamment illustré proposé par les éditions Les Belles Lettres : Le Monde syriaque, sur les routes d'un christianisme ignoré. L'ouvrage est signé par deux grandes spécialistes de cette culture, l'épigraphiste de renommée internationale Françoise Briquel Chatonnet et Muriel Debié. Ces auteures ont fait le déplacement jusqu'au Salon du livre de Beyrouth pour présenter leur ouvrage, destiné à combler un oubli. Le stand des prestigieuses éditions Geuthner a bien voulu mettre ses rayons à leur disposition.

Le syriaque. Voici une langue qui se forme, s'enrichit et devient langue « classique » à Édesse, géographiquement située aux frontières de la Syrie et de la Turquie actuelles, autour du IIe siècle. La christianisation de l'Orient fit la fortune de cette forme d'araméen qui devint langue de culture majeure en Syrie-Mésopotamie et, avec les apôtres Thaddée (Addaï en syriaque) et Thomas, parvint aux confins de l'Orient ; son apogée se situe entre la fin de l'Empire romain à la conquête arabe. Le christianisme syriaque fit historiquement le pont entre la civilisation hellénique et l'islam, auquel il transmit un patrimoine de connaissances philosophique, littéraire et scientifique inestimables. Cette langue ne sera supplantée qu'à la fin du XIIIe siècle, par une autre langue qui nous est familière : l'arabe.
Touroyo
Mais le syriaque ne mourra pas. Il reste aujourd'hui langue parlée, et donc langue vivante, dans certaines régions d'Orient et dans certaines couches sociales. Nous en avons des exemples au Liban ou en Syrie. Ainsi, dans le village syrien de Maaloula, l'araméen, « la langue du Christ », un dialecte syriaque, est toujours parlé couramment. À Beyrouth, il n'est pas rare d'entendre le touroyo, le dialecte de Tour-Abdin, dans les boulangeries et les épiceries du quartier de la capitale dit syriaque. En montagne, de nombreux villages chrétiens gardent des traces vivaces de leur passé syriaque, soit dans leurs noms, soit dans la toponymie de leurs quartiers et reliefs environnants. Le nom du Liban lui-même est d'origine syriaque, puisqu'il provient des mots Tour Levnon, qui signifient Mont-Liban, le terme levnon signifiant blanc en sémitique ancien.
Le dialecte libanais dominant est, à son tour, fortement influencé par le parler syriaque, et utilise couramment des voyelles qui n'existent pas en arabe. Ainsi, le « é » dans le mot béb (porte) devrait se prononcer en arabe classique bab. De même, en libanais, les verbes peuvent commencer par une consonne sans accent (skoun), alors qu'en arabe, cela ne se fait pas. C'est ainsi qu'en libanais on dit Ftah el-béb (ouvre la porte), une injonction qu'en arabe il faut prononcer Iftah el-bab.
Karshouni
Par ailleurs, l'usage de cette langue est resté vivace comme langue liturgique dans certaines Églises orientales (Église maronite, Église syriaque-orthodoxe, Église syriaque-catholique). Avec la popularisation de l'arabe, le syriaque résista d'abord comme langue écrite. C'est ainsi qu'apparut le karshouni, l'arabe écrit avec des lettres syriaques. Plus tard, dans les séminaires, l'apprentissage du syriaque devint obligatoire. Aujourd'hui, à l'heure de la redécouverte des Églises orientales en péril et de leur patrimoine, il n'était pas indifférent de transmettre leurs trésors et leur vitalité dans des ouvrages destinés à mieux les faire connaître, comme celui que proposent les éditions Les Belles Lettres.

Le livre sera particulièrement utile aux historiens. Entre empires, royaumes et traditions religieuses, il couvre pratiquement deux mille ans d'histoire. Interrogées au Salon du livre par le public, ses deux auteures devaient préciser justement que cette langue de culture majeure « n'a été la langue ni d'un État ni d'un peuple particulier au sens ethnique ou national, mais la langue d'une culture de contact et de métissage ». Toutefois, elle a pu devenir une sorte de langue refuge quand, voulant se différencier de leur environnement arabo-musulman, certaines cultures, certains peuples s'y sont attachés comme marqueur identitaire ou, disons, supplément de richesse. Cette dimension identitaire de la langue et de la culture syriaques se manifeste avec un éclat particulier avec le génocide ottoman de 1915, dit sayfo en syriaque, ainsi que dans la diaspora.

Abondamment et richement illustré, et c'est l'un de ses charmes, le livre se feuillette autant qu'il se lit, et avant même de se lire. En fait, la meilleure introduction à sa lecture reste les illustrations qui l'accompagnent presque à chaque page, ainsi que des encarts et citations d'époque. Du mandylion d'Édesse, sur lequel s'imprima, selon la tradition, le visage du Christ à... l'album Tintin en Amérique en syriaque, cet ouvrage exceptionnel invite à la découverte de plus de 2 000 ans d'histoire et de culture syriaques. Un beau cadeau pour les fêtes.

Pour mémoire

À la une


https://www.lorientlejour.com/article/1090029/pour-redecouvrir-plus-de-2-000-ans-dhistoire-et-de-culture-syriaques.html

mardi 20 juin 2017

L’homme qui a sauvé le patrimoine des chrétiens d’Irak s’appelle Najeeb Michaeel

– OLJ-16 JUIN 2017
L’homme qui a sauvé le patrimoine des chrétiens d’Irak s’appelle Najeeb Michaeel
Patricia KHODER, à Erbil | OLJ

Il commence alors la numérisation, met en place « le Centre numérique et de recherches sur les manuscrits orientaux », fait la connaissance d’un prêtre bénédictin du Minnesota, Colomba Stewart, chargé du centre Himmel, qui travaille à la numérisation des manuscrits dans divers pays du monde et qui lui accorde soutien et savoir-faire.
Petit à petit, le centre mis en place par le dominicain de Mossoul devient connu de tous. Et de nombreuses communautés chrétiennes numérisent leurs manuscrits grâce à l’apport du père Najeeb Michaeel. Des particuliers aussi viennent avec des ouvrages rongés par l’humidité et les rats.Mais le père Najeeb Michaeel, homme d’Église et de foi, garde l’espoir. « Les chrétiens d’Orient ont été victimes, à travers leur histoire, de plusieurs massacres et de divers exodes. Mais malgré tout cela, leur présence n’a jamais disparu de la région », souligne-t-il en conclusion.
Environ 30 % des manuscrits et des livres anciens de l’Église irakienne, toutes communautés confondues, est à jamais perdu. Le reste est précieusement gardé au Kurdistan irakien.
« Vous allez chez le père Najeeb ? Dites-lui que tous les soirs avant de dormir, je prie pour qu’il devienne évêque », s’écrie un hôtelier de Ankawa, banlieue chrétienne d’Erbil, en nous voyant partir.

Le père Najeeb Michaeel, dominicain de rite chaldéen, n’est pas un homme d’Église ordinaire. Il travaille avec les livres, consacrant sa vie à préserver et sauver le patrimoine des chrétiens d’Irak : manuscrits, incunables, vieilles photographies. Dans la nuit du 6 au 7 août 2014, date marquant la prise de la plaine de Ninive par les jihadistes de l’État islamique, il était à bord d’une camionnette chargée de livres anciens, en provenance de Qaraqosh. Le but était de les faire parvenir à bon port avant l’arrivée des fondamentalistes. Mais pour sauver tous ces ouvrages, il s’était pris un mois auparavant, à la chute de Mossoul entre les mains de Daech. « 30 % des manuscrits, incunables et livres anciens ont été détruits. Les diverses églises de la plaine de Ninive et de Mossoul ont réussi à sauver le reste en fuyant avec ces ouvrages à Dohuk ou à Erbil », raconte le père Najeeb Michaeel, né et élevé à Mossoul, dans le nord de l’Irak.
« Souvenez-vous du couvent syriaque-catholique Mar Bahnam, non loin de Qaraqosh, datant du Ve siècle et qui avait été saccagé par les miliciens de Daech. Eh bien, à leur retour en octobre dernier, les moines ont retrouvé tous leurs vieux livres et manuscrits intacts. Comme ils n’avaient pas eu le temps de les déplacer, ils les ont emmurés dans une cave. Ils ont cassé le mur et tout était là », rapporte-t-il.
Le père Najeeb Michaeel a commencé à s’intéresser à la numérisation des livres anciens en 1990. Il était alors dans sa ville natale de Mossoul. « Au besoin, chercheurs et étudiants photocopiaient livres anciens et manuscrits. J’ai pensé à trouver un moyen plus simple de rendre les ouvrages accessibles tout en préservant leur contenu », dit-il.
55 000 ouvrages
« Au temps de (l’ancien président irakien) Saddam Hussein, une décision gouvernementale avait obligé les chrétiens à remettre leurs manuscrits à l’État. Beaucoup n’ont pas accepté et ont rangé leurs livres dans les caves et les ont longtemps oubliés. Aujourd’hui, nous les restaurons et les numérisons », dit-il. Actuellement, la collection du centre numérique et de recherche sur les manuscrits orientaux compte plus 4 500 manuscrits dont les plus anciens remontent au VIIIe siècle. La bibliothèque présente 55 000 ouvrages. Les manuscrits, incunables et livres rares, dont un grand nombre remontant au Moyen âge, traitent de religion, de philosophie et de médecine. La plupart sont rédigés en langue syriaque. Ce trésor est bien protégé à Erbil, où le père Najeeb Michaeel travaille avec une petite équipe à la restauration et la conservation.
Le dominicain est resté dans sa ville natale de Mossoul jusqu’en 2007. « Dès 2003 (année marquant la chute de Saddam Hussein), les fondamentalistes ont commencé à gagner du terrain à Mossoul. J’ai reçu plusieurs menaces. Je suis parti après l’assassinat de cinq prêtres et d’un évêque », raconte-t-il. Il s’installe avec son équipe à Qaraqosh jusqu’à l’été 2014, quand il est contraint de partir pour Erbil comme tous les chrétiens de la plaine de Ninive.
 « En 2003, les chrétiens de Ninive et de Mossoul constituaient un million et demi d’individus. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 300 000 à rester en Irak. Les autres se sont installés sous d’autres cieux. L’exode n’a pas commencé en 2014 mais bien plus tôt, avec tous les enlèvements, attentats et menaces dont ils avaient été la cible », dit-il. « Avec l’État islamique, les chrétiens d’Irak n’ont pas eu le choix de payer la dîme et de rester chez eux. Ils devaient soit mourir, soit partir, soit proclamer leur islam. En quittant Mossoul, sur le chemin de l’exode, ils ont été dépouillés de tout ce qu’ils emportaient avec eux », poursuit-il.
« Les chrétiens d’Irak ont été poussés à l’exode sous les yeux du monde entier qui n’a rien fait pour les protéger. Jusqu’à présent, des centaines d’hommes sont toujours portés disparus alors que des dizaines de jeunes filles ont, comme les yazidies, été victimes de viol. Ces crimes sont malheureusement toujours passés sous silence », s’insurge-t-il.

http://www.chretiensdelamediterranee.com/lhomme-a-sauve-patrimoine-chretiens-dirak-sappelle-najeeb-michaeel-olj/

vendredi 14 mars 2014

La destruction du patrimoine culturel préchrétien, chrétien et islamique de la Syrie dépouille les gens d’un puissant héritage, alimente la haine et hypothèque toute tentative de réconciliation


123/32014-La destruction du patrimoine culturel préchrétien, chrétien et islamique de la Syrie dépouille les gens d'un puissant héritage, alimente la haine et hypothèque toute tentative de réconciliation


LA DESTRUCTION DU PATRIMOINE CULTUREL PRÉCHRÉTIEN, CHRÉTIEN ET ISLAMIQUE DE LA SYRIE DÉPOUILLE LES GENS D'UN PUISSANT HÉRITAGE,
ALIMENTE LA HAINE ET HYPOTHÈQUE TOUTE TENTATIVE DE RÉCONCILIATION

On trouvera ci-après la déclaration intitulée « Halte à la destruction du patrimoine culturel syrien » qu'ont publiée le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Irina Bokova, et le Représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi:

Tandis que le peuple syrien continue de subir des souffrances et des pertes incalculables, le riche patrimoine culturel du pays est mis en lambeaux.

Les sites du patrimoine mondial ont été gravement, parfois irrémédiablement, endommagés.  Quatre sont utilisés à des fins militaires ou ont été transformés en champs de bataille: Palmyre, le Crac des Chevaliers, l'église de Saint Siméon dans les villages antiques du nord de la Syrie, et la ville d'Alep (dont la citadelle).

Les sites archéologiques font l'objet d'un pillage systématique et le trafic de biens culturels a atteint des proportions sans précédent.

Selon certaines informations alarmantes, le patrimoine syrien est délibérément pris pour cible pour des raisons idéologiques.  Les œuvres d'art représentant des êtres humains sont détruites par des groupes extrémistes déterminés à faire disparaître ces traces uniques de la riche diversité culturelle de la Syrie.

Pas une seule strate de la culture syrienne —préchrétienne, chrétienne, islamique— n'est épargnée.

La destruction d'un patrimoine aussi précieux porte gravement atteinte à l'identité et à l'histoire du peuple syrien et de l'humanité toute entière et sape pour longtemps les fondements de la société.  La protection du patrimoine culturel, matériel comme immatériel, est indissociable de la protection des vies humaines et devrait faire partie intégrante de l'action humanitaire et des efforts de consolidation de la paix.

Aussi lançons-nous ensemble l'appel suivant:

Nous appelons toutes les parties à mettre immédiatement fin à la destruction du patrimoine syrien et à préserver la riche mosaïque sociale de la Syrie et son patrimoine culturel en protégeant les sites du patrimoine mondial qui s'y trouvent, conformément à la résolution 2139 (2014) adoptée le 22 février 2014 par le Conseil de sécurité.

Nous condamnons l'utilisation des sites culturels à des fins militaires et appelons toutes les parties au conflit à respecter les obligations mises à leur charge par le droit international, en particulier la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé signée à La Haye en 1954 ainsi que le droit international humanitaire coutumier.

Nous appelons tous les pays et tous les groupements professionnels intervenant dans les domaines des douanes, du commerce et du marché de l'art, mais aussi les particuliers et les touristes, à se méfier des objets d'art syriens, qui sont susceptibles d'avoir été volés, à vérifier l'origine des biens culturels qui pourraient avoir été importés, exportés ou offerts à la vente illégalement, et à adhérer à la Convention de l'UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels signée en 1970.

Il faut que la sauvegarde du patrimoine culturel de la Syrie s'inscrive dans l'action que nous menons pour mettre fin à la violence et avancer vers la paix. La destruction des vestiges du passé dépouille les générations futures d'un puissant héritage, accroît la haine et le désespoir et hypothèque toute tentative de réconciliation.  Il est temps de mettre un coup d'arrêt à ces destructions, de construire la paix et de protéger notre patrimoine commun.

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Envoyé de mon Ipad