Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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jeudi 13 mars 2014

II.- Réveil islamo-arabe, entité et neutralité du Liban - L'Orient-Le Jour


II.- Réveil islamo-arabe, entité et neutralité du Liban

Comment le Liban de 1943, qui a toujours représenté un exemple spécifique et original dans un Orient uniforme et unicommunautaire, va-il pouvoir continuer à défendre son entité face à ce réveil islamo-arabe et perdurer malgré toutes les pressions et les secousses qui ont fait suite à la guerre de 1975 et à ses prolongements à ce jour ? Pourra-t-il résister à cette nouvelle vague déferlante et aux options stratégiques en gestation des décideurs internationaux et régionaux ? Comment ses leaders vont-ils agir pour maintenir une cohésion nationale et continuer à respecter les obligations contractuelles qui lient entres eux tous les partenaires de la « sigha », surtout après la création par l'Iran d'une branche armée de la wilayet al-faqih au Liban au travers du Hezbollah, et l'action de mainmise progressive et systématique de ce dernier sur l'État libanais et ses institutions, et plus récemment celle de son intervention militaire directe en Syrie auprès du régime de Bachar el-Assad dans sa guerre intérieure contre son peuple ?
Beaucoup de questions qui malheureusement risquent de rester sans réponses certaines, tout au moins dans un avenir proche. (voir L'Orient-Le Jour du mardi 11 mars 2014).
Mais en tout état de cause, l'Occident se doit, au travers de cette évolution, de corriger ses objectifs et de lire attentivement le mouvement irréversible amorcé par certains peuples d'Orient dans leurs relations indéfectibles avec leur religion et ses implications socioéconomiques. Il lui faut rester vigilant vis-à-vis des choix stratégiques qu'il y adoptera. Entre une homogénéisation communautaire (et non une harmonisation) et le maintien de la pluralité intercommunautaire, le choix le plus facile et le plus pragmatique pour lui irait vers la première option, mais c'est certainement la seconde qui pourrait garantir à moyen et long terme sa stabilité et celle du monde libre.
Le Liban est d'ailleurs l'exemple vivant de ce second choix (jusqu'à maintenant...), sa dilution ou son effondrement éventuels devraient représenter pour l'Occident un signal d'alarme. Ce dernier doit en effet se mobiliser pour le maintenir en vie malgré toutes les tempêtes qui le secouent. D'autant que le Liban du vivre-ensemble tel qu'institué en 1943 a été un des premiers membres constituants et actifs de la Ligue arabe et respecté par tous, malgré et à cause de sa diversité. Les USA, de par leurs responsabilités de leader mondial, devraient – pour ces mêmes raisons et malgré leur alliance avec Israël et ses intérêts géostratégiques régionaux, suivis en cela par l'Union européenne qui, elle aussi, a des intérêts économiques et des relations historiques très anciennes dans la région – veiller à défendre et à garantir l'existence et l'indépendance de cette entité libanaise, sa « sigha » et sa souveraineté nationale, et garantir sa perduration grâce, pourquoi pas, à la reconnaissance de sa neutralité permanente*.
Le respect des grands décideurs du globe pour les spécificités, les moyens et la souveraineté des nations les plus vulnérables, et non leur asservissement, devrait se généraliser, sinon la paix dans le monde serait continuellement en péril. C'est grâce à l'application de ce modèle relationnel que le réveil islamo-arabe, amorcé dans la seconde moitié du siècle dernier, pourrait à la fin de son parcours international devenir lui aussi porteur de paix et de respect pour les autres religions et cultures.
Ce n'est certainement pas sans raison que le pape Jean-Paul II avait qualifié le pays du Cèdre de « terre message ». Il y avait vu en effet un exemple vivant de paix, de tolérance et de cohabitation entre les religions et les cultures. À travers sa grande sagesse, le Saint-Père anticipait, par cette métaphore, les modalités qui devraient régir les relations entre les peuples et les États et la nécessité de cohabiter entre eux de la même façon qu'au Liban, en respectant eux aussi les croyances et les libertés de chacun et surtout ses droits à être différent.
*Ce statut, s'il était agréé, ne saurait en aucun cas remettre en question la position internationale du Liban vis-à-vis d'Israël.


Envoyé de mon Ipad 

vendredi 17 février 2012

Lochon Christian

Lochon Christian

 Sur les chretiens d'Orient
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Extraits: Role et culture des chretiens d'Orient

Influence du Christianisme Oriental sur le Christianisme Occidental:
L'évangélisation de la Gaule fut l'œuvre, en grande partie, de chrétiens orientaux ; la catéchèse à Lyon fut entreprise par l'évêque Pothin, d'origine smyrniote, et martyrisé, nonagénaire, en 177. 
Son successeur Irénée était syrien, également disciple de Saint Polycarpe, comme étaient proche-orientaux les évêques de l'époque, Sophrone à Agde, Trophime et Patrocle à Arles, Aphrodise à Béziers, Eutrope à Orange, Orientalis à Bordeaux.
 Du 1er au Ve siècle, dix papes furent orientaux et aux VIIe et VIIIe siècles, six syriens, Théodose (642-649), Jean V (685-6), St Sergius d'Antioche (687-701), Sisinius (708), Constantin (708-715), St Grégoire III (731-41), et huit grecs de 678 à 752. Devant l'afflux de malheureux, les marchands syriens établis sur la voie d'Ostie à Rome imitèrent la coutume de Jérusalem de la « lousma » ou toilette physique et corporelle des pauvres, à laquelle on procédait chaque dimanche ; ces derniers étaient lavés, revêtus d'habits propres et restaurés. Cette imitation orientale de « diaconies » romaines furent confiées à des responsables de groupes qu'on appella « cardinaux » comme le rappelle René Khawam (1).
Enfin le culte des saints inclut des martyrs orientaux ; à Arles sur Tech, près d'Amélie les Bains dans les Pyrénées, l'abbaye Sainte Marie d'Arles abrita, vers 900, les reliques de deux martyrs babyloniens, (249) Saints Abdon (ou Abda) et Sennen ; une eau miraculeuse remplit constamment leur sarcophage, et une procession annuelle, le 30 juillet, attire beaucoup de pèlerins.

voir: exode des chretiens d'orient: http://www.lefigaro.fr/international/20060513.FIG000000946_le_grand_exode_des_chretiens_d_orient.html
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Jeudi 2 février 2012

De l'Empire Ottoman au Printemps Arabe : le problème des minorités religieuses chrétiennes

http://www.chretiensdelamediterranee.com/categorie-11109673.html
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Christian Lochon, membre du réseau Chrétiens de la Méditerranée est l'auteur de cet article paru dans bulletin trimestriel de l'Oeuvre d'Orient (octobre, novembre, décembre 2011). 
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Ayant  obtenu leur indépendance entre 1930 et 1947, les Etats du Proche-Orient ont une population très diversifiée. 
- L'Egypte, avant Abdelnasser, avait des ministres coptes et même dirigeant des partis nationalistes (le Wafd) ; 
- l'Irak monarchique offrit des sièges sénatoriaux au Patriarche chaldéen et au Grand Rabbin ; 
- la Syrie eut même un Premier ministre protestant ( Farès el Khoury) ; 
- la Transjordanie devenue Jordanie réserve toujours 10 % des sièges parlementaires aux chrétiens ( 3% de la population). 
- Dans tous ces pays les établissements d'enseignement chrétiens ont toujours une importante proportion  d'élèves musulmans ; les hôpitaux et dispensaires chrétiens sont très appréciés. 
Cette  caution d'excellence a naturellement engendré des envieux. 

Fin 2011, la révolte populaire, portée par les masses arabes, semble essoufflée ; les partis religieux, soutenus financièrement par l'Arabie Saoudite et le Qatar militent pour de prétendus « Droits de Dieu » antithétiques des Droits de l'homme.
 
A) La Charia, épée de Damoclès des minorités 
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Elaborée du 9e au 11e siècle, la Législation islamique ou « Charia » a créé un Code de la Famille ou « Statut personnel » qui établit pour l'éternité des rapports inégaux entre hommes et femmes et entre musulmans et non-musulmans. 
En 1979, le Royaume saoudien avait fait rédiger par des Ulémas wahabites une Déclaration islamique des droits de l'homme ; les articles y paraissent identiques à ceux du texte onusien, mais à plusieurs endroits sensibles, le texte apporte une clause restrictive ainsi libellée : « si ces droits ne contreviennent pas à la Loi (divine). » Beaucoup, hélas, y contreviennent.
 
En fait le Statut personnel constitue une accumulation d'inégalités. Le Droit musulman prend ses sources dans le Coran dont on ne peut pas contester ni changer ce qui y est consigné, et dans les recueils de « hadiths », petits textes que le Prophète aurait prononcés et dont beaucoup avaient déjà été remis en cause par les traditionnistes du IXe siècle. Ce corpus, destiné à l'époque à une société bédouine analphabète et inégalitaire, souligne la supériorité de l'homme sur la femme. Bourguiba avait réussi à rétablir une certaine égalité homme/femme ; il ne put cependant autoriser une Tunisienne à se marier avec un non-Musulman.
 
Les non musulmans sont encore plus marginalisés. 
Chretiens  et Juifs, « dhimmis », devaient suivre des consignes très strictes pour leurs édifices du culte ou privés. 
- Leur ceinture jaune (sic) les faisait parfois maltraiter ; 
- interdits de fréquenter les hammams, ils ne pouvaient monter à cheval, réservé au musulman, et ne pouvaient pas porter plainte contre un musulman. 
- Une chrétienne mariée à un musulman ne peut encore aujourd'hui hériter de son mari, si elle n'a pas adopté l'islam. 
- Comme un chrétien ne peut pas commander à un musulman, les citoyens chrétiens des pays arabes ne peuvent pas devenir Président de la République (sauf au Liban), Premier Ministre, voire Ministre ; 
- dans l'armée, un chrétien ne peut pas dépasser le grade de général de brigade ; 
- dans l'administration, il est rare de voir (sauf en Syrie) un gouverneur de province chrétien, ou un recteur d'université ou un doyen. 
- En Egypte, aucun Copte n'est admis à se spécialiser en gynécologie. 
La liste est longue de ce qui est officieusement interdit aux non-musulmans et qui pourtant n'apparaît nulle part dans la Constitution ou le code administratif. 
- Ce qui est plus grave encore, c'est la loi d'apostasie en contradiction avec la liberté d'expression et de pensée. Un musulman sera condamné à mort s'il devient chrétien (Iran, Egypte, Irak, Koweït pour des cas récents).
- Par contre, il est bien vu qu'un chrétien se fasse musulman (15 000 Coptes passent à l'islam chaque année). 
- Les enfants, devant suivre la religion du père, deviennent obligatoirement musulmans sans l'avoir souhaité. En fait, dans tous les pays arabes, et en Israël aussi d'ailleurs, on naît, se marie, hérite, divorce et meurt dans une incontournable infrastructure confessionnelle. 
- L'état-civil officiel ne fait qu'enregistrer les indications qui sont fournies par les autorités religieuses.. Difficile à admettre dans nos sociétés de droit, cette jurisprudence sacralisée est imposée sans discontinuité depuis plus d'un millénaire ; 
- en 2011, le fait de vouloir la faire évoluer risque de vous faire condamner pour crime d'apostasie. Le conservatisme est tel que, même si des gouvernements démocratiques étaient élus dans les conditions les plus satisfaisantes, à moins d'imposer une exégèse moderne des textes sacralisés, ils ne réussiraient pas à imposer le concept universel des droits de l'homme et de la femme.
 
B) La protection des chrétiens grâce aux « Capitulations »
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Cette chape de plomb qui pesait sur les communautés chrétiennes de l'Empire ottoman fut en partie allégée par les bonnes relations franco-ottomanes.
 
François 1er, dans sa lutte contre Charles Quint, résolut de s'allier à l'ennemi de la chrétienté, le Sultan ottoman ; de part et d'autre, les avantages n'étaient pas négligeables et ces Capitulations (du latin « Capitulationes » ou chapitre de traité bilatéral) ratifiées en 1535 et constamment renouvelées par tous les régimes politiques français en 1581, 1597, 1604, 1608, 1673, 1740, 1878, accordèrent à la France un pouvoir de protection des Chrétiens occidentaux, puis par extension, celle des Chrétiens orientaux sur tout le territoire ottoman.
 
Cette concession créa donc pour la France une situation privilégiée dans les domaines politique et économique. Un des plus impérieux devoirs rappelés à chaque ambassadeur nommé à Istanbul, dans les instructions de son départ, était précisément la sauvegarde des minorités chrétiennes dans l'empire ottoman et, lorsqu'il le fallait, il devait reprendre les négociations pour le renouvellement constant de ces Capitulations.. 
C'est qu'en sus des facilités commerciales, le traité concédait à la France « la protection de la religion catholique dans les Etats du Grand Seigneur ». La mise en place d'une ambassade dans la capitale et de consulats dans les principales villes permit aux représentants de la France de connaître les communautés chrétiennes locales. Le Gouvernement français put faire venir dans les consulats régionaux des chapelains qui s'occuperont, discrètement, des chrétiens ottomans, 
- En 1740, Louis XV obtint le privilège de la protection des chrétiens ottomans qui travaillaient avec des sociétés françaises ; 
- en 1814, Napoléon se vit accorder le statut de nation la plus favorisée au bénéfice de la France ; 
- en 1901, le renouvellement de ces Capitulations, confirmé par l'accord de Constantinople ( 1913), stipulait encore que « les congrégations religieuses, françaises ou non, se voyaient confirmer un certain nombre d'immunités locales et douanières ».
 
- Les Capucins vont s'installer à Alep en 1623, chargés de l'apostolat auprès des Orientaux, puis de 1638 à 1708, à Bagdad, en 1636 à Mossoul où leur hospice se maintiendra ouvert jusqu'en 1724, à Damas en 1637. 
- En 1721, à Bagdad, les Carmes ouvrent une école et un hospice destinés aux 1 200 chrétiens qui y résident. 
- En 1867, ils gèreront une école de filles et une école de garçons encadrées par des religieuses et deux pères français. 
- Les Dominicains italiens se rendront à Mossoul en 1749 et y resteront jusqu'en 1856. Vont leur succéder des Dominicains français, bénéficiant de la création d'un consulat français. Ils y fondent une imprimerie, un séminaire syro-chaldéen (1878), qui deviendra un centre de diffusion de la langue française. En 1880, les Sœurs de la Présentation de Tours assureront l'intendance de cet Etablissement, ainsi que la direction d'une école de filles, d'un orphelinat et d'un dispensaire. 
- Les Franciscains, présents à Jérusalem depuis le XIIIe siècle, s'installent à Alep en 1571.
- En 1625, les Jésuites s'installent à Alep et, en 1628, ouvrent une école. 
En 1812, ils s'occuperont du séminaire melkite de Aïn Traz, fonderont des écoles à Beyrouth, Zahlé et aussi à Damas. L'école de Ghazir (Liban), fondée en 1846, devient séminaire en 1863, qui se transformera, en 1881 à Beyrouth, en Université Saint-Joseph, qui joue encore un rôle considérable aujourd'hui dans ce pays. 
- Les Lazaristes remplaceront les Jésuites au collège libanais d'Antoura..
 
- Cette « latinisation », poursuivie bien sûr en arabe, va dynamiser les chrétiens orientaux ; les missionnaires européens formeront une élite intellectuelle dont les héritiers seront partie prenante dans la Renaissance arabe (« Nahda ») du XIXe siècle. 
- Aux XVIIe et XVIIIe siècles, environ 500 jeunes chrétiens du Proche-Orient furent envoyés à Rome. Cette occidentalisation des cadres orientaux s'accompagna d'une promotion féminine exceptionnelle. 
- Avant l'arrivée des missionnaires, les femmes ne sortaient pas de chez elles. Elles sont alors prises en charge dans des confréries qui leur feront lire des livres de spiritualité, leur enseigneront la couture, des travaux manuels et un sens de la responsabilité tout à fait nouveau. 
- D'autre part, les missionnaires étaient souvent médecins ; les soins dispensés dans le cadre de la communauté rendront les chrétiens plus résistants aux épidémies ; la démographie va changer et les chrétiens auront plus d'enfants qui vivront après les maladies de la petite enfance que les musulmans ........ 
 
C) Les chrétiens actifs aux XIXe et XXe siècles
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Le terme de « Nahda » symbolise l'esprit de réforme dans les domaines culturel, voire religieux, politique des sociétés du Proche-Orient. Les sujets arabophones du Sultan aspirent à une plus grande autonomie. L'influence de la philosophie des Lumières et des acquis de la Révolution française va s'exercer à Istanbul auprès des sultans qui entreprirent de réformer les structures de l'Etat. 
- Mohamed II (1808-39) modernise la fonction publique ; 
- Abdelmajid Ier promulgue le Hatti Charif du 3 novembre 1839 et le Hatti Homayoun du 18 février 1856, lois organiques qui établissent l'égalité des communautés non-musulmanes et musulmanes, et des élections parlementaires. 
- En 1865, les « Nouveaux Ottomans » adoptent les principes de « liberté, égalité, fraternité » dans un contexte coranique. 
- La fulgurante apparition en Egypte de Bonaparte ouvrira auprès de Mohammed Ali et de ses successeurs le désir de collaborer avec la France ; ils accueillent des coopérants français et envoient les cadres se former en France dès 1826 .
- De leur côté, les Libanais revendiquent l'autonomie avec le soutien de la France et ils l'obtiennent en 1862.. 
- En même temps, ils vont jouer un rôle important dans les revendications nationalistes et linguistiques prônant l'utilisation de l'arabe. En juin 1913, un comité de 8 membres, dont 6 Libanais, anime le premier Congrès Arabe à Paris consacré à l'indépendance.
 
- La première guerre mondiale entraînera la chute de l'Empire ottoman. - - - Sous le régime des mandats jusqu'en 1946, les communautés chrétiennes bénéficient de leurs infrastructures scolaires, caritatives, hospitalières et voient leur niveau de vie amélioré ; 
- leurs notables participent à l'administration locale, connaissant les langues des mandataires.
-  La création d'Israël entraîne des coups d'Etat militaires. Mais des partis laïques opposés au nassérisme comme le Baath ou le Parti populaire syrien s'ouvriront aux minoritaires. 

- A partir des années 1970, l'échec des pays arabes dans leur lutte contre Israël, va renforcer les partis religieux, Frères Musulmans et groupes salafistes opposés à une cogestion avec des non-musulmans. Les dirigeants de l'Egypte et de l'Irak se rapprocheront des islamistes, tandis que ceux de Syrie ou de Palestine conserveront leurs cadres chrétiens.
 
- En Egypte, la Constitution proclame l'égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction de langue, race ou religion.. 
- Depuis 1952, les chrétiens sont éliminés de la fonction publique alors qu'en 1910, ils détenaient 45 % des postes. 
- Depuis 1975, des églises sont brûlées dans toute l'Egypte, les paysans coptes se voient chassés de leurs terres. Des massacres ont eu lieu en 2011 dans la capitale, commis par l'armée qui voulait mettre fin à une protestation pacifique.
 
- L'Arabie Saoudite compte un million de chrétiens, arabes ou asiatiques. Il leur est interdit de construire une église ou de se rassembler pour le culte. Plusieurs « prêtres ouvriers » philippins ont été expulsés du pays. - - Par contre, les Etats du Golfe assurent la liberté de culte aux chrétiens arabes comme le royaume de Bahreïn,. Le Sultanat d'Oman, les Emirats Arabes Unis, qui ont offert, comme le Koweït et le Qatar, des terrains pour construire les églises.
 
- En Irak, des postes de direction dans la fonction publique échurent aux chrétiens lors de la prise de pouvoir par les Baathistes et sous le régime de Saddam Hussein. La chute de ce régime a entraîné des attentats nombreux contre les églises. Les Chrétiens ne représentent plus que 3% de la population. 
- Clandestins au Liban, en Jordanie, ou en Turquie, ils cherchent à gagner l'Europe, les Etats-Unis ou l'Australie. Beaucoup ont gagné le Kurdistan autonome où des députés et des ministres chrétiens participent au gouvernement.
- En Jordanie, le régime royal s'appuie sur les tribus bédouines dont certaines sont chrétiennes. Néanmoins, la montée en puissance des Frères Musulmans, la fragilité géopolitique de la Jordanie, liée par traité avec Israël, risquent de peser dramatiquement sur le maintien de ces privilèges.
 
- Au Liban, la guerre atrocement inutile de 17 ans avait réduit le Liban au rôle d'Etat associé à la Syrie. Les grands leaders chrétiens ont disparu, et, comme l'avait rappelé le Patriarche maronite devant les évêques de France en septembre 2011, les chrétiens doivent, pour subsister, maintenir un équilibre entre leurs compatriotes chiites prosyriens et sunnites prosaoudiens.
 
- En Palestine, 2% de chrétiens sur 3,2 millions d'habitants tentent de survivre. Des villes, comme Bethléem, ont perdu leur majorité chrétienne. La volonté israélienne de « désarabiser » Jérusalem fait paraître l'exil comme seule solution. Sans eux le berceau du Christianisme serit réduit à l'accueil de quelques pèlerins étrangers et de dizaines de milliers de touristes indifférents ?
 
- La Syrie, bouleversée par l'insurrection et la répression, risque de sombrer dans une guerre civile où les minorités, confessionnelles ou ethniques, seront décimées. 3 patriarches résident toujours à Damas, melkite, syriaque et grec-orthodoxe et le pays est couvert de vestiges chrétiens. La situation tend à ressembler à celle de l'Irak.
 
- En Iran, 1990, la fermeture des  librairies chrétiennes, la campagne d'intimidation des chiites convertis au Christianisme, l'interdiction d'imprimer tout livre chrétien en persan, les assassinats de pasteurs anglicans, font craindre le pire à l'ensemble des chrétiens du pays.
 
- La Turquie n'est pas devenue laïque avec Atatürk. Il s'agissait d'une politique de « turquisation », c'est-à-dire « d'islamisation ». Les chrétiens doivent suivre les cours d'instruction religieuse musulmane et n'ont le droit, ni d'ouvrir des écoles ou des dispensaires, ni de nouveaux lieux de culte. La capitale, Ankara, n'a aucune église (elles ont toutes été brûlées en 1923).
-  En 1900, un habitant sur quatre était chrétien.
-  En 1981, 90 000 chrétiens sur 50 millions d'habitants. 
- Aujourd'hui, quelques centaines auxquelles il faut ajouter les réfugiés irakiens en attente de visa.
 
X X X
 
Il était nécessaire de rappeler le rôle qu'ont assumé les Chrétiens dans l'évolution ancienne et récente de leur région. 
Les espoirs qu'ont fait naître les mouvements du Printemps arabe s'estompent en Egypte et ailleurs pour tous les citoyens. La société musulmane soumise aux contraintes du statut personnel, devra faire un immense effort pour le transformer en code sécularisé établissant l'égalité de tous devant la Loi.
 
Christian Lochon
 
 
Eléments de bibliographie
 
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FADELLE Joseph, Le Prix à payer, Paris l'œuvre 2010
FATTAL Antoine, Le Statut légal aux non-musulmans en Pays d'Islam, Paris, Faculté de Droit, 1947
HEYBERGER Bernard, Les Chrétiens au Proche-Orient au temps de la Réforme politique,
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LAURENT Annie, Les Chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ?,Paris Salvator 2008
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LOCHON Christian Les Chrétiens iraniens, Paris, Lettre de l'Œuvre d'Orient, oct 1993
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LOCHON Christian, Rôle et Culture des Chrétiens d'Orient, Paris, Mondes et Cultures LXV, 2005
LOCHON Christian, Rôle et Culture des Chrétiens d'Orient, Paris, Bulletin de l'Œuvre
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TALAL Prince Hassan Ben, Islam et christianisme, Paris, Brepols 1997
VALOGNES Pierre, Vie et Mort des Chrétiens d'Orient,, Paris, Fayard, 1994
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