Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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jeudi 20 décembre 2018

Promulgation par le Président des Etats-Unis de la loi sur le « génocide des chrétiens » au Proche-Orient

Washington (Agence Fides) – 

Le Président Donald J. Trump a signé hier l’Iraq and Syria Genocide Relief and Accountability Act of 2018, loi qui qualifie de génocide la série de crimes perpétrés au cours de ces dernières années par des groupes djihadistes à l’encontre de chrétiens et de yézidis en Irak et en Syrie, engageant l’administration à fournir une assistance humanitaire à des groupes de victimes des violences et à poursuivre les responsables et les exécuteurs matériels des faits.
 Lors de la cérémonie de la signature, étaient notamment présents l’Archevêque chaldéen d’Erbil, S.Exc. Mgr Bashar Warda, le Chevalier suprême des Chevaliers de Colomb, Carl Anderson, l’Ambassadeur des Etats-Unis près le Saint-Siège, Callista Gingrich, et S.Exc. Mgr Timothy Broglio, Ordinaire militaire pour les Etats-Unis d’Amérique.
La loi lance une assistance financière américaine destinée à des projets humanitaires, de stabilisation et de reconstruction en faveur des minorités religieuses en Irak et en Syrie. L’assistance peut être mise en œuvre au travers d’instruments et d’organisme dépendant directement de l’administration fédérale ou par l’intermédiaire d’autres organisations, y compris de nature ecclésiale et religieuse.
Le document permet en outre au Département d’Etat de conduire des enquêtes pénales et de procéder à l’arrestation d’individus identifiés comme membres présumés de groupes djihadistes afin de punir ou de prévenir des actes de violence à l’encontre des minorités religieuses
Le Président américain en personne, après avoir signé la nouvelle loi, a confirmé l’engagement de l’administration américaine à mettre en œuvre également les procédures engageant les organes ad hoc à poursuivre les responsables des crimes.
La Chambre des Représentants avait, le 27 septembre dernier, approuvé à l’unanimité le projet de loi HR 390
Précédemment le même texte avait reçu le soutien unanime du Sénat.
La signature de la loi de la part du Président Trump est le résultat de l’activité de pressions déjà conduites sous l’administration Obama par des organisations américaines telles que les Cavaliers de Colomb, le cartel In Defense of Christians, le Family Research Council, la Commission pour l’éthique et la liberté religieuse de la Convention des Baptistes du Sud, l’initiative Wilberforce du XXI° siècle, le Centre pour la liberté religieuse de l’Institut Hudson.

A l’occasion de la signature, des moyens de communication américains ont retransmis les paroles référées au représentant Chris Smith par l’Archevêque chaldéen d’Erbil, S.Exc. Mgr Bashar Warda, selon lequel « les chrétiens en Irak sont encore au bord de l’extinction et la HR 390 est vitale pour notre survie. Son application doit être complète et rapide sans quoi l’aide qu’elle prévoit arrivera trop tard pour nous ».
La Commission des Etats-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), organisme fédéral indépendant et politiquement transversal institué par le Congrès, a fait les éloges du Président Trump qui a finalement promulgué la loi.
 « Dans ce projet de loi, nous lançons également le message selon lequel les responsables de ces crimes, y compris le génocide, n’échapperont pas à la justice » a affirmé le Vice-président de l’USCIRF, Kristina Arriaga.

L’acte législatif permettant aux groupes motivés par la foi religieuse de recevoir des aides financières de la part des Etats-Unis modifie en partie la précédente politique du Département d’Etat et de l’Agence américaine pour le Développement international, qui utilisaient principalement les Nations unies en vue de la distribution de fonds dont les canaux étaient considérés comme neutres du point de vue religieux.
Le 25 octobre 2017, le Vice-président américain, Michael Pence, avait annoncé ce changement dans les procédures utilisées par la politique américaine en matière de financements destinées aux urgences humanitaires (voir Fides 27/11/2017). « ».
 « Nous ne nous remettrons plus seulement aux Nations unies pour aider les chrétiens persécutés et les minorités » avait déclaré Michael Pence, indiquant que les agences fédérales « travailleront aux côtés des groupes de foi et des organisations privées pour aider ceux qui sont persécutés à cause de leur foi ».
Précédemment, le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, non encore créé Cardinal, avait fait remarquer que « au cours de ces dernières années, au Proche-Orient, les chrétiens ont enduré des injustices, des violences et le terrorisme. Cependant, cela a été le cas aussi pour leurs frères irakiens musulmans et pour ceux d’autres fois religieuses. Il ne faut pas séparer les chrétiens des autres parce que de cette manière, la mentalité sectaire est alimentée ». (GV) (Agence Fides 12/12/2018)


Iraq and Syria Genocide Relief and Accountability Act of 2017
This bill directs the Department of State to provide assistance to entities taking specified criminal and judicial actions against individuals who are suspected of committing genocide, crimes against humanity, or war crimes in Iraq since January 2014 or in Syria since March 2011.
The State Department shall encourage foreign governments to identify and prosecute individuals who are suspected of committing such crimes, including members of foreign terrorist organizations operating in Iraq or Syria.
The Department of Justice shall review existing criminal statutes concerning genocide, crimes against humanity, and war crimes to determine:
  • the extent to which U.S. courts have jurisdiction over such crimes where the perpetrators or victims are U.S. nationals, residents, or persons present in a U.S. territory;
  • current statutes that would apply to such conduct and whether additional statutory authorities are necessary; and
  • the extent to which the absence of criminal statutes defining the crimes or granting jurisdiction impede their prosecution in U.S. courts.
The State Department shall identify:
  • threats of persecution, genocide, crimes against humanity, and war crimes against members of Iraqi or Syrian religious or ethnic groups that are minorities in Iraq or in Syria with respect to whom the Islamic State of Iraq and Syria (ISIS) has committed such crimes in Iraq or Syria since January 2014, or who are members of other persecuted religious or ethnic groups;
  • humanitarian, stabilization, and recovery needs of these individuals; and
  • assistance provided by the United States, the U.N., and other entities, including faith-based entities.
Aliens who are, or were, a national and a resident of Iraq or Syria, and who share common characteristics that identify them as targets of persecution on account of membership in a religious or ethnic minority in that country: (1) are deemed to be of special humanitarian concern to the United States; and (2) shall be eligible for priority-2 processing under the refugee resettlement priority system.

The Foreign Operations, Export Financing, and Related Programs Appropriations Act, 1990 is amended to extend: (1) refugee set-asides for nationals of the former Soviet Union, Estonia, Latvia, or Lithuania; and (2) the period of eligibility for status adjustment from a parolee who was denied refugee status to a lawfully admitted permanent resident for certain aliens from the former Soviet Union, Estonia, Latvia, Lithuania, Vietnam, Laos, or Cambodia.

samedi 16 décembre 2017

LIBAN - Déclaration du Sommet interreligieux de Bkerké sur le choix américain concernant Jérusalem, « une offense faite à trois milliards de croyants »
 
Bkerkè (Agence Fides) – La décision du Président des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël est « fondée sur des calculs politiques particuliers » et représente « une provocation pour trois milliards de croyants », « qui offense profondément leur foi ». C’est ce que l’on peut lire dans la déclaration émise au terme de la réunion interreligieuse organisée le 14 décembre au siège patriarcal de Bkerké par le Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai, afin d’exprimer une position commune sur la question de Jérusalem et des nouvelles tensions provoquées autour de la Ville Sainte après la décision de l’Administration américaine de transférer son Ambassade en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Jérusalem – peut-on lire dans la déclaration – « n’est pas une ville comme les autres ». Elle « est pleine de Lieux Saints des trois religions monothéistes, tels que le Saint Sépulcre et la mosquée d’al Aqsa ». 
En reconnaissant ce fait, « tous les pays du monde se sont engagés à respecter les résolutions des Nations unies, lesquelles considèrent Jérusalem et le reste de la Cisjordanie comme territoire occupé » et « se sont abstenus de créer des Ambassades dans Jérusalem occupée ». Les Etats-Unis ont, eux aussi « partagé cet engagement de la communauté internationale jusqu’au moment où le Président Trump l’a violé au travers de sa décision catastrophique du 6 décembre dernier ». Cette décision, outre à violer la légalité internationale, « nuit à la signification spirituelle de Jérusalem et lui porte préjudice ». 
Le texte publié par les responsables religieux ayant participé à la réunion réaffirme le soutien au peuple palestinien et en particulier aux palestiniens vivant à Jérusalem, exprimant leur satisfaction devant leur volonté de résister y compris face aux tentatives visant à modifier le profil religieux et multiethnique de la Ville Sainte.
 La déclaration demande aux responsables arabes et des autres pays de faire pression sur l’Administration américaine afin que la disposition relative à Jérusalem soit retirée. Ils font également appel au peuple américain et à ses organisations sociales et religieuses afin qu’ils manifestent leur alarme face à une décision qui risque de déchaîner de nouvelles spirales de violence. 
Les responsables religieux qui ont signé la déclaration de Bkerké expriment également leur soutien à la requête présentée par le Président libanais, Michel Aoun, à l’ONU afin que le Liban soit reconnu en tant que « centre international » du dialogue entre les religions et les cultures. Toutes les principales communautés religieuses présentes au Liban ont répondu à l’invitation du Cardinal Rai, étant ainsi présents le Patriarche syro catholique, S.B. Ignace Youssef III Younan, le Patriarche grec melkite, S.B. Youssef Absi, le Catholicos arménien apostolique, Aram I, le grand mufti sunnite Abdellatif Daryan, le mufti Kabalan représentant les musulmans chiites et un représentant de la communauté druze.
Au cours de la journée du 14 décembre, le Ministre des Affaires étrangères libanais, Gebran Bassil, a annoncé avoir soumis au gouvernement la proposition d’établir à Jérusalem-est l’Ambassade du Liban près l’Etat de Palestine. (GV) (Agence Fides 15/12/2017)

lundi 27 novembre 2017

IRAQ - Approbation d’un projet de loi autorisant les aides aux « milices chrétiennes » au Proche-Orient de la part du Congrès américain

IRAQ - Approbation d’un projet de loi autorisant les aides aux « milices chrétiennes » au Proche-Orient de la part du Congrès américain
 
Washington (Agence Fides) – Désormais les Etats-Unis pourront aider directement les milices et groupes armés d’autodéfense organisés par des chrétiens au Proche-Orient, à commencer par ceux de la plaine de Ninive. La nouvelle a été reprise et mise en évidence par le Clarion Project, groupe de pression ayant son siège à Washington et financé au travers de donations de dizaines de milliers d’USD. Sa fonction spécifique est de sensibiliser l’opinion publique mondiale contre les « dangers de l’extrémisme islamique ». Selon ce qu’indique le groupe en question, le Congrès américain a adopté un amendement au National Defense Authorization Act 2018 qui demande au gouvernement irakien d’assurer une fourniture en munitions et équipements de défense aux groupes sunnites, kurdes et chrétiens, y compris les groupes minoritaires de la pleine de Ninive, ajoutant que, désormais, les Etats-Unis fourniront eux aussi, directement, « des armes, de l’entraînement et des matériels adéquats aux éléments soumis au Conseil de la plaine de Ninive ». Le Clarion Project indique également que ce même projet de loi adopté par le Congrès américain prévoit pour l’année 2018 la mise en place de 1,3 milliards d’USD de crédits dans le cadre d’aides militaires destinées à l’armée irakienne, aux milices peshmergas de la Région autonome du Kurdistan irakien ainsi qu’aux milices locales organisées sur base ethnique et religieuse.
Le Clarion Project revendique le fait d’avoir contribué par ses activités à l’approbation de cet amendement qui sera maintenant soumis à la signature du Président, Donald J. Trump.
Le 21 novembre dernier (voir Fides 23/11/2017), dans le cadre d’une rencontre qu’elle a eu avec le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le représentant permanent des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, avait confirmé l’intention de l’Administration américaine d’attribuer aux chrériens, aux yézidis et autres groupes religieux minoritaires présents en Irak une partie des fonds jusqu’ici versés par les Etats-Unis aux programmes de développement organisés et gérés par les agences liées à ,l’ONU. Cette décision avait été annoncée par le Vice-président des Etats-Unis, Michael Pence, le 25 octobre dernier (voir Fides 27/10/2017), en intervenant au dîner annuel de solidarité avec les chrétiens du Proche-Orient organisée à Washington par l’organisation américaine « En défense des chrétiens ». « Nous ne nous remettrons plus seulement aux Nations unies pour aider les chrétiens persécutés et les minorités » avait déclaré Michael Pence, indiquant que les agences fédérales « travailleront aux côtés des groupes de foi et des organisations privées pour aider ceux qui sont persécutés à cause de leur foi ».
Lors d’un récent entretien, le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, avait fait remarquer que « au cours de ces dernières années, au Proche-Orient, les chrétiens ont enduré des injustices, des violences et le terrorisme. Cependant, cela a été le cas aussi pour leurs frères irakiens musulmans et pour ceux d’autres fois religieuses. Il ne faut pas séparer les chrétiens des autres parce que de cette manière, la mentalité sectaire est alimentée ». (GV) (Agence Fides 27/11/2017)

samedi 28 octobre 2017

Prochaine mission « de défense des chrétiens » du Vice-président américain

 
 
 
 
PROCHE ORIENT - Prochaine mission « de défense des chrétiens » du Vice-président américain
 
Washington (Agence Fides) – Le Vice-président américain, Michael Pence, se rendra en visite en Israël et en Egypte à la fin du mois de décembre à la demande du Président Donald J. Trump dans le cadre d’une mission qui consistera notamment à affirmer avec force qu’au Proche Orient est venu le moment de « mettre fin à la persécution des chrétiens et de toutes les minorités religieuses ». C’est ce qu’a annoncé Michael Pence lui-même, en participant le 25 octobre au dîner de solidarité annuel en faveur des chrétiens du Proche Orient, promu à Washington par l’organisation américaine In Defense of Christians. Au programme de son voyage, le Vice-président américain mettra également à l’ordre du jour de ses rencontres avec les responsables politiques et religieux la lutte contre la persécution des minorités religieuses, chrétiens compris. « Je peux vous assurer – a indiqué Michael Pence dans son intervention – que le Président Trump s’engage à aider les peuples persécutés afin qu’ils récupèrent leurs terres, qu’ils puissent retourner chez eux, reconstruire leur vie et remettre leurs racines dans la terre de leurs origines ». Le Vice-président américain a également annoncé l’intention de l’Administration de gérer directement des financements et des aides en faveur des chrétiens au Proche Orient, en collaborant avec des organisations religieuses et en ne passant plus par les organismes de l’ONU. « Nous ne nous remettrons plus seulement aux Nations unies pour aider les chrétiens persécutés et les minorités » a déclaré Michael Pence, indiquant que les agences fédérales « travailleront aux côtés des groupes de foi et des organisations privées pour aider ceux qui sont persécutés à cause de leur foi ». « Alors que les groupes d’inspiration religieuse disposant d’une compétence prouvée et de racines profondes au sein de ces communautés sont plus que désireuses d’aider – a noté le Vice-président américain – les Nations unies ignorent trop souvent leurs demandes de financement. Mes amis, ces jours-là sont finis ». (GV) (Agence Fides 27/10/2017

jeudi 3 novembre 2016

L'administration Obama a-t-elle systématiquement privilégié les musulmans au détriment des chrétiens aux Etats-Unis ?


Selon WikiLeaks, l'administration Obama aurait favorisé les réfugiés musulmans au détriment des chrétiens.Une nouvelle fois, les démocrates sont pointés du doigts par les chrétiens qui s'indignent de cette discrimination.

Suite aux révélations de WikiLeaks qui expliquent que l'administration Obama aurait favorisé les réfugiés musulmans, un pan de l'électorat chrétien accuse les démocrates de manipulation. Cette polémique sur la discrimination des chrétiens d'Orient au profit de musulmans survient après celle des emails demandant un "Printemps chrétien". Ces critiques envers les démocrates vous semblent-elles légitimes ? D'où émanent-elles ?


Blandine Chelini-Pont : Il y a plusieurs choses : d'un côté les critiques concernant l'accueil défavorable que recevraient les chrétiens d'Orient aux Etats-Unis, au profit des Syriens musulmans qui sont très majoritaires ; de l'autre les critiques privées du directeur de campagne d'Hillary Clinton qui pour résumer considère que cela ferait du bien si les catholiques se dépoussiéraient un peu. Ces critiques existent et sont situées : elles concernent une partie militante, même si pas majoritaire, qui est celle du catholicisme conservateur.
Cette frange du catholicisme américain est en désamour du parti démocrate depuis des années.
Depuis 2008 et l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, il y a eu un réajustement de la politique envers l'Islam, avec une volonté de se présenter au monde musulman comme un pays ouvert, comme un pays où les musulmans sont très bien traités et où le modèle américain séculariste joue son rôle protecteur des minorités, et particulièrement des musulmans. C'est pour cela que le Président a désigné un représentant spécial à ses côtés auprès des communautés musulmanes, et un autre auprès de la Conférence islamique… c'est une politique générale qui s'est mise en place pour rompre avec la logique de guerre de civilisation qui s'était affirmée sous George W. Bush.
Mais de façon corrélée, il y a eu depuis les années 90 un mouvement très fort aux Etats-Unis de défense des Chrétiens persécutés dans le monde. La loi IRFA de 1998 sur la liberté religieuse dans le monde partait de cette militance relayée par les Républicains. L'idée est que les Etats-Unis ont un rôle important dans la défense des chrétiens dans le monde, et ce à cause de la montée généralisée de l'islamisme.
Ces manifestations de crainte et de reproches envers l'administration Obama sont à mon sens la continuation de ces mouvements plus ou moins récents. Mais elle n'est pas majoritaire, et est très soutenue par les milieux chrétiens conservateurs, émanant de ce qu'on appelle la "droite religieuse".

Avec les minorités latinos et avec la forte implantation de catholiques partout dans le pays, leur vote pourrait être important dans ces élections. Existe-t-il à proprement parler un vote catholique ? Pour qui penchent-ils ?

Blandine Chelini-Pont : Il me semble que ce vote catholique existe et est assez décisif. On sait que généralement celui qui dispose du vote catholique l'emporte, et ce depuis des années. Les analystes américains ont ajouté ce vote religieux à leur panel d'outils d'appréhension de la vie politique. Une personne comme Ted Jelen est par exemple connue pour ses statistiques sur le vote catholique. Toute une littérature existe sur le sujet, et on peut la prendre au sérieux.
Jusqu'aux années 50, le vote était démocrate. Mais dans le sillage de la rupture sociétale des années 60, le vote catholique va éclater et se tourner progressivement vers les Républicains. La sécularisation des Catholiques va aussi encourager ce passage aux Républicains.
A partir du basculement des années 70, qui se fait essentiellement sur les questions éthiques, morales, intellectuelles et familiales, s'appuyant sur l'émergence de la droite religieuse sur des thèmes politiques autour de la dénaturation du christianisme américain et des thèmes comme l'avortement, le mariage homosexuel ou la bioéthique. Ronald Reagan a été élu sur ces thématiques. Les Républicains garderont cette majorité sans discontinuer, exception faite de Clinton qui a bénéficié d'un léger basculement du vote catholique (51%). Mais on est loin de Kennedy (qui était catholique) ou Roosevelt (le grand amour des Catholiques américains). Barack Obama reprend la main sur cet électorat, à chaque fois avec un score de 51%. Cela s'explique principalement par les désillusions qu'ont apporté la double présidence Bush, marquée par des guerres souvent désavouées par les Catholiques, et la personnalité de bon père de famille de Barack Obama, qui fait revenir sur la scène la figure du démocrate croyant. Paradoxalement, les Catholiques continuent cependant à voter pour les Républicains au Congrès.
Mais avec Donald Trump, on peut s'attendre à une vague démocrate, étant donné évidemment sa personnalité, mais aussi l'importance de ses attaques contre les latinos, majoritairement catholiques. Et ce même s'il faut atténuer l'importance de ce vote, très souvent surreprésenté, comme le montre Olivier Richomme qui a travaillé sur le sujet : une grande partie des latinos ne votent pas, parce qu'ils n'ont pas de papiers. Son analyse est qu'on exagère leur importance d'un point de vue médiatique.
Alors évidemment, tous les catholiques ethniques outre les Latinos, que ce soit les Philippins, les Asiatiques, votent généralement pour les démocrates. Mais aujourd'hui, même chez les Catholiques qui votent généralement pour les Républicains, la personnalité de Donald Trump ne passe pas. Ce qu'il dit sur les immigrés, sur les femmes ne passe pas, contrairement aux Évangéliques, car il existe malgré tout un fibre sociale chez les catholiques américains, même conservateurs.

Qui de Donald Trump ou Hillary Clinton a le mieux ciblé l'électorat catholique aujourd'hui ? Et le vote chrétien en général ?

Blandine Chelini-Pont : Ce qui est intéressant, c'est que les deux candidats ont des colistiers catholiques, mais qu'on a l'impression que leur intérêt pour le vote catholique vient finalement assez tardivement. Il faut savoir que cette campagne a donné peu d'importance à la religion, comparativement beaucoup moins que d'autres campagnes. La seule personnalité qui a porté ces questions a été Ted Cruz, mais battu par Donald Trump, elles ont été finalement évacué du débat. 20% des électeurs se déclarent aujourd'hui non croyant, ce qui est une transformation importante de l'électorat, alors qu'on avait un pourcentage plus proche de 7 ou 8%.
Hillary Clinton a peu ciblé les catholiques, et Donald Trump ne semble même pas donner l'impression qu'il sait de quoi il s'agit. Les catholiques vont voter pour le moins mauvais des candidats aujourd'hui, et donc contre le plus anticatholiques d'entre les deux comme le montre la déclaration des évêques américains, qui s'étaient pourtant fait remarquer ces dernières années par un conservatisme important et une parole très intrusive. Ces derniers en appellent aujourd'hui à un vote de conscience.
Hillary Clinton profite de la personnalité de son adversaire et d'un certain rééquilibrage du vote catholique pour les démocrates plus que pour elle. Elle bénéficie aussi de la perdition des Évangéliques, qui constitue la plus grande partie de l'électorat de Trump, mais qui est de moins en moins décisif. Et qui est en train d'exploser corrélativement à la campagne désastreuse de Donald Trump.

    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/administration-obama-t-elle-systematiquement-privilegie-musulmans-au-detriment-chretiens-aux-etats-unis-roland-hureaux-blandine-2868056.html#HV181AZPJjjvOzkI.99
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    l'administration Obama envers les chrétiens d'orient défavorisés par rapport aux musulmans d'orient ?

    Atlantico : Qu'avons-nous pu observer concrètement de la part de l'administration Obama envers les chrétiens d'orient ? Pensez-vous réellement qu'ils ont pu être défavorisés par rapport aux musulmans d'orient ?

    Roland Hureaux : Ce sont des informations très graves qui nous parviennent d'Amérique au travers de Wikileaks ou de Fox News. 
    Les courriels interceptés, ce ne sont pas des opinions, ce sont des faits - que je découvre avec vous. Les preuves représentées par les courriels échangés au sein de l'entourage d'Obama entre Prêta Banal (qui avait servi dans l'administration Clinton dans les années 1990) et John Podesta, secrétaire général de la Maison blanche sous Bill Clinton et actuel directeur de campagne de Hillary, contiennent des instructions pour recruter des Américains d'origine arabe mais seulement des musulmans, en excluant les chrétiens d'Orient donc.
    Dans un courriel daté du 29 septembre 2008, elle écrit "J'ai exclu (de la liste) ceux qui sont d'origine arabo-américaine mais qui ne sont pas musulmans". Cela en violation de la Constitution américaine, qui stipule qu'"aucun questionnaire portant sur la religion ne sera imposé pour juger de l'aptitude d'un candidat à l'exercice de fonctions ou charges publiques aux États-Unis".
    Instruction d'autant plus paradoxale qu'elle émane d'une ancienne présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, passée au service de Bill Clinton puis de Barack Obama. 
    Nous sommes à la fin de 2008, elle prépare la future administration Obama, sachant qu'aux États-Unis, du fait du spoil system, les changements à la tête de l'exécutif sous un nouveau Président sont plus étendus qu'en France. 
    Par ailleurs, Fox News fait part d'une autre discrimination : les Etats-Unis s'étaient engagés à recevoir 10 000 réfugiés syriens, ce qui est bien normal compte tenu de la responsabilité de ce pays dans le chaos qui règne actuellement en Syrie. Sur les 10 801 Syriens qui sont entrés aux États-Unis en 2016, 56 seulement étaient chrétiens, tous les autres musulmans sunnites, ce qui ne reflète pas la part des chrétiens dans la population du pays (environ 10 % avant la guerre, moins aujourd'hui). 
    Discrimination d'autant plus paradoxale que les chrétiens ont été, bien plus que les sunnites, les premières victimes de la guerre, les cibles privilégiées des rebelles islamistes. 
    S'agissant du recrutement de cadres pour l'administration, on pouvait penser que les chrétiens, peu suspects de collusion avec les islamistes, auraient été un élément plus sûr. Or ils ont été systématiquement écartés. 
    Vous me demandez si cela est possible : on a vu tellement d'horreurs, de paradoxes et d'absurdités dans les récentes guerres du Proche-Orient et dans leurs conséquences que l'on ne s'étonne plus de rien. 
    Cette discrimination au détriment de chrétiens remonte loin : souvenez-vous que la grande entreprise militaire de Bill Clinton, la guerre de Yougoslavie (1999), se fit au bénéfice de musulmans des Balkans (Bosniaques et Albanais) avec l'appui des Turcs, contre les chrétiens orthodoxes (Serbes). 
    La guerre de Syrie a vu une alliance entre les Etats-Unis et les islamistes de ce pays (dont Daesh et Al Qaïda) contre le régime musulman mais modéré et tolérant les minorités de Bachar el Assad. Peut-être avons-nous là l'explication du fait que les chrétiens aient été jugés peu sûrs car ils pouvaient difficilement approuver cette ligne. Mais comme au moment des faits, Obama n'était pas encore élu ; cet incident montre que la future politique pro-islamiste était déjà en gestation. 
    C'est d'ailleurs une constante de la politique américaine dans cette région que de soutenir les franges les plus radicales de l'islam, depuis le pacte passé sur le croiseur Quincy le 14 février 1945 entre le président Roosevelt et le roi d'Arabie, Ibn Séoud. Or la monarchie saoudienne a toujours protégé et financé les courants salafistes les plus radicaux du monde arabe. 
    S'agissant de l'exode des chrétiens de Syrie, il passe généralement par le Liban. Or, sans que cette fois les Américains y soient pour quelque chose, les agences de services et de traduction (payantes) par lesquelles les candidats à un visa pour l'Occident doivent passer sont notoirement tenues par des musulmans sunnites qui favorisent leurs coreligionnaires et défavorisent les chrétiens.
    Quand le pape est venu à Lesbos, il a pris avec lui trois familles syriennes, toutes musulmanes, ce qui a choqué. Son secrétariat a fait savoir que les chrétiens n'avaient pas les papiers en règle. Voilà l'explication.

    Quel est l'intérêt pour l'administration Obama/Clinton de placer des musulmans d'orient à des positions de pouvoir au dépit des chrétiens d'orient ? Pour quelles raisons sont-ils écartés au profit des musulmans parfois radicaux ?

    Roland Hureaux : Il faut se replacer au moment où ces décisions ont été prises : Obama n'est pas encore élu mais il prépare ses équipes. Comme le vote est très communautaire aux Etats-Unis, il se peut que le candidat démocrate ait reçu le soutien des musulmans américains mais que les chrétiens venus du Proche-Orient aient plutôt joué les républicains (ce sont des communautés de faible importance qui ne pèsent ni l'une ni l'autre d'un poids décisif dans le vote).
    Cela est en conformité avec un clivage très ancien. Face à la guerre d'Algérie, Eisenhower (républicain) était resté relativement neutre alors que Kennedy (démocrate) s'engagea, sitôt élu, à fond du côté du FLN, obligeant le général de Gaulle à précipiter l'indépendance, ce qui, au passage, montre la stupidité de ceux qui, par hostilité à la politique algérienne du général, se sont jetés dans l'atlantisme.
    Mais le tropisme pro-musulman du gouvernement américain s'est accentué au cours des dernières années, comme le montre la politique étrangère du couple Obama-Clinton.
    Il est vrai que le demi-frère d'Obama, Abon'go Malik Obama est trésorier d'une association missionnaire islamiste au Soudan. Mais je ne crois pas que ces instructions discriminatoires soient venues du Président : parce qu'il s'appelle Barack Hussein, parce que ses ennemis n'ont cessé de dire que, quoique officiellement protestant, il était en réalité un musulman caché, il n'avait pas intérêt à en faire trop en faveur des musulmans. Et encore, en pleine campagne, serait-il descendu dans ces détails ?
    Je crois qu'il faut regarder plutôt du côté d'Hillary Clinton : sa plus proche conseillère, Huma Abedin, est une musulmane américaine dont la mère dirige les Sœurs musulmanes en Arabie saoudite et travaillait avec l'épouse du président égyptien islamiste Mohamed Morsi. Son frère Hassan est le conseiller spirituel d'Al-Jazeera.
    Quant à Podesta il a été le lobbyiste attitré du Royaume d'Arabie saoudite au Congrès pour la modique somme de 200 000 dollars mensuels.
    Hillary Clinton n'a cessé de favoriser les Frères musulmans ayant une affection particulière pour Erdogan et Morsi.
    Elle appartient encore plus qu'Obama à cette gauche américaine postmoderne qui, reniant les valeurs chrétiennes sur certains points essentiels comme l'avortement ou le mariage homosexuel qu'elle soutient à fond, trouve bon de transcender ses propres origines en prenant le parti de l'autre, le musulman en l'occurrence. 
    Nous connaissons cet état d'esprit en France. Le comportement de l'administration américaine ne devrait pas surprendre un Cazeneuve, notre ministre de l'Intérieur, qui s'agite aujourd'hui pour caser dans les communes les 8 000 réfugiés de Calais, en majorité musulmans, mais qui, il y a quelques mois, déconseillait à un maire de recevoir chez lui des chrétiens d'Orient. 
    Alors qu'elle avait la mission historique de les protéger, la France est le pays qui en a reçu le moins au cours de ces dernières années ! 
    En gros, la politique américaine des néo-conservateurs (les Clinton, Bush fils et Obama) peut s'expliquer par une alliance entre les Etats-Unis et le monde islamique contre la Russie. Dans ce triangle, l'Europe est un champ de bataille, pas un acteur que l'on prenne en considération. La position exprimée par Trump est différente : il propose, lui, un rapprochement avec la Russie contre l'islamisme . Affaire à suivre donc.

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      mercredi 16 novembre 2011

      M. Belkhadem a troqué le modèle turc pour présenter les vertus du modèle islamiste malaisien.

      M. Belkhadem a troqué le modèle turc pour présenter les vertus du modèle islamiste malaisien.
      Les islamistes ont été toujours des instruments entre les mains des Américains. D'abord utilisés pour vaincre l'ex- Union soviétique en Afghanistan durant les année 1970 et tout au long de la guerre froide. Aujourd'hui, ils sont encore exploités par les Américains au cours des soulèvements des peuples arabes contre leurs gouvernants. C'est ce constat qui ressort, lors d'une conférence-débat animée conjointement hier par Salim Laïffaa et Mustapha Saïdj, deux éminents professeurs de sciences politiques et relations internationales, au Centre de recherches sécuritaires et stratégiques (Crss) de Ben Aknoun à Alger. Placée sous le thème «L'islamisme politique», cette conférence a vu, entre autres, la participation du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem et représentant personnel du Chef de l'Etat, des cadres universitaires, mais aussi des généraux algériens à la retraite. Concis et précis, le Pr Salim Laïffaa a soutenu que l'Islamisme, sous toutes ses appellations, constitue un danger pour les pays arabes où des partis à caractère religieux sont en voie d'arriver au pouvoir, notamment après la chute de certains régimes arabes. «Outre le caractère populiste de leurs discours, les islamistes ne comptent pas un projet permettant de bâtir un Etat de droit, et démocratique, encore moins un projet de société alternatif», a précisé le professeur, relevant que ces formations islamistes, dites modernistes et respectueuses des principes du jeu démocratique, sont incapables de constituer une alternative politique, qui prend la pensée scientifique dans la gestion des affaires de l'Etat et comme moteur pour le développement. Pis encore, Salim Laïffaa fait savoir que les islamistes, qui d'ailleurs entre eux agissent en rangs dispersés et selon des conceptions et doctrines différentes se trouvant à la limite d'une guéguerre, ne manifestent nullement des signes de cohabitation avec les principes universels de la démocratie où l'alternance au pouvoir soit respectée. «Les islamistes entretiennent des rapports extrémistes aussi bien vis-à-vis de l'Etat que du citoyen.
      L'exemple des islamistes en Algérie en est une preuve renseignant, à plus d'un titre, sur le discours insurrectionnel prôné par les islamistes voulant, à tout prix, arriver au pouvoir», a encore souligné le conférencier. Lui emboîtant le pas, le professeur Mustapha Saïdj, qui, de prime abord, a fait remarquer que «les islamistes veulent, coûte que coûte de par le Monde arabe, un Etat islamique bien qu'ils ne se soumettent pas à la pratique religieuse. A partir de quoi, ils doivent d'abord mûrir leur pensée politique, avant d'entrer en course pour le pouvoir». Pour le conférencier, les islamistes n'arrivent pas malheureusement à séparer le religieux du politique. «Tous les Mouvements islamistes sont connus pour être en rapport conflictuel au plan national aussi bien entre eux qu'avec les autres formations politiques non islamistes», a indiqué le professeur de sciences politiques et relations internationales, ajoutant que les Islamistes se nourrissent de la doctrine américano-saoudienne, forgée selon les orientations et les directives de l'impérialisme américain. Une doctrine, qui, selon le conférencier, est mise en oeuvre par les Etats-Unis d'Amérique soucieux de leurs intérêts géostratégiques dans le Monde arabe, mais aussi de la sécurité d'Israël. En conséquence, les deux intervenants s'accordent à dire que les mouvements islamistes dans le Monde arabe se soucient plus des luttes internes et externes pour arriver au pouvoir que de proposer et mûrir un projet de société alternatif susceptible de traduire les aspirations de leurs peuples.
      «Il n'y a qu'un Islam, tout le reste est absurde»
      Abordant les modèles islamistes mis en promotion aussi bien par certains pays arabes que par l'Occident durant notamment les soulèvements des peuples arabes, les intervenants ont mis l'accent sur le modèle turc faisant jonction entre les militaires et les islamistes sur le partage du pouvoir. Pour Mustapha Saïdj, il y a trois courants islamistes en lice dans le Monde arabe.

      •  Le premier, dit-il, «c'est l'expérience turque qui après plusieurs décennies d'expérience et de combat politique, a su réconcilier et réunir militaires et islamistes pour bâtir un régime où chacun trouve son compte». Mettant la préservation des intérêts du peuple et le développement de leur pays au premier plan des actions de leur gouvernement, les Turcs s'en sortent bien. Et d'ajouter bien que l'expérience turque, saluée par l'Occident, attire bien des convoitises aujourd'hui, néanmoins celle-ci demeure un pur produit turc mélangé aux visions de l'Occident dont la Turquie est à moitié sienne. Cette expérience est en train d'être calquée, relève le conférencier en Tunisie, où le modèle turc est salué et soutenu par les islamistes sortis victorieux dans les élections précédentes pour la Constituante. 
      • Puis, il y a la deuxième expérience en l'occurrence l'expérience algérienne. Une expérience violente où les islamistes usant de tous les moyens pour arriver au pouvoir se trouvent confrontés à l'Institution militaire, qui, à son tour, ne lâche pas prise. Cet exemple peut voir le jour aujourd'hui en Egypte où les islamistes sont plus avantagés que les autres formations politiques dans la course au pouvoir. Néanmoins, l'Institution militaire en Egypte, qui détient les rênes du pouvoir, ne compte pas, au regard de l'évolution des événements dans ce pays depuis la chute du régime de Moubarak, de partager le pouvoir. Une telle situation, une confrontation des Islamistes à l'Institution militaire, peut reproduire le scénario des année 1980 avec la victoire de l'ex-FIS aux élections législatives. 
      • Alors que la troisième expérience est celle du Mouvement islamiste en Somalie «chebab». Cette expérience, qui est des plus violentes est, à en croire Mustapha Saïdj, susceptible de conduire droit vers «la somalisation de la Libye». Intervenant à l'occasion, Abdelaziz Belkhadem, sans ambages, a déclaré: «Il n'y a qu'un Islam, tout le reste est absurde». Et de renchérir: «Il n'y a que les partis nationalistes qui sont en mesure de traduire les aspirations de leurs peuples loin des injonctions étrangères.» 
      • A ce sujet, Abdelkader Mahmoudi, Pr des sciences politiques a relevé que le problème des dirigeants arabes est le fait qu'«ils se soucient plus de leur légitimité auprès des Occidentaux, que de leur légitimité auprès de leurs peuples».http://www.lexpressiondz.com/actualite/142765-l-islamisme-est-une-arme-entre-les-mains-de-l-occident.html