Abu Dhabi (Agence Fides) – « La première visite du Pape François dans la péninsule arabique constitue un moment clef pour le dialogue entre musulmans et chrétiens ». C’est ce que déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Paul Hinder, Vicaire apostolique d’Arabie méridionale, région qui comprend les Emirats arabes unis, Oman et le Yémen. « Nous accueillons le Pape avec un cœur ouvert et nous prions avec les mots de Saint François d’Assise : Seigneur, fais de nous un instrument de Ta paix. Nous espérons que la visite apostolique constituera un pas important sur le chemin du dialogue entre musulmans et chrétiens et qu’elle contribuera à la compréhension réciproque et à la paix au Proche-Orient » indique Mgr Hinder. Le 6 décembre, le Saint-Siège a annoncé que le Pape effectuera une visite de trois jours aux Emirats arabes unis du 3 au 5 février 2019. La visite fait suite à l’invitation lancée par le cheick Mohammed bin Zayed Al Nahyan, Prince héritier d’Abu Dhabi et vice commandant des forces armées des Emirats arabes unis, afin que le Pape participe à la rencontre interreligieuse sur la « fraternité humaine ». En annonçant la visite du Pape, le Prince héritier a déclaré dans un tweet que « le Pape est un symbole de paix, de tolérance et de promotion de la fraternité. Nous attendons avec trépidation cette visite historique au travers de laquelle nous chercherons le dialogue et la coexistence pacifique entre les peuples ». La visite, indique le Vicaire apostolique, constitue également une réponse à l’invitation adressée au Pape François par la petite communauté catholique vivant aux Emirats arabes unis. Mgr Hinder a exprimé sa gratitude au gouvernement des Emirats arabes unis et a indiqué qu’une commission spéciale a été créée, commission qui est en contact étroit avec le gouvernement et s’occupera de la gestion de tous les aspects du pèlerinage du Pape. La célébration de la Messe aura lieu le 5 février dans une zone publique d’Abu Dhabi. « Il s’agit d’un geste de courtoisie que nous apprécions et reconnaissons » a déclaré le Vicaire apostolique, se référant au gouvernement. La visite du Pape François sera la première d’un Souverain Pontife dans la péninsule arabique. Le thème choisi par le Vicariat apostolique d’Arabie méridionale pour la visite est tiré de la Prière attribuée à Saint François d’Assise : « Seigneur, fais de moi un instrument de Ta paix ». La visite intervient également au cours de l’année marquant le VIII° centenaire de la rencontre entre Saint François d’Assise et le sultan Malik Al-Kamil en Egypte en 1219. (SD) (Agence Fides 11/12/2018) |
La réunion « pour la première fois en Irak » (à Bagdad) du Conseil des patriarches catholiques d’Orient (CPCO) est « le signe parlant de la solidarité des patriarches catholiques orientaux avec ce pays, de leur liens avec ses chrétiens, un encouragement au retour des déplacés dans leurs villages et villes d’origine, et un message de refus de tout fanatisme, de tout extrémisme et de volonté de consolidation des valeurs de la vie commune ». Tel est le message central publié vendredi soir à l’issue de la rencontre à Bagdad du CPCO.
Le Conseil des patriarches catholiques d’Orient a tenu son congrès du 26 au 30 novembre au siège du patriarcat chaldéen à Bagdad, en présence des patriarches chaldéen, Louis Raphael Sako ; maronite, Béchara Raï ; copte-catholique, Ibrahim Ishak Sedrak ; grec-catholique, Youssef Absi ; syriaque-catholique, Ignace Joseph III Younan ; arménien-catholique, Krikor Bedros XX ; et de Mgr William Hanna Shomaly, évêque auxiliaire, représentant le patriarche des latins de Jérusalem, ainsi que de Mgr Alberto Ortega Martin, nonce apostolique en Jordanie et en Irak.
Le conseil s’est également félicité, dans son communiqué, de l’audience que le président irakien Barham Saleh a accordé à ses membres, ainsi que de la visite qu’il a rendu au Premier ministre nouvellement désigné, Adel Abdel Hadi.
Avec ces deux personnalités officielles, « des sujets intéressant l’Irak et le Moyen-Orient ont été soulevés » qui répondent aux aspirations du CPCO : égalité civique de tous les habitants d’un pays en droits et en devoirs (égalité civique) sur la base de la citoyenneté, et le retour des populations déplacées en Irak. Les patriarches citent également, parmi ces aspirations, l’instauration d’un État civil, soit l’État du droit et des institutions, et le respect de toutes les croyances, sans discrimination. Les patriarches se sont dit « satisfaits de ce qu’ils ont reçu comme assurance que les chrétiens ne sont pas une minorité mais une composante essentielle de la population de l’Irak ». Ils ont décidé de tenir leur prochain congrès au Caire, du 25 au 29 novembre 2019, à l’invitation du patriarche des coptes-catholiques.
Pensée ténébreuse
Dans leur communiqué final, les patriarches se sont engagés à « agir en commun dans le but d’assurer (aux jeunes Irakiens) les conditions nécessaires à leur maintien sur leur terre ».Ils l’ont fait en réponse « aux défis et difficultés qu’ils endurent dans la situation actuelle du Moyen-Orient, à l’origine d’une hémorragie humaine qui menace leur avenir et toute la présence chrétienne au Moyen-Orient ».
La réunion de Bagdad s’était inscrite, d’emblée, dans le sillage de l’assemblée spéciale du synode des évêques « Les jeunes et le discernement vocationnel » qui s’était tenue à Rome, en novembre dernier
Restez attachés à vos patries. Participez à leur édification. Nous sommes un petit nombre, mais nous sommes sel, lumière et levain. Nous sommes l’Église des martyrs », a encore lancé le CPCO aux jeunes chrétiens d’Irak et, par eux, à tous les jeunes chrétiens des pays du Moyen-Orient. « Édifiez vos patries aux côtés de tous vos concitoyens, participez aux souffrances et aux sacrifices de tous, pour leur progrès et leur prospérité. Faites l’histoire de vos patries aux côtés de vos concitoyens, quelles que soient les difficultés humaines ou circonstancielles que vous affrontez », a encore affirmé le CPCO, se félicitant de « l’atmosphère positive qui a commencé à prévaloir en Irak et qui s’est manifestée par l’élection d’un nouveau président et d’un nouveau Premier ministre, soulignant en particulier la nécessité d’extirper la pensée ténébreuse prônée par le groupe État islamique des esprits et des discours ».
« L’Irak est notre pays, c’est là que nous avons notre histoire, notre civilisation et notre culture », a encore lancé le communiqué, qui a ensuite adressé de paroles d’encouragement et des appels à l’endurance aux chrétiens de Syrie, du Liban (en souhaitant la formation d’un gouvernement au plus vite et au retour dans leur patrie des déplacés syriens), de Palestine, de Jordanie et d’Égypte.
En conclusion, les patriarches orientaux ont insisté sur le respect des libertés religieuses, citant à ce propos le pape émérite Benoît XVI affirmant : « La paix et la justice dans ce monde ne se réaliseront pas si nous ne respectons les libertés religieuses de tous. »
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