AL-Azhar, plus grande université islamique du monde musulman, dont l'autorité est indiscutée, par la voix de son président Ahmed Al Tayyeb, a fait savoir qu'elle n'enverrait aucun émissaire à la troisième rencontre d'Assise voulue par Benoit XVI afin de réunir les représentants des différentes religion pour construire un monde de paix, qui se déroule à partir de demain. L'évènement est important, 25 ans après la première réunion d'Assise en 1986 organisée par Jean-Paul II. Plus d'info ici.
Le dialogue est en fait suspendu depuis le début de l’année en raison d’une déclaration de Benoît XVI après l’attentat terroriste du 31 décembre dernier contre l’église copte d’Alexandrie, qui avait coûté la vie à 21 personnes. Benoît XVI avait alors dénoncé « les discriminations, les abus et l’intolérance religieuse qui frappent aujourd’hui en particulier les chrétiens ». Il avait affirmé : « Les paroles ne suffisent pas, il faut l’engagement concret et constant des responsables des nations. »
En réponse, Ahmed Al Tayyeb avait qualifié les propos de Benoît XVI d’« ingérence inacceptable dans les affaires intérieures égyptiennes » et demandé : « Pourquoi le pape n’a-t-il pas appelé à la protection des musulmans quand ils se faisaient tuer en Irak ? » alors que Jean-Paul II et Benoit XVI ont condamné fermement l'invasion américaine de 2003, et qu'en Irak les Chrétiens sont persécutés odieusement, ce qui a entrainé la fuite de 500 000 d'entre eux. Quelques jours plus tard, le 12 janvier, le gouvernement égyptien avait rappelé son ambassadeur près le Saint-Siège.