Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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vendredi 9 février 2018

« PALESTINE. UN PEUPLE, UNE COLONISATION »

COMPTE RENDU DU NUMÉRO SPÉCIAL MANIÈRE DE VOIR – MONDE DIPLOMATIQUE,  ARTICLE PUBLIÉ LE 05/02/2018
Par Mathilde Rouxel
Ce numéro spécial, février-mars 2018, a été conçu à partir de la décision prise par le président américain Donald Trump le 6 décembre 2017 de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Pour les préfaciers, Akram Belkaïd et Olivier Pironet, cette décision prouve avant tout que le soutien de nombre de gouvernements arabes à la cause palestinienne relève d’une « dialectique creuse » (p. 4). Elle manifeste aussi l’inaction de Mahmoud Abbas, qui « s’enfonce dans l’autoritarisme » (p. 5) sans avoir pourtant atteint un seul de ses objectifs. En reprenant à travers les soixante-dix ans de l’histoire du conflit israélo-palestinien des textes-clés publiés par des journalistes et des chercheurs depuis 1960, ce numéro offre une large perspective historicisée sur la question palestinienne.

Une guerre de cent ans

La revue se découpe en plusieurs temps. Une première partie, intitulée « Une guerre de cent ans », propose la publication d’un texte inédit du chercheur Gilbert Achcar, « La dualité du projet sioniste », la réédition d’un texte de juin 1960 de l’ancienne rédactrice en chef du Monde Diplomatique Micheline Paunet, un texte de 1969 du chercheur spécialiste des guérillas et des questions stratégiques Gérard Chaliand, un texte de 1988 du journaliste Amnon Kapeliouk, un texte de 1993 de l’intellectuel palestinien et ancien membre du Conseil national palestinien Edward Saïd, deux textes de 1999 et 2000 du journaliste Alain Gresh et un texte du journaliste et historien Dominique Vidal publié en 2017.
Dans son article, Gilbert Achcar revient sur les origines du sionisme étatique pensé par Théodore Hertzl à la fin du XIXe siècle. S’en suivit déclaration Balfour en 1917 qui acta un projet sioniste réalisé « sous l’égide d’une grande puissance européenne » (p. 10), et « structurellement intégré au système impérialiste » (p. 11). Dans un article écrit en 1960 et retitré pour cette édition « La naissance de la question des réfugiés », Micheline Paunet revient sur l’exode des Palestiniens en 1948 et la mise en place d’une aide internationale aux réfugiés (l’UNRWA). « Quand la résistance s’organise » reprend un texte de Gérard Chaliand publié en 1969, qui explique l’organisation de mouvements de lutte armée – d’abord l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), les Héros du retour (Abtal Al-Aouda) et le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), puis les premiers commandos du Fatah à partir de 1965. Il insiste notamment sur l’impact de la bataille de Karameh en 1968 sur les populations palestiniennes, qui sent naître un « sentiment d’appartenance à l’identité collective » (p. 17), tout en mettant fin « aux pratiques ‘légalistes’ de l’Organisation de libération de la Palestine », comme le précise Samir Frangié dans un encadré sur la lutte armée placé en corps d’article (p. 20). Dans un article de 1988, le journaliste Amnon Kapeliouk atteste de l’émergence de la première intifada, et reprend la comparaison désormais fort répandue qui met en pendant la situation israélo-palestinienne et la situation sud-africaine, assimilant Gaza à Soweto (p. 21). Il explique l’éclatement de l’Intifada par les conditions économiques dans lesquels les Gazaouis sont plongés, mais aussi la « désillusion à l’égard du monde arabe » (p. 22) qui au sommet de la Ligue arabe à Amman en 1987 traitait le conflit israélo-palestinien comme un problème secondaire. En 1993, ce sont les accords d’Oslo qu’Edward Saïd commente, en les comparant à un traité de Versailles (p. 23) pour lequel « les Palestiniens, loin d’être victimes du sionisme, en étaient les agresseurs » (p. 24). En 1999, Alain Gresh revient sur un discours prononcé par Yasser Arafat le 5 décembre 1998 pour discuter une solution à deux États, reconnaissant « implicitement les déboires du ‘processus d’Oslo’ » (p. 27). En effet, les accords de 1993 menèrent rapidement à un blocage des négociations, « de nombreux engagements israéliens ne furent pas respectés » (p. 28), conduisant même à une extension des colonies (p. 29). Alain Gresh note tout de même que les accords d’Oslo « ont créé une réalité nouvelle », notamment dans la reconnaissance du « fait palestinien » aux États-Unis et le renforcement du soutien diplomatique à l’OLP (ibid.). En 2000, une nouvelle intifada éclate à la suite d’une visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Alain Gresh, dans un article suivant, explique la colère des Palestiniens face aux colonies et à l’inanité de dix années de négociations. Malgré l’arrêt des violences du côté palestinien, « l’État israélien a […] continué à confisquer des terres » (p. 31) et annoncé le maintien des colonies. La victoire du Hezbollah et la libération du Sud Liban en 2000 ont aussi participé au déclenchement de ces nouvelles violences. Dans le dernier article de cette première partie, un texte de Dominique Vidal daté de 2017, c’est la loi dite « de régulation » adoptée à la Knesset le 6 février 2017 qui est discutée : ouvrant « la voie à l’annexion de tout ou partie de la Cisjordanie » (p. 34), cette loi risque de mener à un « État d’apartheid » (ibid.), de surcroît soutenu par le nouveau président des États-Unis Donald Trump.

Résistances

Une deuxième partie, intitulée « Résistances » rassemble des textes de l’historienne Nadine Picaudou (2001), du journaliste Graham Usher (2003), de l’ancien ambassadeur de France et journaliste Éric Rouleau (2004), d’Edward Said (1998), de la journaliste Wendy Kristanasen (1995), de l’historien Jean-Pierre Filiu (2012), du journaliste Olivier Pironet (2014), de la journaliste au quotidien israélien Haaretz Amira Hass (2008), du professeur de sociologie à l’université de Ramallah Abaher El Sakka (2005), de l’historien Alain Ruscio (2013) et du poète palestinien Mahmoud Darwich (1987).
Le texte de Nadine Picaudou souligne la désorientation qui domine parmi les jeunes qui se sont soulevés lors de la seconde Intifada, baptisée par l’opinion générale l’« Intifada al-Aqsa ». L’auteure souligne l’absence de continuité de l’intifada de 2000 avec celle de 1987-1993, la violence des affrontements de la seconde marquant sa différence face à la révolte des populations civiles désarmées en 1987. Il s’agit davantage d’une « insurrection qui repose sur la participation active d’une minorité » (p. 38) agissant « aux lisières des zones palestiniennes » (ibid.) : la précarité dans laquelle avaient été plongés les Palestiniens à la suite des accords d’Oslo favorisait le recrutement des factions politiques (principalement les milices du Tanzim, issue du Fatah de Yasser Arafat) parmi les réseaux de comités populaires, qui devinrent « l’instrument d’une mobilisation sociale de masse qui triomphera lors de l’Intifada » (p. 40). Le texte de Graham Usher questionne quant à lui l’issue de cette Intifada, alors qu’au printemps 2002, toute la Cisjordanie est réoccupée par l’armée israélienne et que le secrétaire d’État américain Colin Powell, le président Bush et le premier ministre israélien Ariel Sharon poussent l’Autorité palestinienne à faire des réformes destinées à « écraser Yasser Arafat, l’Autorité palestinienne et tout ce qui rappelait les accords d’Oslo » (p. 44). Sous les pressions, Arafat accepte l’élection, le 9 mars 2003, de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre. Avant sa mort en 2005, Éric Rouleau dressait le portrait du leader palestinien, Arafat, comme un « insubmersible » (p. 47) personnage politique, que le pragmatisme avait conduit à penser une solution à deux États (p. 48). Malgré tout, son manque de concession et la « dualité » (p. 49) de son discours conduisirent « nombres d’intellectuels palestiniens » à lui reprocher « un ‘laxisme’ s’apparentant à une trahison » (p. 50). À la suite de ce portrait, deux pages de bande dessinée de Samir Harb relatent l’histoire – autobiographique – d’un Palestinien en exil. Dans un texte de 1998, Edward Said raconte la « judaïsation continue » (p. 55) de Jérusalem, mais aussi l’émergence de « nouveaux historiens » israéliens qui confirment « que la campagne militaire de 1948-49 avait délibérément visé à expulser du pays le maximum d’Arabes » (ibid.), Saïd y voyant l’espoir d’un « futur moins sombre » pour la Palestine.
C’est ensuite la riposte armée du Djihad islamique et du Hamas qu’analyse Wendy Kristanasen deux ans après les accords d’Oslo, en 1995, ainsi que leur tentative d’entente avec l’Autorité palestinienne en vue d’entrer en politique. Dans un article daté de 2012, Jean-Pierre Filiu présente la situation à Gaza au lendemain des révolutions arabes, alors que lorsque leurs voisins appelaient à la chute du régime, les Gazaouis disaient vouloir « ‘en finir avec la division’, renvoyant dos à dos Hamas et Fatah au nom de l’intérêt supérieur du peuple palestinien » (p. 59). Olivier Pironet analyse la situation de la Cisjordanie en 2014, en regard des accords sécuritaires israélo-palestiniens élaborés en 1993. Ces accords sont très critiqués par l’opinion palestinienne, qui les juge amplement favorables aux colons, contre lesquels « la police de l’Autorité palestinienne n’a pas le droit d’utiliser la force » (p. 60), alors qu’elle est tenue par ailleurs « de coopérer pour cibler et interpeller les militants palestiniens constituant un ‘danger potentiel’ vis-à-vis d’Israël » (ibid.). Il souligne également les inégalités entre les classes sociales, creusées d’année en année (p. 63). Les différences sont aussi marquées par l’exercice d’une double autorité politique dans les territoires, sur laquelle revenait en 2008 Amira Hass, correspondante en Palestine du quotidien israélien Haaretz. En expliquant les rivalités entre le gouvernement de Gaza, du Hamas, et celui du Fatah en Cisjordanie, elle fait le constat du désintérêt des jeunes de la politique palestinienne, doublant la « crise gouvernementale » par une « crise idéologique » (p. 65). Abaher El Sakka s’intéressait quant à lui en 2005 au système de « checkpoints » qui rythme le quotidien des Palestiniens, concrétisation de « la biopolitique décrite par Michel Foucault, ce contrôle physique de la société sur les individus » (p. 66) en ce qu’ils « symbolisent la classification par le pouvoir israéliens des Palestiniens selon leur lieu de naissance » (ibid.). L’article d’Alain Ruscio, daté de 2013, sur la présence de colonies israéliennes à Hébron est un témoignage sur les difficiles conditions d’occupation pour les Palestiniens. En clôture de cette partie, un texte de Mahmoud Darwich analyse les complications liées à la sortie des territoires pour un Palestinien.

Une question internationale

La dernière partie, plus courte, interroge les actes de la communauté internationale relatifs au conflit israélo-palestinien à partir des textes du journaliste Mohamed Sid-Ahmed (2000), de la journaliste Marina Da Silva (2006), du journaliste Maurice Lemoine (2011), des textes inédits des journalistes Hélène Servel et Isabelle Avran, et un texte d’Alain Gresh daté de 2017.
Dans un premier article, Mohamed Sid-Ahmed revient sur la visite d’Ariel Sharon à Jérusalem, à l’origine de la première Intifada soutenue par d’immenses manifestations de solidarité dans toutes les grandes capitales arabes, divisée depuis la guerre lancée par l’Irak de Saddam Hussein contre le Koweït en 1990. Marina Da Silva expose quant à elle en 2006 la situation des réfugiés palestiniens, « les oubliés des accords d’Oslo » (p. 78), vers lesquels se sont prioritairement tournées les organisations islamistes tel le Djihad islamique ou le Hamas qui leur fournissaient une « assistance matérielle » (p. 79). La journaliste insiste sur la politique d’exclusion notamment du gouvernement libanais, qui vient « rappeler que l’évolution du conflit israélo-palestinien est aussi liée à la solution du problème des réfugiés » (p. 81). Maurice Lemoine revient pour sa part sur le soutien de nombreux gouvernements d’Amérique latine à la cause palestinienne, reconnaissant l’État palestinien et ouvrant ses voies au commerce avec les pays arabes au détriment d’Israël. Hélène Servel travaille quant à elle sur l’attrait de Jérusalem pour les journalistes français, « qui viennent s’y faire un nom » (p. 84) quel que soit leur statut, employés ou pigistes, et conclut qu’« une véritable économie (…) se crée autour de la presse étrangère » (p. 85). Isabelle Avran présente le BDS, « mouvement populaire non violent » né en 2005 pour réclamer la suspension d’un partenariat scientifique entre l’Union européenne et Israël, et qualifié de « menace stratégique » (p.86) par le gouvernement israélien, qui depuis 2015 a « mis en place un département spécial chargé d’espionner les militants du boycott » (p. 87). Alain Gresh clôt la revue en soulignant la persistance des Palestiniens à résister.
Avec ce grand panorama journalistique et académique à travers soixante-dix ans d’histoire de conflit, ce numéro édité par Le Monde Diplomatique et Manière de Voir offre un aperçu précis de la question palestinienne. Il permet de mieux saisir les enjeux, notamment, de la décision du président Donald Trump de faire de Jérusalem la capitale d’Israël, alors que le processus de paix israélo-palestinien est encore au point mort.

Palestine. Un peuple, une colonisation, Manière de voir – Le Monde diplomatique, n°157, février-mars 2018.



https://www.lesclesdumoyenorient.com/Compte-rendu-du-numero-special-Maniere-de-Voir-Monde-diplomatique-Palestine-Un.html

mercredi 1 mai 2013

Shimon Peres a invité le pape François en Israël | La-Croix.com

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Shimon-Peres-a-invite-le-pape-Francois-en-Israel-2013-04-30-954685
Les chrétiens de Palestine écrivent au pape pour protester contre l'extension du mur de sécurité israélien

L'ancien prix Nobel de la Paix, aujourd'hui chef de l'État d'Israël, a été longuement reçu par le pape ce mardi 30 avril. Âgé de 90 ans, Shimon Peres effectue une tournée italienne qui l'a conduit successivement, ce mardi 30 avril à 11 heures auprès du pape, puis du président italien Giorgio Napolitano et du nouveau président du conseil Enrico Letta, sans oublier une visite mercredi 1er mai à Assise, où il sera fait citoyen d'honneur.
« Le Vatican a un rôle important à jouer dans la stabilité du Moyen-Orient et je suis certain que cette visite bénéficiera à la fois à l'État d'Israël et à la cause de la paix » a déclaré Shimon Peres peu avant son départ.
Il a invité ce matin le pape à se rendre en visite d'État à Jérusalem : « Je vous attends à Jérusalem. Pas seulement moi mais tout le peuple d'Israël », a déclaré le chef de l'État au pape. « Les papes se rendent volontiers en Terre Sainte », a commenté le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de Presse du Saint-Siège, ajoutant : « Cette demande a été accueillie naturellement avec joie et disponibilité ». Mais aucun projet concret n'est encore envisagé.

L'« importante question de Jérusalem » évoquée par le pape François et Shimon Peres

Parmi les thèmes abordés durant l'entretien de Shimon Peres avec le pape, qui a duré trente minutes en présence d'un interprète, puis avec le secrétaire d'État, le cardinal Tarcisio Bertone, le communiqué final mentionne « une prompte reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, afin que, les deux parties se rendant disponibles pour des décisions courageuses, et avec le soutien de la communauté internationale, on puisse arriver à un accord respectueux des légitimes aspirations des deux peuples et contribuer ainsi résolument à la paix et à la stabilité dans la région. » L'« importante question de Jérusalem » a également été évoquée, ainsi que « le conflit qui afflige la Syrie, souhaitant une solution politique, qui privilégie la logique de la réconciliation et du dialogue. »
Shimon Peres s'est déclaré attentif aux bonnes relations entretenues par le cardinal Bergoglio avec le grand rabbin de Buenos Aires, prélude à ses yeux à la qualité des relations du pape avec Israël. Il a offert au pape une bible dédicacée avec ces mots, inspirés du Livre des Rois (1., 2-3) signés de lui : « A sa Sainteté le pape François, afin que vous puissiez prospérer en tout ce que vous faites et où que vous alliez. » Par ailleurs, le communiqué final du Saint-Siège note « les progrès notables réalisés par la Commission bilatérale engagée dans l'élaboration d'un accord sur les questions d'intérêt commun, dans l'attente d'une conclusion rapide. » Au « Corriere della Sera », le président Peres avait confié, la veille de son départ : « 99 % des négociations avec le Vatican ont été conclues positivement. » Reste la question du Cénacle, sur le Mont Sion à Jérusalem, où les chrétiens veulent être autorisés à célébrer. « Un compromis apparaît possible » a confirmé le président de l'État d'Israël.

Une lettre ouverte adressée au pape par la communauté chrétienne des environs de Bethléem

C'est dans ce contexte que la communauté palestinienne chrétienne des environs de Bethléem (Cisjordanie) a adressé lundi 29 avril une lettre ouverte au pape François protestant contre une décision israélienne de bâtir un mur de sécurité qui va séparer Bethléem de la ville de Jérusalem au profit de colonies. « Nous sommes menacés de voir la plupart de nos terrains confisqués par l'occupant militaire israélien qui a déjà commencé à construire le fameux mur annexant la terre palestinienne chrétienne », écrivent les représentants de la ville chrétienne de Beit Jala, près de Bethléem. Ils accusent les autorités israéliennes de vouloir « séparer Bethléem et les régions avoisinantes de Jérusalem et de nos lieux saints ». La justice israélienne s'est prononcée la semaine dernière en faveur de la construction du mur de séparation dans la vallée palestinienne de Crémisan, près de Bethléem. Dans un communiqué, l'Assemblée des évêques catholiques de Terre Sainte a dénoncé « une décision injuste qui nous place devant le fait accompli. »


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dimanche 18 septembre 2011

La France ne pense plus qu'à ses intérêts

La France ne pense plus qu'à ses intérêts
Soraya Hélou

Mgr Bechara Raï
Samedi 17 septembre 2011
Les temps sont étranges. L'ambassadeur d'une ancienne puissance coloniale et mandataire au Liban se permet de critiquer en langage bien peu diplomatique, non pas une personnalité politique, une institution officielle, mais bien le chef de l'Eglise maronite dont les ouailles s'étendent aux quatre coins de la planète, du Brésil à la France, du Qatar à la Syrie, sans parler du Liban et des Etats-Unis. Pourquoi ? Parce que le chef de cette Eglise dont les racines se perdent dans l'Histoire du Moyen Orient en visite officielle à Paris « n'a pas réussi à faire passer le message des autorités françaises ».

Reçu par les plus hautes autorités françaises, le chef de l'Eglise maronite avait donc pour unique mission de se taire et d'écouter le message qui lui était transmis avant de le relayer à son tour : « Assad est fini, fini, fini » et il faudrait envisager des scénarios dans lesquels les groupes islamistes modérés prendraient le pouvoir, d'autant qu'ils seraient prêts à faire la paix avec "Israël". Le chef de l'Eglise qui a une responsabilité au moins morale à l'égard des chrétiens qui appartiennent à sa communauté, ne doit pas mentionner ses appréhensions et n'a surtout pas le droit d'avoir une opinion contraire à celle de ses interlocuteurs. La France qui, du temps où elle était la puissance mandataire au Liban avait écouté les maronites pour leur tailler un pays à leur mesure, (C'est ce qui se disait à l'époque sur la naissance du Grand Liban) ne veut même plus entendre leurs craintes, aujourd'hui, car elle est uniquement soucieuse de ses propres intérêts et de ceux d'"Israël". En Libye, elle court après le pétrole et se rachète une bonne conscience après ses positions controversées en Tunisie et en Egypte et en Syrie, elle veut un régime qui préserve les intérêts américains et israéliens et tant pis s'il lui faut pour cela sacrifier plus d'un million de chrétiens. Plus même, cette même France qui avait du temps du général De Gaulle « un destin » au Moyen Orient, ne peut même pas supporter d'entendre une opinion qui lui rappellerait ses devoirs moraux à l'égard d'une communauté qui l'a longtemps considérée comme « sa tendre mère ».

Les temps ont décidément bien changé. La France qui s'est voulue pendant des décennies la protectrice des chrétiens du Liban les balaie aujourd'hui sans un regard, déclarant sans état d'âme au chef de l'Eglise maronite en visite sur son territoire qu'il ne faut plus soulever la question des minorités, mais parler de la liberté des peuples. En effet, qu'est-ce que le sort d'un peu plus de deux millions de chrétiens ( si on compte les chrétiens de Syrie et du Liban) face à la perspective historique d'une paix entre les « musulmans modérés » et les Israéliens, alors que les menaces pleuvent sur l'entité israélienne qui d'ailleurs ne veut plus être que celle des Juifs ? La liberté des peuples, comme le dit l'Occident, doit-elle se construire sur le sang des chrétiens d'Orient, alors que l'Occident chrétien ne veut même pas avoir une pensée pour les inquiétudes de ces derniers ?...

La France, qui de De Gaulle à Mitterrand, avait une place particulière chez les peuples arabes et qui de son propre aveu a toujours considéré avoir de l'influence sur les chrétiens du Liban et sur les maronites en particulier n'est plus qu'un pays comme les autres, ne songeant qu'à ses intérêts, balayant plus d'un siècle d'une politique en faveur des minorités de la région. Il est désormais bien petit le destin de la France dans la région et son espace démocratique se réduit comme une peau de chagrin puisque ses responsables ne veulent plus entendre un avis qui les dérange.

En réalité, le rôle de la France avait commencé à se réduire depuis quelques années déjà, surtout depuis les liens étroits établis entre le président de la France Jacques Chirac et l'ancien Premier ministre martyr du Liban Rafic Hariri. En raison de ces liens, les autorités françaises ne voyaient plus au Liban que Hariri et son camp, demandant aux maronites de s'allier avec eux pour leur bien et dans leur propre intérêt. C'est ainsi que les choses étaient présentées. C'est ainsi aussi qu'elles le furent en 2004, lors de l'adoption de la résolution 1559, qui a aligné la position de la France sur celle des Etats-Unis. Depuis ce jour, les maronites « protégés habituels de la France » n'avaient plus qu'un rôle aux yeux des responsables français, celui de soutenir le camp Hariri. Mais au cours de ces années, la forme était encore préservée. 
Aujourd'hui, avec la visite du patriarche Raï à Paris, elle ne l'est même plus, puisque « les sources françaises » ont commencé à faire circuler des rumeurs sur le fait que la visite ne s'était pas bien passée avant que l'ambassadeur de France n'exprime clairement ses critiques. S'il ne s'agit sans doute pas d'un changement stratégique, celui-ci ayant eu lieu depuis des années, il s'agit en tout cas d'un changement dans l'éthique, et la forme. Désormais, du côté français, les intérêts ne sont plus cachés et on ne prend plus de gants pour les exprimer. Mais la dignité des communautés, elle survivra malgré tout.

http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Soraya_Helou.170911.htm