IRAQ - Restauration de manuscrits antiques de la part des évacués vivant à Erbil sous la conduite de religieux dominicains |
Erbil (Agence Fides) – Au moins dix évacués ayant trouvé refuge à Erbil se trouvent actuellement occupés à la restauration de manuscrits et livres antiques soustraits en 2014 à la possible destruction de la part des djihadistes du prétendu « Etat islamique ». La petite entreprise culturelle animée par les évacués représente un développement particulièrement significatif de l’œuvre de protection du patrimoine culturel irakien qui voit depuis des siècles l’action sur ces terres de l’Ordre des Frères Prêcheurs, fondé par Saint Dominique (1170-1221). L’initiative en cours dans la capitale de la Région autonome du Kurdistan irakien est animée en particulier par le Père Najib Mikhail, le religieux dominicain qui, en août 2014, face à l’avancée des milices djihadistes, s’enfuit avec des milliers de chrétiens de la plaine de Ninive en direction d’Erbil, en emportant avec lui sur un fourgon un bon nombre de manuscrits et de documents antiques d’une valeur inestimable, alors que les villes de la plaine finissaient sous le joug du prétendu « Etat islamique ».
L’actuel groupe d’évacués participant à la restauration et à la reproduction de ces manuscrits antiques – a expliqué le Père Najib Mikhail aux agences internationales – représente seulement la dernière de cinq équipes composées de chrétiens et de musulmans qui, en ces années difficiles, ont pu acquérir des compétences professionnelles dans le cadre de cette œuvre de protection du patrimoine culturel de la région.
Jusqu’en 2007, le patrimoine représenté par ces manuscrits et livres antiques était conservé par les Dominicains dans le complexe de leur église de Mossoul connue aussi sous le nom d’église de l’horloge, aujourd’hui en ruines après la dévastation subie de la part des djihadistes (voir Fides 26/04/2016). Déjà à compter de cette année-là, pour des raisons de sécurité, les œuvres les plus précieuses et les 850 manuscrits les plus antiques en araméen, arabe et arménien avaient été transférés à Qaraqosh, ville à majorité chrétienne sise à 30 Km de Mossoul. A la fin de juillet 2014, la préoccupation face à l’avancée des djihadistes du prétendu « Etat islamique » - qui avait conquis Mossoul le 9 juin précédent – avait contraint les Dominicains à commencer le déménagement des manuscrits et livres antiques en direction du chef-lieu de la Région autonome du Kurdistan irakien, afin de les sauver des dévastations iconoclastes et des autodafés perpétrés par les djihadistes dans les zones qu’ils occupaient. (GV) (Agence Fides 10/03/2018)
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Le président de la République a reçu jeudi 24 novembre, brièvement, Mgr Petros Moshe lors d'une rencontre informelle qui lui a permis d'engranger « des informations de terrain » et au cours duquel il a redit son « attention » à la situation des déplacés irakiens.
L'évêque syrien catholique de Mossoul et Qaraqosh est actuellement en France pour une série de conférences.
L'évêque syrien catholique de Mossoul et Qaraqosh est actuellement en France pour une série de conférences.
Le communiqué, publié par l'Elysée à l'issue de cette rencontre, indique que « le président de la République a fait part de la mobilisation de la France pour la reprise militaire de Mossoul, la protection humanitaire des populations civiles et la préparation politique et matérielle du retour des populations déplacées ».
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François Hollande « a en particulier souligné la nécessité pour les chrétiens de pouvoir retrouver leur foyer en toute sécurité et continuer à contribuer à la diversité humaine, culturelle et spirituelle du Moyen-Orient », indique également la présidence.
Reconnaissance à l'égard de la France
De son côté, Mgr Moshe a fait part de « sa reconnaissance » à l'égard de la France, souligne l'entourage du président de la République, rappelant qu'un fonds spécial de 10 millions d'euros a été dégagé sur les années 2015-2016. L'évêque de Mossoul a surtout exposé la situation des familles déplacées, leur souhait de « rentrer à la maison » dans leurs villages de la plaine de Ninive.Selon lui, 30 % environ des maisons ont été détruites dans des bombardements ou brûlées, des tunnels ont été creusés et des mines disposées un peu partout. « Ce retour nécessite de l'aide », a-t-il reconnu en substance, avant de faire également un point sur la situation politique du pays, exprimant son souhait qu' « une solidarité entre les communautés soit retrouvée » à l'avenir.
Faire passer des messages
Le président de la République s'est engagé « à prendre ses responsabilités » et à « faire passer des messages » pour faciliter le retour des chrétiens dans leurs villages. Il a également « salué le symbole fort qu'a constitué le 30 octobre dernier la célébration par Mgr Moshe d'une première messe dans la cathédrale de Qaraqosh, libérée de Daech », note le communiqué.A lire aussi : Le monastère irakien de Mar Behnam repris à l'État islamique
Concernant le format de cette rencontre, à laquelle ne participaient pas les responsables de l'Eglise catholique, l'Elysée indique avoir répondu, dans des délais serrés, au souhait de « l'évêque de Qaraqosh et d'Elise Boghossian » d'un « entretien restreint ». « Entre hier soir et ce matin, le président a décidé de dégager trois-quarts d'heure dans son agenda pour le recevoir », précise son entourage.
A-B.H.