Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, rencontrera la presse à Rome ce mercredi 17 avril à 17 h, en la basilique Santa Maria in Cosmedin. Sa Béatitude y présentera son dernier appel aux chefs d'Etat inlassablement interpellés par Gregorios III : « N'y a-t-il pas pour la Syrie d'autre voix, d'autre voie, que celle de la guerre, des armes, de la violence, de la haine, de la vengeance ? »et son appel au pape François : « Saint-Père soyez notre Simon de Cyrène ! (…) La Syrie vit un chemin de croix sanglant (où)tous les Syriens…, tous, portent la même croix depuis plus de deux ans. »
Le patriarche reviendra sur les « Les dangers (qui) guettent tous les citoyens, … du fait de la déstabilisation et du chaos… du fait de l'instrumentalisation des différents groupes religieux, surtout des Chrétiens… le danger d'être pris comme bouclier, le danger des émeutes religieuses artificielles, surtout entre Chrétiens, Musulmans et Druzes (…) Ces dangers menacent tous les citoyens, mais surtout les chrétiens, qui sont le maillon le plus fragile, le plus faible… »
Gregorios III est à Rome pour participer à la session plénière de la Commission Internationale Catholique pour les Migrations (CICM) - The International Catholic Migration Commission (ICMC) – au cours de laquelle il présentera un rapport détaillé de la situation des réfugiés et des personnes déplacées en Syrie et au Moyen-Orient.
Le patriarche reviendra sur les « Les dangers (qui) guettent tous les citoyens, … du fait de la déstabilisation et du chaos… du fait de l'instrumentalisation des différents groupes religieux, surtout des Chrétiens… le danger d'être pris comme bouclier, le danger des émeutes religieuses artificielles, surtout entre Chrétiens, Musulmans et Druzes (…) Ces dangers menacent tous les citoyens, mais surtout les chrétiens, qui sont le maillon le plus fragile, le plus faible… »
Gregorios III est à Rome pour participer à la session plénière de la Commission Internationale Catholique pour les Migrations (CICM) - The International Catholic Migration Commission (ICMC) – au cours de laquelle il présentera un rapport détaillé de la situation des réfugiés et des personnes déplacées en Syrie et au Moyen-Orient.
Le texte intégral de l’appel aux chefs d’Etat en francais: Prot. N° 165/2013D Damas, le 8 avril 2013. Appel de Sa Béatitude Gregorios III Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem Le Vendredi Saint 29 mars 2013, j'ai lancé un appel à Sa Sainteté le Pape de RomeFrançois, dont ci-joint le texte. Aujourd'hui, je lance un appel au monde entier, surtout aux Chefs d'Etat des pays arabes, de l'Europe occidentale et orientale, de l'Amérique du Nord et du Sud, ainsi qu'aux organisations internationales et aux titulaires de Prix Nobel. C'est le même cri que je lance en tant que citoyen arabe syrien, en tant que chrétien et en tant que Patriarche catholique résidant à Damas. La Syrie vit un chemin de croix sanglant, douloureux et prolongé, qui s'étend sur tous les chemins du pays. Tous les Syriens – chrétiens et musulmans, gouvernement, opposition, groupes armés de tout vent, ... – tous portent la même croix depuis plus de deux ans. La souffrance a dépassé toute limite. La crise fauche des milliers et des milliers de soldats, d'opposants, de civils, hommes, femmes et enfants, cheikhs et prêtres, chrétiens et musulmans. La Syrie entière est devenue un champ de bataille. Elle est devenue aussi un lieu de marchandage, d'échange de marchandises seulement pour l'argent et les intérêts de certains. Tout ce qui est démocratie, droits de l'homme, liberté, laïcité et citoyenneté est perdu de vue et personne ne s'en préoccupe. Partout, c'est manipulation, mensonge et hypocrisie. C'est une guerre sans visage, avec des combattants sans visage. Aucun lieu n'est sûr en Syrie. On croit qu'il y a sécurité d'un côté et insécurité de l'autre, mais à tout moment on peut être victime d'une explosion, d'un obus, d'une balle, sans compter les enlèvements et prises d'otages pour obtenir des rançons, les assassinats... Le chaos menace tout le monde, partout et tout le temps. Les dangers guettent tous les citoyens, surtout les civils, du fait de la déstabilisation et du chaos des quartiers résidentiels dans beaucoup de localités (Homs et alentours, Alep, faubourgs de Damas, ma ville natale de Daraya,...); du fait de l'instrumentalisation, surtout des chrétiens, mais aussi de différents groupes religieux. Il y a aussi le danger d'être pris comme bouclier: personnes, maisons, églises, mosquées... Et le danger des émeutes religieuses artificielles, surtout entre chrétiens, musulmans et druzes. Ces dangers menacent tous les citoyens, mais surtout les chrétiens, qui sont la maille la plus fragile, la plus faible. Devant tous ces dangers, ces souffrances, ces malheurs qui accablent tous les citoyens, on se demande: N'y a-t-il pas d'autre voix, d'autre voie que celle de la guerre, des armes, de la violence, de la haine, de la vengeance? Nous avons grand besoin d'une solution. Il y a des mois que nous avons lancé, en août 2012, notre appel: "La réconciliation est la seule planche de salut pour la Syrie". Nous ne cesserons pas d'appeler à l'amour, au dialogue, à la concorde et à la paix. Nous sommes certains que, malgré tous nos malheurs, tous les Syriens – gouvernement, partis politiques, musulmans sunnites et chiites, alaouites, chrétiens et druzes – nous sommes capables de dialoguer, de reconstruire une atmosphère propice à la réconciliation, pour aller de l'avant ensemble. Moi, en tant que Patriarche, et nous tous en tant que chrétiens, nous sommes appelés à jouer ce rôle. C'est pour cela que Nous nous adressons à vous. Peut-être est-il utile de vous présenter en particulier la situation de nos chrétiens. Damas est le siège de notre Patriarcat grec-melkite catholique, et aussi le siège des Patriarcats grec orthodoxe et syrien orthodoxe d'Antioche. La Syrie compte entre un million et demi et deux millions de chrétiens de toutes les Eglises. En dehors de l'Egypte, c'est le pays où il y a le plus grand nombre de chrétiens, même plus qu'au Liban. L'avenir des chrétiens au Proche-Orient est très lié à celui des chrétiens de la Syrie. De nombreux chrétiens du Liban se sont réfugiés en Syrie de 1975 à 1992 et en 2006. De même, les chrétiens de l'Irak se sont pour la plupart réfugiés en Syrie, où se trouvent encore beaucoup d'entre eux. L'avenir des chrétiens en Syrie est très menacé, non pas par les musulmans, mais par la crise actuelle, à cause du chaos qu'elle engendre et de l'infiltration de groupes islamistes et fondamentalistes fanatiques, incontrôlables; ce sont eux qui peuvent être la cause d'attaques contre les chrétiens. La menace du pire est peut-être plus grave pour les musulmans que pour les chrétiens, à cause des conflits sanglants multiséculaires entre les factions et les sectes de l'Islam. La situation des chrétiens est d'ores et déjà un constat douloureux: plus d'un millier de victimes (militaires et civils, prêtres, hommes, femmes et enfants), et des centaines de milliers de réfugiés et de persones déplacées, en Syrie même, au Liban, en Jordanie, en Egypte, en Irak et en Turquie. D'autres, en nombre assez grand (mais on n'a pas de chiffres exacts), se sont réfugiés en Europe (surtout en Suède), au Canada et aux Etats-Unis...; en tout, environ 250.000 à 400.000 personnes. Les pertes matérielles sont très graves. Nous n'avons pas encore de statistiques, mais on sait qu'il y a une vingtaine d'églises endommagées ou partiellement détruites, et de même des institutions sociales (écoles, orphelinats, asiles de vieillards), qui ont toujours été au service de tous les citoyens, chrétiens et musulmans. Cela sans compter les pertes des lieux de travail (usines, boutiques, immeubles) et des habitations de nos fidèles, qui ont dû quitter leurs villes, leurs villages, leurs quartiers à la hâte, sans pouvoir emporter rien ou presque. En général, ces maisons et ces biens ont été pillés, détruits ou endommagés. Tout cela représente des pertes d'un montant total de plusieurs millions de dollars. Des villages entiers ont été vidés de tous leurs habitants chrétiens (comme ma ville natale de Daraya). Nos concitoyens musulmans sont dans une situation analogue, avec des pertes encore plus graves, du fait qu'ils sont beaucoup plus nombreux que nos fidèles. Mais le fait le plus grave, pour tous, c'est le chaos! Le jour de Pâques, le Pape François a lancé un appel pour "la Syrie bien-aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu'on réussisse à trouver une solution politique à la crise?" Nous prions pour que le monde écoute la voix du Pape François! Nous prions pour vous tous, Souverains, Présidents, Chefs d'Etat et de gouvernementdes pays du monde entier. Puissiez-vous, chers Amis, écouter la voix du Christ: "Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu!". Nous prions pour que vous soyez dignes de cette béatitude, pour que vous soyez des artisans de paix. + Gregorios III Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem Envoyé de mon iPad jtk