Raï appelle au retour « obligatoire et digne » des déplacés syriens dans leur pays
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a une fois de plus invité, hier, la communauté internationale à œuvrer pour le retour obligatoire et dans la dignité de tous les déplacés et réfugiés dans leur pays.Mgr Raï s'exprimait lors de la messe qu'il célébrait en l'église Notre-Dame du Liban, à Bruxelles, où il s'est rendu hier matin pour une visite de trois jours, sur invitation du Parlement européen. Il avait entamé un peu plus tôt son séjour en se rendant auprès du roi Philippe de Belgique avec lequel il a passé en revue les développements dans la région ainsi que la situation de la diaspora libanaise en Belgique.
« Face aux guerres qui ont cours, il faut trouver des solutions pacifiques pour instaurer une paix globale et assurer le retour obligatoire et dans la dignité de tous les déplacés et réfugiés vers leur pays et leurs biens », a clamé Mgr Raï dans son homélie. Il a plus particulièrement évoqué la question des réfugiés syriens au Liban et son impact aux niveaux politique, économique et sécuritaire, exhortant par ailleurs les responsables libanais à accélérer l'échéance présidentielle « pour que les institutions se redressent et que le Liban retrouve son rôle pionnier dans le monde ». Après la messe, il s'est réuni dans le salon de l'église avec des membres de la diaspora, qui lui ont offert une statue de la Vierge en cristal.
Aujourd'hui, le patriarche se rendra au Parlement européen où il rencontrera plusieurs députés, avant de se réunir avec son président Martin Schulz. Il est également attendu que Mgr Raï y tienne une conférence sur la situation des chrétiens en Orient, avant d'être l'hôte de l'ambassadeur du Liban à Bruxelles, Rami Mortada, pour un déjeuner organisé en son honneur.
Avant d'embarquer pour la Belgique, Mgr Raï s'était prêté à l'aéroport de Beyrouth à des questions de journalistes autour des derniers développements sur la scène interne.
Au sujet de la décision du président du Parlement, Nabih Berry, de remettre la loi électorale au goût du jour, le patriarche maronite a affirmé que « si la volonté d'œuvrer en vue d'une nouvelle loi électorale n'existe pas, celle-ci ne pourra jamais voir le jour, alors que lorsque la volonté est là, on parvient à ce que l'on veut ». Et de s'exclamer : « Cela fait 8 ans qu'on débat de ce sujet ! »
Enfin, sur un mémorandum que le patriarche aurait adressé au président François Hollande lors de sa récente visite au Liban et dans lequel il aurait proposé l'élection pour une période de deux ans du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, Mgr Raï a déclaré que ce n'est pas lui mais l'ancien président du Parlement, Hussein Husseini, qui avait suggéré une telle solution. Et de préciser que la question est en dehors de sa compétence et de son action puisqu'« elle nécessite un amendement constitutionnel qui est du ressort du Parlement ».