Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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lundi 20 juin 2016

Syrie-Trois tues lors de la commemoration du massacre desassyriens par lesOttomans


Trois personnes ont été tuées dimanche quand un kamikaze s’est fait exploser dans une ville du nord-est de la Syrie lors de la commémoration du massacre des Assyriens par les Ottomans, a affirmé à l’AFP une source de sécurité.
La ville de Qamichli a été secouée par plusieurs attentats similaires, dont certains ont été revendiqués par le groupe ultraradical Etat islamique (EI).
Un journaliste travaillant avec l’AFP dans cette grande ville de la province de Hassaké a entendu une forte explosion alors qu’il couvrait la commémoration du massacre de Seyfo perpétré à partir de 1915 par les Ottomans contre des dizaines de milliers d’Assyriens -une dénomination qui inclut notamment les communautés chrétiennes des Syriaques et Chaldéens- dans la Turquie et l’Iran actuels.
Le kamikaze s’est fait exploser à quelques mètres du lieu où se déroulait la cérémonie en présence du patriarche Ignace Ephrem II Karim, chef de l’Eglise syriaque orthodoxe, a indiqué la source de sécurité.
Quelques instants auparavant, il était interpellé par les «Sotoro», une force policière protégeant la communauté des Assyriens, minoritaire en Syrie, et qui a vu le jour après le début du conflit syrien.
Trois membres des Sotoro ont été tués et cinq autres blessés, a indiqué la source.
Le journaliste de l’AFP a vu des membres d’un corps humain déchiqueté par l’explosion.
«Le kamikaze voulait viser le convoi du patriarche mais n’a pas pu atteindre son objectif», a affirmé à l’AFP une source au sein des Sotoro.
La ville de Qamichli est majoritairement peuplée de Kurdes, qui constituent une des principales forces combattant l’EI.
Des centaines de Syriaques combattent également le groupe radical au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde militairement soutenue par Washington.
Les Syriaques parlent et prient en langue araméenne. La majorité est orthodoxe ou jacobite et une minorité catholique, rattachée à Rome au 18e siècle. Ils sont présents au Liban, en Syrie, en Irak et même en Inde.
AFP

http://www.liberation.fr/planete/2016/06/19/syrie-3-morts-dans-un-attentat-lors-d-une-commemoration-du-massacre-assyrien_1460527

lundi 2 novembre 2015

le destin incertain des assyriens

http://religion.info/french/entretiens/article_670.shtml#.Vjc54tIrI_4


french:Entretiens
Proche-Orient: le destin incertain des assyriens, chrétiens oubliés entre État Islamique et nationalisme kurde - Entretien avec Christine Chaillot




Les événements survenus ces dernières années au Proche-Orient ont placé sur l'avant-scène de l'actualité plusieurs minorités. Mais dans les turbulences qui agitent la région, certains groupes n'attirent guère l'attention. Dans la seconde partie de cet article, Christine Chaillot répond à nos questions et évoque le sort des chrétiens assyriens. 

Se confondant presque avec le rocailleux paysage environnant, le célèbre monastère fondé par un moine assyrien Rabban Hormizd au 7e siècle, aujourd'hui monastère chaldéen catholique (© 2015 Christine Chaillot).


Dans son édition du 26 octobre 2015, le quotidien arabophone Al-Akbar a publié un article de Jean Aziz sur la situation des chrétiens dans le nord-est de la Syrie, placés dans une situation difficile, entre Kurdes et État Islamique. Une traduction de cet article en anglais nous a été fournie par l'utile service de presseMideastWire, que Religioscope recommande à toutes les personnes souhaitant suivre de près l'actualité du Proche-Orient telle qu'elle est relatée par la presse de cette région.

Comme on le sait, l'actuelle situation chaotique en Syrie est mise à profit par une partie des Kurdes pour essayer de constituer en petit État territorialement cohérent: ce qu'ils considèrent être le Kurdistan syrien, au nord-est de la Syrie. Les Kurdes sont ainsi présents à Hassaké et à Kameshli (ou encore Kamishli ou Qamishli, où ils se retrouvent aux côtés de populations chrétiennes et arabes musulmanes. Selon Jean Aziz, si les Kurdes considèrent ces deux villes comme le cœur du Kurdistan syrien, ils ne sont pas dominants démographiquement dans cette région du gouvernorat de Hassaké, à la différence des villes de Kobani et Afrin (nom arabe local, Efrin en kurde), situées géographiquement dans le gouvernorat d'Alep, également au nord de la Syrie.

Dans le gouvernorat de Hassaké, les Kurdes représenteraient environ 20% de la population, tandis que les chrétiens, répartis entre différents groupes (chrétiens assyriens, syriaques et autres), constitueraient environ 15 % de la population, selon Aziz, et sans doute moins dans la réalité actuelle.

En effet, des équilibres démographiques sont en train de changer à la faveur du conflit: un nombre important de chrétiens n'ont trouvé leur salut que dans la fuite, tandis que la part des Kurdes déplacés eux-mêmes depuis d'autres zones augmente.

Carte de la région (sélection à partir de Google Maps, mise à disposition dans la section cartographique du site Assyrian Information).


Les Kurdes ont un avantage supplémentaire: leur équipement militaire et le financement qu'ils reçoivent depuis le Kurdistan irakien et d'ailleurs. Les chrétiens, en revanche, se trouvent dans une situation d'assiégés, de déplacés ou d'exilés et n'ont guère de contacts avec l'extérieur ni d'appuis leur permettant de se défendre efficacement.

Selon l'article d'Aziz, les autorités kurdes tentent d'imposer aux populations chrétiennes un service militaire obligatoire dans leurs troupes. Les chrétiens sont réservés, car ils soupçonnent des chefs kurdes de tourner les yeux d'un autre côté quand des villages chrétiens sont attaqués par l'État Islamique.

Dans la guerre de propagande qui fait rage au Proche-Orient, il est difficile d'y voir clair. Afin d'en savoir plus, Religioscope a interrogé Christine Chaillot, une citoyenne suisse qui prête attention depuis plusieurs décennies aux différentes communautés chrétiennes orientales historiques et a écrit plusieurs ouvrages documentaires à ce sujet. Elle s'est rendue en septembre 2015 dans le Gouvernement régional du Kurdistan (selon l'appellation officielle irakienne), ou Kurdistan irakien (selon les Kurdes), pour y rencontrer des communautés chrétiennes.

Religioscope - Outre les chrétiens dits «syriaques», c'est-à-dire l'Église en communion avec les autres communautés «préchalcédoniennes» (arméniennes, coptes, éthiopiennes, érythréennes), l'article mentionne aussi des chrétiens «assyriens». Qui sont-ils?

Christine Chaillot - Dans les montagnes du Hakkari, qui se trouvent entre la région du lac de Van (aujourd'hui en Turquie du Sud-est) et le nord de l'Irak, se situait le patriarcat des chrétiens de l'Église assyrienne d'Orient, dite aussi nestorienne, mais cette appellation est comprise négativement de nos jours.

Cette Église apostolique et extraordinairement missionnaire évangélisa jusqu'en Inde, en Chine et en Mongolie. Cet élan s'interrompit au 14e siècle, lorsque Tamerlan les obligea à se réfugier dans les montagnes difficilement accessibles du Hakkari où leur patriarche s'installa à Kotchanes, à environ 20 km de la ville de Hakkari, le chef-lieu (entre Van et Erbil). Là, au cours des siècles, les relations entre Kurdes et Assyriens chrétiens n'ont pas toujours été faciles.

Religioscope - Pourquoi se sont-ils notamment installés dans le nord-est de la Syrie actuelle, revendiqué par les Kurdes comme «Kurdistan syrien»?

Christine Chaillot - Au cours du génocide de 1915, ce ne furent pas seulement les chrétiens arméniens qui se trouvèrent déportés et massacrés, mais aussi les chrétiens de langue syriaque, dont les Assyriens. De la région montagneuse du Hakkari, ils s'enfuirent à l'est, en Perse (aujourd'hui Iran), en particulier dans la ville d'Ourmia. Là, ils furent à nouveau massacrés et ceux qui purent échapper vinrent se réfugier en Irak, alors sous mandat britannique. À la fin de la Première Guerre mondiale, plus de la moitié de la population assyrienne avait été massacrée - par des Ottomans turcs et aussi des Kurdes.

En 1933, certains chrétiens assyriens décidèrent d'aller s'établir près de la ville de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, pays alors sous mandat français. Certains furent alors massacrés sur ordre du gouvernement irakien à Simele, à quelques kilomètres de Duhok. Cette vague meurtrière atteignit 63 autres villages assyriens dans les régions de Duhok et de Mossoul, et conduisit à la mort d'environ 3 000 villageois assyriens.

Finalement, ceux qui réussirent à s'établir dans des villages le long de la rivière Khabour, au sud de la ville de Hassaké, pensaient vivre tranquilles et oubliés, car loin de tout, dans leurs 35 villages.

Religioscope - Mais une fois de plus, les turbulences historiques de la région les ont rattrapés...

Christine Chaillot - Oui, au moment où Daech installa sa capitale à Rakka, pas très loin, et s'empara des territoires environnants. Le 23 février 2015, Daech kidnappa un groupe de 253 chrétiens assyriens. Le 23 septembre 2015, ils en exécutèrent trois, comme le montre une vidéo libanaise (voir aussihttp://www.aina.org/news/20151008022445.htm) et menacent d'en exécuter davantage s'ils ne reçoivent pas une rançon exorbitante.

De tout cela, les médias occidentaux n'ont presque pas parlé: pourquoi? Parce qu'il s'agit d'une toute petite communauté chrétienne, qui n'est soutenue par personne de puissant? Et alors? Comme l'a écrit Claire Weibel Yacoub dans son livre Le rêve brisé des Assyro-Chaldéens. L'introuvable autonomie (Paris, 2011, p. 285), la question est celle de la place des faibles dans l'histoire. Pour l'Irak, quand on parle des chrétiens on parle surtout des catholiques chaldéens, très majoritaires il est vrai, et qui disposent de contacts nombreux et bien placés, y compris dans les médias. Mais les chrétiens assyriens sont oubliés et n'ont malheureusement pas de porte-parole international.

Rappelons au passage que les chaldéens sont des assyriens devenus catholiques, principalement depuis la fin du XIXe siècle (suite à la nomination du patriarche chaldéen Joseph VI Audo en 1848), qui jouissent jusqu'à présent du puissant soutien du Vatican et de contacts diplomatiques au plus haut niveau. Sous l'Empire ottoman, les chaldéens ont été soutenus par la France qui appuyait les communautés chrétiennes catholiques au Moyen-Orient.

Il faut surtout souligner ici le fait que, le 27 septembre 2015, le nouveau patriarche de l'Église assyrienne d'Orient, Mar Gewargis III Sliwa, a été consacré à Erbil, où est à présent rétabli le nouveau siège de l'Église d'Orient, exilé à Chicago depuis 1940. Cette décision très courageuse a été prise pour que le patriarche assyrien se trouve à nouveau proche de ses fidèles en Irak et pour les soutenir dans des circonstances politiques difficiles et souvent dangereuses.

Le nouveau patriarche de l'Eglise d'Orient, Mar Gewargis, le jour de la consécration à Erbil, le 27 septembre 2015 (© 2015 Christine Chaillot).


Rappelons que l'Église d'Orient est la première Église locale (et «nationale», dirait-on aujourd'hui) de l'Irak actuel: c'est une Église apostolique (sa dénomination officielle est d'ailleurs «L'Église apostolique assyrienne de l'Orient»), dont le premier siège fut à Séleucie-Ctésiphon (près de Bagdad), puis déplacé à Bagdad, Mossoul et ailleurs selon les aléas de l'histoire. Leur célèbremonastère fondé par le moine Hormizd au 7e siècle a été la résidence des patriarches assyriens du 16e au 18e siècle; puis il est passé sous juridiction chaldéenne catholique.

Religioscope - Si les chrétiens de la région se montrent prudents, c'est aussi en raison du souvenir historique de l'hostilité de populations kurdes envers eux...

Christine Chaillot - En effet. Durant le génocide de 1915, certains Kurdes ont participé aux massacres de nombreux chrétiens dans la région et aussi en Perse nord-occidentale (près d'Ourmiah, Iran actuel). En 2015, alors que de nombreux articles et manifestations et conférences ont eu lieu à travers le monde pour commémorer le génocide de 1915, qui a touché non seulement les Arméniens mais aussi au moins un tiers des chrétiens de tradition et langue syriaques, presque aucun média ne l'a rappelé. En 1933, suite aux massacres des Assyriens par des soldats irakiens à Simele et alentours, certains Kurdes vinrent ensuite piller les villages. Les médias chantent l'héroïsme des Kurdes, en particulier depuis l'été 2014. Mais les descendants de ces chrétiens n'ont pas oublié l'histoire. Il s'agit en effet de leur propre histoire, qui est un véritable cercle infernal.

Religioscope - Que peut-on dire au sujet des tentatives d'extension du contrôle territorial entrepris par des groupes kurdes, selon l'article de Jean Aziz?

Christine Chaillot - Les Kurdes essaient depuis des décennies d'agrandir «leur» territoire, dans l'attente de la reconnaissance irakienne et internationale de leur futur Kurdistan indépendant. C'est sans doute ce qui les a aussi poussés à attaquer Daech pour reprendre des villages chrétiens à leurs frontières, au nord de l'Irak: pas tant pour aider les chrétiens que pour se préparer une part du gâteau aussi grande que possible lorsque viendra le moment de finaliser les frontières de leur futur Kurdistan qui, ils l'espèrent, pourrait alors inclure des territoires en Syrie, voire en Turquie et peut-être même un jour en Iran où vivent également des Kurdes.

Pour cela il faut donner une bonne image de soi à l'étranger, y compris en accueillant de nombreux déplacés (et non pas réfugiés, car ils viennent tous d'Irak), principalement de Bagdad et de Mossoul et ses environs - en majorité chrétiens, mais il y a aussi des musulmans. Et cela explique pourquoi les Kurdes vont aussi se battre jusqu'au nord-est de la Syrie, par exemple à Kamichli, ville stratégique à la frontière turque, ou à Hassaké, aux sous-sols très riches en pétrole (tout comme à Kirkouk, ville irakienne prise par les Kurdes en juin 2014).

Religioscope - Vous dites «les Kurdes». Mais il ne s'agit pas d'un groupe monolithique: on connaît leurs divisions politiques, par exemple entre le mouvement dirigé par Jalal Talabani et celui qui a pour chef Massoud Barzani. Et sur le plan religieux aussi, les Kurdes ne sont pas tous sur la même ligne.

Christine Chaillot - Vous avez raison de le souligner. Pour ma part, j'ai été particulièrement frappée par le développement de courants islamistes dans une fraction de la population kurde, ce qui vient ajouter un élément de complexité supplémentaire à une situation déjà délicate.

Par exemple, certains Kurdes se battent aux côtés de Daech en Syrie du Nord-est, ce que les médias ne racontent guère. Il faut aussi préciser qu'il y a environ 15 % de Kurdes islamistes au Parlement de la région du Kurdistan irakien, de plusieurs tendances (il y a aussi au Parlement des sièges pour les représentants des minorités, y compris chrétiennes). Un bon nombre de mosquées y ont été construites ces dernières années, et l'on voit de plus en plus de femmes complètement voilées en noir, ce qui contraste avec la vision assez «laïque» que certains journalistes donnent à l'étranger de cette région du Kurdistan irakien et de son gouvernement.

Au Kurdistan irakien, les Kurdes proclament être 5 millions, ce qui paraît être un chiffre exagéré; la majorité est sunnite et on compte aussi quelques chiites. A cause des va-et-vient des déplacés chrétiens, il est impossible d'avoir des statistiques précises. À l'automne 2015, on parlait de 200 ou 300 000 chrétiens. On y trouve aussi d'autres minorités, par exemple les yézidis.

Religioscope - Finalement, c'est la Realpolitik qui dicte les choix des Kurdes...

Les Kurdes se battent pour eux et pour leurs intérêts, et pour personne d'autre. Pourquoi se battraient-ils pour les chrétiens? Il est naïf de le penser.

Lorsque j'ai visité Erbil et Dohuk en septembre 2015, j'ai demandé à différentes personnes combien d'années il faudrait pour voir l'émergence d'un Kurdistan indépendant. Si certains ont dit que cela se ferait dans quelques années assez proches, d'autres pensent qu'il s'agit d'un processus de longue haleine, à cause des relations avec le gouvernement de Bagdad, et aussi des nouvelles situations géopolitiques découlant de la prise de Mossoul par Daech en été 2014, sans oublier les réactions et bombardements de l'État turc sur des positions kurdes en Syrie du Nord et au nord du Kurdistan irakien en juillet 2015; et puis aussi il ne faut pas oublier certaines difficultés internes au sein du gouvernement du Kurdistan irakien.

Au nord de la Syrie, mes amis chrétiens ont remarqué ces deux dernières décennies la venue de Kurdes descendus de leurs villages pour venir s'installer en grand nombre, à Kamishli, par exemple.

L'entrée du nouveau patriarcat de l'Église assyrienne d'Orient à Erbil (© 2015 Christine Chaillot).


Religioscope - L'avenir de ces communautés chrétiennes semble bien sombre...

Christine Chaillot - Au nord de la Syrie, au Khabour, il ne reste aujourd'hui que 3 000 sur 20 000 Assyriens. Leur évêque Aprem reste jusqu'à ce jour fidèlement aux côtés de ses fidèles dans la ville proche de Hassaké où se trouve son évêché. Dans son village d'origine au Khabour sur les 500 personnes qui y habitaient il y a encore peu de temps, il n'en restait que 50 en septembre 2015. Ceux qui n'ont pas fui vont partir et s'exiler quand ils le pourront. Très bientôt il n'y aura sans doute plus de chrétiens en Irak: leur nombre a diminué en dix ans de 1,3 million à environ 300 000 en 2015. Leur avenir en Syrie est aussi hypothéqué.

Au nord-est de la Syrie, le gouvernorat moderne de Hassaké était un des territoires historiquement peuplés par des chrétiens, depuis le début du christianisme. La ville syrienne moderne de Kameshli avoisine la ville turque de Nusaybin, l'ancienne ville de Nisibe célèbre pour son école théologique. Au sud-ouest de Rakka, l'actuelle capitale de Daech, se trouvent les ruines du célèbre site chrétien de Resafa, autrefois nommé Sergiopolis, un grand centre de pèlerinage au IVe siècle dédié à Saint Serge. Aujourd'hui les chrétiens sont devenus très rares dans la région.

Il ne faut pas non plus oublier le rôle négatif des grandes puissances au XXe siècle: elles n'ont vu que leurs propres intérêts dans la région (comme c'est encore le cas aujourd'hui), y compris déjà pour l'exploitation du pétrole découvert en 1927 près de Kirkouk. Après le génocide, puis la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne et la France avaient fait miroiter des promesses d'autonomie territoriales aux chrétiens assyriens et chaldéens dans le nord de l'Irak. Mais les deux puissances n'ont pas tenu leurs promesses. En septembre 1937 le Conseil de la SDN exprima «son regret» pour n'avoir pas réussi à réinstaller les Assyriens qui voulaient quitter l'Irak. Les instances internationales ont alors classé la question assyro-chaldéenne.

Récemment, certains espéraient voir la mise en place d'un espace réservé aux minorités et surtout aux chrétiens près de Mossoul dans la dite plaine de Ninive, mais ce projet semble bien compromis depuis la prise de Mossoul et des ses environs en 2014.

Il faudrait encore expliquer bien d'autres choses. Il reste encore beaucoup à dire et écrire à ce sujet. Cela montre bien la nécessité d'informations complémentaires et objectives sur ce qui se passe dans cette région...

Parmi les ouvrages de Christine Chaillot, signalons en particulier, en langue française:Vie et spiritualité des Églises orthodoxes orientales des traditions syriaque, arménienne, copte et éthiopienne (Paris, Éd. du Cerf, 2011); Les Coptes d'Égypte: discriminations et persécutions (1970-2011) (rééd, Paris, L'Harmattan, 2013); L'Église orthodoxe en Europe orientale au XXe siècle (Paris, Éd. du Cerf, 2009).




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  • lundi 21 septembre 2015

    L’Église assyrienne de l’Orient élit son nouveau patriarche, Mar Gewargis III | La-Croix.com - Carnet

    L'Église assyrienne de l'Orient élit son nouveau patriarche, Mar Gewargis III | La-Croix.com - Carnet
    21/9/2015

    L'Église assyrienne de l'Orient élit son nouveau patriarche, Mar Gewargis III

    À l'issue de deux jours de délibérations à Erbil (capitale du Kurdistan irakien), le Synode de l'Église assyrienne de l'Orient a annoncé dimanche 20 septembre 2015 l'élection de Mgr Gewargis Sliwa comme patriarche.
    Le poste était vacant depuis le décès en mars de Mar Dinkha IV. Actuellement, le siège patriarcal de cette Église – héritière de l'antique Église de l'Orient – est actuellement près de Chicago (États-Unis) mais son synode a annoncé récemment son intention de le rapatrier à Bagdad, où il était installé depuis 780.
    Les fidèles de l'Église assyrienne sont encore présents, en faible nombre, en Irak, en Syrie ou en Iran et beaucoup plus en exil, aux États-Unis notamment.

    Déplacement et persécution des Assyriens

    Gewargis Sliwa est né le 23 novembre 1941 à Habbaniya en Irak. Ordonné en 1980, il est consacré comme métropolite (évêque) de l'Irak en 1981 à Chicago par son prédécesseur, le patriarche Mar Dinkha IV.
    Depuis sa consécration, le métropolite a installé son évêché dans la capitale irakienne, Bagdad, et « a été témoin des bouleversements politiques du pays et du déplacement et de la persécution des Assyriens », indique le communiqué publié par l'agence AINA.
    Gewargis Sliwa, le 112e patriarche de l'Église de l'Orient, sera consacrée à la cathédrale Saint-Jean d'Erbil dimanche 27 septembre, et portera le nom de Mar Gewargis III.
    « Le siège patriarcal de l'Église assyrienne de l'Orient sera de retour en Irak après avoir été établi en exil aux États-Unis depuis 1933 », conclut le communiqué.
    Récemment, Sa Béatitude Louis Sako, le patriarche de l'Église chaldéenne – une Église héritière de l'Église assyrienne mais unie à Rome – avait proposé une réunification à cette dernière, ainsi qu'à l'ancienne Église de l'Orient. Plusieurs voix s'étaient élevées au sein de l'Église assyrienne pour refuser cette offre, estimant que c'était à l'Église chaldéenne de revenir à « l'authentique tradition ».
    Dès lundi 21 septembre, le pape François a adressé un message au nouveau patriarche, au clergé et aux fidèles de l'Église assyrienne de l'Orient. Il souhaite à Mar Gewargis III d'être « un infatigable bâtisseur de paix ». Le pape exprime sa solidarité avec « tous ceux qui souffrent de la tragique situation au Moyen-Orient, spécialement nos frères et sœurs chrétiens et des autres minorités en Irak et en Syrie ».


    Jtk

    jeudi 27 août 2015

    ASIE/SYRIE - Projection d’un documentaire de la télévision syrienne concernant le Génocide assyrien

    Début du message transféré :

    Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
    Date: 27 août 2015 14:19:47 UTC+3

    ASIE/SYRIE - Projection d'un documentaire de la télévision syrienne concernant le Génocide assyrien en présence du Patriarche syro-orthodoxe
    Damas (Agence Fides) – Un documentaire préparé par la télévision d'Etat syrienne sur Sayfo, le Génocide assyrien, a été présenté en avant-première lors d'une projection sur invitation à laquelle a participé également le Patriarche syro-orthodoxe Ignace Ephrem II. Le reportage, qui concerne les massacres subis en 1915 par les communautés assyriennes, chaldéennes et syriaques sur le territoire de l'Empire ottoman à l'instigation des Jeunes Turcs, contient également les témoignages enregistrés de quelques survivants des massacres planifiés de 1915. La projection, qui a eu lieu au Théâtre de l'Opéra de Damas, s'est achevée par un concert du Chœur patriarcal Saint Ephrem, qui a exécuté son répertoire de chants traditionnels syriaques Le Patriarche Ignace Ephrem II, dans une intervention tenue au cours de la manifestation, a remercié le Ministère des Affaires sociales – qui patronnait l'événement – et a relié les persécutions de 1915 aux tribulations que connaissent aujourd' hui les communautés chrétiennes du Proche-Orient, dévasté par les conflits sectaires alimentés également par des intérêts d'ordre géopolitique. (GV) (Agence Fides 27/08/2015)