Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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dimanche 29 mai 2016

Les Arabes chrétiens, pas juste victimes - SudOuest.fr

Les Arabes chrétiens, pas juste victimes - SudOuest.fr

Les Arabes chrétiens, pas juste victimes

Les Arabes chrétiens, pas juste victimes
La récente interview de Mgr Pascal Gollnisch dans « Sud Ouest » (mardi 3 mai) rappelle opportunément combien le sort des chrétiens d'Orient demeure préoccupant, non seulement en Irak et en Syrie, mais également au Liban, en Palestine, voire en Égypte où leur situation pourrait être affectée, quand elle ne l'est pas déjà, par l'exode massif de leurs coreligionnaires irakiens et syriens. Elle témoigne également des difficultés du vivre-ensemble dans des pays qui ne connaissent pas la laïcité, en tout cas telle qu'on l'entend et la pratique en France. Ces chrétiens vivent des temps difficiles, et Mgr Gollnisch a raison de le souligner.
Mais il convient de rappeler, avec la même force, que ces Arabes chrétiens - nom qu'ils se donnent eux-mêmes, l'expression « chrétiens d'Orient », de même que le terme de « minorité », ayant été « inventés » par les puissances européennes, et singulièrement la France, au XIXe siècle pour justifier leurs ingérences au Levant, qui était alors sous domination ottomane - n'ont pas toujours été des victimes même s'ils étaient des dhimmis, c'est-à-dire des protégés (du pouvoir musulman, arabe d'abord, ottoman ensuite), assujettis à ce titre à un impôt spécifique, la jizya, et à de nombreuses contraintes d'ordres matériel et symbolique.
Ils ont joué un rôle politique, économique et culturel important, parfois pionnier, à différents moments de l'histoire du Moyen-Orient. Leurs relations avec leurs compatriotes musulmans ont connu des hauts et des bas, mais ont souvent été marquées par la coopération et le respect mutuel. Les identités communautaires, longtemps fluides, ne se sont fixées et durcies, et avec elles les relations entre communautés, qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle puis la création des États contemporains à la suite du démembrement de l'Empire ottoman par les accords Sykes-Picot (1916).
Les Arabes chrétiens émigrent beaucoup aujourd'hui, chassés par les exactions de Daesh, qui, rappelons-le, touchent aussi les non-chrétiens comme les Yézidis, ou dans l'espoir d'une vie meilleure pour eux et leurs enfants. Mais, contrairement à une idée reçue, ils ne sont pas moins nombreux actuellement qu'au début du siècle dernier. Ils sont même plus nombreux aujourd'hui en chiffres absolus, selon Bernard Heyberger (1) : 10 millions, contre à peine 2 millions vers 1900. Ce qui a changé, c'est la proportion des chrétiens par rapport aux musulmans, qui s'est effondrée depuis un siècle pour différentes raisons liées au différentiel des taux de natalité, à l'émigration, aux conflits (Liban, Israël-Palestine, Irak, Syrie), aux politiques des pouvoirs autoritaires arabes perçues comme discriminatoires à leur égard par les chrétiens, comme c'est le cas des Coptes d'Égypte.
Sans remonter trop loin dans l'Histoire, rappelons néanmoins quelques vérités avérées, aussi bien à l'intention de ceux parmi nos compatriotes qui les ignoreraient de bonne foi qu'à celle des djihadistes et autres porteurs de discours de haine et d'exclusion qui ne voient dans les chrétiens arabes que des « mécréants ». Ce sont des intellectuels chrétiens, du Liban, de Syrie, d'Égypte, qui ont été à l'origine de la Nahda (« éveil », « renaissance »), ce moment des Lumières arabes du XIXe siècle, aux côtés de réformateurs musulmans comme Jamal al-Dîn al-Afghani et Mohammed Abdou.
Ils militaient alors pour une identité arabe transcommunautaire, affranchie de la religion. Certains d'entre eux, tels les Libanais Nassif al-Yâzigi et Boutros al-Bustani, ont même redonné ses lettres de noblesse à la langue arabe. Plus tard, ce sont encore des chrétiens, syriens et palestiniens notamment, qui ont été à l'avant-garde du nationalisme arabe et du panarabisme, idéologies qui se voulaient supra-communautaires et séculières. Et même si une majorité des chrétiens libanais s'est engagée dans la douteuse guerre dite civile qui a ravagé leur pays de 1975 à 1989, cet apport des Arabes chrétiens à l'histoire du Moyen-Orient ne saurait être oublié.
La situation des Arabes chrétiens aujourd'hui appelle à un devoir de solidarité mais qui doit inclure, de manière égale, toutes les victimes, quelles que soient leur religion ou ethnie, de la violence qui sévit dans leurs pays. Mais il faut également sortir du discours victimaire qui fait de ces chrétiens des agents passifs de leur marginalisation, et d'abord en leur rendant leur identité, celle d'Arabes chrétiens et non pas de « chrétiens d'Orient » en laquelle, de toute façon, ils ne se reconnaissent pas.
(1) « Les Chrétiens au Proche-Orient. De la compassion à la compréhension », Manuels Payot, 2013, 160 p.
L'appellation dans laquelle ils se reconnaissent est celle d'Arabes chrétiens


JTK

samedi 14 mai 2016

Info - L’État Islamique veut faire disparaître les chrétiens d’Irak et de Syrie - Riposte-catholiqueRiposte-catholique

Info - L'État Islamique veut faire disparaître les chrétiens d'Irak et de Syrie - Riposte-catholiqueRiposte-catholique
Un article synthétique du Christian Times, édité à New York, sur les risques de disparition des chrétiens du Proche Orient
http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/eglise-universelle/info-letat-islamique-veut-faire-disparaitre-chretiens-dirak-de-syrie


Info – L'État Islamique veut faire disparaître les chrétiens d'Irak et de Syrie

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Un article synthétique du Christian Times, édité à New York, sur les risques de disparition des chrétiens du Proche Orient…
Les chrétiens d'Irak et de Syrie risquent de disparaître du fait des actions génocidaires que l'État Islamique en Irak et en Syrie (EIIS) leur fait subir. On a signalé que beaucoup d'églises en Syrie et en Irak ont été détruites par le groupe extrémiste musulman. Des millions de fidèles ont été contraints à quitter leurs foyers et ceux qui ne l'ont pas pu ont été tués. Beaucoup de ces églises existaient déjà voici plus de mille ans. Comme l'a souligné Juliana Taimoorazy, directrice générale et fondatrice de l'Iraqi Christian Relief Council, dans un entretien au National Catholic Register,
« en tant que chrétiens d'Orient nous avons beaucoup apporté au christianisme, et en tant que peuple assyrien nous avons beaucoup apporté à l'humanité. Notre histoire remonte à 6 700 ans, et nous avons fondé, entre autres choses, la première bibliothèque au monde. »
L'Église catholique fait partie des groupes religieux qui condamnent l'exode imposé à beaucoup de communautés chrétiennes. […] Le cardinal Timothy Dolan de New York a déclaré, selon le Christian Post, que […] l'on s'inquiète aujourd'hui pour la survie [de ces chrétiens d'Orient]. Cependant, des dirigeants catholiques, comme l'évêque Yousif Habash de l'éparchie syriaque catholique de Notre-Dame-de-la-Délivrance dans le New Jersey, estiment que, même si l'EIIS peut tout prendre aux chrétiens, il y a une chose qu'il ne pourra jamais leur enlever : c'est leur foi. […]
Taimoorazy pense aussi qu'après la question de leur survie, viendra aussi pour eux la nécessité […] de la reconstruction. Le Père Douglas al-Bazi, un prêtre qui a fait l'expérience de la fureur de l'EIIS, a averti l'opinion des dangers à venir, en déclarant […] que le mot "génocide" était une litote. L'État Islamique ne se contente pas de mitonner un événement ponctuel. Il veut changer le cours de l'Histoire en balayant tout un peuple.
Source : The Christian Times – © CH pour la traduction.
Source Christianophobie hebdo
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JTK

mercredi 11 avril 2012

Laham : Si le régime syrien tombe, avec qui dialoguerons-nou

Laham : Si le régime syrien tombe, avec qui dialoguerons-nous?
OLJ.11/04/2012
Le patriarche grec-catholique, Mgr Grégoire III Laham, a estimé hier que « la discorde en Syrie est venue de l'extérieur alors que tout le monde vivait en paix », indiquant que « des maisons de Syriens chrétiens ont été brûlées à Qusayr, à Homs, et que des batailles entre chrétiens et musulmans ont eu lieu ».
Mgr Laham, qui s'exprimait dans le cadre d'un entretien à la chaîne du Courant patriotique libre, OTV, a affirmé : « Ceux qui se livrent à ces actes sont venus de l'extérieur. Ce ne sont pas les fils de la Syrie. (...) Ce qui se produit en Syrie est plus qu'un complot. Il existe une volonté internationale, occidentale et arabe qui est plus pesante qu'un complot et qui souhaite changer le régime. C'est cette volonté qui a fait échouer la mission des observateurs envoyés par la Ligue arabe. »
« Si le régime tombe, nous ne trouverons personne avec qui dialoguer », a ajouté Mgr Laham. « Je ne crois pas qu'il y a des manifestations pacifiques en Syrie. Il y en a eu quelques-unes. Mais les autres n'étaient pas pacifiques, mais armées. (...) Est-il croyable qu'un État qui dispose d'une armée disciplinée, forte et bien entraînée puisse tuer son peuple ? Les médias sont en train de semer la confusion sur le plan de l'information, surtout les médias occidentaux. Ils ne répercutent qu'un seul point de vue et ne prennent pas en considération celui de l'État », a-t-il ajouté.

Lire aussi sur la situation des chretiens de Syrie dans APIC:

jeudi 29 mars 2012

Reactions des eveques europeens contre le decret du mufti saoudien de detruire les eglises en Arabie

Arabie saoudite: Mgr Hinder veut calmer le jeu après les propos incendiaires du grand mufti

Cheikh Abdul Aziz bin Abdullah prône la destruction des églises chrétiennes
Abu Dhabi, 29 mars 2012 (Apic)
Plusieurs évêques catholiques en Allemagne et en Autriche ainsi que l'archevêque Marc d'Egorievsk, responsable des établissements à l'étranger du patriarcat de Moscou, ont vivement réagi à l'appel à la destruction des églises dans la Péninsule arabique lancé récemment par le grand mufti d'Arabie saoudite, le cheikh Abdul Aziz bin Abdullah. Ils ont qualifié ce décret religieux lancé par ce leader sunnite influent de "dangereux" et d'"inacceptable".

De son côté, le capucin suisse Paul Hinder, vicaire apostolique d'Arabie du Sud, basé à Abu Dhabi, ne souhaite pas jeter de l'huile sur le feu, en réagissant trop fort face à la fatwa du haut responsable religieux saoudien interdisant l'érection d'églises dans la Péninsule arabique. Cela concerne non seulement l'Arabie saoudite, mais tous les Etats du Golfe.

#Des assertions "inquiétantes" dans la bouche du grand mufti

Mgr Paul Hinder, dans une interview à l'agence de presse catholique allemande KNA, a notamment relevé que le gouvernement koweitien avait une autre position concernant la présence d'Eglises chrétiennes dans le pays. Le vicaire apostolique d'Arabie du Sud a estimé "inquiétant" de telles assertions dans la bouche du grand mufti. Elles auront des effets sur une partie de la population. Il compte toutefois sur le gouvernement pour discrètement rehausser le niveau de protection des chrétiens.
Le religieux suisse a souligné que l'avis juridique (fatwa) du grand mufti avait été plus ou moins ignoré par les médias arabes. L'évêque estime que cette attitude a été adoptée à dessein, la qualifiant de signal positif pour les chrétiens.
En fait, ce sont des parlementaires koweitiens qui sont la cause de cette fatwa.
Ils ont annoncé, à la mi-février, vouloir déposer un projet de loi interdisant tous les lieux de culte chrétiens, suite à une autorisation de construction octroyée par le ministère koweitien des Affaires islamiques.
Répondant à la question de députés koweitiens, le grand mufti Abd al-Aziz Ibn Abdullah – un leader religieux influent de la mouvance wahhabite (islam rigoriste) - avait répondu que l'érection d'églises sur le sol de la Péninsule arabique était interdite.

#Une déclaration totalement inacceptable
La semaine dernière, les évêques autrichiens avaient souligné qu'une "telle déclaration est pour nous, évêques, complètement inacceptable et incompréhensible, alors qu'il existe différentes initiatives de dialogue interreligieux dans la Péninsule arabique". La Conférence épiscopale autrichienne estimait, dans un communiqué publié le 23 mars à Vienne, à l'occasion d'une marche silencieuse pour les chrétiens persécutés, qu'elle menaçait non seulement les chrétiens de cette région, mais aussi du monde entier.
Les évêques autrichiens se sont demandés comment il était possible que le grand mufti d'Arabie saoudite proclame une telle fatwa dans le dos du roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud, qui se veut le défenseur du dialogue interreligieux.
Mgr Robert Zollitsch, président de la Conférence épiscopale allemande, a également réagi à cette fatwa. Les évêques des deux pays germanophones déclarent que cet avis juridique est un inacceptable déni des droits humains de millions de travailleurs étrangers actifs dans la région du Golfe.
L'archevêque de Fribourg-en-Brisgau a déploré que le mufti ne montrait aucun respect pour la liberté religieuse et la coexistence entre les religions. Plusieurs millions de travailleurs chrétiens vivent dans cette région et contribuent à sa prospérité. La plupart d'entre eux viennent d'Inde, des Philippines, d'Egypte, de Corée, mais on compte également nombre d'expatriés des pays occidentaux appartenant à de nombreuses dénominations chrétiennes.
Notons qu'en octobre dernier, l'Autriche et l'Arabie saoudite avaient ouvert un centre pour le dialogue interreligieux à Vienne. Le projet s'est attiré les critiques en Autriche, car il a été initié et financé par l'Arabie saoudite, où règne l'islam wahhabite le plus intolérant. JB

#Pas de liberté religieuse dans la "grande mosquée"
En Arabie Saoudite, qui considère l'ensemble de son territoire comme une grande mosquée", toute manifestation religieuse publique autre que la foi musulmane est prohibée. La pratique religieuse en privé est théoriquement permise, mais une police religieuse spécialisée veille et peut arrêter des suspects. Connue sous le nom d'Al Mutawa'in ou de Hayat al Amr bil Maaruf wan Nahi an al Munkar (Comité pour la propagation de la vertu et la prévention du vice, CPVPV), elle a pour mission de veiller au strict respect des règles de conduite établies. Cet organisme œuvre en étroite collaboration avec la police et les gouverneurs des différentes localités. Dans les Emirats arabes unis (EAU), au Qatar, au Kuweit, à Bahreïn, à Oman et au Yémen, il y a par contre des lieux de prières autorisés pour les minorités chrétiennes.
Source: http://www.kipa-apic.ch/index.php?pw=&na=0,0,0,0,f&ki=230306


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samedi 24 mars 2012

مفتي السعودية يثير غضب العالم المسيحي


مفتي السعودية يثير غضب العالم المسيحي

وجه اساقفة المان ونمساويون وروس انتقاداً حاداً لمفتى المملكة العربية السعودية لاصداره فتوى تدعو لهدم كل الكنائس الموجودة في الجزيرة العربية. 

وفي بيانات منفصلة الجمعة انتقد اساقفة كاثوليك في المانيا والنمسا الفتوى التي اصدرها الشيخ عبدالعزيز آل الشيخ واعتبروها نكراناً غير مقبول لحقوق ملايين العمال الاجانب في منطقة الخليج. 

ووصف الاسقف مارك اسقف يجوريفسك رئيس القطاع الارثوذكسي الروسي للكنائس في الخارج الفتوى بانها "مثيرة للقلق". 

ويعتبر مثل هذا الانتقاد الصريح من رجال دين مسيحيين لنظرائهم المسلمين نادراً جداً. 

وذكرت مواقع الكترونية مسيحية ان آل الشيخ احد ابرز رجال الدين في العالم الاسلامي اصدر الفتوى الاسبوع الماضي رداً على نائب كويتي تساءل عن امكانية حظر بناء الكنائس في بلاده. 

ونقلاً عن تقارير اعلامية عربية قالت المواقع الالكترونية ان آل الشيخ قال انه ينبغي حظر بناء اي كنائس جديدة وهدم الكنائس الحالية. 

وقال الاسقف روبرت زوليتش رئيس مؤتمر الاساقفة الالمان ان المفتي السعودي "لم يظهر اي احترام للحرية الدينية والتعايش الحر للاديان" خاصة تجاه العمال الاجانب. 

واضاف قائلاً "سيكون صفعة على وجوههم اذا ما تم هدم الكنائس القليلة المتاحة امامهم". 

ويعيش 3.5 مليون مسيحي على الاقل في منطقة الخليج اغلبهم من الهند والفلبين ويعتنقون الكاثوليكية علاوة على مغتربين غربيين من مختلف الطوائف. 

وتحظر المملكة العربية السعودية بناء اي دور للعبادة غير المساجد مما يعرض المسيحيين هناك لخطر الاعتقال اذا ما اقدموا على التعبد في منازل خاصة. 

وتوجد كنائس للجاليات المسيحية في الامارات وقطر والكويت والبحرين وعمان واليمن. 

وطالب مؤتمر الاساقفة في النمسا حيث يعتزم العاهل السعودي الملك عبدالله افتتاح مركز مثير للجدل للحوار بين الاديان بتوضيح رسمي من الرياض. 

وتساؤل اعضاء المؤتمر قائلين "كيف يمكن لمفتي (السعودية) ان يصدر فتوى بهذه الاهمية من دون علم الملك.نرى تعارض بين الحوار الذي يمارس حالياً وجهود الملك وبين (فتوى) المفتي". 

وفي موسكو ابلغ الاسقف مارك وكالة انترفاكس انه يأمل ان يفاجأ جيران المملكة العربية السعودية "بدعوة الشيخ وتتجاهلها". 

وحثت الكنيسة الكاثوليكية الدول المسلمة في السنوات الاخيرة على اعطاء الاقليات المسيحية في بلدانها نفس حق العقيدة الذي يتمتع به المسلمون في البلدان الغربية. 

ويوجد عدد قليل من المسيحيين الاورثوذكس في الخليج ولكن بطريركية موسكو الذي ظلت صامتة تقريباً خلال عقود الاتحاد السوفيتي الذي انهار في عام 1991 اصبحت اكثر حضوراً في الدفاع عن حقوق المسيحيين حول العالم. 

وابلغ الاسقف بول هندر الذي يراقب الكنائس الكاثوليكية في الامارات وعمان واليمن وكالة الانباء الكاثوليكية ان الفتوى لم تنشر على نحو واسع في السعودية". 

واضاف ان "ما يدعو للقلق هو ان مثل هذه التصريحات تجد صدى لدى بعض الناس".
المصدر : وكالات ٢٤/٣٢٠١٢


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lundi 12 mars 2012


Un rôle pour les chrétiens

 OLJ -12/03/2012


La chronique de Nagib Aoun

 Faut-il avoir peur des islamistes ? Redouter leur montée en puissance, leur force de persuasion, de séduction, auprès de populations longtemps brimées, longtemps assujetties au bon plaisir du prince? Est-il normal de crier déjà à l’imposture, alors que les jeux sont loin d’être faits et que tout reste encore à inventer? Est-il seulement acceptable que des voix s’élèvent pour défendre l’indéfendable, pour regretter, à mots même pas couverts, la chute des dictateurs, « ceux qui maintenaient l’ordre et la discipline, les libertés dussent-elles être un peu égratignées » ?
Égratignées ? Ah le vilain mot, l’hypocrite mot qui veut nous faire croire que les dizaines de milliers, les centaines de milliers de détenus d’opinion dans le monde arabe étaient logés dans des hôtels de luxe et ne croupissaient pas dans les geôles les plus infâmes. Hypocrite mot qui veut insinuer qu’il vaut mieux vivre sous la botte du dictateur et fermer sa gueule que de courir le risque de voir arriver des hordes d’islamistes hirsutes déterminés à en découdre avec tous ceux qui pensent différemment.
Tunisie, Égypte, Libye : d’insurrections en processus électoral, d’une liberté arrachée dans la violence à la vérité issue des urnes, la voie a été ouverte, en toute logique, aux catégories les plus humiliées, les plus malmenées des populations, celles qui ont longtemps ruminé leur vengeance, leur soif de justice. Que les islamistes aient été les grands bénéficiaires des bouleversements survenus dans ces pays, il n’y a là rien de surprenant : c’est la politique répressive des régimes abattus, la violence criminelle pratiquée à l’encontre des voix dissidentes, qui ont fertilisé le terreau islamiste, l’ont rendu populaire auprès des couches défavorisées de la société.
De toute évidence, et dans une continuité historique, le régime syrien n’a rien appris des événements survenus dans les pays du printemps arabe. En recourant à la terreur, à la violence aveugle contre la révolte populaire, il creuse sa propre tombe, celle que les islamistes honnis se feront un plaisir d’enfouir dix pieds sous terre. Non pas que ces derniers soient le vrai moteur de l’insurrection, mais ils sont ceux qui ont été les plus pourchassés, les plus réprimés, donc les plus déterminés à en finir avec le tyran.
La communauté internationale en continuant à tergiverser, à se laisser ligoter par les niet russe et chinois, pousse elle-même à la roue, facilite la montée en puissance des extrémistes, ceux qui n’ont plus rien à perdre et tout à gagner dans la militarisation du mouvement.
Faut-il donc avoir peur des islamistes ?
 La question est pertinente, mais elle est, aussi, dérangeante pour la simple raison qu’elle est inévitablement associée au processus démocratique. C’est par les urnes que les islamistes sont arrivés au pouvoir en Tunisie, en Égypte et au Maroc, c’est par les urnes qu’ils auront probablement une place de choix dans la Syrie de demain.
Après les dictatures, les théocraties ?
 Inenvisageable, n’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure, à ceux qui lorgnent du côté des tyrans, ou qui préfèrent « l’ordre qui règne » sous la férule du potentat à une liberté balbutiante qui essaie de se frayer un chemin dans un champ de mines.
Inenvisageable, parce que la planète est désormais un grand village, que les idées circulent à la vitesse du son et qu’aucun pays ne peut se permettre de vivre en totale autarcie, éloignée des réalités du monde. Ce n’est évidemment pas l’instauration de la charia qui permettra aux révolutionnaires de manger à leur faim, ce n’est évidemment pas l’avènement d’un pouvoir soumis aux religieux qui ramènera les touristes en Égypte et en Tunisie... et plus tard en Syrie.
Sans oublier que l’écrasante majorité de la population arabe est jeune, peu encline à se soumettre à une dictature encore plus rétrograde que celle qu’elle a balayée et qu’elle est naturellement ouverte aux idées en provenance d’un étranger qu’on veut absolument diaboliser.
Les Arabes chrétiens ont, à cet égard, un rôle essentiel à jouer. Tout comme les coptes d’Égypte qui se sont dressés avec force contre l’islamisme agresseur, participant en même temps à la révolte contre la dictature de Moubarak, les chrétiens de Syrie sont appelés aujourd’hui à se réconcilier avec l’histoire en marche. Ce n’est pas en tournant le dos à la révolution, en restant pendus aux basques d’un régime moribond, qu’ils se forgeront un espace dans la Syrie de demain, une place qui leur permettra d’avoir leur mot à dire dans le façonnement de l’avenir.
Un rôle que leurs coreligionnaires libanais ont assumé avec succès, tout au long de leur histoire, et dont ils gagneraient à s’inspirer...

jeudi 1 mars 2012

Les chrétiens d’orient et les printemps arabes

Les chrétiens d'orient et les printemps arabes

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Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.
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Tribune d'Alain Juppé publiée dans La Croix (28 février 2012)

Les chrétiens d'Orient sont inquiets.
Inquiets pour la pérennité de leur présence dans une région qui est leur région depuis 2000 ans.
Inquiets pour le respect de leurs droits dans un contexte de bouleversements majeurs.
Inquiets face à la montée des tensions liées au confessionnalisme.

Je veux leur dire que j'entends, que je comprends leurs craintes.
Depuis des siècles, la France est investie d'une mission particulière à l'égard des chrétiens d'Orient.
Elle ne s'y dérobera pas.
C'est bien pourquoi, dès janvier 2011, le Président de la République fixait le cadre de notre politique en soulignant que le destin des chrétiens d'Orient symbolise « bien au-delà de l'Orient, les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de façon irréversible ».
Notre vision est claire : il ne peut y avoir de révolution démocratique authentique sans protection des personnes appartenant aux minorités.
Les chrétiens d'Orient ont vocation à rester dans leur région.
Ils ont vocation à participer à la construction de son avenir comme ils l'ont toujours fait pour son passé.
La question n'est pas nouvelle. Elle est multiséculaire.
Mais elle se pose avec une acuité accrue depuis quelques années.

La France a, d'abord, manifesté sa vigilance en adressant des messages clairs aux Etats concernés, qui sont les premiers responsables de la sécurité de leurs citoyens. La France s'est également mobilisée pour que le Conseil affaires étrangères de l'Union européenne du 21 février 2011 condamne les violences contre les chrétiens, et pour qu'une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies leur soit adressée le 10 novembre 2010 suite à l'attentat de Bagdad.

- De fait, les chrétiens d'Irak ont payé un lourd tribut au cours des dernières années. Nous avons exprimé notre solidarité par l'accueil sur notre sol depuis 2008 de plus de 1300 d'entre eux et par l'évacuation sanitaire des personnes blessées lors de l'attentat contre la Cathédrale Notre Dame du Salut de Bagdad le 31 octobre 2010 en particulier.
- En Egypte, les coptes occupent une place particulière, enracinés dans la longue histoire du pays, ils ont souffert de violences, d'exactions, de discriminations ces dernières années, comme l'a montré le sinistre attentat contre l'église d'Alexandrie en 2011.
Mais les coptes se sont également engagés dans la vie politique de leur pays comme jamais auparavant depuis la révolution, ils ont participé aux élections, ils veulent être écoutés et contribuer avec leurs concitoyens à la transition démocratique du pays.
Le Parlement égyptien nouvellement élu a fait part de son engagement à garantir les droits des coptes : nous comptons sur son action décisive.
- Au Liban, la coexistence entre plusieurs minorités est une réalité. Mais ce modèle doit être sans cesse préservé afin de répondre à différentes tentatives de remises en cause. Tous les acteurs de la société et de vie politique libanaise ont la responsabilité d'y veiller.
Comme le Président de la République l'a affirmé à Sa Béatitude Béchara Raï, Patriarche maronite, lors de sa visite officielle à Paris en septembre dernier, la meilleure protection pour les chrétiens d'Orient et la véritable garantie de la pérennité de leur présence résident aujourd'hui dans l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit dans les pays arabes.

C'est pour cela que nous recommandons aux chrétiens du Proche-Orient de ne pas se prêter aux manœuvres d'instrumentalisation mises en œuvre par des régimes autoritaires coupés de leur propre peuple.
Je reste très préoccupé par la situation dramatique qui règne en Syrie, par la répression féroce exercée par un régime condamné qui utilise la force militaire contre son propre peuple.
J'appelle de mes vœux une participation des chrétiens, comme de toutes les autres communautés, à la création d'une Syrie nouvelle et démocratique où tous les citoyens auront les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que le chemin sera long et chaotique.
Mais au-delà des risques et des dangers, qu'il ne s'agit pas de nier, les « printemps arabes » offrent une opportunité historique pour les chrétiens d'Orient.
Qui peut croire que les droits des minorités sont mieux protégés par des dictatures sanguinaires que par des régimes démocratiques ?
Qui peut nier que des chrétiens, des kurdes, des druzes, des alaouites, des assyriens aussi, sont assassinés, torturés, emprisonnés, en Syrie ?
Et des signes d'espoir existent dans ce printemps arabe : je souhaite rendre hommage à l'initiative du grand imam d'Al Azhar Cheikh Al Tayyeb, qui a élaboré et publié en janvier dernier un document sur les libertés publiques en Egypte.
Ce texte met l'accent sur la liberté de croyance, la liberté d'expression, la liberté de la recherche scientifique et la liberté de création, y compris de création artistique.
De telles initiatives, qui renforcent le dialogue interreligieux, montrent qu'il est possible de rassembler des sociétés diverses autour de valeurs universelles permettant à tous de coexister harmonieusement.

Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.

Notre confiance dans les révolutions de 2011 s'accompagne d'une vigilance absolue du respect des droits de l'homme, en particulier de ceux des minorités.
J'ai moi-même beaucoup insisté sur cette question lors de mes contacts avec le Conseil national syrien, qui a vocation à rassembler l'opposition syrienne et qui s'est engagé à garantir ces droits.

En Syrie comme ailleurs, l'intérêt des chrétiens d'Orient est d'embrasser des évolutions qui sont à la fois inéluctables et positives.
C'est en s'engageant de manière décidée dans la construction d'une région nouvelle qu'ils protègeront leur avenir, comme l'a réaffirmé le Président de la République devant les autorités religieuses, à l'occasion des voeux le 25 janvier :
« Les chrétiens font partie de l'Histoire de l'Orient ; il ne peut être question de les arracher à cette terre. Les printemps arabes tiendront leurs promesses si les minorités sont respectées. »
Le message que je souhaitais leur adresser est simple : la France a été, est et restera à vos côtés.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere/le-ministre-d-etat-et-les/alain-juppe/presse-et-media-20656/article/les-chretiens-d-orient-et-les


Lire aussi :http://chretiensdorient.blogspot.com/2012/02/alain-juppe-critique-le-soutien.html?m=1

LE « PRINTEMPS ARABE » – L’AGRESSION CONTRE LA SYRIE

LE « PRINTEMPS ARABE » – L'AGRESSION CONTRE LA SYRIE

http://forumdesdemocrates.over-blog.com/article-le-printemps-arabe-l-agression-contre-la-syrie-87311648.html

Robertbibeau@hotmail.com
26.10.2011

http://www.centpapiers.com/le-%c2%ab-printemps-arabe-%c2%bb-%e2%80%93-l%e2%80%99attaque -contre-la-syrie/85260

LE « PRINTEMPS ARABE », UN SOULÈVEMENT APOLITIQUE ?

Le « Printemps arabe » est-il un mouvement de libération néo-coloniale spontané, anarchique et apolitique, issu de la rue et visant à hisser cette civilisation séculaire au diapason de la modernité contemporaine (« démocratie » bourgeoise, laïcité hypocrite, « liberté » d'expression factice, désintégration familiale, narcissisme social, criminalité effrénée, décadence morale, chômage chronique, pauvreté endémique, guerre de rapine et génocide, etc.) ? Ou plutôt, n'est-ce qu'une vaste conspiration pilotée depuis Washington et exécutée dans chacune des capitales arabes concernées selon une projection machiavélique concoctée par les maîtres du monde ?

Tariq Ramadan, analyste politique reconnu, tout en se défendant d'être suspicieux, suggère que Washington sait tout et manipule tout en coulisse. L'auteur pense même, à l'instar du général américain David Petraeus, que les jeunes « Twitters » du Caire et de Tunis – qui auraient provoqué la débâcle arabe (!) – ont été formés en Serbie et exfiltrés vers les pays arabes, notamment par la firme américaine Google, pour y soulever les populations en vue d'un réalignement des politiques états-uniennes dans cette région du monde convoitée par l'impérialisme chinois (1).

Monsieur Ramadan a aussi découvert dans la foulée de la rédaction de son opuscule sur « L'Islam et les soulèvements arabes » (à paraître) que, pour comprendre un phénomène politique de cette envergure, il faut également considérer les facteurs économiques et historiques dans lesquels s'inscrivent ces événements. Conclusion juste et pertinente, dirons-nous. L'économie est l'assise du politique et le politique soutient le développement des rapports de production sociaux. Nous le savions depuis Marx, il est toujours rassurant de l'entendre confirmer (2).

Selon le docteur Ramadan, la force et la faiblesse du « Printemps arabe » résideraient dans son « apolitisme ». Aucune idéologie n'orienterait ses protagonistes qui seraient ainsi « libres » de leurs mouvements – toutefois dirigés en sous main par David Petraeus, de son propre aveu – ! Tout cela est fallacieux comme nous allons le démontrer.

L'idéologie qui oriente et dirige les divers mouvements du « Printemps arabe » (car chaque soulèvement national a sa propre historicité), c'est l'idéologie petite-bourgeoise (classe moyenne) réformiste – opportuniste – qui souhaite conserver le capitalisme mais sans les tares du capitalisme, une sorte de capitalisme humanitaire et débonnaire, à l'image des slogans que l'on retrouve ces temps-ci sur les affiches des « indignés » de Wall Street soutenus par Jim Flaherty (ministre conservateur des finances du Canada) et par le multimilliardaire George Soros (3). Un capitalisme réformé sans néo-colonies exploitées, sans dictateurs imposés, sans inégalités sociales, sans injustices, sans guerres de rapines, sans supers riches, sans ultras pauvres, sans chômage, sans spéculations boursières, sans crise économique et sans guerres de repartage des régions d'exploitation. Un capitalisme où la grande bourgeoisie milliardaire (1 % de la population, selon les indignés), ainsi que les petits-bourgeois – courroies de transmission du système social – conserveraient la propriété des moyens de production et leurs biens – mal acquis.

Cette « nouvelle » idéologie apolitique, altermondialiste, post-néolibéraliste, écologiste, verte, social-démocrate en fait, est aussi vieille que le monde ouvrier lui-même. Proudhon, Saint-Simon et Kautsky professaient cette religion préscientifique bien avant les internautes, les Twitters des réseaux sociaux – formés à Belgrade – ou encore les conférenciers indignés formés à Paris.

LE CAS SYRIEN – LES CHRÉTIENS SYRIENS SACRIFIÉS

Afin de mieux comprendre le « Printemps arabe » et de mieux connaître les orientations idéologiques et politiques promues par ses protagonistes « apolitiques », nous allons examiner le soulèvement syrien.

Les impérialistes français ciblent la communauté chrétienne d'Orient en ce moment, pourquoi ? Comparons la position politique impérialiste envers la communauté religieuse juive et envers la communauté chrétienne au Proche-Orient.
Chaque fois que l'on fait allusion à la désintégration de l'État sioniste israélien, les diacres et les sous-diacres des lobbys israéliens implantés en sol occidental crient au génocide contre les millions de descendants d'Abraham, qui seraient retournés candidement, leur Exode millénaire terminé, sur la « terre de leurs ancêtres, laquelle leur aurait été donnée » par leur dieu Yahvé – en contradiction avec Jésus-Christ, Allah et tous les autres dieux imaginés par l'homme… Vous avez donc le choix, vous êtes pour ou contre Yahvé, selon eux.

Évidemment, le fait que ces centaines de milliers de descendants de la « race religieuse juive » soient pour la plupart athées ou agnostiques et aucunement de descendance araméenne, phénicienne, cananéenne, ou de l'un quelconque des peuples du Proche-Orient pré chrétien, ne fait pas sourciller le moins du monde les monastiques du retour « d'exode » des douze tribus d'Israël pourtant jamais déportées, selon l'historien Shlomo Sand (4).

Récemment, le petit empereur des Français réglait prestement le sort de quelques millions de chrétiens d'Orient, d'authentiques autochtones convertis depuis plusieurs siècles à la religion du Christ (un ex-juif en cavale).

Voici le morceau d'ignominie proféré par Sarkozy, tel que nous le rapporte un observateur de la scène politique :

« Reçu à l'Élysée le 5 septembre 2011, S. B. Bechara Boutros Rai, Patriarche Maronite d'Antioche et de Tout l'Orient (c'est-à-dire chef de la principale Église de rite oriental rattachée à Rome) s'est entendu dire que la France et ses alliés interviendraient prochainement militairement en Syrie pour y porter au pouvoir les Frères musulmans. Les chrétiens d'Orient, qui n'auraient alors plus leur place au Levant, devraient se préparer à l'exode et pourraient trouver refuge en Europe. » (5)

C'est aussi machiavélique que cela. Des syriens nés de mères et de pères syriens sur ce sol qui leur appartient depuis des générations et des millénaires, devraient simplement se préparer à l'exode – c'est-à-dire au même sort que les réfugiés palestiniens – et abandonner leur terre généreuse et leurs frères arabes, et s'expatrier hors de leur continent pour la raison que les agressives puissances occidentales en déclin veulent renverser le gouvernement de Bachar el-Assad qui refuse de se plier à leurs ordonnances et poursuit sa politique indépendante d'alliance avec l'Iran et de rapprochement avec le groupe de Shanghai (impérialisme chinois).

Ceux-là (maronites, melkites, orthodoxes, arméniens, etc.) peuvent bien être déracinés pour toujours de leur terre millénaire mais pas les ashkénazes occidentaux importés récemment (moins de soixante ans) d'Europe, ni les pseudos religieux juifs – athées –, transplantés de Russie et des États-Unis, car, nous dit-on, on ne déracine pas un « peuple » de sa terre, encore faudrait-il que ce soit « sa » terre (6) !

LE DÉROULEMENT DU « SOULÈVEMENT » SYRIEN

Malheureusement, le petit Gengis Khan de notre temps a pris les devants inconsidérément et l'agression impérialiste occidentale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Israël) contre la petite Syrie « démunie » (croient-ils) a dû être retardée car l'écrasement de la petite Libye esseulée ne s'est pas déroulé comme prévu par les services secrets français et américains. On peut penser, d'une certaine façon, que le peuple libyen par sa résistance a protégé, pour un temps du moins, le peuple syrien de la mainmise occidentale. Maintenant que la Libye semble rapatriée dans le giron des puissances impérialistes atlantiques (OTAN) et sortie de la besace impérialiste chinoise… – « La guerre (libyenne) a désespéré nos partenaires. Les Chinois ont ici 20 milliards de dollars de contrats, les Turcs 12 milliards. Viennent ensuite les Italiens, les Russes, puis les Français. Ce n'était pas leur intérêt de laisser faire cette agression, encore moins d'y participer. Probablement certains ont–ils reçu des compensations en dessous de table (…) » – Depuis l'exécution extra judiciaire du chef d'État Mouammar Kadhafi, l'OTAN peut maintenant porter toute son agression sur sa proie syrienne, un autre pays qu'elle veut ravir à l'alliance de Shanghai concurrente (7).

Cependant l'agression occidentale contre la Syrie marque le pas et ne parvient pas à atteindre ses objectifs stratégiques, ni même à provoquer la guerre civile généralisée promise par les potentats occidentaux. Cela est dû en partie aux minorités religieuses arabes syriennes qui n'ont pas suivi le mot d'ordre des mercenaires et des agents des services secrets étrangers (notamment du Mossad) infiltrés à partir de la frontière du Golan Syrien – occupé – tout proche (8).

Même que ces minorités religieuses, qui se considèrent comme des syriens de langue et de culture arabe et de confession chrétienne (sentiment d'appartenance nationale forgé par les rapports de production capitalistes bourgeois), s'érigent en rempart face au néo-colonialisme occidental. Les syriens arabes chrétiens ont bien compris que les puissances impérialistes en déclin les sacrifieront sans pitié sur l'hôtel de leur cupidité et de leur guerre inter impérialiste (OTAN contre Alliance de Shanghai).

Mère Agnès Mariam de la Croix ne disait pas autrement devant Thierry Meyssan :

« La survie des chrétiens en Orient ne pourra plus être débitrice d'un quelconque protectorat ou Sublime Porte ; notre avenir dépend du mariage convaincu des chrétiens avec leurs frères qui cohabitent avec eux en Orient, en qui ils reconnaissent des frères de sang par delà les divergences confessionnelles qui sont moins grandes qu'elles ne paraissent. » (9).

LES OBJECTIFS DE L'AGRESSION IMPÉRIALISTE EN SYRIE

En Syrie l'objectif des puissances impérialistes en déclin (OTAN) n'est pas de mettre la main ni de contrôler une production quelconque de pétrole ou de gaz naturel (comme en Libye). La Syrie, territoire découpé dans l'empire Ottoman déclinant (1916, accords secrets Sykes-Picot), par les deux plus grandes puissances impérialistes de l'époque – France et Grande-Bretagne – est située sur un vaste plateau calcaire et métamorphique (Hamada) peu propice aux hydrocarbures (10).

En Syrie, l'objectif de l'agression impérialiste occidentale – stoppée momentanément au Conseil de sécurité par le veto russe et chinois – est de briser le maillon faible de l'Alliance de Shanghai dans cette région ; d'affaiblir les forces de la résistance au Liban en leur coupant leur base arrière et leur voie de ravitaillement (en prévision d'une prochaine agression contre le Liban) ; de chasser les organisations de la résistance palestinienne qui trouvent refuge à Damas ; d'affaiblir l'Iran, allié de la Syrie et de la Chine ; de faire pression sur la Turquie (via la communauté Kurde syrienne) pour qu'elle cesse le déploiement de sa politique étrangère indépendante en direction de l'Orient ainsi que son rapprochement avec la Chine. Voilà les raisons pour lesquelles les chrétiens d'Orient devraient périr sur le mausolée de la cupidité de leurs ex-suzerains.

Afin de parvenir à ces objectifs et renverser le gouvernement Baas légalement au pouvoir en Syrie, les puissances occidentales, trop faibles pour mener seules l'offensive, comme elles l'ont démontré en Libye, ont imaginé soutenir les Frères musulmans – des intégristes islamistes réactionnaires que le maelström médiatique occidental a tant décriés un certain temps – et qui deviennent soudainement la solution de rechange « démocratique » au gouvernement laïque légalement élu en Syrie.

Quelle hypocrisie que de se camoufler derrière l'obscurantisme religieux pour proclamer et imposer les valeurs impérialistes occidentales à des peuples qui n'en veulent pas. Comme le clame un syrien de la rue, « Qui a décidé que les valeurs décadentes de l'Occident et sa farce « démocratique » étaient des valeurs et des dogmes universels, valables pour toute l'humanité ? ». Les colonialistes des siècles passés ne disaient pas différemment pour justifier le massacre des noirs africains, des indiens d'Amérique, celui des chinois pendant la guerre de l'Opium.

« Malheureusement l'Occident a balayé le concept d'appartenance à la terre, à la famille, à l'ethnie, et somme toute celui d'identité ontologique. Son modèle est basé, non pas sur la reconnaissance de l'individu, mais sur des intérêts périphériques (…) des multinationales… ». Mère Agnès Mariam de la Croix (11).

Voilà les propos d'une soeur qui vit dans une société où le tsunami de l'industrialisation capitaliste n'a pas encore tout ravagé. Malheureusement, cela viendra et les rapports de production industriels capitalistes saccageront tous ces concepts et toutes ces valeurs d'altérité qui lui tiennent tant à cœur.

Ainsi va la vie du développement impérialiste qui balaie toute autre modèle de développement économique et social sur son passage, ne tolérant aucun concurrent. Les enragés de Tunis, du Caire, de Tripoli, d'Alger, de Damas et de Sanaa devront confronter ce système d'exploitation le jour où ils souhaiteront le renverser afin d'éradiquer totalement ses méfaits et ses calamités.

L'impérialisme, qu'il soit de source américaine ou d'origine chinoise, c'est l'anarchie de la production développée non pas pour le bien-être des peuples et des travailleurs mais essentiellement pour l'accumulation des profits dans les mains d'immenses oligopoles multi milliardaires; et la Syrie devra y passer, elle aussi, mais la Syrie choisira elle-même la voie de son intégration au camp impérialiste. Il semble que la bourgeoisie syrienne ait choisi l'Alliance de Shanghai en ascension plutôt que l'OTAN déclinant et elle paie présentement le prix de ses choix. C'est son droit.

Le droit et le devoir des travailleurs syriens consistent à renverser ce régime et cette oligarchie Baasiste, non pas pour les remplacer par les Frères musulmans obscurantistes à la solde de l'Occident, mais pour s'emparer de tout le pouvoir d'État à leurs propres fins (c'est la conscience politique de classe pour soi, écrivait Marx).

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(1) Nick Fielding et Ian Cobain, 18.03,2011. Déclaration de David Petraeus. http://www.centpapiers.com/l%e2%80%99operation-d%e2%80%99espionnage-des-etats-unis-pour-manipuler-les-reseaux-sociaux-sur-internet/84293

(2) Tariq Ramadan 7.09.2011 Montréal. Conférence de la CAM. Sur Youtube.

(3) Les « indignés » http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php et http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php

(4) Shlomo Sand. Sur Dailymotion. http.com/video/x7okoe_peuple-juif-invent-shlomo-sand_news

(5) Thierry Meyssan. 7.10.2011. http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(6) http://www.slate.fr/story/32509/la-mosaique-des-chretiens-dorient

(7) http://www.voltairenet.org/La-guerre-contre-la-Libye-est-une
(8) http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/09/01/syrie-nouvelles-perquisitions-a-hama-demission-du-procureur_1566048_3218.html

(9) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(10) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_Sykes-Picot et http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_de_la_Syrie

(11) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

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J.T.Khoreich

mardi 28 février 2012

Les chrétiens d’orient et les printemps arabes

Les chrétiens d'orient et les printemps arabes

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Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.
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Tribune d'Alain Juppé publiée dans La Croix (28 février 2012)

Les chrétiens d'Orient sont inquiets.
Inquiets pour la pérennité de leur présence dans une région qui est leur région depuis 2000 ans.
Inquiets pour le respect de leurs droits dans un contexte de bouleversements majeurs.
Inquiets face à la montée des tensions liées au confessionnalisme.

Je veux leur dire que j'entends, que je comprends leurs craintes.
Depuis des siècles, la France est investie d'une mission particulière à l'égard des chrétiens d'Orient.
Elle ne s'y dérobera pas.
C'est bien pourquoi, dès janvier 2011, le Président de la République fixait le cadre de notre politique en soulignant que le destin des chrétiens d'Orient symbolise « bien au-delà de l'Orient, les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de façon irréversible ».
Notre vision est claire : il ne peut y avoir de révolution démocratique authentique sans protection des personnes appartenant aux minorités.
Les chrétiens d'Orient ont vocation à rester dans leur région.
Ils ont vocation à participer à la construction de son avenir comme ils l'ont toujours fait pour son passé.
La question n'est pas nouvelle. Elle est multiséculaire.
Mais elle se pose avec une acuité accrue depuis quelques années.

La France a, d'abord, manifesté sa vigilance en adressant des messages clairs aux Etats concernés, qui sont les premiers responsables de la sécurité de leurs citoyens. La France s'est également mobilisée pour que le Conseil affaires étrangères de l'Union européenne du 21 février 2011 condamne les violences contre les chrétiens, et pour qu'une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies leur soit adressée le 10 novembre 2010 suite à l'attentat de Bagdad.

- De fait, les chrétiens d'Irak ont payé un lourd tribut au cours des dernières années. Nous avons exprimé notre solidarité par l'accueil sur notre sol depuis 2008 de plus de 1300 d'entre eux et par l'évacuation sanitaire des personnes blessées lors de l'attentat contre la Cathédrale Notre Dame du Salut de Bagdad le 31 octobre 2010 en particulier.
- En Egypte, les coptes occupent une place particulière, enracinés dans la longue histoire du pays, ils ont souffert de violences, d'exactions, de discriminations ces dernières années, comme l'a montré le sinistre attentat contre l'église d'Alexandrie en 2011.
Mais les coptes se sont également engagés dans la vie politique de leur pays comme jamais auparavant depuis la révolution, ils ont participé aux élections, ils veulent être écoutés et contribuer avec leurs concitoyens à la transition démocratique du pays.
Le Parlement égyptien nouvellement élu a fait part de son engagement à garantir les droits des coptes : nous comptons sur son action décisive.
- Au Liban, la coexistence entre plusieurs minorités est une réalité. Mais ce modèle doit être sans cesse préservé afin de répondre à différentes tentatives de remises en cause. Tous les acteurs de la société et de vie politique libanaise ont la responsabilité d'y veiller.
Comme le Président de la République l'a affirmé à Sa Béatitude Béchara Raï, Patriarche maronite, lors de sa visite officielle à Paris en septembre dernier, la meilleure protection pour les chrétiens d'Orient et la véritable garantie de la pérennité de leur présence résident aujourd'hui dans l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit dans les pays arabes.

C'est pour cela que nous recommandons aux chrétiens du Proche-Orient de ne pas se prêter aux manœuvres d'instrumentalisation mises en œuvre par des régimes autoritaires coupés de leur propre peuple.
Je reste très préoccupé par la situation dramatique qui règne en Syrie, par la répression féroce exercée par un régime condamné qui utilise la force militaire contre son propre peuple.
J'appelle de mes vœux une participation des chrétiens, comme de toutes les autres communautés, à la création d'une Syrie nouvelle et démocratique où tous les citoyens auront les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que le chemin sera long et chaotique.
Mais au-delà des risques et des dangers, qu'il ne s'agit pas de nier, les « printemps arabes » offrent une opportunité historique pour les chrétiens d'Orient.
Qui peut croire que les droits des minorités sont mieux protégés par des dictatures sanguinaires que par des régimes démocratiques ?
Qui peut nier que des chrétiens, des kurdes, des druzes, des alaouites, des assyriens aussi, sont assassinés, torturés, emprisonnés, en Syrie ?
Et des signes d'espoir existent dans ce printemps arabe : je souhaite rendre hommage à l'initiative du grand imam d'Al Azhar Cheikh Al Tayyeb, qui a élaboré et publié en janvier dernier un document sur les libertés publiques en Egypte.
Ce texte met l'accent sur la liberté de croyance, la liberté d'expression, la liberté de la recherche scientifique et la liberté de création, y compris de création artistique.
De telles initiatives, qui renforcent le dialogue interreligieux, montrent qu'il est possible de rassembler des sociétés diverses autour de valeurs universelles permettant à tous de coexister harmonieusement.

Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.

Notre confiance dans les révolutions de 2011 s'accompagne d'une vigilance absolue du respect des droits de l'homme, en particulier de ceux des minorités.
J'ai moi-même beaucoup insisté sur cette question lors de mes contacts avec le Conseil national syrien, qui a vocation à rassembler l'opposition syrienne et qui s'est engagé à garantir ces droits.

En Syrie comme ailleurs, l'intérêt des chrétiens d'Orient est d'embrasser des évolutions qui sont à la fois inéluctables et positives.
C'est en s'engageant de manière décidée dans la construction d'une région nouvelle qu'ils protègeront leur avenir, comme l'a réaffirmé le Président de la République devant les autorités religieuses, à l'occasion des voeux le 25 janvier :
« Les chrétiens font partie de l'Histoire de l'Orient ; il ne peut être question de les arracher à cette terre. Les printemps arabes tiendront leurs promesses si les minorités sont respectées. »
Le message que je souhaitais leur adresser est simple : la France a été, est et restera à vos côtés.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere/le-ministre-d-etat-et-les/alain-juppe/presse-et-media-20656/article/les-chretiens-d-orient-et-les


jtk. khoreich

jeudi 23 février 2012

Où VA LA SYRIE ?

Où VA LA SYRIE ?
archeveque maronite de Damas

1) MONDIALISATION D'UNE CRISE :
D'une petite manifestation au sud de la Syrie le 15 mars 2011, la crise a fait tâche d'huile pour passer dans presque toutes les villes syriennes.. Une révolte sans visage, animée par l'Internet et médias informatiques. Une nouvelle technologie de communication" fantôme" qui échappe au langage classique du pouvoir et s'impose en maître.
D'une crise locale à une crise régionale, la Syrie au bout d'un an, est transformée progressivement en terrain de conflit international où des enjeux politiques, militaires et économiques déterminent l'avenir du pays et prennent la solution en otage, laissant la porte ouverte aux violences et aux grandes souffrances.

2) DEVANT L'IMPASSE :
Ce conflit semble courir vers l'inconnu, d'un côté un pouvoir central musclé qui se maintient de l'autre un soulèvement populaire déterminé qui ne calme et ne désarme pas malgré l'intensité de violence. Dans ce conflit qui paralyse le pays : embargo économique, inflation, dévaluation de la monnaie locale -60%, chômage galopant, destruction, déplacement de population et victimes par milliers…. Le petit peuple est soumis à des pressions et des souffrances énormes qui s'intensifient avec le temps et la haine qui divise et la misère qui grandit en absence de mouvements caritatifs et de secours humanitaires.
La Syrie semble camper devant l'impasse meurtrière.

3) DEVANT L'ANGOISSE :
Cette situation de sans issue nourrit l'angoisse des fidèles qui échangent les adieux à la fin de chaque messe tellement l'avenir reste incertain.. La fermeture des ambassades à Damas rend l'obtention de visa impossible et réduit la possibilité de partir surtout pour les réfugiés Irakiens toujours nombreux sur place. Les jeunes de premier emploi victimes de licenciement massif, regardent assez mal cet embargo diplomatique qui augmente leur désarroi : le monde ne veut plus de nous et ferment ses portes.
Cette inquiétude gagne aussi les prêtres qui cherchent discrètement des cieux plus cléments; Que deviendrait l'Eglise de Syrie sans eux ? L'aventure avec le Christ n'est pas de toute facilité.


4) BOUEE DE SAUVETAGE :
Dans cette grande tourmente et forte division, les sinistrés de cette crise n'ont trouvé de refuge que dans la famille…La famille s'avère sans doute comme la seule bouée de sauvetage, un lieu de vie et d'accueil qui soigne, protège, console, partage et défend avec amour et affection dans une merveilleuse solidarité…
Cette cellule de base absorbe les chocs et vers elle reviennent les déplacés, les blessés, les chômeurs.. La famille-rempart dans ce vide chaotique, assure la survie d'une société et d'une Eglise…
C'est pourquoi devant ce drame, cette même Eglise choisit de focaliser son attention et sa prière sur la famille en lui apportant l'assistance et le soutien disponible. Quelle grâce de pouvoir s'appuyer dans ce calvaire sur une famille fragilisée certes mais qui reste unie, soudée, solidaire, pieuse et croyante...

Au lieu d'une fin proche de cette crise, la tempête souffle plus fort au seuil de la deuxième année. Le bout du tunnel reste invisible. Où va la Syrie ?
Nous entrons en Carême dans le silence, les mains vides, les cœurs serrés et le regard fixé sur le CHRIST RESSUSCITE guide de nos pas sur le chemin du Pardon et de Paix.

Carême 2012.

+ Samir NASSAR

Archevêque Maronite de Damas

jeudi 16 février 2012

Lochon Christian

Lochon Christian
articles sur les chretiens d'Orient

Influence du Christianisme Oriental sur le Christianisme Occidental

L'évangélisation de la Gaule fut l'œuvre, en grande partie, de chrétiens orientaux ; la catéchèse à Lyon fut entreprise par l'évêque Pothin, d'origine smyrniote, et martyrisé, nonagénaire, en 177.
Son successeur Irénée était syrien, également disciple de Saint Polycarpe, comme étaient proche-orientaux les évêques de l'époque, Sophrone à Agde, Trophime et Patrocle à Arles, Aphrodise à Béziers, Eutrope à Orange, Orientalis à Bordeaux.
Du 1er au Ve siècle, dix papes furent orientaux et aux VIIe et VIIIe siècles, six syriens, Théodose (642-649), Jean V (685-6), St Sergius d'Antioche (687-701), Sisinius (708), Constantin (708-715), St Grégoire III (731-41), et huit grecs de 678 à 752. Devant l'afflux de malheureux, les marchands syriens établis sur la voie d'Ostie à Rome imitèrent la coutume de Jérusalem de la « lousma » ou toilette physique et corporelle des pauvres, à laquelle on procédait chaque dimanche ; ces derniers étaient lavés, revêtus d'habits propres et restaurés. Cette imitation orientale de « diaconies » romaines furent confiées à des responsables de groupes qu'on appella « cardinaux » comme le rappelle René Khawam (1).
Enfin le culte des saints inclut des martyrs orientaux ; à Arles sur Tech, près d'Amélie les Bains dans les Pyrénées, l'abbaye Sainte Marie d'Arles abrita, vers 900, les reliques de deux martyrs babyloniens, (249) Saints Abdon (ou Abda) et Sennen ; une eau miraculeuse remplit constamment leur sarcophage, et une procession annuelle, le 30 juillet, attire beaucoup de pèlerins.

voir: exode des chretiens d'orient: http://www.lefigaro.fr/international/20060513.FIG000000946_le_grand_exode_des_chretiens_d_orient.html
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Jeudi 2 février 2012

De l'Empire Ottoman au Printemps Arabe : le problème des minorités religieuses chrétiennes

http://www.chretiensdelamediterranee.com/categorie-11109673.html

Christian Lochon, membre du réseau Chrétiens de la Méditerranée est l'auteur de cet article paru dans bulletin trimestriel de l'Oeuvre d'Orient (octobre, novembre, décembre 2011).
Ayant obtenu leur indépendance entre 1930 et 1947, les Etats du Proche-Orient ont une population très diversifiée. L'Egypte, avant Abdelnasser, avait des ministres coptes et même dirigeant des partis nationalistes (le Wafd) ; l'Irak monarchique offrit des sièges sénatoriaux au Patriarche chaldéen et au Grand Rabbin ; la Syrie eut même un Premier ministre protestant ( Farès el Khoury) ; la Transjordanie devenue Jordanie réserve toujours 10 % des sièges parlementaires aux chrétiens ( 3% de la population). Dans tous ces pays les établissements d'enseignement chrétiens ont toujours une importante proportion d'élèves musulmans ; les hôpitaux et dispensaires chrétiens sont très appréciés. Cette caution d'excellence a naturellement engendré des envieux. Fin 2011, la révolte populaire, portée par les masses arabes, semble essoufflée ; les partis religieux, soutenus financièrement par l'Arabie Saoudite et le Qatar militent pour de prétendus « Droits de Dieu » antithétiques des Droits de l'homme.

A) La Charia, épée de Damoclès des minorités

Elaborée du 9e au 11e siècle, la Législation islamique ou « Charia » a créé un Code de la Famille ou « Statut personnel » qui établit pour l'éternité des rapports inégaux entre hommes et femmes et entre musulmans et non-musulmans.
En 1979, le Royaume saoudien avait fait rédiger par des Ulémas wahabites une Déclaration islamique des droits de l'homme ; les articles y paraissent identiques à ceux du texte onusien, mais à plusieurs endroits sensibles, le texte apporte une clause restrictive ainsi libellée : « si ces droits ne contreviennent pas à la Loi (divine). » Beaucoup, hélas, y contreviennent.

En fait le Statut personnel constitue une accumulation d'inégalités. Le Droit musulman prend ses sources dans le Coran dont on ne peut pas contester ni changer ce qui y est consigné, et dans les recueils de « hadiths », petits textes que le Prophète aurait prononcés et dont beaucoup avaient déjà été remis en cause par les traditionnistes du IXe siècle. Ce corpus, destiné à l'époque à une société bédouine analphabète et inégalitaire, souligne la supériorité de l'homme sur la femme. Bourguiba avait réussi à rétablir une certaine égalité homme/femme ; il ne put cependant autoriser une Tunisienne à se marier avec un non-Musulman.

Les non musulmans sont encore plus marginalisés. Chrétiens et Juifs, « dhimmis », devaient suivre des consignes très strictes pour leurs édifices du culte ou privés. Leur ceinture jaune (sic) les faisait parfois maltraiter ; interdits de fréquenter les hammams, ils ne pouvaient monter à cheval, réservé au musulman, et ne pouvaient pas porter plainte contre un musulman. Une chrétienne mariée à un musulman ne peut encore aujourd'hui hériter de son mari, si elle n'a pas adopté l'islam. Comme un chrétien ne peut pas commander à un musulman, les citoyens chrétiens des pays arabes ne peuvent pas devenir Président de la République (sauf au Liban), Premier Ministre, voire Ministre ; dans l'armée, un chrétien ne peut pas dépasser le grade de général de brigade ; dans l'administration, il est rare de voir (sauf en Syrie) un gouverneur de province chrétien, ou un recteur d'université ou un doyen. En Egypte, aucun Copte n'est admis à se spécialiser en gynécologie. La liste est longue de ce qui est officieusement interdit aux non-musulmans et qui pourtant n'apparaît nulle part dans la Constitution ou le code administratif. Ce qui est plus grave encore, c'est la loi d'apostasie en contradiction avec la liberté d'expression et de pensée. Un musulman sera condamné à mort s'il devient chrétien (Iran, Egypte, Irak, Koweït pour des cas récents).Par contre, il est bien vu qu'un chrétien se fasse musulman (15 000 Coptes passent à l'islam chaque année). Les enfants, devant suivre la religion du père, deviennent obligatoirement musulmans sans l'avoir souhaité. En fait, dans tous les pays arabes, et en Israël aussi d'ailleurs, on naît, se marie, hérite, divorce et meurt dans une incontournable infrastructure confessionnelle. L'état-civil officiel ne fait qu'enregistrer les indications qui sont fournies par les autorités religieuses.. Difficile à admettre dans nos sociétés de droit, cette jurisprudence sacralisée est imposée sans discontinuité depuis plus d'un millénaire ; en 2011, le fait de vouloir la faire évoluer risque de vous faire condamner pour crime d'apostasie. Le conservatisme est tel que, même si des gouvernements démocratiques étaient élus dans les conditions les plus satisfaisantes, à moins d'imposer une exégèse moderne des textes sacralisés, ils ne réussiraient pas à imposer le concept universel des droits de l'homme et de la femme.

B) La protection des chrétiens grâce aux « Capitulations »

Cette chape de plomb qui pesait sur les communautés chrétiennes de l'Empire ottoman fut en partie allégée par les bonnes relations franco-ottomanes.

François 1er, dans sa lutte contre Charles Quint, résolut de s'allier à l'ennemi de la chrétienté, le Sultan ottoman ; de part et d'autre, les avantages n'étaient pas négligeables et ces Capitulations (du latin « Capitulationes » ou chapitre de traité bilatéral) ratifiées en 1535 et constamment renouvelées par tous les régimes politiques français en 1581, 1597, 1604, 1608, 1673, 1740, 1878, accordèrent à la France un pouvoir de protection des Chrétiens occidentaux, puis par extension, celle des Chrétiens orientaux sur tout le territoire ottoman.

Cette concession créa donc pour la France une situation privilégiée dans les domaines politique et économique. Un des plus impérieux devoirs rappelés à chaque ambassadeur nommé à Istanbul, dans les instructions de son départ, était précisément la sauvegarde des minorités chrétiennes dans l'empire ottoman et, lorsqu'il le fallait, il devait reprendre les négociations pour le renouvellement constant de ces Capitulations.. C'est qu'en sus des facilités commerciales, le traité concédait à la France « la protection de la religion catholique dans les Etats du Grand Seigneur ». La mise en place d'une ambassade dans la capitale et de consulats dans les principales villes permit aux représentants de la France de connaître les communautés chrétiennes locales. Le Gouvernement français put faire venir dans les consulats régionaux des chapelains qui s'occuperont, discrètement, des chrétiens ottomans, En 1740, Louis XV obtint le privilège de la protection des chrétiens ottomans qui travaillaient avec des sociétés françaises ; en 1814, Napoléon se vit accorder le statut de nation la plus favorisée au bénéfice de la France ; en 1901, le renouvellement de ces Capitulations, confirmé par l'accord de Constantinople ( 1913), stipulait encore que « les congrégations religieuses, françaises ou non, se voyaient confirmer un certain nombre d'immunités locales et douanières ».

Les Capucins vont s'installer à Alep en 1623, chargés de l'apostolat auprès des Orientaux, puis de 1638 à 1708, à Bagdad, en 1636 à Mossoul où leur hospice se maintiendra ouvert jusqu'en 1724, à Damas en 1637. En 1721, à Bagdad, les Carmes ouvrent une école et un hospice destinés aux 1 200 chrétiens qui y résident. En 1867, ils gèreront une école de filles et une école de garçons encadrées par des religieuses et deux pères français. Les Dominicains italiens se rendront à Mossoul en 1749 et y resteront jusqu'en 1856. Vont leur succéder des Dominicains français, bénéficiant de la création d'un consulat français. Ils y fondent une imprimerie, un séminaire syro-chaldéen (1878), qui deviendra un centre de diffusion de la langue française. En 1880, les Sœurs de la Présentation de Tours assureront l'intendance de cet Etablissement, ainsi que la direction d'une école de filles, d'un orphelinat et d'un dispensaire. Les Franciscains, présents à Jérusalem depuis le XIIIe siècle, s'installent à Alep en 1571.En 1625, les Jésuites s'installent à Alep et, en 1628, ouvrent une école. En 1812, ils s'occuperont du séminaire melkite de Aïn Traz, fonderont des écoles à Beyrouth, Zahlé et aussi à Damas. L'école de Ghazir (Liban), fondée en 1846, devient séminaire en 1863, qui se transformera, en 1881 à Beyrouth, en Université Saint-Joseph, qui joue encore un rôle considérable aujourd'hui dans ce pays. Les Lazaristes remplaceront les Jésuites au collège libanais d'Antoura..

Cette « latinisation », poursuivie bien sûr en arabe, va dynamiser les chrétiens orientaux ; les missionnaires européens formeront une élite intellectuelle dont les héritiers seront partie prenante dans la Renaissance arabe (« Nahda ») du XIXe siècle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, environ 500 jeunes chrétiens du Proche-Orient furent envoyés à Rome. Cette occidentalisation des cadres orientaux s'accompagna d'une promotion féminine exceptionnelle. Avant l'arrivée des missionnaires, les femmes ne sortaient pas de chez elles. Elles sont alors prises en charge dans des confréries qui leur feront lire des livres de spiritualité, leur enseigneront la couture, des travaux manuels et un sens de la responsabilité tout à fait nouveau. D'autre part, les missionnaires étaient souvent médecins ; les soins dispensés dans le cadre de la communauté rendront les chrétiens plus résistants aux épidémies ; la démographie va changer et les chrétiens auront plus d'enfants qui vivront après les maladies de la petite enfance que les musulmans.

C) Les chrétiens actifs aux XIXe et XXe siècles

Le terme de « Nahda » symbolise l'esprit de réforme dans les domaines culturel, voire religieux, politique des sociétés du Proche-Orient. Les sujets arabophones du Sultan aspirent à une plus grande autonomie. L'influence de la philosophie des Lumières et des acquis de la Révolution française va s'exercer à Istanbul auprès des sultans qui entreprirent de réformer les structures de l'Etat. Mohamed II (1808-39) modernise la fonction publique ; Abdelmajid Ier promulgue le Hatti Charif du 3 novembre 1839 et le Hatti Homayoun du 18 février 1856, lois organiques qui établissent l'égalité des communautés non-musulmanes et musulmanes, et des élections parlementaires. En 1865, les « Nouveaux Ottomans » adoptent les principes de « liberté, égalité, fraternité » dans un contexte coranique. La fulgurante apparition en Egypte de Bonaparte ouvrira auprès de Mohammed Ali et de ses successeurs le désir de collaborer avec la France ; ils accueillent des coopérants français et envoient les cadres se former en France dès 1826 De leur côté, les Libanais revendiquent l'autonomie avec le soutien de la France et ils l'obtiennent en 1862.. En même temps, ils vont jouer un rôle important dans les revendications nationalistes et linguistiques prônant l'utilisation de l'arabe. En juin 1913, un comité de 8 membres, dont 6 Libanais, anime le premier Congrès Arabe à Paris consacré à l'indépendance.

La première guerre mondiale entraînera la chute de l'Empire ottoman. Sous le régime des mandats jusqu'en 1946, les communautés chrétiennes bénéficient de leurs infrastructures scolaires, caritatives, hospitalières et voient leur niveau de vie amélioré ; leurs notables participent à l'administration locale, connaissant les langues des mandataires. La création d'Israël entraîne des coups d'Etat militaires. Mais des partis laïques opposés au nassérisme comme le Baath ou le Parti populaire syrien s'ouvriront aux minoritaires. A partir des années 1970, l'échec des pays arabes dans leur lutte contre Israël, va renforcer les partis religieux, Frères Musulmans et groupes salafistes opposés à une cogestion avec des non-musulmans. Les dirigeants de l'Egypte et de l'Irak se rapprocheront des islamistes, tandis que ceux de Syrie ou de Palestine conserveront leurs cadres chrétiens.

En Egypte, la Constitution proclame l'égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction de langue, race ou religion.. Depuis 1952, les chrétiens sont éliminés de la fonction publique alors qu'en 1910, ils détenaient 45 % des postes. Depuis 1975, des églises sont brûlées dans toute l'Egypte, les paysans coptes se voient chassés de leurs terres. Des massacres ont eu lieu en 2011 dans la capitale, commis par l'armée qui voulait mettre fin à une protestation pacifique.


L'Arabie Saoudite compte un million de chrétiens, arabes ou asiatiques. Il leur est interdit de construire une église ou de se rassembler pour le culte. Plusieurs « prêtres ouvriers » philippins ont été expulsés du pays. Par contre, les Etats du Golfe assurent la liberté de culte aux chrétiens arabes comme le royaume de Bahreïn,. Le Sultanat d'Oman, les Emirats Arabes Unis, qui ont offert, comme le Koweït et le Qatar, des terrains pour construire les églises.

En Irak, des postes de direction dans la fonction publique échurent aux chrétiens lors de la prise de pouvoir par les Baathistes et sous. le régime de Saddam Hussein. La chute de ce régime a entraîné des attentats nombreux contre les églises. Les Chrétiens ne représentent plus que 3% de la population. Clandestins au Liban, en Jordanie, ou en Turquie, ils cherchent à gagner l'Europe, les Etats-Unis ou l'Australie. Beaucoup ont gagné le Kurdistan autonome où des députés et des ministres chrétiens participent au gouvernement.

En Jordanie, le régime royal s'appuie sur les tribus bédouines dont certaines sont chrétiennes. Néanmoins, la montée en puissance des Frères Musulmans, la fragilité géopolitique de la Jordanie, liée par traité avec Israël, risquent de peser dramatiquement sur le maintien de ces privilèges.

Au Liban, la guerre atrocement inutile de 17 ans avait réduit le Liban au rôle d'Etat associé à la Syrie. Les grands leaders chrétiens ont disparu, et, comme l'avait rappelé le Patriarche maronite devant les évêques de France en septembre 2011, les chrétiens doivent, pour subsister, maintenir un équilibre entre leurs compatriotes chiites prosyriens et sunnites prosaoudiens.

En Palestine, 2% de chrétiens sur 3,2 millions d'habitants tentent de survivre. Des villes, comme Bethléem, ont perdu leur majorité chrétienne. La volonté israélienne de « désarabiser » Jérusalem fait paraître l'exil comme seule solution. Sans eux le berceau du Christianisme serit réduit à l'accueil de quelques pèlerins étrangers et de dizaines de milliers de touristes indifférents ?

La Syrie, bouleversée par l'insurrection et la répression, risque de sombrer dans une guerre civile où les minorités, confessionnelles ou ethniques, seront décimées. 3 patriarches résident toujours à Damas, melkite, syriaque et grec-orthodoxe et le pays est couvert de vestiges chrétiens. La situation tend à ressembler à celle de l'Irak.

En Iran, 1990, la fermeture des les librairies chrétiennes, la campagne d'intimidation des chiites convertis au Christianisme, l'interdiction d'imprimer tout livre chrétien en persan, les assassinats de pasteurs anglicans, font craindre le pire à l'ensemble des chrétiens du pays.

La Turquie n'est pas devenue laïque avec Atatürk. Il s'agissait d'une politique de « turquisation », c'est-à-dire « d'islamisation ». Les chrétiens doivent suivre les cours d'instruction religieuse musulmane et n'ont le droit, ni d'ouvrir des écoles ou des dispensaires, ni de nouveaux lieux de culte. La capitale, Ankara, n'a aucune église (elles ont toutes été brûlées en 1923). En 1900, un habitant sur quatre était chrétien. En 1981, 90 000 chrétiens sur 50 millions d'habitants. Aujourd'hui, quelques centaines auxquelles il faut ajouter les réfugiés irakiens en attente de visa.

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Il était nécessaire de rappeler le rôle qu'ont assumé les Chrétiens dans l'évolution ancienne et récente de leur région. Les espoirs qu'ont fait naître les mouvements du Printemps arabe s'estompent en Egypte et ailleurs pour tous les citoyens. La société musulmane soumise aux contraintes du statut personnel, devra faire un immense effort pour le transformer en code sécularisé établissant l'égalité de tous devant la Loi.

Christian Lochon


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