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-30-4-2013-Syrie: Quatre Religieuses Trappistines Décident De S'installer En Syrie, À La Frontière Avec Le Liban
-30-4-2013-Syrie: Quatre Religieuses Trappistines Décident De S'installer En Syrie, À La Frontière Avec Le Liban
Quatre religieuses trappistines ont, il y a huit ans, fondé unn monastère bénédictin en Syrie, sur les champs qui s'étendent à la frontière avec le Liban. Bien que la zone dans laquelle elles résident et travaillent est relativement plus tranquille que le reste du pays, il y a malgré tout des militaires qui défendent la population des rebelles. Le climat est cependant très tendu. Surtout après que les extrémistes islamiques de Jabat Al Nusra ont séquestré en février dernier non seulement deux prêtres (un catholique arménien et un autre Grec orthodoxe) sur la route qui conduit d'Alep à Damas, mais aussi deux évêques de la "capitale du nord" ; Mgr Gregorios Yohanna orthodoxe syrien et Mgr Ibrahim Boutros Yazigi, évêque grec orthodoxe. (...) La communauté chrétienne de Syrie vit un moment de grande douleur, comme le raconte l'une des religieuses qui vit là depuis 2005.
Des lieux moins dangereux existent en Syrie pour fonder un monastère. Pourquoi avez-vous choisi précisément celui-ci ?
Notre Ordre a une relation très spéciale avec la Terre, parce que le travail manuel, spécialement agricole est central dans notre vie. Ici, nous vivons séparées du pays, dans un petit monastère immergé sur le champ.
Mais la Syrie n'est pas sans doute le lieu unique du monde où il y a un champ ?Nous avons voulu entreprendre cette "aventure" pour suivre l'exemple de nos Frères du monastère de Tibhirine, en Algérie que, pour rester à côté de la population - en grande partie musulmane - avec qui nous avons établi un lien profond. Ils avaient décidé de ne pas abandonner le monastère malgré les menaces des terroristes musulmans, qui finalement les ont assassinés.
Avez-vous aussi un lien avec la population de la zone ? Oui, cela est propre à notre Ordre d'essayer d'établir, avec les personnes qui habitent dans la zone où s'est implanté le monastère, de faire fructifier une relation, une collaboration et un dialogue.
Avez-vous choisi volontairement de vivre dans des lieux où les chrétiens sont une minorité ?
Exactement. Ici la population est en très grande majorité musulmane chiite, mais il y a aussi des sunnites et alaouites. Nous sommes géographiquement à un carrefour.
Comment faites-vous pour entrer dans ce dialogue ?
Nous prenons l'exemple que nous donne notre Ordre : en fondant un monastère, en vivant la vie trappiste et en établissant des relations d'amitié avec les personnes que nous connaissons et avec celles avec qui nous vivons.
Comment la population locale voit votre "mission" ? En réalité, le grand problème surgit en ce moment. Jusqu'à il y a deux ans, les membres de religions différentes étaient habitués à vivre ensemble durant des siècles pacifiquement dans une amitié, un voisinage et une collaboration, sans qu'il y ait trop de problèmes et que l'on fasse pas des problèmes en cherchant ou regardant qui est musulman ou chrétien.
De quelle manière les choses ont-elles changé maintenant ?
Pendant les deux dernières années les rebelles ont mis insinueusement pour la première fois dans le coeur de ces gens un sentiment d'hostilité envers les groupes religieux ou ethniques différents du leur. Et c'est ainsi, que les choses se sont précipitées. Les gens « normaux » avec qui nous vivons, maintenant ont commencé à se regarder avec soupçon, alors que jusqu'à il y a peu de temps encore, ils vivaient totalement en bonne intelligence.
La région dans laquelle vous vivez est toujours aussi tranquille... Mais si les choses continuent à se précipiter: qu'est-ce vous ferez ?
Nous sommes simplement ici, ouvertes et disponibles comme dit notre Règle. Il faudra voir ce qui arrive. Ce sont des choses que l'on ne peut pas prévoir. Néanmoins, nous essayerons de rester à côté de la population qui nous remercie de ne pas être parties d'ici.
Pour en savoir davantage, merci de vous reporter aux publiés dans « Traces » (huellas) sur : "Guerre et destin" en octobre 2012 et " Les religieuses de Syrie », en Juin 2011
Traduction du magazine « Huellas » par le Père Patrice Sabater Pardo
Parution du magazine - Avril 2013
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