Malgré les combats, les explosions et l'enlèvement des nonnes, les cloches continuent de sonner à Maaloula.
C'est le seul symbole subsistant de paix dans la petite ville. Au début de décembre, Maaloula a été à nouveau occupée par les islamistes et les rebelles du groupe Jabhat al-Nosra. Malgré les promesses de ne pas nuire aux civils et de conserver les lieux saints, les islamistes ont pris en otage 12 religieuses, qu'ils continuent de retenir dans la ville voisine de Yabroud.
Il y a quelques jours, le journal libanais Al-Akhbar a rapporté que des croix anciennes, des objets religieux et des statues originaires de Maaloula ont été mis en vente sur Internet. Des intermédiaires qui agissent au nom des militants de Jabhat al-Nosra sont à la recherche d'acheteurs aisés, intéressés par ces reliques. Les pillages d'objets religieux depuis les églises chrétiennes se poursuivent en Syrie depuis 3 ans. Les grands musées du monde ont constitué une « liste rouge » des objets syriens qui pourraient apparaître sur le marché de l'art mondial.
« Tous les objets transportables sont soumis à certains risques », explique Sheila Canby, directrice des expositions de l'art islamique au Metropolitan Museum of Art. « Et surtout de petits objets, notamment des décorations en verre et en émail ».
L'UNESCO a été mise au courant des pillages qui ont lieu à Maaloula et l'ancienne ville de Palmyre. En outre, des pillages se produisent dans des dizaines de musées syriens. En septembre le secrétaire général de l'UNESCO Irina Irina Bokova a discuté de cette question avec Lakhdar Brahimi, l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie. Bokova a souligné que le monde doit prendre des mesures efficaces pour sauver le patrimoine syrien avant qu'il ne soit trop tard.
« Il n'est pas question de choisir entre régler la crise humanitaire ou défendre le patrimoine syrien », a indiqué Bokova. « Ce n'est pas une question de choix. La protection du patrimoine historique permettra d'éviter une catastrophe humanitaire en Syrie. »
Alors que les hauts fonctionnaires de l'ONU et les ministres de la culture discutent de la situation alarmante en Syrie, des icônes d'une valeur inestimable, des statues et des croix anciennes sont sorties de Maaloula. Les monastères de la Sainte-Thècle et de Saints Serge et Bacchus sont constamment bombardés. L'intégralité des dommages causés au patrimoine chrétien en Syrie pourra être estimée une fois que les tirs dans la région cesseront. T