Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 28 avril 2016

Raï appelle au retour « obligatoire et digne » des déplacés syriens dans leur pays - L'Orient-Le Jour

Raï appelle au retour « obligatoire et digne » des déplacés syriens dans leur pays - L'Orient-Le Jour

Raï appelle au retour « obligatoire et digne » des déplacés syriens dans leur pays

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a une fois de plus invité, hier, la communauté internationale à œuvrer pour le retour obligatoire et dans la dignité de tous les déplacés et réfugiés dans leur pays.
Mgr Raï s'exprimait lors de la messe qu'il célébrait en l'église Notre-Dame du Liban, à Bruxelles, où il s'est rendu hier matin pour une visite de trois jours, sur invitation du Parlement européen. Il avait entamé un peu plus tôt son séjour en se rendant auprès du roi Philippe de Belgique avec lequel il a passé en revue les développements dans la région ainsi que la situation de la diaspora libanaise en Belgique.
« Face aux guerres qui ont cours, il faut trouver des solutions pacifiques pour instaurer une paix globale et assurer le retour obligatoire et dans la dignité de tous les déplacés et réfugiés vers leur pays et leurs biens », a clamé Mgr Raï dans son homélie. Il a plus particulièrement évoqué la question des réfugiés syriens au Liban et son impact aux niveaux politique, économique et sécuritaire, exhortant par ailleurs les responsables libanais à accélérer l'échéance présidentielle « pour que les institutions se redressent et que le Liban retrouve son rôle pionnier dans le monde ». Après la messe, il s'est réuni dans le salon de l'église avec des membres de la diaspora, qui lui ont offert une statue de la Vierge en cristal.
Aujourd'hui, le patriarche se rendra au Parlement européen où il rencontrera plusieurs députés, avant de se réunir avec son président Martin Schulz. Il est également attendu que Mgr Raï y tienne une conférence sur la situation des chrétiens en Orient, avant d'être l'hôte de l'ambassadeur du Liban à Bruxelles, Rami Mortada, pour un déjeuner organisé en son honneur.
Avant d'embarquer pour la Belgique, Mgr Raï s'était prêté à l'aéroport de Beyrouth à des questions de journalistes autour des derniers développements sur la scène interne.
Au sujet de la décision du président du Parlement, Nabih Berry, de remettre la loi électorale au goût du jour, le patriarche maronite a affirmé que « si la volonté d'œuvrer en vue d'une nouvelle loi électorale n'existe pas, celle-ci ne pourra jamais voir le jour, alors que lorsque la volonté est là, on parvient à ce que l'on veut ». Et de s'exclamer : « Cela fait 8 ans qu'on débat de ce sujet ! »
Enfin, sur un mémorandum que le patriarche aurait adressé au président François Hollande lors de sa récente visite au Liban et dans lequel il aurait proposé l'élection pour une période de deux ans du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, Mgr Raï a déclaré que ce n'est pas lui mais l'ancien président du Parlement, Hussein Husseini, qui avait suggéré une telle solution. Et de préciser que la question est en dehors de sa compétence et de son action puisqu'« elle nécessite un amendement constitutionnel qui est du ressort du Parlement ».


JTK

lundi 25 avril 2016

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 25-04-2016



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 25 avril 2016 

ASIE/TURQUIE - Vers une rencontre entre le Patriarche oecuménique de Constantinople et le Président turc à propos de l'Institut théologique d'Halki

Istanbul (Agence Fides) – Le Patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomé I°, se prépare à demander un rendez-vous au Président turc, Tayyip Erdogan, afin de discuter du statut du Patriarcat et surtout pour avoir des explications concernant les récents épisodes qui semblent contredire et annihiler les précédentes dispositions législatives concernant la restitution aux communautés religieuses minoritaires de biens qui leur avaient été illégitimement expropriés par le passé par les autorités turques. Au cours d'une récente conférence de presse convoquée au siège du Patriarcat, Bartholomé I° a relevé que les relations entre les autorités turques et les minorités religieuses connaissent à nouveau actuellement un moment critique et il a soulevé encore une fois la question de l'Institut théologique patriarcal d'Halki, qui, depuis 45 ans, se voit interdire toute activité de formation théologique. Les nombreuses annonces ayant circulé au cours de ces dernières années, y compris de la part de représentants turcs à propos de la possible et imminente réouverture de l'institution académique patriarcale, n'ont pour l'heure par été suivies d'effet. Selon des sources locales consultées par l'Agence Fides, Bartholomé I° a annoncé l'envoi d'une lettre au Président turc lui demandant un rendez-vous, si possible d'ici la fin mai, de manière à pouvoir parler directement avec lui de la question de l'Institut d'Halki et plus généralement des problèmes des minorités religieuses en Turquie
Ces derniers temps – a souligné au cours de la conférence de presse Laki Vingas, ancien membre du Conseil pour les fondations religieuses, « ont été ouverts des procès visant à l'annulation des titres de propriété et cette situation nous préoccupe ». Ce qui inquiète est surtout l'opération menée par les institutions de l'Etat turc qui ont récemment ouvert un procès contre le Patriarcat oecuménique de Constantinople pour annuler les actes juridiques par lesquels des terrains étaient revenus en possession du siège patriarcal orthodoxe dans le respect des lois disposant la restitution aux communautés religieuses minoritaires des biens leur ayant été séquestrés par le passé par les autorités turques (voir Fides 21/04/2016). Le procès entamé par les institutions d'Ankara vise à exproprier de nouveau le Patriarcat œcuménique d'un terrain de 40 ha environ sis à Goksu et d'un autre, situé dans la zone d'Umit Tepesi, lequel avait été assigné au cours de ces quatre dernières années à l'Institut de théologie orthodoxe d'Halki. L'administration des forêts a entamé la procédure judiciaire afin de demander à ce que ces biens immobiliers retournent à la disposition du Trésor. L'initiative judiciaire constitue le énième cas de vexation juridique et administrative des institutions turques à l'encontre du Patriarcat oecuménique de Constantinople. (GV) (Agence Fides 25/04/2016

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 22-04-2016



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 22 avril 2016


ASIE/SYRIE - Message des Patriarches orthodoxes d'Antioche trois ans après l'enlèvement des deux Métropolites d'Alep
Alep (Agence Fides) – Trois ans après la disparition des deux Métropolites d'Alep – Gregorios Yohana Ibrahim, syro orthodoxe, et Boulos Yazigi, grec orthodoxe – le Patriarche syro orthodoxe d'Antioche, Ignace Ephrem II, et le Patriarche grec orthodoxe d'Antioche, Yohanna X, rappellent l'affaire des deux confrères dans l'épiscopat enlevés dans les environs d'Alep le 22 avril 2013 dans un long et intense message adressé à leurs « bien-aimés fils spirituels », aux syriens et à tous les hommes qui documente de manière éloquente le regard porté sur les convulsions du Proche-Orient par les chefs des Eglises chrétiennes d'Orient.
Le cas des deux Métropolites enlevés – peut-on lire dans le message parvenu à l'Agence Fides – représente « une image en miniature de la grande souffrance humaine causée par le terrorisme », faite de « massacres, enlèvements, déportations ». Mais si l'intention de l'enlèvement était de répandre la terreur parmi les baptisés, les deux Patriarches avertissent que l'opération a échoué : « Nous chrétiens – peut-on lire dans le document – sommes les descendants de ceux qui, voici deux mille ans, ont porté le nom du Christ sur cette terre (…). Nous ne sommes pas grands et nous n'avons pas l'appui des « Grands » mais « nous conservons notre héritage d'antiochiens orientaux, en passant au travers des difficultés et des tribulations ». « Sur ce chemin difficile – remarquent les deux Patriarches – nous n'avons épargné aucun effort mais notre grande espérance repose seulement en Dieu ».
Les paroles des deux Patriarches évacuent toutes les manœuvres de ceux qui visent à instrumentaliser en clef anti-islamique les souffrances des chrétiens du Proche-Orient. « Nous continuerons à vivre dans cet Orient, à sonner nos cloches, à construire nos églises, à élever nos croix et les bras tendus vers ces croix seront unis à ceux de nos frères musulmans » peut-on lire dans le long texte patriarcal, où il est réaffirmé que les disciples de l'islam « souffrent comme nous des coups amers portés par le terrorisme aveugle Takfîr », qualifié de « damné intrus » dans les relations, passées et présentes, entre chrétiens et musulmans. Le martyre des chrétiens d'Orient est lu à la lumière du salut promis par le Christ : « Malgré l'horreur de la situation et sa gravité – écrivent les Patriarches – nous versons tout cela sur le chemin du Golgotha de notre Seigneur Jésus Christ. Nous vainquons toutes les ténèbres de ce temps par la lumi ère des yeux de la Vierge, vénérée par les chrétiens et les musulmans, que nous implorons afin que retournent à nous toutes les personnes enlevées, nos frères Evêques d'Alep ainsi que les prêtres enlevés ».
Dans le document, les deux Patriarches se livrent également à des considérations concernant la manière dont les faits relatifs aux chrétiens du Proche-Orient sont relatés notamment dans le cadre du débat médiatique global. « Nous n'étions pas une minorité et nous ne le serons jamais ». A ceux qui « ont la passion des minorités » et à ceux qui « ouvrent actuellement grandes leurs portes » pour recevoir les réfugiés syriens, les deux Patriarches répètent qu'il serait mieux de rechercher une solution aux conflits et ce faisant de faire en sorte que les personnes soient préservées également des périls mortels des traversées en mer.
« Nous apprécions tous les efforts humanitaires des gouvernements et organisations. Toutefois – insistent les deux Patriarches – nous devons le dire clairement : nous ne pouvons être protégés en facilitant la migration des réfugiés et nous ne faisons pas de demandes de protection. Nous recherchons seulement la paix », une paix qui « ne se fonde pas sur les concepts de minorités et de majorités mais sur la coexistence, la citoyenneté et le discours religieux non fanatique », une paix qui, certes, ne peut arriver seulement en appliquant depuis l'étranger « des blocus économiques et des sanctions économiques qui ne font de mal qu'aux enfants sans abri et aux pauvres gens, c'est-à-dire aux personnes qui sont devenues la main-d'œuvre à bas coût du marché des armes, utilisée selon les intérêts des pays ».
En revenant au cas des Métropolites enlevés dans la partie finale du document, les deux Patriarches remercient la communauté internationale pour les nombreuses expressions publiques de solidarité reçues mais invitent tout un chacun, à commencer par les « pays preneurs de décisions », à remplacer « des déclarations de condamnation et des promesses » par des initiatives concrètes prouvant dans les faits leurs bonnes intentions. Alors que les Eglises d'Orient suivant le calendrier julien s'apprêtent à célébrer Pâques, les deux Patriarches invitent tous leurs frères dans la foi à regarder aussi leurs propres souffrances à la lumière du Christ ressuscité, le seul capable de « conforter le cœur de nos enfants et d'établir la paix sur la terre de la paix, celle de l'Orient – peut-on lire dans le communiqué – aujourd'hui ensanglantée mais qui ressuscitera sans doute. Nous sommes les enfants de la Résurrection et de la Lumière ». (GV) (Age nce Fides 22/04/2016)

mardi 19 avril 2016

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 19-04-2016

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 19 avril 2016 14:12:41 UTC+3


ASIE/LIBAN - Manifestation faisant mémoire des deux Métropolites d'Alep enlevés voici trois ans

Beyrouth (Agence Fides) – Au cours de la journée d'aujourd'hui, 19 avril, des militants d'associations et d'organisations libanaises se retrouvent au siège de la municipalité de Sin el Fil, faubourg de l'est de Beyrouth, afin de faire mémoire de l'enlèvement des deux Métropolites d'Alep - Gregorios Yohanna Ibrahim, syro-orthodoxe, et Boulos Yazigi, grec orthodoxe – dont aucune nouvelle certaine n'est parvenue depuis leur enlèvement, intervenu le 22 avril 2013.
La rencontre, organisée par des formations liées à l'Eglise syro-orthodoxe et à l'Eglise grecque orthodoxe trois ans après l'enlèvement, vise à empêcher que l'oubli ne tombe sur l'histoire des deux Métropolites et à réactiver les canaux et les initiatives visant à rompre l'absence totale d'informations autour de leur sort. La réunion intitulée « Nous n'oublions pas », prévoit notamment la présence du Président de la Ligue syriaque du Liban, Abib Afram, organisme qui représente 60.000 chrétiens syriaques, ainsi que les interventions de différents orateurs tels que l'ancien Ministre sunnite Faisal Karami, Ali Fayyad Hezbollah, membre du Hezbollah et le député orthodoxe Marwan Abu Fadel.
Les deux Métropolites d'Alep ont été enlevés dans la zone comprise entre la ville syrienne et la frontière turque. Depuis lors, aucun groupe n'a revendiqué leur enlèvement. Autour de ce cas, ont filtré à plusieurs reprises des rumeurs et annonces de nouveauté qui se sont révélées par la suite peu fondées. Six mois après l'enlèvement (voir Fides 30/10/2013), le Chef de la Sécurité générale libanaise, le GCA Abbas Ibrahim, avait affirmé que le lieu où étaient détenus les deux Métropolites enlevés avait été identifié et qu'avaient commencé « des contacts indirects » avec les ravisseurs pour obtenir leur libération. Ces révélations n'ont cependant pas été suivies de faits concrets. (GV) (Agence Fides 19/04/2016

lundi 18 avril 2016

Une délégation menée par Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, en Irak

Une délégation menée par Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, est arrivée dimanche 17 avril en Irak.



Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, est arrivé en Irak, dimanche 17 avril.
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, est arrivé en Irak, dimanche 17 avril. / Clément MAHOUDEAU/CIRIC/
« Nous sommes venus vous dire que les paroisses françaises prient pour vous tous les dimanches. Nous savons que nous ne mesurons pas tout ce que vous avez souffert. Mais nous voulons aussi vous souhaiter de traverser ces épreuves dans la foi. Et en particulier aux plus jeunes, d’avoir le courage de voir l’avenir s’éclaircir bientôt ».
En quelques mots, à la fin de la messe célébrée dimanche 17 avril soir à la cathédrale chaldéenne du Sacré-Cœur à Kirkouk, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France a résumé le sens de cette visite de quelques jours en Irak.
Accompagné de Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, dont le diocèse accueille une importante communauté chaldéenne à Sarcelles et Arnouville (Val-d’Oise), Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la CEF, et Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’œuvre d’Orient, Mgr Pontier est venu marquer le soutien « humain et matériel » de l’Église de France aux réfugiés irakiens.

Étudiants réfugiés à Kirkouk

Dans la soirée, ils ont rendu visite aux 400 étudiants chassés par Daech de leurs villes ou villages de différentes provinces d’Irak – Anbar, Sinjar, plaine de Ninive… – et accueillis par le diocèse de Kirkouk pour y poursuivre leur cursus. Un projet soutenu cette année par l’Église de France, comme en ont décidé les évêques lors de leur Assemblée plénière d’automne.
Accueilli par des chants et des youyous chez les étudiantes – garçons et filles logent séparément dans des maisons louées par l’Église dans un même quartier de Kirkouk – Mgr Pontier a dit combien il avait été « convaincu » par la proposition de Mgr Yousif Thomas Mirkis, archevêque de Kirkouk, relayée par l’œuvre d’Orient, d’aider ces jeunes chrétiens, yézidis ou musulmans à achever leurs études.
« L’idée nous a tout de suite semblé comme la plus intelligente et la plus porteuse d’avenir », a-t-il fait valoir, devant une table chargée de pâtisseries orientales et devant une foule de jeunes filles qui avaient bousculé la révision de leurs examens pour accueillir les évêques.

Loin de leurs familles

« Tous les chrétiens du Val-d’Oise sont enthousiasmés par ce projet qui nous permet d’être plus proches de vous », a appuyé Mgr Lalanne. Remerciant pour l’aide déjà apportée, une jeune yézidie a dit son souhait de voir d’autres jeunes soutenus de la même façon. « Aujourd’hui, nous avons limité notre accueil à 400 étudiants, mais si on ouvre encore les portes, nous pourrons facilement monter à 600 », reconnaît Mgr Yousif Thomas Mirkis.
« Ici, yézidis, musulmans, chrétiens vivent ensemble, formant un “petit Irak” », a expliqué l’archevêque de Kirkouk, qui voit un triple intérêt dans cette opération : « faire confiance à la nouvelle génération qui n’a connu que la guerre depuis 2003 »« donner un témoignage chrétien désintéressé », et enfin revivifier« le sens national irakien ».
Devant les évêques, les étudiants ont expliqué comment ils ont organisé cette nouvelle vie dans ces sortes de « résidences étudiantes » exceptionnelles en Irak, mais loin de leurs familles.
Ces dernières, totalement démunies, sont réfugiées pour la plupart au Kurdistan irakien, certaines vivant encore sous des tentes. La plupart n’ont pu s’inscrire dans les universités du Kurdistan, soit parce qu’ils ne parlent pas kurde mais seulement arabe (langue officielle de l’Irak), soit par manque de places. D’où la généreuse proposition de Mgr Mirkis de les loger, de les nourrir et de les prendre en charge à Kirkouk. En raison de son coût (8 dollars par jour et par étudiant), l’opération nécessite l’aide d’autres Églises dans le monde.
Anne-Bénédicte Hoffner, à Kirkouk (Irak)

lhttp://www.la-croix.com/Religion/France/Accueil-des-minorites-religieuses-d-Irak-les-promesses-de-la-France-en-suspens-2016-04-17-1200754011

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 18-04-2016

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 18 avril 2016 09:13:54 UTC+

ASIE/IRAQ - Convocation de la I° Assemblée des Evêques et prêtres chaldéens présents en Irak de la part du Patriarche de Babylone des Chaldéens

Bagdad (Agence Fides) – Du 20 au 22 juin prochain se tiendra la I° Assemblée de l'ensemble des Evêques et des prêtres chaldéens présents en Irak. Convoquée par le Patriarcat de Babylone des Chaldéens, elle réfléchira sur la spiritualité, la théologie et la vocation sacerdotale face aux urgences vécues par les chrétiens du Proche-Orient en cette époque historique tourmentée, et ce notamment à la lumière des nombreuses suggestions faites par le Pape François en ce qui concerne la mission à laquelle sont appelés tous les pasteurs ayant charge d'âmes.
La réunion – indiquent les sources officielles du Patriarcat consultées par l'Agence Fides – se tiendra à Ankawa et les rencontres s'articuleront autour de trois rapports principaux, dont celui dédié au « prêtre à la lumière des écrits et des paroles du Pape François » confié à S.Exc. Mgr Yousif Thomas Mirkis OP, Archevêque chaldéen de Kirkuk. Après le cas du Père Amer Saka, qui a avoué avoir dissipé au Canada les fonds collectés au profit du soutien aux réfugiés provenant du Proche-Orient, les Evêques chaldéens ont, lors de leurs dernières réunions, rappelé l'urgence de trouver des formes adéquates pour assurer la formation continue du clergé et suivre la croissance spirituelle et pastorale des prêtres au sein de tous les Diocèses.
Le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, avait adressé, dès juillet 2013, une lettre aux prêtres chaldéens dans laquelle il prenait acte du fait que la faiblesse dans l'exercice de l'autorité centrale, la vacance de nombreux sièges épiscopaux, le manque de sécurité et l'état d'urgence sociopolitique pérenne en Irak avaient eu « des effets également sur l'identité des prêtres et sur leur spiritualité », créant une « situation qui ne peut perdurer » et doit être affrontée résolument en redécouvrant la source de grâce et le vrai visage de la vocation et de la mission sacerdotale (voir Fides 08/07/2013). Dans cette lettre, le Patriarche avait déjà fait référence aux rappels fréquents du Pape François au fait que le ministère sacerdotal est « une mission et non une profession ou un fond de commerce ». (GV) (Agence Fides 16/04/2016

vendredi 15 avril 2016

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 15-04-2016



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 avril 2016 14:02:18 UTC+3

ASIE/TERRE SAINTE - Déclarations du Patriarche latin de Jérusalem sur le modus operandi de l'Etat d'Israël

Jérusalem (Agence Fides) – Israël « même s'il se proclame Etat laïc et démocratique se comporte actuellement en réalité toujours davantage comme un régime militaire confessionnel juif ». C'est ainsi que le Patriarche de Jérusalem des latins, S.B. Fouad Twal, a qualifié l'actuel modus operandi de l'Etat d'Israël. Les affirmations du Patriarche latin à propos de l'actuelle physionomie de la politique israélienne, ont été prononcées dans le cadre d'une intervention prononcée le 14 avril à Rome à l'Université pontificale de la Sainte Croix, intervention dédiée à la condition actuelle des chrétiens en Terre Sainte.
« C'est la première fois – souligne le Patriarche, dont le texte de l'intervention est parvenu à l'Agence Fides – qu'une minorité chrétienne se trouve à vivre au sein d'un Etat juif avec toutes les conséquences liées au fait d'être une minorité. Et il s'agit du premier cas dans l'histoire où une majorité juive dispose d'un Etat. Mais cette majorité continue à se comporter, et surtout à se défendre, comme si elle était en réalité une minorité, avec la tentation de vivre comme un Etat théocratique, inspiré par la Bible et non pas comme un Etat laïc ».
Le Patriarche souligne que, dans tous les cas, « en Israël aussi, l'Eglise se meut sur un terrain en majorité arabo-palestinien, se trouvant confrontée aux musulmans et aux défis du monde juif qui, s'il représente pour partie le monde de nos racines de foi, de l'autre représente politiquement l'occupant, celui qui détient le pouvoir ». (GV) (Agence Fides 15/04/2016)

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 15-04-2016



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 avril 2016 14:02:18 UTC+

ASIE/IRAQ - Institution d'un comité visant à contrôler les passages de propriété des immeubles appartenant à des chrétiens de la part de l'Eglise chaldéenne

Bagdad (Agence Fides) – Le Patriarcat chaldéen a annoncé la création d'un comité ad hoc chargé de contrôler les ventes et passages de propriété de biens immobiliers – bâtis et non – appartenant à des chrétiens de Bagdad. La confirmation de la création de ce nouvel organisme est arrivée du Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, qui, selon des sources locales consultées par l'Agence Fides, a dénoncé l'appropriation illicite des propriétés des chrétiens comme un phénomène ayant connu une croissance démesurée après l'intervention militaire conduite par les Etats-Unis et leurs alliés en 2003, qui a entraîné la fin du régime de Saddam Hussein. Ce phénomène, rendu possible notamment par la complicité de fonctionnaires corrompus, représente, selon le Patriarche, un facteur supplémentaire de l'affaiblissement de la présence chrétienne sur le territoire irakien.
Dans les déclarations faites aux moyens de communication locaux après avoir rencontré les responsables des programmes de l'ONU pour les réfugiés, le Patriarche de Babylone des Chaldéens a également fait explicitement référence aux milliers de chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive contraints à quitter leurs maisons face à l'avancée des djihadistes du prétendu « Etat islamique », réaffirmant la nécessité que leurs propriétés immobilières soient protégées de toute tentative d'expropriation illégale et abusive, de manière à garantir leur droit à retourner dans leurs villes et dans leurs villages dès l'instant que les zones du nord de l'Irak seront libérées du joug des miliciens djihadistes.
Dès la fin du mois de février (voir Fides 29/02/2016), le Ministre de la Justice irakien, Haider Zamili, avait annoncé de sévères peines administratives contre les fonctionnaires corrompus qui favorisent des escroqueries immobilières au détriment des chrétiens en réalisant de faux enregistrements de passages de propriété auprès des bureaux du cadastre. (GV) (Agence Fides 15/04/2016)

II. Le Liban, modèle de pluralisme à sauvegarder - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

II. Le Liban, modèle de pluralisme à sauvegarder - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour


Il ressort des communications, débats et cinq groupes de travail au cours de la conférence internationale à Rome, organisée par l'Université de Munich et le Groupe de recherche de l'épiscopat allemand sur les relations ecclésiastiques internationales (L'Orient-Le Jour du mardi 12 avril), nombre de perspectives d'action :
1. Initiatives et capacitation : il faudra entreprendre des « initiatives qui créent la différence » (Heiner Bielefeldt, Allemagne), inventorier et propager les actions positives et concevoir des projets (Michel Jalkh, Liban), ce qui exige une nouvelle mentalité, sans repli, ni cloisonnement, ni surtout mentalité de protection (Walid Shomaly, Jérusalem). Il y a en effet un risque majeur de contagion identitaire, de retour au complexe de dhimmitude (Karam Rizk, Liban ; Heiner Bielefeldt, Allemagne) qui a contribué à faire perdurer des tyrannies dans la région, bien au-delà de l'exigence nécessaire de la prudence, au sens d'Aristote, en politique. On reconnaît, dans une perspective d'autocritique, « qu'en tant qu'église, nous avons été souvent taciturnes » (Antonios Aziz Mina, Egypte). On rapporte des expériences positives d'une église vraiment universelle, avec des Coréens, des Philippins... au cœur des Émirats arabes unis où « des églises sont remplies et nous réapprennent la foi » (Paul Hinder, Suisse et Émirats arabes unis).
On cite l'expérience dans les années 1994-1995, avant le Synode pour le Liban, de L'Église de la reconstruction (Cedroc, librairie Orientale, 1995, 250 p.), de l'Église pour notre temps... Il faudra donc repenser « la présence multifonctionnelle des chrétiens » (cardinal Leonardo Sandri, Vatican), en vue d'une « vitalité et dynamique de l'Église » (Mgr Simon Faddoul, Karam Rizk, Liban). De tels efforts impliquent le soutien aux églises des Arabes, gardiennes et protectrices de racines profondes du christianisme.
2. Diplomatie internationale ciblée sur les foyers de tension et opposition à la diplomatie du chantage sécuritaire : la Palestine demeure au cœur du monde arabe et de toutes les carences de la diplomatie internationale la cause originelle du tremblement que vit le Moyen-Orient. Mais la banalisation du génocide et la brutalisation du monde ont atteint une telle généralité que nombre d'intervenants parlent qu'il faut désormais un miracle.
3. Constitutionnalisation des droits et libertés : de nouveaux changements constitutionnels dans plusieurs pays arabes comportent des garanties substantielles aux libertés religieuses et droits fondamentaux, notamment en Égypte, Jordanie, Tunisie, Maroc... Le gouvernement d'Égypte a décidé la réhabilitation des lieux de culte et le Conseil constituant comportait cinq coptes sur un total de 15 membres (Guirgis Saleh, Fadi Sidarus, Égypte). En Jordanie, le Parlement compte neuf parlementaires chrétiens (Rifaat Badr, Jordanie). Les problèmes relatifs aux rapports entre religion et pouvoir politique, embourbés dans des débats dogmatiques éculés, devraient emprunter désormais des approches empiriques qui permettent de dépoussiérer des cogitations répétitives et figées en vue d'une laïcité arabe endogène, parfaitement possible et en conformité avec les traditions constitutionnelles nationales.
4. Promouvoir le patrimoine valoriel du Liban message : ce patrimoine, perturbé et agressé par des occupations hostiles et fraternelles, patrimoine à transmettre à la nouvelle génération, est le garant du message libanais de pluralisme, à l'opposé du judaïsme sioniste qui, en opérant une corrélation entre espace et identité, menace le patrimoine séculaire de pluralisme du tissu arabe.
5. Faire retrouver aux religions leur âme : quel dialogue religieux et culturel pour demain quand le Dieu de la Terre promise devient propriétaire terrien et spéculateur foncier, quand une déchristianisation à fleur de peau en Europe crée une vacuité chez des jeunes avides de sens et happés par des manipulateurs, quand un islam idéologique et déboussolé justifie le génocide, la violence et le massacre? Il en découle l'exigence d'un dialogue pour la paix (David Thomas, Angleterre), « la descente du dialogue au niveau de la société » et la révision des programmes et contenus d'enseignement (Ghassan al-Shami, Liban; Mariano Barbato, Allemagne), et la catharsis d'une «mémoire empoisonnée» (Paul Hinder, Suisse et Émirats arabes unis).

***
Le grand avantage de la conférence à Rome est de poser le problème de la sauvegarde du tissu religieux et culturel pluraliste au Moyen-Orient dans une perspective plus large que celle de la chrétienté orientale. Il y a là un «rôle conjoint des chrétiens en Orient et en Occident» (Georges Tamer, Liban).
Il en découle l'exigence d'une stratégie de confiance, source d'une dynamique agissante, en partant de la conviction « que le christianisme ne finira pas » (Antonios Aziz Mina, Égypte). Le christianisme au fond, «c'est la foi dans la croix et la résurrection» (Georges Tamer, Liban) et Jérusalem, comme à l'origine, peut encore être « la ville des surprises» (Walid Shomaly, Jérusalem).
La conférence dont l'organisation a été assurée par Stephan Stetter et Mitra Moussa Nabo (Université de Munich) est le fruit d'une vision, d'une foi solidaire et d'une volonté d'action aux niveaux régional et international.

Antoine MESSARRA
Membre du Conseil constitutionnel
Titulaire de la chaire Unesco pour l'étude comparée des religions, de la médiation et du dialogue, USJ


JTK

mardi 12 avril 2016

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ? - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ? - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ?

Ouragan d'espoir, d'espérance, d'opportunité et de volonté au Moyen-Orient pour faire face à la « mondialisation de l'indifférence », suivant l'expression du pape François, tout au long de la conférence internationale exceptionnelle de trois jours à Rome, fin février 2016, sur le thème : « Société mondiale et transformations régionales : chrétiens, Églises chrétiennes et religion dans un Moyen-Orient en mutation », conférence organisée par l'Université de Munich et le Groupe de recherche de l'épiscopat allemand sur les relations ecclésiastiques internationales.
Il fallait bien ce rassemblement de grande envergure, avec la participation de plus de 40 personnalités éminentes et opérationnelles de plus de 14 pays arabes et occidentaux (Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Jordanie, Liban, Palestine, Syrie, Allemagne, Angleterre, Argentine, Danemark, États-Unis, Italie, Suisse...) pour appréhender les changements au Moyen-Orient, avec l'engagement de la foi et de la citoyenneté, et surtout un réalisme cru et tragique face au génocide qui s'opère sous des regards devenus accoutumés et souvent aveuglés.
Il ressort de plus de trente communications, débats et cinq groupes de travail nombre de perspectives que nous résumons en trois volets.
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Quelles sont les réalités et les causes au-delà du descriptif ? On insiste dès le départ qu'il faudrait « procurer du matériel, aboutir à des résultats face à des attentes, dans un corps malade, même si un seul membre est directement atteint, car la tragédie influe sur l'avenir de toute la coexistence. » (L'évêque Ludwig Schick, Allemagne). On s'élève contre la propension à la description désengagée : « Je suis sursaturé de description dans une tempête qui ravage l'Orient avec défaut de vision, affrontés que nous sommes et dénudés face à un cerveau malade qui voudrait la décivilisation du monde, avec des églises du monde arabe non préparées à gérer des situations de désastre, situations qui exigent un gigantesque déploiement diplomatique. » (Ghassan el-Chami, Liban).
Au-delà donc d'une région du monde et d'une religion, nous vivons non pas des mutations, mais une rupture, « une civilisation incendiée, des slogans vaseux et des êtres nés pour être engloutis par l'océan. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). Et surtout « la destruction d'un patrimoine avec des victimes qui ne sont pas seulement des chrétiens, dans un monde désengagé et des Nations unies démusclées face à la période la plus sombre de leur histoire. » (Heiner Bielefeldt, Allemagne). C'est l'« échec de tout le droit international. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). Échec aussi du « nationalisme uniformisant », (Herald Suermann, Allemagne), développé durant plus de trois générations dans un monde arabe assoiffé de citoyenneté égalitaire, une et plurielle.
L'exposé introductif du patriarche Béchara el-Raï développe, avec le plus haut niveau de courage et de lucidité, les quatre raisons du bouleversement : la proclamation de l'État d'Israël en 1948 provoquant des hostilités partout et des couvertures à des régimes d'oppression, l'instauration en 1979 de la République islamique chiite en Iran avec des conséquences sur la configuration et les rapports interrégionaux, l'absence de règlement du conflit israélo-palestinien et israélo-arabe en corrélation avec l'aménagement et l'extension de nouvelles colonies, et une idéologie d'exclusion sous le couvert de l'islam et de croyances en manque de repères.

Sursaut chrétien et musulman
C'est le Liban qui constitue un pont et un modèle à sauvegarder. Outre les réalités factuelles du bouleversement, il ne faudrait pas négliger les réalités spirituelles, mentales et culturelles, réalités déplorables et d'autres au contraire fort exaltantes.
On relève un sursaut de la part de chrétiens et de musulmans. Du côté de l'islam, on se penche sur « les racines chrétiennes de l'islam et la dimension humaine du sacré » (Mahmoud Ayoub, Liban). Le 14 mars 2015, en sortant de la mosquée de Deraa, des croyants exultent : « Nous voulons un musulman qui connaisse Dieu », faisant face à des slogans : « Les chrétiens à Beyrouth et les alaouites au cercueil ! » On s'élève contre le « déni de l'histoire et des racines ». (Refaat Badr, Jordanie).
Du côté chrétien, on s'attend à « une renaissance humaniste en Occident, car la fin des chrétiens en Orient est aussi une catastrophe pour l'Occident », (Nikodimos Daoud Sharaf, Irak), car « les chrétiens ne sont pas des individus isolés, mais l'Église du Christ ». (Le patriarche Béchara el-Raï).
Quand plusieurs intervenants parlent d'une « phase nouvelle » dans la région, la question est posée : en quoi justement réside la nouveauté de la démarche ? Au moins dans deux perspectives : la fin de la mentalité de protection ou du complexe de dhimmitude (protégé) et le réengagement chrétien et musulman dans une renaissance arabe fondée sur les libertés. La connivence, et parfois le soutien manifeste d'autrefois à des régimes tyranniques qui prétendaient (et prétendent ?)
protéger les minorités et pratiquaient la diplomatie du chantage à l'égard de grandes impuissances occidentales apeurées, a vécu : « En tant que conscience de cet Orient, nous ne sommes pas des quémandeurs de protection, car c'est la paix et le droit qui sécurisent. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). La notion même de minorité est rejetée quand il s'agit de population enracinée et intégrée dans l'histoire et le tissu social.
Au cours de la conférence, le Liban est toujours cité comme « modèle à sauvegarder, pont entre Orient et Occident ». (Le patriarche Béchara el-Raï). Il y a un islam musulman, pluriel certes, et il y a les munafiqûn (imposteurs), autre appellation musulmane de scribes, de docteurs de la loi et de pharisiens, appellation qui figure plus de vingt fois dans le Coran. D'où l'exigence, de plus en plus impérative dans les recherches et les actions, de ne pas tant intellectualiser des problèmes dogmatiques et de procéder à une dénonciation empirique de la politologie de la religion ou de l'exploitation de la religion dans la mobilisation politicienne à des fins sans rapport avec la religion et la foi. Tout cela implique un « changement dans les idées » (Stephan Stetter, Allemagne) et « la réhabilitation de la confiance » (Amir Jaje, Irak), face certes au « silence de chrétiens d'Occident, surtout quand Maaloula a été démolie ». (L'évêque Pavly, Égypte).
Antoine MESSARRA
Membre du Conseil constitutionnel.
Titulaire de la chaire Unesco pour l'étude comparée des religions, de la médiation et du dialogue, USJ
Prochain article:
II. « Le Liban, modèle de pluralisme à sauvegarder ».


JTK

Le pape appelle à la libération d’un prêtre enlevé au Yémen - La Croix - 10/4/2016

Le pape appelle à la libération d'un prêtre enlevé au Yémen - La Croix
Le pape appelle à la libération d'un prêtre enlevé au Yémen
Après la prière mariale de ce 10 avril, le pape François a demandé « la libération de toutes les personnes séquestrées en zone de conflit armé », citant le cas du P. Tom Uzhunnalil, enlevé au Yémen le 4 mars lors de l'attaque d'un couvent de sœurs de Mère Teresa.
Le pape François réagit souvent à l'actualité à l'occasion de son intervention publique chaque dimanche midi devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre. Mais il est très rare qu'il cite un nom particulier. Ce 10 avril, demandant « la libération de toutes les personnes séquestrées en zone de conflit armé », il a évoqué le cas d'un « prêtre salésien, Tom Uzhunnalil, enlevé à Aden au Yémen le 4 mars dernier ».

Couvent attaqué des Missionnaires de la Charité

Le pape a ainsi attiré l'attention sur le sort de ce prêtre indien de 56 ans qui a été enlevé lors de l'attaque, ce jour-là, d'un couvent tenu par des Missionnaires de la Charité, la congrégation fondée par Mère Teresa de Calcutta, où elles s'occupaient de personnes âgées et handicapées. Le P. Tom était l'aumônier de ce couvent, où il résidait souvent. Il priait à la chapelle au moment de son rapt.
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Le pape avait réagi dès le lendemain de cette attaque par un télégramme de condoléances, dénonçant un « acte de violence insensé et diabolique ». À l'angélus du 6 mars, il avait prié pour les quatre religieuses tuées, déclarant qu'elles étaient aussi des victimes « de la globalisation de l'indifférence. »

Présence chrétienne menacée

Selon l'Aide à l'Église en détresse (AED), citée par Radio Vatican, il y a seulement encore quelques mois, environ 9 000 chrétiens vivaient au Yémen, pour l'essentiel des expatriés, de l'Inde pour la plupart. Les sœurs de Mère Teresa y sont établies depuis 1974. Mais cette présence chrétienne est aujourd'hui menacée dans ce pays de 25 millions d'habitants, comme l'a montré l'attaque du 4 mars qui a fait 16 morts. La ville portuaire d'Aden est devenue le théâtre de fréquentes attaques de l'organisation terroriste islamiste, Daech.
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En demandant publiquement la libération du P. Tom, le pape François assure implicitement qu'il est toujours vivant, comme l'a soutenu aussi récemment le gouvernement de New Delhi. Plusieurs rumeurs contradictoires, ces dernières semaines, l'avaient donné mort.

Condoléances du pape pour l'incendie dans un temple hindou

Le prêtre est originaire du Kerala, État du sud-ouest de l'Inde, où un incendie provoqué par un feu d'artifice mal maîtrisé a fait plus de 100 morts, aux premières heures de ce 10 avril, dans un temple hindou. Le pape François a adressé ici encore ses condoléances, par un télégramme envoyé ce même jour signé du « numéro deux » du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin.
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Au-delà du cas particulier du prêtre indien, l'appel du pape après la première mariale du 10 avril sensibilise plus largement aux « personnes séquestrées en zone de conflit armé », qu'elles soient religieuses ou non. En Syrie, entre autres pays, plusieurs chrétiens ont ainsi été enlevés et sont toujours prisonniers.
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Par ailleurs, en RD-Congo, les Augustins de l'Assomption (congrégation actionnaire du groupe Bayard, éditeur de La Croix) restent sans nouvelle de trois prêtres de leur congrégation enlevés le 19 octobre 2012 tandis qu'un autre des leurs, le P. Vincent Machozi, a été assassiné le 20 mars dernier dans le Nord-Kivu, région minière en proie à de nombreuses exactions.
Sébastien Maillard (à Rome)

Le crépuscule des chrétiens d'Orient

Le crépuscule des chrétiens d'Orient

Le crépuscule des chrétiens d'Orient 

« Au bord des fleuves de Babylone, nous nous étions assis et nous pleurions en pensant à Sion. Aux saules de leurs rives, nous avions suspendu nos harpes ». Psaume 137.


Sébastien de Courtois, dans son ouvrage Sur les fleuves de Babylone, nous pleurions. Le crépuscule des chrétiens d'Orient, se souvient des senteurs, le long du Tigre, près des roseaux, lorsqu'il se mit à arpenter son chemin de Damas. Il songe aux vallées écartées, aux vergers luxuriants que l'on trouve dans ces zones de confluence entre la Turquie, la Syrie, l'Iran et l'Asie Centrale. Lui qui vit à Istanbul et sillonne cette région depuis toujours.

Le sort des chrétiens d'Irak et d'Orient n'intéresse personne, sauf notre auteur serait-on tenter d'affirmer, qui se bat esseulé, voix qui crie dans le désert, pour que cette cause ne devienne pas un imperceptible bruit de fond. L'Orient, berceau des trois monothéismes, apparaît comme l'épicentre de toutes les convoitises et de tous les dangers. En 2003, lors de la destitution de Saddam Hussein, les chrétiens étaient entre 1 et 1,5 millions. En mars 2016, on n'en dénombre plus que 200 à 250 000.

Comment ne pas pleurer en effet face à la décomposition de cette merveilleuse mosaïque proche-orientale riche de coptes d'Egypte, syriaques de Turquie, chaldéens d'Irak, palestiniens latins de Gaza, arméniens du Liban, maronites de la vallée de la Qadisha, melkites de Syrie, orthodoxes d'Antioche, assyro-chaldéens du Hakkâri, grecs de Constantinople, syro-malabars du Kérala… L'Orient se pense et se conjugue au pluriel. La beauté est sa pierre angulaire avec ses "villages tels des jardins d'Eden, ceux de la Bible, ses vieux quartiers à Alep, ses édifices centenaires aux mûrs épais pourvus de linteaux gravés de croix archaïques. Des citadelles de culture, des puits de connaissance disposés sous les strates de royaumes éteints".

Les 5 et 6 août 2014, la petite ville de Qaraqosh a été profanée et humiliée, les églises détruites, les manuscrits brûlés, provoquant l'exode vers le Kurdistan de 150 000 personnes fuyant cette antique province de Ninive. Notre écrivain constate la terrible précipitation des événements en Mésopotamie, en Irak, dans le berceau de nos origines : "l'Orient se recompose et les petits soldats de la haine font leur sale besogne", systématisant les pires exactions, vendant les filles dans les bazars de Mossoul, avec une surenchère particulière dans l'horreur chez les "étrangers, sans foi ni loi, ceux qui viennent du Maghreb, du Caucase et de l'Europe". Cela ressemble à s'y méprendre à un "nouveau Rwanda", avec l'exil forcé de 450 000 yazidis (dont 4 000 environ sont à ce jour aux mains de l'Etat Islamique), minorité considérée comme la lie de la société par ces musulmans fanatiques, alors que son origine remonte à la période préislamique et qu'elle fait partie intégrante de la mémoire irakienne. Notre journaliste établit un parallèle avec le massacre perpétré au Cambodge par les Khmers rouges et s'interroge : "Peut-on envisager des villes comme Bagdad, Alep ou Damas sans leurs quartiers chrétiens ? Ce qui n'était que de l'ordre de la fiction peut devenir réalité". "Nous sommes devenus des étrangers chez nous, notre passé sur cette terre ne compte plus, l'histoire en est effacée", affirment, désespérés, les habitants persécutés. Les fondamentalistes eux ne se donnent pas de limites et rêvent de prendre un jour Beyrouth, perçue comme la ville de tous les péchés, qui demeure avec Tel-Aviv, l'un des derniers "carrés de liberté". Pour combien de temps encore ?

L'histoire de la persécution des chrétiens est ancienne, permanente et ne connaît pas de répit. L'année 1915 vit par exemple le massacre des chrétiens de Mésopotamie lors du seyfo des syriaques, et fut aussi l'année du génocide arménien. "La résistance depuis des siècles à l'attraction religieuse et sociale de l'islam politique, et la survivance des chrétiens d'Orient, sont en soi un miracle". Leur résilience aux haines, massacres, tentatives d'éradication, recèle une force providentielle qui ne peut néanmoins mettre sous le boisseau une grande fragilité, démographique notamment, pour une extinction qui semble progressive et inéluctable.

De nombreux penseurs d'Orient sont désemparés face à cette situation et les chrétiens ne doivent jamais accepter qu'ils puissent être considérés comme responsables de leur propre malheur. Ils sont chez eux en Palestine car Jésus en est originaire, et le christianisme précède l'islam de plusieurs siècles. Sébastien de Courtois nous offre de minces signes d'espoir avec l'exemple du Liban qui a trouvé son équilibre institutionnel depuis 1943 entre chiites, sunnites et chrétiens, la Constitution du pays du cèdre prévoyant que le président élu soit chrétien. Avec la Jordanie où le prince Hassan affirme : "on peut démontrer que le terme "arabe" ne s'applique pas nécessairement aux musulmans et qu'il comprend une importante population chrétienne".

Notre auteur tente d'analyser les causes de cette immense tragédie qui se déroule sous nos yeux : "L'Occident a une part de responsabilité dans cette déliquescence, surtout en Irak, les sociétés orientales aussi car elles n'ont jamais pu regarder leur propre passé en face ni leurs dérives, ni même condamner les fanatismes quels qu'ils soient". Il y a, selon lui, une erreur fatale à confondre christianisme et Occident car cela sème trouble et inquiétude. L'idée même d'identifier les chrétiens d'Orient à ceux d'Occident leur est dommageable car nous Occidentaux sommes capables de nous défendre tandis qu'eux ne le peuvent pas. "Pour les extrémistes, les bombes américaines ou françaises larguées en Irak sont assimilées à des bombes "chrétiennes" destinées à tuer les musulmans, un manichéisme dont il est devenu impossible de se défaire". Nous avons, il est vrai, provoqué un certain nombre de désastres dans cette partie du monde avec nos idées de progrès, laïques et républicaines.

"Les pleutres de Bruxelles" opposent aux cris du désespoir des chrétiens d'Orient une indifférence non feinte. Cette question n'est à leurs yeux ni urgente ni universelle, manifestant ainsi un mépris et une ignorance des cultures au profit d'un universalisme, qu'il soit marxiste ou consumériste. La France quant à elle, avait, après la première guerre mondiale, hérité d'un mandat de la Société Des Nations pour protéger la Syrie tout juste sortie de la sphère turque. Notre pays, protecteur immémorial des chrétiens d'Orient, avait alors accueilli nombre d'entre eux qui fuyaient l'Anatolie et ses pourtours pour s'extirper de la soldatesque ottomane. Qu'avons nous fait de cette responsabilité historique? Pourquoi le nombre de visas octroyés à ces minorités écrasées a-t-il baissé ces derniers mois? Et l'on se prend la tête entre les mains, hanté par les lancinantes interrogations qu'un Pape polonais nous soumit en 1980 : "France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? France, éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'alliance scellée avec la Sagesse Eternelle?". Au contraire, notre société déresponsabilisée, normée, hyper sécurisée, embourgeoisée, grasse et bedonnante, saoulée par son orgie de consommation, obsédée par l'infantilisation de ses membres, a engendré des monstres : elle ne sait que répondre à "ces fous de Dieu devenus des loups de guerre", elle n'a pas la volonté de s'opposer à ces forces obscurantistes, esclavagistes et sexistes, que ce soit au Moyen-Orient ou sur son propre sol. Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques, le savait : "L'humanité s'installe dans la monoculture, elle s'apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave". Cette civilisation déculturée qui fait naître en son sein les enfants du nihilisme.

Dans ce déchirant tableau, notre auteur cite Cioran qui définissait la notion de patrie : "On n'habite pas un pays, on habite une langue. Une patrie, c'est cela et rien d'autre", et insiste sur le désastre que serait la perte de l'araméen. Cette langue sémitique, mère du syriaque et de l'arabe, proche de l'hébreu, représente 3 000 ans d'histoire écrite. Sa disparition de Mésopotamie serait une grande régression pour la civilisation.

Et Sébastien de Courtois continue de verser encore et encore, et nous avec lui, des larmes qu'il ne sait définitivement plus contenir : "Le rire des enfants disparaît, celui des enfants rencontrés à Alqosh, ce bourg de la plaine de Ninive, près de Mossoul, où les cloches ont cessé de sonner un jour d'été brûlant".

Pourquoi l'écologie humaine est un pléonasme ?


JTK