Le Premier ministre libanais Saad Hariri a été reçu vendredi matin dans une ambiance de "grande cordialité" par le pape François, qui a notamment loué l'accueil d'un nombre important de réfugiés au Liban.
M. Hariri et le pape François ont discuté des derniers développements au Liban et dans la région, de l'impact de la crise syrienne sur le pays, ainsi que des relations entre le Liban et le Saint-Siège. A l'issue de la réunion, M. Hariri a indiqué lors d'un point de presse avoir "demandé au pape de visiter le Liban et ce dans l'intérêt du Liban, des chrétiens, et de la région
"Le pape a compris la situation de notre pays et nous lui avons demandé de continuer à percevoir le Liban comme un pays message", a ajouté le Premier ministre en allusion à la déclaration du pape Jean-Paul II qui avait souligné que "le Liban est plus qu'un pays, c'est un message dans le monde" . "Le pape connaît l'importance du Liban et considère que son vivre-ensemble est un exemple pour toute la région", a-t-il poursuivi.
Selon un communiqué du Saint-Siège, "l'importance du dialogue interculturel et interreligieux a été mise en exergue, tout comme l'importance de la collaboration entre chrétiens et musulmans pour promouvoir la paix et la justice ainsi qu'une solution d'ensemble aux conflits affectant la région".
Le Premier ministre libanais a par ailleurs abordé la question des réfugiés avec le pape. Ce dernier s'est à nouveau félicité de "l'accueil offert par le Liban à de nombreux réfugiés", selon le Saint-Siège
"Le pape s'est montré prêt à aborder la question des déplacés syriens, a son côté indiqué Saad Hariri. Ce qui est important c'est de savoir comment les déplacés vont retourner en Syrie. Il faut trouver des zones sécurisées en Syrie".
Abordant la question de la nomination de l'ambassadeur du Liban au Saint Siège, M. Hariri a déclaré : "Il faut régler le problème de l'ambassadeur libanais au Vatican de manière adéquate. Il ne faut pas donner à cette question une importance démesurée. Nous aurions dû voir certaines choses en amont. Mais le problème sera rapidement résolu". Selon certaines sources diplomatiques libanaises, le Vatican aurait exprimé des réserves au sujet de la nomination du nouvel ambassadeur Johnny Ibrahim en raison de ses liens passés avec la franc-maçonnerie. Sans nier avoir fait partie de la franc-maçonnerie, Johnny Ibrahim a assuré, lorsqu'il avait été interrogé sur la question, qu'il en avait démissionné.
Et M. Hariri de conclure : "Le pape est connu pour son amour envers autrui et beaucoup de gens empruntent le chemin de la paix grâce à son charisme et nous espérons voir cela arriver au Liban. Nous voulons préserver l'entente entre tous les Libanais parce que c'est ce qui a sauvé le pays et c'est ce qui peut nous mener à la sécurité et à la stabilité malgré toutes les difficultés".
Le pape a offert au Premier ministre libanais deux exemplaires, en arabe et en français, de son encyclique "Laudato Si", consacrée aux questions environnementales.
M. Hariri était accompagné d'une délégation d'une douzaine de personnes, dont le directeur de son cabinet, Nader Hariri, son conseiller Daoud Sayegh, ainsi que ses trois enfants et son épouse, toute de noir vêtue et portant une mantille. Cette dernière a glissé en italien que "l'Italie est le plus beau pays du monde", son mari précisant qu'elle était "en train d'apprendre l'italien". Le pape a alors fait tirer les rideaux d'une grande fenêtre du palais du Vatican pour montrer la vue à Mme Hariri, ont constaté des journalistes présents.
lire:https://www.lorientlejour.com/article/1080425/le-liban-pourrait-se-retrouver-sans-ambassadeur-au-vatican.html
lire:https://www.lorientlejour.com/article/1080425/le-liban-pourrait-se-retrouver-sans-ambassadeur-au-vatican.html