Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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jeudi 18 avril 2013

Chrétiens d'Orient : au-delà du Printemps arabe - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées

"Reprenant les écrits de Jean Corbon , l'auteur différencie l'expérience radicalement différente en fonction du quadrillage du territoire : là où les paroisses de l'ère carolingienne construisent un découpage civil et ecclésiastique sur le long terme, en Orient chaque église est partout ou presque, mais aucune n'a de lieu d'implantation ; signe fort de leur fragmentation mais aussi de leur soumission à des pouvoirs extérieurs (byzantins, puis ottomans, sassanides…)."


18/4/2013- Chrétiens d'Orient : au-delà du Printemps arabe - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
Quelle est la différence entre syriaques occidentaux et syriaques orientaux ? Pourquoi le siège de l'église assyrienne d'Orient se trouve-t-il aux Etats-Unis ? Pourquoi la plupart des coptes d'Egypte ne se considèrent pas comme une minorité ? En quoi le rapport de chaque Église d'Orient à l'identité arabe diverge ?

Autant de questions dont les réponses sont à trouver dans le dernier ouvrage de Bernard Heyberger, auteur de cette synthèse fort didactique de 150 pages consacrée à l'évolution et les spécificités propres aux communautés chrétiennes d'Orient aussi bien sur le plan démographique, religieux, que social, sociétal et politique.
Spécialiste de l'histoire des chrétiens de Syrie et du Liban, ainsi que des relations islamo-chrétiennes à l'époque ottomane, Bernard Heyberger dirige l'Institut d'étude de l'Islam et des sociétés du monde musulman (ISMM) à l'EHESS et est également directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE). La plupart de ses articles comme de ses ouvrages traitent de l'anthropologie historique des chrétiens d'Orient en Islam; on lui doit notamment un excellente ouvrage collectif qu'il a dirigé en 2003 .
Dans son dernier ouvrage, B. Heyberger a volontairement emprunté un style narratif accessible au grand public. Se portant en faux contre la seule image que relaient une pléthore d'ouvrage plus ou moins récents -académiques  et journalistiques – faisant la part belle aux violences et aux discriminations ciblant les chrétiens d'Orient, l'auteur ne se veut pas chroniqueur de leur mort annoncée. Aussi a-t-il pris pour poncif une approche pédagogique qui puisse englober à la fois l'histoire et la complexité du quotidien de ces Églises d'Orient qui ont quasiment l'âge du Christ.
Dans un premier temps, l'auteur démontre les fortes nuances entre les dynamismes et les transitions démographiques propres aux chrétiens et aux musulmans avant de poser un regard lucide sur les énormes difficultés dont font face les chrétiens d'Orient à l'heure des révoltes arabes (discriminations et violences en Egypte, attentats en enlèvements en Irak, plus récemment en Syrie…), mais s'attache avant tout à inscrire les événements récents dans une perspective du temps long et le contexte politique global.
Fruit des séminaires nourris d'échanges fructueux à l'EPHE, ce livre propose de comprendre le fait chrétien d'Orient comme une clé de compréhension pour penser les relations entre l'Occident et le Proche-Orient ; une façon de tordre le coup aux thèses huntigtoniennes du choc des civilisations. B. Heyberger entend ici mettre en exergue l'enracinement millénaire des chrétiens dans le terreau proche et moyen-oriental (coptes d'Egypte descendants des pharaons, assyro-chaldéens et maronites se réclamant respectivement d'une filiation historique avec les civilisations assyriennes et phéniciennes d'antan), tout en précisant ce qui fait leur spécificité vis-à-vis de leurs coreligionnaires d'Occident. Reprenant les écrits de Jean Corbon , l'auteur différencie l'expérience radicalement différente en fonction du quadrillage du territoire : là où les paroisses de l'ère carolingienne construisent un découpage civil et ecclésiastique sur le long terme, en Orient chaque église est partout ou presque, mais aucune n'a de lieu d'implantation ; signe fort de leur fragmentation mais aussi de leur soumission à des pouvoirs extérieurs (byzantins, puis ottomans, sassanides…).
Autre constat, celui d'une tendance amorcée par l'islamisation galopante des sociétés arabes qui durant ces dernières décennies a entraîné l'uniformisation des comportements dans l'espace public au nom des normes islamiques fondamentalistes, excluant ainsi les chrétiens de la communauté des croyants (l'Oumma). Pour autant, B. Heyberger nous montre que si la montée de l'islamisme politique inquiète les chrétiens, leur émigration est davantage le résultat d'une dégradation des conditions de la vie quotidienne. Les réseaux transnationaux chrétiens à cheval entre les mondes d'Orient et d'Occident expliquent en quoi proportionnellement l'émigration des classes moyennes chrétiennes de la région se fait plus ressentir sur le niveau d'éducation et les ressources économiques et culturelles de ces communautés demeurées au pays. En cela, ce phénomène n'est pas toujours vécu comme une lourde menace faisant planer la disparition définitive des chrétiens dans la région, B. Heyberger parle de l'existence de ces nouveaux réseaux établis au fil d'une émigration en Occident synonyme d'ascension sociale et culturelle.
On notera également avec un vif intérêt la dimension géopolitique de ces Églises déracinées et qui continuent à se qualifier d'illustres sièges locaux (Antioche, Alexandrie, Ctésiphon, Babylone…). C'est notamment le cas du rôle joué dans l'histoire par la Russie tsariste, l'URSS à l'heure de la guerre froide et l'actuel gouvernement de Vladimir Poutine vis-à-vis des grecs orthodoxes de Syrie, du Liban, de Jordanie et de Palestine. De leur côté, les palestiniens de confession chrétienne ont joué un rôle d'avant-garde dans l'histoire du mouvement nationaliste d'inspiration laïque, avant que l'Église catholique de Terre sainte ne développe une rhétorique farouchement hostile à l'occupation israélienne. De la même façon que l'église copte d'Egypte n'a jamais accepté la signature des accords de paix avec Israël, interdisant à ses fidèles le pèlerinage à Jérusalem, les tentatives du dépassement des clivages confessionnels au nom de l'appartenance commune à la nation arabe ont été remises en question par l'islamisation rampante de ces mêmes sociétés. Aujourd'hui, si le haut clergé chrétien de Syrie et du Liban conserve une position timorée, voire complaisante à l'égard du régime des Assad, l'auteur nuance cette adhésion officielle par l'émergence d'une société civile chrétienne en voie de sécularisation.
D'autre part la perte profonde causée par la disparition des communautés profondément enracinées dans leurs terres ancestrales, à l'image des Assyro chaldéens de Turquie mais aussi d'Irak, d'autres communautés chrétiennes, cette fois-ci issues de l'immigration économique fleurissent. C'est le cas des 150 000 travailleurs philippins, russes, roumains, subsahariens, établis en Israël ; et surtout des 3 millions de chrétiens qui habitent dans les pays du Golfe dont un million pour la seule Arabie saoudite (4% de la population). Loin de présenter un cadre idyllique (restriction aux libertés de culte en Arabie saoudite, difficile encadrement institutionnel…), ces nouvelles dynamiques démographiques méritent toutefois d'être prises en compte par ceux qui prônent une extinction des chrétiens d'Orient.
Au terme de cette réflexion, l'auteur se veut rassurant. Les chrétiens ont selon lui connu diverses phases, de diminution, de rebonds, de déplacements, d'exils suivies de nouvelles fixations. De sorte qu'il lance un plaidoyer pour une nouvelle citoyenneté pleine et entière, seul moyen selon lui de se débarrasser du statut de "protégé", hérité de la conquête musulmane et institutionnalisé par le système millet, à l'époque de l'occupation ottomane.
Prenant en compte l'absence d'un Etat arabe moderne et profondément sécularisé, l'auteur voit comme un lien de continuité entre les dictateurs Assad et Saddam Hussein et les califes d'hier, tous deux protecteurs de chrétiens. En cela et à l'aune des bouleversements politiques en cours dans les pays arabe l'auteur perçoit trois perspectives pour le futur :
- une démocratie fondée sur la liberté des individus, parallèle au maintien d'une identité chrétienne spécifique ;
- le prolongement du système ottoman millet, dans le cadre d'un Etat islamique régi par le principe de la charia ;
-une guerre civile ou le chaos parachèvera la présence des chrétiens victimes de prises d'otages et des stratégies politico-mafieuses dont les tenants et les aboutissants leur échapperaient (scenarios syrien et irakien)
Pour qu'une solution sur le long terme puisse voir le jour, l'auteur plaide pour un dépassement des notions de "majorité" et "minorité" qui à ses yeux ne font plus sens. De fait, il a de bonnes raisons de parier sur les nouveaux modes de communication et de religiosité issues de la mondialisation, la mise en place d'une nouvelle génération au sein du leadership chrétien, accompagné de nouvelles structures adaptées à la gestion du pluralisme religieux et ethnique. Mais c'est oublier quelque part que le temps ne joue pas en faveur des communautés chrétiennes autochtones d'Irak de Syrie et de Palestine, aujourd'hui confrontée à un défi sans précédent dans leur histoire.

Envoyé de mon iPad jtk

lundi 10 septembre 2012

Printemps arabe vu par le St Siege


L’analyse du « réveil arabe » par le Saint-Siège
À quelques jours du déplacement de Benoît XVI au Liban, le nouveau secrétaire du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le P. Miguel Ayuso, est intervenu à Istanbul, le 8 septembre, sur la vision qu’a le Vatican du « réveil du monde arabe ».
Avec cet article
Spécialiste de l’islam, le P. Ayuso, nommé par Benoît XVI en juillet dernier secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux reconnaît que, si au début, le « printemps arabe » avait été regardé avec beaucoup d’espoir au Vatican, aujourd’hui, en revanche, le pape observe avec tristesse les violences et les craintes qui se manifestent, ainsi que « les atteintes à la dignité inaliénable de chaque personne humaine et de ses droits fondamentaux  ».
Dans un certain nombre de pays, la tenue d’élections démocratiques est un pas vers l’établissement d’une nouvelle légitimité, reconnaît encore le P. Ayuso dans un important discours prononcé lors d’une rencontre interreligieuse en Turquie, mais il ne faut pas sous-estimer le danger que « le pouvoir démocratique soit utilisé pour légitimer des idéologies fondamentalistes et extrémistes  ». Ces dernières représentent un danger, non seulement pour les minorités, et notamment les minorités chrétiennes du monde arabe, mais pour l’ensemble de la population musulmane qui se dit modérée. Cette dernière est tout aussi inquiète, note-t-il, « de l’extrémisme religieux, et de l’imposition de la charia comme unique source du droit dans ces pays  ».
Pour le Saint-Siège, explique encore le P. Ayuso, les nouveaux responsables du monde arabe doivent d’abord s’attaquer aux défis concrets du chômage et des difficultés économiques de la population. Malheureusement, des islamistes assimilent les démocraties occidentales aux défauts de celles-ci, (rejets des valeurs religieuses, consumérisme, immoralité), et de ce fait, rejettent l’ensemble des valeurs démocratiques.

RÉFLEXION SUR LES RELATIONS ENTRE L’ISLAM ET L’ÉTAT

De ce point de vue, le P. Ayuso fait longuement référence au document de l’université Al-Azhar, qui pour lui représente une contribution « extrêmement importante  » des plus hautes autorités religieuses au système politique, même si, ajoute-t-il, il est encore difficile de savoir si ce document aura un impact dans la construction politique en cours en Égypte.
Ce texte présente une réflexion sur les relations entre l’Islam et l’État, et appelle à la constitution d’une forme de gouvernement élu démocratiquement qui puisse garantir le respect des libertés individuelles. Ce document, qui « affirme les principes de dialogue, de tolérance et de respect, et rejette l’instrumentalisation de la religion  » s’inscrit dans le fil de toute une tradition de l’enseignement de l’islam. En particulier, le P. Ayuso rappelle les quatre principes mis en avant par Al-Azhar : liberté de croyance, liberté d’opinion et d’expression, liberté de recherche scientifique, liberté de création littéraire et artistique.
Dans ce même discours, le P. Ayuso précise aussi la position du Saint-Siège vis-à-vis du conflit syrien : cessation immédiate des violences de part et d’autre ; dialogue nécessaire pour répondre aux attentes légitimes du peuple syrien ; réaffirmation de l’unité du pays au-delà des affiliations ethniques et religieuses ; appel à la communauté internationale pour qu’elle s’implique dans un processus de paix en Syrie et dans toute la région.
La Croix-9/92012









jeudi 1 mars 2012

Méditations sur les événements actuels en Syrie

Méditations sur les événements actuels en Syrie

Nous, les Jésuites en Syrie, sommes bouleversés par les événements récents qui ont lieu dans ce pays qui nous est cher. Nous nous sommes rencontrés pour prier ensemble, pour intercéder en sa faveur, et pour méditer sur ce qui s'y passe.
Ce texte est le fruit de notre prière, nous désirons le partager avec vous :
La Syrie, pays agent de civilisation
Notre patrie, la Syrie, est le pays des multiples civilisations qui se sont succédées sur notre terre et ont enrichi notre patrimoine. Une grande partie de cette richesse provient de la communication et de l'harmonie entre des personnes de culture, de religion et de spiritualité différentes.

Ensemble, ces personnes ont constitué une unité dont nous sommes fiers et à laquelle nous tenons, ce qui nous fait porter une grande responsabilité pour préserver cet héritage grandiose.

L'histoire de notre pays s'est distinguée par l'esprit d'hospitalité et d'ouverture à l'autre, quel qu'il soit. Cet esprit d'hospitalité, de recherche de l'unité dans la différence, ainsi que tous les efforts qui conduisent à la construction de l'unité nationale sont, sans aucun doute, aux fondements de la société syrienne et en font une belle et vivante mosaïque.
Les événements récents
Depuis quelques mois, surgissent dans notre pays, comme dans la plupart des pays arabes, des revendications de réformes des structures politiques et sociales. Ces réformes visent à conforter l'état de droit et la conscience citoyenne, dans le respect des libertés individuelles. De telles revendications sont un droit légitime et reconnu pour tous, permettant à chaque citoyen d'être un acteur de la transformation de cette société.

Malheureusement, c'est la confusion qui a pris le dessus, ouvrant la voie à la violence. Le refus de l'autre, comme nous le savons tous, est la cause principale de la violence qui appelle à son tour une autre violence.

Nous observons en ce moment des tentatives visant à fomenter des troubles et une guerre confessionnelle qui mèneraient à l'effritement de notre société.
Face à ces évènements sanglants dont l'intensité, la dureté et la violence augmentent de semaine en semaine, et qui font des victimes innocentes, nous ne pouvons que pousser un cri d'appel à la conscience de nos concitoyens, quelle que soit leur appartenance.
Ces circonstances difficiles ne constituent pas la première crise que vit notre peuple, et malgré cela et dans chaque crise, nous avons trouvé dans l'Évangile le chemin à suivre nous indiquant le juste choix à faire, la patience pour marcher sur ce chemin, ainsi que le courage du silence quand il est nécessaire et de la parole quand elle s'impose.

En effet, l'Évangile nous appelle à témoigner au cœur de notre monde, à renforcer le dialogue avec tous et à promouvoir la justice pour tous. C'est pourquoi, nous nous trouvons maintenant appelés à exprimer notre total soutien à cette patrie et à son peuple, et à témoigner des valeurs que nous tirons de notre foi et que nous pensons pouvoir partager avec nos compatriotes des différentes confessions religieuses et spirituelles, et des différents courants philosophiques. Nous le pouvons parce que nous partageons avec eux tous l'héritage de la noble civilisation arabe et que nous partageons avec eux le même souci de l'unité nationale et le même respect de tous.
Les mutations à l'œuvre dans le monde arabe, et les troubles actuels qui en ont résulté dans la société syrienne, sont porteurs d'une espérance nouvelle qu'il faut prendre en considération. Cette espérance se caractérise en tout premier lieu par la liberté d'expression et la liberté d'opinion, ainsi que par la recherche commune de la vérité. Les réformes sociales et politiques sont devenues une nécessité pressante que nul n'a le droit d'ignorer.

La priorité de l'unité nationale
Ce qui caractérise une communauté humaine, c'est la diversité de ses composantes. Il n'y a pas de vie sociale s'il n'y a pas de différences. La véritable paix nationale ne peut pas se construire par le rejet d'une partie de la population contre une autre ; elle suppose tout au contraire une véritable vie en commun. Cette vie n'est pas possible dans la perception négative de la présence de l'autre, dans une simple "existence côte à côte" ; elle requiert une véritable convivialité où chaque membre a un rôle efficace dans la société.
C'est pourquoi, nous partageons les craintes de notre peuple devant les défis actuels ; ces craintes surgissent face à tout changement des structures. Quel est donc le rôle positif que nous pouvons jouer dans les circonstances actuelles, si complexes soient-elles?

Sans doute est-il vrai de dire que nous, chrétiens, considérons l'unité nationale comme le garant de notre existence même, et la perte de cette unité comme une menace de disparition, de durcissement et d'effritement. C'est pourquoi, nous entendons jouer le rôle qui nous permettra de renforcer l'unité nationale, en réactivant les valeurs qui sont essentielles à nos yeux.
Le dialogue et la liberté d'expression
Il ne nous est pas possible de mentionner toutes les causes de la crise actuelle, mais nous nous demandons comment dépasser cette situation douloureuse pour aboutir à une tentative de dialogue sincère entre toutes les parties. Ce dialogue n'est pas chose facile car il suppose d'abord la confiance dans l'autre et l'écoute de sa parole. Il nous faut aussi prendre sérieusement en considération les idées de l'autre, même si elles sont différentes des nôtres. Il n'y a pas de dialogue véritable sans acceptation préalable que "personne ne possède la vérité complète", ce qui veut dire que le but essentiel du dialogue est la recherche commune de ce qui se rapproche le plus de la vérité; cette recherche commune suppose d'y convier toutes les parties, sans exclusive aucune.
Un tel dialogue nécessite d'être suffisamment conscients afin de ne pas être entraînés par différents canaux d'informations tendancieuses. Le chrétien adulte se libère de ses idées négatives préconçues ; il tente par le dialogue, et par l'humilité du dialogue et de l'écoute, de connaître les données objectives afin de constituer un pont entre les courants antagonistes au sein de la société. Le chrétien adulte est un acteur efficace dans la constitution d'une opinion publique modérée, condition essentielle pour une réforme réussie.

Le rejet de la violence
Nous invitons sincèrement toutes les parties à rejeter la violence. Cette option pour la non-violence ne provient pas d'un sentiment de peur ou de faiblesse ; elle est l'expression d'un principe évangélique essentiel et un élément constitutif de notre vie humaine et de notre foi.
L'Église nous enseigne la nécessaire distinction entre la violence issue de la haine et l'usage légal de la force pour arrêter une agression contre la société, à condition que ceux qui usent légitimement de la force respectent pleinement la dignité de toute personne, quelles que soient ses prises de position à leur égard.
Nous refusons d'entrer dans le cercle vicieux qui engendre la peur de l'autre et étouffe toutes les bonnes intentions qui cherchent à édifier la patrie.
Chaque croyant doit purifier son cœur du mépris et de la haine ainsi que de la peur qui justifierait pour lui l'appel à l'usage de la violence. De plus, chaque croyant doit être, dans tous les domaines de sa vie sociale, tant en famille que dans la rue ou au travail, un élément efficace dans la réalisation de l'unité nationale. Il ne peut pas se réfugier dans june neutralité négative mais doit être un instrument de paix.
'
Dans ce contexte, nous espérons que les sentiments nationaux sincères, qui ont animé beaucoup de personnes pendant les jours passés, ne sont pas une excuse pour l'usage d'un discours qui refuse l'autre et le méprise, ce qui annihilerait toute possibilité de communication avec lui.

Nous exprimons notre profonde tristesse à toutes les familles des victimes; et nous nous engageons à œuvrer autant que possible, à les aider toutes, sans aucune distinction, pour alléger leurs souffrances.

En conclusion, au regard de la gravité de la situation, au nom de tous ceux qui ont versé leur sang, nous implorons les Syriens de tous bords, à se mobiliser sans tarder pour construire un dialogue national sincère en vue d'une issue à cette crise.
Nous implorons le Très-Haut afin que notre premier objectif à tous, soit l'intérêt et la dignité de chaque citoyen syrien. Ainsi nous renoncerons à tout exclusivisme étroit en cherchant, envers et contre tout, à sauvegarder le salut de la nation.
Damas, le 3 juin 2011
(traduit de l'original en arabe)

Appel du père jésuite syrien Nebras Chehayed aux Evêques de Syrie

Appel du père jésuite syrien Nebras Chehayed aux Evêques de Syrie
Du sang tache nos autels
le 16 février 2012 - 12:00am

"Au lieu de resituer le soulèvement de la rue dans son cadre historique, celui de décennies répétées de corruption et de privation de libertés, quelques hommes d'église ont opté pour l'allégeance en faveur du régime. Ils jouent de la musique, font la fête et entrainent nos jeunes dans les concerts organisés sur la place des Omeyyades à l'heure où ils devraient porter le deuil de ceux qui viennent de tomber, approfondissant ainsi les blessures."


La crise que traverse la société syrienne prend souvent des intonations confessionnelles. Les médias du régime s'acharnent à nier l'évidence, à savoir que cette crise est née de la répression brutale d'une revendication initialement très pacifique et très profane de « liberté ». Ils persistent à défendre contre toute vraisemblance la thèse d'une réaction légitime que leur aurait imposé le « complot » de « bandes d'extrémistes » « infiltrés» de l'étranger pour attiser une guerre confessionnelle destinée à miner l'unité syrienne au profit de ses ennemis de toujours.

La configuration internationale qui voit, une fois n'est pas coutume, des puissances occidentales très illégitimes surfer une révolte populaire pour se débarrasser de l'un des seuls acteurs régionaux à n'avoir pas encore cédé aux sirènes de la Pax Americana avec l'Etat hébreu nourrit – par crainte d'une nouvelle ingérence armée – de regrettables désaveux réactifs de la dynamique protestataire. Pour diverses raisons, en Syrie, la hiérarchie des Eglises chrétiennes a jusqu'alors choisi de ne pas se départir publiquement de la thèse grossièrement manipulatrice des autorités.

Les Chrétiens de Syrie, tant s'en faut, et pas davantage le clergé ne se soumettent pas tous pour autant à cette interprétation hasardeuse. L'appel lancé dès le début de l'été 2011 par le père jésuite Nebras Chehayed aux évêques de Damas témoigne de la précocité de ce refus courageux de tous ceux qui, toutes appartenances confondues, refusent de se laisser emprisonner dans une lecture sectaire du douloureux « printemps syrien ».

Une tache de sang sur nos autels

L'Eglise a toujours prôné le droit pour chacun à la liberté et à la dignité. Elle a toujours incité les laïques à lutter sans relâche pour ce noble objectif. Elle a demandé aux hommes de religion de faire leur cette obligation, sans toutefois s'impliquer directement en politique pour qu'ils restent capables de jouer leur rôle de référence collective.

Appel du père jésuite syrien Nebras Chehayed aux Evêques de Syrie
Du sang tache nos autels
le 16 février 2012 - 12:00am

En Syrie, où en sommes nous de cet engagement ? Parmi nos prêtres, il y en a qui sont membres du Baath, parmi nos évêques il y en a qui n'hésitent pas à accepter de ne voir que des traîtres dans tout opposant et parmi nos patriarches, il y en a qui ne cessent de chanter les louanges du régime. Et pas un de nos prêtres n'ose laver les blessures de notre passé ; et pas un évêque n'ose se dresser face aux services de sécurité pour redire les paroles de l'Immortel : «Cessez de tuer !». Le 23 juillet, au lieu d'être un jour de prière et de jeûne comme l'avait demandé l'appel des évêques de Damas, le rassemblement des croyants à l'Eglise de La Croix s'est transformé en un festival de discours politiques ; et les larmes n'en sont devenues que plus brûlantes.

On ne consulte pas notre peuple. Quelques évêques parlent en son nom pour affirmer que « seuls ceux qui ne savent qu'approuver (le régime) ont raison ! Quand à « la liberté »…elle n'est rien d'autre que le fait d'un « complot » organisé par des «bandes». Comme si des êtres humains, chaque jour, ne sortaient pas de chez eux pour ne jamais y revenir. Les voix de ceux qui portent les dépouilles mutilées s'élèvent : « Pacifiquement, pacifiquement ». Mais le prédicateur leur répond en écho : « Des infiltrés », ce ne sont que « des infiltrés !».

L'armée a beau entrer dans les villes et les clameurs s'élever au dessus des rues, l'Eglise demeure plongée dans son silence approbateur : « Oui, oui ! ». Et les larmes n'en deviennent que plus brûlantes encore. L'avenir du mouvement en cours ? Rien d'autre que la création « d'Emirats Salafis » !

Comme si jamais aucun Chrétien ou aucun laïque ne sortait des mosquées le vendredi (pour se joindre aux manifestations), comme si les militants civils n'étaient pas enlevés à leur domicile, comme si nous n'étions pas voisins, comme si nous n'avions aucun passé en commun, comme si nous n'avions jamais partagé le pain, le sel ou le café. De la bouche de certains de nos prédicateurs les mots claquent comme autant de balles. Et de leurs gorges montent des expressions de haine qui tentent de faire taire ce que l'on ne peut pas faire taire : la voix d'Ibrahim Qachouche * (le larynx du chanteur révolutionnaire de Hama a été arraché par ses tortionnaires ndt).

Et du corps du Messie sur les autels ce sont Hamza et Hajar qui saignent ; et du flanc de ce Nazaréen ce sont Hama et Deir ez-Zor qui se vident de leur sang !

L'église, au lieu de réaffirmer les valeurs humanistes, au lieu de laisser à ses fidèles la liberté de leurs choix politiques, selon leur conscience, au lieu de conseiller aux responsables de cesser la répression, et aux manifestants de garder leur sang froid pour que le pays ne soit pas entrainé vers le pire. Au lieu de resituer le soulèvement de la rue dans son cadre historique, celui de décennies répétées de corruption et de privation de libertés, quelques hommes d'église ont opté pour l'allégeance en faveur du régime. Ils jouent de la musique, font la fête et entrainent nos jeunes dans les concerts organisés sur la place des Omeyyades à l'heure où ils devraient porter le deuil de ceux qui viennent de tomber, approfondissant ainsi les blessures.

De loin, la voix du Messie répète : « Donnez à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ». Mais le prédicateur se contente de répéter : « Des infiltrés », des « infiltrés » ! Comme si rien ne s'était passé. Comme si notre peuple n'avait aucun souvenir, comme si tous les manifestants n'étaient que vénalité et crime. Comme si la peur avait crucifié l'espérance.

Pardonnez, messieurs et messeigneurs les évêques, les complaintes d'un petit moine comme moi qui connaît encore peu de chose de la vie, excusez les voix de ceux de vos enfants qui refusent le parti pris d'un grand nombre de vos hommes de religion. Dans le monde arabe, un printemps vient de jaillir et il sera la lumière de l'Eglise (« nuwwar », très lumineux, est également le surnom du mois de Mai).

« Nous sommes les deux yeux à travers lesquels sa miséricorde regarde ceux qui sont dans le besoin. Nous sommes les mains tendues pour la bénédiction et la guérison, nous sommes les pieds qui les portent pour aller faire le bien. Nous sommes les lèvres qui prononcent sa parole » a dit Thérèse d'Avila.

La paix, cela ne veut pas dire vivre loin du vacarme, des problèmes ou des corvées. Cela veut dire être capable d'affronter tout cela et de garder tout de même son âme en paix. (anonyme)

(Traduit de l'arabe par F B)

http://oumma.com/11336/appel-du-pere-jesuite-syrien-nebras-chehayed-aux-eveques-de-syrie


J.T.Khoreich

A propos de la Syrie

A propos de la Syrie
Le Le Monde Diplomatique
jeudi 23 février 2012, par Alain Gresh
Les causes de la révolte
Militarisation
La voie de la négociation
10 mars : Le pétrole et son avenir
Dans une conversation téléphonique entre le président russe et le roi saoudien, ce dernier a affirmé à son interlocuteur que tout dialogue sur la Syrie était « maintenant futile » (agence de presse saoudienne, 22 février 2012). Qu'est-ce à dire ? Que la seule voie possible est celle de l'intervention militaire ? Qu'il faut armer l'opposition ? Il semble bien que c'est dans cette direction que s'oriente la réunion des amis de la Syrie qui se tient vendredi 24 février à Tunis.
Le soulèvement en Syrie, qui va bientôt entrer dans sa seconde année, pose des questions dramatiques auxquelles il n'existe pas de réponses simplistes — à moins de jouer la politique du pire. Il faut rappeler ce que le renversement de Saddam Hussein par les Etats-Unis a coûté, coûte et continuera de coûter aux Irakiens dans les prochaines décennies.
Les causes de la révolte
La révolte en Syrie est née des trois mêmes causes qui ont provoqué, du Maroc à l'Irak, des mouvements de contestation :
— le refus d'un régime autoritaire, de l'arbitraire total de l'Etat et de ses services de répression, de la banalisation de la torture ;
— l'ampleur de la corruption – l'ouverture économique (largement encouragée par l'Occident) ayant abouti à l'accaparement des richesses nationales par une mafia autour du chef de l'Etat –, la richesse ostentatoire d'une petite caste contrastant avec une pauvreté qui accompagne le désengagement de l'Etat (voulu aussi par les conseillers occidentaux) ;
— le poids de la jeunesse. La génération la plus nombreuse de l'histoire qui arrive à l'âge adulte dans les pays arabes et qui, bien que mieux éduquée, ne dispose pas des moyens d'une insertion sociale – du travail, mais pas seulement, également l'exercice des responsabilités – à la hauteur de ses aspirations.
Ces trois facteurs ont permis une victoire rapide des mouvements en Tunisie et en Egypte, plus difficile au Yémen. Il a fallu l'intervention des forces militaires de l'OTAN, qui ont largement brisé le cadre du mandat de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l'ONU, pour venir à bout du colonel Mouammar Kadhafi. A Bahreïn, le mouvement a été contenu par une intervention des chars saoudiens, mais continue à s'exprimer avec force. Ailleurs, un mélange de concessions politiques (Maroc) et de largesses financières (Algérie, Arabie saoudite) a permis — mais pour combien de temps ? — de contenir la contestation.
Qu'en est-il de la Syrie ? Le président Bachar Al-Assad, qui disposait au départ d'un certain capital de popularité, a cru que la politique régionale menée par son pays (son opposition à Israël et aux politiques des Etats-Unis) le mettrait à l'abri. Il s'est totalement trompé et, au fil des mois, il a tenté de présenter la contestation pacifique comme militarisée, manipulée de l'étranger, dont le but serait de faire disparaître un régime qui s'oppose aux ambitions israéliennes et américaines. Par son refus de s'engager dans des réformes sérieuses et un dialogue avec l'opposition, par son usage indiscriminé de la violence contre des manifestations qui, pour l'essentiel, restaient pacifiques, par un usage généralisé de la torture, il a contribué à la montée de la violence, au passage d'une partie de l'opposition à la lutte armée ; il a, d'un même mouvement, favorisé les ingérences qu'il prétendait vouloir combattre (lire « Jours de tourmente en Syrie », Le Monde diplomatique, août 2011).
Par-là même, il a aidé les desseins de ceux qui ne visent pas à la réforme (ni évidemment à l'instauration d'un régime démocratique), mais préparent une offensive contre l'Iran et espèrent faire tomber avant son principal allié arabe.
Qui peut croire une seconde, en effet, que le régime saoudien cherche à instaurer la démocratie à Damas, lui qui ne reconnaît aucune assemblée élue ? Lui dont le ministère de l'intérieur vient de déclarer que les manifestations dans l'est du pays étaient « une nouvelle forme de terrorisme » ?
Qui peut penser que les libertés sont le motif des déclarations des Etats-Unis, eux qui n'hésitaient pas à envoyer des « terroristes » arrêtés par eux se faire interroger en Syrie (pratique connue sous le nom anglais de rendition), parce que ce pays utilisait la torture ?
Qui peut croire que la démocratie est le souci de Nicolas Sarkozy, lui qui recevait Bachar Al-Assad à Paris en juillet 2008 et lui rendait visite en septembre, soutenait les dictateurs tunisien et égyptien et ne disait mot du massacre de Gaza lors de l'invasion israélienne de décembre 2008 ? Une petite anecdote significative : en ce temps-là, les journalistes du Figaro avaient reçu pour instruction de leur direction de ne plus évoquer dans leurs articles les prisonniers politiques en Syrie.
Pour tous ces pays, et pour Israël (lire ci-dessous), l'objectif est de renverser un régime allié de l'Iran, dans le cadre de la préparation d'une offensive contre ce pays.
Il est évident désormais que nombre de forces, y compris au sein du Conseil national syrien (CNS), poussent à l'intervention militaire, appuyée sur une formidable campagne médiatique.
La bataille pour la Syrie est aussi une bataille de propagande. Le régime l'a perdue depuis longtemps, tant ses affirmations sont souvent grotesques, ses mensonges patents et ses pratiques barbares. Pour autant, les informations qui déferlent 24 heures sur 24 sur toutes les chaînes de radio et de télévision, et qui n'ont souvent qu'une seule source, l'opposition à l'extérieur du pays, sont-elles vraies ? Longtemps les médias ont rejeté les informations sur la mort d'officiers et de policiers, elles sont aujourd'hui avérées ; depuis un an, régulièrement, les médias annoncent que la contestation a atteint Damas. On ne peut que regretter la mort de deux journalistes à Homs et rappeler que le régime, en interdisant la plupart du temps aux journalistes de venir ou de se déplacer, contribue à ce qu'il prétend dénoncer.
On trouvera ici un rapport qui, certes, peut être contesté sur tel ou tel de ses points, mais offre une enquête sur le terrain qui aurait mérité un peu plus d'attention : « Syrie, une libanisation fabriquée », CIRET-AVT et CF2R, 11 février 2012.
Militarisation
A Homs, le comportement des troupes du régime est inacceptable ; elles visent à réduire, non la ville tout entière, mais les quartiers sunnites qui se sont rebellés. Car l'armée fait face à des combattants souvent dévoués et prêts à se battre jusqu'au bout, avec le soutien d'une partie de la population. Si cela explique la violence des combats, la situation ne justifie évidemment pas les exactions du régime. Il est toutefois intéressant de noter que les arguments utilisés contre le Hamas en décembre 2008-janvier 2009 (« ils prennent en otage la population en se cachant parmi elle ») ne sont pas repris dans le cas syrien ; espérons qu'ils seront aussi abandonnés lors de la prochaine attaque israélienne...
Une des dimensions les plus dangereuses de ce conflit tient aux risques de sa transformation en affrontements « confessionnels ». Il serait faux de dire que tout se réduit, en Syrie, à une appartenance religieuse ou communautaire : il existe des alaouites qui soutiennent l'opposition, et des sunnites qui préfèrent le régime aux insurgés. Mais le pouvoir, s'appuyant sur sa base alaouite, a incontestablement avivé les tensions. De son côté, l'opposition — ou certaines de ses composantes, notamment le CNS — n'est pas en rest et se montre incapable d'offrir des garanties sérieuses pour l'avenir. Personne ne semble remarquer comment les Kurdes, par exemple, qui furent parmi les premiers à manifester (notamment pour obtenir des documents d'identité) se tiennent désormais à l'écart, choqués par le refus du conseil national syrien de reconnaître leurs droits (Dogu Ergil, « Syrian Kurds », Zaman, 21 février). Pour sa part, le régime semble vouloir relancer les activités du PKK, un parti qu'il avait utilisé dans son affrontement avec la Turquie dans les années 1990 et qui reste très populaire parmi les Kurdes de Syrie.
Par ailleurs, le CNS est contesté par nombre d'opposants, qui l'accusent d'être dominé par les islamistes, avec quelques figures pro-occidentales pour parler aux médias. Ainsi, un nouveau groupe vient de se créer, le Mouvement national pour le changement (MNC), dirigé par le Dr Ommar Qurabi, ancien président de l'organisation syrienne pour la défense des droits humains (İpek Yezdani, « Syrian dissidents establish new bloc », Daily News, 21 février). Il reproche au CNS de refuser des militants alaouites ou turkmènes.
D'autres communautés, notamment les communautés chrétiennes mais aussi druze (lire Phil Sands, « Syria's Druze community : A silent minority in no rush to take sides », The National, 22 février) hésitent, non par sympathie pour le régime, mais par crainte du chaos qui résulterait de sa chute sans négociations.
Car la militarisation du conflit est en marche, et porte avec elle les germes d'une guerre civile (peut-être la seule voie de sortie pour le régime). Un reportage du quotidien libanais Daily Star (23 février) sur l'Armée syrienne libre (ASL) confirme deux éléments que la presse occulte souvent : cette armée a des bases au Liban (et d'ailleurs aussi en Turquie) ; elle n'hésite pas aux représailles confessionnelles, en tuant des alaouites par vengeance (« FSA soldier in Lebanon discloses tactics »). De même, des combattants irakiens se sont joints aux insurgés syriens (lire Tim Arango et Duraid Adnan, « For Iraqis, Aid to Rebels in Syria Repays a Debt », The New York Times, 12 février 2012), y compris des membres d'Al-Qaida, ce qu'a confirmé le département d'Etat américain.
Nous sommes dans une impasse. L'opposition — ou plutôt les oppositions — est incapable de renverser le régime, et le régime est incapable de venir à bout de l'opposition. On peut même dire que l'avenir du régime est scellé et qu'il n'en a plus que pour quelques mois. La question est donc de savoir si le pays va s'enfoncer dans la guerre civile ou connaître une forme de transition politique qui nécessite, que l'on le veuille ou non, un dialogue.
C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre le veto des dirigeants russes et chinois à la résolution du conseil de sécurité des Nations unies du 4 février. Le texte avait été amendé pour tenir compte d'un certain nombre de leurs objections mais il continuait à demander le retrait des troupes gouvernementales des villes sans parler de l'opposition armée, et à faire référence au plan de la Ligue arabe, imposé par l'Arabie saoudite, qui impliquait la mise à l'écart de Bachar Al-Assad. Cette résolution pouvait-elle servir de couverture à une intervention militaire ? De toute évidence, c'est ce qu'ont craint Moscou et Pékin, échaudés par le précédent de la résolution 1973 sur la Libye. On peut comprendre leurs soupçons, tant les déclarations françaises et autres laissent entrevoir une action armée sous prétexte de protéger les populations.
La voie de la négociation
Alors, faut-il ne rien faire ? Non. Mais les possibilités ne se réduisent pas à la seule option militaire. D'une part, les pressions sur la Syrie, notamment dans le domaine économique, existent (elles peuvent être renforcées à condition de cibler les dirigeants, pas la population) et amènent déjà une partie de la bourgeoisie qui soutient le régime à s'interroger. D'autre part, les premières missions de la Ligue arabe, malgré les difficultés, avaient servi à limiter la violence ; c'est l'Arabie saoudite qui a obtenu leur retrait (il faut lire le rapport qu'elles ont publié ; il n'a rien à voir avec ce qu'on en a dit dans les médias, à tel point que ce texte a été longtemps caché) ; il faudrait, au contraire, obtenir que ces missions reprennent et s'étendent. Enfin, contrairement à ce qui s'écrit, ni les Russes ni les Chinois n'ont donné un feu vert à Assad, mais tentent de faire pression sur lui. Comme le rapporte un journal libanais bien informé, les autorités syriennes se sont abstenues, sous la pression des Russes, d'utiliser l'aviation et d'autres armes de guerre à sa disposition, dans leur actuelle répression – de ce point de vue, on n'est pas dans la situation de Hama en 1982 (Al-Akhbar, 22 février 2012).
La voie de la négociation est étroite et prendra du temps. En attendant, des gens meurent… Mais une intervention militaire ferait encore plus de victimes.
De plus, mentionnons un intéressant article de Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad et ancien conseiller national à la sécurité, paru dans le International Herald Tribune du 7 février sous le titre « Iran's Achilles' Heel ». Il explique, en substance, que le renversement du régime de Damas permettrait d'éviter l'alternative désastreuse : bombarder l'Iran ou intensifier les sanctions, ce qui pourrait pousser le prix du baril au-delà du supportable. En privant Téhéran de son allié syrien, en revanche, on l'affaiblirait considérablement.
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41 commentaires sur « A propos de la Syrie »
al-ummiyyu :
23 février @16h07 »
Bonjour Monsieur,
ce que vous écrivez ici, dans cet article, n'a pas grand chose en commun avec ce que vous disiez, par exemple, lors de votre intervention sur une chaine de radio (france inter, là-bas si j'y suis) et votre analyse de la situation, des situations se colorie souvent de couleurs entre les mains d'un daltonien. Il en résulte un tableau toujours chargé, trop chargé, de couleurs mais sans grand intérêt.
Vous feriez mieux de tourner sept fois votre plume dans votre oreille ainsi vous entendrez mieux, peut-être, et nous épargnerez de perdre notre temps à lire vos articles sans saveur juste parce que vous les publiez dans le monde diplomatique qui depuis quelques temps a trop agrandi ses filtres et ne filtre plus rien.
La Syrie tout comme le reste du monde arabe vous vous en moquez bien. Ce qui vous plaît, cela devient évident, à vous et à un grand nombre d'entre vous, spécialistes du monde arabe, c'est de vous trouvez borgnes au milieu d'aveugles.
al-ummiyyu :
23 février @16h13 « »
Par contre je suis désolé pour mon orthographe que je ne peux corriger après coup. Cela dit je ne veux en aucun cas vous manquer de respect ni à vous ni à la langue.
Sakhra :
23 février @16h19 « »
Un diplomate arabe a révélé, sous le sceau de l'anonymat à l'Associated Press, que "la conférence sur les amis de la Syrie est financée par l'Etat du Qatar, la Tunisie ne fait que faciliter les mesures organisationnelles".
Quand on sait que la Ligue dite arabe est entre les mains des roitelets du Golfe ...., on peut d'ores et déjà savoir ce qui sortira de cette conférence "des amis de la Syrie"...
La "démocratie du chaos" en Afghanistan, la "démocratie du chaos" en Irak, la "démocratie du chaos" en Libye ne leur suffisent pas ?
http://www.lemonde.fr/proche-orient...
jgn :
23 février @16h31 « »
Article intéressant au moins en ceci : cela nous change du matraquage heure par heure sur les dites exactions des troupes régulières contre de pauvres populations civiles désarmées, exactions que tolèrent et soutiennent les méchants Russes et Chinois. On se croirait revenus aux pires heures de la guerre des blocs.
Rien n'a changé, en vérité, pour l'Occident, c'est-à-dire les voyous qui ne lorgnent que sur une chose, depuis qu'ils n'y ont plus directement accès, les richesses promises par une annexion militarisée de la Chine et de la Russie. Il leur faut, à tout prix, encercler ces deux superpuissances par l'annexion de leur périphérie, les priver de ressources et de soutiens.
En attendant l'Iran, ce fut la Libye, dont a pu voir à Syrte ce qu'il en était de la "protection des populations" par la coalition occidentale.
Lou :
23 février @16h57 « »
et en cemoment en Syrie Edith Bouvier demande qu'on la fasse sortir
Vidéo :
نداء إستغاثة من الصحفيين المحاصرين مع أهالي الحي
Appel de détresse des journalistes
Bicho :
23 février @17h02 « »
Si vous parlez encore de "révolte" et pas de "révolution", alors il vous faut bcp de lecture sur ce qui se passe en Syrie depuis le 15 mars 2011.
Amicalement,
Gédéon :
23 février @17h17 « »
Quelques liens pour comprendre les accointances d'une certaine extrême-droite française avec le régime syrien actuel :
http://reflexes.samizdat.net/spip.p...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alois_...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mousta...
Cette extrême-droite est très active sur le Net et sans même la représenter beaucoup de commentateurs en ligne reprennent parfois mot à mot leur propagande ou phraséologie.
Mourad :
23 février @17h21 « »
Noam Chomsky dit '' la propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature''. Les médias occidentaux et arabes ne disent que des demi-vérités !! Al-Jazeera n'est absolument rien d'autre que le haut parleur de l'émir de Qatar et manipule les masses à propos de la Syrie.
En effet, une guerre qui a le soutien de l'opinion publique est une guerre gagnée d'avance, alors qu'une guerre qui n'a pas le soutien de l'opinion publique est une guerre qu'on ne pourra jamais mener. Et comment controle-t-on l'opinion publique ? Grace aux médias (La fabrication du consentement de Chomsky)
Alors continuons à diaboliser Bachar el Assad comme on l'a fait avec Saddam Hussein et tant d'autres pour justifier les guerres a venir. car c'est bien de cela qu'il s'agit, d'une guerre comme celle d'Irak, simplement celle-ci est plus subtile. il n'y a pas de révolution en Syrie : c'est l'impérialisme américain et ses alliés qui profite de ce climat de révolution général pour faire tomber de l'intérieur ce régime syrien qui l'est fait telleeeeeement chier et ce depuis telleeeement longtemps.
En mars de l'année passée déjà, Bachar el Assad expliquait lors de déclarations que des armes occidentales transitaient de Turquie et du Liban vers les salafistes contestataires en Syrie, et que cela était inacceptable au nom de l'intégrité territoriale et de la souveraineté. A ce moment la, tous les journalistes ont dit la même chose : '' Bachar el assad essaie d'effrayer les Syriens et ressort la vieille théorie du complot''. Aujourd'hui, c'est un fait avéré que l'occident est à la manoeuvre depuis le début en Syrie, le Times l'a encore confirmé récemment.
Alors, expliquez-moi, svp, de quoi parle-t-on ici ??? tout cela n'a évidemment rien à voir avec la démocratie !! Ce n'est que de la géopolitique, que des intérêts !! Même l'état le plus démocratique du monde réagirait exactement comme le régime syrien si il était confronté à pareille situation. Visiblement, le seul qui parveint encore a distinguer ces deux réalités distinctes (la lutte pour plus de démocratie et les ingérences à l'origine de toutes les violences) mais que tout le monde mélange, c'est Bachar el Assad lui -même :
Il a reconnu dès le départ qu'il fallait du changement en Syrie et que des réformes étaient prévus, il a dit et répété que ce n'est pas les manifestants pacifiques qu'il traquait, (il en a libéré des milliers, après enquête, lorsqu'il s'avérait qu'ils étaient pacifiques) et que JAMAIS ordre n'a été donné de tirer sur les civils, sauf si ceux-ci étaient armés et menacait de tuer !
Mourad :
23 février @17h44 « »
Ne confessionalisez pas le conflit en Syrie comme le font les médias depuis le début et surtout Al-Jazeera ! Dire que Bachar el assad est alaouite à la tête d'un pays a majorité sunnite n'a aucun intérêt (comme on disait Saddam est sunnite a la tete d'un pays a majorité chiitte), car ca n'explique en rien les évènements. Depuis le début il défend l'idée d'une nation syrienne forte au delà des clivages religieux que l'occident tente à tout prix de raviver pour déchainer les violences et accélérer la chute du régime.
Comme la si bien dit le mufti sunnite de Syrie, le seul véritable crime du régime, c'est d'avoir soutenu la résistance arabe au Liban et en Palestine, et d'avoir refusé toute paix avec Israël tant que celui-ci ne revenait pas aux frontières de 67. Quel autre régime arabe peut se vanter d'une position aussi juste ? Aujourd'hui il en paye le prix !
Sakhra :
23 février @17h59 « »
Le Qatar achète la démission du général al-Dabi
Alors qu'est envisagé de former une nouvelle Mission d'observation, cette fois conjointe à la Ligue arabe et aux Nations Unies, le Qatar a multiplié les démarches auprès du général al-Dabi pour qu'il donne sa démission et laisse la place à une personnalité plus accommodante.
Sheikh Hamad bin Jassim, Premier ministre et ministre Affaires étrangères du Qatar, lui a d'abord proposé une indemnité pour se retirer. Le général a refusé. L'émir lui a alors déclaré par téléphone que tout homme a un prix et qu'il lui appartenait de fixer le sien, puis il lui a envoyé un chèque sans montant en lui demandant d'écrire lui-même la somme. Nouveau refus du général.
En définitive, le Qatar s'est adressé au président soudanais Omar al-Bashir. L'émirat wahhabite a accordé un don au Soudan –un des États les plus pauvres du monde– en échange du retrait du général al-Dabi. Après le versement de 2 milliards de dollars, le président soudanais a rappelé le général à Khartoum.
http://www.voltairenet.org/Le-Qatar...
Shanaa :
23 février @18h10 « »
Le probléme des dirigeants arabes c'est qu'ils visent le pouvoir pour le pouvoir, se mettent et s'en remettent aux puissances coloniales pour dicter leur conduite et, enfin, s'assoient sur le chaudron sans rien résoudre !
Une fois que les choses arrivent à l'impasse, de nouveau les puissances coloniales se posent en tuteurs en diabolisant, au passage, ceux qu'elles ont contribué à placer sur le trône ! Ainsi, les USA, disaient de feu Saddam : "C'est un fils de pute mais c'est notre fils de pute" ! Notez, au passage, la mysoginie implicite !
Tout le monde ignore le but des révoltes arabes et qui est derriére, mais il y aura surement beaucoup de dégats et trés, trés peu de fruits ! Ainsi, Sadam n'est plus mais le chaos, la pauvreté, la dictature régnent en maitre, alors que l'Irak était prospére avant l'invasion USA. Idem pour la Libye : une dictaure religieuse s'est installée sans élection. La pauvreté, le chaos, la torture font leur apparition dans une Libye jadis en bonne santé économique !
En Egypte, la délinquance, inconnue jusqu'àlors, est en augmentation. Le pays ne sait pas ou il va !
La réalité, c'est que la décolonisation n'a jamais eu lieu. Le facteur aggravant est l'acculturation des jeunes via la mondialisation et les moyens de communication mal maitrisés qui contribuent au formatage des jeunes en leur faisant détruire leur pays sans qu'ils aient de revendications claires !
patrice :
23 février @18h25 « »
@Mourhad
"Alors continuons à diaboliser Bachar el Assad comme on l'a fait avec Saddam Hussein et tant d'autres pour justifier les guerres a venir. car c'est bien de cela qu'il s'agit,"
Bachar el Assad n'a pas besoin de la presse occidentale pour se diaboliser. C'est un dictateur corrompu. En Syrie, les partis politiques sont interdits, la censure est omniprésente, et les inégalités sont colossales. Le fait que Bachar soit l'ami de l'Iran, et l'ennemi d'Israël n'y change rien. La répression menée actuellement par l'armée est extrêmement violente, à preuve le fait que le régime interdit l'accès aux journalistes. Qu'il ne vienne donc pas se plaindre si certains récits sont faux.
Ceci étant posé, l'article ci dessus me confirme ce que je savais déjà. Le tableau d'ensemble ressemble beaucoup à celui de la Libye avant l'intervention occidentale : Superposition d'un conflit social avec des conflits ethniques et religieux, omniprésence des extrémistes intégristes, et règlements de comptes à prévoir après la chute de Bachar. Je ne vois donc pas l'intérêt d'une intervention "humanitaire", qui ne ferait qu'envenimer les choses et accélérer l'arrivée au pouvoir des islamistes radicaux salafistes, au grand dam des deux autres ethnies. Mieux vaudrait tenter d'encourager une négociation, et éviter 50 000 morts de plus. De toutes façons, les syriens vont tomber de Charybde en Scylla. Quant à Bachar el Assad, je ne pense pas qu'il ait besoin de conseils, mais, à sa place, je me retirerais en Iran fortune faite. Mais, à tout hasard, je ne m'installerais pas à côté d'une usine d'enrichissement nucléaire. Elles sont indestructibles, contrairement aux maisons qui les entourent. Juste pour mémoire, je suis également opposé à un conflit avec l'Iran, même si je vomis le régime qui y sévit. Chacun ses problèmes.
patrice :
23 février @18h33 « »
@ Shanaa
100% d'accord avec votre analyse. A noter quand même le fait que Bachar al Assad n'a pas fait grand chose pour son pays, contrairement à Kadhafi, despote plus ou moins éclairé, qui avait su enrichir ses administrés. Bachar, lui, s'est contenté d'hériter du pouvoir. Il n'a résolu aucun problème et a dépensé beaucoup d'argent en soutien au Hezbollah, ce qui doit faire une belle jambe au syrien de base qui n'a rien à manger, cause principale de la révolte.
le journal de personne :
23 février @18h35 « »
Le Roi lion
Papa, maman, au secours, je vais me noyer... crie l'enfant en se débattant dans les eaux troubles de l'océan.
Le père se jette à l'eau... mais c'était une blague... l'enfant faisait semblant
Papa, maman, au secours, je vais me noyer... crie l'enfant entraîné par les courants d'une mer déchaînée...
La mère se jette à l'eau... mais c'était encore un canular... pour rouler ses parents dans la farine.
Papa, maman, au secours, je vais me noyer... "ENCORE !" s'écrient les parents...
Et aucun des deux ne se précipite pour le secourir.
Il se noie... parce que plus personne n'y a cru. Plus personne n'y croit. Plus Personne n'y croira.
Ainsi s'écriait l'infantile Amérique en s'adressant au reste du monde :
Au secours ! au secours ! Donnez-moi la main pour que je prenne mon pied !
A vos dépens... abrutis de parents.
Avec elle ; le tragique vire toujours au comique.
Elle nous a déjà fait le coup avec Saddam et ses armes de destruction massive et fait faire un voyage pour rien.
Elle nous a refait le coup avec Kadhafi et sa paranoïa, en instrumentalisant la France au passage, et fait faire un voyage pour pas grand chose.
Et aujourd'hui elle veut voler au secours de la Syrie et mettre un terme à la souffrance d'un peuple qui se meurt chaque jour.
Seulement voilà... la Russie ne la croit pas. Pire, la Russie a toutes les raisons de ne pas la croire.
L'Amérique a menti une fois, puis deux... donc elle mentira toujours...
Laissez mourir la SYRIE... elle n'en mourra pas... se dit le Roi lion en regardant le reste du monde.
http://www.lejournaldepersonne.com/2012/02/le-roi-lion/
Deïr Yassin :
23 février @18h53 « »
@ patrice
" ... me confirme ce que je savais déjà. Le tableau d'ensemble ressemble beaucoup à celui de la Libye avant l'intervention occidentale."
Je m'imagine que vos connaissances au sujet de la Libye et de la Syrie sont du même niveau que les miennes concernant, disons, le Rwanda et le Burundi : c'est-à-dire très superficielles. C'est pour cela que je ne me prononcerais jamais sur ces deux pays....
"... et accélérer l'arrivée au pouvoir des islamistes radicaux salafistes, au grand dam des deux autres ethnies"
J'ai dû rater un truc-là. Depuis quand 'islamistes radicaux salafistes' est devenue une ethnie ? Et quelles deux autres ?
Shanaa :
23 février @19h08 « »
Non seulement, les décideurs ont la mémoire courte, mais en plus ils ont l'humeur sélective !
Le pére Assad était un grand ami de l'occiden jusqu'à la fin de son régne, et l'intronisation de son rejeton actuel, malgré ce qui s'était passé à Hama en 1982. Personne ne s'était intéréssé à cet épisode qui n'avait aucune importance dans l'agenda politique des puissances coloniales, sachant qu'un état ne connait que ses intérêts !
En outre, les Assad ont privilégié et se sont appuyé sur telle ou telle communauté, au lieu de les intégrer toutes autour d'un projet. Leurs ennemis ont profité de ce talon d'Achile et réactivé le divisionnisme latent !
"Le 2 février 1982, la population de Hama, à majorité sunnite, menée par 150 officiers s'insurge contre le pouvoir en place, suite à l'arrestation d'imams fondamentalistes. Les forces armées syriennes répliquent en assiégeant et bombardant 27 jours durant la ville et pratiquent la politique de la terre brûlée, un tiers de la ville — comptant de nombreux joyaux architecturaux — est alors détruit. Ces événements n'ont pas été, ou peu, relayés dans la presse occidentale et n'ont pas soulevé l'indignation à l'étranger car ils ont été occultés par la fermeture du pays et par la guerre du Liban." (wiki.)
Certains avancent le chiffre de 35 000 morts !
Shanaa :
23 février @21h10 « »
al-ummiyyu, bien au contraire, cet article est tout à fait juste ! Il a le mérite de faire le tour de la question en disant l'essentiel, clairement, sur une situation complexe, et que les traitements médiatiques rendent encore plus sybillique. Ce qui n'est pas le cas ici !
Personne ne contestera que la Syrie a un systéme répressif ou la liberté de parole est limitée. Personne ne contestera que la mondialisation a creusé les inégalités et engraissé une caste qui affiche avec ostentation ses signes extérieurs de richesse, arrosé de mépris pour le petit peuple qui lutte pour le pain quotidien !
orphe.vincere.tiferhy@orange.fr :
23 février @22h43 « »
Un point de vue très intéressant.
Les différents protagonistes sont en partie bien disséqués.
Les enjeux sont mis à nu.
Tous les ingrédients de la guerre civile sont là monsieur Gress.
L'affrontement entre les pays dits émergents et l'Occident par une guerre civile interposée ne fait plus de doute. Sur la Libye l'Occident avait marqué de point, mais dans le cas de la Syrie, ils ne vont pas se laisser surprendre comme des amateurs ou des gamins avec des littératures qui avaient fait ses preuves.
A qui le tour ???
Je pense que si les peuples des grands pays démocratiques comme l'Arabie Sauodite, le Qatart et toutes les grandes démocraties monarchiques du Golfe....se mettaient à revendiquer des libertés ou..., l'Occident va être scandaliser sur les repressions comme il fait pour le peuple de Syrie ou de la Libye.
Merci
A bientôt
Kely Malaza :
23 février @22h50 « »
Une erreur sur mon commentaire.
Je n'ai pas mis mon pseudonyme.
K. :
23 février @23h33 « »
Le journaliste US Jake Tapper, au secrétaire de la Maison Blanche qui vient de louer le "journalisme énergique" à la façon des journalistes tués en Syrie :
Comment cela s'harmonise-t-il avec le fait que cette administration essaye si agressivement de mettre fin au journalisme énergique aux Etats-Unis en utilisant l'"Espionage Act" pour trainer les divulgateurs devant une cour de justice ? [6 journalistes sous la présente administration versus 3 pour toutes les administrations antérieures réunies]
Nathan :
23 février @23h50 « »
Une journée ordinaire dans la Syrie du boucher Assad : 60 morts.
http://www.lemonde.fr/proche-orient...
al-ummiyyu :
24 février @00h12 « »
Bonsoir,
Madame ou Monsieur Shanaa avant tout je tiens à préciser que par la force des choses je soutiens le régime syrien et le soutiendrai jusqu'à ce que la paix revienne ! c'est dire si je m'engage sur un long chemin.
Donc je pense que vous avez mal interprété mes propos ou moi-même les avoir mal exprimés.
Ce que je regrette c'est le temps que peut mettre un ami du monde arabe, les amis du monde arabe à voir ce qui se joue, ce qui se passe ; et à parler, et à écrire. Ils contribuent à noyer le poisson d'abord ( sans s'en rendre compte, semble-t-il) puis ouvre un œil ensuite pour voir le poisson flotter au dessus de se flot de textes et de témoignages des journalistes des temps modernes. certains d'entre eux risquent la vie.
La mort de ces deux journalistes, hier, et selon le président de la république "est la preuve que Bachchâr al-Asad (même plus président) devait démissionner".
je ne voulais pas rentrer dans ce genre de discussion et en serais incapable, alors je m'arrête là.
Il n'y avait rien de personnel dans ce que j'écrivais.
Merci
X :
24 février @01h47 « »
Shanaa et Mourad :
Sadam n'est plus mais le chaos, la pauvreté, la dictature régnent en maitre, alors que l'Irak était prospére avant l'invasion USA. Idem pour la Libye : une dictaure religieuse s'est installée sans élection. La pauvreté, le chaos, la torture font leur apparition dans une Libye jadis en bonne santé économique !
En Egypte, la délinquance, inconnue jusqu'àlors, est en augmentation. Le pays ne sait pas ou il va !
Ah oui Shanaa sous Saddam et Kaddafi c'était le paradis. Vous êtes gravement atteinte. Les fils de Saddam pouvait sauter n'imnporte quelle du pays ou tirer une balle sur n'aimporte sans que personne n'ose ouvrir sa gueule. ce n'est qu'un exemple. Les Lybiens ne savent ce qu'est un partis politique, les irakiens et les syriens connaissent un seul partis le Baas et rien d'autres.
Pendant plusieurs semaines les syriens ont demandé des changements et on leur a répondu par les armes, la mort et la mutilation. Quand le dictateur a réalisé que cette fois c'était différent il a proposé des changements. C'était trop tard. Trop de mal a été fait et trop de syriens étaient arrivés au point de non retour pour que ça s'arrête comme ça.
Comme la si bien dit le mufti sunnite de Syrie, le seul véritable crime du régime, c'est d'avoir soutenu la résistance arabe au Liban et en Palestine, et d'avoir refusé toute paix avec Israël tant que celui-ci ne revenait pas aux frontières de 67. Quel autre régime arabe peut se vanter d'une position aussi juste ? Aujourd'hui il en paye le prix !
C'est de pure la foutaise !
Son crime c'est son régime lui même, les gorilles de ses services de sécurité qui prennent les syriens pour des moins que de la merde.
Son crime c'est l'absence du droit, de liberté et de justice.
Les syriens, ou une grande partie des syriens, veulent respirer comme tout le monde, veulent un peu de liberté. Le soutien du régime à la résistance au Liban et en Palestine ne devaient pas être utilisé comme prétextes priver les syrien de leurs dignité. Quand un syrien rentre dans un poste de police il n'a plus aucune dignité. Pour un syrien sa dignité ne doit remplacer aucune cause aussi juste soit elle. Surtout que dans ce cas ce n'est qu'un prétexte, la preuve c'est que aujourd'hui il propose des réforme en ''propfandeur'' sans pour autant renoncer à continuer soutenir la résistance. Trop tard il doit et va foutre le camps. La syrie connaitra des problèmes mais le seul responsable c'est ce régime qui a laissé pourrir la situation et que ne veut pas prendre conscience qu'il est fini. Il est de la même culture que Saddam et Kaddafi contrairement à Moubrak et Ben Ali.
patrice :
24 février @02h40 « »
@Deir Yassin.
Trois religions dominantes : Sunnites 78%. Alaouites (branche dissidente du chiisme : 10%. Chrétiens (catholiques+orthodoxes) 10%. Divers : 2%. Notons également la présence de kurdes, pour lesquels le terme ethnie est justifié.
Autant que j'aie compris, mais je reconnais bien volontiers ne connaitre la Syrie que par ce que j'ai pu lire au sujet de ce pays ces derniers temps, une éventuelle victoire des sunnites, parmi lesquels se trouvent des salafistes, se traduirait par le massacre des alaouites et des chrétiens. Quant aux kurdes, les forces révolutionnaires les ont virés sans ménagement.
Mais si vous avez des éléments qui infirment cette description des choses, je suis preneur.
A part ça, ce conflit me rappelle, comme déjà indiqué, le conflit libyen, avec toutefois quelques différences, dans la mesure où l'on cherche en vain les qualités éventuelles de Bachar el Assad. Autre différence : L'occident n'interviendra pas, ou ne le fera que sous forme de pressions sur la ligue arabe, ou via des livraisons d'armes limitées. Je doute que les russes et les chinois tolèrent une action décisive. Accessoirement, Obama ne souhaite pas se lancer dans un nouveau conflit, que ce soit en Syrie, ou en Iran. C'est aussi bien comme ça.
Quant aux gens qui, sur ce forum, hurlent au complot américain, peut être ignorent ils ce qu'est une dictature qui assassine et qui torture. Comment peut on "soutenir" Bachar al Assad ?
Je suis le premier à admettre le fait que les préoccupations humanitaires des occidentaux sont très sélectives, et que l'on donne plus d'écho aux massacres syriens qu'à ceux commis par l'Arabie Saoudite, à admettre aussi le fait que ce qui préoccupe les américains est surtout la sécurité d'Israël...Mais de là à nier la violence de la répression syrienne, il y a un pas qui ne doit pas être franchi.
Dans le même temps, je suis hostile à une intervention extérieure dans ce conflit. Le résultat serait le même qu'en Libye, pour les mêmes raisons.
La Syrie n'a tout simplement plus d'avenir. Ce pays est en train de s'autodétruire. Les américains n'auront pas à intervenir. Les syriens se bombardent eux mêmes. Planète de dingues.
patrice :
24 février @03h02 « »
@X
Je vous trouve un peu dur avec Kadhafi. Contrairement à Bachar al Assad, il avait fait de son pays un pays prospère, doté de structures de base : Hôpitaux, écoles, postes, routes, etc. Le niveau de vie des habitants avait par ailleurs beaucoup progressé durant le règne de ce despote éclairé, et moins fou qu'on ne le pensait généralement. A noter également le fait qu'il dirigeait un pays quasi ingérable, du fait des guerres entre tribus. Ceci étant posé, il est vrai qu'il s'en est mis plein les poches, et que son règne a été marqué par une répression aussi permanente que féroce. Mais Shanaa a raison de souligner le fait que l'intervention occidentale a aggravé la situation du pays.
Elle a également raison, du moins, à mon avis, en soulignant le fait que Saddam fut un pantin entre les mains des américains, du début à la fin de son règne. Le pays était bel et bien prospère avant la série de conflits orchestrés par les USA.(lesquels l'auraient poussé à envahir le Koweit !).
Mais il est vrai que tous ces dictateurs mégalomanes sont bien peu sympathiques. Je devrais dire : étaient, puisque, quand on ne plait pas aux américains, mieux vaut être irréprochable.
X :
24 février @04h17 « »
Kibboutzique Nathan :
Une journée ordinaire dans la Syrie du boucher Assad : 60 morts.
Vous avez tout à fait raison, ce salaud de boucher doit partir,ça fait dix mois que ça dure c'est trop long.
Mais ça fait 60 ans que les palestiniens vivent des atrocités des bouchers sionistes. Ne trouvez vous pas que ça a trop duré aussi. Ou ça c'est supportable pour votre conscience.
À propos, pourriez vous nous expliquez pour quelle raison les sioniste volent l'eau des palestiniens aux palestiniens et la revendent aux palestineins, qui sont obliger de l'acheter pour ne pas crever.
La première explication qui viendrait à l'esprit d'une personne normale c'est que c'est pour dépoullier les palestiniens du peu de sous qu'ils ont. Mais voilà que Noval dit que non : puisuque les sioniste sont juifs on ne doit pas dire qu'il volent pour les sous ça peut se dire mais pas d'un juif ! C'est, parait il antisémite de le dire. Alors pourriez vous nous expliquer la raison. Est ce que c'est une sorte de distraction culturelle sioniste ? est ce que ça fait partie des activités sociales sionistes qui se pratiquent souvent d'ailleurs en famille, une sorte de pique niques sioniste. Un peu comme vos activités dans les Kibboutz à votre jeunesse aussi c'est marrant quoi !Ou ce que ce sont des tradition ancestrales...Merci de nous éclairer, personnellement j'y perd mon latin. Vous serez bien gentil et tant que vous y êtes le vol des terres aussi ce n'est pas pour les sous que ça vaut (c'est normal d'après noval) alors c'est quoi ces razzia pour vous. Merci bien.
Je sais que Noval refuse d'échanger avec vous mais dans ce cas, en étant hypocrites et en refusant d'appler les choses par leurs nom, vous allez vous trouver du même coté que lui contre les palestiniens.
X :
24 février @04h34 « »
patrice :
Contrairement à Bachar al Assad, il avait fait de son pays un pays prospère, doté de structures de base : Hôpitaux, écoles, postes, routes, etc. Le niveau de vie des habitants avait par ailleurs beaucoup progressé durant le règne de ce despote éclairé, et moins fou qu'on ne le pensait généralement. A noter également le fait qu'il dirigeait un pays quasi ingérable, du fait des guerres entre tribus.
Khadhafi était inondé par l'argent du pétrole, il avait moins que la moitié du libyens et n'a pas de sionsites à coté comme les Assad qui exigeait d'importantyes dépenses militaires.
Ceci dit j'ai parlé plus de dignité que de sous ! les deux régimes, comme celui de Saddam et la majorité des autres régimes arabes n'ont aucune considération pour le commun des mortels de leurs citoyens.
Contrairement à vous je pense que les révolution des peuples arabes vont atteindre leurs objectifs de rendre la dignité aux peuples. Dans ce contexte je considère que la révolution egyptien est sur la bonne voie quoi que l'on dise. Pour le reste c'est une question de temps.
Sakhra :
24 février @09h52 « »
Ceci dit j'ai parlé plus de dignité que de sous ! les deux régimes, comme celui de Saddam et la majorité des autres régimes arabes n'ont aucune considération pour le commun des mortels de leurs citoyens.
C'est vrai que les BHL, les Clinton, les Sarkozy, l'Otan, eux ont une considération énorme pour les peuples arabes : en les bombardant, en les disloquant en ethnies, en pillant leur patrimoine culturel, et leurs richesses, ...Les" sous" ne les intéressent pas , seule la dignité des peuples leur tient à coeur .C'est beau la démocratisation via l'Empire !
Au fait, nous parle-t-on de la Libye aujourd'hui ? C'est un paradis aujourd'hui,depuis que l'Otan est passée pour "rendre la dignité " au peuple ?
Le paradis, c'est la guerre civile, qui fait des morts tous les jours ?? Ce sont les armes, qui se baladent dans toute la région du Sahel, et qui commencent à alimenter la guerre au Mali ?
Le président malien accuse l'Otanhttp://www.algerieinfos-saoudi.com/...
Non, silence, il y a mieux à faire, il faut "démocratiser la Syrie", comme l'Irak,.... détruit, comme la Libye,.... détruite....Après la Syrie, quel sera le prochain ?
L'Arabie séoudite ? ...Mais non, c'est déjà une grande démocratie, qui respecte la dignité de ses hommes et de ses femmes !
Le Bahrein ? ...Mais, non, il y a une grande base américaine, donc la démocratie y est déjà !
Le Qatar ? Non, là aussi la plus grande base militaire US, la preuve que la "démocratie" y est déjà...En plus, un ami d'Israel, la seule "démocrabie" de la région, c'est une autre preuve...Et, des"sous", il en a , il peut se payer..tout ce qui est à vendre.....COMMENT LE QATAR SE PAYE UNE PARTIE DE LA CLASSE POLITIQUE FRANCAISE",http://www.socialgerie.net/spip.php... .
Et les bons "Samaritains", comme la Clinton, n'ont pas peur de déclarer :"La pression va monter sur des pays comme la Russie et la Chine parce que l'opinion publique mondiale ne va pas rester sans réaction. L'opinion arabe ne va pas se contenter de regarder deux pays soutenir, l'un pour des raisons commerciales, l'autre pour des raisons commerciales et idéologiques, un régime qui défie toutes les règles internationales"http://fr.news.yahoo.com/hillary-cl...
Et les armes, qu'"elle" fournit à l'opposition,(pas n'importe laquelle, uniquement celle qui s'est engagée à faire la paix avec les sionistes, à neutraliser le Hezbollah, à rompre avec l'Iran ...celle qui leur permettra de "casser " l'Iran.)..ce n'est pas pour des raisons commerciales et idéologiques, mais par "charité chrétienne", pour l'amour de l'humanité, par amour pour le peuple syrien....Alléluia !!,
Il faut la croire...sur parole...."elle", qui respecte toutes les règles internationales, comme le savent si bien les Palestiniens...
..
Deïr Yassin :
24 février @10h43 « »
@ patrice
C'est bien ce que j'ai cru comprendre : vous mélangez allégrement affiliations religieuses et ethnicité.
Vos trois "ethnies" que vous spécifiez dans votre commentaire sont donc : les sunnites, les alaouites et les chrétiens. C'est du grand n'importe quoi !
A part d'être totalement faux - sauf pour les alaouites que certains considèrent une ethnie tout comme les Druzes à cause de leur endogamie (entre autre), mais c'est un autre débat - sunnites et chrétiens sont des dénominations purement religieuses.
Vous ne faites que reprendre la sainte trinité des analyses sur l'Irak : sunnites, chiites et Kurdes. Exactement le même mélange d'affiliation religieuse et appartenance ethnique.
"A part cela, ce conflit me rappelle, comme déjà indiqué, le conflit libyen...."
Et comme déjà indique, je crois que quand on connais mal un sujet, il vaut mieux rester humble dans ses propos au lieu d'étaler ses méconnaissances au grand publique. Vos propos sont bien chutzpahesques.
***
Ceci dit, je souhaite la chute de ce régime, tout comme j'avais souhaité celui de Khadafi, et de lire des propos comme ceux de Mourad me font marrer. Je me dis qu'il faut être payé pour écrire tant de conneries. Je lui rappelle que pas une seule balle a été tirée depuis la Syrie sur Israël depuis 1973, mais que ce régime a préféré financer des groupes de résistance, tout en les opposant les uns aux autres quand cela arrange le régime. Les fractions palestiniennes en Syrie pourront en parler mais ils n'osent pas. Sans oublier que le Hamas a été mis au froid parce qu'ils ont refusé d'organiser des manifestations 'spontanées' de soutien au régime dans les camps palestiniens. On se rappelle aussi les accusations du printemps dernier après la bataille de Lattaquié : selon le régime, c'était la faute aux Palestiniens.
Comment peut on prétendre qu'un régime qui s'en fout totalement de son propre peuple s'intéresse au bien-être des Palestiniens ? Et cela ne vaut pas que pour le régime syrien !
terre et liberté :
24 février @11h37 « »
Je suis d'accord avec l'essentiel de cet article mais la référence au rapport "Syrie, la libanisation forcée" me laisse pantois. En effet, l'un des auteurs de ce rapport est Richard Labévière. Richard Labévière que beaucoup (dont moi) avaient défendu lorsqu'il a été viré de RFI pour ses positions favorables aux peuples arabes. Le problème, c'est que Labévière a apporté son soutien au régime de Bachar Al Assad lors d'une interview à la télévision syrienne (avril 2011). Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'indépendance du rapport est sujet à caution (d'autant que RL ne s'est pas vanté du soutien qu'il a apporté à ce régime)...
Venturii :
24 février @13h24 « »
Âpres propos sur la Syrie...
Le régime Syrien a été toléré beaucoup plus longtemps que prévu parce qu'il agissait chez lui avec peu d'effet sur ses voisins, ou alors il agissait dans le jeu politique de ses voisins, en respectant les règles éventuellement violentes comme lorsqu'il a fait assassiner Hariri, mais aussi en accueillant des réfugiés - irakiens et palestiniens notamment.
Mais la Syrie n'est pas comme la Libye isolée dans les sables, ou comme la Corée du Nord isolée entre trois grandes puissances.
Le fait que depuis deux ans, des syriens fuient leurs pays - mais aussi des palestiniens réfugiés en Syrie - vers des pays comme la Jordanie qui sont déjà saturés de réfugiés - palestiniens, puis irakiens - c'est l'étincelle qui va mettre le feux aux poudres dans la région. Ces nouveaux réfugiés communiquent et rassemblent les communautés syriennes plus anciennes, un peu partout dans le monde.
Sachant qu''il suffit de quelques parents de victimes pour porter plainte contre le régime syrien à l'ONU pour grimes de guerre et crime contre l"humanité - avec des armes russes
sachant que la Russie et la Chine savent qu'elles jouent enfin leur carte majeure au croisement de la Méditerranée et du Moyen-Orient,
sachant que Assad n'a d'autre porte de sortie que la Russie qui a besoin de lui en Syrie
on peut effectivement conclure que toute tentative pour calmer le jeu en Syrie est complètement futile.
La Russie et la Chine savent que le jour où Assad tombera, les procès commenceront à l'ONU.
Les USA savent que s'ils sont impliqués dans des trafics d'armes avec l'opposition syrienne, la Grande-Bretagne et la France mettront leur véto à toute condamnation visant les USA.
Devant le champs de bataille syrien, l'ONU est divisée non pas sur les méthodes mais sur les intérêts fondamentaux des membres du Conseil de Sécurité.
"There Is No Solution in Syria."
Résoudre la question syrienne nécessiterait de changer l'ONU.
Même la mort de Assad mystérieusement dans son sommeil ne résoudrait pas le conflit car le pays est profondément divisé.
Comme de toutes façons il y aura des procès, l''important est que les journalistes continuent d'"opérer" en Syrie.
Olivier Montulet :
24 février @13h31 « »
Toute ingérence est insupportable quel qu'en soit le prétexte en particulier quand elle est impérialiste et qu'elle se justifie par "les bons sentiments". Or les révoltes localisées à quelques quartiers de quelques localités en Syrie sont instrumentée par la presse occidentale qui ne se rend sur place que depuis peu et qui s'offusque d'autant que leurs trompes la morts s'exposent et se font bêtement tués alors que depuis des mois des journalistes indépendants s'y rendent sans que l'on ne s'inquiète pour eux et surtout en méprisant leurs rapports qui relativisent largement le conflit et qui sont en contradiction avec la propagande ayant court en Europe. La presse occidentale méconnait aussi que l'armée dite de la Syrie Libre est armée de missiles américains et israéliens que des soldats Qataris et Saoudites sont, comme en Libye, envoyés pour déstabiliser le pays. Mais l'image romantique adulée par la presse occidentale est trop alléchante que pour dire le réel. Mieux vaut valoriser une soi-disante soif de démocratie occidentale qui flatte l'égo occidental. Cette autosatisfaction est tellement confortable pour ne pas se questionner sur nos propres défaillances. Les organes de presse occidentaux ont une responsabilité écrasante dans les développements guerriers et meurtriers à travers le monde.
bhv :
24 février @13h38 « »
d´accord pour les trois raisons pour la revolte. mais ce qui est aussi important à mentionner : pourquoi l´arabie saoudite (qui elle même supprime, torture, assassine)regrette -elle les mefaits et les cruautés du régime syrien ?pour soutenir tous les e´léments islamistes , voire fondamentaliste. pour supprimer tout ce qui garantie une certaine liberté réligieuse . (c´est un des rares côtés positifs dú régime syrien)
Djazaïri :
24 février @13h41 « »
Salam,
merci pour cet article, nous l'attendions depuis longtemps,
ce qui se passe en Syrie est une intervention du Qatar,
Israël et d'autres ne souhaitent que l'atomisation des Etats arabes en bantoustans inoffensifs,
ps : je suis outré du manque de professionnalisme de Bernard GUETTA et Ivcan LEVAI sur France-Inter : procès à charge, discours orienté. Et tout cela avec nos sous...
X :
24 février @13h42 « »
Bonjour Skhra,
On n'est pas des sauvages.
Comme à votre habitude vous confonder bienn des choses. vous faites partie des conspirationistes qui veulent que tout ce que l'accident a touché était réflichi et préparé à l'avance dans tous ses détails...
Au fait, nous parle-t-on de la Libye aujourd'hui ? C'est un paradis aujourd'hui,depuis que l'Otan est passée pour "rendre la dignité " au peuple ?
Le paradis, c'est la guerre civile, qui fait des morts tous les jours ?? Ce sont les armes, qui se baladent dans toute la région du Sahel, et qui commencent à alimenter la guerre au Mali ?
Une révolution n'est pas une transformation instatannée vers le bonheur. Soyez patiente, vous Shanaa, sarah, Tariq, Taoufiq tunisienne, ....Shanaa a déjà trouvé scandaleux que le conseil trasitoire qui s'est donné comme mission principale de préparer des
élections en libye ne soit pas lui même élu ! On nage dans la paranoya.
Je pense que le soulèvement populaire en Libye n'a pas été téléguidé, et si l'otan a intervenu c'est parceque votre malade Kadhafi n'a pas voulu comprendre qu'il était fini. Je pense que la dignité ne se donne pas mais se prend. Les pays de l'otan ont tourné une situation à leur avantage, et c'est normal. Les lybiens qu'on prenaient pour des demeurés, en laissant un malade les diriger sont vu autrement aujourd'hui. Ils ont plus de dignité, ils n'ont plus peur. Leur destin est entre leur mains. Je vous conseille de garder patience...
dan :
24 février @14h03 « »
Il est évident que Bashar al Assad n'utilse pas l'aviation militaire à fin d'éviter l'instauration d'une no fly zone.
Il ne lui faut pas de pression de la la Russie quand l'exemple Lybien est là !
roro :
24 février @14h03 « »
dans l hisoire des revoulions.les intervetions etrangeres ont ete toujours contre les vrais revouletionnaires .leregime syrien est fini .mais a quel pris pour le peuple.et l alternative ;entente tacite entre l occident les monarchies democratiques du golfe et lecote leplus opportuniste de opposion et la plus sectaire.vive les amis de lasyrie.de l irak et de la lybie
Oronte :
24 février @14h06 « »
Manifestement vous ne partagez pas le point de vue d'Ignace Leverrier (blog du Monde : un Oeil sur la Syrie).
Voici le lien vers son analyse du rapport que vous signalez :
http://syrie.blog.lemonde.fr/2012/0...
patrice :
24 février @14h51 « »
@Deir Yassin
"Vous ne faites que reprendre la sainte trinité des analyses sur l'Irak : sunnites, chiites et Kurdes. Exactement le même mélange d'affiliation religieuse et appartenance ethnique."
Ben oui ! L'Irak est une poudrière précisément du fait de ces conflits ethnico religieux, si vous me pardonnez ce barbarisme, et l'emploi à mauvais escient du terme "ethnique"...Quoique. Les Kurdes ont surtout et avant tout une sorte "d'identité nationale" qui se joue pour partie des frontières inventées par les colonisateurs.
De la même manière, les kurdes syriens constituent une entité ethnique, et les alaouites, une sorte "d'ethnie dominante" relativement solidaire. (la répression touche peu les contestataires alaouites). Mais j'aurais du parler de "groupes", voire de quatre groupes inhomogènes et divisés : Les sunnites, majoritaires, salafistes ou modérés, les alaouites, minoritaires, mais détenteurs du pouvoir (comme jadis les sunnites en Irak), les chrétiens catholiques ou orthodoxes, peu influents, et les kurdes, peu nombreux, mais fâchés avec à peu près tout le monde.
Encore une fois, si cette analyse est fausse, expliquez moi en quoi, au lieu de sombrer dans l'argument d'autorité. Je reconnais bien volontiers être normand, et non syrien. Mes compétences sont donc plutôt du domaine de l'escalope à la crème, mais il n'est jamais trop tard pour apprendre. Jusqu'ici, en dépit de mon inculture, j'ai fait des pronostics exacts concernant les printemps arabes. J'avais prédit dès les premiers soubresauts que les contestataires allaient droit dans le mur, comme jadis, les révolutionnaires iraniens. C'est l'avantage d'une méconnaissance des détails. On a plus de recul. L'analyse est en fait assez aisée. Conflit religieux = Catastrophe. Mais bien sûr, les manipulations américaines n'arrangent rien, surtout lorsque le pays produit du pétrole.
K. :
24 février @15h09 « »
Comment font-ils pour ne pas pouffer de rire ?
Les manifestations sont contraires à la loi islamique affirme l'Arabie #saoudite qui défend "la démocratie" en #Syrie http://www.france24.com/ar/20110304...
http://twitter.com/# !/alaingresh/st...

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J.T.Khoreich

























































































































































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