La Croix 27-3-2018
Le P. Georges Massouh, théologien, chercheur et philosophe, connu pour avoir œuvré durant de longues années pour le rapprochement entre les communautés au Liban, est décédé dimanche 25 mars 2018 à l’âge de 55 ans.
Né au Mont-Liban, ce prêtre grec-orthodoxe, marié et père de trois filles, a consacré sa vie à étudier les différentes communautés religieuses présentes dans son pays et l’évolution de leurs attitudes mutuelles tout au long des siècles. Ses travaux croisaient l’histoire et la théologie, et en particulier la place de l’Autre dans chaque religion, « dans la providence divine et le salut », indique l’université orthodoxe de Balamand.
Dans ses ouvrages et ses nombreux articles, il dénonçait aussi « le repli communautaire » et la crise de confiance accentuée par la guerre et revendiquait ses identités multiples : orthodoxe, libanaise, arabe...
Licencié en mathématiques de l’Université libanaise, le P. Massouh était détenteur d’un master en théologie orthodoxe de l’Institut Saint-Serge à Paris (1992), et d’un doctorat en études islamiques de l’Institut pontifical des études arabes et islamiques de Rome.
Ordonné diacre en 1995 puis prêtre en 1997, il a pris la direction du Centre d’études islamo-chrétiennes au sein de l’Université orthodoxe de Balamand, au nord du Liban. Ce « laboratoire », le père Georges Massouh le souhaitait « en prise directe avec l’actualité », laissant de côté « les sempiternels vieux débats théologiques, pour se pencher sur des questions plus contemporaines », expliquait-il à La Croix en 1999.