Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

dimanche 30 novembre 2014

La visite du Pape à la Turquie un évènement historique



Envoyé de mon Ipad 

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 29 novembre 2014

Doc. du Pape François

Rome

samedi 29 novembre 2014

Le Pape veut envoyer un signal au monde orthodoxe

Le Pape veut envoyer un signal au monde orthodoxe

François et Bartholomée au Saint-Sépulcre, le 25 mai 2014 - ANSA

(RV) Entretien - La première partie de la visite du Pape François en Turquie a été essentiellement consacrée aux rencontres protocolaires, officielles. Mais si le Saint-Père est venu en Turquie c'est surtout pour rencontrer encore une fois le Patriarche Bartholomée et participer à ses côtés aux festivités de la fête de Saint-André, patron du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Dimanche, après la Divine liturgie en l'église Saint-Georges, le Saint-Père et le Patriarche Bartholomée signeront une déclaration conjointe.

L'œcuménisme est un chantier prioritaire pour le Pape François qui ne cache pas son estime profonde pour l'orthodoxie, comme le rappelle l'éditeur et essayiste français Jean-François Colosimo, lui-même chrétien orthodoxe, professeur à l'institut Saint-Serge et président du directoire des éditions du Cerf.


 

Je crois que paradoxalement, le Pape venu du Sud qui est le premier Pape non-européen, va accomplir, par rapport au monde orthodoxe, des pas de géant pour un rapprochement inespéré, grâce à tous les messages qu'il a posé depuis son accession au trône de Pierre, en se déclarant immédiatement évêque de Rome, en promouvant la collégialité et en posant à travers le Synode de la famille la question du témoignage chrétien dans le monde d'aujourd'hui. Donc, je crois que ce qui est important et ce qui va se jouer entre lui et Bartholomée peut être décisif puisque l'Église orthodoxe prépare elle-même un grand et saint Concile pour les années qui viennent. Donc, cela peut être décisif pour que nous avancions de manière résolue avec cette forme d'exigence que sait manifester le Pape François. Je ne doute pas que le patriarche Bartholomée reçoive cette exigence dans le même esprit.

Oui, mais la Turquie est une terre musulmane, les fidèles du patriarcat œcuménique ne sont qu'une poignée. Le monde orthodoxe est divisé. Que faut-il pour débloquer la situation ? 

Il est temps que les trois Rome : la Rome historique du Pape François, la deuxième Rome de Byzance-Constantinople de Bartholomée, et la troisième Rome, la Rome rêvée de Moscou de Cyrille se retrouvent et qu'avec beaucoup de sollicitude pour leurs anciennes sœurs, Alexandrie et Antioche, elles réunissent un grand concile de tous les chrétiens d'Orient, de toutes confessions puisque les chrétiens d'Orient réunissent des orthodoxes anti-chalcédoniens, des orthodoxes chalcédoniens, des catholiques orientaux, des catholiques latins, des protestants historiques et des protestants évangéliques. Certainement, le Pape François qui s'est d'ailleurs énormément engagé sur cette question et avec beaucoup de force, amènera une image de cette unité. Le sort des chrétiens d'Orient, c'est une question pour tous les chrétiens du monde et c'est une question pour le monde entier. Encore une fois, ce n'est pas une cause particulariste. 



Envoyé de mon Ipad 

Les chrétiens de Turquie, une communauté sur le déclin

Les chrétiens de Turquie, une communauté sur le déclin
Les chrétiens de Turquie, une communauté sur le déclin
Une église de Midyat, dans le sud-est de la Turquie, le 18 novembre.

Située au détour d'une ruelle escarpée de Mardin, dans le sud-est de la Turquie, l'église syriaque des « Quarante martyrs de Sébaste », une merveille du IVe siècle, fait tinter sa cloche plusieurs fois par jour, quand bien même les fidèles ne sont plus très nombreux. Coiffé d'une petite calotte noire, le père Gabriel Akyüz, qui parle six langues dont l'araméen, officie pour 85 familles de Mardin. La petite église en son écrin, une cour de pierres couleur ocre, a été restaurée grâce aux dons de la diaspora. Pourtant, le vicaire reste hanté par « la persécution des chrétiens du Moyen-Orient ».

Ces derniers mois, la paroisse a accueilli des réfugiés chrétiens d'Irak et de Syrie, qui ont ensuite émigré vers l'Europe. « Personne ne se soucie d'eux », soupire-t-il. Sa consolation ? « Nous sommes les vrais chrétiens car nous ne tuons personne. C'est pour cela que nous n'avons pas d'Etat. » Il n'attend pas grand-chose de la visite du pape François en Turquie : « Son message est important, mais la situation des chrétiens d'Orient est terrible. Ils sont persécutés sous l'œil indifférent des Etats-Unis et de l'Union européenne, c'est bien triste ». Pointant la part de responsabilité des Occidentaux dans le chaos régional, il affirme qu'il faudra « encore 1 000 ans pour que la démocratie voie le jour dans ces pays »...



Envoyé de mon Ipad 

Le pape François en Turquie : « Nous, chrétiens et musulmans » | La-Croix.com

Le pape François en Turquie : « Nous, chrétiens et musulmans » | La-Croix.com
29/11/2014-Le pape François lors de la conférence de presse avec Mehmet Gormez à Ankara

Le dialogue interreligieux a occupé la première journée de la visite du pape François en Turquie, qui devait quitter Ankara dans la matinée ce 29 novembre pour gagner Istanbul. La veille, lors d'une rencontre dans la capitale turque avec Mehmet Görmez, président des affaires religieuses du pays, il a demandé que ce dialogue soit « créatif » et se tourne vers l'aide aux plus nécessiteux. « La reconnaissance commune de la sacralité de la personne humaine soutient la compassion commune, la solidarité et l'aide active envers ceux qui souffrent le plus », a-t-il expliqué, citant en exemple la collaboration entre musulmans et chrétiens en Turquie pour secourir les centaines de milliers de réfugiés y affluant depuis les zones de conflits voisines. « C'est un exemple concret de la manière de travailler ensemble pour servir les autres, un exemple à encourager », a-t-il conclu.

Drame des migrants

Mehmet Görmez a énuméré dans le même esprit, et de manière plus tranchée, qu'« aujourd'hui, les hommes de religion devraient mettre de côté leurs discussions (..) sur leur perception de la vérité (..) et devraient se concentrer par un effort concerté sur la lutte contre la drogue, l'alcoolisme, la violence contre les femmes, ainsi que les enfants de la rue, la pauvreté et la faim, la haine et le conflit, les questions environnementales et la destruction de l'équilibre écologique du monde, toutes les sortes de fanatisme et la liberté de croyance ». Il a aussi décrit le drame des migrants risquant leur vie en Méditerranée, question très chère au pape François qui l'a rappelée le 25 novembre dernier devant le Parlement européen à Strasbourg.

« Le pape voudrait que le dialogue interreligieux trouve de nouvelles formes pour s'attaquer aux problèmes de la mondialisation », insiste le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi. La lutte contre le trafic d'êtres humains est une question que le pape François a demandé au Saint-Siège d'investir, depuis le début de son pontificat, par une telle approche interreligieuse. Son déplacement en Albanie, le 21 septembre dernier, a aussi servi à y mettre en exergue une collaboration, jugée concrète et fructueuse, entre communautés musulmane, orthodoxe et catholique.

"Dialogue de l'amitié"

Ces initiatives conjointes s'appuient sur des éléments de fond partagés, que le pape a soulignés à Ankara avec force : « Nous, musulmans et chrétiens, nous sommes dépositaires d'inestimables trésors spirituels, parmi lesquels nous reconnaissons des éléments qui nous sont communs, même vécus selon nos propres traditions : l'adoration du Dieu miséricordieux, la référence au patriarche, Abraham, la prière, l'aumône, le jeûne… ».

La collaboration se forge aussi à partir d'un « dialogue de l'amitié », comme le pape l'a aussi défini à Ankara. En Terre sainte, en mai dernier, il avait voulu incarner ce dialogue noué dans une proximité sincère en visitant les Lieux saints en compagnie d'amis argentins, l'un hébreu et l'autre professeur musulman. En Turquie, le pape a trouvé en Mehmet Görmez un interlocuteur qu'il a personnellement apprécié, selon le P. Lombardi.

Place des chrétiens

Ce type de dialogue interreligieux n'empêche pas la reconnaissance à part entière des « citoyens » chrétiens dans la société turque aux côtés des musulmans et juifs, comme l'a souligné le pape François dans son discours au palais présidentiel après son arrivée en Turquie. Le soir, à la nonciature (ambassade du Saint-Siège), il a rencontré la toute petite communauté catholique de la capitale, dont la paroisse est animée par des jésuites. Mais, dans leurs discours au pape dans la journée, le président Erdogan comme Mehmet Görmez n'ont pas eu un mot pour la place des chrétiens dans leur pays, insistant surtout sur une « paranoia islamophobique » gagnant, selon eux, l'Occident, ni pour les chrétiens d'Orient.

La légitimité de la place des communautés chrétiennes devrait toutefois figurer dans les entretiens prévus ce 29 novembre à Istanbul. Le pape devrait alors donner à son séjour sa dimension œcuménique, retrouvant le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomeos, son autre « ami ».

Sébastien Maillard (à Ankara)


Envoyé de mon Ipad 

1500 ans de rencontres entre les papes et les patriarches de Constantinople | La-Croix.com

1500 ans de rencontres entre les papes et les patriarches de Constantinople | La-Croix.com
28/11/2014-Le pape François et le patriarche Bartolomée 1er au Saint Sépulcre de Jérusalem, le 25 mai 2014.

Les papes se sont rendus à huit reprises à Constantinople – pas toujours de leur propre volonté – tandis que les patriarches de Constantinople sont venus à 13 reprises à Rome et trois fois dans d'autres villes italiennes. Deux rencontres ont également eu lieu à Jérusalem.

Parmi les papes, c'est Benoît XVI qui a le plus souvent rencontré le patriarche de Constantinople (7 fois), devant Jean-Paul II (6 fois), tandis que le pape François effectuera déjà sa quatrième rencontre avec Bartholomeos Ier qui, en ayant rencontré 16 fois l'un des trois papes qui se sont succédé depuis le début de son Patriarcat, devance largement tous ses prédécesseurs.

Nicolas Senèze


Envoyé de mon Ipad 

En Turquie, des chrétiens ultra-minoritaires mais respectés | La-Croix.com

En Turquie, des chrétiens ultra-minoritaires mais respectés | La-Croix.com
28/11/2014-En Turquie, des chrétiens ultra-minoritaires mais respectés

Le voyage du pape François en Turquie, du 28 au 30 novembre, attire l'attention sur la situation des chrétiens dans ce pays majoritairement musulman.

Très réduites démographiquement, et très diverses par leurs langues et leurs cultures, les Églises entretiennent d'excellentes relations entre elles.

 «C'est mardi, c'est normal ! » Le sacristain, salarié des franciscains conventuels qui animent la paroisse Saint-Antoine, ne s'étonne pas des entrées incessantes dans son église sur Istiklal, la longue avenue commerçante et piétonne qui relie la place Taksim à la tour Galata. Le mardi, jour habituel de pèlerinage au saint portugais mort à Padoue, les Stambouliotes aiment passer ici pour se photographier devant la statue en bronze de Jean XXIII, « l'ami des Turcs », ou déposer un cierge… « Les Turcs musulmans nous aiment beaucoup », s'enthousiasme Sœur Angelina, oblate de l'Assomption à Kadiköy, l'ancienne Chalcédoine, de l'autre côté de la mer Marmara que l'on traverse en « vapur » (ferry).

> Voir notre dossier spécial : Le pape en Turquie

 « Souvent, on nous interpelle dans la rue, on nous demande une bénédiction », poursuit cette religieuse portant le voile, en précisant que depuis sept ans qu'elle est ici, elle n'a « jamais ressenti la moindre menace ». « Dans ce pays, il ne faut pas se demander ce que l'on fait, mais ce que l'on vit : être chrétien, c'est une qualité de présence, une manière d'être », estime l'arménienne Tamar Karasu, secrétaire générale de la Société biblique de Turquie et habituée à travailler avec toutes les Églises. S'enorgueillissant de ses « très nombreux amis musulmans », la jeune arménienne confirme que les Turcs, musulmans à 96 %, sont « respectueux des chrétiens, particulièrement des prêtres et religieux ». 

« Cette discrétion date de l'époque ottomane »

Pourtant, le curieux qui souhaite pénétrer dans un lieu de culte arménien, orthodoxe ou catholique, dont il aperçoit de loin le dôme ou le clocher, a souvent du mal à en trouver l'entrée, derrière une façade anonyme ou une grille close. Toujours sur Istiklal, il faut passer sous un porche et descendre une trentaine de marches pour trouver Sainte-Marie Draperis, desservie par d'autres franciscains. De même, l'entrée de la cathédrale catholique du Saint-Esprit, sur Cumhuriyet, se repère… à l'hôtel Hilton, juste en face. « Cette discrétion date de l'époque ottomane, quand il était interdit aux chrétiens d'ouvrir des lieux de culte directement sur la rue », raconte le dominicain italien Giuseppe Gandolfo, en faisant visiter son vieux couvent qui cache un agréable jardin.

Du coup, il est impossible de dénombrer toutes les églises que recèle Istanbul. D'autant que certaines aux murs décrépis semblent ne plus être utilisées depuis longtemps. Paradoxalement pourtant, certaines communautés manquent de lieux de culte, notamment les syriens-catholiques, les syriens-orthodoxes et les chaldéens, et ce, bien avant l'arrivée massive de réfugiés de Syrie et d'Irak. La paroisse Notre-Dame-de-l'Assomption, construite à Kadiköy par les assomptionnistes en 1863, offre l'hospitalité depuis 1974 aux syriens-orthodoxes, sans lieu de culte sur la rive asiatique du Bosphore. « Pour leur messe en araméen, l'église est bondée… Chez eux, il y a des mariages et des baptêmes car ils sont du pays, à la différence des catholiques latins, souvent étrangers », sourit le P. Jules Nguru, assomptionniste congolais, à Istanbul depuis quatre ans et curé à Kadiköy.

Des communautés chrétiennes ultra-minoritaires

De fait, les communautés chrétiennes présentes ici ne cessent de se renouveler, tout en restant ultra-minoritaires . Ainsi les Levantins, ces Européens nés en Turquie mais gardant leur nationalité d'origine, majoritairement catholiques latins, ne sont plus que 500 à Istanbul. « La plupart de nos jeunes préfèrent vivre en Europe, parce qu'ici ils manquent de liberté », estime Mario Bellini, dont les ancêtres italiens sont arrivés à Istanbul il y a deux siècles. Mais les trois messes dominicales en arabe, en anglais et en français remplissent successivement la cathédrale du Saint-Esprit de réfugiés chaldéens d'Irak, d'employées de maison ou d'infirmières philippines, et d'Africains étudiants ou candidats à l'immigration vers l'Europe.

À l'instar de ce Camerounais de 28 ans, qui a quitté le petit atelier de mécanique qu'il louait à Douala pour payer son billet d'avion et son visa de tourisme, beaucoup d'Africains se retrouvent « coincés » à Istanbul, sans parvenir à trouver du travail et cherchant du réconfort auprès de la communauté catholique. Ce qui fait dire à Mario Bellini que « les Églises ici sont fort diverses en langues et en cultures, très réduites en nombre et extrêmement changeantes ! » 

 « Nous essayons d'aider ces Africains, tout comme les réfugiés de Syrie et d'Irak, mais nous sommes dépassés », reconnaît Rinaldo Marmara, autre Levantin aux racines italiennes, actuellement porte-parole de la Conférence des évêques de Turquie (CET) et directeur de la Caritas-Turquie. De son côté, Mgr François Yakan, vicaire patriarcal des assyro-chaldéens de Turquie, a fondé il y a dix ans l'association « Entraide aux réfugiés de Turquie » et ouvert, dans des locaux de la nonciature à Istanbul et avec le soutien des salésiens de Don Bosco, une école pour les enfants de réfugiés irakiens. « Au 30 octobre, ils étaient 84 000, dont 39 840 chrétiens, majoritairement chaldéens », explique-t-il en sachant que pour la majorité d'entre eux, la Turquie n'est qu'un « arrêt de bus », avant de s'exiler définitivement en Amérique du Nord ou en Australie.

Se serrer les coudes

Cette situation ultra-minoritaire des chrétiens en Turquie les oblige à se serrer les coudes. Si bien que les relations entre communautés sont unanimement décrites comme excellentes. « Nous entretenons des liens fraternels avec les patriarcats grecs-orthodoxes et arméniens et avec les autres vicariats », confirme Mgr Yusuf Sag, vicaire patriarcal des syriens-catholiques, depuis son couvent de l'Ayazpsa, installé dans une ancienne résidence jésuite dominant le Bosphore. « Avec les Églises tant orientales que protestantes, nous nous invitons mutuellement à nos célébrations », renchérit le franciscain mexicain Ruben Tierrablanca, à Istanbul depuis onze ans et secrétaire de la Commission de la CET pour l'œcuménisme. Les occasions liturgiques de rencontres sont effectivement nombreuses : Épiphanie, Semaine de l'unité, Pâques, fêtes de saint Jean Chrysostome ou de saint André…

Cette Commission pour l'œcuménisme prépare, depuis cinq ans, un livret pour expliquer le christianisme aux collégiens et lycéens turcs. Après avoir reçu l'aval des hiérarchies ecclésiales, ce livret devrait être présenté au ministère de l'éducation début 2015. S'il est adopté par le gouvernement, ce document devrait aider les jeunes générations, selon Frère Tierrablanca, « à sortir d'une vision réductrice du christianisme et pleine de préjugés ». 



Envoyé de mon Ipad 

Le pape François met la Turquie devant ses responsabilités pour la paix | La-Croix.com

Le pape François met la Turquie devant ses responsabilités pour la paix | La-Croix.com
28/11/2014-Le pape François met la Turquie devant ses responsabilités pour la paix

Au début de sa visite de trois jours en Turquie, vendredi 28 novembre, le pape François a fait valoir la « grande responsabilité » d'Ankara pour mettre fin aux violences à ses frontières, qui entraînent l'afflux de réfugiés

Il a appelé à la « solidarité de tous les croyants » contre le fanatisme, associant chrétiens et musulmans

La guerre qui sévit aux frontières de la Turquie s'est imposée comme la préoccupation majeure du pape François, au premier jour de sa visite en Turquie. Reçu dans le fastueux palais présidentiel flambant neuf de Recep Tayyip Erdogan, après son arrivée à Ankara, vendredi 28 novembre en milieu de journée, le pape a placé le pays devant ses « choix ».

> Voir notre dossier spécial : Le pape en Turquie 

La Turquie « a une grande responsabilité », a-t-il affirmé au terme de son discours aux autorités du pays, après avoir décrit les ravages des « violences terroristes » en allusion à celles commises actuellement par Daech en Syrie et en Irak. « Les choix que fait la Turquie et son exemple sont très significatifs et peuvent être d'un secours considérable (..) pour identifier des chemins viables de paix », a-t-il souligné.

Une manière délicate de mettre le doigt sur l'ambiguïté d'Ankara dans ses rapports avec l'organisation terroriste semant la terreur dans son voisinage. Le pays n'a pas rejoint la coalition internationale constituée pour l'éliminer. Le président Erdogan a condamné devant le pape le « terrorisme d'État » en Syrie, s'en prenant « au tyran » en référence à Bachar Al Assad. Il a également vitupéré contre le terrorisme du PKK. Il regrette « l'identification entre islam et terrorisme » et « une perception négative contre les musulmans ».

« Licite d'arrêter l'agresseur injuste »

Le pape François est le premier chef d'État à être accueilli dans le nouveau palais présidentiel, « Maison-Blanche » à la construction coûteuse et controversée sur les hauteurs d'Ankara. Même les gardes alignés pour son arrivée, sous un ciel frais mais lumineux, étrennaient leur uniforme bleu clair impeccable.

Évoquant à deux reprises le « courage » que requiert la recherche de la paix, le pape a réaffirmé les conditions du soutien implicite du Saint-Siège aux frappes contre Daech. Répétant qu'il est « licite, tout en respectant le droit international, d'arrêter l'agresseur injuste », il a souligné que la solution au conflit ne pouvait pas être que « par une réponse militaire ». Une position diplomatique du Saint-Siège déjà affirmée à l'occasion du consistoire sur le Moyen-Orient le mois dernier.

Mettre fin aux violences commises au nom de la religion exige aussi, selon le pape François, que chrétiens et musulmans fassent cause commune contre elles. « Le fanatisme et le fondamentalisme (..) doivent être contrés par la solidarité de tous les croyants ». « Les peuples et les États du Moyen-Orient sont dans un urgent besoin de cette solidarité afin qu'ils puissent inverser la tendance », a-t-il déclaré.

Dans l'immédiat, le pape François s'est préoccupé du sort des réfugiés fuyant l'Irak et la Syrie, qu'il a évoqués brièvement devant la presse à bord du vol aller. Au palais présidentiel, il a remercié la Turquie de les héberger. Le pays en accueille plus de deux millions aujourd'hui sur son sol. « La communauté internationale a l'obligation morale d'assister la Turquie pour prendre soin des réfugiés », a-t-il demandé.

Liberté religieuse pour tous

Les affaires intérieures turques n'étaient pas non plus absentes du discours. Le pape a exprimé les attentes de l'Église catholique à l'égard de la liberté religieuse dans le pays. Son voyage survient à un moment où le pouvoir du président Erdogan est soupçonné d'islamisme rampant dans une République attachée depuis sa création par Atatürk à une laïcité très affirmée. Entre ces deux tendances, la petite minorité chrétienne cherche toujours à faire respecter sa place dans la société turque. Preuve de son petit nombre, il n'y avait aucune foule amassée pour saluer le passage du pape, dont le voyage se fait sans papamobile.

Le christianisme y est toutefois d'implantation très ancienne. Le pape François a commencé son discours devant le président Erdogan en énumérant les grands noms chrétiens associés à la Turquie, depuis saint Paul aux conciles tenus sur ces terres. « Il est essentiel que tous citoyens, musulman, juif, chrétien (..) bénéficient des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs », a-t-il souligné, reprenant des appels déjà formulés par ses prédécesseurs dont il a rappelé les visites passées en Turquie.

> Lire aussi : En Turquie, le pape est attendu sur le dialogue islamo-chrétien 

Des demandes que le pape François devait reprendre devant le président des affaires religieuses dans l'après-midi du vendredi 28 novembre. L'occasion d'insister sur ce que chrétiens et musulmans partagent en commun. Y compris dans leur secours aux réfugiés, auprès de qui le pape pourrait se rendre.

> Lire aussi le discours du pape au palais d'Ankara :« Avec l'aide de Dieu, nous pouvons et nous devons toujours renouveler le courage de la paix ! » 



Envoyé de mon Ipad 

« Notre rôle est de protéger tous les chrétiens d’Orient persécutés à cause de leur foi » - L'Orient-Le Jour

« Notre rôle est de protéger tous les chrétiens d'Orient persécutés à cause de leur foi » - L'Orient-Le Jour
28/11/2014
« Notre rôle est de protéger tous les chrétiens d'Orient persécutés à cause de leur foi »

Derrière la porte de cet immeuble gris d'Istanbul, l'espoir. Chaque jour, les réfugiés d'Irak se pressent au siège de la petite communauté chaldéenne de Turquie, que le pape François visite cette semaine, en quête d'un coup de pouce vers l'exil et une nouvelle vie.

Hier après-midi, ils y étaient encore des dizaines à patienter. Jusque dans les couloirs. Des hommes et des femmes, chrétiens pour la plupart, que la guerre et l'insécurité lancinantes ont contraint à quitter Mossoul ou Bagdad pour les rues de la plus grande ville turque. Souvent après de très longs détours. Parmi eux, une mère de cinq enfants. « Je suis restée cinq ans en Syrie, ça fait un mois maintenant que je suis en Turquie, confie Hanna (les noms des réfugiés ont été changés pour respecter les règles d'anonymat du HCR). Je viens voir le père François pour qu'il m'aide à aller en Australie, je veux que mes filles y fassent leurs études. »

(Pour mémoire : Chrétiens d'Orient, un état des lieux)


François Yakan est le vicaire de la communauté chaldéenne. Depuis qu'il a fondé son association d'aide culturelle et sociale (Ka-Der en turc) en 2005, il se penche lui-même sur la situation de chacun des réfugiés. Demandes d'enregistrement auprès du HCR, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, factures impayées à régler, logement des nouveaux arrivants ou simplement aide alimentaire d'urgence, rien ne lui échappe. « La situation des réfugiés est insupportable », dénonce le prêtre. « Leurs demandes d'exil peuvent prendre des années parce que les pays d'accueil manquent et parce qu'il y a trop de demandes ici en Turquie », rouspète-t-il. « En général, leurs familles déjà à l'étranger les aident, mais ils n'ont pas le droit de travailler et encore moins de couverture sociale. Alors c'est très dur », dit-il. Face à lui justement, un couple de Mossoul, Faer et Asmaa. Opéré du cœur à quatre reprises déjà, il agite les factures d'un hôpital stambouliote qu'il sait qu'il ne pourra jamais payer, et elle pleure à chaudes larmes. « On est sur les routes depuis 2008. D'abord au Liban, maintenant ici, et on ne sait plus où aller, sanglote l'épouse. On n'en peut plus. »

(Lire aussi :  "Nous ne pouvons nous résigner à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens")

« Les Syriens aussi... »
Le père Yakan décroche derechef son téléphone pour solliciter l'aide d'une association turque partenaire. « On va négocier une réduction, eux il faut les aider, glisse-t-il. Le problème, c'est qu'on ne peut pas aider tous ceux qui en ont besoin. » Comparé à celui des grandes ONG humanitaires, son budget semble dérisoire. Autour de 150 000 euros par an, guère plus, exclusivement consacrés à l'aide d'urgence. Pour tout le reste, il faut compter sur la générosité de la communauté chrétienne d'Istanbul et sur les dons d'autres œuvres ou institutions. C'est le cas notamment de Caritas Luxembourg ou encore d'Echo, l'office d'aide humanitaire de l'Union européenne (UE) pour un projet qui permet à Ka-Der de nourrir plus de 800 000 Syriens chaque année, sur le territoire syrien même. « Comme si les Irakiens ne nous suffisaient pas, nous aidons aussi maintenant les populations syriennes », soupire François Yakan.

Même si son activité s'apparente parfois à un chemin de croix humanitaire, le vicaire est particulièrement fier de ses résultats. En près de dix ans, son association a prêté main-forte à 55 000 réfugiés qui ont ensuite tous trouvé un pays d'accueil. Une réussite éclatante si on la rapporte à la taille de la communauté chaldéenne de Turquie, que François Yakan se plaît à présenter comme la « première Église catholique » de l'histoire, qui ne compte que... 816 membres dans tout le pays. « Quand je regarde ce qu'on a fait, je me dis heureusement qu'on a osé (...) créer une association pour sauver tous ces gens, se réjouit l'évêque. Notre rôle est de protéger la foi de tous les chrétiens d'Orient, qui sont précisément persécutés à cause d'elle. »
Alors que la menace qui pèse sur eux s'est encore aggravée avec l'offensive des jihadistes de l'État islamique (EI) en Irak et en Syrie, le père François attend donc un sérieux coup de main de la visite du pape. « Son arrivée en Turquie est bon signe pour la paix au Proche-Orient, juge-t-il. Et pour les chrétiens du Proche-Orient, notamment ceux qui sont sur les routes de l'exil et les milliers de réfugiés que nous avons en Turquie, c'est aussi un signe d'espoir. »

Lire aussi
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La liberté religieuse dans le monde en "grave déclin" 



Envoyé de mon Ipad 

Chrétiens et musulmans contre la violence d'essence religieuse

Cité du Vatican, 27 novembre 2014 (VIS). Hier et avant-hier à Téhéran (Iran), s'est tenue la IX réunion entre le Centre pour le dialogue inter-religieux de l'Islamic Culture and Relations Organization et le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux. Présidaient conjointement M.Abuzar Ibrahim Turkaman et le Cardinal Jean-Louis Tauran. Voici les six points de leur déclaration finale:

Les vingt ans de notre dialogue ont permis d'améliorer notre connaissance et notre compréhension les uns des autres.

Les participants à cette réunion réaffirment que le dialogue entre chrétiens et musulmans joue un rôle capital dans l'élaboration d'une société meilleure.

Don divin, la spiritualité est également le fruit d'une démarche humaine portant à la vérité.

Une spiritualité saine permet à tous de reconnaître la présence et l'action de Dieu, dans l'homme et dans le monde.

Les media sont appelés à favoriser le caractère positif des relations entre musulmans et chrétiens.

Les participants condamnent en outre toute forme d'extrémisme et de violence, et tout particulièrement lorsque les actes sont commis au nom de la religion.

Ils entendent se retrouver à Rome en 2016, après une réunion préparatoire prévue pour l'an prochain.

vendredi 28 novembre 2014

Le lent déclin des communautés chrétiennes d’Irak (2003-2014) - Les clés du Moyen-Orient

Le lent déclin des communautés chrétiennes d'Irak (2003-2014) - Les clés du Moyen-Orient
LE LENT DÉCLIN DES COMMUNAUTÉS CHRÉTIENNES D'IRAK (2003-2014) ARTICLE PUBLIÉ LE 24/11/2014

Les plaines de Ninive, l'ancienne cité biblique aujourd'hui située aux abords de Mossoul, n'accueillent plus aujourd'hui aucune communauté chrétienne. Les troupes de l'Etat Islamique les en ont chassées à la mi-juillet 2014 et la perspective du retour s'éloigne à mesure que les mois s'écoulent. Le symbole est fort mais cette situation de crise n'est pas nouvelle. Le départ des communautés chrétiennes de vastes pans de l'Irak vient en réalité conclure un lent processus initié lors de la présence américaine dans le pays.

Aux origines du déclin

L'histoire des communautés chrétiennes d'Irak est une histoire discontinue, entrecoupée de crises et de périodes d'efflorescence et de stabilité. Leur présence sur le sol irakien est ancienne : elles s'enracinent dans les communautés juives sémites de Mésopotamie des premiers siècles de notre ère, qui, une fois évangélisées par l'apôtre Thomas et ses disciples, suivirent un chemin différent de celui des Eglises de Rome et de Constantinople et formèrent les obédiences dites chaldéennes et assyriennes, qui perdurent à l'époque contemporaine. Le traitement de ces minorités religieuses par les autorités politiques fut irrégulier, allant de la relative bienveillance de l'Empire ottoman à la franche hostilité de la monarchie irakienne (1932-1958), qui suspectait les chrétiens de connivence avec l'ancienne puissance mandataire britannique.

Néanmoins, l'arrivée au pouvoir du parti Baas de Saddam Hussein en 1968 avait amorcé une période de relative prospérité pour les chrétiens d'Irak. Bien que l'islam fût reconnu comme religion d'Etat par la Constitution, la liberté religieuse était la règle. En accord avec le décret n°32 de 1981, les minorités chrétiennes bénéficiaient d'une reconnaissance politique de la part de l'Etat, au même titre que les 16 autres communautés reconnues par la loi. Le parcours de Tarek Aziz – chrétien assyrien originaire de Mossoul – était le symbole de cette intégration réussie : ministre des Affaires étrangères de l'Irak à partir de 1983, il accéda au poste de vice Premier ministre en 1991 et resta en responsabilité jusqu'à la chute du régime, en 2003.

L'arrivée des Américains en l'Irak constitua un véritable tournant dans l'histoire des communautés chrétiennes du pays. L'ironie de l'histoire veut en effet que ce soit ces groupes qu'on suspectait autrefois d'entente avec les Occidentaux qui aient compté parmi les grands perdants de la chute du régime de Saddam Hussein. Au Sud du pays, autour de Bassorah, les violences issues des affrontements entre les troupes chiites de Moqtada al-Sadr et les forces gouvernementales soutenues par les Américains conduisirent les communautés chrétiennes à quitter la région. Dans toutes les grandes villes du pays, une vague d'attentats sans précédent visa leurs lieux de culte : de 2004 à 2008, 30 attaques furent perpétrées dans les principales églises d'Irak. L'une d'entre elle marqua particulièrement les esprits, le 26 janvier 2006 : quatre explosions eurent simultanément lieu à Bagdad, Bassorah, Mossoul et Kirkouk, contribuant ainsi à créer un climat d'insécurité généralisé propre à pousser à l'exil les chrétiens d'Irak. Depuis, ce type de violences réapparait de manière chronique : de nouvelles vagues d'attentats eurent lieu en 2008 (avec notamment l'assassinat du cardinal chaldéen Faraj Raho), puis en 2010 (avec une série d'attaques d'Al-Qaïda sur des domiciles appartenant à des chrétiens à Bagdad).

Quelle place pour les communautés chrétiennes dans le nouvel Etat irakien ?

La gestion de cette situation de crise fut d'autant plus complexe qu'un processus de marginalisation politique des communautés chrétiennes d'Irak s'est fait jour à partir de l'année 2005. Lors des élections de 30 janvier 2005, 150 000 Assyro-Chaldéens ne purent se rendre aux urnes, sans que cette situation n'entraîne quelque réaction de la part des autorités. Plus généralement, le Parlement irakien ne sut pas véritablement relever le défi du multiethnisme de l'Irak. Certes, la Constitution entrée en vigueur le 28 août 2005 reconnut la liberté religieuse (article 39) et l'autonomie administrative des minorités culturelles en leur zone d'implantation (article 122). Néanmoins, il n'y a plus aujourd'hui d'intégration réelle de ces minorités dans l'Etat central, de sorte que la perspective de retrouver un degré d'influence politique similaire à celui de l'ère de Saddam Hussein paraît bien illusoire.

Le signe le plus clair de cette marginalisation est sans doute « l'islamisation constitutionnelle » [1] qui marqua la transition politique de 2003-2005. Tout en reconnaissant la liberté des minorités religieuses, la Constitution irakienne a fait de l'islam la « source principale du droit » et a disposé qu'aucune loi ne devait contrevenir aux « constantes et préceptes de l'islam » (article 2). Elle témoigne ainsi des difficultés de l'Etat à substituer au nationalisme arabe du parti Baas un projet collectif à même de réunir les différentes minorités du pays. Un autre symptôme de cette incapacité à penser la place de ces communautés dans l'Etat irakien contemporain a été l'éphémère projet de regroupement de tous les chrétiens d'Irak dans la région de Mossoul, porté par l'administration Bush en 2007. Il témoignait à la fois d'une absence de prise en compte des réalités locales (la dispersion des chrétiens sur le territoire national) et d'une renonciation à la fédération des minorités autour d'un Etat commun.

Les expulsions de l'été 2014 et l'impossible retour chez soi

C'est à l'aune de ce double processus de recrudescence des violences interreligieuses et de marginalisation politique des chrétiens qu'il faut comprendre les actes perpétrés par l'Etat islamique (EI) à leur encontre durant l'été 2014. Il ne s'agit pas d'un phénomène neuf, mais de la conclusion d'une tendance à l'exclusion dont l'origine remonte à la présence américaine en Irak. Sur les 30 000 chrétiens présents à Mossoul en 2003, il n'y en avait déjà plus que quelques milliers au printemps 2014, avant que l'EI ne les expulse tous de la ville le 18 juillet.

La question est aujourd'hui de savoir si un point de non retour a été atteint dans cette disparition progressive des communautés chrétiennes de nombreuses régions de l'Irak. En effet, avec des cités telles que Mossoul et Qaraqosh (prise le 7 août), ce ne sont pas des périphéries du monde assyro-chaldéen qui ont été prises, mais son centre même. La cathédrale St-Ephrem de Mossoul, qui serait aujourd'hui sur le point d'être transformée en mosquée, est l'une des plus importantes de l'Eglise syriaque orthodoxe. Avec le monastère de Mar Behnam, pris par les djihadistes le 21 juillet, c'est l'une des plus anciennes traces d'implantation des chrétiens en Irak qui menace d'être détruite ou profondément altérée : les premières constructions de cet édifice remontent en effet au IVe siècle. En outre, la stabilisation de la ligne des combats entre l'EI et le Kurdistan irakien au Nord-Est de cette zone et la spoliation des biens des chrétiens au profit des membres de l'Etat islamique éloignent, à moyen terme, la perspective du retour des communautés chrétiennes en ces lieux.

Les voies de l'exil

Dans ce contexte de crise, des mouvements massifs de populations chrétiennes ont eu lieu de 2003 à aujourd'hui. En 2008, on comptabilisait déjà 350 000 chrétiens exilés sur les 800 000 que comptait le pays en 2003 (3% de la population totale du pays). Il est certain que cette proportion a aujourd'hui fortement augmenté, mais il est difficile d'évaluer le nombre total des chrétiens irakiens exilés, tant ceux-ci se mêlent aux autres groupes sociaux dans les camps de réfugiés aux frontières du pays.

La première destination des chrétiens expulsés, permettant dans un premier temps d'éviter l'exil hors d'Irak, est le Kurdistan irakien. Erbil, sa capitale, rassemble ainsi 830 000 réfugiés, parmi lesquels se trouvent de nombreux chrétiens partis de la région de Mossoul, distante de seulement 80 kilomètres. Le soutien explicite de Massoud Barzani aux minorités chrétiennes et leur bonne représentation au Parlement (5 députés sur un total de 111 sièges) y sont pour beaucoup. Néanmoins, la proximité de la ville avec le théâtre des luttes contre l'EI conduit un nombre croissant de chrétiens irakiens à s'éloigner de la ville et à opter pour l'exil proprement dit.

On voit ainsi se dessiner une tendance de plus en plus nette au départ définitif hors des frontières du pays. La Syrie a été une destination fortement prisée jusqu'en 2011 mais est à présent dans une situation similaire à celle du Nord de l'Irak. A côté de la Turquie et du Liban, c'est surtout vers la Jordanie – en particulier vers les Eglises d'Amman et de Zarqa – que se concentrent à présent les flux de réfugiés chrétiens irakiens. Le roi Abdallah II de Jordanie a manifesté à plusieurs reprises sa bienveillance à l'égard de ces communautés et voit dans ce soutien un moyen de renforcer son alliance avec les Etats-Unis, dans un contexte de fragilisation des relations internationales dans la région. L'obtention de visas y est donc facilitée. Elle est du reste largement prise en charge par un important réseau d'ONG soutenues par le gouvernement. La tendance au départ vers les pays occidentaux semble également s'accentuer. On compterait, ne serait-ce que pour la France, plus de 10 000 demandes de visas émanant des membres des communautés chrétiennes d'Irak, dont quelques centaines auraient reçu un avis positif [2].

Au regard de ces importants flux migratoires, la grande inconnue reste de savoir si ces communautés retourneront ou non en Irak une fois la paix rétablie. La politique de la Jordanie reste de n'accorder que peu d'autorisations de travail aux réfugiés, afin d'éviter leur installation définitive sur le territoire. A moyen et long terme, le retour est cependant conditionné à la réussite des opérations menées à l'encontre de l'EI et du temps nécessaire à celles-ci. L'enjeu est important, puisqu'est en question le maintien ou non de minorités ethniques et religieuses dans l'Irak contemporain.

A LIRE SUR LES CLES DU MOYEN-ORIENT :

- Les Assyro-Chaldéens au XXe siècle

- En lien avec l'actualité en Irak et le retrait des troupes américaines : la guerre d'Irak de 2003-2011

- L'occupation américaine en Irak (2003-2011)

- Entretien avec Pierre Mélandri – De l'intervention militaire américaine de 2003 à l'EIIL, première partie

- Entretien avec Pierre Mélandri – De l'intervention militaire américaine de 2003 à l'EIIL, deuxième partie

- Entretien avec Frédéric Bozo – La France, les Etats-Unis et l'Irak

- "L'histoire secrète de la crise irakienne : la France, les Etats-Unis et l'Irak, 1991-2003". Compte-rendu de la conférence du 24 avril 2014 donnée par Frédéric Bozo, organisée par l'association des Amis des Archives diplomatiques, Ministère des Affaires étrangères

- Entretien avec Pierre-Jean Luizard – La question irakienne, du mandat britannique à l'Etat islamique en Irak et au Levant

- En lien avec l'actualité en Irak : sunnites et chiites en Irak, du mandat Britannique à la guerre Iran-Irak

- Entretien avec Myriam Benraad, Les Arabes sunnites d'Irak, dix ans après la chute de Saddam Hussein

- Que se passe-t-il au Kurdistan irakien ? Esquisse de réponse et de mise en perspective

Bibliographie

- Charentenay Pierre de, « A la rencontre des derniers chrétiens d'Irak », Études, vol. 408, no 6, 16 Juin 2008, pp. 809‑818.

- Corm Georges, « Où en est la présence chrétienne en Orient  ? », Confluences Méditerranée, vol. 66, no 3, 1 Juin 2008, pp. 155‑177.

- Rubin Alissa J., « ISIS Forces Last Iraqi Christians to Flee Mosul », The New York Times, 18 juillet 2014.

- Sweis Rana F., « Christians of Mosul Find Haven in Jordan », The New York Times, 26 octobre 2014.

- Yacoub Joseph, « La marginalisation des chrétiens d'Irak », Confluences Méditerranée, vol. 66, no 3, 1 Juin 2008, pp. 83‑98.

- Iraqi Christians Guard Village Around The Clock Hoping To Prevent ISIS Return, http://www.huffingtonpost.com/2014/11/13/iraq-christians-bafuka_n_6151652.html

- La longue odyssée des chrétiens d'Irak, http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/31/01003-20141031ARTFIG00138-la-longue-odyssee-des-chretiens-d-irak.php

Notes :

[1Joseph Yacoub, « La marginalisation des chrétiens d'Irak », Confluences Méditerranée, vol. 66, no 3, 1 Juin 2008, pp. 83‑98.



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Turquie : visite papale sur fond de djihad

Turquie : visite papale sur fond de djihad
Turquie : visite papale sur fond de djihad

Préparatifs à l'église St Georges, à Istanbul, pour accueillir le Pape ce weekend.

François, qui arrive vendredi à Ankara avant de se rendre à Istanbul, rencontrera des réfugiés venus d'Irak.

Avec ses 58 prêtres et ses 53.000 fidèles, l'Église catholique de Turquie a la modestie d'un diocèse rural français, mais elle a l'ampleur d'un passé immense avec l'apôtre saint Paul et une vocation interreligieuse unique. C'est cette grandeur dans la petitesse que François vient stimuler, vendredi à Ankara, la capitale. Puis ce week-end à Istanbul. Son retour à Rome étant prévu dimanche soir. Ce pape s'inscrit dans la voie de trois de ses prédécesseurs, puisque Paul VI visita ce pays dès 1967, Jean-Paul II en 1979 et Benoît XVI en 2006.

Sur un plan personnel, le contexte de l'arrivée du pape argentin est moins conflictuel que le fut celui de Benoît XVI. Le pape allemand avait été très fraîchement accueilli deux mois après ses déclarations de Ratisbonne sur l'islam et la violence. Mais, aujourd'hui, ce ne sont plus les trois mots de trop dans un discours académique qui enflamment le paysage, mais les milliers de morts de la cynique furie violente et barbare commise au nom de… l'islam. Et ce aux frontières syriennes et irakiennes de la Turquie, dont beaucoup s'étonnent qu'elles soient si poreuses pour des jeunes islamistes européens candidats au djihad.

Une rencontre avec les réfugiés?

Cette actualité donne à ce sixième voyage international de François une dimension géopolitique majeure. Depuis cet été, le Pape a en effet cherché toutes les occasions pour rencontrer des réfugiés de ce conflit. Si les conditions de sécurité avaient été assurées, l'avion papal se serait même posé à Erbil, au nord de l'Irak, lors de son retour de Corée en août dernier. Pour la Turquie, le Pape a demandé qu'on lui organise depuis Ankara, au centre du pays, une excursion rapide vers les frontières dans un camp de réfugiés, mais, sauf surprise, il semble ne pas avoir eu gain de cause. Les réfugiés étant partout - 1,6 million en Turquie -, François en rencontrera donc autour des célébrations religieuses prévues dans les deux villes.

Une dimension humanitaire que ce pape, défenseur des droits de l'homme, comme il vient encore de le démontrer cette semaine à Strasbourg, va donc honorer. Mais ira-t-il jusqu'à pointer les étranges ambiguïtés de la conception de l'islam promue par son hôte présidentiel, Recep Tayyip Erdogan? C'est l'autre dimension de ce déplacement. Si François soutient comme ses prédécesseurs l'importance d'un dialogue avec l'islam, pourra-t-il ne serait-ce qu'évoquer les conséquences de la bienveillance passive du régime turc face aux islamistes, que les principaux responsables religieux musulmans turcs condamnent nettement?

Car, de ce point de vue, la Turquie est un laboratoire des mutations actuelles de l'islam. François - avant même d'aller au palais présidentiel flambant neuf d'Erdogan et sa grande mosquée de 5000 places - commence son séjour vendredi par le mausolée d'Atatürk, décédé en 1938 et premier président de la république turque. C'est lui qui imposa un régime laïque drastique abandonnant l'islam comme religion d'État, imposant le dimanche et non plus le vendredi comme jour de repos, interdisant le voile et la polygamie. Des acquis implicitement remis en cause comme une tentation qui hante le président Erdogan, qui fut destitué en 1998 de la mairie d'Istanbul en raison de ses prises de position pro-islamistes…

La Turquie, comme tous les pays musulmans du grand arc méditerranéen, est donc à un tournant. Voilà le piment de cette visite. Elle est travaillée par les affres des sociétés musulmanes tiraillées entre l'islam politique pur et dur et un islam occidentalo-compatible. Et ce n'est pas la part microscopique des chrétiens - toutes confessions confondues, catholiques et orthodoxes représentent moins de 1 % de la population, et beaucoup sont des étrangers - qui pèsera dans ce bouillonnement qui prépare l'avenir de l'islam.



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jeudi 27 novembre 2014

Mgr Yakan : « En Turquie, le pape va réveiller la conscience internationale à l’égard des réfugiés » | La-Croix.com

Mgr Yakan : « En Turquie, le pape va réveiller la conscience internationale à l'égard des réfugiés » | La-Croix.com

Mgr François Yakan en novembre 2009.

 ENTRETIEN Mgr François Yakan, vicaire patriarcal des Assyro-Chaldéens de Turquie, fondateur de l'ONG « Entraide aux réfugiés de Turquie » 

  La Croix : Comment percevez-vous la venue du pape François à Istanbul ? 

  Mgr François Yakan :  Je me réjouis de pouvoir concélébrer avec lui la messe du samedi 29 novembre à la cathédrale du Saint-Esprit, et d'avoir auparavant une rencontre privée avec lui et tous les représentants des communautés catholiques. Je l'ai déjà rencontré à trois reprises et je le tiens régulièrement informé de la situation des réfugiés en Turquie et au Moyen-Orient.

 Combien sont-ils actuellement en Turquie ? 

  Mgr F. Y. :  Les chiffres officiels parlent de 1,6 million, mais on est plus proche désormais des 2 millions de réfugiés, syriens et irakiens. La plupart des Syriens sont installés dans une vingtaine de camps, près de la frontière syrienne. Les Irakiens sont ici depuis plus longtemps : au 30 octobre, ils étaient 84 000, réfugiés dans 65 villes de Turquie, dont 39 840 chrétiens – majoritairement chaldéens.

En moyenne depuis six mois, 350 personnes par jour déposent une demande de droit d'asile politique. Car pour l'écrasante majorité, la Turquie n'est qu'une étape, en attendant un visa pour s'exiler définitivement aux États-Unis, au Canada ou en Australie. Cette attente peut durer longtemps, de trois à huit ans. Ainsi, certains ont reçu, ce mois-ci, un rendez-vous au Haut-Commissariat des réfugiés de l'ONU (UNHCR) pour… le 30 décembre 2021 ! C'est totalement insupportable et impossible à vivre ! Qui peut attendre si longtemps sans le moindre argent pour se nourrir et se loger ? Nous avons donc mis en place une équipe d'une dizaine de juristes turcs bénévoles (dont un chrétien, les autres étant musulmans) qui suivent les dossiers auprès du HCR et tentent de réduire les temps d'attente.

 Que comptez-vous dire à ce propos au pape ? 

  Mgr F. Y. :  Un représentant des réfugiés chrétiens de Syrie et d'Irak va lui remettre un dossier qu'ils ont eux-mêmes rédigé. Tel un cri de détresse, il veut dire au Saint-Père, et à travers lui à l'opinion internationale, qu'ils se sentent abandonnés, que personne ne s'occupe d'eux, qu'ils s'inquiètent pour l'avenir de leurs enfants… Ils demandent de l'aide matérielle et c'est aussi ce que nous demandons pour notre association « Entraide aux réfugiés de Turquie », seule ONG chrétienne reconnue officiellement en Turquie. Lorsque je l'ai fondée en 2005, voyant l'immobilisme des autorités, c'était juste pour accueillir 10 000 réfugiés… pas deux millions ! Nous sommes submergés par les demandes.

 De quoi ont-ils besoin ? 

  Mgr F. Y. :  De tout : nourriture, vêtements, logement, aide pour les documents administratifs, argent pour les frais médicaux, éducation des enfants… En octobre, nous avons entièrement habillé 733 personnes, grâce aux dons reçus des Turcs qui sont formidablement généreux. Toutes les semaines, nous envoyons dans notre centre d'Antakya (l'ancienne Antioche, proche de la frontière syrienne) une dizaine de camions remplis de vivres et de matériel de première nécessité à destination des réfugiés syriens. À Noël, nous devrions ouvrir un second centre à Mardin. Jusqu'à présent, nous ne sommes aidés que par les Caritas des États-Unis et du Luxembourg, par l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) et un peu par l'Œuvre d'Orient. Ce n'est pas assez…

 Comment faites-vous pour scolariser tant d'enfants réfugiés ? 

  Mgr F. Y. :  Il y a dix ans, nous avons ouvert une école à Istanbul dans des locaux de la nonciature et avec le soutien des salésiens de Don Bosco. Nous avons accueilli jusqu'à 500 enfants par an, mais actuellement, ils sont 380 de 7 à 14 ans, avec des cours essentiellement en anglais et en turc donnés par 9 instituteurs irakiens et turcs. Dans toute la Turquie, nous scolarisons 800 enfants au total, qui ne pourraient l'être autrement.

 Que pensez-vous que le pape dira ou fera à propos des réfugiés ? 

  Mgr F. Y. :  Il remerciera sûrement la Turquie pour tout ce qu'elle fait pour eux. À son habitude, il saura attirer l'attention de l'opinion internationale sur ces centaines de milliers de réfugiés qui vivent dans des conditions inhumaines. C'est une grande chance, pour nous qui travaillons jour et nuit avec eux, car il rendra visible notre action sur le terrain. Rien que par sa présence, il va réveiller la conscience du monde. Notamment, je l'espère, celle des Européens qui n'ont accepté d'accueillir jusqu'à présent que quelques milliers de réfugiés…

 La moitié des 28 États membres ont refusé, en septembre, de répondre à la requête du HCR prônant l'installation en Europe de 30 000 réfugiés syriens en 2014, et de 100 000 en 2015-2016. Comment avez-vous réagi ? 

  Mgr F. Y. :  C'est vraiment dommage, car ces réfugiés chrétiens, généralement diplômés, sont dynamiques sur les plans économique, scientifique, intellectuel et pourraient apporter beaucoup aux pays européens… Avec 500 places accordées aux réfugiés syriens, la France s'est montrée bien peu généreuse. Certes, la solution de la crise syrienne est politique et non humanitaire. Mais, en attendant une issue probablement lointaine, l'Europe devrait empêcher une plus grande déstabilisation du Moyen-Orient et offrir une meilleure protection aux Syriens et Irakiens refoulés aux frontières. Elle devrait prendre ses responsabilités avant qu'il ne soit trop tard. C'est un devoir moral autant qu'un impératif de sécurité.



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En Turquie, le pape vient appuyer la place des chrétiens en pays musulman | La-Croix.com

En Turquie, le pape vient appuyer la place des chrétiens en pays musulman | La-Croix.com
27/11/2014-
1500 ans de rencontres entre les papes et les patriarches de Constantinople

Le voyage du pape en Turquie s'annonce à la fois œcuménique, interreligieux et diplomatique. Œcuménique d'abord puisqu'il répond à une invitation du patriarche de Constantinople, Bartholomeos 1er, pour fêter la Saint-André, apôtre très cher au monde orthodoxe. D'où le choix de fixer autour du 30 novembre cette visite, bien qu'elle arrive tôt pour le nouveau gouvernement turc, en place après la présidentielle du 10 août, et qu'elle suit celle du pape à Strasbourg mardi 25 novembre – un record dans la succession de déplacements hors d'Italie.

Se rendre au Phanar devient de fait une tradition pour tout nouveau pape. François s'inscrit à la suite de Paul VI (1967), de Jean-Paul II (1979) et de Benoît XVI, venu en 2006 à l'occasion de la Saint-André au début de son pontificat, comme son prédécesseur. « La dimension œcuménique avait toutefois été éclipsée par la polémique avec le monde musulman, soulevée par le discours de Ratisbonne qui avait précédé ce voyage », rappelle une source vaticane, estimant que, cette fois, le dialogue œcuménique devrait mieux prévaloir.

La qualité des relations personnelles entre le pape François et Bartholomeos y contribue. « Il existe une estime réciproque entre eux, presque une complicité », observe cette même source. Les deux hommes, de la même génération, se sont déjà rencontrés à Jérusalem, en mai, puis au Vatican, le mois suivant.

Un message de coexistence pacifique entre les religions

Sa visite au patriarche de Constantinople sert aussi à conforter la place de la petite minorité chrétienne dans un pays en très grande majorité musulman. Les rencontres du pape à Ankara avec le président Erdogan et d'autres autorités de la République turque devraient être l'occasion de défendre la liberté religieuse et le dialogue entre confessions. La visite à la Mosquée bleue à Istanbul, où s'était rendu Benoît XVI, reprendra le message de coexistence pacifique entre les religions, que le pape François a déjà appuyé à Jérusalem et lors de sa visite le 21 septembre en Albanie, pays à majorité musulmane où orthodoxes et catholiques ont toute leur place.

Un message d'actualité aussi, au-delà de la Turquie, alors qu'à sa frontière, l'offensive de Daech se poursuit. Au retour de Corée du Sud, en août, le pape avait implicitement toléré les frappes militaires contre cette organisation terroriste, déclarant qu'« il est licite d'arrêter l'agresseur injuste ». Mais au retour de Strasbourg, mardi, il s'est inquiété, sans citer de pays, quand « chaque État, pour son compte, se sent le droit de massacrer les terroristes ». Son voyage en Turquie pourrait servir à borner davantage la position de la diplomatie du Saint-Siège et pousser Ankara à mieux clarifier la sienne. Interprétés comme un soutien aux chrétiens d'Orient, ces trois jours ne prévoient toutefois officiellement aucune rencontre avec des réfugiés d'Irak et de Syrie. La moindre intensité du programme tranche avec la densité de ses précédents déplacements. Mais peut augurer aussi des surprises.



Envoyé de mon Ipad