La Ligue arabe a appelé tous les courants de l'opposition au régime en place à Damas à se réunir pour convenir d'un projet de «transition» post-Bachar el-Assad. Le Figaro dresse l'inventaire de ces différents mouvements.
• Le Conseil national syrien : Né fin août à Istanbul, le CNS est dirigé par Burhan Ghalioun, un opposant historique basé en France, où il enseigne la sociologie politique. Légitimisé par le soutien de Paris et de Washington - qui en ont fait leur interlocuteur privilégié sans lui accorder de reconnaissance officielle -, le conseil apparaît comme le mouvement le plus large et le plus représentatif de l'opposition.
Composé de 230 membres, dont près d'une centaine vivent en Syrie, le CNS rassemble un spectre large de partis qui va des islamistes, notamment des membres des Frères musulmans, aux libéraux et aux nationalistes. Il demande le départ du président Bachar el-Assad et appelle à une protection internationale de la population syrienne via l'envoi d'observateurs sur place. Pour l'heure le CNS - qui rappelle le CNT libyen anti-Kadhafi - n'a été officiellement reconnu que par les autorités libyennes.
• Les Comités locaux de Coordination : Les CLC (LLC en anglais) sont la principale force d'opposition syrienne sur le terrain. Regroupés dans une Instance générale de la révolution syrienne, ils fédèrent le mouvement de contestation par ville et par quartier. Ils ont notamment organisé un système parallèle d'entraide, par exemple pour soigner leurs militants blessés hors des hôpitaux surveillés par les forces syriennes de sécurité. Les CLC sont composés d'une majorité de jeunes, sans passé militant connu, qui communiquent par les réseaux sociaux. Plusieurs d'entre eux ont accordé leur soutien au Conseil national syrien.
Si l'ALS partage l'objectif du Conseil national syrien, ce dernier met en garde contre une militarisation du conflit, qui pourrait mener à une guerre civile. «Nous devons préserver le caractère pacifique de la révolution. (L'ASL) doit se limiter à la protection des manifestants, ils ne doivent pas mener des opérations», déclarait Burhan Galioun au Figaro. «L'ASL doit accorder sa stratégie avec la nôtre», concluait-il. Le CNS pourrait craindre que l'ALS, qui vient de créer un conseil militaire provisoire, prenne le cas échéant un trop grand rôle dans l'après-Bachar el-Assad.
• Les opposants de l'intérieur : Michel Kilo, Fayez Sara, Hassan Abdel Azim sont quelques-uns des leaders historiques de l'opposition syrienne. Ils partagent les objectifs du CNS mais, agissant de l'intérieur du pays, leurs positions sont plus modérées. Ils sont notamment plus enclins à un dialogue avec le régime de Bachar el-Assad et refusent toute idée d'intervention militaire étrangère en Syrie.
Mi-septembre, un Comité national pour le changement démocratique (CNCD), dirigé par Hassan Abdel Azim, a réuni une partie de ces opposants (dont Michel Kilo) près de Damas.
Parmi les opposants de l'intérieur avec lequel le pouvoir discute, Areth Delila a la particularité d'être un alaouite, tout comme Bachar el-Assad.
• La Coalition des forces laïques et démocratiques : Inquiets d'une prédominance des islamistes dans l'opposition syrienne en exil, les partis d'opposition laïcs ont lancé à Paris une coalition prônant l'instauration d'un État laïc si Bachar el-Assad quittait le pouvoir. Chrétiens assyriens ou syriaques, musulmans sunnites kurdes ou arabes, tous laïcs, y participent. Mais la CFLD est loin d'avoir le poids du CNS.
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