9/9/2015
Hollande : Le Liban est « épuisé », il faut le « protéger »
Ce dernier, représentant le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a eu un entretien avec le président français, François Hollande, en marge des travaux de la conférence qui a rassemblé une soixantaine de pays, ainsi que des représentants d'une quinzaine d'ONG. M. Hollande a assuré à son hôte qu'à travers sa visite au Liban, prévue après l'Assemblée générale de l'Onu, qui s'ouvrira le 22 septembre à New York, il souhaite « faire part de sa solidarité avec le peuple libanais ».
« Je compte visiter le Liban bientôt pour témoigner ma solidarité au peuple libanais qui fait face à de nombreux défis internes et externes », a déclaré le chef de l'État, selon un communiqué publié par l'Élysée. « Les relations que nous entretenons avec l'Église maronite font partie de notre patrimoine. Elles sont en grande partie la raison de notre rapprochement du Liban et du monde arabe », a-t-il ajouté, selon le texte.
(Pour mémoire : Hollande bientôt au Liban en signe de solidarité face à la crise politique et au flux de réfugiés)
Dans le discours qu'il a prononcé au cours de la conférence, le président Hollande a réaffirmé son soutien au Liban, précisant que le pays du Cèdre accueille « à lui seul plus d'un million et demi de réfugiés » et qu'il n'a plus les moyens de supporter ce fardeau. « Il est important que le Liban reçoive des aides pour régler la crise des déplacés. Les forces de ce pays sont épuisées. Il œuvre pour la coexistence. Notre rôle consiste à le protéger. Nous en discuterons lors de la réunion prévue à New York », a-t-il dit. Il a ajouté que « le Liban connaît des tensions internes » mais qu'il « parvient à résister et à maintenir son unité malgré les secousses subies ».
« Le Liban, a ajouté le chef de l'État, continue de sauvegarder la coexistence de ses communautés en dépit des crimes qui se commettent à quelques kilomètres de ses frontières. » Il a encore dit : « Il faut soutenir ce pays financièrement et ce sera là le but de la conférence de soutien au Liban qui se tiendra à New York en marge des travaux de l'Assemblée générale des Nations unies. » Et M. Hollande de conclure : « Les crises au Moyen-Orient nous concernent tous et c'est pour cela qu'il nous appartient de mieux aider les réfugiés au Liban. L'exode ne s'arrêtera pas et il faut protéger les communautés et le patrimoine de cette région. »
Dans son allocution à la conférence, M. Bassil a fait remarquer que « le modèle libanais qui constitue un laboratoire pour la démocratie consensuelle permet de recourir aux choix du peuple, seule source de la légitimité ».
Après avoir estimé que « c'est la voix du peuple qui garantit une solution politique aux conflits », le chef de la diplomatie s'est dit opposé à « tout compromis qui se fera aux dépens des intérêts légitimes de nos entités et des équilibres sur lesquels a été édifié le Liban ». « Nous refusons également de faire des concessions quant à nos valeurs fondées sur la tolérance et la diversité », a-t-il encore dit.
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