Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
Affichage des articles dont le libellé est irak. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est irak. Afficher tous les articles

vendredi 2 mars 2018

RAQ - Appel des responsables religieux irakiens en faveur de l’adoption d’une loi punissant le fanatisme instiguant à la haine

IRAQ - Appel des responsables religieux irakiens en faveur de l’adoption d’une loi punissant le fanatisme instiguant à la haine
 
Bagdad (Agence Fides) – Les Chefs des communautés religieuses présentes en Irak demanderont au Parlement irakien d’approuver une loi visant à punir au pénal les formes de propagande religieuse instiguant à la haine et à la violence. C’est ce qu’indique le Patriarcat de Babylone des Chaldéens publiant le compte-rendu d’une rencontre singulière ayant rassemblé, le 1er mars, en l’église Saint Joseph du quartier de Karrada, à l’invitation du Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, les responsables religieux irakiens. A cette réunion, ont participé une trentaine de représentants religieux – musulmans chiites et sunnites, chrétiens, sabei et yézidis – et de responsables des bureaux politiques chargés des dotations des différentes communautés religieuses, ainsi que S.Exc. Mgr Alberto Ortega Martín, Nonce apostolique en Irak. Dans ce cadre – indiquent les sources officielles du Patriarcat de Babylone des Chaldéens consultées par l’Agence Fides – ont été prises en considération la proposition d’organiser des réunions analogues dans d’autres villes du pays, telles que Najaf, et d’établir un conseil permanent rassemblant périodiquement des chercheurs et de hauts représentants des différentes communautés religieuses. A également été examinée la proposition de surveiller plus attentivement la prédication religieuse dans les lieux de culte et d’examiner avec plus de soin les cours donnés dans les centres de formation religieuse, toujours dans le but de lutter ensemble contre les racines du fanatisme. « Le jour du Jugement – a déclaré entre autre aux participants S.B. Louis Raphaël I Sako dans son intervention d’ouverture de la rencontre – il ne nous sera pas demandé si nous sommes musulmans shiites ou sunnites, chrétiens catholiques ou orthodoxes, mandei ou yézidis mais bien plutôt ce que nous avons fait pour notre frère et ce que nous avons offert à notre peuple ». (GV) (Agence Fides 02/03/2018)

mercredi 29 novembre 2017

Irak: l'archevêque d'Erbil veut aider les chrétiens à rentrer chez eux


La victoire contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak devrait permettre d'accélérer en 2018 le retour des déplacés chrétiens persécutés par les jihadistes, à condition d'accroître l'aide pour reconstruire leurs villages, a déclaré l'archevêque d'Erbil Bashar Warda dans un entretien avec l'AFP.
Les Chaldéens et les Syriaques de la plaine de Ninive, dans le nord irakien, s'inquiètent toutefois encore de la résurgence de nouveaux combats, surtout au moment d'un regain de tensions entre les combattants kurdes et le gouvernement central de Bagdad.
En visite à Washington, celui qui représente l'Eglise catholique chaldéenne dans la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien est venu plaider la cause de sa communauté pour que l'administration du président Donald Trump tienne sa promesse de l'aider plus directement.
"Il ne s'agit pas de les aider seulement parce qu'ils sont chrétiens, mais parce qu'ils ont été persécutés et abandonnés. C'est une juste cause", a-t-il dit à l'AFP en saluant la nouvelle position des Etats-Unis.
Le vice-président américain Mike Pence a annoncé fin octobre que l'aide américaine irait plus directement aux chrétiens et Yazidis en Irak, sans forcément passer par les Nations unies. Pour mettre cette promesse en musique, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley a demandé la semaine dernière qu'une partie de la contribution américaine au Programme de développement de l'ONU (Pnud) soit affectée en priorité à ces minorités religieuses.
- 'Changer les mentalités' -
"Nous avons souffert plus que d'autres", a justifié l'archevêque d'Erbil. "Les chiites ont le soutien du gouvernement central" et "de l'Iran", "les sunnites ont aussi le soutien des gouvernement sunnites de la région, ce qui est très bien car cela les aide à reconstruire leurs maisons et leurs villes".
"En tant que chrétien, qu'archevêque, je dois chercher du soutien pour notre communauté", a ajouté Mgr Warda. "Il ne s'agit pas seulement de soutien financier, mais aussi d'éveiller les consciences, défendre la cause des chrétiens victimes d'un génocide".
Dans son entourage, on estime que les Etats-Unis ont toujours aidé par le passé les peuples victimes de "génocide", mais ont échoué jusqu'ici à en faire autant avec les chrétiens d'Irak. "La proposition du vice-président Pence renoue avec la tradition américaine", se réjouit-on.
L'EI avait fait massivement fuir ces dernières années les membres de l'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde.
Bashar Warda "espère" que 2018 sera l'année du retour des déplacés dans leur foyer. "Le plus tôt sera le mieux", a-t-il affirmé, soulignant que le mouvement a déjà commencé au fur et à mesure que les jihadistes étaient chassés de Mossoul et d'autres territoires.
Mais, outre la reconstruction qui prendra du temps, d'autres obstacles subsistent.
Dans certains quartiers de Mossoul, a-t-il expliqué, "des chrétiens ont fait part de leurs inquiétudes au sujet de la sécurité". "On a battu l'EI militairement mais son idéologie est encore là", il faut "changer les mentalités", a fait valoir l'homme d'Eglise.
Les combats entre forces kurdes et irakiennes qui ont éclaté après le référendum contesté pour l'indépendance du Kurdistan irakien risquent aussi, à ses yeux, de "ternir la réputation" de cette région autonome considérée jusqu'ici comme un refuge pour les chrétiens et de ralentir de retour des déplacés chez eux.
Tout en insistant sur le fait qu'il s'agit d'un problème "politique", Mgr Warda suggère que les chrétiens peuvent aider à apaiser les tensions, prenant l'exemple d'un conflit local entre Kurdes et gouvernement central qui a été évité, dans un village, grâce à une médiation de l'Eglise.

lundi 27 novembre 2017

IRAQ - Approbation d’un projet de loi autorisant les aides aux « milices chrétiennes » au Proche-Orient de la part du Congrès américain

IRAQ - Approbation d’un projet de loi autorisant les aides aux « milices chrétiennes » au Proche-Orient de la part du Congrès américain
 
Washington (Agence Fides) – Désormais les Etats-Unis pourront aider directement les milices et groupes armés d’autodéfense organisés par des chrétiens au Proche-Orient, à commencer par ceux de la plaine de Ninive. La nouvelle a été reprise et mise en évidence par le Clarion Project, groupe de pression ayant son siège à Washington et financé au travers de donations de dizaines de milliers d’USD. Sa fonction spécifique est de sensibiliser l’opinion publique mondiale contre les « dangers de l’extrémisme islamique ». Selon ce qu’indique le groupe en question, le Congrès américain a adopté un amendement au National Defense Authorization Act 2018 qui demande au gouvernement irakien d’assurer une fourniture en munitions et équipements de défense aux groupes sunnites, kurdes et chrétiens, y compris les groupes minoritaires de la pleine de Ninive, ajoutant que, désormais, les Etats-Unis fourniront eux aussi, directement, « des armes, de l’entraînement et des matériels adéquats aux éléments soumis au Conseil de la plaine de Ninive ». Le Clarion Project indique également que ce même projet de loi adopté par le Congrès américain prévoit pour l’année 2018 la mise en place de 1,3 milliards d’USD de crédits dans le cadre d’aides militaires destinées à l’armée irakienne, aux milices peshmergas de la Région autonome du Kurdistan irakien ainsi qu’aux milices locales organisées sur base ethnique et religieuse.
Le Clarion Project revendique le fait d’avoir contribué par ses activités à l’approbation de cet amendement qui sera maintenant soumis à la signature du Président, Donald J. Trump.
Le 21 novembre dernier (voir Fides 23/11/2017), dans le cadre d’une rencontre qu’elle a eu avec le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le représentant permanent des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, avait confirmé l’intention de l’Administration américaine d’attribuer aux chrériens, aux yézidis et autres groupes religieux minoritaires présents en Irak une partie des fonds jusqu’ici versés par les Etats-Unis aux programmes de développement organisés et gérés par les agences liées à ,l’ONU. Cette décision avait été annoncée par le Vice-président des Etats-Unis, Michael Pence, le 25 octobre dernier (voir Fides 27/10/2017), en intervenant au dîner annuel de solidarité avec les chrétiens du Proche-Orient organisée à Washington par l’organisation américaine « En défense des chrétiens ». « Nous ne nous remettrons plus seulement aux Nations unies pour aider les chrétiens persécutés et les minorités » avait déclaré Michael Pence, indiquant que les agences fédérales « travailleront aux côtés des groupes de foi et des organisations privées pour aider ceux qui sont persécutés à cause de leur foi ».
Lors d’un récent entretien, le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, avait fait remarquer que « au cours de ces dernières années, au Proche-Orient, les chrétiens ont enduré des injustices, des violences et le terrorisme. Cependant, cela a été le cas aussi pour leurs frères irakiens musulmans et pour ceux d’autres fois religieuses. Il ne faut pas séparer les chrétiens des autres parce que de cette manière, la mentalité sectaire est alimentée ». (GV) (Agence Fides 27/11/2017)

samedi 29 juillet 2017

 IRAQ - Festival des Jeunes de l’Eglise chaldéenne à Alqosh et polémiques sur la nomination du nouveau maire Alqosh (Agence Fides) – Plus de 550 jeunes provenant de différentes zones de l’Irak ont conflué à Alqosh, petite ville de la plaine de Ninive, afin de participer au Festival des Jeunes, organisé sous le patronage du Patriarcat de Babylone des Chaldéens. Les journées de prière, de réflexion et de fête se sont ouvertes au soir du 27 juillet par une rencontre avec le Patriarche, S.B. Louis Raphaël I Sako, qui s’est entretenu avec les jeunes, confiant sa joie de participer à un événement qui se veut l’expression du désir d’un nouveau départ pour les communautés chrétiennes autochtones et pour l’ensemble de l’Irak après les années d’occupation djihadiste de Mossoul et de vastes zones du pays.
La petite ville d’Alqosh, habitée en majorité par des chrétiens chaldéens, a été, pendant trois ans, le centre habité le plus proche de la ligne de démarcation avec les territoires occupés par les djihadistes du prétendu « Etat islamique ».
Le 27 juillet, Lara Yussif Zara, une catholique chaldéenne, est devenue le nouveau maire d’Alqosh sur nomination du Conseil provincial de Ninive, contrôlé par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) après que ce même Conseil ait destitué le précédent maire, Fayez Abed Jawahreh, suite à des accusations de corruption. Selon l’Agence AINA, une partie des résidents d’Alqosh continue à exprimer son désaccord avec la nomination du nouveau maire et considère la destitution de Fayez Abed Jawahreh comme faisant partie d’une opération politique orchestrée par des forces kurdes afin de pousser la population de la plaine de Ninive à appuyer, elle aussi, le référendum sécessionniste programmé pour le 25 septembre prochain par le gouvernement de la Région autonome du Kurdistan irakien. (GV) (Agence Fides 29/07/2017

vendredi 21 juillet 2017

IRAQ - Déclarations du Patriarcat de Babylone des Chaldéens à propos de l’évolution de la situation de la plaine de Ninive

 
Bagdad (Agence Fides) – Il existe « une tentative visant à mettre les mains sur les villes de la plaine de Ninive au travers de luttes publiques ou de manœuvres occultes » qui « a des effets négatifs sur les populations autochtones de cette terre ». C’est en ces termes précis que le Patriarcat de Babylone des Chaldéens intervient sur l’affaire qui, au cours de ces derniers mois, fait toujours davantage de la plaine de Ninive une « zone disputée » à laquelle sont liés des enjeux géopolitiques comme la possible future proclamation de l’indépendance de la Région autonome du Kurdistan irakien. Dès maintenant – indique le Patriarcat de Babylone des Chaldéens dans un communiqué diffusé par ses propres canaux officiels – on assiste à une forme rampante de « contrôle/invasion » qui « annihile actuellement les droits légitimes des autochtones et les poussent à émigrer ou à exclure l’idée de retourner chez eux ». Malgré les discours rassurants réitérés de la part de représentants politiques sur le respect des droits à l’autodétermination des chrétiens – indique le communiqué parvenu également à l’Agence Fides – les mesures mises en œuvre sur le terrain semblent « exaspérées et inquiétantes ». Sont ainsi prises des décisions contraignantes par-dessus la tête des populations locales, alors que le seul moyen juste de procéder consiste à « écouter la voix des personnes du cru, de respecter leur droit à choisir la bonne personne au bon endroit et au bon moment ».
Le Patriarcat de Babylone des Chaldéens invite les hommes politiques et les fonctionnaires à ne prendre des décisions qu’après avoir écouté les populations locales de chaque ville de la plaine de Ninive et à affronter la reconstruction attendue après la fuite devant l’avancée des milices du prétendu « Etat islamique » en impliquant les sages représentants de ces villes, afin de prendre des décisions appropriées, y compris celles concernant la nécessité de modifier des administrations locales ou la définition d’une « carte spécifique future de la région » dans le cadre d’une phase au cours de laquelle de nombreuses circonstances semblent confuses et indéchiffrables. Entre temps, le Patriarcat de Babylone des Chaldéens qualifie d’inappropriées de nombreuses prises de positions de chrétiens ne vivant pas dans la région et faites notamment depuis l’étranger qui finissent, par leurs interférences, par renforcer la confusion et la conflictua lité ethnique et religieuse.
Le communiqué du Patriarcat de Babylone des Chaldéens ne fait pas référence à des faits spécifiques mais il semble clair qu’il fait allusion au cas d’Alqosh (voir Fides 19 et 20/07/2017), la petite ville de la plaine de Ninive historiquement habitée par des chrétiens et dont le Conseil de la province irakienne de Ninive a destitué le maire chrétien, Abdul Micha, suite à des accusations de corruption, le remplaçant par un dirigeant politique local proche du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). La destitution du maire a été décidée par Bashar al Kiki, Président du Conseil de la province de Ninive et lui aussi membre du PDK. La nouvelle a suscité des préoccupations et des réactions négatives au sein des communautés chrétiennes autochtones et parmi les habitants chrétiens d’Alqosh, en grande partie encore loin de leurs maisons et se trouvant en tant qu’évacués au Kurdistan irakien ou dans d’autres zones du Proche-Orient, après avoir dû fuir devant l’avancée des milices du prétendu « Etat islamique » en août 2014. Les quelques chrétiens déjà revenus à Alqosh ont par ailleurs organisé des manifestations publiques, notamment appuyées par le Parti communiste irakien, contre une décision que divers observateurs interprètent comme une confirmation des projets concernant la plaine de Ninive et l’ensemble de la province homonyme faits par le gouvernement de la Région autonome du Kurdistan irakien, lequel a programmé pour le 25 septembre prochain un référendum visant à proclamer la sécession unilatérale de la région en question. Des hommes politiques irakiens, tels que le parlementaire Yonadam Kanna, Secrétaire général du Mouvement démocratique assyrien, ont dénoncé, dans de récents entretiens, des pressions et des opérations politiques de la part de forces régionales à l’égard des minorités locales, chrétiens compris, visant à pousser les populations de la plaine de Ninive à soutenir l a future indépendance du Kurdistan irakien. (GV) (Agence Fides 21/07/2017)

jeudi 13 juillet 2017

Le patriarche Sako appelle les chrétiens de Mossoul à « reprendre leurs terres »

Quelques jours après la reprise de Mossoul par les forces irakiennes, dimanche 9 juillet, le patriarche de Babylone des Chaldéens a enjoint, dans un message envoyé mercredi 12 juillet à La Croix, les chrétiens de la ville « de revenir au plus vite ».
, le 
Surmonter cet épisode « catastrophique, douloureux, tragique ». Dans un message envoyé mercredi 12 juillet à La Croix, Mgr Louis Raphaël Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, a vigoureusement appelé les chrétiens originaires de Mossoul et des villes de la plaine de Ninive, récemment libérées du joug djihadiste par l’armée irakienne, « à reprendre rapidement leurs terres avant que d’autres ne s’en emparent ».
Tout en concédant « qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire, pour éliminer complètement Daech de la région, pour reconstruire tout ce qui a été détruit et pour revenir à un climat de paix, de sécurité et de stabilité », il a exhorté les fidèles de la région « à ne pas perdre de temps à attendre »pour retrouver « la terre de leurs parents et de leurs grands-parents, leur identité, leur héritage ».

Réaffirmer la présence des chrétiens

« Nous devrions toujours garder en tête le fait que nous sommes considérés comme le peuple “indigène” de ce pays, de sa civilisation ancienne, et que notre histoire s’inscrit dans le sillage de la plus vieille Église chrétienne au monde », rappelle encore le patriarche Sako, en invitant les chrétiens à « renouer avec leur engagement éthique et moral, à confirmer [sur le terrain] leur présence, et à réclamer des compensations pour les pertes qu’ils ont subies ».
À ce stade, personne ne sait encore si les chrétiens de Mossoul vont amorcer dans les jours, semaines, ou mois à venir un premier mouvement de retour. « Leur traumatisme a été grand, beaucoup craignent toujours la présence de cellules djihadistes dormantes dans la ville », expliquait, lundi 10 juillet, dans un entretien à La Croix Faraj Benoît Camurat, président de l’association Fraternité en Irak, avant de poursuivre : « Personne ne sait si ces familles pourront reprendre leurs terres ou maisons, dont ils ont été expropriés. »

D’immenses chantiers à « Mossoul-Ouest »

Dans les quartiers Est de Mossoul, la vie a déjà repris depuis longtemps. La plupart des maisons n’ont pas été touchées par les frappes ciblées, les commerces et les restaurants sont ouverts. Mais les chantiers qui attendent la partie ouest de Mossoul – avant que celle-ci redevienne décemment habitable – sont en revanche immenses.
Outre la présence de mines et d’engins explosifs gangrenant le sol, et qui nécessitera de vastes opérations de déminage, la grande majorité des infrastructures de première nécessité – permettant d’accéder aux soins, à l’eau, à l’électricité… – sont à reconstruire. Un effort auquel devront participer les chrétiens « pour faciliter le retour des réfugiés dans leurs maisons », estime le patriarche Sako, en guise de premier point des trois « exigences » prioritaires qu’il dresse dans son message.

« Faire entendre la voix des chrétiens »

Malgré « le déclin récent de leur nombre », Mgr Sako appelle aussi les chrétiens à prendre part à la vie politique irakienne, en « formant un petit groupe de sept à dix personnes sages, capables d’être, au côté de politiciens loyaux, les porte-parole des chrétiens, et qui pourraient communiquer (…) à l’échelle nationale et internationale ». Ce, en renonçant « à leur intérêt personnel », et en prônant « la solidarité, la coopération » au côté de représentants musulmans et d’autres communautés.
Dernière requête, Mgr Sako appelle à l’ouverture, dans la région de Ninive, « d’un bureau central des médias (…), qui ferait entendre la voix des chrétiens, en pointant leurs souffrances et leurs aspirations, pour les aider à surmonter leurs difficultés actuelles et à transformer leurs différences en une unité constructive ». Avant, enfin, de demander à Dieu de protéger tous les Irakiens, et d’aider les différentes communautés du pays à reconstruire ensemble « un meilleur futur », « fondé sur leur expérience passée et historique de coexistence » pacifique.

Malo Tresca

mardi 20 juin 2017

IRAQ - Déclarations du Patriarche de Babylone des Chaldéens à propos de l’avenir de la plaine de Niniv

IRAQ - Déclarations du Patriarche de Babylone des Chaldéens à propos de l’avenir de la plaine de Ninive
Bagdad (Agence Fides). – Les villes et villages de la plaine de Ninive, un temps habités par des chrétiens, tentent de repartir après trois ans d’occupation djihadiste, notamment grâce au soutien généreux et concret d’organisations et de bénévoles étrangers, désireux d’aider les chrétiens irakiens dans le cadre de ce passage historique difficile. Cependant, une réelle renaissance ne sera possible que si les populations locales savent s’affranchir de l’attitude de ceux qui se plaignent constamment et demeurent passifs, « dans l’attente de tout recevoir de la part de l’Etat et des organisations caritatives ».
 Tel est le rappel que le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, a voulu adresser à tous les fidèles de son Eglise, en prenant pour prétexte les situations dont il a pu être personnellement le témoin lors de ses récentes visites à Mossoul et dans différents villages de la plaine de Ninive. Dans un bref rapport, diffusé par les moyens de communication officiels du Patriarcat, le Patriarche adresse des expressions pleines de gratitude aux bénévoles d’organisations, surtout françaises, telles que SOS Chrétiens d'Orient et Fraternité en Irak, qui « travaillent actuellement dur dans la plaine de Ninive, malgré la dureté du climat alors que nos communautés souffrent de frustration et de sens du vide et que nombreux sont ceux qui errent en se plaignant, critiquant et montrant les sommes dont ils ont besoin, parfois sans même remercier ceux qui les aident en ce moment ».
Le Patriarche, dans sa contribution, suggère à tous de mettre de côté les habitudes et les attitudes erronées et de se laisser inspirer par le dynamisme laborieux par lequel se manifeste la charité des bénévoles, qui s’occupent également de la reconstruction de maisons et d’églises endommagées ou détruites au cours des années d’occupation djihadiste. La gratuité des bénévoles – remarque le Patriarche – peut aider tout un chacun à prendre ses responsabilités et à mettre en œuvre spontanément des initiatives en vue de la restauration de la vie sociale dans les villes et les villages de la plaine de Ninive, en ayant conscience qu’aucune aide extérieure ne sera en soi suffisante pour faire refleurir ces centres habités demeurés déserts pendant trois ans au cours de l’occupation des milices du prétendu « Etat islamique ».
 (GV) (Agence Fides 20/06/2017)

vendredi 20 mai 2016

ASIE/IRAQ - Réaction du Patriarche de Babylone des Chaldéens à l’hypothèse de distribution d’armes américaines aux prétendues milices chrétiennes

https://mail.google.com/mail/u/0/#all/154c8aea670d2d62

ASIE/IRAQ - Réaction du Patriarche de Babylone des Chaldéens à l’hypothèse de distribution d’armes américaines aux prétendues milices chrétiennes
 
Bagdad (Agence Fides) – Le Congrès américain pourrait à court terme autoriser le financement d’une distribution d’armes et de fournitures militaires destinée de manière préférentielle aux prétendues « milices chrétiennes » opérationnelles dans la plaine de Ninive, justifiant cette opération par le fait qu’elle ferait partie intégrante de la guerre contre les djihadistes du prétendu « Etat islamique » et constituerait une conséquence concrète de la définition de génocide donnée par ce même Congrès aux violences contre les chrétiens perpétrées par les djihadistes du prétendu « Etat islamique ».
Un projet de loi, sur lequel les législateurs américains seront appelés à se prononcer, vise à faire insérer dans le budget de la Défense des Etats-Unis, le financement et la distribution d’armes aux prétendues « milices chrétiennes » dans le cadre de la lutte contre les djihadistes. Une disposition parlementaire avait déjà par le passé crédité des fonds en faveur des forces de sécurité locales dans la plaine de Ninive. Le nouveau projet fait référence de manière spécifique à des « milices chrétiennes » comme destinataires privilégiés du soutien logistique et militaire américain. « La Commission estime que les Etats-Unis devraient soutenir des groupes locaux, équipés de manière adéquate et opérationnels, comme les milices chrétiennes irakiennes, ayant une mission de sécurité nationale ».
L’initiative – soulignent des moyens de communication américains tels que Christian Today – arrive dans la foulée de la décision prise à l’unanimité de qualifier de génocide le traitement réservé aux chrétiens et aux autres minorités par le prétendu « Etat islamique ». Steve Oshana, Directeur exécutif de l’organisation A Demand for Action – l’un des groupes de pression se battant en faveur de la protection des chrétiens – a qualifié cette initiative de « progrès important ». Selon lui, « les forces chrétiennes en Irak et en Syrie ont passé les 18 derniers mois à se consolider et un groupe a déjà reçu le soutien des Etats-Unis en Syrie ».
Le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, est convaincu quant à lui que la décision de fournir des armes à de prétendues milices chrétiennes « est une très mauvaise idée. Elle fait comprendre à quoi tend réellement cette déclaration relative au génocide ». Selon le Patriarche, « il n’existe pas de milices chrétiennes mais seulement des groupes politisés et des personnes simples qui ont un besoin désespéré d’un salaire. Les chrétiens demeurés en Irak sont seulement les pauvres et ceux des strates moyennes. Parmi eux, se trouvent 100.000 évacués ».
Voici quelques jours, de nombreux réfugiés chrétiens ont été contraints à signer une « déclaration de fidélité » à la région autonome du Kurdistan irakien et à son Président, Masud Barzani (voir Fides 13/05/2016). « Maintenant – explique le Patriarche à l’Agence Fides – les arabes sunnites veulent créer une région autonome à Mossoul avec l’appui de la Turquie alors que les kurdes veulent accentuer le processus d’indépendance du Kurdistan. Un autre groupe politique chrétien est appuyé par le gouvernement central de Bagdad. Une confusion totale règne ! Tous veulent instrumentaliser les chrétiens de la plaine de Ninive en fonction de leurs ambitions et leurs intérêts politiques. Cette zone se trouve à la limite. Il s’agit d’une région comprenant différentes ethnies et communautés religieuses, une zone de division entre la région dominée par le kurdes et celle dominée par les arabes sunnites. Tous considèrent les chrétiens de ce s ecteur dans la perspective de leurs propres intérêts, économiques ou politiques. Je crains que tous ces discours ne transforment la plaine de Ninive en une région de conflits continuels, sachant que, si cela était le cas, aucun chrétien ne retournera chez lui. Les chrétiens, s’ils veulent avoir un avenir – ajoute le Patriarche – doivent s’intégrer aux institutions et suivre les autorités légitimes qui gouvernent le lieu où ils vivent. Les Etats-Unis, s’ils veulent réellement vaincre le prétendu « Etat islamique », doivent soutenir les armées régulières qui dépendent du gouvernement central et du gouvernement autonome du Kurdistan au lieu de créer des milices sectaires ». (GV) (Agence Fides 19/05/2016)

samedi 14 mai 2016

Info - L’État Islamique veut faire disparaître les chrétiens d’Irak et de Syrie - Riposte-catholiqueRiposte-catholique

Info - L'État Islamique veut faire disparaître les chrétiens d'Irak et de Syrie - Riposte-catholiqueRiposte-catholique
Un article synthétique du Christian Times, édité à New York, sur les risques de disparition des chrétiens du Proche Orient
http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/eglise-universelle/info-letat-islamique-veut-faire-disparaitre-chretiens-dirak-de-syrie


Info – L'État Islamique veut faire disparaître les chrétiens d'Irak et de Syrie

france2-chiffres-chiffres-chretiens-irak
Download PDF
Un article synthétique du Christian Times, édité à New York, sur les risques de disparition des chrétiens du Proche Orient…
Les chrétiens d'Irak et de Syrie risquent de disparaître du fait des actions génocidaires que l'État Islamique en Irak et en Syrie (EIIS) leur fait subir. On a signalé que beaucoup d'églises en Syrie et en Irak ont été détruites par le groupe extrémiste musulman. Des millions de fidèles ont été contraints à quitter leurs foyers et ceux qui ne l'ont pas pu ont été tués. Beaucoup de ces églises existaient déjà voici plus de mille ans. Comme l'a souligné Juliana Taimoorazy, directrice générale et fondatrice de l'Iraqi Christian Relief Council, dans un entretien au National Catholic Register,
« en tant que chrétiens d'Orient nous avons beaucoup apporté au christianisme, et en tant que peuple assyrien nous avons beaucoup apporté à l'humanité. Notre histoire remonte à 6 700 ans, et nous avons fondé, entre autres choses, la première bibliothèque au monde. »
L'Église catholique fait partie des groupes religieux qui condamnent l'exode imposé à beaucoup de communautés chrétiennes. […] Le cardinal Timothy Dolan de New York a déclaré, selon le Christian Post, que […] l'on s'inquiète aujourd'hui pour la survie [de ces chrétiens d'Orient]. Cependant, des dirigeants catholiques, comme l'évêque Yousif Habash de l'éparchie syriaque catholique de Notre-Dame-de-la-Délivrance dans le New Jersey, estiment que, même si l'EIIS peut tout prendre aux chrétiens, il y a une chose qu'il ne pourra jamais leur enlever : c'est leur foi. […]
Taimoorazy pense aussi qu'après la question de leur survie, viendra aussi pour eux la nécessité […] de la reconstruction. Le Père Douglas al-Bazi, un prêtre qui a fait l'expérience de la fureur de l'EIIS, a averti l'opinion des dangers à venir, en déclarant […] que le mot "génocide" était une litote. L'État Islamique ne se contente pas de mitonner un événement ponctuel. Il veut changer le cours de l'Histoire en balayant tout un peuple.
Source : The Christian Times – © CH pour la traduction.
Source Christianophobie hebdo
Abonnez-vous et recevez les 4 premiers numéros gratuitement


JTK

lundi 18 avril 2016

Une délégation menée par Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, en Irak

Une délégation menée par Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, est arrivée dimanche 17 avril en Irak.



Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, est arrivé en Irak, dimanche 17 avril.
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, est arrivé en Irak, dimanche 17 avril. / Clément MAHOUDEAU/CIRIC/
« Nous sommes venus vous dire que les paroisses françaises prient pour vous tous les dimanches. Nous savons que nous ne mesurons pas tout ce que vous avez souffert. Mais nous voulons aussi vous souhaiter de traverser ces épreuves dans la foi. Et en particulier aux plus jeunes, d’avoir le courage de voir l’avenir s’éclaircir bientôt ».
En quelques mots, à la fin de la messe célébrée dimanche 17 avril soir à la cathédrale chaldéenne du Sacré-Cœur à Kirkouk, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France a résumé le sens de cette visite de quelques jours en Irak.
Accompagné de Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, dont le diocèse accueille une importante communauté chaldéenne à Sarcelles et Arnouville (Val-d’Oise), Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la CEF, et Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’œuvre d’Orient, Mgr Pontier est venu marquer le soutien « humain et matériel » de l’Église de France aux réfugiés irakiens.

Étudiants réfugiés à Kirkouk

Dans la soirée, ils ont rendu visite aux 400 étudiants chassés par Daech de leurs villes ou villages de différentes provinces d’Irak – Anbar, Sinjar, plaine de Ninive… – et accueillis par le diocèse de Kirkouk pour y poursuivre leur cursus. Un projet soutenu cette année par l’Église de France, comme en ont décidé les évêques lors de leur Assemblée plénière d’automne.
Accueilli par des chants et des youyous chez les étudiantes – garçons et filles logent séparément dans des maisons louées par l’Église dans un même quartier de Kirkouk – Mgr Pontier a dit combien il avait été « convaincu » par la proposition de Mgr Yousif Thomas Mirkis, archevêque de Kirkouk, relayée par l’œuvre d’Orient, d’aider ces jeunes chrétiens, yézidis ou musulmans à achever leurs études.
« L’idée nous a tout de suite semblé comme la plus intelligente et la plus porteuse d’avenir », a-t-il fait valoir, devant une table chargée de pâtisseries orientales et devant une foule de jeunes filles qui avaient bousculé la révision de leurs examens pour accueillir les évêques.

Loin de leurs familles

« Tous les chrétiens du Val-d’Oise sont enthousiasmés par ce projet qui nous permet d’être plus proches de vous », a appuyé Mgr Lalanne. Remerciant pour l’aide déjà apportée, une jeune yézidie a dit son souhait de voir d’autres jeunes soutenus de la même façon. « Aujourd’hui, nous avons limité notre accueil à 400 étudiants, mais si on ouvre encore les portes, nous pourrons facilement monter à 600 », reconnaît Mgr Yousif Thomas Mirkis.
« Ici, yézidis, musulmans, chrétiens vivent ensemble, formant un “petit Irak” », a expliqué l’archevêque de Kirkouk, qui voit un triple intérêt dans cette opération : « faire confiance à la nouvelle génération qui n’a connu que la guerre depuis 2003 »« donner un témoignage chrétien désintéressé », et enfin revivifier« le sens national irakien ».
Devant les évêques, les étudiants ont expliqué comment ils ont organisé cette nouvelle vie dans ces sortes de « résidences étudiantes » exceptionnelles en Irak, mais loin de leurs familles.
Ces dernières, totalement démunies, sont réfugiées pour la plupart au Kurdistan irakien, certaines vivant encore sous des tentes. La plupart n’ont pu s’inscrire dans les universités du Kurdistan, soit parce qu’ils ne parlent pas kurde mais seulement arabe (langue officielle de l’Irak), soit par manque de places. D’où la généreuse proposition de Mgr Mirkis de les loger, de les nourrir et de les prendre en charge à Kirkouk. En raison de son coût (8 dollars par jour et par étudiant), l’opération nécessite l’aide d’autres Églises dans le monde.
Anne-Bénédicte Hoffner, à Kirkouk (Irak)

lhttp://www.la-croix.com/Religion/France/Accueil-des-minorites-religieuses-d-Irak-les-promesses-de-la-France-en-suspens-2016-04-17-1200754011

mardi 15 septembre 2015

ASIE/IRAQ - Célébration de la Fête de l’Exaltation de la Croix de la part des chrétiens d’al-Qosh

Jtk

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 14 septembre 2015 13:52:31 UTC+

ASIE/IRAQ - Célébration de la Fête de l'Exaltation de la Croix de la part des chrétiens d'al-Qosh
Alqosh (Agence Fides) – Dans la plaine de Ninive, encore en grande partie sous le contrôle des djihadistes du prétendu « Etat islamique », Dimanche 13 septembre au soir, environ mille chrétiens ont accompli une procession entre les champs et les collines arides pour parvenir au monastère marial se trouvant hors de la ville et célébrer la Fête de l'Exaltation de la Croix. Cela a eu lieu à Alqosh, ville de la plaine de Ninive jamais tombée entre les mains du prétendu « Etat islamique » qui dispose pourtant d'une place forte à moins de 50 Km, dans la ville de Mossoul.
La multitude de pèlerins a voulu répéter le geste de dévotion accompli chaque année en se rendant, parmi les chants et les prière, au Sanctuaire chaldéen de Notre-Dame d'Alquosh, qui se trouve à plus d'un kilomètre du centre de la ville. A la tombée du jour, alors que le pèlerinage était en cours, la ville s'est émaillée de nombreuses croix lumineuses, allumées sur les toits et sur les façades des maisons. La grande croix placée le long du chemin, au flanc de la montagne, a été elle aussi illuminée toute la nuit, bien visible même de loin, alors que, dans le ciel, brillaient des feux d'artifice.
Dans la ville d'Alquosh – indique le site Internet irakien ankawa.com – ont également trouvé refuge des centaines de familles chrétiennes ayant fui les autres villages de la plaine de Ninive tombés sous le contrôle du prétendu « Etat islamique ». « Par cette procession et les signes extérieurs bien visibles qui l'ont accompagnée – indique à l'Agence Fides le Père Nizar Seeman, prêtre syro-catholique syrien – les chrétiens d'al Qosh ont envoyé un signal émouvant, qui nous interpelle tous. Ils ont voulu dire : nous sommes encore ici, même si personne ne nous protège parce que nous savons que le Seigneur Jésus pense à nous protéger, avec Marie Sa Mère ». (GV) (Agence Fides 14/09/2015)

lundi 24 août 2015

ASIE/IRAQ - Institution d’un comité ad hoc contre les abus et les violences contre les chrétiens



Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 24 août 2015 14:08:52 UTC+3
ASIE/IRAQ - Institution d'un comité ad hoc contre les abus et les violences contre les chrétiens
Bagdad (Agence Fides) – Un comité ad hoc des forces de sécurité a été institué dans le but de recueillir des informations et de prendre des mesures concrètes à propos des violences et abus ciblés subis par les chrétiens en Irak et en particulier dans la capitale. C'est ce qu'indiquent des sources irakiennes consultées par l'Agence Fides. Le comité a été institué à l'initiative du Premier Ministre, Haydar al-Abadi, et vise à lutter en particulier contre l'augmentation du nombre des enlèvements de personnes et des expropriations abusives de maisons et de terrains qui, au cours de ces derniers mois, ont eu pour cibles les chrétiens irakiens, dans le cadre d'un acharnement ciblé. Les responsables du Comité ont déjà rendu visite au Patriarcat chaldéen à Bagdad pour rencontrer S.B. Louis Raphaël I Sako et commencer à recueillir des données et informations utiles à propos des abus subis par les chrétiens. En particulier, la première étape consiste à recenser les biens immobil ier soustraits abusivement aux familles chrétiennes, recueillant les titres de propriété et indiquant les personnes, les groupes et les organismes collectifs qui bénéficient actuellement des immeubles expropriés illégalement. Les Paroisses et les communautés chrétiennes pourront également fournir au comité de sécurité des informations concernant des cas de chrétiens enlevés, y compris les indices utiles pour identifier les auteurs de ses enlèvements.
Au cours de ces derniers mois, tant à Bagdad que dans d'autres villes irakiennes, les cas d'habitations et de terrains soustraits illégalement à leurs légitimes propriétaires chrétiens au travers de la production de faux documents légaux rendant de facto impossible leur récupération de la part de leurs propriétaires se sont multipliés. Le phénomène a pu prendre pied également grâce à des connivences et à des couvertures fournies par des fonctionnaires corrompus et malhonnêtes. En outre, à Bagdad, entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet, quatre chrétiens irakiens ont été enlevés et deux d'entre eux retrouvés sans vie par la police, alors même que leurs familles avaient payé la rançon exigée par leurs ravisseurs. Le 13 juillet dernier, le Patriarche de Babylone des Chaldéens avait adressé un appel public aux autorités politiques et institutionnelles du pays, demandant au gouvernement davantage de protection contre les bandes de délinquants qui portent attein te aux biens et aux personnes. (GV) (Agence Fides 24/08/2015)

ISIS ‘Beheading, Raping, Selling’ Christians - Obama Stands By

ISIS 'Beheading, Raping, Selling' Christians - Obama Stands By

ISIS IS 'BEHEADING, RAPING, SELLING' CHRISTIANS WHILE OBAMA DOES NOTHING, JUSTICE GROUP ASSERTS

genocide
The American Center for Law and Justice is urging President Barack Obama to defend Christians who are suffering intense persecution from Islamic State terrorists, especially by naming an ambassador to fill the vacant mission of Special Envoy to Promote Religious Freedom of Religious Minorities in the Near East and South Central Asia.
The ACLJ has drafted a petition appealing to the Obama Administration to act swiftly to stop the genocide of Christians and other minorities in the Middle East. The petition has already garnered more than 93,000 signatures.
The organization reminds the administration that ISIS is "beheading, raping, and selling Christians" and that hundreds of thousands of Christians have been forced to flee or die. But while ISIS tracks down Christians for sale and slaughter, the Obama Administration and other Western leaders stand by idle.
For more than a year, the justice group states in an article on Thursday, "President Obama has failed to appoint an Ambassador to lead a Special Envoy to Promote Religious Freedom of Religious Minorities in the Near East and South Central Asia."
"While Christians and other religious minorities are decimated in that region, the Obama administration leaves this vital position unfilled. This is why the ACLJ has urged them to fill this spot and will continue to do so," it said.
Just this week, in fact, the Catholic relief agency Aid to the Church in Need announced that "Christians have become a form [of] currency in this tragedy." They report that many Arab Christians are being abducted and held for ransom as a means of funding ISIS.  One priest's family managed to scrape together the $120,000 ransom put on his head, but once they paid the sum, they were mailed his cut-up body parts in a box, the ACLJ notes.
The Islamic State has seized significant territory across Iraq and Syria, and for more than a year now has been heavily targeting Christians and other religious minorities.
"Despite President Obama's insistence that there is no need for greater U.S. involvement with ISIS," the letters states, "these jihadists continue to gain more influence, money, and power.  Every day, we see new accounts of Christians & Yazidis begin captured, women being enslaved, and mass murders being committed by ISIS."
"If this is not the kind of evil that our government is established to stop, then one must ask what is," the ACLJ said. "This evil must be stopped."
When the Obama Administration when it intended to appoint a special envoy to protect religious minorities in the Middle East and South Central Asia—even though Congress passed legislation over a year ago creating the post—the White House responded that it does not know.
"We have no personnel announcement to make at this time," said Alistair Baskey, a spokesman for the White House's National Security Council told CNSNews.com in response to queries as to when the post will be filled and why there has been such a long delay in filling the position.
Follow Thomas D. Williams on Twitter @tdwilliamsrome



mardi 1 juillet 2014

Les Irakiens chrétiens dans la tourmente

Le patriarche Sako confie son inquiétude à l'AED
Anita Bourdin
ROME, 1 juillet 2014 (Zenit.org) - Le Patriarche de Babylone des chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako, exprime son inquiétude pour le sort des Irakiens chrétiens, dans une interview menée par l’AED le 28 juin à Ankawa, près d’Erbil, dans le nord de l’Irak. Il dénonce la politique occidentale qui, dit-il, "ne poursuit que des intérêts économiques". En voici les principaux extraits.
Pour le patriarche, l’émigration des Irakiens chrétiens s’amplifiera encore: « Lors de mon récent séjour en Turquie, dix familles chrétiennes originaires de Mossoul venaient juste d’arriver là. Et en une seule semaine, vingt familles ont quitté Alqosh, une localité majoritairement chrétienne non loin de Mossoul. C’est extrêmement préoccupant. Nous perdons notre communauté. Si la vie chrétienne en Irak s’arrête d’exister, notre histoire sera interrompue. »
« Dans dix ans, il restera peut-être 50 000 chrétiens en Irak. Avant 2003, nous étions environ 1,2 million. En l’espace de dix ans, notre chiffre a chuté à quelque 400 000 à 500 000 fidèles. Mais nous ne disposons pas de chiffres exacts », déclare le patriarche.
Il estime que « ce sera peut-être au Kurdistan que pourrait se dessiner un avenir. De fait, de nombreux chrétiens y vivent déjà. Mais il y en a encore beaucoup à Bagdad, certains vivent aussi à Basra, dans le sud chiite. Nous devons attendre de voir comment la situation évoluera. »
Mgr Sako dénonce l’attitude des États occidentaux: « La politique occidentale ne poursuit que des intérêts économiques. La communauté internationale devrait faire pression sur les politiciens irakiens afin qu’ils trouvent une solution politique et constituent un gouvernement de l’unité nationale. »
Il regrette l’intervention militaire des États-Unis : « Les Américains sont venus ici et ils ont commis beaucoup d’erreurs. C’est à cause d’eux que la situation se présente telle quelle aujourd’hui. Pourquoi remplacer un régime par une situation pire encore ? C’est ce qui est arrivé après 2003. »
Il souligne la responsabilité de l’Occident pour une solution politique à la crise : « Cette possibilité existera dès l’instant où l’Occident et nos voisins tels que l’Iran, la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite le voudront. »
Pour Mgr Sako, l’organisation terroriste sunnite de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) constitue un danger bien au-delà de l’Irak : « L’EIIL veut fonder un État islamique avec des puits de pétrole pour islamiser le monde. Je pense que c’est un danger pour tout le monde. »
Il est pessimiste quant à l’unité du pays : « Peut-être existera-t-il une unité symbolique, et le nom de l’Irak perdurera-t-il. Mais de fait, nous serons en présence de trois zones indépendantes avec leurs propres budgets et leurs propres armées (…). L’Irak est actuellement fragmenté en trois zones, respectivement sunnite, kurde et chiite. De toute manière, les Kurdes bénéficient déjà de l’autonomie, les chiites quasiment aussi. À présent, c’est au tour des sunnites.»

lundi 30 juin 2014

Chrétiens d'Irak : plus urgent que le foot !

Chrétiens d'Irak : plus urgent que le foot !
Indifférence des intellectuels et du gouvernement français devant le massacre des chrétiens
Cardinal Philippe Barbarin
ROME, 27 juin 2014 (Zenit.org) - L’indifférence des intellectuels et du gouvernement français envers le massacre des chrétiens d’Irak devrait nous bouleverser, s'indigne le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, dans cette lettre parvenue à Zenit.
Les mots semblent impuissants devant la tragédie des chrétiens d’Orient. En Irak, les informations parfois contradictoires qui nous parviennent témoignent du chaos et de l’angoisse de nos frères. Mardi soir, j’ai reçu l’appel du patriarche des Chaldéens, Louis-Raphaël Ier Sako que j’avais eu la joie d’accueillir à Lyon en mars. Il est actuellement en synode avec une vingtaine d’évêques de la région. Il me dit que la situation est effrayante, mais que des menaces beaucoup plus graves sont encore à venir. L’éradication des minorités religieuses n’est hélas pas un dommage collatéral de la folle stratégie des assassins : c’est leur but affiché.
En France, il faut bien le dire, la situation des chrétiens d’Irak n’est pas un grand générateur d’émotions. Comment expliquer que, jusque dans nos paroisses, nous ne portions pas davantage le souci de nos frères d’Orient ? Plusieurs raisons l’expliquent sans doute. La presse est le reflet des consciences de notre pays : les chrétiens de là-bas sont considérés comme un problème étranger. Il y a sans doute aussi une espèce de fatalisme : la région est en proie à des secousses meurtrières depuis si longtemps que tous, nous nous habituons à l’inacceptable.
Le fait qu’ici, en Occident, les religions soient officiellement respectées mais aussi fréquemment suspectées, n’arrange rien. La situation des chrétiens persécutés dans le monde ne provoque souvent chez nos politiques qu’une compassion polie, tardive et peu suivie d’effets. Asia Bibi entame sa quatrième année de détention préventive dans une prison pakistanaise de haute sécurité sans que cela n’empêche grand monde de dormir ; ces dernières semaines, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a accouché dans les prisons soudanaises, enchaînée pour allaiter son petit dans le couloir de la mort ; la pression américaine a permis une libération… de quelques heures, puisqu’elle a de nouveau été arrêtée. Là encore, il a manqué de grandes voix françaises pour s’y opposer simplement, fortement, fermement.
Le réflexe communautaire d’un groupe humain l’invite à défendre ses membres. Que les chrétiens aient reçu la vocation d’aimer tout homme sans distinction de race, de culture ou de religion est un enseignement directement issu de l’Évangile. Mais, de grâce ! que cela ne nous fasse pas fermer les yeux sur les malheurs de nos frères les plus proches.
En 1794, l’un des plus grands massacres de prêtres de notre histoire s’est déroulé à Rochefort. 829 prêtres réfractaires y ont été déportés par le Comité de Salut public ; sur les 829, seuls 274 survécurent : ils firent le serment de ne jamais parler de l’horreur qu’ils avaient vécue, pour permettre à la France de se relever. Aujourd’hui, la ville de Karakosh, dans la plaine de Ninive, est devenue sous l’afflux des réfugiés la plus grande ville chrétienne d’Irak. Entendez-vous le cri qui monte ? C’est celui d’un camp de réfugiés. Karakosh n’est pas Rochefort, car le massacre est en cours. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas rester silencieux.
Le Patriarche me disait hier qu’une partition du pays serait préférable à une guerre civile qui tue d’abord les innocents. Si seulement la communauté internationale pouvait aider à trouver une solution… Mais n’attendons pas tout des États et de leur diplomatie. Agissons ici et maintenant, comme le Pape nous y a appelés. Lorsque Jean-Paul II m’a accueilli dans le collège des cardinaux, il a insisté sur le sens de la pourpre cardinalice : c’est le rappel du sang des martyrs. C’est pourquoi j’appelle aujourd’hui les chrétiens d’ici à faire monter vers le ciel une prière fervente pour nos frères d’Orient. Je les invite à cultiver la conscience de cette fraternité qui nous lie par-delà les kilomètres et les siècles. Je veux leur redire les paroles du Patriarche : « Ce qui nous manque le plus, c’est votre proximité, votre solidarité. Nous voulons avoir la certitude que nous ne sommes pas oubliés ! »
Je propose d’encourager les associations œuvrant dans la plaine de Ninive. Je supplie les chrétiens d’ici et tous les hommes et femmes de bonne volonté qui travaillent dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’alimentation, de l’aide d’urgence de venir en aide aux survivants. J’ai le désir de lancer un jumelage entre notre diocèse et l’un de ceux qui en a le plus besoin. Je suggère qu’un pourcentage des quêtes de nos paroisses qui le souhaitent soit versé durant l’année qui vient pour le soulagement de la détresse de nos frères d’Irak. J’invite tous les chrétiens à rester éveillés et attentifs, à être les veilleurs de leurs frères.
Que les héritiers de saint Pothin deviennent les frères de ceux de saint Thomas, apôtre de l’Orient. Comme l’a dit le pape François, nous sommes face à un œcuménisme de sang : ce ne sont pas des catholiques, des protestants, des orthodoxes que l’on martyrise : ce sont des chrétiens. Il est d’ailleurs à craindre que les persécutions ne s’arrêteront pas aux chrétiens. Il faut dès aujourd’hui que la ville de Karakosh devienne un sanctuaire pour tous les belligérants, et un havre de paix pour les populations civiles qui, par milliers et de toutes les confessions, y affluent. Car ce sont des hommes que l’on tue, dans le silence, entre deux olas d’un stade de foot brésilien.
Le Patriarche me l’a dit : « Nous gardons espoir, mais comme vous le savez, l’espoir est fragile. » Et si leur espoir était aussi entre nos mains ? Le pape François le rappelle : « Les chrétiens persécutés pour leur foi sont si nombreux ! Jésus est avec eux. Nous aussi. » Nous aussi !
CARDINAL PHILIPPE BARBARIN 
Archevêque de Lyon
Primat des Gaules

mercredi 25 décembre 2013

Au moins 44 morts dans des attentats à Bagdad, en Irak


25/12/2013-Au moins 44 morts dans des attentats à Bagdad, en Irak


Une explosion à la voiture piégée a tué au moins douze personnes près d'une église, à Bagdad, mercredi 25 décembre.

Au moins quarante-quatre personnes ont été tuées dans de nouvelles violences en Irak, mercredi 25 décembre, dont trente-cinq dans un attentat contre un marché du sud de Bagdad. « Deux bombes ont explosé dans un marché de Dora, tuant trente-cinq personnes et en blessant cinquante-six », a indiqué Saad Maan, le porte-parole du ministère de l'intérieur, qui a insisté sur le fait que le marché était visé, et non une église.

Des premières informations de sources sécuritaires avaient annoncé qu'une église à proximité avait été la cible de l'attaque. « La zone visée est une zone où cohabitent musulmans et chrétiens », a souligné M. Maan. Une majorité de chrétiens figurent cependant au nombre des victimes. Le patriarche chaldéen, Louis-Raphaël Sako, a souligné que l'attaque « visait un lieu pauvre près de l'église à Dora ». Le quartier de Dora avait déjà été la cible jeudi d'un attentat antichiite, où au moins vingt personnes avaient été tuées.
Mercredi, un autre attentat à la bombe a tué une personne et en a blessé trois autres, toujours dans le sud de Bagdad. Au nord de Bagdad, une bombe a explosé sous les gradins d'un stade de football, tuant quatre personnes, dont deux policiers, et en blessant onze. A Tikrit, dans le nord de l'Irak, des hommes armés ont abattu trois policiers. Et sur une route entre Kirkouk et Touz Khourmatou, une personne a été tuée et sept autres blessées par l'explosion de plusieurs bombes.
L'année 2013 a été noire pour l'Irak, qui a renoué avec des niveaux de violences proches de ceux de 2008. Plus de six mille sept cents personnes ont été tuées depuis le début de l'année dans le pays, selon un bilan compilé par l'Agence France-presse. Octobre y a été le mois le plus meurtrier depuis avril 2008, selon des chiffres officiels publiés vendredi 1er novembre à Bagdad. Ils font état de neuf cent soixante-quatre personnes tuées dans une spirale de violences sanglantes. Sur les huit premiers jours de décembre uniquement, plus de personnes sont mortes dans des violences que sur l'ensemble du mois en 2012.
Les autorités irakiennes se disent particulièrement inquiètes de la résurgence de groupes liés à Al-Qaida, enhardis par le conflit en Syrie voisine, et accusent des insurgés sunnites liés au réseau extrémiste de la plupart des attentats.


Envoyé de mon Ipad 

dimanche 3 février 2013

Mgr Sako, un homme de dialogue à la tête de l’Eglise chaldéenne | La-Croix.com

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Mgr-Sako-un-homme-de-dialogue-a-la-tete-de-l-Eglise-chaldeenne-_NG_-2013-02-01-906247
                               Mgr Louis Sako :              
« Benoît XVI est venu au Liban pour tout le Proche-Orient »

« Je reconnais là le travail de ­l'Esprit Saint ! Mgr Sako est vraiment l'homme dont ont besoin l'Église chaldéenne, les chrétiens d'Irak et même la société irakienne dans son ensemble. » Dominicain, curé de la paroisse chaldéenne de Lyon, le P. Muhannad Al Tawil ne cachait pas sa joie, vendredi, aussitôt après avoir appris, au quatrième jour du synode des évêques de son Église à Rome, le choix du nouveau patriarche, auquel Benoît XVI a concédé la communion ecclésiastique : Mgr Louis Sako, 64 ans, jusqu'ici archevêque de Kirkouk, en Irak. Il succède, sous le nom de Louis Raphaël Ier Sako, au cardinal Emmanuel III Delly, démissionnaire en décembre 2012 pour raisons d'âge.

Formé par les dominicains de Mossoul

Né le 4 juillet 1948 à Zakho, formé par les dominicains de Mossoul, il a été ordonné prêtre en 1974 dans cette ville martyre depuis l'invasion américaine. Polyglotte – il parle parfaitement le français, l'anglais, l'italien, en plus de l'arabe, de l'araméen et du soureth –, il a également étudié à Rome, et notamment à l'Institut pontifical d'études arabes et d'islamologie (Pisai). Lauréat des prix Defensor fidei en 2008 et Pax Christi en 2010, Mgr Sako est très connu pour son engagement œcuménique – en faveur de l'unité des chrétiens dans son pays – mais aussi interreligieux, notamment en faveur du dialogue avec les musulmans.
Dans un pays en proie aux divisions à la fois ethniques – entre Arabes, Kurdes, Turkmènes notamment – et religieuses – entre sunnites, chiites, mais aussi yézidis, etc. –, cet homme de paix et de dialogue s'emploie à favoriser les rencontres entre Irakiens, insistant sans cesse sur ce qui les réunit (la culture notamment) pour mieux les inciter à dépasser leurs différences. Son discours vigoureux mais toujours affable, empreint de douceur, s'adresse aussi à ses frères chrétiens. Alors que certains partis « assyriens » prétendent les représenter sur le plan politique, lui ne cesse de leur redire que leur avenir passe par une « citoyenneté irakienne » laissant de côté ethnie et religion.

Favoriser l'insertion des chrétiens dans leur pays

Désireux de favoriser l'insertion des chrétiens dans leur pays, il a même choisi, à la différence de certains de ses confrères, de revaloriser leur ancrage dans la culture et la langue arabe. Dans son diocèse de Kirkouk, la messe est majoritairement célébrée en arabe, quand l'araméen est historiquement la langue liturgique des chaldéens. La chorale qu'il a créée, très appréciée des fidèles, compose et chante en arabe.
Son élection devrait également rassurer ceux qui craignaient un déplacement du siège historique du Patriarcat de Babylone de Bagdad vers les États-Unis. De fait, la guerre et les attentats qui font rage en Irak depuis dix ans ont poussé à l'émigration une grande partie des chrétiens vers l'Europe, l'Amérique et l'Australie, au point que l'on estime désormais le nombre des chaldéens exilés supérieur à celui de ceux vivant actuellement en Irak, en Turquie et en Iran.
Comme le rappelle le P. Muhannad, Mgr Sako n'a « jamais encouragé l'hémorragie des chrétiens mais les a toujours incités à rester et à participer à la reconstruction de leur pays ». Récemment, il tentait même de mettre sur pied des programmes d'aide au retour pour les réfugiés en Syrie, Jordanie ou Liban, dont certains vivent dans des conditions misérables…

Défenseur d'une présence chrétienne en Irak

Fervent défenseur d'une présence chrétienne en Irak, il considérait avec prudence le choix de certains de ses coreligionnaires de Bagdad ou Mossoul d'accepter la main tendue par le Kurdistan irakien : pour des raisons parfois qualifiées de politiques ou stratégiques, celui-ci a offert ces dernières années terrains et argent aux chrétiens pour qu'ils construisent églises, maisons, et même une université.
Y voyant lui aussi un enjeu, Mgr Sako a ouvert à la rentrée 2012 une école chrétienne dans sa ville de Kirkouk, la première depuis l'avènement de Saddam Hussein. Elle accueille élèves chrétiens et musulmans, prodiguant à chacun un enseignement de sa religion « mais dans le respect de celle de l'autre ». « Il a de très bonnes relations avec les autres Églises, il a fait un travail énorme avec la communauté musulmane. Avec lui s'ouvrira peut-être une période d'épanouissement pour l'Église chaldéenne, lui permettant de trouver sa place dans la société irakienne », espère le P. Muhannad.


Envoyé de mon iPad jtk