Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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lundi 25 décembre 2017

A Noël, les chefs religieux chrétiens dénoncent la position de Trump sur Jérusalem

24.12.2017 par Jacques Berset, cath.ch

A la veille de Noël, les chefs religieux chrétiens de Terre Sainte ont vivement critiqué la récente déclaration unilatérale du président américain Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël.

Ils qualifient la position états-unienne unilatérale “d’insulte et d’attaque contre les populations tant chrétiennes que musulmanes qui considèrent Jérusalem comme le sanctuaire de leurs traditions nationales et religieuses”. C’est ce qu’a déclaré l’archevêque grec orthodoxe Attallah Hannah au cours d’une conférence de presse à Bethléem.

Jérusalem, ville sainte également pour les chrétiens et les musulmans

Samedi 23 décembre, les responsables des différentes Eglises chrétiennes ont lancé une campagne pour la paix en Terre Sainte et en particulier à Jérusalem, qui vit sous haute tension depuis les déclarations de Trump. “La paix commence par Jérusalem”, la ville sainte des chrétiens, des musulmans et des juifs, a déclaré Michel Sabbah l’ancien patriarche latin de Jérusalem, soulignant que le “statu quo” des Lieux Saints doit être préservé.
Munib Younan, évêque de Jérusalem de l’Eglise évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte (ELCJHL) et président de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), a déclaré aux médias qu’il avait déjà écrit à Trump avant sa déclaration. Il lui avait demandé de “ne rien faire pour porter atteinte au statu quo de Jérusalem”, afin de ne pas mettre en danger la paix “non seulement à Jérusalem, mais dans l’ensemble du Moyen-Orient”.
Le pasteur protestant Mitri Rahab de Bethléem a accusé Trump d’avoir volé les fêtes de Noël en Terre Sainte avec sa déclaration de Jérusalem. Le franciscain Ibrahim Faltas a déclaré que la déclaration de Trump avait remis la question palestinienne à l’ordre du jour de l’intérêt mondial. C’est aussi une “victoire pour la cause palestinienne”, car c’est “la mère de tous les conflits”.

“Trump a volé les fêtes de Noël en Terre Sainte”

Le pasteur protestant Mitri Rahab a accusé  Trump d’avoir volé les fêtes de Noël en Terre Sainte avec sa déclaration sur Jérusalem. Le franciscain Ibrahim Faltas a pour sa part estimé que la déclaration de Trump avait remis la question palestinienne à l’ordre du jour au plan mondial. C’est là une “victoire pour la cause palestinienne”, car ce problème non résolu depuis des décennies est “la mère de tous les conflits”.
Le Père Faltas a réfuté la suggestion d’annuler les fêtes de Noël à cause de la provocation de Trump. “Nous devrions nous réjouir de ce Noël, le célébrer ensemble et en faire la fête la plus importante”. Il a appelé le peuple de Bethléem à venir saluer le chef du Patriarcat latin, l’archevêque Pierbattista Pizzaballa, entrant dans la ville ce dimanche, et à se joindre à la procession se dirigeant vers l’église de la Nativité. (cath.ch/kath.ch/kna/be)


jeudi 21 décembre 2017

Le pape François a reçu en audience le roi Abdallah II de Jordanie

Le pape François a reçu en audience le roi Abdallah II de Jordanie, dans la matinée de ce mardi 19 décembre 2017, indique le Saint-Siège. Le roi jordanien a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin et Mgr Paul Gallagher secrétaire pour les relations avec les Etats.
Un communiqué du Saint-Siège publié à l’issue de ces rencontres fait Etat « d’entretiens cordiaux », soulignant qu’ils ont été principalement consacrés à « la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, avec une référence particulière à la question de Jérusalem et au rôle de Gardien des lieux saints du souverain hachémite ». Un rôle de garant des lieux saints musulmans reconnu par le traité de paix de 1994 avec l’Etat d’Israël (Accord de Wadi Araba).
Il a aussi été question, indique la même source, de la négociation entre Israéliens et Palestiniens,  et du dialogue interreligieux: « On a renouvelé l’engagement à favoriser les négociations entre les parties intéressées, ainsi qu’à promouvoir le dialogue interreligieux. »
Enfin, il a été question des chrétiens dans la région: « On a relevé l’importance de favoriser la permanence des chrétiens au Moyen-Orient, et la contribution importante qu’ils apportent aux sociétés de la région, dont il font partie intégrante. »
Le roi Abdallah était accompagné du prince Ghazi Bin Muhammad Bin Talal, responsable du dialogue interreligieux et initiateur, naguère d’une lettre de sages musulmans apportant leur soutien à Benoît XVI. Il a participé à l’entretien avec le pape François, d’environ 20 minutes. Dans la suite royale également le ministre jordanien des Affaires étrangères.
Le roi a offert au pape une estampe représentant la coupole du Saint-Sépulcre, surmontée de la croix, et la coupole dorée de la mosquée du « Dôme du rocher ».
Il ne s’agit pas de la première visite du roi jordanien au Vatican : il avait été reçu par le pape le 7 avril 2014, afin de préparer son voyage en Jordanie le mois suivant, ainsi que le 29 août 2013. Les échanges avaient alors mis l’accent sur la situation en Syrie et l’urgence d’un cessez-le-feu. Cette nouvelle rencontre avait pour arrière-fond la déclaration du président des Etats-Unis, M. Donald Trump, le 6 décembre, de faire de Jérusalem le siège de son ambassade.
Le pape a confié les préoccupations que cette décision suscitait, notamment pour les chrétiens. Il a appelé avec insistance à respecter le « statu quo » de Jérusalem, lors de l’audience générale du 6 décembre 2017. Il a souhaité « sagesse et prudence » pour ne pas ajouter « de nouveaux éléments de tension », après la décision du président des Etats-Unis.
« Ma pensée se tourne à présent vers Jérusalem, a-t-il déclaré avec gravité au terme de cette rencontre Salle Paul VI au Vatican. A ce sujet, je ne peux pas taire ma profonde préoccupation pour la situation qui s’est créée ces derniers jours et, en même temps, adresser un appel vibrant afin que l’engagement de tous soit de respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les Résolutions pertinentes des Nations unies. »
« Jérusalem est une cité unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui vénèrent en elle les Lieux Saints de leurs religions respectives, et elle a une vocation spéciale à la paix », a poursuivi le pape qui s’exprimait en italien.
« Je prie le Seigneur, a-t-il assuré, pour que cette identité soit préservée et renforcée au bénéfice de la Terre Sainte, du Moyen-Orient et du monde entier et que prévalent sagesse et prudence, pour éviter d’ajouter de nouveaux éléments de tension dans un panorama mondial déjà agité et marqué par des conflits nombreux et cruels ».
« Seule une solution négociée entre Israéliens et Palestiniens peut conduire à une paix stable et durable et garantir la coexistence pacifique de deux Etats », a déclaré le Saint-Siège dans une nouvelle déclaration du dimanche 10 décembre 2017.
Lors de son voyage en Jordanie, le pape argentin avait rendu un hommage appuyé à Abdallah II en improvisant un passage de son discours au palais royal d’Amman, le 24 mai 2014 : « Je profite de cette occasion pour renouveler mon profond respect et mon estime pour la communauté musulmane, et manifester mon appréciation pour le rôle de guide joué par Sa Majesté le Roi dans la promotion d’une plus juste compréhension des vertus proclamées par l’Islam, et la sereine cohabitation entre fidèles des différentes religions. Vous être reconnu comme un homme de paix et un artisan de paix: merci ! »

mardi 5 décembre 2017

PROCHE ORIENT - Appels des Chefs des Eglises aux responsables mondiaux

 
Moscou (Agence Fides) – La contribution des militaires russes a également permis à l’armée syrienne de « libérer des terroristes » les zones de Syrie les plus chères aux chrétiens et la collaboration entre le Patriarcat de Moscou et l’Eglise catholique pourra avoir un « rôle déterminant » dans le fait de favoriser le retour des réfugiés chrétiens chez eux, au sein des régions libérées du joug des djihadistes. C’est ce qu’a souligné le Président russe, Vladimir Poutine, en recevant le 4 décembre, à Novo Ogaryovo, dans la région de Moscou, les Patriarches et chefs de délégation des Eglises orthodoxes arrivés à Moscou pour participer aux célébrations prévues à l’occasion du centenaire de la restauration du Patriarcat au sein de l’Eglise orthodoxe russe. 
Se référant à la Syrie, le Chef de l’Etat russe a rappelé que la situation dans le pays se modifie progressivement. « Les forces armées syriennes, soutenues par les militaires russes – a-t-il déclaré – ont libéré des terroristes presque tout le territoire du pays, y compris les régions historiquement chrétiennes ». 
Le Président russe a précisé que le soutien russe ne sera pas réservé exclusivement aux chrétiens mais sera offert aux syriens de toutes les fois religieuses, « y compris les musulmans qui, nous en sommes bien conscients, ont subi d’énormes souffrances des mains des bandits, des terroristes et des radicaux ». « Nous aiderons – a-t-il encore précisé – également les juifs.
 Certaines organisations nous ont déjà fait arriver un appel à soutenir la restauration de lieux saints juifs ». Le Chef de l’Etat russe a également affirmé que le groupe de travail créée entre l’Eglise russe orthodoxe et l’Eglise catholique pourra jouer un rôle « de premier plan » pour favoriser le retour de la population chrétienne en Syrie.
Le retour des réfugiés chrétiens, ainsi que de ceux appartenant à d’autres communautés religieuses, pourra, selon Vladimir Poutine, représenter un facteur important pour favoriser la restauration d’une coexistence pacifique dans le pays dévasté par la guerre. A la rencontre étaient présents entre autres le Patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, et le Patriarche grec orthodoxe d’Antioche, Yohanna X, qui réside à Damas.
Toujours le 4 décembre, à Washington, S.Exc. Mgr Bashar Warda, titulaire de l’Archi-éparchie chaldéenne d’Erbil, a été reçu par le Vice-président américain, Michael Pence. La conversation entre les deux hommes – indiquent des sources chaldéennes consultées par l’Agence Fides – s’est concentrée sur les conditions des communautés chrétiennes dans le nord de l’Irak et sur les initiatives mises en œuvre pour favoriser le retour des réfugiés chrétiens à Mossoul et dans la plaine de Ninive. 
L’Archevêque chaldéen a remercié le Vice-président de son intérêt et des interventions qu’il a dédié à la résolution des problèmes que connaissent les chrétiens et les yézidis, contraints à quitter leurs zones de présence traditionnelle pendant les années de contrôle de ces zones de la part du prétendu « Etat islamique ».
Les deux rencontres entre de hauts représentants d’Eglises et des responsables politiques d’envergure internationale confirment de manière indirecte que le soutien aux communautés chrétiennes du Proche-Orient est devenu également un terrain de confrontation et de compétition géopolitique. (GV) (Agence Fides 05/12/2017)

mercredi 29 novembre 2017

“Les chrétiens sont des acteurs historiques au Proche-Orient“

PROPOS RECUEILLIS PAR ISABELLE FRANCQ publié le 27/11/2017

S’ils font souvent l’actualité pour des raisons tragiques, les chrétiens du Proche-Orient sont méconnus. Balayant les idées reçues, l’historien Bernard Heyberger nous éclaire sur ces communautés.
Pris dans les tensions du Proche-Orient, ils font figure de fusibles pour des conflits qui ne les concernent pas directement. Par leur appartenance religieuse et après des siècles de protectorat français, les chrétiens d’Orient apparaissent dans l’Hexagone comme des proches méconnus dont les malheurs à répétition éveillent émotion et compassion. Un coup d’œil dans le rétroviseur montre pourtant des minorités, certes parfois malmenées, mais cependant actives dans la vie intellectuelle, spirituelle, artistique, sociale et politique de la région. Aussi, avant de remonter le fil du passé, nous avons demandé à l’un de leurs meilleurs connaisseurs de nous aider à mieux cerner leurs différentes communautés. Historien, Bernard Heyberger a fait paraître en 2017 les Chrétiens d’Orient dans la célèbre collection Que sais-je ?


Qui appelle-t-on les « chrétiens d’Orient » ?
En fait, je n’aime pas ce titre. Il y a dans cette expression une projection, un imaginaire de l’Orient, et le meilleur préalable à l’approche de ces communautés est de mettre un peu de distance et de casser cet imaginaire pour mieux apprécier la réalité. La plupart des Français qui s’intéressent aux chrétiens d’Orient sont des catholiques qui croient opérer ainsi un retour aux sources ; comme s’ils pouvaient retrouver au Proche-Orient un christianisme « pur », à travers ceux qui ont toujours été là et sont dépositaires du christianisme des origines. Ce discours, que les Orientaux eux-mêmes ont en partie intégré et servent à ceux qui viennent les rencontrer, est peu tenable. Les habitants actuels du Proche-Orient ne vivent pas aux premiers siècles de notre ère. Dernièrement, le moine qui m’accueillait au monastère Saint-Antoine du désert était en permanence interrompu par les -sonneries de ses quatre -téléphones portables.
Comment expliquez-vous la permanence de ce mythe des origines ?
Au début du XXe siècle, les paysages étaient intacts, les moyens de locomotion et les vêtements, inchangés. En croisant les Bédouins de Transjordanie, les voyageurs croyaient être transportés à l’époque du Christ. Quand ils visitaient les tribus chrétiennes, les dominicains de Jérusalem pensaient y apprendre quelque chose de la Bible qu’ils étaient venus étudier sur place (création de l’École biblique de Jérusalem, ndlr). Aujourd’hui, prétendre retrouver les traces du mode de vie du Christ au Proche-Orient relève du fantasme. Cela tient à l’histoire que la France entretient, depuis François Ier, avec ceux que certains catholiques français continuent d’appeler les « chrétiens d’Orient », c’est-à-dire les catholiques orientaux. Certains inventent même une histoire commune qui serait née avec -Charlemagne ; d’autres citent la lettre de Saint Louis aux maronites, qui est un faux inventé au XIXe siècle – sans doute écrit par Lamartine puis traduit en arabe. En revanche, il est vrai que les massacres de Damas et du Mont-Liban de 1860 ont provoqué une forte mobilisation en France pour les maronites et les grecs-catholiques, et pas seulement de la part des catholiques : j’ai retrouvé la trace de l’appel d’un rabbin alsacien incitant sa communauté à se cotiser pour ces chrétiens. Adolphe Crémieux (sénateur juif de la IIIe République, ndlr) a lui-même mobilisé l’opinion. Car si le maronite apparaît alors comme le bon paysan pieux que le XIXe siècle se plaisait à l’imaginer, il règne aussi l’idée que la France doit prendre sa place dans la région et ne pas la laisser aux Russes ou aux Anglais. N’oublions pas qu’une guerre a failli éclater entre la France et l’Angleterre à ce sujet quelques années auparavant.
La solidarité aurait-elle donc caché un intérêt colonial, du moins géopolitique.
Un colonialisme certes, mais pas au sens actuel. Contrairement aux Algériens, les Arméniens et les maronites disent alors aux Français : « Venez nous coloniser. Vous pourrez compter sur nous : nous serons les soldats de la présence française en Orient. » On raconte alors que les maronites ont porté assistance à -Bonaparte, à Acre. Ce qui est faux. C’est difficile à dire aujourd’hui, mais ce sont les chiites du Liban du Sud qui lui ont porté secours. Le XIXe siècle réécrit ainsi les relations de la France avec le Proche-Orient, à travers sa nostalgie des croisades et en valorisant des épisodes glorieux au détriment de tout ce qui la dessert. Du fait du poids de la presse et de l’opinion, les idées se diffusent alors très vite. C’est ainsi que l’histoire des malheurs, en partie inventés, de l’évêque de Maaloula, Grégoire Ata et de sa communauté, racontée par Alexandre Dumas qui l’avait rencontré à Paris, remporte un vif succès. À la même époque, l’Œuvre d’Orient est fondée. Il s’agit d’une institution catholique pour des catholiques, mais néanmoins dans le droit fil de la politique de Napoléon III. Car, et c’est une autre originalité du XIXe siècle, l’État pense que la mission civilisatrice de la France passe par les catholiques. Cela explique qu’à partir de 1880 et l’interdiction des congrégations par la IIIe République, le Proche-Orient deviendra un refuge pour les religieux et connaîtra une incroyable densité d’écoles catholiques françaises.
Ailleurs dans le monde, on ne parle donc pas de « chrétiens d’Orient » ?
Non. Tout à leur fantasme d’une proximité entre anglicanisme et orthodoxie byzantine, les Anglais parlent de « chrétiens orthodoxes », tout comme les Russes. Ceux-ci affirment une orthodoxie de toujours, englobant des communautés implantées de Damas à Moscou dans un même ensemble « chrétiens -orthodoxes ». En fait, pour de nombreux Français, les chrétiens d’Orient sont d’abord les catholiques de Syrie, au sens de Grande Syrie, c’est-à-dire les grecs-catholiques et les maronites, et puis toutes les communautés catholiques : les syriaques catholiques, les arméniens catholiques et les Coptes catholiques, très minoritaires parmi les Coptes et mal connus en France, la plupart étant anglophones depuis la colonisation anglaise. Il y avait bien un noyau chrétien francophone en Égypte, mais il était moins composé de Coptes que de Syro-Libanais d’Égypte et de latins, et Nasser les a fait partir.
Réserver le terme de chrétiens d’Orient aux catholiques est donc inexact.
N’entendre que catholiques et francophones dans le terme « chrétiens d’Orient » est réducteur. Tous les chrétiens ne sont pas catholiques au Proche-Orient. Il faut aussi se garder d’une sorte de compassion à la limite de la condescendance qui s’applique trop souvent à l’expression « chrétiens d’Orient ». Il ne faut pas oublier que les chrétiens du Proche-Orient sont aussi des acteurs de l’histoire de leur région et pas seulement des victimes, il suffit de citer leur rôle dans la Nahda, la modernisation de la société arabe. Aussi, pour bien les comprendre, il faut se demander ce que signifie être Copte ? Maronite ? Melkite ? Ce qui n’a d’ailleurs pas la même signification pour qui vit dans le pays ou fait partie de la diaspora. Car tous les citoyens des pays du Proche-Orient sont assignés à une identité religieuse par la constitution de leur pays, puisqu’il existe toujours dans ces États une organisation en millet, c’est-à-dire en communautés. L’état civil étant géré par les Églises, tout individu se retrouve inscrit à sa naissance dans une communauté. Ensuite, les -systèmes de solidarité et d’éducation sont confessionnels.

Aujourd’hui encore ?



Tout à fait. Par exemple, quand je vais à Beyrouth, je loge généralement à proximité de l’hôpital orthodoxe, qui lui-même se trouve proche de l’hôpital catholique francophone. Dans certains pays, on constate d’ailleurs que des institutions chrétiennes perdurent même quand il n’y a plus de fidèles ; par exemple en Palestine, où les chrétiens ont quasiment disparu, il reste encore de nombreux hôpitaux et écoles chrétiens. Inversement, si l’on regarde une carte des institutions chrétiennes dressée en 1911 pour le sultan ottoman, on voit que les écoles et les hôpitaux chrétiens dans l’Empire ne coïncident pas avec la localisation des communautés, car certains villages 100% chrétiens n’y figurent pas.
Tenter de cerner ces communautés et de retracer leur histoire relève donc du casse-tête.
En fait, cela peut paraître assez simple dès lors que l’on décide de partir des institutions, d’y assigner les personnes et de les suivre à travers les siècles. On peut ainsi raconter l’histoire en la découpant en chapitres, du type : les maronites des origines à nos jours, les Coptes des origines à nos jours, et ainsi de suite avec les Grecs et toutes les communautés. Je m’inscris en faux contre cette méthode. Bien sûr, ces populations sont toutes à peu près dans les mêmes situations de minorité après la conquête musulmane. Mais une grande partie de leur histoire s’explique aussi par leurs propres interactions. En étudiant, par exemple, la pratique des jeûnes chrétiens orientaux, j’ai cherché si le ramadan avait une influence sur eux, en vain. Mais j’ai découvert des textes du Moyen Âge où, parmi les chrétiens, les uns affirment que les autres commettent un péché parce qu’ils ne suivent pas les mêmes règles de jeûne et d’abstinence qu’eux.
Les rivalités entre les Églises n’auraient donc pas attendu l’islam.
Certes, et elles ont perduré après la conquête. Des questions telles que celle du jeûne sont moins théologiques qu’identitaires, mais elles permettent aux communautés de se distinguer à travers les pratiques. Traditionnellement, quand on aborde les origines de ces communautés, on les distingue par leurs querelles théologiques, mais elles se sont séparées aussi sur d’autres points. Le problème des hérésies et des schismes se pose au début du IVe siècle, au moment où Constantin décide que le christianisme sera la religion de l’Empire. On installe alors des évêques et on fixe un dogme unifié pour toutes les Églises. Les chrétiens se divisent alors entre ceux qui adhèrent à la religion de l’empereur et ceux qui la refusent.
Et c’est ainsi que les différences vont finalement devenir des fractures.
Les chrétiens de Perse, qui sont du côté de l’ennemi, refusent en effet de s’aligner. Ils vont ainsi former la première Église dissidente, l’Église de Ctésiphon, composée de nestoriens, ou assyro-chaldéens. Après les premiers conciles, de Nicée à Chalcédoine, où il est question de préciser le dogme et de l’imposer, la querelle théologique se double d’une querelle politique. Jusque-là, les deux grandes capitales chrétiennes étaient Antioche et Alexandrie. Mais en même temps que l’on fixe le dogme à Chalcédoine, on décide que Constantinople passe devant Alexandrie. Du coup, l’Église d’Égypte, qui est très puissante, se rebiffe, ce qui crée l’autre grande division des origines.
L’islam a-t-il accentué le morcellement des chrétiens ?
Le pouvoir musulman maintient les divisions, ou plutôt, favorise tantôt telle communauté et tantôt telle autre. Plus qu’un jeu pervers, il s’agit le plus souvent d’arbitrer les différends. On trouve en effet des formules telles que « Tous les chrétiens forment une milla (communauté) », ce qui signifie « leurs querelles ne nous concernent pas ». Ainsi, à l’époque ottomane, l’impôt dû par les chrétiens est un impôt de répartition, chaque communauté devant s’acquitter d’une part du montant exigé. Or, à Alep par exemple, la milla était composée de grecs, de syriaques, de maronites, d’arméniens et de quelques nestoriens. Ce qui a donné lieu à des querelles sans fin, et poussé parfois des chrétiens incapables de s’acquitter de leur impôt à passer à l’islam afin de ne plus y être assujetti.
Les chrétiens – et les juifs – ont donc été victimes de la conquête islamique.
Pour rappel, avant d’être conquises par les Arabes, ces terres l’ont déjà été par les Perses qui les occuperont pendant une vingtaine d’années. Ensuite, il semblerait qu’au premier siècle de l’hégire, les Arabes ne se soient guère préoccupés d’islamiser. L’image des hordes de Bédouins mettant fin à la civilisation romaine est donc inventée. Les récents travaux des historiens ont montré que les villes byzantines dépérissaient déjà au Ve siècle. Les diverses transformations écologiques et sociales à l’œuvre vont préparer le terrain de la conquête au VIIe siècle. Ensuite, l’islamisation du Proche-Orient sera progressive : le nom de Mahomet est apparu pour la première fois vers 700, 80 ans environ après la conquête. Et les premières inscriptions que l’on a trouvées en arabe sont chrétiennes. La disparition des images sur les monnaies date seulement de 720. Ce n’est qu’entre les VIIIe et IXe siècles que l’islam se formalise, avec la rédaction de la vie du Prophète et des premiers recueils de hadith. L’histoire même de la conquête, officielle, se forge alors. Les images sont interdites, les califes prennent le titre de commandeur des croyants et imposent l’arabe comme langue officielle. Des phrases antichrétiennes du Coran sont alors gravées sur le Dôme du Rocher, à Jérusalem. L’islam se cristallise et devient plus visible, mais cela passe davantage par le fait de couvrir le paysage de tombeaux de saints musulmans et de mosquées que par les conversions.
La réalité historique est donc moins sombre qu’on le croit parfois.
Qui est conquis est toujours victime et, passant du statut de majorité à celui de minorité, les chrétiens ont été pénalisés. Mais leur cohabitation avec les musulmans ne se résume pas à cela. À la cour des Abbassides, au IIIe siècle de l’hégire, les nestoriens ont une position privilégiée et n’ont jamais eu autant d’évêchés et de métropolites. Pour ce qui est du statut des minorités, la charia est moins un code de droit qu’un recueil de prescriptions qui ne s’appliquent jamais à la lettre. Quant au pacte d’Umar, qui ne date que du XIe siècle – une liste de prescriptions discriminatoires pour les chrétiens et les juifs – on peut dire que jamais ces règles ne se sont appliquées simultanément. Les crises n’ont pas manqué toutefois, et, c’est une caractéristique des sociétés islamiques d’hier comme d’aujourd’hui, chaque fois qu’un souverain est confronté à des problèmes de légitimité ou à un soulèvement populaire – mené en général par les oulémas qui prêchent un retour à l’islam et à la charia –, il confisque une église ou ferme les débits de vin. Mais cela s’est toujours régularisé, d’une façon ou d’une autre. Ainsi, à Alep, on trouve des textes du XVIIIe siècle imposant des règles discriminatoires pour les bains, etc. Mais il s’agissait d’une « avanie », dont les chrétiens obtenaient la levée contre de l’argent.
Actuellement, c’est leur maintien dans la région qui est en question.
C’est un fait. Mais les menaces qui pèsent sur eux visent aussi quiconque, au Proche-Orient, s’oppose au fondamentalisme islamique. C’est pourquoi défendre le maintien des chrétiens dans cette région qui est la leur, c’est défendre le pluralisme au Proche-Orient. Pour autant, il ne faut pas confondre la solidarité envers les chrétiens avec un rejet des musulmans. Gare à l’instrumentalisation politique, notamment de la part de l’extrême droite, des malheurs de ces minorités pour mieux alimenter l’islamophobie. C’est méconnaître leur rôle historique et les mettre en danger. C’est les mépriser aussi, en les réduisant à des victimes passives dont le sort ne dépendrait que de l’intervention extérieure.

Hors Série La Vie : Chrétiens d'Orient
Pris en tenaille dans les conflits actuels, les chrétiens d’Orient ont vécu ces dernières années un véritable calvaire, dans ce grand Proche-Orient qui a été le berceau des premières communautés de disciples de Jésus. Ce hors-série retrace le destin des différentes communautés évangélisées, dès l’aube du christianisme, en Egypte et dans les actuels Liban, Israël-Palestine, Syrie, Jordanie et Irak. Remontant le temps, à travers les hauts lieux de la spiritualité et les grandes figures religieuses et intellectuelles, ce sont deux mille ans d’une civilisation riche et plurielle, qui a joué un rôle majeur dans le développement politique, culturel, social et religieux de cette région du monde, à laquelle nous rendons hommage.. 6,90€, à commander sur notre boutique.
 À lire
Les Chrétiens d’Orient, de Bernard Heyberger, Que sais-je ?, PUF, 2017.
Les Chrétiens au Proche-Orient. De la compassion à la compréhension, de Bernard Heyberger, Payot, 2013.


mercredi 1 novembre 2017

اليازجي يلتقي الأمين العام للأمم المتحدة أنطونيو غوتيريس: لحماية المسيحيِّين


إلتقى بطريرك أنطاكية وسائر المشرق للروم الأرثوذكس يوحنا العاشر اليازجي، الأمين العام للأمم المتحدة أنطونيو غوتيريس، في مقر الأمم المتحدة في نيويورك في حضور متروبوليت نيويورك وسائر أميركا الشمالية جوزيف زحلاوي.شدد اليازجي خلال اللقاء على «الوجود المسيحي في الشرق ودوره الفريد عبر كل مراحل التاريخ». وأكد «أنّ الحضور المسيحي لا يفهم من منظور الأقليات والأكثريات بل من منظور الدور الحضاري والثقافي والاجتماعي والسياسي في كل مراحل التاريخ»، مشيراً الى «الدور المُناط بالأمم المتحدة في ممارسة الجهود لإطفاء نار الحروب واعتماد الحلول السياسية السلمية»، معتبراً أنّ «ما يُقال عن حماية المسيحيين إنما يتمّ أولاً وأخيراً بنَزع فتيل الحروب وتكريس منطق السلام للبلد والمنطقة ككل».

وشدّد اليازجي على «طيب العلاقة التي تجمع كلّ الأطياف الدينية في الشرق»»، موضحاً «أنّ الكنيسة الأنطاكية لا تعرف التزمّت والانغلاق لأنها بطبيعتها جسر تواصل بين سائر الحضارات واللغات». وتناول الوضع في سوريا، مؤكّداً «ضرورة تضافر الجهود الدولية للوقوف في وجه الإرهاب والدفع في اتجاه الحل السلمي»، مشيراً إلى قضية المخطوفين ومنهم مطران حلب للروم الأرثوذكس بولس اليازجي ومطران حلب للسريان الأرثوذكس يوحنا ابراهيم، داعياً إلى «تكثيف الجهود للافراج عنهما وطَي صفحة هذا الملف». وأعلن «أنّ الكنيسة الأنطاكية ترفض الهجرة والتهجير، وتهمّها وتعنيها وحدة سوريا بكامل أراضيها»».
وعن الوضع في لبنان، دعا اليازجي إلى «الحفاظ على الاستقرار وصون صيغة المواطنة والعيش الواحد والمؤسسات الدستورية».
من جهته، نَوّه غوتيريس بـ»دور كنيسة أنطاكية وأهمية الوجود المسيحي في الشرق»، مؤكّداً «أنّ الأمم المتحدة مدعوّة دوماً الى أن تبذل جهوداً مضاعفة في سبيل وقف الحروب وتعزيز الأطر السلمية والحفاظ على التراث الحضاري في الشرق».
كما إلتقى اليازجي السفيرة الأميركية في الأمم المتحدة ومجلس الأمن نيكي هيلي، حيث تطرق إلى الوضع في الشرق الأوسط في ظل ما يشهد الوجود المشرقي من تحدّيات تطاوله وتطاول المنطقة بكل بلدانها، مشدداً على أنّ المسيحيين أبناء الأرض وباقون فيها وليسوا ضيوفاً، مؤكداً أنّ المسيحية انطلقت من الشرق.
ولفت إلى أن «السلام هو الذي يثبت ويحمي كل أطياف المنطقة»، مشيراً الى «الدور المناط بالولايات المتحدة وسائر الدول الكبرى في تعزيز سبل الحوار والسلام ومد جسور الحوار والتواصل ونزع فتيل الحروب التي تخلّف الدمار».
ورأى «ان كنيسة أنطاكية ترفض منطق التقسيم»، مؤكّداً أن «الأولوية تكمن في تضافر الجهود للوقوف في وجه التطرف والتكفير والإرهاب الذي يطاول الجميع بلا استثناء»، لافتاً إلى ضرورة «رفع العقوبات الاقتصادية عن الشعب السوري الذي يدفع غالياً ضريبة الحرب والدمار».، داعياً إلى «تكثيف الجهود للدفع باتجاه الحل السلمي في سوريا».
وتطرق البطريرك إلى الوضع اللبناني، داعياً إلى «صون الاستقرار والحفاظ على المؤسسات وإجراء الانتخابات النيابية في موعدها»، منوهاً بأهمية الزيارة واللقاء لنقل صورة واضحة عما يجري في المنطقة.
من جهتها، أكدت هيلي أن الولايات المتحدة تقدّر الإرث الحضاري والديني المشرقي للكنيسة الأنطاكية، وتعمل من أجل الحل السلمي لقضايا المنطقة ولتوفير أطر السلام والاستقرار فيها.غوتيريس ينوّه بدور كنيسة أنطاكية وأهمية الوجود المسيحي في الشرق.
الجمهورية 1-11-2017

samedi 28 octobre 2017

Prochaine mission « de défense des chrétiens » du Vice-président américain

 
 
 
 
PROCHE ORIENT - Prochaine mission « de défense des chrétiens » du Vice-président américain
 
Washington (Agence Fides) – Le Vice-président américain, Michael Pence, se rendra en visite en Israël et en Egypte à la fin du mois de décembre à la demande du Président Donald J. Trump dans le cadre d’une mission qui consistera notamment à affirmer avec force qu’au Proche Orient est venu le moment de « mettre fin à la persécution des chrétiens et de toutes les minorités religieuses ». C’est ce qu’a annoncé Michael Pence lui-même, en participant le 25 octobre au dîner de solidarité annuel en faveur des chrétiens du Proche Orient, promu à Washington par l’organisation américaine In Defense of Christians. Au programme de son voyage, le Vice-président américain mettra également à l’ordre du jour de ses rencontres avec les responsables politiques et religieux la lutte contre la persécution des minorités religieuses, chrétiens compris. « Je peux vous assurer – a indiqué Michael Pence dans son intervention – que le Président Trump s’engage à aider les peuples persécutés afin qu’ils récupèrent leurs terres, qu’ils puissent retourner chez eux, reconstruire leur vie et remettre leurs racines dans la terre de leurs origines ». Le Vice-président américain a également annoncé l’intention de l’Administration de gérer directement des financements et des aides en faveur des chrétiens au Proche Orient, en collaborant avec des organisations religieuses et en ne passant plus par les organismes de l’ONU. « Nous ne nous remettrons plus seulement aux Nations unies pour aider les chrétiens persécutés et les minorités » a déclaré Michael Pence, indiquant que les agences fédérales « travailleront aux côtés des groupes de foi et des organisations privées pour aider ceux qui sont persécutés à cause de leur foi ». « Alors que les groupes d’inspiration religieuse disposant d’une compétence prouvée et de racines profondes au sein de ces communautés sont plus que désireuses d’aider – a noté le Vice-président américain – les Nations unies ignorent trop souvent leurs demandes de financement. Mes amis, ces jours-là sont finis ». (GV) (Agence Fides 27/10/2017

jeudi 26 octobre 2017

«معهد العالم العربي» في باريس «مسيحيو المشرق»: التاريخ إن حكى

«معهد العالم العربي» في باريس «مسيحيو المشرق»: التاريخ إن حكى

للمرة الأولى في فرنسا، يركّز «معهد العالم العربي» في باريس على تاريخ المسيحيين في الشرق الأوسط منذ بدايته حتى اليوم من خلال معرض «مسيحيّو المشرق: تاريخ ألفي عام». ندخل هذا المعرض، كما ندخل كنيسة. عندما ننظر إلى السقف، نرى قوسين ذهبيين يرسمان سقف كنيسة. يُفتح أمامنا تاريخ مسيحيي المشرق والآثار التي تركوها لنا عن اللحظات الأولى لميلاد المسيحية. نرى في زاويا المعرض صلباناً، وأيقونات، وشمعدانات، وأناجيل باللغة السريانية.
وفقاً لمنظمة المعرض إيلودي بوفار، «جُمعت هذه القطع الفنية بفضل تعاون بين متاحف عديدة في العالم»، حيث نجد آثاراً موجودة في متاحف فرنسا، والولايات المتحدة، وسويسرا ولبنان مثلاً.
يتحدث المعرض عن تاريخ المسيحيين في سوريا، والعراق، ولبنان، والأردن، وفلسطين ومصر. في الطريق المتعرج بين قاعات المعرض، نمرّ على ألفي عام من التاريخ. «أردنا أن نفهم الصفات الخاصة بمسيحيي الشرق ومشاركتهم في بناء العالم العربي» تقول أيلودي بوفار، قبل أن تضيف: «نحاول أن نفهم تفاعل المسيحيين وتأثيرهم في بيئتهم باعتبارهم جزءاً من الشرق، لا جسماً غريباً وطارئاً على المنطقة، لا سيما مع ازدياد هجرة المسيحيين، فقد شكلوا ٢٠٪‏ من سكان المنطقة في عام ١٩٢٠ أما الآن فهم ٣٪‏»‏.
يبدأ المعرض بولادة الدين المسيحي وينتهي بالزمن الحديث. «بسبب الأحداث الأخيرة في البلدان العربية، لا يمكننا إلا أن نتطرق إلى وضع المسيحيين حالياً. نعرض هنا تاريخ المسيحيين حتى يومنا هذا، ومستقبلهم يبقى لإرادتهم في رسمه» وفق بوفار.
استعمل اسم «مسيحي» للمرة الأولى في أنطاكية. عُرف أتباع المسيح باسم المسيحيين. قطعة من قطع المتحف ترجع إلى عام ٢٣٢ وهي رسم جداري من موقع دورا أوروبوس في سوريا حيث يوجد أيضاً أقدم كنيس معروف. وكان الدين المسيحي في ذلك الزمن ممنوعاً، ومعتنقوه يجتمعون في كنائس صغيرة خاصة. ويضم المعرض أيضاً بعض المعروضات التي تصوّر قصصاً من الإنجيل.
نتقدم قليلاً في المعرض، فنصل إلى عصر الإمبرطور تيودوس عام ٣٨٠ م حين أصبح الدين المسيحي الدين الرسمي. في تلك الفترة، انتشر الفن المسيحي، لكنه لم يستمر طويلاً. ففي فترة الحروب الصليبية، تمت معاملة مسيحيي الشرق كخونة. وفي العصر العثماني، كانوا يعتبرون كمواطنين من الدرجة الثانية، لكنّهم كانوا محميين لأنّهم «من أهل الكتاب». يروي المعرض أيضاً قصة التأثير المتبادل بينهم وبين العرب واللغة العربية. يمكننا أن نستمع إلى أغنيات دينية بالعربية خلال زيارتنا للمتحف. في القرن السادس عشر، توسعت العلاقات مع الغرب، بتأسيس مدرسة مارونية في روما عام ١٥٨٤ مثلاً. يتحدث المعرض عن بعض كتّاب عصر النهضة كجبران خليل جبران.
في غرف صغيرة ومعزولة، نجد صوراً من المآسي التي مرت على مسيحيي المشرق كصور الإبادة الجماعية للأرمن ومخيماتهم في لبنان وسوريا ومصر. يشرح المعرض كيف حاولوا الاحتفاظ بثقافتهم ولغتهم الأرمنية. في الزمن ذاته، وقعت مجازر الآشوريين أثناء الحرب العالمية الأولى التي راح ضحيتها ٢٥٠٠٠٠ شخص.
واليوم يعود التهديد نفسه والمخاطر عينها نتيجة الحروب في العراق وسوريا، والاحتلال الإسرائيلي، وعدم الاستقرار في المنطقة كلها، مما يطرح سؤالاً عن مستقبل العالم العربي. قبل مغادرة المعرض، بإمكاننا مشاهدة فيلم مصوّر في حلب عن عائلة تزور معالم المدينة. إنها سعادة صغيرة لمن يفتقد سوريا. إذا كنتم في باريس، يمكنكم زيارة هذا المعرض الذي يفتح أبوابه حتى أول أيام كانون الثاني (يناير) المقبل.

«مسيحيّو المشرق: تاريخ ألفي عام»: حتى 14 كانون الثاني (يناير) ـــ «معهد العالم العربي» في باريس ــــ imarabe.org/fr
الأخبار

mardi 24 octobre 2017

L’exemple hongrois en faveur des chrétiens d’Orient


"Faisant référence à la sentinelle du Livre d’Ezéchiel, Viktor Orbán a martelé: « Si une sentinelle voit l’ennemi s’approcher et ne sonne pas l’alarme, le Seigneur tiendra ce gardien responsable de la mort de ceux qui ont été tués à la suite de son inaction "

23-10-201
Aucun de ces médias du système toujours prompts à critiquer le Premier ministre hongrois Viktor Orbán n’a signalé l’initiative que celui-ci a pris à la mi-octobre dernier en faveur des chrétiens d’Orient.
Du 11 au 13 octobre, la Hongrie a en effet accueilli la première conférence internationale consacrée au sort des chrétiens d’Orient. Plus de 300 participants venant de 30 pays y ont participé.
Viktor Orbán y a tenu un discours percutant faisant le lien entre les persécutions que subissent les chrétiens dans certaines parties du Moyen-Orient et de l’Afrique et ce qui attend les Européens dans un proche avenir.
« Il est temps que l’Europe se libère des chaînes du politiquement correct, dise la vérité et affronte les faits concernant la violente persécution des chrétiens. »
« Le monde devrait comprendre que ce qui est en jeu aujourd’hui n’est rien de moins que l’avenir du mode de vie européen et de notre identité. »
Soulignant que les chrétiens sont les plus persécutés de par le monde, Viktor Orbán, il a rappelé à l’Europe ses responsabilités.
Viktor Orbán a également rappelé que la Hongrie a vécu des siècles de combats pour défendre « l’ensemble de l’Europe chrétienne » et a souligné que c’est une « farce cruelle et absurde du destin» de vivre à nouveau au sein d’un continent « en état de siège ».
C’est pour toutes ces raisons, a-t-il déclaré, que la Hongrie souhaite être en première ligne pour aider les chrétiens persécutés. Faisant référence à la sentinelle du Livre d’Ezéchiel, Viktor Orbán a martelé: « Si une sentinelle voit l’ennemi s’approcher et ne sonne pas l’alarme, le Seigneur tiendra ce gardien responsable de la mort de ceux qui ont été tués à la suite de son inaction ».
« L’Europe est un continent chrétien et nous voulons qu’il le reste. »
Le Premier ministre hongrois a rappelé que son gouvernement est le seul en Europe à avoir instituer un ministère dédié à aider les chrétiens persécutés. Il a donné un aperçu de ses réalisations à ce jour, notamment la reconstruction des foyers chrétiens, le financement des bourses d’études et la réinstallation de chrétiens déplacés.
Viktor Orbàn a expliqué qu’il ne s’agit pas « de faire de bonnes choses par calcul, car de bonnes actions doivent venir du cœur et pour la gloire de Dieu».
« Lorsque nous soutenons le retour des chrétiens persécutés dans leur patrie, le peuple hongrois accomplit une mission », a déclaré Viktor Orbán, soulignant que la Constitution hongroise reconnaît « le rôle du christianisme dans la préservation de la nation ».
« Si nous reconnaissons cela pour nous-mêmes, nous le reconnaissons aussi pour les autres nations. »
Le Premier ministre hongrois a également rappelé que les chrétiens d’Orient ne doivent pas devenir des immigrés en Europe mais doivent au contraire retourner dans leur pays et y devenir « des forces pour la préservation de leur propre pays, tout comme le christianisme hongrois est pour nous une force de préservation ».
Tous les orateurs étrangers ont fait l’éloge de la Hongrie pour son engagement et son aide en faveur des chrétiens persécutés et de la sauvegarde du christianisme.

Le patriarche chaldéen Louis Sako et Mgr Bashar Warda, archevêque d’Erbil, ont adressé leurs remerciements au gouvernement hongrois.

Le patriarche syriaque orthodoxe Ignace Aphrem II a averti qu’il y avait un « vrai danger » que le christianisme devienne un « musée » au Moyen-Orient, notant que l’Irak a perdu 80 à 90% de sa population chrétienne et la Syrie 40 à 45%.
Il a relevé que, hormis la Hongrie, la communauté internationale semble plus préoccupée par la protection de certaines « espèces de légumes » que par celle des chrétiens. « Je suis désolé d’être très direct mais c’est comme ça que nous le ressentons », a-t-il dit. « Nous sommes tués par des groupes parfois soutenus par des puissances occidentales … ».
Quant au patriarche catholique syriaque Ignace Youssef III Younan, il a souligné que les chrétiens du Moyen-Orient ne sont pas des « importés » mais bien des peuples autochtones qui y vivent depuis des millénaires. Il a exhorté ceux qui ont une « voix sur la scène internationale » à éviter les « trois P» : le paternalisme; le profit (voir la région à travers ses ressources à exploiter) ; et le fait de plier devant l’Islam.
Comme beaucoup d’autres intervenants du Moyen-Orient, il a dit qu’il se sentait « trahi et abandonné » par l’Occident.

http://www.medias-presse.info/lexemple-hongrois-en-faveur-des-chretiens-dorient/81970/

vendredi 13 octobre 2017

EXPOSITION « CHRÉTIENS D’ORIENT, 2000 ANS D’HISTOIRE » À L’INSTITUT DU MONDE ARABE, EN PARTENARIAT AVEC L’ŒUVRE D’ORIENT

ARTICLE PUBLIÉ LE 09/10/2017

Par Mathilde Rouxel

« Au début du XXe siècle, les chrétiens comptaient pour plus de 20% de la population du Moyen-Orient, ils sont aujourd’hui moins de 3% (le Liban, environ 30% et l’Égypte, environ 9%, restent les foyers les plus importants). Les causes de l’émigration furent longtemps économiques mais aujourd’hui l’ampleur des mouvements et sa nature sont inquiétantes et posent la question de la diversité du monde arabe ». Ces quelques mots sont extraits du cartel qui clôt la très belle et très riche exposition présentée jusqu’au 14 janvier 2018 à l’Institut du monde arabe, en partenariat avec l’Œuvre d’Orient, présente au sein du conseil scientifique de l’exposition.
C’est pourtant bien certainement ce constat dramatique qui fut à l’origine de ce choix de thématique, aux enjeux aussi politiques que culturels. « L’Orient » dont il est question s’étend de l’Euphrate au Nil, recouvrant les actuels Syrie, Liban, Égypte, Jordanie, Irak et Palestine. En rassemblant des chefs d’œuvres issus de toute cette région, l’exposition « Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire » travaille à dénouer toute la complexité de cette chrétienté multiple, enrichie par les influences extérieures et vibrant au rythme des conciles théologiques et des guerres de conquête, tantôt persécutée, tantôt favorisée.

L’Orient, terre d’origine du christianisme

Le monde arabe est riche d’histoire et de diversité. Le Christ, né à Bethléem, avait de son vivant une renommée qui s’étendait jusqu’au Liban et en Syrie à l’Est, en Transjordanie et en Égypte à l’Ouest. Sous l’influence des apôtres, différentes communautés se constituent à sa mort. Le « christianisme » ainsi nommé naît à Antioche, alors capitale de la Syrie romaine. Au IIIe siècle d’ailleurs, la Syrie et l’Égypte sont les régions les plus christianisées. Plus à l’Est se développent aussi à partir de la ville d’Édesse en Perse (Iran et Irak actuels) des communautés chrétiennes évangélisées. Celles-ci, d’une région à l’autre, se regroupent dans des maisons dédiées au culte, les domus ecclesiae (« maison de l’assemblée ») et développent rapidement des objets de culte qui perdureront dans les liturgies. Ainsi en témoigne un encensoir en bronze du VIIe siècle byzantin retrouvé en région palestino-syrienne, qui se caractérise par l’ornement sur sa panse d’un registre de scènes christologiques en relief, mettant en image les neuf scènes du cycle de la vie du Christ (Annonciation, Visitation, Nativité, Adoration des Mages, Baptême, Entrée à Jérusalem, Crucifixion, Femmes au tombeau, Incrédulité de Thomas et Ascension). Les objets présentés dans l’exposition issus de ces premiers temps du christianisme sont très nombreux : tapis et mosaïques côtoient des Bibles enluminées du VIe siècle, dont la plus ancienne pièce complète est une Bible écrite en langue syriaque (dérivée de l’araméen, langue du Christ) originaire du Nord de la Mésopotamie.
Au fil de la déambulation proposée par la scénographie, certains foyers s’imposent par leur importance. Parmi eux, Alexandrie, grand foyer de culture grecque avant l’arrivée du christianisme, est très représentée. La représentation de la ville sur une mosaïque provenant de l’église Saint-Jean-Baptiste de Jérash (Jordanie) et datée de 531 en témoigne : la cité d’Égypte était au VIe siècle le siège d’un des cinq patriarcats et rivalisait d’influence avec la cité syrienne d’Antioche. Cette influence date du IIIe siècle, lorsqu’au moment de l’évangélisation, une forme ancienne de l’égyptien, le copte, fut choisie pour diffuser le christianisme dans la culture populaire égyptienne.
L’art des chrétiens d’Orient a toujours été pétri de nombreuses influences extérieures. Durant l’Antiquité tardive, les thèmes iconographiques chrétiens reprenaient souvent les codes stylistiques gréco-romains : le Christ bon pasteur, l’agneau, la croix, le paon, le poisson (ichtus), la vigne sont représentés selon les codes esthétiques propres à ceux de l’Empire romain tardif, comme en témoignent les fresques représentant les miracles accomplis par le Christ de la domus ecclesiae de Doura-Europos, près de l’Euphrate (en actuelle Syrie), datant de 232. Au fil des IVe aux VIe siècles, une iconographie propre se développe, notamment avec la production de reliquaires en bois peint et d’ivoires sculptées, dont la richesse liturgique apparaît dans toute sa noblesse sur la Chaire de Grado, composée de quatorze ivoires et datant du VIIe siècle.
Le culte chrétien sort de l’illégalité au moment de la conversion de Constantin en 313 à Constantinople, l’ancienne Byzance. En réponse aux persécutions que les chrétiens ont connues, le christianisme devient la seule et unique religion favorisée dans l’Empire romain. Il devient religion d’État sous Théodose en 380. Un véritable réseau d’églises commence à se développer, dont Jérusalem, ville de la mort et de la résurrection du Christ, devient le cœur. La vie monastique, qui naît au IIIe siècle dans le désert égyptien, et le pèlerinage organisé autour des tombeaux des saints martyrs connaissent un succès grandissant. La prospérité qu’affiche aux VIe et VIIe siècles le monastère copte de Baouit, fondé en 385/390 par l’apa-père Apollô en est une preuve majestueuse, de même que les reliquaires ou les ampoules à eulogie ornés de scènes de la vie du Christ qui étaient ramenées par les pèlerins. Les premiers conciles (Nicée, 325 ; Constantinople, 381) définissent le socle de la foi de l’Église, afin d’écarter les hérésies et de définir la nature du Christ. Les querelles sur cette question resurgissent au Ve siècle, et conduisent à la prise d’autonomie de plusieurs Églises orientales : la Perse déclare son indépendance suite au concile d’Éphèse en 431, les Églises coptes, syriaques, arméniennes et éthiopiennes suite au concile de Chalcédoine de 451 qui élabora une théologie propre (monophysisme). Ces schismes ont aussi une dimension politique, consistant à s’affranchir d’un pouvoir byzantin qui pouvait être vécu comme autoritaire par ces populations.

Influences et échanges depuis les conquêtes arabes

Mahomet lance la conquête musulmane depuis l’Arabie. Damas est conquise en 636, Jérusalem en 638, Alexandrie et Mossoul en 641. Les chrétiens, comme les juifs, sont acquis au statut de dhimmis (protégés) et peuvent conserver leur religion. Les périodes de tensions et de violence (notamment les persécutions du calife fatimide Al-Hakim en 1020 ou les émeutes déclenchées à leur encontre lors des Croisades au XIIe et de l’invasion mongole) entrainent des conversions qui impliquent qu’au XIIIe siècle, les chrétiens sont minoritaires en nombre. Avant le XIIIe siècle toutefois, la vie artistique des Églises orientales fut florissante, influencée tant par l’art byzantin que par la culture islamique et, à partir des Croisades, l’iconographie occidentale.
Les marques de la crise iconoclaste déclenchée par les empereurs byzantins sont également visibles. L’engagement de Jean Damascène en faveur de la vénération des images est particulièrement mis en avant. L’exposition présente ainsi plusieurs recueils richement illustrés et copiés lors de cette crise, qui dure de 726 à 843. De cette époque ou des suivantes, les manuscrits reprennent une iconographie inspirée d’éléments byzantins et syriaques. Sur certains manuscrits coptes, parmi eux le Tétraévangéliaire copte bohaïrique retrouvé à Damette en Égypte et datant de 1178-1180, on retrouve dans la façon de représenter les vêtements de certains personnages l’influence des manuscrits arabes contemporains. Dans les Évangiles en arménien copiés par Arakel Gronavor datant du XIIe siècle et retrouvés en Turquie, ce sont les lettrines en ouverture des textes qui nous renseignent sur l’influence des Européens dans la région depuis les Croisades, qui conduisirent à la création des États latins d’Orient au début du XIIe siècle.
Rapidement, les Bibles sont traduites en arabe. Le manuscrit du Pandecte du moine Nicon traduit du grec à l’arabe retrouvé à Baalbek, au Liban, et datant de 1236, témoigne de cette nouvelle diffusion des textes chez les chrétiens arabophones. D’autres influences, spirituelles, apparaissent également dans la région : dans un texte attribué à tort à Jean Damascène, et dont le manuscrit est exposé, est racontée en neuf enluminures l’histoire christianisée de Bouddha.

Les chrétiens d’Orient sous les Ottomans

À partir du XVe siècle et de la conquête du pourtour méditerranéen par les Ottomans, l’espace marchand s’ouvre à l’Europe. Cela permet à la France de se positionner comme garante des intérêts des chrétiens catholiques dans l’Empire. Déjà auparavant, l’ordre franciscain, fondé par François d’Assise en 1209, s’était doté en 1342 d’un territoire d’activité en Terre sainte ; mais c’est bien l’accord passé entre François Ier et Soliman le Magnifique en 1517 en Égypte (dont l’exposition nous présente la très belle lettre d’engagement) qui marque l’alliance entre les deux puissances, française et ottomane. Cette ouverture de l’Orient sur l’Occident incite la papauté à multiplier les initiatives en direction des chrétiens orientaux, notamment par le biais des missions, dans un premier temps, puis par la création de la congrégation de Propagation de la foi en 1622, présentées dans l’exposition sur des manuscrits du XVIIe siècle. Cela engendre le rattachement de plusieurs Églises orientales à Rome – notamment les Grecs, les maronites ou les Arméniens. Avec la Renaissance et la Réforme, des chrétiens d’Orient sont accueillis à Rome pour enseigner à des imprimeurs italiens et français la langue arabe. Le premier livre en arabe est imprimé par l’évêque melkite d’Alep en 1702. De nombreux caractères de cuivre sont présentés dans l’exposition, témoignant de la minutie nécessaire à la production d’imprimés. Par-delà les échanges intellectuels et techniques, l’ouverture de la Méditerranée permet les échanges commerciaux, auxquels se conjugue l’essor de l’artisanat, dont la reproduction de la boutique dite « Au Musée Oriental » de la maison Dimitri Tarazi & Fils au Caire (XIXe siècle) fait état. L’exposition présente en quelques portraits la période de la Nahda et des premiers nationalismes arabes, avant de rapidement revenir sur les massacres et les tragédies qui ont rythmé, sous la mélodie du nationalisme turc ou celle de la survie de l’empire, le déclin de l’Empire ottoman : le massacre des chrétiens de Syrie en 1860, la famine du Mont-Liban en 1915, le génocide des populations arméniennes, assyriennes et syriaques la même année. Des extraits de la presse française de l’époque traduisent en images et en mots le malaise des Français devant le massacre des chrétiens en Orient.
Ces massacres conduisent à une division communautaire de l’espace politique au lendemain de la Première Guerre mondiale. Cependant, les chrétiens adhèrent avec ferveur à la naissance des États-nations arabes : en Égypte, les coptes sont nombreux dans le parti laïc Wafd, les maronites sont au Liban au fondement de la création de l’État libanais, etc. Les mesures politiques prises dans les années 1950 sapant l’économie de fond des chrétiens, ce mouvement de rassemblement national ne dure pas et, rapidement, les communautés se replient sur elles-mêmes. Les années 1950 sont celles d’un renouveau communautaire chrétien spirituel, intellectuel et social dans tous les pays ; au Liban, en 1950, la béatification de saint Charbel est l’occasion d’ouvrir son tombeau – une procession suivie par une véritable foule de fidèles émus par l’exhumation de ces reliques désormais sacrées. Ce retour du religieux est manifeste jusqu’à aujourd’hui – quelques extraits proposés à visionnage du film de Namis Abdel Messeeh, La Vierge, les Coptes et moi(2012) indiquent que les croyances concernant les apparitions de la Vierge au sein des communautés chrétiennes d’Égypte sont encore vivaces.
L’exposition se ferme sur l’exil et la mémoire. À l’heure où la sécurité de ces minorités chrétiennes est chaque jour menacée, la question de ce qu’il reste ou de ce dont on se souviendra de cette culture chrétienne orientale se pose. La mémoire de la guerre civile libanaise n’est toujours pas écrite officiellement, mais des artistes, comme Wajdi Mouawad et Gabriele Basilico dans Beyrouth (textes et dessins, Éditions Takes 5, 2008) tentent de raconter, à défaut de pouvoir interpréter. L’irakienne Brigitte Findakly tente, elle, de raconter ses souvenirs d’enfance dans l’Irak des années 1960 dans une bande-dessinée qu’elle coécrit avec Lewis Trondheim, Coquelicots d’Irak (2016). Quelques photographes, enfin, partent immortaliser leurs pays détruits – la Syrie, l’Irak ; sous ses photographies au récit tragique (Al Qosh, Irak, 2014) sont inscrits les mots du photographe irakien chrétien Hawre Khalid, qui résument en quelques phrases la douleur désorientée d’une grande communauté déplacée de chrétiens orientaux : « La photographie est devenue l’art par lequel j’essaie de comprendre le monde : ma vie, ma famille, le chaos de mon pays et de mon peuple. Le sentiment de mouvement et de déplacement que j’ai connu au début de ma vie est l’un des thèmes majeurs de mon travail, et j’essaie de le capturer et de le représenter dans les histoires que je raconte ».
L’exposition « Chrétiens d’Orient : 2000 ans d’histoire » appelle à ne pas oublier ces minorités, ni surtout la richesse apportée par la diversité dans cette région du monde si mouvementée.
Institut du monde arabe
1 Rue des Fossés Saint-Bernard
75005 Paris

jeudi 5 octobre 2017

Une magnifique exposition sur les chretiens d'Orient

Chrétiens d'Orient : 2000 ans d'histoire, c'est le titre de cette magnifique exposition consacrée aux Chrétiens d'Orient qui se tient en ce moment à L'institut du monde arabe. Nous avons eu la chance de la visiter, en voici un avant-goût.

http://www.famillechretienne.fr/culture-loisirs/sorties/video-une-magnifique-exposition-sur-les-chretiens-d-orient-225311#.WdXXsfjEJFE.twitter

mercredi 27 septembre 2017

Chrétiens d’Orient : 2 000 ans de patrimoine exposés à l’Institut du monde arabe

Rédigé par  | Mardi 26 Septembre 2017

Les minorités chrétiennes du Moyen-Orient ont rarement autant occupé l’actualité depuis le déclenchement du conflit syrien et les atrocités commises par l’Etat islamique. L’Institut du monde arabe (IMA) a choisi de mettre à l’honneur les chrétiens d’Orient en coproduction avec son antenne de Tourcoing du 26 septembre 2017 au 14 janvier 2018. Inauguré lundi 25 septembre par Emmanuel Macron et le président libanais Michel Aoun, l'exposition vient ainsi mettre en valeur la diversité des Églises orientales et leur ancrage bimillénaire dans une région parmi les plus instables de la planète.


Chrétiens d’Orient : 2 000 ans de patrimoine exposés à l’Institut du monde arabe
L’expression française « chrétiens d’Orient » désigne, à partir du XIXe siècle, les populations chrétiennes situées sur les territoires allant de la Turquie à l’Iran, en passant par l’Egypte, le Liban et la Jordanie. Sans oublier évidemment la Palestine, terre de naissance du prophète Jésus.

L’exposition inédite « Chrétiens d’Orient », proposée par l’Institut du monde arabe (IMA), met en lumière deux millénaires d’Histoire dans une région qui fut le berceau des civilisations. Avec l’aide de l’ONG L’Œuvre d’Orient, plus de 300 pièces ont été rassemblées, dont de nombreuses qui n’ont jamais été vues en Europe. Les communautés chrétiennes d’Orient ont-elles-mêmes prêté une partie d’entre ces prestigieuses pièces pour l’occasion.

Parmi les objets les plus remarquables, le grand public pourra admirer les Evangiles de Rabbula, célèbre manuscrit enluminé syriaque du VIe siècle, des mosaïques des premières églises palestiniennes et syriennes, ou les premières fresques d’églises connues au monde (IIIe siècle) originaires de Syrie.


La diversité des églises orientales

L’emprise de l’empereur romain Constantin sur la religion chrétienne a poussé l’éclosion de querelles théologiques majeures au IVe siècle. Les conciles de Nicée (325), de Constantinople (351), d’Ephèse (431) et de Chalcédoine (451), qui tournent essentiellement autour de la divinité ou non du Christ, aboutiront à la constitution de différentes Églises : monophysites copte, syriaque, arménienne et éthiopienne.

Les conquêtes arabes à partir du VIIe modifient les structures de pouvoir de la région mais le statut de dhimmis (protégés en arabe) accordé aux « Gens du Livre » permettent aux populations chrétiennes de conserver la pratique de leur culte. Les divers objets exposés à l’IMA rendent compte cependant d’une arabisation progressive. Le mouvement est impulsé depuis Bagdad où une première Bible est traduite en arabe à partir du IXe siècle. La langue arabe va même être utilisé dans la vie liturgique et prendre le pas sur le grec, le syriaque puis le copte.

Au XVe siècle, la conquête ottomane permet l’unification de la Méditerranée. Cela s’accompagne d’une meilleure régulation des échanges commerciaux et les pèlerinages chrétiens se font de plus en plus nombreux. Les chrétiens d’Orient servent alors à favoriser les relations intellectuelles, diplomatiques et économiques entre l’Orient et l’Occident.

L’Evangilium arabicum fait partie de la collection exposée à l’IMA. Il s’agit un évangéliaire imprimé en latin et en arabe en 1590-1591 par l’imprimerie des Médicis à Rome. C’est la toute première Bible imprimée en langue arabe en Europe. Il témoigne des échanges entre les cours européennes et l’Empire ottoman lorsque des chrétiens débarquaient du Moyen-Orient pour enseigner l’arabe. L’Evangilium arabicum a été conservé par le couvent de Joun, au Liban, et la Bibliothèque nationale de France en possède un exemplaire.

« Evangilium arabicum », 1590-1591, Couvent Saint-Sauveur, Joun, Liban. © Couvent Saint-Sauveur, Joun
« Evangilium arabicum », 1590-1591, Couvent Saint-Sauveur, Joun, Liban. © Couvent Saint-Sauveur, Joun
En marge de l’exposition, plusieurs manifestations scientifiques sont programmées. Le 12 octobre, une conférence sur le rôle des chrétiens dans les sociétés arabes se déroulera à l’IMA. Le 14 décembre, un autre « Jeudi de l’IMA » permettra de mieux connaitre la situation actuelle des chrétiens d’Orient grâce à l’intervention de Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient.

Le Collège des Bernardins accueillera le 14 novembre en son sein deux conférences sur la survivance des chrétiens : « De la spiritualité à la citoyenneté : les chrétiens d’Orient » et « Détruire la mémoire, une arme de guerre ? ».

Côté cinéma, six projections sont programmées. Parmi elles, on notera celle de La Belle promise, mardi 3 octobre, une fiction qui porte sur le drame d’une famille issue de l’aristocratie chrétienne de Palestine et qui a tout perdu à la suite de la guerre des Six Jours de 1967.

Mardi 24 octobre, le documentaire de Robert Alaux, Les Derniers Assyriens, nous plongera dans le long combat de résistance des chrétiens chaldéens, assyriens et syriaques qui doivent fuir les combats face à Daesh et abandonner une culture qu’ils avaient réussie à maintenir depuis des millénaires.



Samba Doucouré
Journaliste à Saphirnews En savoir plus sur cet auteur

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