Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 24 mai 2014

1964 : Paul VI en Terre sainte, un pèlerinage fondateur | La-Croix.com23/5/2014-

1964 : Paul VI en Terre sainte, un pèlerinage fondateur | La-Croix.com

1964 : Paul VI en Terre sainte, un pèlerinage fondateur

Il y a cinquante ans, le pape Paul VI devenait le premier pape à se rendre en Terre sainte, et le premier depuis bien longtemps à quitter Rome.

Alors que le pape François s'apprête à marcher dans ses traces du 24 au 26 mai, retour sur cet événement historique.

Vingt siècles. C'est la durée du chapitre qu'a refermé Paul VI en se rendant en Terre sainte, du 4 au 6 janvier 1954. Avant lui, jamais pape ne s'était rendu là où le Christ a vécu.

C'était également la première fois depuis bien longtemps que le pape quittait Rome – à l'exception des exils forcés de Pie VI et Pie VII au XVIIIe siècle.

Et avec la rencontre entre Paul VI et le patriarche de Constantinople, Athénagoras, ce voyage devait également marquer la reprise du dialogue entre les Églises catholique et orthodoxe, après plus de mille ans de schisme.

 > Dans nos archives : « Le message de Bethléem », par le P. Lucien Guissard, dans la Croix du 7 janvier 1964 

Un pèlerinage plus qu'une visite

C'est Paul VI lui-même qui a décidé de la nature de son séjour en Terre sainte. Mais l'idée initiale lui avait été suggérée par un prêtre français, comme l'explique à La Croix Yves Chiron, historien et auteur d'une biographie de Paul VI (1) : « Un ancien prêtre-ouvrier français, le père Paul Gauthier, installé à Nazareth où il avait fondé une communauté à Nazareth, les "Compagnons et Compagnes de Jésus charpentier", avait écrit à Paul VI dès les premiers temps du pontificat pour l'inviter à venir en Terre sainte. L'idée a fait son chemin. En septembre 1963, dans une note personnelle, Paul VI avait défini l'esprit de ce que pourrait être un pèlerinage sur la terre où a vécu et où est mort le Christ : il souhaitait que le voyage ait un caractère "de simplicité, de piété, de pénitence et de charité." » 

Et effectivement, « le voyage de Paul VI fut bref, mais dense », raconte Yves Chiron. « Il a parcouru tous les hauts lieux de la vie du Christ : la grotte de la Nativité à Bethléem, Nazareth, Cana, les bords du lac de Tibériade, Gethsémani, le Calvaire, le Saint-Sépulcre. » Il était même prévu que le pape remonte la Via Dolorosa en portant une croix, ce qui a été rendu impossible par la densité et l'agitation de la foule qui se pressait autour de lui.

 > Dans nos archives : « Au Saint-Sépulcre, Paul VI est resté recueilli au sein d'une véritable cohue », reportage dans la Croix du 5 janvier 1964 

Paul VI a éprouvé, dira-t-il, un « grand réconfort » que « Pierre, dans la personne de son humble successeur, ait pu retourner là d'où il est parti, là où l'Église est née et a fait ses premiers pas ».

Un contexte géopolitique délicat

Les voyages en Terre sainte de ses successeurs (Jean-Paul II en 2000, Benoît XVI en 2009) revêtiront un caractère plus officiel, avec par exemple la visite au mémorial de Yad Vashem, où Paul VI s'était contenté d'envoyer le cardinal Tisserant.

Mais la situation géopolitique et diplomatique de l'époque ne permettait guère autre chose qu'un pèlerinage. Les Lieux Saints, situés aujourd'hui en Israël, étaient alors en Jordanie. « L'état d'Israël n'était reconnu, à l'époque, par aucun état arabe, rappelle Yves Chiron ; le Vatican et Israël n'entretenaient pas non plus de relations diplomatiques ; et enfin dans les Lieux Saints eux-mêmes coexistaient, parfois difficilement, catholiques latins, catholiques orientaux et les différentes Églises orthodoxes. » 

Pour son voyage, cependant, le pape François semble vouloir reprendre le bâton de pèlerin de Paul VI. Il a annoncé, mercredi 21 mai, que son voyage serait « strictement religieux » .

 > Lire : Le pape François dans les pas de Paul VI en Terre sainte, sur le blog d'Isabelle de Gaulmyn 

La fin de mille ans de schisme

C'est le patriarche de Constantinople qui est à l'origine de la rencontre avec Paul VI. « Dès qu'il a su par la presse que Paul VI se rendait en Terre sainte, Athénagoras a souhaité pouvoir le rencontrer là-bas, indique Yves Chiron. La rencontre a été préparée par le P. Duprey (2), envoyé par le pape à Constantinople. » 

La réunion des responsables des deux Églises, qui n'avait plus eu lieu depuis 525 ans, fut un moment émouvant, à l'occasion duquel le pape prononça une allocution que La Croix publiait en intégralité dans son édition du mardi 7 janvier 1964. « Grande est notre émotion, déclarait Paul VI, profonde est notre joie en cette heure vraiment historique, où, après des siècles de silence et d'attente, l'Église catholique et le Patriarcat de Constantinople se retrouvent à nouveau en présence ».

 > Dans nos archives : Le discours de Paul VI à Athénagoras, dans la Croix du 7 janvier 1964 

Alors rédacteur en chef de La Croix, le P. Wenger avait assisté à la rencontre entre le pape et le patriarche. « Le Pape, dont les yeux vert-gris reflétaient la lumière des flashs, commença d'une voix ferme la lecture en latin de son adresse, écrivait-il. (…) Le patriarche est pâle et fait effort pour contenir son émotion. La main sur le cœur, il évite d'abord de regarder l'assistance en face. » 

Échange de cadeaux

Après les allocutions, le patriarche et le successeur de Pierre s'échangent des présents. Pour Athénagoras, un calice, représentant la communion des deux Églises par l'Eucharistie. Et pour Paul VI, la croix pectorale symbolisant le gouvernement de l'Église par les évêques. En offrant ce cadeau, Athénagoras considère Paul VI comme un évêque de l'Église d'Orient. Puis ils lisent ensemble, en latin et en grec, le chapitre 17 de l'Évangile selon Saint Jean, la prière du Christ : « Qu'ils soient un afin que le monde croie ».

 > Archives : « À Jérusalem, nous avons senti le passage du Seigneur », par le P. Antoine Wenger, dans la Croix du 5 janvier 1964 

Surtout, « une décision importante fut prise, rappelle Yves Chiron : une commission serait créée où théologiens catholiques et orthodoxes se rencontreront et discuteront des questions doctrinales et disciplinaires qui divisent encore les deux Églises ».

Peu après cette rencontre, les Églises d'Orient et d'Occident levaient leurs excommunications respectives, des sentences prononcées en 1 054.

Un voyage fondateur

Qu'il s'agisse du rapprochement avec les orthodoxes ou du voyage en lui-même, les trois jours passés par Paul VI en Terre sainte ont fait date. « On pourrait dire que dans la dimension mondiale désormais de leurs voyages apostoliques, conclut Yves Chiron, la venue en Terre sainte est un passage obligé, comme un retour nécessaire aux sources. » De ce voyage de Paul VI, vient surtout l'habitude prise par les papes d'aller, partout dans le monde, à la rencontre des fidèles.

(1) Yves Chiron, Paul VI, Via Romana, 2008, 325 p.
(2) Pierre Duprey (1922-2007), Père Blanc, a été nommé Secrétaire du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens en 1983, puis évêque de Thibar en 1990.



Envoyé de mon Ipad 

La Jordanie accueille le pape François | La-Croix.com-24/5/2014

La Jordanie accueille le pape François | La-Croix.com

Le pape François a quitté samedi 24 mai au matin l'aéroport de Fiumicino à Rome en direction de la Jordanie, première étape de son voyage vers la Terre Sainte.

Avant la Terre Sainte, la Jordanie. Le pape François a décollé samedi 24 mai vers 8 h 30 pour Amman, première étape d'un voyage très dense de 55 heures -soit 20 étapes et 14 discours – qui doit le conduire à Bethléem et à Jérusalem. Accompagné de soixante-dix journalistes, il est le quatrième pape à s'y rendre après Paul VI en 1964, Jean-Paul II en 2000 et Benoît XVI en 2009.

À son arrivée à Amman, prévue vers 13 heures, où de multiples draopeaux de la Jordanie et du Vatican ornent la route menant à l'aéroport, il doit être reçu par le roi Abdallah II de Jordanie dans le Palais royal al-Husseini, avant de rencontrer les autorités du petit royaume hachémite, devant lesquelles il devrait appeler de manière vigoureuse au respect de la liberté religieuse au Proche-Orient ainsi qu'à une solution politique négociée en Syrie, alors que la guerre, l'exode des chrétiens et la montée de l'islamisme radical sont l'objet de profondes préoccupations pour l'Église.

Jeep découverte

À 16 heures, direction le stade d'Amman le pape François célébrera une messe après s'être offert son premier bain de foule à bord de sa jeep découverte, non blindée. 500 soldats de la Garde royale jordanienne ont été appelés en renfort pour assurer la sécurité du pape, l'un des points névralgiques de ce voyage. 

Dans le stade d'Amman, qui peut contenir 30 000 personnes, des milliers de chaises bleues et rouges ont été disposées sur la pelouse face à un immense autel, derrière lequel ont été accrochés des portraits de Jean-Paul II et Jean XXIII, que François a canonisés en avril.

Des réfugiés chrétiens syriens, palestiniens et irakiens sont attendus à la messe, durant laquelle 1 400 enfants feront leur première communion.

À 19 heures, le pape se rendra à Béthanie sur les bords du Jourdain, lieu où selon la tradition Jésus reçut le baptême. Il conclura sa première journée par une rencontre avec quelques-uns des 700 réfugiés chrétiens de Syrie accueillis en Jordanie.

Un pèlerinage avant tout

C'est le lendemain, dimanche 25 mai, que le pape entamera la partie la plus délicate de cette visite dont le Vatican a rappelé le caractère « strictement religieux », selon les propres termes du pape François. Plus qu'un voyage, c'est un pèlerinage qu'entend effectuer le pape.

Ce « sera un pèlerinage de prière », avait-il déjà affirmé en annonçant officiellement, le 5 janvier, le second déplacement à l'étranger de son pontificat, dont « l'objectif principal est de commémorer la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras, qui a eu lieu (...) il y a cinquante ans ».

>Voir notre dossier: Paul VI en terre sainte

La rencontre avec Bartholomeos 1er , temps fort du voyage

La rencontre œcuménique du pape avec le patriarche de Constantinople, Bartholomeos Ier , au Saint-Sépulcre, dimanche 25 mai à 19 h 15 soir, est ainsi présentée comme le temps fort de cette visite. Avec une « accolade de paix » entre représentants des Églises chrétiennes, voulue par le Vatican comme l'image à retenir.

Le premier défi du pape François sera de s'en tenir à ce cadre religieux dans une région qui le guette sur un terrain politique glissant. La commémoration, le logo du voyage – saints Pierre et André dans une même barque – et sa devise, tirée de l'Évangile – « Qu'ils soient un » –, tout concourt à garder ce fil conducteur, tout au long des trois jours d'un voyage au pas de course.

Nouvel élan œcuménique

Au-delà de la puissance du symbole, l'objectif est de donner un nouvel élan œcuménique. Notamment, à l'approche d'une haute rencontre théologique orthodoxe-catholique le 15 septembre prochain en Serbie sur l'articulation délicate entre primauté de Rome et conciliarité.

Le passage du pape en Terre sainte est destiné aussi à stimuler le dialogue interreligieux. En incluant dans sa délégation un rabbin – Abraham Skorka – et un professeur musulman – Omar Abboud –, amis argentins de Jorge Bergoglio, ce dernier met en scène cet équilibre, de manière personnelle et inédite dans un voyage pontifical. « Il ne vient pas avec un juif et un musulman de Terre sainte mais de l'autre bout du monde, observe Marco Impagliazzo, président de la Communauté de Sant'Egidio. Il montre ainsi que les religions sont universelles et non liées à des territoires. » « Par l'affirmation religieuse du voyage, il se protège aussi des polémiques politiques », ajoute-t-il.

Garder l'équilibre

> Voir notre vidéo: les attentes des chrétiens

Même pour un voyage uniquement « religieux », l'équilibre reste toutefois un défi politique. Le programme réparti sur trois pays et territoires – Jordanie, Terriroires palestiniens, Israël – tente de ménager diplomatiquement les susceptibilités de chacun. Il prévoit autant un échange avec des réfugiés palestiniens qu'un arrêt sans précédent sur la tombe de Theodor Herzl, fondateur du sionisme. « Le programme mécontente au final tout le monde », commente une source diplomatique à Jérusalem, citant la déception des chrétiens de Galilée, que le pape ne rencontrera pas.

À Bethléem, dans les Territoires Palestiniens, et à Jérusalem, dimanche et lundi, François a un programme qui cherche à maintenir l'équilibre pour ne pas froisser Palestiniens et Israéliens. Il va visiter des lieux symboliques importants pour le christianisme (basilique de la Nativité, Saint-Sépulcre), mais aussi pour l'islam (Esplanade des Mosquées) et pour le judaïsme (Mur des lamentations, Yad Vashem, la tombe de Theodor Herzl, fondateur du sionisme).

Bruno Bouvet (avec Sébastien Maillard et AFP)


Envoyé de mon Ipad 

A Jérusalem, les chrétiens entre résignation, attente et espérance - Catholicisme - La Vie

A Jérusalem, les chrétiens entre résignation, attente et espérance - Catholicisme - La Vie

A Jérusalem, les chrétiens entre résignation, attente et espérance

Tout est fait à Jérusalem pour ne pas échauffer les esprits. Rien de comparable, par exemple, avec la frénésie qui avait embrasé Rio à l'approche des JMJ. En effet, la multiplication depuis quelques temps de tags antichrétiens d'un mouvement ultra nationaliste israélien nommé « Price Tag » (le prix à payer), les menaces de mort reçues par Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, l'évêque de Nazareth, il y a un mois et les manifestations récentes de quelques centaines de juifs ultra-orthodoxes aux abords du Cénacle (lieu dont l'administration fait l'objet de négociations entre Israël et le Saint-Siège) entretiennent un climat où il est de bon ton d'adopter une certaine prudence.

Les chrétiens privés de pape

« Bien sûr, je suis heureux que le pape vienne, c'est important de venir parler de paix, explique un chrétien de la vieille ville de Jérusalem, mais il y a des blessures tellement profondes de tous les côtés… Pourtant, l'Eglise a demandé pardon aux juifs mais il y a encore beaucoup de souffrance. C'est comme ça. » Cette attente des chrétiens de Jérusalem est d'autant plus marquante qu'ils ne pourront pas voir le pape. En effet, le dispositif de sécurité est tel qu'un couvre feu exceptionnel a été décrété : les maisons, les hôtels et les magasins qui se trouvent sur le chemin de François devront être fermées et il sera interdit à leurs occupants de s'approcher des fenêtres et des volets.

« Nous l'acceptons. Que pouvons-nous faire d'autre ? », explique le propriétaire musulman d'un hôtel situé dans la partie chrétienne de la vieille ville dont l'établissement, concerné par la mesure, a dû annuler la quasi-totalité des réservations. Ce qui se profile n'aura rien à voir avec le bain de foule qu'avait pris Paul VI, accueilli triomphalement dans la ville.

Comme le rapporte le site internet de Terre Sainte magazine, des catholiques sur place ont même écrit au Délégué apostolique de Jérusalem et de la Palestine pour « réclamer le "droit légitime" de venir à la rencontre de leur chef spirituel lors de sa visite à Jérusalem, et spécialement quand il se rendra au Saint-Sépulcre ». Par ailleurs, « ils font part de leur regret d'être exclus de la rencontre historique entre le pape catholique et le patriarche des Églises Orthodoxes et dénoncent le couvre feu comme moyen établi par la puissance occupante de "nier notre existence". »

Une petite minorité fragmentée

Dans ces circonstances, l'appel à l'unité des chrétiens au cœur de ce voyage marqué par la rencontre entre François et Bartholomée, le patriarche de Constantinople, commémorative de celle entre Paul VI et Athénagoras il y a cinquante ans, prend tout son sens. « Les divisions entre chrétiens sont scandaleuses et le témoignage chrétien n'est pleinement authentique que si nous sommes unis, explique David Neuhaus, conseiller medias du patriarcat latin de Jérusalem pour la visite du pape et vicaire pour la communauté catholique hébraïque d'Israël. Mais ces luttes se tiennent entre clercs, prêtres et évêques. Le peuple chrétien, lui, est uni, il ne s'intéresse pas aux divisions. C'est un œcuménisme de la lutte pour la survie. »

« Par rapport à la vie des chrétiens en Terre Sainte, les choses n'ont pas vraiment évolué depuis la visite de Benoît XVI, explique Olivier-Thomas Venard, vice-directeur adjoint de l'Ecole biblique de Jérusalem. Les principaux enjeux qui sont les accords à trouver sur les questions fiscales, surtout, mais aussi sur les visas, et qui existent depuis 1993 sont encore sur la table. »

Par ailleurs, les lignes bougent et les séparations d'hier ne sont plus celles d'aujourd'hui. Les chrétiens de Terre Sainte ne sont plus tant latins, orthodoxes, arméniens ou grec catholiques qu'israéliens ou palestiniens. « L'Eglise, ici, est palestinienne et catholique mais il existe aussi des catholiques totalement intégrés dans la société juive, dont certains font même leur service militaire dans l'armée israéliene », explique David Neuhaus.

Etre chrétien en Terre Sainte recouvre des situations très différentes. « D'abord il y a une différence entre les chrétiens arabes qui représentent le christianisme traditionnel depuis des siècles et des (judéo-)christianismes nouveaux qui se développent côté israélien, notamment avec l'immigration d'un million de russes arrivés dans les années 1990-2000 et qui comptent au moins 150.000 chrétiens, explique Olivier-Thomas Venard. Ces derniers cherchent à vivre leur christianisme de façon nouvelle. Du côté arabe, les chrétiens qui sont une toute petite minorité sont aussi fragmentés que le reste de la population palestinienne et selon que vous vivez à Gaza, à Hebron, à Bethléem, à Ramallah ou à Jérusalem, vous avez des droits et des papiers différents. »

Baisse du nombre de chrétiens

Ainsi, dans un des plus grands quotidiens israéliens, Haaretz, un journaliste, Nicolas Pelham, hausse le ton quant à la situation des chrétiens des deux côtés (« Christian in Israel and Palestine », 12 mai) : « Les lobbyistes autoproclamés d'Israël ont revêtu le manteau des sauveurs chrétiens. Ils glorifient le havre de paix qu'Israël offre aux chrétiens du Moyen-Orient par opposition aux persécuteurs musulmans. En fuyant la persécution, disent-ils, les chrétiens de Palestine sont passés de 10% à 2% de la population. (…) Ce qu'ils oublient de dire c'est que la population de chrétiens en Israël a chuté dans à peu près les mêmes proportions. De 8% en 1947, ils sont passés à 4% en 1948 et maintenant à moins de 2%. Les causes du déclin sont largement les mêmes. »

L'enjeu de ce voyage pontifical est donc aussi grand que sa durée est brève. David Neuhaus l'avoue bien volontiers : « Nous, ici, nous espérons qu'il vienne une deuxième fois. » Il poursuit : « Dieu, dans sa sagesse, a planté la semence de la foi des deux côtés, peut-être pour porter un témoignage par delà le mur. »



Envoyé de mon Ipad 

Les conditions de vie dramatiques des jésuites au Liban entre 1914 et 1918 - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Les conditions de vie dramatiques des jésuites au Liban entre 1914 et 1918 - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour



Les conditions de vie dramatiques des jésuites au Liban entre 1914 et 1918

Intitulée « Les jésuites au Liban et la Grande Guerre de 1914-1918 », l'exposition est labellisée « Centenaire de la Première Guerre mondiale » par la mission française du centenaire. Elle est le fruit de trois années de recherche au cours desquelles Christian Taoutel, professeur d'histoire à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, et Pierre Wittouck s.j. ont épluché des milliers de documents et témoignages laissés par les prêtres jésuites sur cette période tragique. Des messages, des carnets et des diaires, parfois péniblement déchiffrés, car souvent détériorés par l'humidité ou rongés par la poussière, illustrent les terribles années marquées par la misère, la famine et les épidémies. Des pages de mémoire méconnues détaillent les exactions endurées par les missionnaires français et jésuites étiquetés alliés des ennemis de l'Empire ottoman. L'ensemble offre un état des lieux impressionnant.

Mémoire de la tourmente
Une des pièces maîtresses exposées est le décret ottoman annonçant la suppression des capitulations turques. Les droits et privilèges accordés par les sultans aux sujets chrétiens résidents dans l'empire sont annulés. Les institutions religieuses, et en particuliers celles des jésuites soupçonnés de faire la propagande des ennemis de l'empire, sont réquisitionnées et pillées. L'abbé Joseph Tfinkidji, prêtre chaldéen d'Alep, relate dans une missive envoyée au père Louis Cheikho s.j. les brutalités commises contre la population du Levant. Dans une autre datée de 1915 et adressée au père provincial de France, le R.P. Mattern raconte les exactions et les intimidations auxquelles la mission est soumise. Parallèlement, dans une note anonyme datant de 1914, un prêtre de la Compagnie de Jésus dresse une liste de biens (livres, sacoches, calepins, soutanes et même du linge de corps) confiés à des enseignants et étudiants de la famille Harfouche, Boustani et Tyan... D'autres objets, dont un harmonium, un piano, trois statues et des chemins de croix sont déposés chez les voisins, les Hélou, Accaoui, Yared et Khabbaz. Un texte fait également mention que ces familles suspectées de complicité avec les jésuites ont été victimes de perquisitions et de fouilles. En janvier 1915, le R.P. Louis Cheikho signale la confiscation des archives du consulat de France. En février de la même année, suite à l'interception d'une lettre critiquant la Turquie, le père Cattin s.j. est convoqué devant la cour martiale ottomane. Et ce ne sont là bien sûr que quelques exemples.


Les documents exposés brossent aussi un panorama du sac des églises par l'armée ottomane, du vol des matériaux de l'Hôpital Dieu de France et de l'occupation de la faculté française de médecine à Beyrouth. À Ksara, la maison et l'observatoire des jésuites sont entièrement saccagés, la bibliothèque dispersée et les caves pillées. Un document manuscrit détaille la liste des biens saisis. À titre d'exemple : 600 litres d'eau de vie, 205 000 litres de vin rouge et blanc et 700 litres de vermouth emportés et remis à un agronome allemand qui s'est chargé de faire écouler la marchandise en Allemagne et en Autriche !
Des détails parmi tant d'autres qui donnent une idée des conditions de vie dramatiques qui furent celles des jésuites durant la Première Guerre mondiale.


Jetés à la rue, certains prêtres sont accueillis la nuit par Mister Bliss président de l'Université américaine de Beyrouth (AUB), dont le pays n'étant pas entré en guerre jusque-là n'avait pas été inquiété. Un nombre d'entre eux rentrera en France pour s'enrôler dans l'armée. Et justement, l'exposition affiche un ordre du colonel Fourlinnie, commandant du régiment 343, certifiant l'engagement du père Jeanniere s.j. comme brancardier CM4 à la guerre (mai 1918).

Famine et épidémies : la grande épreuve
L'exposition aborde également le thème de la famine. On y trouvera, en particulier, la liste partielle des défunts du village de Bechmezzine (Koura) dressée par un curé qui ne se borne pas à une sèche énumération, mais précise l'âge de chaque personne disparue et la date de son décès, mettant en lumière des familles entières décimées dont des enfants frappés au seuil de la vie. À lui seul ce document sur lequel il y aurait tant à dire rappelle le terrible fléau provoqué par les réquisitions systématiques des récoltes et denrées alimentaires par les troupes ottomanes, l'embargo imposé par la flotte anglaise, l'invasion des sauterelles, les épidémies de typhus et de choléra... Dans un texte, on peut lire : « Ceux qui n'ont pas de ressources ni de fortune ni de provisions sont condamnés à mourir de faim. Entre 40 000 (au minimum) et 60 000 personnes sont déjà mortes de faim au début de l'été 1916 (...) Les districts qui ont le plus souffert sont le Kesrouan, le Metn et Batroun, où certains villages se vident littéralement. L'absence de médicaments, de médecins et de pharmaciens, tous réquisitionnés pour l'armée turque, est totale. Des épidémies de choléra, variole et typhus viennent s'ajouter aux malheurs de la population. » Ainsi une carte indique les villes libanaises touchées par l'épidémie de malaria. Et des extraits de deux diaires datés de juillet-août 1915 décrivent l'invasion de sauterelles qui ont dévasté les champs de cultures. L'année 1915 restera dans la mémoire populaire celle des sauterelles et de la famine.

L'espoir renaît
L'espoir renaît avec la fin de la guerre, qui voit les troupes britanniques venues d'Alep occuper l'Université Saint-Joseph (une affiche en témoigne). Mais le plus beau document illustrant la fin du cauchemar est le carton d'invitation reçu par le recteur de l'université, où il est écrit : « Le général Henry Gouraud invite Monsieur Cattin s.j. à célébrer la proclamation solennelle du Grand Liban le mercredi 1er septembre 1920, à 5h30 après-midi, au parc des Pins, galerie inférieure du Casino du parc, place numéro 41... »
Par ailleurs, au lendemain de la guerre, les Libanais ont désormais des cartes d'identité délivrées par la France. Celle du frère Georges Mardelli s.j. figure en bonne place sur les cimaises.


Un épisode douloureux dont l'ambassadeur de Turquie Suleyman Inan Ozyildiz, présent à l'exposition, tirera la conclusion suivante : « Les guerres divisent et parfois détruisent les peuples et les nations. Comme c'était le cas pendant la Première Guerre, elles éliminent les empires, les États et les anciens ordres politiques. Mais les guerres, surtout après cent ans, unissent aussi les descendants des anciennes générations qui se sont battues et ont souffert, dans un but de réflexion et de recueillement. Je suis convaincu que cette exposition sert bien cette cause. À travers les photos exposées ici nous nous souvenons des événements, des pertes et des malheurs de la Grande Guerre, pour que les épisodes tragiques de l'histoire se ne répètent plus. »
À signaler qu'à l'initiative de Carole Dagher, attachée culturelle près l'ambassade du Liban à Paris et présidente de l'Association des amis de la Bibliothèque orientale de Beyrouth (AABOB), l'exposition « Les jésuites au Liban et la Grande Guerre de 1914-1918 » sera présentée à Paris, à la mairie du 1er arrondissement, le 11 novembre prochain.

Pour mémoire
Salim Daccache : « L'identité libanaise est devenue une véritable arche de Noé »

Le Liban et la Première Guerre mondiale : il y a cent ans, la famine

Ce lien indéfectible entre le Liban et Charles de Gaulle...

Les jésuites au Liban et la Grande Guerre de 1914-1918



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 23 mai 2014

La demande de beatification du pere Franz Van der Lught



telelumiere vient de mettre une vidéo en ligne telelumiere a mis en ligne la vidéo هل ستَقبل دعوى تطويب الأب فرانس فاندرلخت ؟ ( تيلي لوميار ). الأب زياد هلال اليسوعي وفي ...

                                             
telelumiere a mis en ligne la vidéo هل ستَقبل دعوى تطويب الأب فرانس فاندرلخت ؟ ( تيلي لوميار ).
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Les maronites en Terre sainte, une présence fragile liée au contexte régional - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Les maronites en Terre sainte, une présence fragile liée au contexte régional - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

olj 21/5/2914-Les maronites en Terre sainte, une présence fragile liée au contexte régional

À la veille du voyage pastoral que le patriarche Raï doit effectuer en Jordanie et en Terre sainte, d'abord pour y accueillir le pape (24-26 mai), ensuite pour une tournée pastorale dans les paroisses maronites de Galilée (à partir du 27 mai), l'évêque maronite de Haïfa et de Terre sainte, Mgr Moussa Hage, a accordé à Télé-Lumière un entretien éclairant sur la situation des maronites en Terre sainte et les défis auxquels ils font face.
L'État d'Israël dans ses frontières d'avant 1967 et la Cisjordanie, territoire occupé, comptent quelque 200 000 chrétiens, dont les deux tiers environ résident au nord d'Israël, en Galilée. C'est là aussi que l'on trouve le gros de la communauté maronite, qui compte quelque 10 000 résidents. Les trois quarts d'entre eux sont installés en Terre sainte depuis au moins le temps de Fakhreddine II, soit depuis le début du XVIIe siècle, et sont comptés comme citoyens d'Israël. Mais ils n'y sont qu'une minorité par rapport aux 130 000 chrétiens qui vivent en Galilée, et appartiennent à égalité aux Églises grecque-orthodoxe et grecque-catholique.

(Lire aussi : Juifs et musulmans attendent François avec des préjugés très favorables)

Haïfa, centre de gravité maronite
Ces maronites-là relèvent du diocèse maronite de Haïfa et de Terre sainte, créé en 1996. Les paroisses en sont réparties de la sorte : Aïn Kynia : église Saint-Georges ; Acre et Maker : église du Rosaire ; Haïfa : église Saint-Louis ; Isfiya : église Saint-Charbel ; Jaffa : église Saint-Antoine ; Jish : deux églises, Notre-Dame et Saint-Maron, et Nazareth : église de l'Annonciation.
Mgr Moussa Hage habite à Haïfa, où réside aussi la moitié des maronites de Galiée, et notamment un bon nombre de réfugiés de Kfar Bar'am, un village rasé par les Israéliens. C'est donc le centre de gravité de la présence maronite en Galilée et en Terre sainte. En fait, cette grande paroisse comprend six communautés paroissiales distinctes et est desservie par 5 prêtres diocésains, deux religieux de l'ordre libanais maronite et neuf religieuses. Quatre jeunes s'y préparent au sacerdoce.

(Repère : Les chrétiens de Terre sainte : communautés diverses dans une région troublée)

Les ex-miliciens de l'ALS
Il existe par ailleurs quelque 2 500 maronites qui font partie des Libanais de toutes les communautés ayant fui leurs villages et la bande frontalière, quand l'armée israélienne s'est retirée du Liban-Sud, en 2 000, et qui étaient soit anciens membres de l'Armée du Liban-Sud, soit en rapport commercial ou autre avec Israël. Ceux-là constituent évidemment une catégorie à part, et la plus grande partie d'entre eux rêvent de rentrer au pays ou de quitter une société étouffante qu'ils rejettent. Au départ, ils étaient quelque 10 000 Libanais à fuir, mais progressivement, plusieurs milliers d'entre eux sont revenus au Liban, certains aux risques d'y purger quelques années de prison. Ceux qui sont restés sont des miliciens qui ont un contentieux d'exactions à se reprocher ou qui sont dans le doute sur leur sort s'ils rentrent au pays.

(Repère : Les grandes étapes du pape François en Terre sainte)

Un arrangement abrogé
Selon l'évêque, le retour au Liban des Libanais en fuite avait fait l'objet d'un arrangement cautionné par toutes les parties politiques, en vertu duquel les peines de prison infligées aux anciens miliciens de l'Armée du Liban-Sud qui voudraient rentrer au pays étaient marquées du signe de la clémence. Cet arrangement n'est plus en vigueur, a indiqué Mgr Hage, sans plus d'explications. Qui plus est, les naissances au sein des familles maronites résidant en Israël, à titre provisoire, ne sont plus enregistrées par l'état civil libanais. De sorte qu'il existe en Israël de nombreux adolescents arbitrairement privés de la nationalité libanaise. « Pour préserver leurs droits, nous les inscrivons dans les registres paroissiaux de leurs familles au Liban », a précisé l'évêque.
Par ailleurs, il existe une présence maronite très clairsemée à Jérusalem, autour de l'église Saint-Maron, proche du Saint-Sépulcre, et à Bethléem, autour de l'église Saint-Charbel. À Jérusalem, qui fait partie d'un archidiocèse comprenant Jérusalem, la Palestine et la Jordanie, on estime le nombre de fidèles à 45 familles, soit 135 personnes, y inclus 4 familles à Bethléem, 7 à Beït Jala, et deux à Beït Sahour et à Ramallah.
Des maronites se sont aussi dispersés dans Abou Dis, Beit Hanina, Sha'fat, Ar-Ram, etc.

Messe de Raï à Beït Sahour
La visite pastorale du patriarche maronite commence après le 26 mai, qui marque la fin de la visite du pape en Terre sainte, a précisé Mgr Moussa Hage. Mardi 27 mai, Mgr Raï célébrera une grand-messe à Beït Sahour qui, avec Bethléem et Beit Jala, est l'épicentre de la présence chrétienne en Cisjordanie et où en fait les maronites sont très peu nombreux. « Il en est ainsi, a commenté l'évêque. Les chrétiens de ces régions-là ont insisté pour que le patriarche leur rende visite. » Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, assistera à la messe, qui sera donc un moment d'affirmation identitaire et éthique autant que chrétienne.
Le patriarche se rendra ensuite pour quelques jours en Galilée, où il visitera les paroisses maronites et écoutera les doléances de leurs fidèles, avant de regagner la Jordanie par la route et de prendre l'avion pour le Liban. Il voyagera avec un passeport de service du Vatican, et sera accompagné de Mgr Boulos Sayah et du porte-parole de Bkerké, Walid Ghayad. La présence de Mgr Sayah aux côtés du patriarche sera précieuse puisque nul mieux que lui ne connait les détails de la présence maronite en Terre sainte. Mgr Sayah cumulait en effet les titres d'archevêque de Haïfa et de Terre sainte, et de vicaire patriarcal maronite de Jérusalem, Palestine et Jordanie, avant l'élection du patriarche Raï.

(Lire aussi : Le Hezbollah met Raï en garde contre les « retombées négatives » de sa visite en Terre sainte)

Les habitants de Kfar Bar'am
Les difficultés et défis rencontrés par les maronites en Terre sainte sont immenses, indépendamment des cas des familles ayant fui en Israël après le retrait de l'armée israélienne du Liban-Sud.
Le patriarche aura l'occasion d'écouter les habitants de Kfar Bar'am, dont le village a été rasé et les terres « confisquées » par les Israéliens, mais qui ont obtenu, à force de tenacité, un jugement en faveur de la part de la Haute Cour israélienne. Le caractère raciste du pouvoir politique israélien se manifeste clairement à ce niveau ainsi qu'à celui des délais indéterminés nécessaires pour obtenir, par exemple, un permis de construction quand on n'est pas juif. Tout est donc fait pour décourager les non-juifs et les pousser au départ, dans l'apparent respect de leurs droits civils. Il n'y a donc pas de persécution directe des chrétiens, mais une guerre d'usure qui en tient lieu.

L'esprit missionnaire absent
Par ailleurs, les maronites de Terre sainte n'ont ni écoles, ni dispensaires, ni centres qui leur sont propres, sinon des ébauches, précise Mgr Moussa Hage. Certes, on ne peut occulter le rôle de l'ordre libanais maronite qui, depuis plus d'un siècle, est implanté à Jaffa dont il dessert la paroisse. Il y a construit 50 appartements pour faciliter le logement des familles. Le tout s'est fait sur un terrain de l'ordre. Par ailleurs, les sœurs maronites de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus sont présentes en Terre sainte (Jérusalem et Jish) depuis 1981. Mais Mgr Hage appelle de ses vœux une présence plus active des ordres religieux maronites en Terre sainte. Il déplore le relâchement de l'esprit missionnaire et l'amour du confort qui les en empêche.

Enracinement et mobilité...
Dans une étude récente, le père Louis Wehbé, du monastère de Latroun (Terre Sainte), le reconnaît : « L''avenir de l'Église maronite en Terre sainte reste fragile. Son devenir dépend essentiellement du sort du reste des chrétiens. Le tout étant viscéralement lié au contexte régional très instable. La présence chrétienne doit y joindre le don de l'enracinement au talent de la mobilité. Elle doit faire preuve à la fois de persévérance, mais aussi de souplesse. Son aptitude à l'adaptation doit l'immuniser face aux dangers des troubles politiques et économiques, comme ceux qui résultent d'une certaine recrudescence des courants fondamentalistes. »

Lire aussi

Sabbah : Le voyage du patriarche Raï en Terre sainte renforcera l'enracinement arabe des chrétiens d'Israël

Maronites en perdition, le bloc-notes d'Abdo Chakhtoura



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Recension : Chrétiens d'Orient de Pascal Maguesyan » Chrétiens de la Méditerranée

Recension : Chrétiens d'Orient de Pascal Maguesyan » Chrétiens de la Méditerranée

RECENSION : CHRÉTIENS D'ORIENT DE PASCAL MAGUESYAN

Titre : Chrétiens d'Orient 

Sous-titre : ombres et lumières. Carnets de voyages

Auteur : Pascal Maguesyan

Editeur : Thaddée                   Date de parution : 01/10/2013

317 pages de textes – 32 pages de photographies. 25 €

Le lecteur se laisse vite prendre à ces « Carnets de voyages » d'un journaliste photographe qui sillonne l'Orient chrétien depuis plus de dix ans. Nulle prétention d'être exhaustif, mais l'histoire, les conditions sociales et politiques, le dynamisme des communautés ou leurs drames, les traces architecturales… tout cela forme une passionnante mosaïque de portraits, de rencontres, de dialogue.

L'auteur rassemble ici des textes égrenés au cours de voyages effectués de 2000 à 2013. Comme il l'écrit dans son Prologue, l'Orient le « fascine » autant qu'il « l'effraie ».

Car, et c'est la part d'ombre, ses pas le conduisent le plus souvent sur les ruines de ces « peuples racines », ultimes témoins de ce christianisme moyen-oriental né ici il y a deux mille ans.

Que ce soit en Egypte où les Coptes, vieux Egyptiens, subissent les discriminations, ou aux confins de la Syrie où disparaissent les derniers chrétiens syro-chaldéens de langue araméenne, ou encore en Irak et en Iran, et plus encore sur les terres de l'ancienne Arménie… l'auteur assiste à ce qu'il appelle un « omnicide », c'est-à-dire la destruction voulue des communautés chrétiennes considérées comme étrangères, alors que ce sont leurs pays.

L'origine du narrateur, identifiée par son patronyme arménien, explique son désarroi devant les pillages et les destructions qu'il évoque longuement en visitant la Turquie Orientale, comme si le génocide de 1915 n'avait pas tout effacé, comme si déjà les violences anti-chrétiennes de Damas en 1860 (arrêtées grâce à l'émir Abd-el-Kader) et les pogroms du Sultan Rouge Abdul Hamid en 1895, n'avaient pas attenté à la présence chrétienne. C'est que la violence ne date pas d'aujourd'hui… On ne sort guère optimiste d'une telle lecture. Nombre de chrétiens s'exilent, rejoignant leurs diasporas importantes aux Etats-Unis, en Europe, en Australie. Et pourtant, comme l'affirme à l'auteur l'un de ses interlocuteurs, « un Orient sans chrétiens n'aurait pas de goût. »

La saveur qui subsiste constitue justement la part de lumière.

On reste fasciné par la vitalité et la fécondité de ces communautés chrétiennes, dans des lieux que l'auteur décrit avec bonheur : la maternité de Bethléem, le Monastère de Mar Moussa en Syrie, l'oasis spirituelle d'Anaphora en Egypte ou les chiffonniers coptes du Caire, les monastères arméniens, les pèlerinages chaldéens et arméniens de Saint Thaddée en Iran, l'incroyable ténacité des chrétiens d'Irak à Qaraqoch près de Mossoul… Des trésors d'humanité, des lieux de paix et de rencontres, presque partout menacés par la haine. Mais, comme l'affirme l'auteur, « les chrétiens d'Orient sont des résistants. »

On l'a compris : ce long récit ne prétend pas à l'exhaustivité (par exemple, presque rien sur les Maronites du Liban…). Il n'est ni théologique, ni historique, ni philosophique.

Pascal Maguesyan, qui s'adresse à tout public, est un témoin qui entre en complète empathie avec ce « petit reste » de chrétiens du Moyen-Orient. Il donne simplement visage et chair à ceux qu'on serait tenté d'oublier. C'est déjà beaucoup, et c'est bienvenu.

Claude Popin



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OLJ - Pleurs et prières autour de la tombe du père Frans, le « saint » de Homs » Chrétiens de la Méditerranée

OLJ - Pleurs et prières autour de la tombe du père Frans, le « saint » de Homs » Chrétiens de la Méditerranée

OLJ 17/5/2014 – PLEURS ET PRIÈRES AUTOUR DE LA TOMBE DU PÈRE FRANS, LE « SAINT » DE HOMS

Dans le couvent des pères jésuites, un coin de paradis au cœur du Vieux Homs dévasté, des habitants se recueillent devant la tombe du père Frans, prêtre néerlandais à la bonté légendaire abattu il y a un mois dans la cité syrienne.

Sa sépulture bien entretenue dans un petit carré de jardin, là même où il aimait s'asseoir, est devenue un lieu de pèlerinage pour tous ceux qui ont connu ou entendu parler de Frans Van der Lugt. Le prêtre, âgé de 75 ans lorsqu'il a été tué par un inconnu le 7 avril, avait choisi de rester avec les civils pendant les deux ans de siège de la Vieille Ville par le régime, malgré les privations et les raids. Il avait même lancé un appel à l'aide internationale pour la population en détresse dans une vidéo sur YouTube. « Il était un saint tellement il était serviable, assure Kinan Mitri, chargé par le couvent de recueillir des témoignages en vue d'un ouvrage sur le jésuite, seul prêtre et seul Occidental à être resté dans le Vieux Homs assiégé. Il s'est sacrifié pour les autres. »

Les visiteurs, qui affluent par dizaines tous les jours, n'arrivent pas à contenir leurs larmes. Certains font le signe de croix, d'autres sont plongés dans une triste méditation. « Il prenait sur son vélo mon père malade à l'hôpital (de campagne des rebelles) malgré les bombardements », se rappelle, ému, un homme qui n'a pas souhaité s'identifier. « Il répétait « Je ne suis pas syrien, mais j'aime la Syrie comme mon propre pays. Je serai le dernier à quitter les lieux ». » À l'AFP qui l'a contacté en février via Skype, il avait confié vouloir « partager » la peine du peuple qui lui a « tant donné ».

« Symbole de l'humanité »

Près de la tombe ornée de fleurs se dresse un grand portrait de lui souriant, un enfant s'accrochant à sa jambe. Sur le livre de condoléances, on peut lire : « Paix soit à ton âme, toi, symbole de l'humanité. » Même les plus jeunes gardent un souvenir indélébile du prêtre qui, durant ses 50 ans en Syrie, avait lancé des projets agricoles en faveur des démunis et célébré des prières entre chrétiens et musulmans. « Pour la fête des Rameaux en 2012, il est allé sous les bombes, du couvent ici à Boustane al-Diwane, jusqu'à chez nous à Bab al-Sebaa pour célébrer la messe car tous les prêtres étaient partis », raconte Charbel, un jeune roux de 15 ans, en référence à deux ex-quartiers rebelles.

Dans le couvent en pierre datant du XIXe siècle, sa petite chambre toute simple est restée telle quelle, avec un matelas pour dormir, un portrait de la Vierge et l'Enfant, et une étagère remplie de livres. Une des images que les gens gardent en mémoire est celle du prêtre distribuant à vélo des bidons d'eau et du pain aux familles terrées chez elles. Il était également à l'écoute des personnes souffrant de forte dépression, ayant suivi une formation de psychothérapeute. « Je lui confiais mes secrets et il me consolait, c'était un père pour moi », affirme Joumana, une musulmane accueillie avec sa sœur et leurs enfants dans le couvent pendant des mois. « Il ne faisait aucune distinction entre chrétiens et musulmans, et on célébrait toutes les fêtes ensemble », dit cette femme de 35 ans au voile noir qui a perdu son mari dans un raid. « Une fois, il a cherché pour les enfants une petite piscine gonflable ici dans le patio. Il était fou de joie à les voir barboter dans l'eau, se rappelle-t-elle. Quand ils pleuraient à cause des raids, il inventait des jeux pour les distraire. »

Il « nous manque »

Au début du siège, il accueillait dans le couvent un grand nombre de déplacés avant que la majorité ne quitte en février. Son meurtre n'a pas été élucidé ; on parle d'un homme encagoulé venu frapper à sa porte avant de l'abattre et de fuir. Des voisins l'ont découvert baignant dans son sang, une balle dans la tête. Régime et rebelles se sont accusés mutuellement d'avoir commandité l'assassinat.
Après sa mort, une poignée de gens sont restés, dont Marie, qui faisait la cuisine avant de connaître la disette durant le siège. D'ex-locataires s'avancent vers elle et l'un d'eux lui lance affectueusement : « T'as bonne mine maintenant », avant de lui remettre du pain. « Grâce à Dieu, répond-elle. Mais c'est le père Frans qui nous manque. » Les yeux se rougissent dans un silence pesant.



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Les réfugiés syriens chrétiens demandent au pape de les aider à rentrer chez eux - Le Nouvel Observateur

Les réfugiés syriens chrétiens demandent au pape de les aider à rentrer chez eux - Le Nouvel Observateur

Les réfugiés syriens chrétiens demandent au pape de les aider à rentrer chez eux

Une Jordanienne musulmane devant une affiche représentant le pape François en train de serrer la main au roi de Jordanie Abdallah II, le 22 mai 2014 à Amman  (c) Afp

Amman (AFP) - Les chrétiens syriens réfugiés en Jordanie comptent profiter de la venue du pape pour lancer un appel au secours et l'exhorter à ramener la paix dans leur pays ravagé par trois ans de guerre.

Samedi, le pape François rencontrera des réfugiés en Jordanie, première étape de son voyage en Terre Sainte, où sont accueillis quelque 600.000 personnes ayant dû fuir leurs foyers.

"Le pape devrait se rendre en Syrie qui a désespérément besoin de paix", estime Norma, originaire de Maaloula, une localité au nord de Damas, autrefois un important site de pèlerinage chrétien, emportée dans le conflit en raison de sa situation stratégique, sur une route reliant Damas au Liban.

"Il doit constater la situation des chrétiens en Syrie. Il doit voir ce que le terrorisme leur a fait à eux et à leur patrimoine", ajoute cette femme de 30 ans, des larmes coulant derrière ses lunettes noires.

Les chrétiens représentent environ 10% de la population syrienne, et nombre d'entre eux ont pris le parti du président Bachar al-Assad par crainte de l'islamisme prôné par certains groupes rebelles.

"Sous le régime de Bachar al-Assad et de son père Hafez al-Assad, il n'y avait pas de bain de sang, de destructions, et de déplacements" de population, ajoute la jeune femme qui a fui Maaloula en septembre.

"Maintenant les chrétiens syriens sont en danger", ajoute-t-elle.

En septembre, le patriarche syrien de l'église catholique melkite Grégoire III Laham avait estimé à quelque 450.000 le nombre de chrétiens syriens ayant dû fuir en raison du conflit qui dure depuis trois ans.

- 'Persécution religieuse' -

"Nous voulons que le pape attire l'attention sur la souffrance et l'agonie des Syriens", déclare Roula Hajjar, une chrétienne de 26 ans qui a quitté Alep, dans le nord de la Syrie, il y a sept mois.

Les chrétiens jordaniens -catholiques et orthodoxes- représentent environ 250.000 personnes sur un total de sept millions d'habitants. La visite du pape permettra de donner du royaume l'image d'une oasis de paix dans une région marquée par le "sang, les guerres et la répression", a estimé le Premier ministre jordanien Abdallah Nsour.

"La visite du pape représentera un soutien pour les chrétiens de toute la région", estime le père Rifat Bader, directeur général du Centre catholique d'études et des médias et porte-parole pour la visite papale en Jordanie.

"Les chrétiens de la région sont menacés depuis la guerre en Irak en 2003", assure-t-il, affirmant que "deux millions de chrétiens ont quitté le Moyen-Orient" au cours des 10 dernières années fuyant les "violences et la persécution religieuse".

- Le pape 'ne fait pas assez' -

Au cours de sa visite éclair en Jordanie, le pape François rencontrera le roi Abdallah II et célébrera une messe dans le principale stade de la capitale, avant de se rendre à Wadi al-Kharrar, ou Béthanie, dans la vallée du Jourdain, connu comme étant le site du baptême de Jésus-Christ.

"Les chrétiens syriens sont sans défense. Ils ont fui leur pays qu'ils aiment à cause du terrorisme rampant", déclare Samer, originaire du nord-est de la Syrie, qui accueillera le pape dans le stade avec d'autres jeunes.

"Nous espérons qu'il entendra notre message" pour la paix en Syrie, explique l'alépin Jaber, 32 ans, qui se prépare à partir en France rejoindre ses frères.

Mais certains sont plus critiques et jugent que le pape n'en fait pas assez pour les chrétiens.

"Le pape et les responsables religieux chrétiens (...) ne font pas assez pour défendre leurs droits et les protéger", juge Nadi Daoud, 59 ans, un copte égyptien qui était restaurateur en Syrie et attend devant une église d'Amman de recevoir un bon d'aide de la part d'une association caritative.

"Ils doivent exercer une forte pression pour mettre fin à ce qui se passe en Syrie. Nous voulons que les les chrétiens puissent vivre ne paix", ajoute-t-il.



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