Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 26 mai 2014

RENCONTRE ŒCUMENIQUE AU SAINT-SEPULCRE


RENCONTRE ?CUMENIQUE AU SAINT-SEPULCRE

Cité du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Après avoir signé la déclaration conjointe, le Saint-Père et le Patriarche oecuménique se sont rendus à la basilique du Saint-Sépulcre pour prendre part à une cérémonie ?cuménique. Le Pape est entré dans la basilique par la porte du Muristan alors que le Patriarche est entré par la porte Ste.Hélène. Ont également pris part les évêques de Terre Sainte, l'archevêque syrien, l'archevêque éthiopien, l'évêque anglican, l'évêque luthérien et d'autres évêques. Etaient également présents les consuls généraux des cinq pays qui garantissent le Statu Quo de la Basilique (France, Belgique, Espagne, Italie, Grèce) et les autres consuls du Corpus Separatum de Jérusalem (Suède, Etats-Unis, Turquie, Royaume-Uni). Selon la tradition, le Saint-Sépulcre est le site de la crucifixion, de la sépulture et de la résurrection du Christ. Après la répression de la révolte juive en 135, Jérusalem subit un changement radical. Les juifs, les samaritains et les judéo-chrétiens sont expulsés avec l'interdiction de revenir. Hadrien, dans l'intention de supprimer toute trace de la religion judaïque qui avait provoquée deux violentes révoltes, s'emploie à faire disparaître tous les lieux de culte. Le Saint-Sépulcre connaît le même sort. Il est rasé et comblé, et un temple de Venus est érigé par dessus. Au cours du premier concile ?cuménique de Nicée en 325, l'évêque de Jérusalem, Macaire, invite l'empereur Constantin à rendre le Saint Sépulcre à la lumière, qui avait été conservé enterré. Hélène, la mère de Constantin, ordonna la construction de la basilique de la Résurrection, basilique qui, au fil des siècles, connaîtra divers sorts: De l'invasion de 614 au cours de laquelle la pierre de la sépulture aurait été brisée, à la décision des Croisés en 1099 de rassembler tous les monuments rappelant la mort et la résurrection du Christ en un seul édifice qui resta presque inaltéré jusqu'à la fin du XIX siècle, subissant toutefois un tremblement de terre en 1927 ou des dommages liés à la première guerre arabo-israélienne en 1948. Aujourd'hui, la gestion de la basilique est règlementée selon le Statu Quo et trois communautés, latine (représentée par les frères mineurs), grecque orthodoxe et arménienne orthodoxe s'en partagent la propriété. Les coptes orthodoxes, les syriens orthodoxes et les éthiopiens orthodoxes peuvent officier dans la basilique. A l'entrée, dans l'atrium, se trouve la pierre de l'Onction qui, selon la tradition, indique le lieu où Jésus, déposé de la Croix, fut embaumé.

Le Pape François et le Patriarche Barthélémy ont été reçus par les trois supérieurs des communautés du Statu Quo (grecque orthodoxe, franciscaine et arménienne apostolique). Le Patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, le Custode de Jérusalem, le P. Pierbattista Pizzaballa,OFM.Cap, et le Patriarche arménien apostolique SB Nourhan Manoogian ont d'abord vénéré la pierre de l'Onction, puis le Pape avec le Patriarche. Après la proclamation de l'Evangile et les paroles du Patriarche Barthélémy, le Saint-Père a prononcé un discours affirmant, en premier lieu, que dans cette basilique "que chaque chrétien regarde avec profonde vénération, arrive à son point culminant le pèlerinage que j?accomplis avec mon frère bien-aimé en Christ, Sa Sainteté Barthélémy. Nous l?accomplissons sur les traces de nos vénérés prédécesseurs, Paul VI et Athénagoras, qui, avec courage et docilité à l?Esprit Saint, ont donné lieu, il y a cinquante ans, dans la Cité sainte de Jérusalem, à la rencontre historique entre l?Evêque de Rome et le Patriarche de Constantinople. C?est une grâce extraordinaire d?être réunis ici en prière. Le Tombeau vide, ce sépulcre neuf situé dans un jardin, où Joseph d?Arimathie avait déposé avec dévotion le corps de Jésus, est le lieu d?où part l?annonce de la Résurrection... Cette annonce, confirmée par le témoignage de ceux à qui le Seigneur Ressuscité est apparu, est le c?ur du message chrétien, transmis fidèlement de génération en génération... C?est le fondement de la foi qui nous unit, foi grâce à laquelle, ensemble, nous professons que Jésus-Christ, Fils unique du Père et notre unique Seigneur, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli; il est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts. Chacun de nous, chaque baptisé dans le Christ, est spirituellement ressuscité de ce tombeau, puisque dans le Baptême nous avons tous été réellement incorporés au Premier Né de toute la création, ensevelis ensemble avec Lui, pour être avec Lui ressuscités et pouvoir marcher dans une vie nouvelle... Tenons-nous près du tombeau vide dans un recueillement respectueux, pour redécouvrir la grandeur de notre vocation chrétienne: nous sommes des hommes et des femmes de résurrection, non de mort. Apprenons, de ce lieu, à vivre notre vie, les souffrances de l'Eglise et du monde entier à la lumière du matin de Pâques... Ne nous laissons pas voler le fondement de notre espérance qui est justement cela: Christos Anesti. Ne privons pas le monde de la joyeuse annonce de la Résurrection! Et ne soyons pas sourds au puissant appel à l?unité qui résonne précisément de ce lieu, à travers les paroles de Celui qui, en tant que Ressuscité, nous appelle tous mes frères".

"Certes, nous ne pouvons nier les divisions qui existent encore entre nous, disciples de Jésus. Ce lieu sacré nous en fait ressentir le drame avec une souffrance plus grande. Et pourtant, à cinquante ans de l?accolade de ces deux vénérables Pères, nous reconnaissons avec gratitude et un étonnement renouvelé comment il a été possible, par l?impulsion de l?Esprit Saint, d?accomplir des pas vraiment importants vers l?unité. Nous sommes conscients qu?il reste encore du chemin à parcourir pour aboutir à cette plénitude de communion qui puisse s?exprimer aussi dans le partage de la même table eucharistique, que nous désirons ardemment; mais les divergences ne doivent pas nous effrayer et paralyser notre chemin. Nous devons croire que, comme la pierre du sépulcre a été renversée, de la même façon, pourront être levés tous les obstacles qui empêchent encore la pleine communion entre nous. Ce sera une grâce de la résurrection, que nous pouvons dès aujourd?hui savourer à l?avance. Chaque fois que nous demandons pardon les uns aux autres, pour les péchés commis contre d?autres chrétiens et chaque fois que nous avons le courage de concéder et de recevoir ce pardon, nous faisons l?expérience de la résurrection! Chaque fois que, ayant dépassé les anciens préjugés, nous avons le courage de promouvoir de nouvelles relations fraternelles, nous confessons que le Christ est vraiment ressuscité! Chaque fois que nous pensons l?avenir de l?Eglise à partir de sa vocation à l?unité, brille la lumière du matin de Pâques! A ce propos, je désire renouveler le v?u déjà exprimé par mes prédécesseurs, de maintenir un dialogue avec tous les frères en Christ pour trouver une forme d?exercice du ministère propre de l?Evêque de Rome qui, en conformité avec sa mission, s?ouvre à une situation nouvelle et puisse être, dans le contexte actuel, un service d?amour et de communion reconnu par tous".

"Tandis que nous nous trouvons comme des pèlerins en ces saints lieux, notre souvenir priant va à toute la région, malheureusement si souvent marquée par des violences et des conflits. Et nous n?oublions pas, dans nos prières, tant d?autres hommes et femmes qui, en diverses parties de la planète, souffrent à cause de la guerre, de la pauvreté, de la faim, comme les nombreux chrétiens persécutés pour leur foi dans le Seigneur Ressuscité. Quand des chrétiens de diverses confessions se trouvent à souffrir ensemble, les uns à côté des autres, et à s?entraider les uns les autres avec une charité fraternelle, se réalise un ?cuménisme de la souffrance, se réalise l??cuménisme du sang, qui possède une particulière efficacité non seulement pour les contextes dans lesquels il a lieu, mais aussi, en vertu de la communion des saints, pour toute l?Eglise. Ceux qui tuent, qui persécutent les chrétiens en haine de la foi, ne leur demandent pas s'ils sont orthodoxes ou catholiques. Tous sont chrétiens. Le sang chrétien est le même".

S'adressant ensuite à SS Barthélémy et à l'assemblée, il a ajouté: "Mettons de côté les hésitations que nous avons héritées du passé et ouvrons notre c?ur à l?action de l?Esprit Saint, l?Esprit de l?Amour, pour cheminer ensemble vers le jour béni où nous retrouverons notre pleine communion. Sur ce chemin, nous nous sentons soutenus par la prière que Jésus lui-même, en cette Ville, la veille de sa passion a élevée vers son Père pour ses disciples, et que nous ne nous lassons pas de faire nôtre avec humilité: Qu?ils soient un? pour que le monde croie". Et quand la désunion nous rend pessimistes, peu courageux, méfiants, mettons nous tous sous la protection de la Sainte Mère de Dieu. Quand l'âme chrétienne connaît des turbulences spirituelles, c'est seulement sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu que nous trouverons la paix. Qu'elle nous aide sur ce chemin". Enfin, le Pape et le Patriarche se sont embrassés en signe de paix et ont prié ensemble le Notre Père en italien, pendant que chacun le récitait dans sa propre langue. Ils sont ensuite entrés ensemble dans le Sépulcre pour vénérer la tombe vide, et sont sortis ensemble de la basilique pour bénir les fidèles. De la même façon, ils se sont rendus sur le Mont du Calvaire accompagnés des patriarches grec et arménien et du Custode de Terre Sainte pour vénérer le lieu de la mort et de la crucifixion de Jésus".

Terre Sainte : pour ne rien rater de la visite du Pape ,un site Internet et une application dédiés

Terre Sainte : un site Internet et une application dédiée

2014-05-24 Radio Vatican

(RV) Pour ne rien rater du pèlerinage du Pape François en Terre Sainte, Radio Vatican a lancé un site Internet et une application pour smartphones. Selon le porte-parole du Saint-Siège et directeur de Radio Vatican, le père Federico Lombardi, ce voyage sera « bref mais intense ». Ces deux nouveautés en ligne vous permettront donc de suivre l'agenda chargé du Pape François en Jordanie, Palestine et Israël.

A l'adresse http://terrasancta2014.org, vous pourrez retrouver également l'hymne officiel du pèlerinage, un retour sur les précédents voyages pontificaux en Terre Sainte et une couverture live des rencontres publiques du Pape François sur place.

L'application Papa Francesco, disponible pour Iphone et Android, existe en anglais, italien et français. Vous pouvez y parcourir l'agenda détaillé du Pape François, l'intégralité de ses tweets et les différentes homélies et audiences publiques.


> Site Internet : http://terrasancta2014.org

> Pour télécharger l'application : http://vaticanapp.iquii.com





http://www.news.va/fr/news/terre-sainte-un-site-internet-et-une-application-d


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NEWS.VA visite du Pape en Terre Sainte


PAPE FRANÇOIS

Le Pape confie la Terre Sainte a Marie

Citédu Vatican, 25 mai 2014 (VIS). Après son invitation au Vatican des Présidents israélien et palestinien, le Pape a récité avec l'assemblée le Regina ...

CURIE ROMAINE

Acces aux textes en langue arabe

Cité du Vatican, 25 mai 2014 (VIS). A la demande du Pape François, depuis hier samedi 24 mai, les textes prononcés au long de son ...

​Le voyage en direct streaming

D'Amman à Bethléem. Le voyage du Pape en Terre Sainte se poursuit dimanche dans la ville où est né Jésus. Après la cérémonie de ...

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ACCES AUX TEXTES EN LANGUE ARABE


ACCES AUX TEXTES EN LANGUE ARABE

Cité du Vatican, 25 mai 2014 (VIS). A la demande du Pape François, depuis hier samedi 24 mai, les textes prononcés au long de son voyage sont également disponibles en arabe sur le site www.vatican.va , sur widget et les applications pour Android et Apple, portables et tablettes. Ces traductions seront progressivement ajoutées sur ce site.

samedi 24 mai 2014

Le pape François | La-Croix.com- Dossier sur la visite du Pape en Terre Sainte

Dossier du journal La Croix sur la visite du Paoe en Terre Sainte:
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-Francois?xtor=EPR-9-%5B1300640887%5D


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1964 : Paul VI en Terre sainte, un pèlerinage fondateur | La-Croix.com23/5/2014-

1964 : Paul VI en Terre sainte, un pèlerinage fondateur | La-Croix.com

1964 : Paul VI en Terre sainte, un pèlerinage fondateur

Il y a cinquante ans, le pape Paul VI devenait le premier pape à se rendre en Terre sainte, et le premier depuis bien longtemps à quitter Rome.

Alors que le pape François s'apprête à marcher dans ses traces du 24 au 26 mai, retour sur cet événement historique.

Vingt siècles. C'est la durée du chapitre qu'a refermé Paul VI en se rendant en Terre sainte, du 4 au 6 janvier 1954. Avant lui, jamais pape ne s'était rendu là où le Christ a vécu.

C'était également la première fois depuis bien longtemps que le pape quittait Rome – à l'exception des exils forcés de Pie VI et Pie VII au XVIIIe siècle.

Et avec la rencontre entre Paul VI et le patriarche de Constantinople, Athénagoras, ce voyage devait également marquer la reprise du dialogue entre les Églises catholique et orthodoxe, après plus de mille ans de schisme.

 > Dans nos archives : « Le message de Bethléem », par le P. Lucien Guissard, dans la Croix du 7 janvier 1964 

Un pèlerinage plus qu'une visite

C'est Paul VI lui-même qui a décidé de la nature de son séjour en Terre sainte. Mais l'idée initiale lui avait été suggérée par un prêtre français, comme l'explique à La Croix Yves Chiron, historien et auteur d'une biographie de Paul VI (1) : « Un ancien prêtre-ouvrier français, le père Paul Gauthier, installé à Nazareth où il avait fondé une communauté à Nazareth, les "Compagnons et Compagnes de Jésus charpentier", avait écrit à Paul VI dès les premiers temps du pontificat pour l'inviter à venir en Terre sainte. L'idée a fait son chemin. En septembre 1963, dans une note personnelle, Paul VI avait défini l'esprit de ce que pourrait être un pèlerinage sur la terre où a vécu et où est mort le Christ : il souhaitait que le voyage ait un caractère "de simplicité, de piété, de pénitence et de charité." » 

Et effectivement, « le voyage de Paul VI fut bref, mais dense », raconte Yves Chiron. « Il a parcouru tous les hauts lieux de la vie du Christ : la grotte de la Nativité à Bethléem, Nazareth, Cana, les bords du lac de Tibériade, Gethsémani, le Calvaire, le Saint-Sépulcre. » Il était même prévu que le pape remonte la Via Dolorosa en portant une croix, ce qui a été rendu impossible par la densité et l'agitation de la foule qui se pressait autour de lui.

 > Dans nos archives : « Au Saint-Sépulcre, Paul VI est resté recueilli au sein d'une véritable cohue », reportage dans la Croix du 5 janvier 1964 

Paul VI a éprouvé, dira-t-il, un « grand réconfort » que « Pierre, dans la personne de son humble successeur, ait pu retourner là d'où il est parti, là où l'Église est née et a fait ses premiers pas ».

Un contexte géopolitique délicat

Les voyages en Terre sainte de ses successeurs (Jean-Paul II en 2000, Benoît XVI en 2009) revêtiront un caractère plus officiel, avec par exemple la visite au mémorial de Yad Vashem, où Paul VI s'était contenté d'envoyer le cardinal Tisserant.

Mais la situation géopolitique et diplomatique de l'époque ne permettait guère autre chose qu'un pèlerinage. Les Lieux Saints, situés aujourd'hui en Israël, étaient alors en Jordanie. « L'état d'Israël n'était reconnu, à l'époque, par aucun état arabe, rappelle Yves Chiron ; le Vatican et Israël n'entretenaient pas non plus de relations diplomatiques ; et enfin dans les Lieux Saints eux-mêmes coexistaient, parfois difficilement, catholiques latins, catholiques orientaux et les différentes Églises orthodoxes. » 

Pour son voyage, cependant, le pape François semble vouloir reprendre le bâton de pèlerin de Paul VI. Il a annoncé, mercredi 21 mai, que son voyage serait « strictement religieux » .

 > Lire : Le pape François dans les pas de Paul VI en Terre sainte, sur le blog d'Isabelle de Gaulmyn 

La fin de mille ans de schisme

C'est le patriarche de Constantinople qui est à l'origine de la rencontre avec Paul VI. « Dès qu'il a su par la presse que Paul VI se rendait en Terre sainte, Athénagoras a souhaité pouvoir le rencontrer là-bas, indique Yves Chiron. La rencontre a été préparée par le P. Duprey (2), envoyé par le pape à Constantinople. » 

La réunion des responsables des deux Églises, qui n'avait plus eu lieu depuis 525 ans, fut un moment émouvant, à l'occasion duquel le pape prononça une allocution que La Croix publiait en intégralité dans son édition du mardi 7 janvier 1964. « Grande est notre émotion, déclarait Paul VI, profonde est notre joie en cette heure vraiment historique, où, après des siècles de silence et d'attente, l'Église catholique et le Patriarcat de Constantinople se retrouvent à nouveau en présence ».

 > Dans nos archives : Le discours de Paul VI à Athénagoras, dans la Croix du 7 janvier 1964 

Alors rédacteur en chef de La Croix, le P. Wenger avait assisté à la rencontre entre le pape et le patriarche. « Le Pape, dont les yeux vert-gris reflétaient la lumière des flashs, commença d'une voix ferme la lecture en latin de son adresse, écrivait-il. (…) Le patriarche est pâle et fait effort pour contenir son émotion. La main sur le cœur, il évite d'abord de regarder l'assistance en face. » 

Échange de cadeaux

Après les allocutions, le patriarche et le successeur de Pierre s'échangent des présents. Pour Athénagoras, un calice, représentant la communion des deux Églises par l'Eucharistie. Et pour Paul VI, la croix pectorale symbolisant le gouvernement de l'Église par les évêques. En offrant ce cadeau, Athénagoras considère Paul VI comme un évêque de l'Église d'Orient. Puis ils lisent ensemble, en latin et en grec, le chapitre 17 de l'Évangile selon Saint Jean, la prière du Christ : « Qu'ils soient un afin que le monde croie ».

 > Archives : « À Jérusalem, nous avons senti le passage du Seigneur », par le P. Antoine Wenger, dans la Croix du 5 janvier 1964 

Surtout, « une décision importante fut prise, rappelle Yves Chiron : une commission serait créée où théologiens catholiques et orthodoxes se rencontreront et discuteront des questions doctrinales et disciplinaires qui divisent encore les deux Églises ».

Peu après cette rencontre, les Églises d'Orient et d'Occident levaient leurs excommunications respectives, des sentences prononcées en 1 054.

Un voyage fondateur

Qu'il s'agisse du rapprochement avec les orthodoxes ou du voyage en lui-même, les trois jours passés par Paul VI en Terre sainte ont fait date. « On pourrait dire que dans la dimension mondiale désormais de leurs voyages apostoliques, conclut Yves Chiron, la venue en Terre sainte est un passage obligé, comme un retour nécessaire aux sources. » De ce voyage de Paul VI, vient surtout l'habitude prise par les papes d'aller, partout dans le monde, à la rencontre des fidèles.

(1) Yves Chiron, Paul VI, Via Romana, 2008, 325 p.
(2) Pierre Duprey (1922-2007), Père Blanc, a été nommé Secrétaire du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens en 1983, puis évêque de Thibar en 1990.



Envoyé de mon Ipad 

La Jordanie accueille le pape François | La-Croix.com-24/5/2014

La Jordanie accueille le pape François | La-Croix.com

Le pape François a quitté samedi 24 mai au matin l'aéroport de Fiumicino à Rome en direction de la Jordanie, première étape de son voyage vers la Terre Sainte.

Avant la Terre Sainte, la Jordanie. Le pape François a décollé samedi 24 mai vers 8 h 30 pour Amman, première étape d'un voyage très dense de 55 heures -soit 20 étapes et 14 discours – qui doit le conduire à Bethléem et à Jérusalem. Accompagné de soixante-dix journalistes, il est le quatrième pape à s'y rendre après Paul VI en 1964, Jean-Paul II en 2000 et Benoît XVI en 2009.

À son arrivée à Amman, prévue vers 13 heures, où de multiples draopeaux de la Jordanie et du Vatican ornent la route menant à l'aéroport, il doit être reçu par le roi Abdallah II de Jordanie dans le Palais royal al-Husseini, avant de rencontrer les autorités du petit royaume hachémite, devant lesquelles il devrait appeler de manière vigoureuse au respect de la liberté religieuse au Proche-Orient ainsi qu'à une solution politique négociée en Syrie, alors que la guerre, l'exode des chrétiens et la montée de l'islamisme radical sont l'objet de profondes préoccupations pour l'Église.

Jeep découverte

À 16 heures, direction le stade d'Amman le pape François célébrera une messe après s'être offert son premier bain de foule à bord de sa jeep découverte, non blindée. 500 soldats de la Garde royale jordanienne ont été appelés en renfort pour assurer la sécurité du pape, l'un des points névralgiques de ce voyage. 

Dans le stade d'Amman, qui peut contenir 30 000 personnes, des milliers de chaises bleues et rouges ont été disposées sur la pelouse face à un immense autel, derrière lequel ont été accrochés des portraits de Jean-Paul II et Jean XXIII, que François a canonisés en avril.

Des réfugiés chrétiens syriens, palestiniens et irakiens sont attendus à la messe, durant laquelle 1 400 enfants feront leur première communion.

À 19 heures, le pape se rendra à Béthanie sur les bords du Jourdain, lieu où selon la tradition Jésus reçut le baptême. Il conclura sa première journée par une rencontre avec quelques-uns des 700 réfugiés chrétiens de Syrie accueillis en Jordanie.

Un pèlerinage avant tout

C'est le lendemain, dimanche 25 mai, que le pape entamera la partie la plus délicate de cette visite dont le Vatican a rappelé le caractère « strictement religieux », selon les propres termes du pape François. Plus qu'un voyage, c'est un pèlerinage qu'entend effectuer le pape.

Ce « sera un pèlerinage de prière », avait-il déjà affirmé en annonçant officiellement, le 5 janvier, le second déplacement à l'étranger de son pontificat, dont « l'objectif principal est de commémorer la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras, qui a eu lieu (...) il y a cinquante ans ».

>Voir notre dossier: Paul VI en terre sainte

La rencontre avec Bartholomeos 1er , temps fort du voyage

La rencontre œcuménique du pape avec le patriarche de Constantinople, Bartholomeos Ier , au Saint-Sépulcre, dimanche 25 mai à 19 h 15 soir, est ainsi présentée comme le temps fort de cette visite. Avec une « accolade de paix » entre représentants des Églises chrétiennes, voulue par le Vatican comme l'image à retenir.

Le premier défi du pape François sera de s'en tenir à ce cadre religieux dans une région qui le guette sur un terrain politique glissant. La commémoration, le logo du voyage – saints Pierre et André dans une même barque – et sa devise, tirée de l'Évangile – « Qu'ils soient un » –, tout concourt à garder ce fil conducteur, tout au long des trois jours d'un voyage au pas de course.

Nouvel élan œcuménique

Au-delà de la puissance du symbole, l'objectif est de donner un nouvel élan œcuménique. Notamment, à l'approche d'une haute rencontre théologique orthodoxe-catholique le 15 septembre prochain en Serbie sur l'articulation délicate entre primauté de Rome et conciliarité.

Le passage du pape en Terre sainte est destiné aussi à stimuler le dialogue interreligieux. En incluant dans sa délégation un rabbin – Abraham Skorka – et un professeur musulman – Omar Abboud –, amis argentins de Jorge Bergoglio, ce dernier met en scène cet équilibre, de manière personnelle et inédite dans un voyage pontifical. « Il ne vient pas avec un juif et un musulman de Terre sainte mais de l'autre bout du monde, observe Marco Impagliazzo, président de la Communauté de Sant'Egidio. Il montre ainsi que les religions sont universelles et non liées à des territoires. » « Par l'affirmation religieuse du voyage, il se protège aussi des polémiques politiques », ajoute-t-il.

Garder l'équilibre

> Voir notre vidéo: les attentes des chrétiens

Même pour un voyage uniquement « religieux », l'équilibre reste toutefois un défi politique. Le programme réparti sur trois pays et territoires – Jordanie, Terriroires palestiniens, Israël – tente de ménager diplomatiquement les susceptibilités de chacun. Il prévoit autant un échange avec des réfugiés palestiniens qu'un arrêt sans précédent sur la tombe de Theodor Herzl, fondateur du sionisme. « Le programme mécontente au final tout le monde », commente une source diplomatique à Jérusalem, citant la déception des chrétiens de Galilée, que le pape ne rencontrera pas.

À Bethléem, dans les Territoires Palestiniens, et à Jérusalem, dimanche et lundi, François a un programme qui cherche à maintenir l'équilibre pour ne pas froisser Palestiniens et Israéliens. Il va visiter des lieux symboliques importants pour le christianisme (basilique de la Nativité, Saint-Sépulcre), mais aussi pour l'islam (Esplanade des Mosquées) et pour le judaïsme (Mur des lamentations, Yad Vashem, la tombe de Theodor Herzl, fondateur du sionisme).

Bruno Bouvet (avec Sébastien Maillard et AFP)


Envoyé de mon Ipad 

A Jérusalem, les chrétiens entre résignation, attente et espérance - Catholicisme - La Vie

A Jérusalem, les chrétiens entre résignation, attente et espérance - Catholicisme - La Vie

A Jérusalem, les chrétiens entre résignation, attente et espérance

Tout est fait à Jérusalem pour ne pas échauffer les esprits. Rien de comparable, par exemple, avec la frénésie qui avait embrasé Rio à l'approche des JMJ. En effet, la multiplication depuis quelques temps de tags antichrétiens d'un mouvement ultra nationaliste israélien nommé « Price Tag » (le prix à payer), les menaces de mort reçues par Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, l'évêque de Nazareth, il y a un mois et les manifestations récentes de quelques centaines de juifs ultra-orthodoxes aux abords du Cénacle (lieu dont l'administration fait l'objet de négociations entre Israël et le Saint-Siège) entretiennent un climat où il est de bon ton d'adopter une certaine prudence.

Les chrétiens privés de pape

« Bien sûr, je suis heureux que le pape vienne, c'est important de venir parler de paix, explique un chrétien de la vieille ville de Jérusalem, mais il y a des blessures tellement profondes de tous les côtés… Pourtant, l'Eglise a demandé pardon aux juifs mais il y a encore beaucoup de souffrance. C'est comme ça. » Cette attente des chrétiens de Jérusalem est d'autant plus marquante qu'ils ne pourront pas voir le pape. En effet, le dispositif de sécurité est tel qu'un couvre feu exceptionnel a été décrété : les maisons, les hôtels et les magasins qui se trouvent sur le chemin de François devront être fermées et il sera interdit à leurs occupants de s'approcher des fenêtres et des volets.

« Nous l'acceptons. Que pouvons-nous faire d'autre ? », explique le propriétaire musulman d'un hôtel situé dans la partie chrétienne de la vieille ville dont l'établissement, concerné par la mesure, a dû annuler la quasi-totalité des réservations. Ce qui se profile n'aura rien à voir avec le bain de foule qu'avait pris Paul VI, accueilli triomphalement dans la ville.

Comme le rapporte le site internet de Terre Sainte magazine, des catholiques sur place ont même écrit au Délégué apostolique de Jérusalem et de la Palestine pour « réclamer le "droit légitime" de venir à la rencontre de leur chef spirituel lors de sa visite à Jérusalem, et spécialement quand il se rendra au Saint-Sépulcre ». Par ailleurs, « ils font part de leur regret d'être exclus de la rencontre historique entre le pape catholique et le patriarche des Églises Orthodoxes et dénoncent le couvre feu comme moyen établi par la puissance occupante de "nier notre existence". »

Une petite minorité fragmentée

Dans ces circonstances, l'appel à l'unité des chrétiens au cœur de ce voyage marqué par la rencontre entre François et Bartholomée, le patriarche de Constantinople, commémorative de celle entre Paul VI et Athénagoras il y a cinquante ans, prend tout son sens. « Les divisions entre chrétiens sont scandaleuses et le témoignage chrétien n'est pleinement authentique que si nous sommes unis, explique David Neuhaus, conseiller medias du patriarcat latin de Jérusalem pour la visite du pape et vicaire pour la communauté catholique hébraïque d'Israël. Mais ces luttes se tiennent entre clercs, prêtres et évêques. Le peuple chrétien, lui, est uni, il ne s'intéresse pas aux divisions. C'est un œcuménisme de la lutte pour la survie. »

« Par rapport à la vie des chrétiens en Terre Sainte, les choses n'ont pas vraiment évolué depuis la visite de Benoît XVI, explique Olivier-Thomas Venard, vice-directeur adjoint de l'Ecole biblique de Jérusalem. Les principaux enjeux qui sont les accords à trouver sur les questions fiscales, surtout, mais aussi sur les visas, et qui existent depuis 1993 sont encore sur la table. »

Par ailleurs, les lignes bougent et les séparations d'hier ne sont plus celles d'aujourd'hui. Les chrétiens de Terre Sainte ne sont plus tant latins, orthodoxes, arméniens ou grec catholiques qu'israéliens ou palestiniens. « L'Eglise, ici, est palestinienne et catholique mais il existe aussi des catholiques totalement intégrés dans la société juive, dont certains font même leur service militaire dans l'armée israéliene », explique David Neuhaus.

Etre chrétien en Terre Sainte recouvre des situations très différentes. « D'abord il y a une différence entre les chrétiens arabes qui représentent le christianisme traditionnel depuis des siècles et des (judéo-)christianismes nouveaux qui se développent côté israélien, notamment avec l'immigration d'un million de russes arrivés dans les années 1990-2000 et qui comptent au moins 150.000 chrétiens, explique Olivier-Thomas Venard. Ces derniers cherchent à vivre leur christianisme de façon nouvelle. Du côté arabe, les chrétiens qui sont une toute petite minorité sont aussi fragmentés que le reste de la population palestinienne et selon que vous vivez à Gaza, à Hebron, à Bethléem, à Ramallah ou à Jérusalem, vous avez des droits et des papiers différents. »

Baisse du nombre de chrétiens

Ainsi, dans un des plus grands quotidiens israéliens, Haaretz, un journaliste, Nicolas Pelham, hausse le ton quant à la situation des chrétiens des deux côtés (« Christian in Israel and Palestine », 12 mai) : « Les lobbyistes autoproclamés d'Israël ont revêtu le manteau des sauveurs chrétiens. Ils glorifient le havre de paix qu'Israël offre aux chrétiens du Moyen-Orient par opposition aux persécuteurs musulmans. En fuyant la persécution, disent-ils, les chrétiens de Palestine sont passés de 10% à 2% de la population. (…) Ce qu'ils oublient de dire c'est que la population de chrétiens en Israël a chuté dans à peu près les mêmes proportions. De 8% en 1947, ils sont passés à 4% en 1948 et maintenant à moins de 2%. Les causes du déclin sont largement les mêmes. »

L'enjeu de ce voyage pontifical est donc aussi grand que sa durée est brève. David Neuhaus l'avoue bien volontiers : « Nous, ici, nous espérons qu'il vienne une deuxième fois. » Il poursuit : « Dieu, dans sa sagesse, a planté la semence de la foi des deux côtés, peut-être pour porter un témoignage par delà le mur. »



Envoyé de mon Ipad 

Les conditions de vie dramatiques des jésuites au Liban entre 1914 et 1918 - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Les conditions de vie dramatiques des jésuites au Liban entre 1914 et 1918 - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour



Les conditions de vie dramatiques des jésuites au Liban entre 1914 et 1918

Intitulée « Les jésuites au Liban et la Grande Guerre de 1914-1918 », l'exposition est labellisée « Centenaire de la Première Guerre mondiale » par la mission française du centenaire. Elle est le fruit de trois années de recherche au cours desquelles Christian Taoutel, professeur d'histoire à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, et Pierre Wittouck s.j. ont épluché des milliers de documents et témoignages laissés par les prêtres jésuites sur cette période tragique. Des messages, des carnets et des diaires, parfois péniblement déchiffrés, car souvent détériorés par l'humidité ou rongés par la poussière, illustrent les terribles années marquées par la misère, la famine et les épidémies. Des pages de mémoire méconnues détaillent les exactions endurées par les missionnaires français et jésuites étiquetés alliés des ennemis de l'Empire ottoman. L'ensemble offre un état des lieux impressionnant.

Mémoire de la tourmente
Une des pièces maîtresses exposées est le décret ottoman annonçant la suppression des capitulations turques. Les droits et privilèges accordés par les sultans aux sujets chrétiens résidents dans l'empire sont annulés. Les institutions religieuses, et en particuliers celles des jésuites soupçonnés de faire la propagande des ennemis de l'empire, sont réquisitionnées et pillées. L'abbé Joseph Tfinkidji, prêtre chaldéen d'Alep, relate dans une missive envoyée au père Louis Cheikho s.j. les brutalités commises contre la population du Levant. Dans une autre datée de 1915 et adressée au père provincial de France, le R.P. Mattern raconte les exactions et les intimidations auxquelles la mission est soumise. Parallèlement, dans une note anonyme datant de 1914, un prêtre de la Compagnie de Jésus dresse une liste de biens (livres, sacoches, calepins, soutanes et même du linge de corps) confiés à des enseignants et étudiants de la famille Harfouche, Boustani et Tyan... D'autres objets, dont un harmonium, un piano, trois statues et des chemins de croix sont déposés chez les voisins, les Hélou, Accaoui, Yared et Khabbaz. Un texte fait également mention que ces familles suspectées de complicité avec les jésuites ont été victimes de perquisitions et de fouilles. En janvier 1915, le R.P. Louis Cheikho signale la confiscation des archives du consulat de France. En février de la même année, suite à l'interception d'une lettre critiquant la Turquie, le père Cattin s.j. est convoqué devant la cour martiale ottomane. Et ce ne sont là bien sûr que quelques exemples.


Les documents exposés brossent aussi un panorama du sac des églises par l'armée ottomane, du vol des matériaux de l'Hôpital Dieu de France et de l'occupation de la faculté française de médecine à Beyrouth. À Ksara, la maison et l'observatoire des jésuites sont entièrement saccagés, la bibliothèque dispersée et les caves pillées. Un document manuscrit détaille la liste des biens saisis. À titre d'exemple : 600 litres d'eau de vie, 205 000 litres de vin rouge et blanc et 700 litres de vermouth emportés et remis à un agronome allemand qui s'est chargé de faire écouler la marchandise en Allemagne et en Autriche !
Des détails parmi tant d'autres qui donnent une idée des conditions de vie dramatiques qui furent celles des jésuites durant la Première Guerre mondiale.


Jetés à la rue, certains prêtres sont accueillis la nuit par Mister Bliss président de l'Université américaine de Beyrouth (AUB), dont le pays n'étant pas entré en guerre jusque-là n'avait pas été inquiété. Un nombre d'entre eux rentrera en France pour s'enrôler dans l'armée. Et justement, l'exposition affiche un ordre du colonel Fourlinnie, commandant du régiment 343, certifiant l'engagement du père Jeanniere s.j. comme brancardier CM4 à la guerre (mai 1918).

Famine et épidémies : la grande épreuve
L'exposition aborde également le thème de la famine. On y trouvera, en particulier, la liste partielle des défunts du village de Bechmezzine (Koura) dressée par un curé qui ne se borne pas à une sèche énumération, mais précise l'âge de chaque personne disparue et la date de son décès, mettant en lumière des familles entières décimées dont des enfants frappés au seuil de la vie. À lui seul ce document sur lequel il y aurait tant à dire rappelle le terrible fléau provoqué par les réquisitions systématiques des récoltes et denrées alimentaires par les troupes ottomanes, l'embargo imposé par la flotte anglaise, l'invasion des sauterelles, les épidémies de typhus et de choléra... Dans un texte, on peut lire : « Ceux qui n'ont pas de ressources ni de fortune ni de provisions sont condamnés à mourir de faim. Entre 40 000 (au minimum) et 60 000 personnes sont déjà mortes de faim au début de l'été 1916 (...) Les districts qui ont le plus souffert sont le Kesrouan, le Metn et Batroun, où certains villages se vident littéralement. L'absence de médicaments, de médecins et de pharmaciens, tous réquisitionnés pour l'armée turque, est totale. Des épidémies de choléra, variole et typhus viennent s'ajouter aux malheurs de la population. » Ainsi une carte indique les villes libanaises touchées par l'épidémie de malaria. Et des extraits de deux diaires datés de juillet-août 1915 décrivent l'invasion de sauterelles qui ont dévasté les champs de cultures. L'année 1915 restera dans la mémoire populaire celle des sauterelles et de la famine.

L'espoir renaît
L'espoir renaît avec la fin de la guerre, qui voit les troupes britanniques venues d'Alep occuper l'Université Saint-Joseph (une affiche en témoigne). Mais le plus beau document illustrant la fin du cauchemar est le carton d'invitation reçu par le recteur de l'université, où il est écrit : « Le général Henry Gouraud invite Monsieur Cattin s.j. à célébrer la proclamation solennelle du Grand Liban le mercredi 1er septembre 1920, à 5h30 après-midi, au parc des Pins, galerie inférieure du Casino du parc, place numéro 41... »
Par ailleurs, au lendemain de la guerre, les Libanais ont désormais des cartes d'identité délivrées par la France. Celle du frère Georges Mardelli s.j. figure en bonne place sur les cimaises.


Un épisode douloureux dont l'ambassadeur de Turquie Suleyman Inan Ozyildiz, présent à l'exposition, tirera la conclusion suivante : « Les guerres divisent et parfois détruisent les peuples et les nations. Comme c'était le cas pendant la Première Guerre, elles éliminent les empires, les États et les anciens ordres politiques. Mais les guerres, surtout après cent ans, unissent aussi les descendants des anciennes générations qui se sont battues et ont souffert, dans un but de réflexion et de recueillement. Je suis convaincu que cette exposition sert bien cette cause. À travers les photos exposées ici nous nous souvenons des événements, des pertes et des malheurs de la Grande Guerre, pour que les épisodes tragiques de l'histoire se ne répètent plus. »
À signaler qu'à l'initiative de Carole Dagher, attachée culturelle près l'ambassade du Liban à Paris et présidente de l'Association des amis de la Bibliothèque orientale de Beyrouth (AABOB), l'exposition « Les jésuites au Liban et la Grande Guerre de 1914-1918 » sera présentée à Paris, à la mairie du 1er arrondissement, le 11 novembre prochain.

Pour mémoire
Salim Daccache : « L'identité libanaise est devenue une véritable arche de Noé »

Le Liban et la Première Guerre mondiale : il y a cent ans, la famine

Ce lien indéfectible entre le Liban et Charles de Gaulle...

Les jésuites au Liban et la Grande Guerre de 1914-1918



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 23 mai 2014

La demande de beatification du pere Franz Van der Lught



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