Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

vendredi 7 juillet 2017

Chrétiens-musulmans : un congrès sur la "citoyenneté partagée" au Liban

(RV) 6-7-2017- 
Le dialogue entre le Vatican et Al Azhar se poursuit : mercredi 4 juillet, une délégation du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux était au Caire pour rencontrer des membres du centre d’Al Azhar pour le dialogue. Cette rencontre était organisée à la nonciature apostolique en Egypte. Dans un communiqué, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux précise que les deux délégations poursuivent leur réflexion sur un document d’intérêt commun afin de continuer à collaborer en faveur du dialogue interreligieux. Le dicastère rappelle aussi l’importance commune de la promotion de la paix à la lumière des discours du grand imam d’Al Azhar le cheikh Ahmed Al Tayeb et du Pape François lors de la conférence pour la paix du Caire, le 28 avril dernier.
Ce dialogue prend une tournure très concrète au Liban, où cohabitent plusieurs confessions. Dans une volonté de donner le plus grand impact politique à la déclaration d'al-Azhar des 28 févier-1er mars derniers sur la citoyenneté et le vivre-ensemble, le patriarcat maronite a organisé un colloque, samedi 1er juillet à l'Université de Louaïzé, au nord de Beyrouth, justement sur le thème de la citoyenneté partagée.
Antoine Courban, professeur de médecine à l’université Saint-Joseph de Beyrouth coordonne le comité libanais de suivi de la déclaration d’Al Azhar, qui a organisé cette rencontre. Il répond aux questions d'Olivier Bonnel :

jeudi 6 juillet 2017

LIBAN - Déclarations des Evêques maronites sur la prolifération des armes parmi la population

LIBAN - Déclarations des Evêques maronites sur la prolifération des armes parmi la populationpatriar
 
Beyrouth (Agence Fides) – La prolifération des armes chez les particuliers inquiète les Evêques maronites, qui appellent les autorités libanaises à la combattre au travers de mesures efficaces, sans aucune tolérance ou couverture politique envers un phénomène qui représente un facteur de risque objectif pour la coexistence à l’intérieur du pays. Les Evêques maronites ont exprimé ces préoccupations le 5 juillet dans le cadre de leur réunion mensuelle, qui a eu lieu au siège patriarcal de Bkerkè sous la présidence du Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai. Ce phénomène – indique le communiqué diffusé après la rencontre – est également lié à l’augmentation du niveau de criminalité de droit commun, une donnée alarmante pour une société qui semble avoir perdu « tout frein moral et légal ». Dans le communiqué final, parvenu à l’Agence Fides, les Evêques stigmatisent également l’augmentation effrénée de la corruption tout en rendant hommage dans le même temps aux efforts du Président Michel Aoun visant à donner « un nouvel élan au pays et au niveau du gouvernement ».
Le 5 juillet, la question de la diffusion des armes parmi les civils et en particulier parmi les réfugiés syriens a également été au centre de vives discussions au sein du gouvernement. Au cours de ces derniers jours, la majeure partie des 80 personnes arrêtées récemment pour avoir ouvert le feu au cours de moments de fête et de célébrations avait été libérée. A cet égard, le Ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, avait affirmé que de telles remises en liberté avaient eu lieu suite à « des pressions politiques », suscitant la réaction énergique du Ministre de la Justice, Salim Jreissati.
Ce qui suscite l’appréhension au sein de la société libanaise est surtout la présence d’armes à l’intérieur des camps accueillant les réfugiés provenant de Syrie. Vendredi dernier, l’armée libanaise a effectué une série d’opérations dans les camps de réfugiés d’al Nour et d’al Qariya, dans la région d’Ersal, à la frontière syrienne, où auraient également été présents des groupes djihadistes. Au cours des opérations en question, selon des sources des forces armées, ont été arrêtées quelques 300 personnes et a été enregistrée une attaque suicide de la part de cinq terroristes ayant blessé sept militaires et provoqué la mort d’une fillette. (GV) (Agence Fides 06/07/2017)

SYRIE - Rencontre entre le Président syrien, le nouveau Patriarche et les Evêques de l’Eglise grecque melkite

SYRIE - Rencontre entre le Président syrien, le nouveau Patriarche et les Evêques de l’Eglise grecque melkite
 
Damas (Agence Fides) – L’Eglise grecque melkite ainsi que les autres Eglises et communautés ecclésiales présentes en Syrie ont joué « un rôle important » au niveau national durant le conflit syrien, en particulier parce qu’elles ont contribué à protéger le sens de l’unité et de l’appartenance nationale face aux tentatives visant à diffuser « des idées extrémistes ». Telle est la reconnaissance qui a été attribuée par le Président syrien, Bachar el-Assad, au nouveau Patriarche d’Antioche des grecs melkites, S.B. Youssef Absi, qu’il a reçu à Damas en compagnie d’une délégation d’Evêques melkites au cours de la journée du 4 juillet. La réception présidentielle a eu lieu dans le cadre des cérémonies d’installation du nouveau Patriarche à son siège de Damas. L’Agence officielle syrienne, SANA, donne la nouvelle de la rencontre en indiquant qu’au cours des colloques a été célébré l’esprit du peuple syrien et la capacità © de ses diverses composantes à résister ensemble à la « guerre terroriste », déterminant les résultats d’un conflit « dont les effets détermineront le sort de tous les peuples de la région ».
S.B. Youssef Absi, 71 ans, a été élu Patriarche d’Antioche des grecs melkites le 21 juin. Né à Damas, il possède également la nationalité américaine. Il est membre de la Société des Missionnaires de Saint Paul, née au XX° siècle au sein de l’Eglise grecque melkite dans le but d’alimenter la vie spirituelle des fidèles surtout au travers de la prédication et de missions populaires. Avant d’être élu Patriarche, il était Archevêque titulaire de Tarse et Vicaire patriarcal à Damas. Avant le conflit syrien, les estimations les plus fiables faisaient état de la présence de quelques 235.000 grecs melkites en Syrie. (GV) (Agence Fides 05/07/2017)

Expropriation de plus de cinquante églises, monastères et cimetières syro orthodoxes de la part du gouvernement turc



Ankara (Agence Fides) – Au moins cinquante églises, monastères et cimetières syro orthodoxes présents autour de Mardin, dans la région de Tur Abdin, au sud-est de la Turquie, ont été ces derniers temps expropriés de facto par le gouvernement turc, passant sous le contrôle direct du Sous-secrétariat au Trésor, qui les a confiés à la Présidence des Affaires religieuses.
Selon ce qu’indiquent des sources locales telles que l’hebdomadaire bilingue arménien et turc Agos, l’opération a été mise en œuvre au terme du processus ayant fait de Mardin une ville métropolitaine avec ce que cela comporte en terme de réorganisation administrative. Cette dernière a transformé les villages alentours en autant de quartiers de la zone métropolitaine. En 2016, un Comité du gouvernorat de Mardin chargé d’inventorier et de redistribuer des biens immobiliers appartenant à des institutions non privées avait commencé le processus de transfert d’églises, de monastères et de cimetières syro orthodoxes présents dans la région au Sous-secrétariat au Trésor, qui, à son tour, a confié le contrôle de ces propriétés à la Présidence des Affaires religieuses. Le recours présenté contre cette décision par la Fondation Mor Gabriel – qui avait obtenu en 2013, après un long contentieux juridique, la restitution du Monastère historique de Mor Gabriel remontant au IV° siècle après Jésus Christ – avait été rejeté en mai dernier par les organismes administratifs turcs. Maintenant la Fondation syro orthodoxe a soumis une pétition à la Cour civile de Mardin afin de demander de bloquer le processus d’expropriation d’églises, de monastères et de cimetières syro orthodoxes et leur transfert sous le contrôle direct d’organismes gouvernementaux turcs. Entre temps, des organisations de chrétiens syro orthodoxes immigrés en Europe – telles que la European Syriac Union – ont commencé à se mobiliser contre ce qu’ils qualifient de « séquestre illégal » réalisé dans la région qui représente une zone historique de présence des communautés chrétiennes syriaques. (GV) (Agence Fides 30/06/2017

lundi 26 juin 2017

Raï : Nos appels à la commémoration du centenaire du Grand Liban « restent sans réponse »

Raï : Nos appels à la commémoration du centenaire du Grand Liban

 « restent sans réponse »

OLJ 27-6-2017 
Le patriarche maronite Béchara Raï a regretté, hier, que tous ses appels à la création d'un comité national pour la célébration du centenaire de la proclamation du Grand Liban restent, à ce jour, « sans réponse ».


Lors d'une réunion tenue avec des recteurs des universités catholiques du Liban, le prélat a rappelé que « le patriarcat maronite se considère comme le premier concerné historiquement par la commémoration du premier centenaire de la proclamation du Grand Liban ». Et le patriarche Raï de préciser qu'il a publié, il y a trois ans, une feuille de route devant conduire à une commémoration nationale, le 1er septembre 2020. Pour lui, cette feuille de route devait constituer « un plan de travail pour le président qui devait être élu en mai 2014 ».

« Depuis l'élection du président Michel Aoun, a-t-il dit, toutes les préoccupations se sont concentrées sur l'élaboration d'une nouvelle loi électorale et les prochaines élections qui auront lieu dans un an, et il ne restera plus que 14 mois pour préparer le centenaire », a-t-il déploré. Et d'espérer que la réunion d'hier « pavera la voie à un travail culturel et national commun non seulement avec les universités catholiques, mais aussi avec les autres établissements scolaires et universitaires au Liban, ainsi que toutes les composantes culturelles ».

Le prélat a enfin souhaité la coopération avec l'ambassade de France, dans ce cadre, puisque « la France, a-t-il dit, est un partenaire essentiel dans l'édification du Grand Liban ».

À signaler que les recteurs de l'Université Sainte-Famille de Batroun, sœur Hilda Chélala, de l'Université Saint-Joseph, Salim Daccache, de l'Université de Louaïzé, Walid Moussa, de l'Université antonine, Germanos Germanos, de l'Université Saint-Esprit de Kaslik, Georges Hobeika, ainsi que de l'Université La Sagesse, Khalil Chalfoun, étaient présents à cette réunion.

LIBAN - Vers la Consécration du Liban et de tout le Proche-Orient au Cœur Immaculé de Marie de la part du Patriarche d’Antioche des Maronites

LIBAN - Vers la Consécration du Liban et de tout le Proche-Orient au Cœur Immaculé de Marie de la part du Patriarche d’Antioche des Maronites
 
Beyrouth (Agence Fides) – Le Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai, se rendra au Sanctuaire portugais de Notre-Dame de Fatima afin de consacrer le Liban et tout le Proche-Orient au Cœur Immaculé de Marie. L’acte de consécration – indiquent les sources du Patriarcat maronite – interviendra au cours de la Messe que le Patriarche célébrera dans le Sanctuaire portugais le Dimanche 25 juin. La célébration dominicale représentera le clou et la conclusion de la Journée du Liban à Fatima, qui débutera samedi 24 juin au travers de la récitation du Rosaire et de la procession aux flambeaux des fidèles.
Au cours de ces quatre dernières années, le Patriarche d’Antioche des Maronites avait déjà célébré au Liban, et plus précisément au Sanctuaire marial d’Harissa, des liturgies de Consécration du Liban et de tout le Proche-Orient au Cœur Immaculé de Marie. Dans ce cadre, il avait prié afin que tous les peuples de la région soient libérés du fléau des guerres et de la violence. Déjà en juin 2013, le Cardinal Rai avait associé les islamiques à l’acte de Consécration, rappelant que le Liban est le seul pays dans lequel la Solennité de l’Annonciation, le 25 mars, est célébrée comme fête nationale tant par les chrétiens que par les musulmans. (GV) (Agence Fides 21/06/2017)

mardi 20 juin 2017

Dimanche prochain, à Fatima, Raï renouvellera la consécration du Liban au Cœur Immaculé de Marie


OLJ , Fadi Noun ,20-6-2017


https://www.lorientlejour.com/article/1058103/dimanche-prochain-a-fatima-rai-renouvellera-la-consecration-du-liban-au-coeur-immacule-de-marie.html

On a dit souvent que c'est dans la « petite histoire » qu'on trouve le sens de la grande, ou du moins des liens secrets qui relient des événements apparemment sans liens entre eux. Cette règle se vérifie une fois de plus dans le cas des apparitions de la Vierge Marie à Fatima (13 mai-13 octobre 1917), dont l'Église catholique affirme l'authenticité et dont elle fait grand cas en ce centenaire.
Le pape François, qui a placé tout son pontificat sous ce signe, a consacré le monde au Cœur Immaculé de Marie, le 13 octobre 2013, devant la statue même du sanctuaire de Fatima (Portugal), acheminée à Rome pour l'occasion. À sa suite, beaucoup de chefs d'Église et d'évêques le feront, et dimanche prochain, 25 juin, ce sera au tour du Liban et du Moyen-Orient de l'être. Une « Journée du Liban à Fatima » est prévue du samedi 24 dans l'après-midi au dimanche 25 mai, dans le grand sanctuaire portugais, au cours de laquelle le patriarche Raï conduira le chapelet et la procession aux flambeaux, samedi, et célébrera la messe de consécration, dimanche. Le pèlerinage est organisé par la Commission patriarcale de consécration du Liban et du Moyen-Orient et le sanctuaire de Harissa. Plusieurs autres patriarches et évêques y participeront.
Entre le 13 mai 1917 et le 13 octobre 1917, dans le petit hameau de Fatima, au Portugal, le 13 de chaque mois, six rendez-vous successifs ont été donnés par la Vierge à trois enfants, Lucie, Jacinthe et François, qui faisaient paître leur maigre troupeau dans des pâturages des environs. À travers eux, la Vierge va adresser au monde un message d'avertissement dont, à l'époque, il n'a pas été tenu compte. Ce rejet nous a valu (très schématiquement) la révolution russe (1917), la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et l'attentat contre Jean-Paul II (13 mai 1981). L'histoire des apparitions est du domaine public et, pour cette raison, beaucoup de spéculations, positives et négatives, l'entourent, qu'il est impossible d'évoquer ici.
Retenons seulement que pour épargner au monde entier les égarements du communisme (la révolution bolchevique date d'octobre 1917), la Vierge avait demandé au pape, le 13 mai de cette même année (soit cinq mois auparavant), la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques catholiques du monde. Pour des raisons de convenance embarrassantes sur le plan diplomatique, cet acte de consécration n'avait pas été publiquement fait à l'époque. Toutefois, sensible à la demande, Pie XII l'avait accompli – imparfaitement – en 1942, en pleine guerre mondiale. Les papes Jean XXIII et Paul VI s'y étaient dérobés. Ce sera finalement Jean-Paul II qui satisfera, avec plus de trente ans de retard, à la demande.

Devenue religieuse, sœur Lucie, la seule des trois enfants à être restée en vie et à laquelle Notre-Dame avait continué à apparaître occasionnellement, après 1917, devait affirmer que des quatre consécrations effectuées (une par Pie XII et trois par Jean-Paul II), seule la dernière avait répondu aux exigences du Ciel, celle du 25 mars 1984. L'implosion de l'Union soviétique, en 1989, sans un seul acte de violence, fut comme une vérification de la parole énigmatique prononcée en 1917, en pleine révolution bolchevique, sans que quiconque ne soupçonne les bouleversements historiques qui l'accompagneraient.
La dernière apparition de la Vierge à Fatima eut lieu le 13 octobre 1917. Ce jour-là, à la demande des enfants et de la hiérarchie religieuse dont ils avaient relayé la demande, la Vierge avait promis de donner « un signe » authentifiant son message et sa personne. En présence d'une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui s'étaient rassemblées sur les lieux de l'apparition, elle avait tenu sa promesse et le soleil avait « dansé » en tournoyant sur lui-même puis en se détachant du ciel et en fonçant sur la terre sous les regards affolés de la foule, qui crut un instant la fin de la terre imminente. Puis le soleil reprit sa position normale et le prodige s'arrêta.
À ceux qui, contre toute évidence, crurent à une hallucination collective, la Vierge accorda un signe supplémentaire. Leurs habits et la terre trempés par une pluie persistante ce jour-là se retrouvèrent miraculeusement secs après le prodige. De nombreux journaux en rapportèrent la nouvelle.
Où est donc le fil secret ? Le 13 octobre 1884, soit 33 ans jour pour jour avant le grand signe accordé à Fatima (l'âge du Christ au moment de sa mort en croix, dans la tradition catholique), le pape Léon XIII, l'un des grands pontifes de l'Église catholique, après une messe célébrée au Vatican, était entré en extase durant une dizaine de minutes, profondément absorbé par une vision effrayante, celle d'un dialogue sur le destin de la terre entre Jésus et Satan, l'adversaire qu'il avait affronté au désert, comme le rapportent les Évangiles. Au cours de cette vision, il fut donné au pape de voir sortir d'un abîme sans fond une myriade d'esprits impurs aux formes effrayantes déterminés à détruire l'Église. Léon XIII s'était immédiatement installé à son bureau et avait composé une prière qu'il ordonna de réciter à la fin de chaque messe, et qui le fut très longtemps. Il y confiait à saint Michel archange la mission de défendre l'Église.
Le combat où l'Église est engagée est un combat spirituel séculaire, qui passe par les événements que traversent les nations, comme par les circonstances que nous vivons, individuellement. Pour un chrétien, l'histoire va quelque part; le temps n'est pas cyclique. L'acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie n'est pas un acte « magique », compris comme une espèce de contrat entre « esprits » avec obligation de résultat. C'est une façon d'exprimer notre fidélité entière à Celui dont l'amour et le sang nous ont transposés « des ténèbres à Son admirable lumière », et de nous en remettre à celle dont il a « pris chair » et à qui Il a conféré, selon Son bon plaisir, l'autorité d'être « Reine du ciel et de la terre ».

Syrie: «Les femmes donnent le courage d’avancer», affirme Mgr Audo

Le rôle de la femme dans l’éducation à la fraternité

IRAQ - Déclarations du Patriarche de Babylone des Chaldéens à propos de l’avenir de la plaine de Niniv

IRAQ - Déclarations du Patriarche de Babylone des Chaldéens à propos de l’avenir de la plaine de Ninive
Bagdad (Agence Fides). – Les villes et villages de la plaine de Ninive, un temps habités par des chrétiens, tentent de repartir après trois ans d’occupation djihadiste, notamment grâce au soutien généreux et concret d’organisations et de bénévoles étrangers, désireux d’aider les chrétiens irakiens dans le cadre de ce passage historique difficile. Cependant, une réelle renaissance ne sera possible que si les populations locales savent s’affranchir de l’attitude de ceux qui se plaignent constamment et demeurent passifs, « dans l’attente de tout recevoir de la part de l’Etat et des organisations caritatives ».
 Tel est le rappel que le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, a voulu adresser à tous les fidèles de son Eglise, en prenant pour prétexte les situations dont il a pu être personnellement le témoin lors de ses récentes visites à Mossoul et dans différents villages de la plaine de Ninive. Dans un bref rapport, diffusé par les moyens de communication officiels du Patriarcat, le Patriarche adresse des expressions pleines de gratitude aux bénévoles d’organisations, surtout françaises, telles que SOS Chrétiens d'Orient et Fraternité en Irak, qui « travaillent actuellement dur dans la plaine de Ninive, malgré la dureté du climat alors que nos communautés souffrent de frustration et de sens du vide et que nombreux sont ceux qui errent en se plaignant, critiquant et montrant les sommes dont ils ont besoin, parfois sans même remercier ceux qui les aident en ce moment ».
Le Patriarche, dans sa contribution, suggère à tous de mettre de côté les habitudes et les attitudes erronées et de se laisser inspirer par le dynamisme laborieux par lequel se manifeste la charité des bénévoles, qui s’occupent également de la reconstruction de maisons et d’églises endommagées ou détruites au cours des années d’occupation djihadiste. La gratuité des bénévoles – remarque le Patriarche – peut aider tout un chacun à prendre ses responsabilités et à mettre en œuvre spontanément des initiatives en vue de la restauration de la vie sociale dans les villes et les villages de la plaine de Ninive, en ayant conscience qu’aucune aide extérieure ne sera en soi suffisante pour faire refleurir ces centres habités demeurés déserts pendant trois ans au cours de l’occupation des milices du prétendu « Etat islamique ».
 (GV) (Agence Fides 20/06/2017)

L’homme qui a sauvé le patrimoine des chrétiens d’Irak s’appelle Najeeb Michaeel

– OLJ-16 JUIN 2017
L’homme qui a sauvé le patrimoine des chrétiens d’Irak s’appelle Najeeb Michaeel
Patricia KHODER, à Erbil | OLJ

Il commence alors la numérisation, met en place « le Centre numérique et de recherches sur les manuscrits orientaux », fait la connaissance d’un prêtre bénédictin du Minnesota, Colomba Stewart, chargé du centre Himmel, qui travaille à la numérisation des manuscrits dans divers pays du monde et qui lui accorde soutien et savoir-faire.
Petit à petit, le centre mis en place par le dominicain de Mossoul devient connu de tous. Et de nombreuses communautés chrétiennes numérisent leurs manuscrits grâce à l’apport du père Najeeb Michaeel. Des particuliers aussi viennent avec des ouvrages rongés par l’humidité et les rats.Mais le père Najeeb Michaeel, homme d’Église et de foi, garde l’espoir. « Les chrétiens d’Orient ont été victimes, à travers leur histoire, de plusieurs massacres et de divers exodes. Mais malgré tout cela, leur présence n’a jamais disparu de la région », souligne-t-il en conclusion.
Environ 30 % des manuscrits et des livres anciens de l’Église irakienne, toutes communautés confondues, est à jamais perdu. Le reste est précieusement gardé au Kurdistan irakien.
« Vous allez chez le père Najeeb ? Dites-lui que tous les soirs avant de dormir, je prie pour qu’il devienne évêque », s’écrie un hôtelier de Ankawa, banlieue chrétienne d’Erbil, en nous voyant partir.

Le père Najeeb Michaeel, dominicain de rite chaldéen, n’est pas un homme d’Église ordinaire. Il travaille avec les livres, consacrant sa vie à préserver et sauver le patrimoine des chrétiens d’Irak : manuscrits, incunables, vieilles photographies. Dans la nuit du 6 au 7 août 2014, date marquant la prise de la plaine de Ninive par les jihadistes de l’État islamique, il était à bord d’une camionnette chargée de livres anciens, en provenance de Qaraqosh. Le but était de les faire parvenir à bon port avant l’arrivée des fondamentalistes. Mais pour sauver tous ces ouvrages, il s’était pris un mois auparavant, à la chute de Mossoul entre les mains de Daech. « 30 % des manuscrits, incunables et livres anciens ont été détruits. Les diverses églises de la plaine de Ninive et de Mossoul ont réussi à sauver le reste en fuyant avec ces ouvrages à Dohuk ou à Erbil », raconte le père Najeeb Michaeel, né et élevé à Mossoul, dans le nord de l’Irak.
« Souvenez-vous du couvent syriaque-catholique Mar Bahnam, non loin de Qaraqosh, datant du Ve siècle et qui avait été saccagé par les miliciens de Daech. Eh bien, à leur retour en octobre dernier, les moines ont retrouvé tous leurs vieux livres et manuscrits intacts. Comme ils n’avaient pas eu le temps de les déplacer, ils les ont emmurés dans une cave. Ils ont cassé le mur et tout était là », rapporte-t-il.
Le père Najeeb Michaeel a commencé à s’intéresser à la numérisation des livres anciens en 1990. Il était alors dans sa ville natale de Mossoul. « Au besoin, chercheurs et étudiants photocopiaient livres anciens et manuscrits. J’ai pensé à trouver un moyen plus simple de rendre les ouvrages accessibles tout en préservant leur contenu », dit-il.
55 000 ouvrages
« Au temps de (l’ancien président irakien) Saddam Hussein, une décision gouvernementale avait obligé les chrétiens à remettre leurs manuscrits à l’État. Beaucoup n’ont pas accepté et ont rangé leurs livres dans les caves et les ont longtemps oubliés. Aujourd’hui, nous les restaurons et les numérisons », dit-il. Actuellement, la collection du centre numérique et de recherche sur les manuscrits orientaux compte plus 4 500 manuscrits dont les plus anciens remontent au VIIIe siècle. La bibliothèque présente 55 000 ouvrages. Les manuscrits, incunables et livres rares, dont un grand nombre remontant au Moyen âge, traitent de religion, de philosophie et de médecine. La plupart sont rédigés en langue syriaque. Ce trésor est bien protégé à Erbil, où le père Najeeb Michaeel travaille avec une petite équipe à la restauration et la conservation.
Le dominicain est resté dans sa ville natale de Mossoul jusqu’en 2007. « Dès 2003 (année marquant la chute de Saddam Hussein), les fondamentalistes ont commencé à gagner du terrain à Mossoul. J’ai reçu plusieurs menaces. Je suis parti après l’assassinat de cinq prêtres et d’un évêque », raconte-t-il. Il s’installe avec son équipe à Qaraqosh jusqu’à l’été 2014, quand il est contraint de partir pour Erbil comme tous les chrétiens de la plaine de Ninive.
 « En 2003, les chrétiens de Ninive et de Mossoul constituaient un million et demi d’individus. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 300 000 à rester en Irak. Les autres se sont installés sous d’autres cieux. L’exode n’a pas commencé en 2014 mais bien plus tôt, avec tous les enlèvements, attentats et menaces dont ils avaient été la cible », dit-il. « Avec l’État islamique, les chrétiens d’Irak n’ont pas eu le choix de payer la dîme et de rester chez eux. Ils devaient soit mourir, soit partir, soit proclamer leur islam. En quittant Mossoul, sur le chemin de l’exode, ils ont été dépouillés de tout ce qu’ils emportaient avec eux », poursuit-il.
« Les chrétiens d’Irak ont été poussés à l’exode sous les yeux du monde entier qui n’a rien fait pour les protéger. Jusqu’à présent, des centaines d’hommes sont toujours portés disparus alors que des dizaines de jeunes filles ont, comme les yazidies, été victimes de viol. Ces crimes sont malheureusement toujours passés sous silence », s’insurge-t-il.

http://www.chretiensdelamediterranee.com/lhomme-a-sauve-patrimoine-chretiens-dirak-sappelle-najeeb-michaeel-olj/

jeudi 15 juin 2017

LIBAN - Alarme du Patriarche d’Antioche des Maronites à propos de la baisse du niveau de préparation théologique des prêtres et de la hausse d’un déplorable hyper activisme médiatique

LIBAN - Alarme du Patriarche d’Antioche des Maronites à propos de la baisse du niveau de préparation théologique des prêtres et de la hausse d’un déplorable hyper activisme médiatique
Bkerkè (Agence Fides) – Au sein de l’Eglise maronite, s’enregistre une baisse de la préparation théologique, dogmatique et spirituelle » du clergé alors que croit le phénomène des prêtres qui semblent se complaire dans l’intérêt que les moyens de communication nourrissent envers eux, se délectant à pratiquer un hyper activisme médiatique « sans autorisation formelle » de la part de leurs supérieurs. Ce sont quelques-uns des points douloureux concernant la condition actuelle de l’Eglise maronite que le Patriarche, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai, a tenu à souligner dans son discours d’ouverture des travaux du Synode annuel, qui a débuté le 12 juin au siège patriarcal de Bkerkè. Le Patriarche d’Antioche des Maronites a également parlé explicitement de « lacunes qui se manifestent dans le cadre de la formation humaine et spirituelle des prêtres. Par ailleurs, s’agissant du présentéisme médiatique du clergé, il a déploré les cas dans le cadre desquels des prêtres et des religieux « scandalisent les fidèles » au travers de leurs déclarations et de leurs prises de position publiques.
A l’ordre du jour du Synode, se trouve également la rédaction d’un compendium théologique et pastoral à diffuser en tant qu’instrument de référence concernant les enseignements de l’Eglise. Dans son intervention, le Patriarche d’Antioche des Maronites a fait également référence à l’action des tribunaux ecclésiastiques, déplorant la tendance croissante à « accorder trop facilement la déclaration de nullité matrimoniale pour raisons psychologiques en cas de divergences entre les époux ». (GV) (Agence Fides 13/06/2017)

mardi 6 juin 2017

Livre : Le Christ arabe - Pour une théologie chrétienne arabe de la convivialité

Le Christ arabe - Pour une théologie chrétienne arabe de la convivialité. Ed. Le Cerf. RECENSION du livre de Mouchir Basile Aoun ,Publié le 5 juin 2017 par Patrice Sabater

Le livre de Mouchir Basile Aoun qui vient d’être primé par l’Œuvre d’Orient a pour axe de réflexion la convivialité dans le domaine de la « théologie arabe »; et ce dans le contexte libanais. Le terme même de « théologie arabe » peut étonner du fait de la dramaturgie que nous vivons depuis l’éclosion des « printemps arabes », de la guerre en Irak et en Syrie, et de l’ensemble des phénomènes de rejet qui sont attachés. Un des premiers chrétiens contemporains à avoir utiliser cet adjectif est le Père Jean Corbon. Il le fit essentiellement dans un livre intitulé : « L’Eglise des Arabes ».[1] On redécouvre alors qu’il y a parmi les chrétiens… des Arabes ! Nouveau concept dans le monde de la théologie et de la pensée tant en pays arabo-musulmans qu’en Occident. Renouveler la pensée et l’approche théologique en contact avec des sociétés émergentes dans le contexte des sociétés arabes en mutation. Jamais sans doute ce besoin de convivialité, de réception et de compréhension de l’Autre n’a été autant attendu et recherché. L’auteur en témoigne dans les premières lignes de son introduction. Il ajoute que « les communautés chrétiennes du monde arabe cherchent, en effet à exprimer le message de la foi chrétienne dans les catégories de l’ouverture à l’altérité musulmanes, de la convivialité existentielle et de la solidarité fraternelle. Pour ce faire, elles s’appliquent à élaborer une nouvelle théologie contextuelle. Celle qui entend fonder la vie commune avec les partenaires arabes dans les exigences profondes de la foi chrétienne ». (page 7) Il ne s’agit pas, ici, de syncrétisme ni de dilution, mais d’une marche exigeante favorisant l’acceptation des différences et de la personne croyante qui les porte, et à partir d’elles d’entrer dans un mouvement de partage. Pour ce faire, il convient dans un premier temps de comprendre comment, dans les sociétés arabes, les réalités sociales, politiques et culturelles ont déterminé et favorisé l’implication des chrétiens arabes. En second lieu, l’auteur s’attache à réinterpréter « l’événement Jésus » en regard du débat avec les musulmans. Qui est Jésus ? L’Homme de la foi ? L’Homme historique ? Une figure tutélaire ? Fils de Dieu ou Messie ? Un prophète ? La troisième proposition de ce livre se concentre autour de l’idée de fraternité partagée, d’une quête spirituelle à accueillir, et d’un engagement chrétien et musulman en connivence et en engagement moral. Le Liban semble se prêter à cette recherche humaniste et théologique du fait que ce petit pays du Moyen-Orient agit à la fois comme un véritable « laboratoire » d’analyses et de recherches, et comme le lieu par excellence dans cette région d’un « vivre ensemble » qu’il s’attache à promouvoir et à sauvegarder…, parfois avec de grandes difficultés ! Mouchir Basile Aoun est l’héritier de tout un courant de pensée depuis Louis Massignon qui a œuvré dans le sens de l’hospitalité, d’une réinterprétation du kerygme chrétien (intelligibilité), « d’une nouvelle structuration du discours théologique arabe » (page 8), d’une réinterprétation du langage et de la vision de l’islam et des musulmans. Les croyants des deux communautés sont appelés à travailler ensemble solidairement dans le contexte qui est le leur, afin de promouvoir un espace de paix, de convivialité, de justice sociale, et d’égale citoyenneté. Parmi ces chercheurs, il est bon de se remémorer Michel Hayek, Youakim Moubarac qui a œuvré toute sa vie en consacrant son œuvre à l’islamologie et aux rapports islamo-chrétiens, le Père Jean Corbon, Mgr Grégoire Haddad - l’évêque melkite démissionné par le Synode de son Eglise, Georges Khodr… Dans le présent ouvrage, Mouchir Basile Aoun propose un chemin d’investigation et de réflexion en cinq chapitres et deux grands ensembles. Comme nous l’avons dit précédemment, le premier temps se concentre sur « la double tâche de description et de fondation. Description de la réalité humaine et fondation du témoignage chrétien », et ce dans des champs d’investigation touchant à plusieurs domaines de la société et de l’identité culturelle (au Liban) (page 8). La deuxième partie de l’opus « se propose d’analyser quelques modèles de théologie arabe de la convivialité (…) Il s’agit de l’œuvre de quelques théologiens et penseurs issus de la terre orientale qui se consacrèrent à la délicate tâche de penser le sens de leur existence et de leur témoignage au sein du monde arabe». (page 9) L’auteur s’applique à inviter les chrétiens, à la fois au-delà et au cœur de l’arabité (et de l’islamité), à demeurer dans un esprit de conversion personnelle et communautaire, tenant pour vrai « que la démarche de la théologie chrétienne arabe contemporaine s’inscrit pertinemment dans l’optique de l’urgence du Royaume ». (page 10) La part que ces derniers prendront de façon résolue, déterminera la nécessité « d’une convivialité arabe renouvelée ». Une nouvelle formulation de la foi est à naître en incluant « inter-culturalité » et « universalité du Christ » (de façon large). Elle le sera d’autant plus que le chrétien arabe s’attachera à dépasser ses peurs, certains immobilismes pour s’ouvrir résolument à une autre dimension. Il y a, sans nul doute, un espace à proposer pour un nouvel engendrement et une espérance affective et effective… L’avenir le dira. Patrice Sabater, cm- 30 mai 2017 Mouchir Basile Aoun, Le Christ arabe - Pour une théologie chrétienne arabe de la convivialité. Editions Le Cerf. Coll. Patrimoines. Paris 2016. 390 pages - 35 € [1] Jean Corbon, L’Eglise des Arabes. Le Cerf. Paris 2007. Ce livre a été publié pour la première fois en 1977. 

dimanche 28 mai 2017

Pourquoi Daech s’en prend aux chrétiens d’Égypte

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Mis à jour le 28/05/2017 


Le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué samedi 27 mai l’attaque perpétrée la veille dans le centre de l’Égypte contre des chrétiens qui a fait 29 morts dont de nombreux enfants.
Vendredi, des assaillants armés et masqués à bord de trois pick-up avaient attaqué deux bus qui conduisaient leurs passagers au monastère de Saint-Samuel, dans la province de Minya, à plus de 200 km au sud du Caire. Ils ont ensuite pris la fuite.
La branche égyptienne de Daech, implantée dans la péninsule du Sinaï et en Libye voisine, mène depuis plusieurs mois une campagne contre la minorité copte. Elle avait déjà revendiqué des attentats suicide contre deux églises coptes qui avaient fait 45 morts au nord du Caire début avril. Une autre attaque suicide contre une église en plein cœur de la capitale avaient fait 29 morts en décembre.

Daech rejette toute autre religion que l’islam sunnite

Les coptes sont la communauté chrétienne la plus importante et l’une des plus anciennes du Moyen-Orient. Ils représentent entre 7 % et 10 % des 90 millions d’Égyptiens. Ils se prévalent avec raison d’une existence antérieure à celle de l’Islam, sur les bords du Nil.
En s’attaquant directement à cette population, Daech manifeste son rejet de toute religion autre que l’islam sunnite, une hostilité déjà manifestée en Irak. Les djihadistes cherchent aussi à désolidariser les chrétiens du reste de la communauté nationale.
Ils veulent en outre affaiblir le régime en soulignant son incapacité à assurer la sécurité sur son territoire. Depuis trois ans, la communauté copte soutient en effet explicitement le président Abdel Fattah al Sissi, y compris dans sa lutte contre les Frères musulmans et contre le djihadisme.

Les premières funérailles


L’attaque de vendredi est survenue en outre dans un pauvre où la coexistence entre musulmans et chrétiens est plutôt conflictuelle. Les tensions religieuses peuvent recouvrir des conflits d’ordre économique, foncier et social.

Dès vendredi 26 et samedi 27 mai, des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de huit victimes de l’attaque dans le village de Deir El Jernous. Selon des témoins, lors de l’attaque, une dizaine d’hommes ont mitraillé les deux bus qui conduisaient leurs passagers au monastère de Saint-Samuel, dont l’un transportait presque exclusivement des enfants.
L’attaque a fait 28 morts selon le ministère de la santé, cité par la télévision d’État, dont un « grand nombre » d’enfants. D’autres sources parlent de 35 morts.
En réponse, les forces égyptiennes ont frappé des camps d’entraînement djihadiste à Derna, en Libye voisine, a annoncé la télévision d’État. Des témoins sur place ont parlé de quatre frappes ou de huit frappes sur cette ville, aux mains d’une milice proche d’Al-Qaida.
« L’Égypte n’hésitera pas à frapper les camps d’entraînement terroristes partout, sur son sol comme à l’étranger », a assuré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Mais de nombreux chrétiens de la région de Minya ne se sentent plus en sécurité.

Le pape dénonce une « attaque barbare »

Al-Azhar, prestigieuse institution de l’islam sunnite basée au Caire, a condamné l’attaque qui a eu lieu à la veille du début du Ramadan, le mois de jeûne musulman. Le grand imam Ahmed Al Tayyeb l’a qualifiée d'« inacceptable » et affirmé qu’elle visait à déstabiliser l’Égypte. L’Église copte a, elle, appelé « à prendre des mesures pour prévenir ces incidents qui ternissent l’image de l’Égypte ».
Quelques heures après l’attentat, le Pape a adressé un télégramme au président Al-Sissi, signé comme toujours par le cardinal Pietro Parolin. Selon le Secrétaire d’État du Saint-Siège, le Pape a été profondément affligé par cette « attaque barbare », « un acte de haine insensé » qui a provoqué la mort de nombreux Égyptiens. Le Pape y exprime d’ailleurs sa sincère solidarité avec tous ceux qui ont été touchés par cette « atrocité ». Il promet enfin « de continuer à intercéder pour la paix et la réconciliation dans tout le pays ».
François s’était rendu il y a un mois au Caire, notamment pour manifester sa solidarité aux coptes d’Égypte.
Jean-Christophe Ploquin



À SUIVRE : Daech s’attaque une nouvelle fois aux coptes d’Égypte
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/Pourquoi-Daech-sen-prend-chretiens-dEgypte-2017-05-27-1200850590

dimanche 14 mai 2017

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air
Après des années de dissimulation de la vérité, de destruction ou d'occultation de preuves, la Turquie est rendue au bout du chemin. Cette politique insensée de négation, qui ne sert qu'à faire du tort au pays et empêche la Turquie de devenir une nation civilisée, doit prendre fin. Nous espérons que ces documents que nous avons publiés serviront à l'avènement d'un beau futur. L'élimination du négationnisme et la confrontation avec la vérité historique seront les précurseurs d'un beau démarrage pour ce pays et pour son peuple.

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

L'historien Taner Akçam révèle un autre document de première importance. Dans les télégrammes adressés par le Commandant de la IIIème Armée Mahmut Kamil Pacha aux régions d'où les Arméniens avaient été déportés, il était indiqué que les maisons de ceux qui cacheraient des Arméniens seraient brulées.

L'historien Taner Akçam révèle un nouveau document de première importance, après le télégramme de Behaettin Shakir qui peut être regardé comme le document du Génocide des Arméniens. Le télégramme adressé par le Commandant de la IIIème Armée Mahmut Kamil Pacha aux régions desquelles les Arméniens avaient été déportés, est terrible. Mahmut Kamil Pacha y écrivait que les maisons de ceux qui cacheraient des Arméniens seraient brulées. Nous nous demandons encore combien de temps les autorités garderont le silence après la publication de tous ces documents. Nous avons le microfilm de la version originale du télégramme du Commandant de la IIIème Armée Mahmut Kamil Pacha rédigé sur du papier à en-tête du Ministère de l'Intérieur. En pied du télégramme, il y a le cachet du ministère : "conforme au texte original". Dans cette lettre, Mahmut Kamil Pacha informait que les maisons de ceux qui cacheraient des Arméniens seraient brulées et qu'eux-mêmes seraient exécutés devant leur maison, que les soldats ou fonctionnaires qui l'auraient fait seront immédiatement démis et jugés en commission militaire.

Voici la version en turc moderne du télégramme daté du 24 juillet 1915 : "il est entendu que des Musulmans cachent des Arméniens dans quelques villages et villes dont des résidents ont été déportés. Les maisons de leurs propriétaires qui cachent et protègent des Arméniens contrairement aux ordres du gouvernement, seront brulées, et ils devront être exécutés devant leur maison. Assurez-vous qu'il ne reste aucun Arménien qui n'aurait pas été déporté et informez nous de vos diligences. Les Arméniens qui se sont convertis à l'Islam seront déportés eux-aussi. S'il se trouve des membres des forces armées qui protègent [des Arméniens], ils seront dénoncés au ministère compétent, et démis immédiatement pour être jugés plus tard. S'ils font partie des autorités administratives, ils seront également démis et déférés devant une commission militaire".

Tout comme le télégramme de Behaettin Shakir du 4 juillet 1915, ce télégramme fait également partie du dossier des procès du Comité Union et Progrès, qui ss sont déroulés à Istanbul en 1921-22. Dans la mise en accusation des dirigeants du CUP, ce télégramme est cité de nombreuses fois et il était indiqué que ce document est référencé "section 13, document 1" [tertib 13 vesika1]

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Translittération arménienne du premier télégramme de Mahmut Kamil Pacha

Second télégramme

Ahmut KamilPacha a écrit un autre télégramme sur la même question. Le premier aout 1915, il adressa un second ordre aux régions pour expliquer celui émis le 24 juillet. Dans son second télégramme, il écrivait que l'ordre d'exécution ne s'applique pas à "ceux qui hébergent des femmes ou des enfants qui étaient officiellement affectés [dans des maisons musulmanes] par le gouvernement". Il notait que la punition "s'applique à ceux, de quelle religion qu'ils soient, qui cachent des Arméniens sans en informer le gouvernement" et que ces personnes seront exécutées.

Cet ordre révèle un fait : dans les villages et les villes, beaucoup de Musulmans cachaient des Arméniens chez eux et le gouvernement voulait les en empêcher. C'est à cela que visaient les menaces d'incendie de maisons et d'exécution.

Tous ces documents révélés lors des procès du CUP d'Istanbul sont encore tenus confidentiels et secrets dans les coffres secrets de l'état ! Ces documents n'ayant pas été visibles pendant des années, ils ont été qualifiés d' "invalides en l'absence d'originaux". Pendant des années, une alliance étrange a régné. L'état cachait les documents et quelques auteurs défendaient la thèse selon laquelle "dans la mesure où il n'y a pas de document original, ils ne peuvent pas être considérés comme preuves".

L'historien américain Guenter Lewy était à la tête des promoteurs de cette affirmation. Dans son livre publié en 2004, il écrivait : "les originaux de ces documents étant introuvables, on n'a pas le droit de considérer cette revendication comme fiable au regard des sciences de l'histoire". En 2005, peu de temps après la publication de son livre, il fut invité en Turquie et reçut une récompense. La personnalité qui lui remit cette distinction était Bulent Arinç, président de l'Assemblée turque de l'époque.

La comédie de "l'aveugle guidant un autre aveugle" doit à présent prendre fin. Les documents dont Behaettin Shakir et Mahmut Kamil Pacha sont les auteurs ne sont qu'un début. Nous avons plein de documents originaux issus des procès d'Istanbul. Plus de cent télégrammes obtenus par une commission d'enquête en novembre 1918 : télégrammes envoyés depuis les régions, procédures d'instruction de certains suspects comme dans le cas du gouverneur de Yozgat Kamil, témoignages de soldats ottomans et de fonctionnaires de l'administration, rapports de commissaires de police... tous documents qui seront rendus disponibles dans peu de temps. J'espère que le gouvernement mettra fin à ce jeu insensé qui a été joué pendant plus de cent ans et qui ne sert à rien d'autre qu'à nous nuire. La vérité a la fâcheuse habitude de se révéler un jour ou l'autre. Cacher, nier n'ont aucun sens. Le temps est venu de faire en face à l'histoire de la Turquie ; il en est plus que temps. Une fois cette confrontation engagée, beaucoup de problèmes de démocratie et de droits de l'homme verront se dessiner des solutions.

Comment ces documents ont-ils été réunis ?

En vue des procès d'Istanbul de 1921-22, une commission d'enquête fut créée en novembre 1918. Cette commission se rendit dans les régions et collecta des documents concernant les déportations et les massacres d'Arméniens en 1915-17. Le tribunal ayant commencé à travailler et des faits nouveaux se révélant, il s'adressa régulièrement au ministère de l'intérieur pour que lui soient remis des documents supplémentaires. Pour faire suite à cette demande du tribunal, le ministère écrivit aux régions pour leur demander d'adresser au ministère les documents relatifs à ces divers sujets. À l'examen de pièces contenues dans les dossiers de la cour, on peut conclure que quelques uns des télégrammes envoyés en 1915 étaient envoyés depuis de nombreuses régions à Istanbul en même temps. Par exemple, la province de Sivas envoya les copies des télégrammes de Mahmut Kamil Pacha datés du 24 juillet et du premier août 1915 à Istanbul le 8 janvier 1919.

Le ministère envoya au tribunal ces documents et télégrammes arrivés des régions. Par exemple, dans une lettre adressé à la cour martiale le 2 avril 1919, le ministère de l'intérieur l'informait avoir reçu d'Ankara 42 télégrammes et que ces documents avaient été transmis au tribunal.

Les documents Mahmut Kamil Pacha et Behaettin Shakir sont parmi ceux obtenus au cours des enquêtes. Dans quelques uns des actes d'accusation et des décisions, beaucoup de documents ont été cités parallèlement à ces deux télégrammes. Dans la mesure où les accusations et les décisions étaient publiées au journal officiel de l'époque, nous avions connaissance de ces documents et pas nécessairement de leurs originaux qui n'avaient jamais été publiés jusqu'à présent [1].

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Second télégramme de Mahmut Kamil Pacha

Les documents se trouvent dans les archives du Patriarcat Arménien de Jerusalem

Une partie importante des pièces contenues dans les dossiers des procès d'Istanbul se trouvait à un moment donné au Patriarcat arménien d'Istanbul. En 1922, le patriarcat les expédia à Marseille. Par la suite, ils furent expédiés à Manchester puis au Patriarcat arménien de Jérusalem. On peut retracer ce trajet par les mentions figurant sur les documents Mahmut Kamil Pacha et Behaettin Shakir. Sur le coin droit en haut des documents, on voit un cachet et un nombre au niveau de l'en-tête ottoman. Le cachet est celui du Diocèse arménien de Marseille. Il était écrit "Prélature Arménienne de Marseille" en français autour du cachet et [Հայոց Առաջնորդարան Մարսելի], en arménien au centre du cachet. Les archives de Jerusalem n'étant pas ouvertes aux chercheurs, il est impossible d'accéder à ces documents pour l'instant.

Nous avons trouvé ce document dans les archives du prêtre catholique Krikor Guergueryan, qui mourut en 1988. Des informations détaillées sur Guergueryan et ses archives figurent dans le livre Naïm Effendi'nin Hatirati ve Talat Pacha Telgrafla, (Iletisim, 2016), Mémoires de Naim Effendi et Télégrammes de Talat Pacha. La façon dont Guergueryan a obtenu ces documents est expliquée dans la suite.

Comment Guergueryan a-t-il obtenu ces documents ?

La vie est pleine de coïncidences. Krikor Guergueryan, qui perdit ses parents et six frères et sœurs ainsi que beaucoup de membres de sa famille dans le Génocide des Arméniens, était de Sivas ; il s'installa avec son frère au Caire. Après ses études au séminaire à Rome, il décida de faire une thèse sur l'assassinat des chefs religieux arméniens et commença à réunir des documents. Dans les années 40, il rencontra le Kurde (Nemrut) Mustafa Pacha au Caire, l'un des juges de la cour martiale d'Istanbul. En 1922, le Kurde Mustafa Pacha s'enfuit pour le Caire, craignant d'être arrêté, suite à l'entrée à Istanbul des nationalistes qui avaient pris le pouvoir à Ankara. Pacha donna à Guergueryan une importante information : au cours des procès d'Istanbul, le patriarcat arménien avait été admis au procès comme partie plaignante, et en toute légalité, le droit d'avoir des copies des pièces des dossiers du procès lui avait été reconnu. Pacha signala également que ces documents se trouvaient dans les archives du Patriarcat de Jérusalem. Par la suite, Guergueryan se rendit à Jérusalem et prit là-bas des photographies des documents. Il partagea ce qu'il possédait avec beaucoup de chercheurs. En1983, l'Armenian Assembly micro-photographia la totalité des archives de Guergueryan. Ces microfilms sont théoriquement disponibles pour les chercheurs, mais difficiles à étudier du fait de l'inexistence d'un catalogue satisfaisant. Krikor Guergueryan mourut en 1988 et c'est son neveu le Dr Edmund Guergueryan qui se chargea de ses archives. En avril 2015, le Dr Edmund me permit de voir ces archives, me donnant la possibilité d'accéder à la majorité des documents des procès d'Istanbul. Ces documents seront accessibles en ligne dès que possible.

Après des années de dissimulation de la vérité, de destruction ou d'occultation de preuves, la Turquie est rendue au bout du chemin. Cette politique insensée de négation, qui ne sert qu'à faire du tort au pays et empêche la Turquie de devenir une nation civilisée, doit prendre fin. Nous espérons que ces documents que nous avons publiés serviront à l'avènement d'un beau futur. L'élimination du négationnisme et la confrontation avec la vérité historique seront les précurseurs d'un beau démarrage pour ce pays et pour son peuple.

1] Au cours de nos recherches, nous avions découvert qu'une copie à lisibilité réduite du télégramme de Behaettin Shakir avait été publiée par Vahakn Dadrian dans Journal of Political and Military Sociology, volume 22, n°1 summer 1994 (s.69).

Taner Akçam

3 mai 2017

Traduction Gilbert Béguian

Hebdomadaire Agos



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