Le Caire (Agence Fides) – L’Université d’al-Azhar, principal centre académique de l’islam sunnite, se prépare à accueillir une Conférence internationale dédiée à Jérusalem, visant à discuter « avec des institutions et des organismes importants » du présent et de l’avenir de la Ville Sainte. Déjà annoncée en juillet dernier après les tensions et les violences des semaines précédentes autour de l’esplanade des mosquées et des lieux saints musulmans (voir Fides 27/07/2017), la Conférence aurait dû se tenir en septembre dernier. Après son report, la décision de l’Administration américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël a placé à nouveau la Ville Sainte au centre des tensions, locales et internationales, contribuant à augmenter l’intérêt pour la conférence promue par l’Université d’al-Azhar. Ont été invités à cet événement, organisé en collaboration avec le Conseil musulman des anciens – organisme sommital de l’institution académique sunnite – des chercheurs, des hommes politiques et des représentants musulmans et chrétiens. Le cheick Ahmed al Tayyib, grand imam de l’Université d’al-Azhar, s’était déjà confronté avec des experts et des consultants dans le but de fournir à la conférence une marque fortement critique vis-à-vis des choix politiques de l’administration américaine concernant Jérusalem. Pour le moment, parmi les participants, semble confirmée la présence du Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Boutros Bechara Rai. Le Patriarcat maronite a annoncé un voyage en Egypte du Patriarche à l’invitation du grand imam al Tayyib au cours des jours prévus pour la conférence, une visite qui permettra également au Cardinal d’exprimer sa proximité aux chrétiens coptes, la communauté chrétienne la plus touchée par les attentats terroristes de matrice djihadiste. (GV) (Agence Fides 04/01/2018) |
A la veille de Noël, les chefs religieux chrétiens de Terre Sainte ont vivement critiqué la récente déclaration unilatérale du président américain Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël.
Ils qualifient la position états-unienne unilatérale “d’insulte et d’attaque contre les populations tant chrétiennes que musulmanes qui considèrent Jérusalem comme le sanctuaire de leurs traditions nationales et religieuses”. C’est ce qu’a déclaré l’archevêque grec orthodoxe Attallah Hannah au cours d’une conférence de presse à Bethléem.
Jérusalem, ville sainte également pour les chrétiens et les musulmans
Samedi 23 décembre, les responsables des différentes Eglises chrétiennes ont lancé une campagne pour la paix en Terre Sainte et en particulier à Jérusalem, qui vit sous haute tension depuis les déclarations de Trump. “La paix commence par Jérusalem”, la ville sainte des chrétiens, des musulmans et des juifs, a déclaré Michel Sabbah l’ancien patriarche latin de Jérusalem, soulignant que le “statu quo” des Lieux Saints doit être préservé.
Munib Younan, évêque de Jérusalem de l’Eglise évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte (ELCJHL) et président de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), a déclaré aux médias qu’il avait déjà écrit à Trump avant sa déclaration. Il lui avait demandé de “ne rien faire pour porter atteinte au statu quo de Jérusalem”, afin de ne pas mettre en danger la paix “non seulement à Jérusalem, mais dans l’ensemble du Moyen-Orient”.
Le pasteur protestant Mitri Rahab de Bethléem a accusé Trump d’avoir volé les fêtes de Noël en Terre Sainte avec sa déclaration de Jérusalem. Le franciscain Ibrahim Faltas a déclaré que la déclaration de Trump avait remis la question palestinienne à l’ordre du jour de l’intérêt mondial. C’est aussi une “victoire pour la cause palestinienne”, car c’est “la mère de tous les conflits”.
“Trump a volé les fêtes de Noël en Terre Sainte”
Le pasteur protestant Mitri Rahab a accusé Trump d’avoir volé les fêtes de Noël en Terre Sainte avec sa déclaration sur Jérusalem. Le franciscain Ibrahim Faltas a pour sa part estimé que la déclaration de Trump avait remis la question palestinienne à l’ordre du jour au plan mondial. C’est là une “victoire pour la cause palestinienne”, car ce problème non résolu depuis des décennies est “la mère de tous les conflits”.
Le Père Faltas a réfuté la suggestion d’annuler les fêtes de Noël à cause de la provocation de Trump. “Nous devrions nous réjouir de ce Noël, le célébrer ensemble et en faire la fête la plus importante”. Il a appelé le peuple de Bethléem à venir saluer le chef du Patriarcat latin, l’archevêque Pierbattista Pizzaballa, entrant dans la ville ce dimanche, et à se joindre à la procession se dirigeant vers l’église de la Nativité. (cath.ch/kath.ch/kna/be)