Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

vendredi 9 février 2018

« PALESTINE. UN PEUPLE, UNE COLONISATION »

COMPTE RENDU DU NUMÉRO SPÉCIAL MANIÈRE DE VOIR – MONDE DIPLOMATIQUE,  ARTICLE PUBLIÉ LE 05/02/2018
Par Mathilde Rouxel
Ce numéro spécial, février-mars 2018, a été conçu à partir de la décision prise par le président américain Donald Trump le 6 décembre 2017 de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Pour les préfaciers, Akram Belkaïd et Olivier Pironet, cette décision prouve avant tout que le soutien de nombre de gouvernements arabes à la cause palestinienne relève d’une « dialectique creuse » (p. 4). Elle manifeste aussi l’inaction de Mahmoud Abbas, qui « s’enfonce dans l’autoritarisme » (p. 5) sans avoir pourtant atteint un seul de ses objectifs. En reprenant à travers les soixante-dix ans de l’histoire du conflit israélo-palestinien des textes-clés publiés par des journalistes et des chercheurs depuis 1960, ce numéro offre une large perspective historicisée sur la question palestinienne.

Une guerre de cent ans

La revue se découpe en plusieurs temps. Une première partie, intitulée « Une guerre de cent ans », propose la publication d’un texte inédit du chercheur Gilbert Achcar, « La dualité du projet sioniste », la réédition d’un texte de juin 1960 de l’ancienne rédactrice en chef du Monde Diplomatique Micheline Paunet, un texte de 1969 du chercheur spécialiste des guérillas et des questions stratégiques Gérard Chaliand, un texte de 1988 du journaliste Amnon Kapeliouk, un texte de 1993 de l’intellectuel palestinien et ancien membre du Conseil national palestinien Edward Saïd, deux textes de 1999 et 2000 du journaliste Alain Gresh et un texte du journaliste et historien Dominique Vidal publié en 2017.
Dans son article, Gilbert Achcar revient sur les origines du sionisme étatique pensé par Théodore Hertzl à la fin du XIXe siècle. S’en suivit déclaration Balfour en 1917 qui acta un projet sioniste réalisé « sous l’égide d’une grande puissance européenne » (p. 10), et « structurellement intégré au système impérialiste » (p. 11). Dans un article écrit en 1960 et retitré pour cette édition « La naissance de la question des réfugiés », Micheline Paunet revient sur l’exode des Palestiniens en 1948 et la mise en place d’une aide internationale aux réfugiés (l’UNRWA). « Quand la résistance s’organise » reprend un texte de Gérard Chaliand publié en 1969, qui explique l’organisation de mouvements de lutte armée – d’abord l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), les Héros du retour (Abtal Al-Aouda) et le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), puis les premiers commandos du Fatah à partir de 1965. Il insiste notamment sur l’impact de la bataille de Karameh en 1968 sur les populations palestiniennes, qui sent naître un « sentiment d’appartenance à l’identité collective » (p. 17), tout en mettant fin « aux pratiques ‘légalistes’ de l’Organisation de libération de la Palestine », comme le précise Samir Frangié dans un encadré sur la lutte armée placé en corps d’article (p. 20). Dans un article de 1988, le journaliste Amnon Kapeliouk atteste de l’émergence de la première intifada, et reprend la comparaison désormais fort répandue qui met en pendant la situation israélo-palestinienne et la situation sud-africaine, assimilant Gaza à Soweto (p. 21). Il explique l’éclatement de l’Intifada par les conditions économiques dans lesquels les Gazaouis sont plongés, mais aussi la « désillusion à l’égard du monde arabe » (p. 22) qui au sommet de la Ligue arabe à Amman en 1987 traitait le conflit israélo-palestinien comme un problème secondaire. En 1993, ce sont les accords d’Oslo qu’Edward Saïd commente, en les comparant à un traité de Versailles (p. 23) pour lequel « les Palestiniens, loin d’être victimes du sionisme, en étaient les agresseurs » (p. 24). En 1999, Alain Gresh revient sur un discours prononcé par Yasser Arafat le 5 décembre 1998 pour discuter une solution à deux États, reconnaissant « implicitement les déboires du ‘processus d’Oslo’ » (p. 27). En effet, les accords de 1993 menèrent rapidement à un blocage des négociations, « de nombreux engagements israéliens ne furent pas respectés » (p. 28), conduisant même à une extension des colonies (p. 29). Alain Gresh note tout de même que les accords d’Oslo « ont créé une réalité nouvelle », notamment dans la reconnaissance du « fait palestinien » aux États-Unis et le renforcement du soutien diplomatique à l’OLP (ibid.). En 2000, une nouvelle intifada éclate à la suite d’une visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Alain Gresh, dans un article suivant, explique la colère des Palestiniens face aux colonies et à l’inanité de dix années de négociations. Malgré l’arrêt des violences du côté palestinien, « l’État israélien a […] continué à confisquer des terres » (p. 31) et annoncé le maintien des colonies. La victoire du Hezbollah et la libération du Sud Liban en 2000 ont aussi participé au déclenchement de ces nouvelles violences. Dans le dernier article de cette première partie, un texte de Dominique Vidal daté de 2017, c’est la loi dite « de régulation » adoptée à la Knesset le 6 février 2017 qui est discutée : ouvrant « la voie à l’annexion de tout ou partie de la Cisjordanie » (p. 34), cette loi risque de mener à un « État d’apartheid » (ibid.), de surcroît soutenu par le nouveau président des États-Unis Donald Trump.

Résistances

Une deuxième partie, intitulée « Résistances » rassemble des textes de l’historienne Nadine Picaudou (2001), du journaliste Graham Usher (2003), de l’ancien ambassadeur de France et journaliste Éric Rouleau (2004), d’Edward Said (1998), de la journaliste Wendy Kristanasen (1995), de l’historien Jean-Pierre Filiu (2012), du journaliste Olivier Pironet (2014), de la journaliste au quotidien israélien Haaretz Amira Hass (2008), du professeur de sociologie à l’université de Ramallah Abaher El Sakka (2005), de l’historien Alain Ruscio (2013) et du poète palestinien Mahmoud Darwich (1987).
Le texte de Nadine Picaudou souligne la désorientation qui domine parmi les jeunes qui se sont soulevés lors de la seconde Intifada, baptisée par l’opinion générale l’« Intifada al-Aqsa ». L’auteure souligne l’absence de continuité de l’intifada de 2000 avec celle de 1987-1993, la violence des affrontements de la seconde marquant sa différence face à la révolte des populations civiles désarmées en 1987. Il s’agit davantage d’une « insurrection qui repose sur la participation active d’une minorité » (p. 38) agissant « aux lisières des zones palestiniennes » (ibid.) : la précarité dans laquelle avaient été plongés les Palestiniens à la suite des accords d’Oslo favorisait le recrutement des factions politiques (principalement les milices du Tanzim, issue du Fatah de Yasser Arafat) parmi les réseaux de comités populaires, qui devinrent « l’instrument d’une mobilisation sociale de masse qui triomphera lors de l’Intifada » (p. 40). Le texte de Graham Usher questionne quant à lui l’issue de cette Intifada, alors qu’au printemps 2002, toute la Cisjordanie est réoccupée par l’armée israélienne et que le secrétaire d’État américain Colin Powell, le président Bush et le premier ministre israélien Ariel Sharon poussent l’Autorité palestinienne à faire des réformes destinées à « écraser Yasser Arafat, l’Autorité palestinienne et tout ce qui rappelait les accords d’Oslo » (p. 44). Sous les pressions, Arafat accepte l’élection, le 9 mars 2003, de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre. Avant sa mort en 2005, Éric Rouleau dressait le portrait du leader palestinien, Arafat, comme un « insubmersible » (p. 47) personnage politique, que le pragmatisme avait conduit à penser une solution à deux États (p. 48). Malgré tout, son manque de concession et la « dualité » (p. 49) de son discours conduisirent « nombres d’intellectuels palestiniens » à lui reprocher « un ‘laxisme’ s’apparentant à une trahison » (p. 50). À la suite de ce portrait, deux pages de bande dessinée de Samir Harb relatent l’histoire – autobiographique – d’un Palestinien en exil. Dans un texte de 1998, Edward Said raconte la « judaïsation continue » (p. 55) de Jérusalem, mais aussi l’émergence de « nouveaux historiens » israéliens qui confirment « que la campagne militaire de 1948-49 avait délibérément visé à expulser du pays le maximum d’Arabes » (ibid.), Saïd y voyant l’espoir d’un « futur moins sombre » pour la Palestine.
C’est ensuite la riposte armée du Djihad islamique et du Hamas qu’analyse Wendy Kristanasen deux ans après les accords d’Oslo, en 1995, ainsi que leur tentative d’entente avec l’Autorité palestinienne en vue d’entrer en politique. Dans un article daté de 2012, Jean-Pierre Filiu présente la situation à Gaza au lendemain des révolutions arabes, alors que lorsque leurs voisins appelaient à la chute du régime, les Gazaouis disaient vouloir « ‘en finir avec la division’, renvoyant dos à dos Hamas et Fatah au nom de l’intérêt supérieur du peuple palestinien » (p. 59). Olivier Pironet analyse la situation de la Cisjordanie en 2014, en regard des accords sécuritaires israélo-palestiniens élaborés en 1993. Ces accords sont très critiqués par l’opinion palestinienne, qui les juge amplement favorables aux colons, contre lesquels « la police de l’Autorité palestinienne n’a pas le droit d’utiliser la force » (p. 60), alors qu’elle est tenue par ailleurs « de coopérer pour cibler et interpeller les militants palestiniens constituant un ‘danger potentiel’ vis-à-vis d’Israël » (ibid.). Il souligne également les inégalités entre les classes sociales, creusées d’année en année (p. 63). Les différences sont aussi marquées par l’exercice d’une double autorité politique dans les territoires, sur laquelle revenait en 2008 Amira Hass, correspondante en Palestine du quotidien israélien Haaretz. En expliquant les rivalités entre le gouvernement de Gaza, du Hamas, et celui du Fatah en Cisjordanie, elle fait le constat du désintérêt des jeunes de la politique palestinienne, doublant la « crise gouvernementale » par une « crise idéologique » (p. 65). Abaher El Sakka s’intéressait quant à lui en 2005 au système de « checkpoints » qui rythme le quotidien des Palestiniens, concrétisation de « la biopolitique décrite par Michel Foucault, ce contrôle physique de la société sur les individus » (p. 66) en ce qu’ils « symbolisent la classification par le pouvoir israéliens des Palestiniens selon leur lieu de naissance » (ibid.). L’article d’Alain Ruscio, daté de 2013, sur la présence de colonies israéliennes à Hébron est un témoignage sur les difficiles conditions d’occupation pour les Palestiniens. En clôture de cette partie, un texte de Mahmoud Darwich analyse les complications liées à la sortie des territoires pour un Palestinien.

Une question internationale

La dernière partie, plus courte, interroge les actes de la communauté internationale relatifs au conflit israélo-palestinien à partir des textes du journaliste Mohamed Sid-Ahmed (2000), de la journaliste Marina Da Silva (2006), du journaliste Maurice Lemoine (2011), des textes inédits des journalistes Hélène Servel et Isabelle Avran, et un texte d’Alain Gresh daté de 2017.
Dans un premier article, Mohamed Sid-Ahmed revient sur la visite d’Ariel Sharon à Jérusalem, à l’origine de la première Intifada soutenue par d’immenses manifestations de solidarité dans toutes les grandes capitales arabes, divisée depuis la guerre lancée par l’Irak de Saddam Hussein contre le Koweït en 1990. Marina Da Silva expose quant à elle en 2006 la situation des réfugiés palestiniens, « les oubliés des accords d’Oslo » (p. 78), vers lesquels se sont prioritairement tournées les organisations islamistes tel le Djihad islamique ou le Hamas qui leur fournissaient une « assistance matérielle » (p. 79). La journaliste insiste sur la politique d’exclusion notamment du gouvernement libanais, qui vient « rappeler que l’évolution du conflit israélo-palestinien est aussi liée à la solution du problème des réfugiés » (p. 81). Maurice Lemoine revient pour sa part sur le soutien de nombreux gouvernements d’Amérique latine à la cause palestinienne, reconnaissant l’État palestinien et ouvrant ses voies au commerce avec les pays arabes au détriment d’Israël. Hélène Servel travaille quant à elle sur l’attrait de Jérusalem pour les journalistes français, « qui viennent s’y faire un nom » (p. 84) quel que soit leur statut, employés ou pigistes, et conclut qu’« une véritable économie (…) se crée autour de la presse étrangère » (p. 85). Isabelle Avran présente le BDS, « mouvement populaire non violent » né en 2005 pour réclamer la suspension d’un partenariat scientifique entre l’Union européenne et Israël, et qualifié de « menace stratégique » (p.86) par le gouvernement israélien, qui depuis 2015 a « mis en place un département spécial chargé d’espionner les militants du boycott » (p. 87). Alain Gresh clôt la revue en soulignant la persistance des Palestiniens à résister.
Avec ce grand panorama journalistique et académique à travers soixante-dix ans d’histoire de conflit, ce numéro édité par Le Monde Diplomatique et Manière de Voir offre un aperçu précis de la question palestinienne. Il permet de mieux saisir les enjeux, notamment, de la décision du président Donald Trump de faire de Jérusalem la capitale d’Israël, alors que le processus de paix israélo-palestinien est encore au point mort.

Palestine. Un peuple, une colonisation, Manière de voir – Le Monde diplomatique, n°157, février-mars 2018.



https://www.lesclesdumoyenorient.com/Compte-rendu-du-numero-special-Maniere-de-Voir-Monde-diplomatique-Palestine-Un.html

mardi 6 février 2018

SYRIE - Morts et blessés suite à des tirs de mortier sur le Patriarcat syro orthodoxe

SYRIE - Morts et blessés suite à des tirs de mortier sur le Patriarcat syro orthodoxe
Damas (Agence Fides) – Des tirs de mortier provenant de groupes armés qui contrôlent encore les faubourgs orientaux de la ville ont frappé le centre de Damas et en particulier la zone du Patriarcat syro orthodoxe, sis dans le quartier de Bab Tuma, faisant au moins deux morts et trois blessés. Le tir a eu lieu le 5 février et a atteint la zone limitrophe de la Cathédrale syro orthodoxe Saint Georges où un groupe de bénévoles russes avait depuis peu distribué des colis d’aides à la population locale. Les tirs contre la vieille ville de Damas représentent la énième confirmation du fait que, malgré les proclamations et la baisse d’attention de la part des moyens de communication internationaux, le conflit en Syrie est encore en cours et continue à intéresser même la capitale. En janvier, les quartiers de la vieille ville de Damas, où sont concentrés les églises et sièges des Patriarcats, ont été atteints à plusieurs reprises par des roquettes et des tirs de mortier provenant du faubourg de Ghuta, tirs qui avaient fait 9 morts le 22 janvier, en grande partie des élèves qui sortaient de l’école, et plus de vingt blessés. (GV) (Agence Fides 06/02/201

lundi 5 février 2018

حتفال بمناسبة عيد القديس مارون في بروكسيل

حتفال بمناسبة عيد القديس مارون في بروكسيلا

ترأس راعي ابرشية فرنسا المارونية والقاصد الرسولي لقارة أوروبا المطران مارون ناصر الجميل القداس الألهي في مدينة  بروكسيل بمناسبة عيد القديس مارون،  بمشاركة الاباتي مارون ابو جودة الأنطوني والأب طوني خضره رئيس مؤسسة “لابورا” وكاهن الرعية الاب بول ابو نعوم وبحضور سفير الفاتيكان للاتحاد الأوروبي le Beau Pain وكهنة من الكنيسة اللاتينية والمارونية.حضر القداس دبلوماسييون وسياسيون وممثلو الأحزاب اللبنانية وأبناء الجالية اللبنانية واصدقاء من طوائف ومذاهب اخرى.
تحدث المطران الجميل في عظته  عن القديس مارون الذي حصل على نعمة خاصة من الله الا وهي نعمة الشفاء الجسدية والروحية بدواء واحد : الصلاة . هو الرسول الذي اختار الاستحباس والصمت والصلاة عن التكلم .
وفي ختام الذبيحة الإلهية  شكر السفير البابوي le beau pain  دعوة الرعية  لمشاركة الجالية اللبنانية للاحتفال بعيد شفيعها.
معايدات 
عيد القديس مارون كان مناسبة للقاء ابناء الجالية في سهرة عشاء ليلة السبت ٣ شباط تخللها كلمة ترحيب من الاب بول ابو نعوم وشعر واجواء فنية لبنانية وكانت الهدية من المطران الجميل حيث غنى وعزف ألحان وأغاني وطنية.
الوفد الاعلامي الذي كان قد حضر الى بروكسيل لتغطية مؤتمر حركة الارض اللبنانية شارك الرعية هذه المناسبة الدينية وقام بجولة سياحية. 
ماغي مخلوف 
بروكسل

خضره في افتتاح مؤتمر مسيحيي الشرق في بروكسل: المسيحيون في لبنان، كرم وعلم وحلم

خضره في افتتاح مؤتمر مسيحيي الشرق في بروكسل: المسيحيون في لبنان، كرم وعلم وحلم

افتتح مؤتمر “الوجود المسيحي في لبنان والشرق الاوسط” في العاصمة البلجيكية بروكسل، بدعوة من رئيس “حركة الارض” في اوروبا ريمون مكاري، بمشاركة الوزير البلجيكي اندريه فلاهو، السفير اللبناني في بروكسيل فادي الحاج علي، النائب أمل ابو زيد، رئيس ومؤسس حركة الارض طلال الدويهي، الاباتي مارون ابو جودة، رئيس مؤسسة “لابورا” الأب طوني خضره وعدد من اللبنانيين في بلجيكا ولبنان.
أدار المؤتمر منسق أوروبا في الحركة ريمون المكاري، تحدث الأباتي مارون ابو جودة الانطوني، عن هيمنة الحركات الاصولية والإسلامية على المنطقة مما حتم هجرة ملحوظة لمسيحيي الشرق، واعطى تصورا لكيفية معالجة الحلول مرتكزا على ما صدر عن الفاتيكان بضرورة التعايش بين المسيحيين والمسلمين في الشرق وتثبيت هؤلاء في ارضهم.
وتحدث مؤسس ورئيس جمعية “لابورا” الاب طوني خضره عن الدعم الذي تقدمه “لابورا” للمسيحيين وخاصة الشباب منهم وكذلك الهدف من وجودها الذي يرتكز على معادلة من ثلاث ركائز الكرِم والعلِم والفكر، شارحاً انّ “الكرم يمثل ضرورة المحافظة على الأرض وعلى كل مغترب أن يشتري قطعة أرض مهددة بالبيع، والعلم هو ضرورة الحفاظ على حضارتنا وثقافتنا  وعلى كل مغترب أن يساهم بتعليم ولد، أمّا الحلم فهو من حق كل إنسان أن  يحلم ، والحلم أن نبقى في لبنان ونجد فرصة عمل”.
مؤكّداً أنّ “حلم لابورا هو تحقق الحلم ما بين المدرسة والوظيفة لكي تثبت الإنسان في أرضه، وتخدمه بدخول الوظيفة العامّة والخاصّة ليبقى في الوطن”، قائلاً: “لنا الحق أن نبقى في بلدنا، إنها حاجة انسانية ووجودية وثقافية، ولنا الحق أن نحافظ عليه وعلى وجهه المسيحي ليكون لنا وجود”.
وعرّف خضره عن جمعية “لابورا” “التي تعمل على الحدّ من هجرة المسيحيين وعلى تثبيتهم في أرض الوطن، والحفاظ على التوازن داخل مؤسسات الدولة وفقا ً لمقتضيات الوفاق الوطني بموجب الدستور والميثاق الوطني، كي يبقى الحضور المسيحي فاعلاً ومؤثراً في كامل الجسم اللبناني الغني في تنوّع مكوناته ولكي تكون الدولة في خدمة جميع أبنائها”. عارضاً “نطاق الخدمات التي تقدمها “لابورا”: التوجيه، الاعداد والتدريب، التوظيف، الشكاوى والمراجعات، الإرشاد والاستفادة، قسم المشاريع الإنمائية.
وأشار خضره في كلمته إلى أنّه “بلغ عدد المتقدّمين الى الدولة سنة 1990، 48 مسيحيا و52 مسلماً، وأصبح العدد سنة 2007، 13 مسيحيا و87 مسلما”، واعتبر أن هناك “ضرورة وجود خطّة واضحة للعب دور في الوطن”، لافتاً إلى أنّ “البطالة بشكل عام في لبنان تعدّت اليوم الـ30 %، وفي أوساط الشباب تعدّت 60 %”.
عرض الأب خضره لإنجازات لابورا حتى آخر كانون الأول 2017: “بلغت لقاءات التوجيه 90567، وتمّ توظيف 4340 شخص في القطاع الخاص، وأعّدت الجمعية 35 دورة تدريبية،
بلغ عدد المتدربين لوظائف القطاع العام 10698  شخص، أمّا عدد الناجحون المتوظفون من خلال الجمعية  8036 شخص، وبلغ عدد المستفدين من الجمعية (جمعيات وأفراد)412 شخص”.
كما تطرّق السفير اللبناني في بلجيكا فادي الحاج علي ، في كلمته عن الدستور اللبناني الذي يحفظ حريات التعبير والمعتقدات، مشدّداً على ان رغم تعددية الطوائف وصغر مساحة البلد، وحده لبنان من بين الدول المحيطة استطاع ان يواجه الاٍرهاب ويهزمه. لافتاً الى ان اللبنانيين في بلجيكا متضافرو الجهود ويتعاطون بموضوعية تامة في معالجة الملفات المتعلقة في بلدهم.
واثنى وزير المال البلجيكي اندريه فلاهو، الذي دعي للمشاركة في المؤتمر، على التجربة اللبنانية في اطلاق الحوار بين الأطراف لما في ذلك من اهمية في حلّ معظم المشاكل، مشدّداً على اهمية تعاطي اللبنانيين في مواجهة الصراعات في ظل تدفق اللاجئين السوريين.
ورأى الاستاذ الجامعي في معهد ليل الاهوت الكاثوليكية Christian Cannuyer  ، أنّه رغم تضاؤل عدد المسيحيين في لبنان، الا ان هذه الشريحة استطاعت ان تعيد بناء ما تدمّر خلال الحرب اللبنانية.
وكذلك عرض رئيس حركة الارض اللبنانية السيد طلال الدويهي، أسباب الخلل الديمغرافي في لبنان وأهمها بيع الاراضي، لافتاً إلى ان المسيحيين هم ضحية العنف والتوترات والسياسة والتدهور الاقتصادي وتنامي الاصولية الداعية والتطرّف.
وفي نهاية المؤتمر كانت اسئلة من الحضور للمحاضرين، كما قدم الدويهي درعا تكريميا للسيد مكاري شاكرا له جهوده في سبيل العمل على تثبيت المسيحيين في لبنان والشرق.
وترأس راعي ابرشية فرنسا المارونية والقاصد الرسولي لقارة أوروبا المطران مارون ناصر الجميل القداس الألهي في مدينة  بروكسيل بمناسبة عيد القديس مارون،  بمشاركة الاباتي مارون ابو جودة الأنطوني والأب طوني خضره رئيس مؤسسة “لابورا” وكاهن الرعية الاب بول ابو نعوم وبحضور سفير الفاتيكان للاتحاد الأوروبي le Beau Pain وكهنة من الكنيسة اللاتينية والمارونية. وحضر القداس دبلوماسييون وسياسيون وممثلو الأحزاب اللبنانية وأبناء الجالية اللبنانية واصدقاء من طوائف ومذاهب اخرى.
وتحدث المطران الجميل في عظته عن القديس مارون الذي حصل على نعمة خاصة من الله الا وهي نعمة الشفاء الجسدية والروحية بدواء واحد : الصلاة . هو الرسول الذي اختار الاستحباس والصمت والصلاة عن التكلم. ورحّب المطران الجميل بالأب خضره، وأثنى على جهوده وجهود مؤسسة لابورا، معتبراً انّها “تعمل بتضحية وقوّة لتثبيت المسيحيين في ارضهم والبقاء أقوياء، وحثهم على لعب دورهم الوطني الفعّال في لبنان”، مقدّماً الشكر باسمه وباسم الحاضرين للأب خضره ولكل العاملين في المؤسسة”.
وفي ختام الذبيحة الإلهية  شكر السفير البابوي le beau pain  دعوة الرعية  لمشاركة الجالية اللبنانية للاحتفال بعيد شفيعها. 5-2-2018 http://www.ucipliban.org/

vendredi 2 février 2018

IRAQ - Accusations et démentis concernant de présumées tentatives visant à modifier les équilibres démographiques dans la plaine de Ninive


 
Mossoul (Agence Fides) – Les équilibres démographiques fragiles de la plaine de Ninive – région irakienne traditionnellement et historiquement peuplée par les communautés chrétiennes autochtones de Mésopotamie – reviennent au centre de polémiques politiques qui voient s’opposer des représentants du gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien et des représentants locaux du gouvernement irakien.
L’alarme a été lancée – indiquent des moyens de communication locaux – par Khalil Jamal Alber, Directeur général pour les affaires chrétiennes au Ministère pour les dotations religieuses du gouvernement de la Région autonome du Kurdistan irakien. Selon lui, les forces de mobilisation populaire – milices chiites présentes sur le territoire de la plaine de Ninive – se livreraient actuellement à une véritable tentative de modification de la composition multi religieuse et multiethnique de la population de la zone au détriment de la composante chrétienne. Ce programme serait conduit au travers du transfert dans la région de population chiite provenant également du sud de l’Irak, au travers de formes d’intimidations et de pression sociales et aussi d’appropriations, même illégales, de biens immobiliers appartenant à des familles chrétiennes. Feraient également partie de ce programme les projets immobiliers lancés dans certains centres habités de la pleine de Ninive, destinés à accueillir des chiites. Toujours selon Khalil Jamal Alber, des représentants du groupe ethnique religieux Shabak seraient également impliqués dans les formes d’intimidation diffuse exercées au détriment des chrétiens. Par ailleurs, seraient également mises en œuvre des pressions visant à pousser les chrétiens ayant émigré pour fuir le joug du prétendu « Etat islamique » à vendre leurs maisons, renonçant ainsi définitivement à toute possibilité de retour.
A cette alarme lancée par le fonctionnaire de la Région autonome du Kurdistan irakien ont répondu des représentants du Conseil provincial de la plaine de Ninive, selon lesquels la composition multi religieuse et multiethnique de la population de cette zone continue à être protégée, de nombreuses organisations aidant actuellement les familles chrétiennes à rapatrier. Par ailleurs, dans les villes et villages de la plaine, les magasins rouvrent leurs portes et les maisons dévastées ainsi que la majeure partie des lieux de culte sont en restauration. (GV) (Agence Fides 02/02/2018

lundi 29 janvier 2018

Une chapelle du XIXe siècle à Issy-les-Moulineaux acquise par le diocèse maronite de France

« Une église que l’on consacre est une église vivante. » 





                           l’élégante église du Saint-Sauveur à Issy-les-Moulineaux,


« Une église retrouve Sa lumière. » Sous ce titre annonciateur d’une première dans l’histoire des maronites en Europe, Mgr Maroun-Nasser Gemayel, évêque des maronites de France et visiteur apostolique pour l’Europe, a reconsacré l’élégante église du Saint-Sauveur à Issy-les-Moulineaux, au cours d’une grand-messe samedi soir, devant plus de 600 fidèles et en présence du maire d’Issy, l’ancien ministre et député André Santini, des maires des localités avoisinantes, des anciens ambassadeurs de France au Liban, René Ala, Philippe Lecourtier et Bernard Emié, des autorités civiles et militaires, d’une délégation des chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulcre, et sous l’œil des caméras et des flashes des journalistes français et libanais.
Un grand moment d’émotion a saisi l’assistance lorsque la porte principale de l’église s’est ouverte après avoir été ointe à trois reprises avec un signe de croix par l’évêque posté à l’extérieur avec les officiants. Mgr Gemayel a fait la procession d’entrée, précédé d’un diacre (portant un cierge pascal allumé) et entouré de l’évêque du diocèse maronite de Baalbeck et Deir el-Ahmar, Mgr Hanna Rahmeh, représentant le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, de l’évêque du diocèse maronite du Canada, Marwan Tabet, de l’évêque de l’éparchie de Saint Vladimir-Le-Grand pour les Ukrainiens de rite byzantin de France, Mgr Boris Gudjiak, des prêtres de la paroisse de Notre-Dame du Liban à Paris et de la paroisse Saint-Charbel de Suresnes, ainsi que des curés des paroisses latines d’Issy-les-Moulineaux.
Bénissant les fidèles et aspergeant les quatre coins de l’église et ses murs sous les chants syriaques de la magnifique chorale de N-D du Liban, l’évêque et les officiants ont ensuite rejoint le chœur et encensé la croix et l’autel suivant un rituel précis: prière du pardon, psaumes, lectures des textes bibliques (Ancien Testament, épître de Paul, rappel du mot du Christ à Pierre: « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église », lecture de l’Évangile), avant de procéder à la consécration de l’autel avec la myrrhe par une onction de ses quatre coins et de ses croix, à son encensement, à son habillage avec trois nappes par les religieuses antonines de la rue du Regard à Paris, à l’allumage des cierges puis à la célébration de l’Eucharistie et la communion.


Un style néo-roman
Une ferveur incomparable s’était installée durant toute la cérémonie qui a duré plus de deux heures, sans que nul ne songe à quitter ou à céder sa place dans une nef bondée, où les bas-côtés, les travées et le bras du transept accueillaient les gens restés debout. La singularité de l’événement conférait à cette messe une puissance symbolique très forte. Construite dans la vaste cour d’honneur de l’hôpital Corentin-Celton dans un style néo-roman et bénie par l’archevêque de Paris en 1863, l’église Saint-Sauveur avait été déconsacrée le 27 janvier 2005 et transformée en espace culturel. Treize ans plus tard, le même jour du 27 janvier en 2018, sous l’impulsion du premier évêque maronite de France, elle retrouve sa vocation originelle ; son nouveau « baptême » dans le rite maronite la ramène dans le giron de l’Église universelle. Pour cela, il aura fallu quatre ans et demi de négociations ardues avec l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), comme l’a rappelé Mgr Gemayel dans son homélie, qui a remercié ses représentants présents à la messe ; l’appui du maire d’Issy-les-Moulineaux et de son équipe, grâce à leurs conseils et à leur aide durant ces négociations, et surtout, la générosité d’un donateur auquel Mgr Gemayel a rendu un hommage appuyé, Bernard Azzi, « mon ami d’enfance » grâce à qui l’acquisition de l’église a été possible ainsi que les travaux de rénovation « de fond en comble » qui s’engageront dans les prochains mois.

Il aura fallu, aussi et surtout, quelque chose de l’ordre de la prédestination, une Providence à l’œuvre, pour que se réalise le rêve de Mgr Gemayel, universitaire et historien destiné à être un « bâtisseur » puisqu’il est arrivé à Paris sans autres moyens ni outils que sa foi, sa persévérance, son affabilité et sa capacité à réveiller chez les 100 000 maronites de France le désir de renouer avec leur identité antiochienne. De la « villa des Cèdres » devenue « Beit-Maroun » à Meudon, siège de son éparchie, à l’église Saint-Sauveur qu’il a reconsacrée, Mgr Maroun-Nasser Gemayel trace un chemin chargé de symboles, celui d’un pasteur qui non seulement regroupe une communauté de plus en plus structurée en France, avec ses scouts, ses guides, ses paroisses, sa chorale, ses associations, mais l’engage aussi dans une dynamique quasi missionnaire. La nouvelle paroisse du Saint-Sauveur sera certes mise au service des fidèles maronites des communes d’Issy-les-Moulineaux, de Vanves, de Montrouge, de Malakoff, de Chatillon, de Bagneux, de Clamart, des XIVe et XVe arrondissements de Paris, mais, comme il l’a souligné aussi, « elle préservera l’identité de ceux et celles qui partagent la même foi, ou qui cherchent à rencontrer le Seigneur (…). Je souhaite que son rayonnement culturel et patrimonial illumine le quotidien des nombreux fidèles, touristes ou pèlerins, qui ne manqueront pas de venir l’admirer et y prier. 


 La spécificité des églises orientales
La diaspora est devenue » l’expansion «, suivant le terme adopté durant son synode par l’Église maronite (juin 2003-2006), synode auquel Mgr Gemayel a activement participé, et c’est ce terme qu’il a soigneusement utilisé durant son homélie. L’évêque maronite de France, qui a pris pour devise » Authenticité et mission «, n’oublie pas que ses ouailles maronites sont françaises aussi, et des fidèles catholiques relevant souvent de leurs paroisses latines dans leurs quartiers respectifs. Aussi a-t-il prié pour que » Dieu vous aide à faire grandir vos enfants dans un parfait équilibre entre l’insertion dans la société française et l’attachement à nos valeurs d’Orientaux chrétiens. Vous êtes les piliers de l’Église maronite en France et vous êtes les pierres vivantes de cette paroisse «, a-t-il ajouté.L’Église catholique d’Issy-les-Moulineaux ne s’y est pas trompée, puisque son site annonce la » bienvenue à nos frères maronites « et manifeste sa » joie d’accueillir en notre ville et si proche de nous ces frères et sœurs avec lesquels nous sommes en pleine communion «. Depuis Vatican II, ce processus de reconnaissance de la spécificité des Églises orientales et de leur liturgie est en marche. Le 27 janvier 2018, en l’église Saint-Sauveur, » l’unité de l’Église dans la diversité « y a trouvé sa pleine expression.

Médailles de reconnaissance
À l’issue de la célébration liturgique, Mgr Gemayel a remis une médaille de reconnaissance à des personnes ayant rendu de grands services au Liban et à la communauté libanaise de France, parmi lesquels le donateur Bernard Azzi, le maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini, les ambassadeurs de France René Ala, Bernard Emié et Philippe Lecourtier, Najwa Bassil Pietton, en mémoire de son époux feu l’ambassadeur Denis Pietton, le maire du 5e arrondissement de Paris où se trouve Notre-Dame du Liban, Florence Berthout, le maire du 6e arrondissement de Paris, Jean-Pierre Lecoq, le sous-préfet d’Antony et de Boulogne-Billancourt, Philippe Maffre, Frédérique Deniau, le curé de la paroisse St-Benoît à Issy, Christophe Witko. L’évêque a également adressé ses remerciements chaleureux au comité de pilotage de la cérémonie, dirigé par Kinda-Marie Élias, et au dévouement de ses membres.
La cérémonie a été suivie d’un vin d’honneur et d’un banquet, pour marquer l’importance du sentiment de fraternité entre les membres d’une même paroisse qui partagent ensemble les moments importants de leur vie: baptêmes, mariages, funérailles. Comme le souligne Mgr Gemayel, » une église que l’on consacre est une église vivante ».


Pour mémoire


La chapelle d’Issy-les-Moulineaux redevient… une chapelle

La chapelle Saint-Sauveur, reconvertie en espace culturel depuis 2004, sera « reconsacrée » ce samedi par l’église maronite, qui rassemble des catholiques originaires du Liban. Un événement qu’ils attendent avec impatience.L’événement est rare. Ce samedi, à Issy-les-Moulineaux, la chapelle Saint-Sauveur, déconsacrée en 2004 et reconvertie en espace culturel, redeviendra très officiellement… un lieu de culte. Une « cérémonie de reconsécration » a lieu à 18 heures. L’édifice sera désormais tenu par l’église maronite, cette communauté de catholiques originaires, pour beaucoup, du Liban, et qui l’a racheté à l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris).

L’élégante chapelle, située dans la cour d’honneur de l’hôpital Corentin-Celton, avait été construite et bénie en 1863, en même temps que le centre hospitalier. C’est la première fois dans l’histoire des maronites en Europe qu’une paroisse est créée dans les murs d’une ancienne église.

« C’est un merveilleux cadeau, je suis au ciel »

Et l’engouement est important : les 600 chaises de la chapelle sont déjà réservées. « C’est un moment magique, féerique. On a l’impression de retrouver notre famille », s’enthousiasme Rose, née au Liban en 1967, et qui a fui la guerre en 1990. « Pour moi, c’est un merveilleux cadeau, je suis au ciel », renchérit Sanna, 39 ans.
Environ 120 000 maronites vivent en France. Mais seules neuf paroisses leur permettent de pratiquer. Celle d’Issy sera la dixième, et rassemblera les fidèles de tout le secteur… Après un travail de fourmi, la paroisse ayant contacté chaque habitant avec un nom à consonance libanaise, plusieurs centaines de familles maronites ont été recensées dans les environs : 438 à Clamart, 423 à Issy, 130 à Châtillon, 123 à Vanves, 97 à Malakoff, 77 à Montrouge…
« On a fait les pages blanches et appelé tout le monde, raconte Kinda-Marie Elias, qui a piloté le projet pour la paroisse. Certains répondaient : Non, désolé, je suis juif tunisien. Ou bien : Je suis né au Liban mais je suis catholique arménien… Mais tout le monde a compris la démarche. Personne n’a raccroché. »

« Je ne voulais pas mourir avant de revoir cette chapelle utilisée comme chapelle ! »

C’est elle qui, depuis des années, s’est battue pour que son rêve aboutisse. Elle se souvient du premier jour où elle a mis les pieds dans la chapelle, en avril 2007. Un collègue l’avait invité à un bal masqué pour une soirée caritative. « Il m’a donné rendez-vous sur le parvis, et je lui ai demandé : elle est ou ta boîte de nuit ? »
La soirée était organisée dans l’ancien lieu de culte. « Je n’ai pas pu rester. Faire la fête là où les gens avaient connu des pleurs, des joies, des mariages, des obsèques, je ne pouvais pas. Et je me suis dit que je ne voulais pas mourir avant de revoir cette chapelle redevenir chapelle ! »
Entamées en 2013, les discussions entre l’AP-HP et les maronites, accompagnés par la ville, ont abouti en décembre. Six mois de travaux vont débuter pour lui redonner un coup de jeune. C’est un généreux donateur, Bernard Azzi, qui a déboursé la facture totale : 2M€. Un vrai « miracle » pour les maronites, qui envisageaient à l’origine de louer le lieu.

>Île-de-France & Oise>Hauts-de-Seine|Anthony Lieures|26 janvier 2018, 11h34|MAJ : 26 janvier 2018
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/la-chapelle-d-issy-les-moulineaux-redevient-une-chapelle-26-01-2018-7523970.php#xtor=AD-1481423551

dimanche 28 janvier 2018

أوّل كاهن ماروني متزوّج في جنوب فرنسا



أليتيا | يناير 27, 2018

/ أليتيا (aleteia.org/ar)  يصف الموارنة فرنسا بالأم الحنون، وفي كل عام يخصص البطريرك الماروني قداس شكر على نية فرنسا ، والمعروف أنّ لبنان دولة فاعلة في منظمة الدول الفرنكوفونية.

بعد سيامته الكهنوتية، انتقل الكاهن الماروني رامي عبد الساتر إلى جنوب فرنسا وتحديداً بوردو وهو الكاهن المتزوّج الماروني الأوّل الذي يخدم إحدى رعايا تلك المنطقة.

إنها سابقة وتحوّل جديد بالعمل الراعوي في جنوب فرنسا

منذ الشهر تقريباً وعبد الساتر ينكبّ على إعادة لم شمل الموارنة في مدينة يزيد عدد العائلات المارونية فيها عن المئتتين، ناهيك عن الطلّاب الذين يأتون بوردو التي تضم إحدى أكبر الأصرحة الجامعية في العالم.

عبد الساتر شارك أليتيا حلم الرسالة التي يعمل على تنفيذه وهو إظهار جمال الكنيسة المارونية وجمال التقليد الليتورجي الماروني للاتين الفرنسيين وهو يشعر بارتياح كبير بعد لقائه راعي أبرشية بوردو اللاتينية الكاردينال جان بيار ريكارد Cardinal Jean Pierre Ricard  الذي أعطى رامي الدعم الكامل لبدء رسالته.
 رامي ليس الكاهن الجديد في بوردو، فقد توالى ثلاثة كهنة قبله على الرسالة في رعية القديس فيكتور التي ما زالت لاتينية وتعمل الأبرشية المارونية والكاهن الجديد على طلب الإذن من الأبرشية اللاتينية لنقل الرسالة إلى رعيّة مارونية تحت اسم القديس شربل.

ويقول عبد الساتر لأليتيا إنّ الكنيسة مازالت تحت سلطة الكنيسة اللاتينية والعمل جار لتحويلها إلى رعية مارونية تعتمد قوانين الكنيسة الرسمية وبالتالي تكون أوّل رعية مارونية في جنوب فرنسا على اسم القديس شربل في حال موافقة الأبرشية اللاتينية.

فرعية القديس فيكتور التي تضم منزل كاهن الرعية وصالات، يستخدمها الكاهن الماروني والعائلات المارونية –  مع حضور لافت لعائلات عراقية وسورية مسيحية – ومشاركة الفرنسيين الموارنة احتفالاتهم الدينية التي هي مزيج بين العربية والفرنسية.

إذاً شروط نقل الرسالة إلى رعية مارونية أصبحت شبه مكتملة على أمل أن تحمل الأشهر المقبلة الخبر السار لجميع الموارنة هناك فتصبح الرعية رعية مستقلة.

يعمل رامي من الساعات الأولى لوصوله إلى بوردو على لم شمل الموارنة، فهو اتصل بجميع العائلات المارونية هناك وقام بزيارتهم ودعوتهم إلى الاحتفالات الدينية وإلى وضع يدهم في بناء الجماعة فكل واحد منهم مدعو إلى هذا، فالكنيسة هي كنيستهم يقول عبد الساتر لأليتيا.

عبد الساتر هو أوّل كاهن شاب على رأس الرسالة المارونية، والأحد الفائت احتفل الموارنة بتعيين عبد الساتر في احتفال إلهي حضره مئات الموارنة وفعاليات اجتماعية وسياسية لبنانية وترأسه الكاردينال ريكارد وراعي أبرشية فرنسا للموارنة والزائر الرسولي على اوروبا المطران مارون ناصر الجميّل Mgr Maroun Nasser Gemayel ولفيف من الكهنة، سبقه عشاء للموارنة في فرنسا نهار السبت شارك فيه ما يزيد عن 180 شخص.

يعمل الكاهن الجديد على إحصاء دقيق للموارنة في بوردو، وتساعده في ذلك لجنة الشبيبة للتواصل مع الشباب الجامعي هناك، وقد يصل عدد العائلات المارونية في بوردو إلى 400 عائلة بحسب عبد الساتر.
 مّا عن القداس الإلهي، فهو في تمام الساعة 11 كل يوم أحد، وهناك قداس يومي صباحي يشارك فيه بعض الفرنسيين، مع العلم انّ عبد الساتر هو مسؤول الرسالة المارونية في تولوز ولورد أيضاً.

يعاون عبد الساتر مجلس راعوي جديد مؤلّف من 12 شخص، مجلس مالي من أربعة اشخاص، جوقة الرعية ولجنة الشبيبة، وبدأ العمل على تعليم الأولاد اللغة العربية والتعليم المسيحي.

يدعو عبد الساتر جميع الموارنة في بوردو للتواصل معه على البريد الالكتروني التالي  Maronites.bordeaux@gmail.com أو على صفحة الرعية على فايسبوك paroisse maronite de bordeaux – saint victor .

حلم الأبرشية المارونية وعبد الساتر بدأ يتحقق لكي يكون للموارنة رعيتهم الخاصة، وهو يشكر راعي الأبرشية المارونية مارون ناصر الجميّل على ثقته ودعمه ، كذلك الكاردينال جان بيار ريكارد Cardinal Jean Pierre Ricard، كذلك Mgr Jean Pierre Rouet  المطران جان بيار رويي النائب العام لأبرشية بوردو، والأب كريستيان فيفيان Pere Christian Vivien  المسؤول عن القطاع الكنسي حيث كنيسة القديس فيكتور.

وفي سؤال عن دوره ككاهن ماروني في جنوب فرنسا، يعيد عبد الساتر التأكيد على أنه سيعمل على إظهار جمال الكنيسة المارونية للفرنسيين، والكنيسة المارونية في فرنسا ليست هنا لتحلّ مكان الكنائس الأخرى، إنما هي تزيد على جمال الكنيسة الفرنسية جمالاً.

وينهي عبد الساتر الحديث أنّ اختباره ككاهن ماروني متزوّج في أبرشية لاتينية هو من أجمل الاختبارات، فهو يشعر باحتضان اللاتين للموارنة والمسيحيين المشرقيين الذين قاسوا الصعاب وأتوا إلى هذا البلد، فرنسا، سعياً وراء الحرية والأمان، والكنيسة الفرنسية وتحديداً كنيسة بوردو كانت الأم الحنون التي احتضنت هؤلاء المسيحيين وما زالت.


https://ar.aleteia.org/2018/01/27/%D8%A3%D9%88%D9%91%D9%84-%D9%83%D8%A7%D9%87%D9%86-%D9%85%D8%A7%D8%B1%D9%88%D9%86%D9%8A-%D9%85%D8%AA%D8%B2%D9%88%D9%91%D8%AC-%D9%81%D9%8A-%D8%AC%D9%86%D9%88%D8%A8-%D9%81%D8%B1%D9%86%D8%B3%D8%A7/

jeudi 25 janvier 2018

EGYPTE - Déclarations du Patriarche copte orthodoxe sur « la fin de la marginalisation des coptes » dans le cadre d’une visite à un groupe éditorial

EGYPTE - Déclarations du Patriarche copte orthodoxe sur « la fin de la marginalisation des coptes » dans le cadre d’une visite à un groupe éditorial
 
Le Caire (Agence Fides) – Les coptes d’Egypte ont subi une marginalisation politique et sociale croissante à partir des années 1950. Cependant, cette tendance s’est, de facto, renversée au cours de ces sept dernières années. De nombreux faits inédits – comme les visites du Président Abdel Fattah al Sisi à la Cathédrale copte orthodoxe à l’occasion de la Solennité de Noël ou l’appui fourni par les autorités publiques et les forces armées à la reconstruction des églises endommagées par des attaques de matrice sectaire – contribuent à rétablir une situation d’équilibre, éliminant de flagrantes discriminations à l’encontre des chrétiens égyptiens. C’est ce qu’a souligné le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, en rencontrant la direction et les journalistes du groupe éditorial al Ahram, qui contrôle l’un des quotidiens égyptiens disposant de la plus large diffusion. La visite du Patriarche copte orthodoxe a eu lieu le 23 janvier, à l’occasion de l’inauguration d’une exposition des plus anciennes publications historiques du journal.
Au cours de sa visite, Tawadros II a fait l’éloge de la contribution fournie par al Ahram – titre fondé en 1875 par deux frères syriens résidant à Alexandrie – en faveur de la croissance culturelle de l’Egypte moderne, confiant avoir lui aussi lu habituellement la publication au cours de sa formation personnelle. (GV) (Agence Fides 25/01/2018)

Le Liban... vers la partition ou la laïcité ? FARÈS LOUIS

OLJ 23-1-2018

Allons-nous vers l’effondrement de l’État libanais, à la décomposition de son corps social, politique, moral et économique ? Peut-on encore éviter le chaos ?
Le Liban vit dans une atmosphère ambiante de fatalisme et d’impuissance. Aujourd’hui, plus personne ne regarde vers l’avenir, plus personne n’imagine l’avenir, tant le désarroi est profond. Notre système institutionnel actuel est sclérosé, rétrograde et ne correspond plus au monde du XXIe siècle. Notre Constitution de 1943 a vu naître un régime basé sur un délicat équilibre comptable confessionnel qui a volé en éclats dès le début de la guerre de 1975.
Hélas, l’accord de Taëf de 1989 a accentué le poids confessionnel et partisan qui engendre continuellement un marchandage politique entre les clans et de facto une instabilité de nos institutions contenant en elles les germes d’un prochain conflit qui pourrait nous conduire cette fois-ci vers la désintégration de notre identité et la partition réelle du Liban.
Le changement réel est conditionné par la sortie du système actuel basé sur le féodalisme, mal de la société, un cancer qui sévit dans nos gènes depuis l’occupation ottomane jusqu’à nos jours. Le citoyen libanais s’est vu imposer (et malheureusement s’en est accommodé) une gouvernance féodale confessionnelle et politique qui le transforme en pion au service de son maître. Il suffit d’observer comment les dirigeants font appel à l’instinct basique de leurs fidèles pour les mobiliser et les manipuler au service de leurs propres intérêts. Au lieu que ces dirigeants rassemblent les citoyens autour de valeurs communes et transconfessionnelles, tels l’édification de l’État, le développement économique, l’éducation, la réduction de la pauvreté et de l’inégalité, la lutte contre le chômage ou encore l’écologie, ils les divisent, les abrutissent, les asservissent et les cantonnent dans leurs appartenances ethniques ou religieuses. Rappelons la mise en garde jadis de notre bien-aimé philosophe Gibran Khalil Gibran : « Malheur à la nation divisée où chacune des parties se considère comme une nation. »
Pourtant, un moment, on avait cru à un espoir d’un vrai changement et de renouveau avec le général Michel Aoun, mais, malheureusement, une fois rentré au pays, il n’a pas pu résister au chant des sirènes du confessionnalisme et du clientélisme qui mine l’âme de la société libanaise. Finalement, seul Raymond Eddé, la conscience du Liban, avait pu garder une constance dans les paroles et les actes tout au long de sa vie publique, et ce malgré les difficultés et les menaces qui ont jalonné son parcours politique.
Mais que faire face à cette chape de plomb et à cet immobilisme morbide ? Une transformation profonde de notre système politique s’impose, où le citoyen est une valeur en soi, où la religion est séparée de l’État, où la liberté de conscience est indiscutable, où la femme a les mêmes droits que l’homme, où le mérite et l’intégrité prédominent l’appartenance confessionnelle, où l’engagement public s’affranchit de toute forme d’allégeance. Seul un système basé sur la laïcité les garantit.
Loin des clichés faciles, la laïcité n’est pas la négation des religions; elle ne les relègue aucunement dans la sphère strictement privée, mais elle leur permet de jouer un rôle dans le débat public surtout pour des projets de société touchant à la conscience et à la dignité humaines. Cette idée avait déjà existé au XIXe siècle avec « la Nahda » où certains penseurs arabes chrétiens et musulmans (citons Boutros al-Boustani, Francis Marrache, Jorge Zeydan, Mohammad Abdo, Abdel Rahman al-Kawakibi...) étaient des avant-gardistes et plaidaient pour un mouvement de réforme politique, culturel et religieux, dissociant les affaires de la cité des convictions religieuses « personnelles ». On a grand besoin aujourd’hui de revivifier cet esprit.
Rien n’est fait par une classe politique corrompue pour faire évoluer les mentalités des citoyens, mais au contraire tout est entrepris pour laisser ces derniers dans la pauvreté, l’ignorance et une totale dépendance pour faire perdurer le statu quo. Le pays ne sait même plus ce qu’est être libre. Ce concept a quitté l’esprit du peuple.
C’est pourquoi, il faudrait que le citoyen se réveille et se libère lui-même de l’emprise de son chef religieux ou politique pour retrouver sa dignité et son droit à décider librement de son avenir. Les exemples dans le monde ne manquent pas de ces régimes qui se croyaient éternels et indéboulonnables mais qui ont été vaincus par la soif de liberté, un trésor incommensurable pour l’humanité. Quel que soit son appartenance religieuse, philosophique ou ethnique, l’homme finira tôt ou tard par choisir la liberté plutôt qu’un autre concept de vie ou de société qu’on veut lui imposer. 
La société civile doit jouer pleinement son rôle de boussole et d’accompagnement pour aider à cette émancipation des citoyens. J’en appelle aux intellectuels, universitaires, jeunes, journalistes, syndicats, hommes d’affaires et aussi la diaspora libanaise pour être le catalyseur de ce changement.
L’instauration d’un système laïc au Liban est plus que nécessaire pour la survie du pays et pour le bénéfice de nos générations futures. Il faudra du courage, du temps et de la persévérance. C’est la seule voie possible pour préserver à terme l’unité du Liban, mais aussi un modèle à suivre pour les pays voisins.

Président du Cercle Khalil Gibran (France)


https://www.lorientlejour.com/article/1095680/le-liban-vers-la-partition-ou-la-laicite-.html

Jérusalem, capitale de qui ? Jérusalem, capitale de quoi ?



Publié le 25 janvier 2018 par Garrigues et Sentiers

Ou Jérusalem … capitale de rien – ce rien que produit toujours, immanquablement, une lecture littéraliste des Ecritures.

Une lecture qui n’interroge pas la lettre pour interpeller le sens apparent qui s’y forme et pour explorer les failles que recèlent les sens déjà énoncés ; et pour faire ressortir du texte une parcelle de signification qui s’y découvre ou qui y surgit – fût-elle insolite autant qu’incertaine.

Une lecture qui se prend donc au pied-de-la-lettre. Faute de se tenir en alerte devant ce qui lui paraîtrait par trop intelligible, et faute de soupçonner que le iota et le trait de lettre n’ont été déclarés imprescriptibles que pour se prêter sans fin à l’exercice de la construction-déconstruction du signifié et du signifiant.

Et qui se réfute ainsi elle-même en ce que la lettre mémorisée sur laquelle elle refermera le livre, et dont elle formera sa certitude – « Dieu dit que … », « Dieu commande que … », « Dieu promet que … » -, est la lettre dont il nous a été dit qu’elle tue par opposition à l’esprit qui vivifie. Cet esprit qui hors l’expérience mystique qu’il peut offrir en partage à ses élus, ne se rencontre que dans le questionnement et le doute qui sont les dons ordinaires qu’il dispense.

Que cette lecture au pied-de-la-lettre soit œuvre de mort, quelle preuve plus irréfutablement violente pourrait-il nous en être apportée que par le constat qui acte que tous les fanatismes procèdent d’un littéralisme - au point que ‘’fondamentalisme’’ et ‘’fanatisme’’ sont devenus pour nous des arriérations quasiment synonymes.

Et quelle illustration plus accablante nous en est-il donné que par la confrontation inépuisable des légitimités dont Terre d’Israël et Etat palestinien et, plus exemplairement sans doute encore en ces temps-ci, Jérusalem des Hébreux et Jérusalem de l’Islam, sont le champ de collision.

Ces revendications antagonistes sur Jérusalem n’interpellent-elles pas le monde judéo-chrétien en le renvoyant à une submersion de l’esprit par la lettre prise à son premier degré de lecture ? Une interpellation qui en appelle contre les contenus du croire qui se sont forgés dans l’infirmité constitutive du littéralisme : celle qui lui rend inaccessible que l’esquisse de l’esquisse d’une vérité ne pourra jamais s’entrevoir qu’au septième degré de lecture.

Pour qu’il existe une chance que cette interpellation prospère, ne faut-il pas d’abord abandonner (et invalider) la référence à une "Jérusalem terrestre" – celle-ci fût-elle conçue en contrepoint d’une "Jérusalem céleste" ? Au bénéfice d’une représentation exclusive de toute confusion du spirituel et du temporel. Et dire ainsi que Jérusalem est une - et une non pas en tant que ville inscrite dans une géographie et positionnée par les cartographes, mais en ce qui l’érige entièrement en composante du projet de la création et en figuration de l’accomplissement ultime des temps de notre monde.

Au regard de ce projet et dans la perspective de cet accomplissement, l’historicité de Jérusalem n’importe pas davantage que celle attribuable à Abraham ou à Moïse, à la servitude en Egypte et à un périple libérateur à travers la Mer Rouge et le Sinaï, à la construction du premier Temple et à la splendeur du règne de Salomon. Ce qui recèle du sens, c’est la somme des signes additionnés sur la longue durée dans une œuvre composite. Et non l’histoire dans laquelle cette œuvre met une promesse et un enseignement en situation, ni les histoires dont elle a recouvert son corpus spirituel et messianique. 

Ramener Jérusalem au statut d’une capitale, ou assimiler le ‘’peuple d'Israël’’ à l'Etat d'Israël, est-ce ainsi finalement autre chose qu’instituer une confusion irréparable entre une allégorie spirituelle et sa réduction en un lieu figuré sur la planisphère et dans un temps particulier de l’évènementiel attaché à ce lieu ? Et autre chose qu’infirmer une métaphore qui concentre en elle l’espérance consubstantielle à l’Alliance et l’intelligence du cheminement de cette Alliance ?

Jérusalem métaphore de l’apothéose annoncée à la consommation des siècles et, conjointement, de la longue marche élective des nations concourant à la construction et à l’achèvement de notre monde, ne se pénètre pas en s’arrêtant à des songes et à des légendes - fussent-elles sublimes. A l’instar de l’interprétation que réclament, si l’on vient à les questionner, la fronde de David, la chevelure de Samson ou le ventre de la baleine de Jonas, la Jérusalem-symbole requiert un niveau d’explication plus exigeant - une intellection plus haute - que celle qui prête à la transcendance d’avoir un jour posé le doigt sur une petite ville cananéenne qui n’avait a priori rien de particulier. Sauf à se servir des mots, pris tels qu’ils viennent, comme les fabricants d’idoles le font du bois, du bronze ou de l’or, et de tout autre matériau brut dont sont fabriquées les idoles.

Et sur ce mot, sur ce nom de Jérusalem, s’interdire la découverte, sous le couvert de "sens uniques", de significations infinies ne participe-t-il pas du péché contre l'esprit ? Contre l'esprit de questionnement qui, de millénaire en millénaire, vivifie la singularité du monothéisme juif, indissociable de la quête de sens en laquelle réside le ressort intuitif et la respiration même du judaïsme et, qui sait, jusqu'à sa raison d'être pour l'humanité. L'assignation au questionnement s'étendant, eût-elle de longue date cédée chez beaucoup aux disciplines de la foi, aux fils qui se sont crus ‘’séparés d'Israël’’ nonobstant leur communauté d’élection.

Jérusalem partage avec d’autres figurations le même concept spirituel : celui que transcriraient dans notre contemporain le Point Omega et, inclusivement, la trajectoire qui s’y conclut. Si l’on cesse de s’attacher à cette dimension conceptuelle et aux hachures du temps qu’elle efface, Jérusalem n’est plus qu’un enjeu géostratégique. De même le Troisième Temple ne renverra plus qu’à l’objet d’un concours d’architectes. Et le peuple juif s’effacera derrière l’entité génétique dans laquelle une ‘’science’’ racialiste a voulu l’identifier et circonscrire l’exécration qu’elle lui portait – au demeurant une déviance parallèle a entraîné des savants sionistes sur la même piste génétique parce que les identitarismes qui convoquent la biologie se retrouvent, a minima, dans des chimères identiquement construites.

Il va de soi que ni l‘universalité de Jérusalem, ni la réunion-intégration en Israël qui a déjà été engagée par les nations, et qui s’est successivement opérée par des siècles de conversions multipolaires et d’exodes de peuples divers, n’empêchent de concevoir la passion charnelle éprouvée pour la terre d’Israël. Et pas davantage de se représenter la vénération des ‘’lieux de mémoire’’ inscrits dans cette terre.

Mais cette passion et cette vénération n’ont pas le pouvoir d’occulter que seuls les signes contiennent et contiendront le sens du récit que nous sommes appelés à écrire dans l’œuvre créatrice. Qu’au « Tout est grâce » de Bernanos répond le « Tout est spirituel » qui s’imprime en sous-titre du premier et du second Testament. Et que tout ce qui nous rend impénétrable le langage de ces signes nous amène à assumer une contradiction qui touche au plus central du croire : ce n’est pas la foi qui élève – elle n’est qu’un rapprochement parmi d’autres de la transcendance -, mais l’Esprit et lui seul.

Reste une interpellation envers nous-mêmes : pour répondre à cette contradiction, ne faudra-il pas se ranger à l’idée que l’Esprit est dispensé autant au croyant qu’à l’incroyant - au tenant des dogmes autant qu’au théologien rebelle ou qu’à l’essayiste téméraire ou au philosophe athée - pour que soifs d’entendement et dons parcimonieux de lumière aident, les jours venus, à produire davantage de clairvoyants et de justes.

Didier Levy 

Publié dans Signes des temps

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EGYPTE - Réponse négative du Parlement égyptien au mémorandum américain relatif aux discriminations contre les coptes

EGYPTE - Réponse négative du Parlement égyptien au mémorandum américain relatif aux discriminations contre les coptes
Le Caire (Agence Fides) – La Commission des Affaires étrangères du Parlement égyptien a rédigé une réponse au mémorandum joint au projet de résolution portant sur l’alarme suite « aux attaques contre les chrétiens coptes en Egypte », soumis le 21 décembre dernier au Congrès américain par six de ses membres. Le 22 janvier, le Président de la Commission parlementaire égyptienne, Tarek Radwan, a indiqué publiquement que le document rédigé, d’une longueur de six pages, sera transmis au Congrès des Etats-Unis pour réfuter les affirmations contenues dans le mémorandum américain, qui vise à accréditer l’idée de l’existence d’une discrimination systématique des coptes en Egypte sous la présidence du Maréchal Abdel Fattah al Sisi. Le document préparé par la Commission – indiquent les moyens de communication nationaux – visent à prouver la convergence des musulmans et des coptes dans la « révolution du 25 janvier 2011, qui porta à la chute du régime d’Hosni Moubarak. La responsabilité des conflit sectaires ayant suivi ce passage historique – affirme le texte rédigé par les parlementaires égyptiens – doit être attribuée in toto aux Frères musulmans, arrivés au pouvoir démocratiquement en 2012 et dont le gouvernement, conduit par le Président Mohamed Morsi, fut renversé en juin 2013, après les manifestations appuyées par des dizaines de millions d’égyptiens, chrétiens et musulmans. La révolution du 30 juin 2013 – peut-on lire dans le texte – a représenté une réaction à la tentative de transformer l’Egypte en un Etat sectaire mais, après ce tournant, la colère des groupes extrémistes s’est déchaînée avec plus de férocité contre les chrétiens coptes, faisant enregistrer une augmentation impressionnante des violences sectaires ainsi que des massacres de chrétiens coptes perpétrés par des bandes djihadistes. Après la chute du régime des Frères musulmans – insiste le texte de la Commission parlementaire égyptienne – le gouvernement égyptien, sous la Présidence du Maréchal al Sisi, a visé à réaffirmer les pleins droits de citoyenneté de tous les égyptiens, en mettant un terme aux violences et aux discriminations envers les coptes. L’armée égyptienne – poursuit le texte – « a entrepris la reconstruction et la restauration de 83 églises sur l’ensemble du territoire égyptien » alors que l’article 244 de la nouvelle Constitution « a aidé les chrétiens à gagner 39 sièges au Parlement pour la première fois », alors qu’une loi a été approuvée en août 2016 afin de faciliter la construction de nouvelles églises. En outre, une loi prédisposée par la Commission anti-discrimination sera prochainement discutée afin de garantir qu’aucune minorité religieuse en Egypte ne soit discriminée ou pénalisée dans l’attribution des charges publiques. La réponse égyptienne comprend également une citation du Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, pour qui « il est préférable d’avoir une patrie sans église que d’avoir des églises sans une patrie », visant à attester combien les coptes revendiquent en toute occasion leur physionomie d’Eglise autochtone et de composante constitutive de la nation égyptienne.

Le projet de résolution portant sur l’alarme suite « aux attaques contre les chrétiens coptes en Egypte », soumis le 21 décembre dernier au Congrès américain par six de ses membres, avait déjà provoqué des polémiques en Egypte, y compris de la part de parlementaires égyptiens coptes (voir Fides 28/12/2017). Dans le texte du projet de résolution parlementaire, après une description sommaire de faits concernant les communautés chrétiennes en Egypte, il était demandé au Congrès d’appeler le gouvernement à « appliquer des réformes sérieuses et légitimes afin de garantir aux chrétiens coptes les mêmes droits et les mêmes chances qu’à tous les autres citoyens égyptiens ». En particulier, est rappelée l’urgence de mesures de la part des autorités égyptiennes en faveur d’une réforme de l’instruction qui garantisse « l’enseignement de toutes les religions » et d’une « réforme politique qui garantisse les droits et libertés fondamentaux et l’Etat de droit ». Hafez Abu Saada, membre du Conseil national pour les droits fondamentaux, connu y compris hors des frontières de l’Egypte pour ses campagnes de défense des droits de citoyenneté dans son pays, avait affirmé que la résolution américaine devait être considérée comme un instrument utilisé par les Etats-Unis pour exercer une pression politique sur le gouvernement égyptien. Selon lui, il n’existe pas, en Egypte aujourd’hui, de discriminations « institutionnalisées » vis-à-vis des chrétiens et la persistance de violences et d’actes d’intimidation à caractère sectaire contre les coptes ne peut être imputé à l’actuel régime politique. (GV) (Agence Fides 23/01/2018)

SYRIE - Appel du Patriarche syro orthodoxe aux diplomates présents à Damas en faveur de la promotion de la paix en Syrie

SYRIE - Appel du Patriarche syro orthodoxe aux diplomates présents à Damas en faveur de la promotion de la paix en Syrie
 
Damas (Agence Fides) – A l’occasion du début de la nouvelle année, le Patriarche syro orthodoxe d’Antioche, Ignace Ephrem II, a organisé, le 23 janvier, au siège patriarcal, dans le quartier de Bab Tuma de la vieille ville de Damas, une réception à laquelle ont été invités tous les diplomates accrédités près la République arabe de Syrie.
A la réception, ont également participé le Nonce apostolique à Damas, S.Em. le Cardinal Mario Zenari, et le Vice-ministre des Affaires étrangères syrien, Faisal Mekdad, ainsi que des Ambassadeurs et représentants diplomatiques de différents pays. Le Patriarche Ignace Ephrem II a fait le bilan de 2017, le décrivant comme une année de souffrances pour le peuple syrien et exprimant le souhait que 2018 marque la fin des conflits et des violences qui affligent encore la Syrie et le Proche Orient. Le Patriarche syro orthodoxe a également remercié les Ambassadeurs et leurs gouvernements respectifs pour le solidarité avec la Syrie, faisant appel à la communauté internationale afin qu’il soit mis un terme maintenant à toute forme de soutien extérieur aux milices et groupes armés irréguliers opérant sur le territoire syrien.
A l’occasion de la réception, le Nonce apostolique en Syrie a tenu à souligner, dans un bref discours, la contribution que peuvent offrir les Eglises à la reconstruction de la Syrie, en favorisant la réconciliation et le retour à une coexistence pacifique entre les différentes composantes du peuple syrien. (GV) (Agence Fides 24/01/2018)