Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 14 février 2018

Un livre :Ismaël contre Israël.

Ismaël contre Israël.
Le conflit israélo-arabe depuis ses origines

La diversité et la complexité des situations au Proche-Orient, et tout particulièrement en Israël, ramènent sans cesse à la question de ce conflit qui ne trouve pas d’issue. La « question palestinienne », et plus récemment le conflit israélo-palestinien, pose de façon récurrente la problématique de « la terre » pour ces deux peuples et ces trois religions. La question ne date pas d’hier. Pour comprendre cet « Orient (si) compliqué » ne faudrait-il pas croiser ces niveaux de lectures pour répondre à cette question ?

Esther BENFREDJ s’y attache en présentant un opus solidement documenté. Une para-critique abondante, des cartes, un glossaire qui permettent au lecteur de se situer dans le temps et dans l’espace.

L’auteur qui vit au Canada depuis quelques années s’adresse tout particulièrement aux Québécois souverainistes en regrettant leurs prises de position en faveur des Palestiniens, et en critiquant donc la politique intérieure de l’Etat d’Israël. La comparaison et les proximités qui semblent sous tendre sont sans doute un peu hardies ! Le titre du livre porte en lui-même une question, voire une interrogation fondamentale: dans le conflit israélo-palestinien, est-on devant un affrontement bipolaire entre deux peuples ? Entre deux religions ? Le titre semble conférer ce conflit à la seule réalité religieuse entre musulmans et juifs. Le conflit israélo-palestinien est certes bien ancré dans une dimension binaire inconciliable aujourd’hui... Il existe, faut-il le répéter, un troisième acteur permanent dans le conflit,  qui est à percevoir comme un véritable partenaire: le chrétien. Ce conflit pose de façon récurrente la problématique de l’appartenance à une terre pour deux peuples et pour trois religions ! On ne saurait enfermer ce conflit dans une dualité et la seule référence à deux religions. On ne peut considérer le chrétien dehors du Peuple palestinien, mais on ne peut pas non plus l’inclure comme adhérant à la foi musulmane ! Alors, où est donc sa place ? Cette place si singulière ?

L’ouvrage si argumenté soit-il n’offre pas une lecture neutre des faits mais adopte une position bienveillante à l’égard d’Israël. La préface signée de Shmuel TRIGANO adopte la même pente en enfonçant le clou là où se situe le débat depuis 1948. Nous sommes ici dans la posture. Selon l’universitaire de Nanterre, cet ouvrage « constitue de façon objective la généalogie du conflit au Proche-Orient ». Les termes employés dans les premières phrases de la préface sont forts. Il s’agira, ici, de « redécouvrir (dit-il) cette histoire (qui) malmène dans ses tréfonds les conventions ».

Le livre ne manque pas de pertinence. Il souligne, assurément, des vérités incontournables qu’il est nécessaire de prendre en compte. Néanmoins, on aurait préféré davantage de neutralité ou de distance… pour présenter les faits. Ils sont souvent têtus, et demandent effectivement une bonne part de distanciation. Le dossier est ici, en grande partie, à charge… Esther BENFREDJdénonce la lecture communément admise qu’Israël est un corps « étranger » en terre « arabe ». Cela relèverait, selon elle, du mythe. Comment alors comprendre que ces mythes fondateurs puissent être décisifs dans la recomposition d’un paysage politique ? Comment lire les imaginaires qui sont attachés à cette Terre ? Selon l’auteur, les fondateurs de l’Etat d’Israël ne sont pas venus spolier les propriétaires palestiniens, et encore moins un Etat arabo-palestinien légitimement constitué. Israël serait-il alors ce lieu « donné » par l’Occident à tous ces juifs marqués par la Shoah comme manifestation d’un regret ou de remords pour ne pas avoir parlé, pour ne pas avoir su les protéger et les défendre ? La Création de l’Etat d’Israël, sous couvert de promesses des uns et des autres et de la volonté de mettre en exergue un mythe national juif, est-elle une réponse à Auschwitz ? Cette tragédie instrumentalisée solde-t-elle les comptes du deuxième conflit mondial ? La percée de l’idéologie sioniste fait éclore le nationalisme palestinien et le besoin de relire son Histoire marquée par le drame de la Nakba (1948). Le sionisme de Théodore Herzl infligerait-il à l’Occident l’obligation de se constituer à la fois témoin, protagoniste fautif et coupable de ce qui s’est passé entre les deux grandes guerres mondiales ? Et une fois encore, Shmuel TRIGANO vient marquer de son autorité que « l’Etat d’Israël est aussi « ancien » que les Etats arabes. Il est né de la même tourmente, de la même histoire, aussi légitime et légal qu’eux, peuple en majorité par des Juifs originaires de ce monde-là, qui s’y sont regroupés dans le cadre d’un grand échange de population… ». Et de dire encore : « Quand on voit, par exemple, dans la création de l’Etat d’Israël une forme de compensation de la Shoah (que l’Occident aurait injustement fait « payer » à des Palestiniens innocents), on méconnait l’histoire juive et, en l’occurrence, l’histoire de monde arabo-musulman (où vivait la majorité de la population du nouvel Etat d’Israël) qui, par ailleurs, ne ressemble en rien à la version « post-colonialiste » complaisante que l’on voudrait accrédite  occidentaleQuand on ne se focalise plus sur la perspective occidentale, l’état des choses originel s’impose… ».

Le conflit israélo-palestinien ne fait que raviver cette quête de sens, cette volonté de demeurer là où l’Histoire ou les histoires ont mis chacun d’entre eux, juifs ou palestiniens.

Cet essai ne peut laisser le lecteur insensible. Sa lecture sera facilitée si l’on tient pour vraie et définitive la thèse proposée ici. Dans le cas contraire, il nourrira sans doute plus de crispation. Chacun au terme de ces 251 pages se fera une idée du fondé de ce qui est proposé par l’auteur. La discussion est irrémédiablement ouverte…

Patrice Sabater, cm
Novembre 2017

Esther BENFREDJIsmaël contre Israël. Le conflit israélo-arabe depuis ses originesEd. DDB, Paris 2017. 251 pages. 18,90 €

Crédit photo : Esther Bendfredj – www. quebec-amerique

Esther Benfredj est née à Paris en 1980. Diplômée en droit international et en science politique, elle a travaillé à la Faculté de droit de l’Université de Montréal en tant qu’assistante de recherche avant de se lancer dans le journalisme. Ismaël contre Israël est son premier essai.

mardi 13 février 2018

Les membres du synode grec-melkite reçus par le Pape François

Les membres du synode grec-melkite reçus par le Pape François

Le Pape François a reçu les membres du synode grec-melkite au Vatican, ce lundi 
12 février. Saluant le Patriarche Joseph Absi, le Saint-Père a adressé ses prières
 à la «Syrie bien-aimée» et à tout le «Proche-Orient», où l’Église 
grecque-melkite est profondément enracinée, et où elle assure un «précieux 
service pour le bien du peuple de Dieu», il est revenu sur les conditions difficiles
 dans lesquelles les membres de cette
 Église accomplissaient leur mission, et vivaient leur foi.
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Les évêques et les prêtres grecs-melkites ont une mission essentielle rappelle François: encourager les fidèles à demeurer sur leur terre, principalement la Syrie, «frappée ces dernières années par des souffrances indicibles». Ils sont ainsi appelés à «manifester devant le peuple de Dieu qui souffre, communion, unité, proximité, solidarité, transparence et témoignage». Le Pape entend les aider grâce notamment à la journée de prière et de jeûne du 23 février prochain, dédiée à la paix.Lors de cette rencontre, qui intervient après l’assemblée synodale de cette Église d’orient tenue au Liban début février, le Pape a souligné que les pasteurs avaient une tâche toute particulière: celle de réanimer le cœur des fidèles, demeurant à leurs côtés, les consolant, allant à leur rencontre et répondant à leurs besoins.«Nous avons tant besoin de pasteurs qui embrassent la vie avec l’ampleur du cœur de Dieu, sans s’abandonner aux satisfactions terrestres, sans se contenter de maintenir ce qui existe déjà, mais en visant toujours plus haut», a expliqué François. Les pasteurs doivent ainsi être «libres de la tentation de se maintenir en “basse altitude”, libérés des mesures étroites d’une vie tiède et routinière», «pauvres, détachés de l’argent et du luxe, au milieu d’un peuple qui souffre, annonciateurs cohérents de l’espérance pascale, en chemin permanent avec les frères et les sœurs».

http://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2018-02/les-membres-du-synode-grec-melkite-recus-par-le-pape-francois.html

lundi 12 février 2018

LIBAN - Condamnation de profanateurs d’une statue de Notre-Dame consistant à mémoriser la sourate du coran relative à la Mère de Jésus

LIBAN - Condamnation de profanateurs d’une statue de Notre-Dame consistant à mémoriser la sourate du coran relative à la Mère de Jésus
 
Akkar (Agence Fides) – Deux jeunes musulmans libanais, inculpés d’avoir profanés une statue de Notre-Dame ont été condamnés à une peine alternative à la détention consistant à lire et mémoriser des passages du coran exprimant la vénération pour la Mère de Jésus. La décision du magistrat Jocelyne Matta, juge d’instruction du nord du Liban, a reçu des éloges, y compris de la part de responsables musulmans libanais qui l’ont valorisée comme instrument efficace pour lutter contre les sectarismes et toutes les formes d’offense perpétrées contre les croyances religieuses d’autrui.
Les deux jeunes, élèves musulmans de l’école technique de Mounjez, un village à grande majorité chrétienne de la région d’Akkar, s’étaient introduits voici quelques jours dans une église et y avaient accompli des gestes outrageants contre une statue de Notre-Dame. Les deux jeunes ont également filmé leur bravade sacrilège et l’ont diffusé parmi leurs camarades sur les réseaux sociaux. La police les avait arrêtés et les organes judiciaires s’étaient immédiatement activés afin d’établir une peine permettant également d’envoyer un signal efficace et de prévenir de nouveaux conflits sectaires. Jocelyne Matta, chargée de se prononcer sur le cas, lors de l’audience du 8 février, a préféré condamner les deux inculpés à une leçon de culture religieuse islamique plutôt que de recourir à des peines de détention. Durant l’audience, le magistrat a lu d’une copie du coran la sourate al Imran, qui exprime la vénération accordée à Marie par le texte sacré de l’islam, disposant comme peine pour les deux jeunes inculpés la lecture, la mémorisation et la récitation de ce texte. La proposition du juge a été approuvée et notifiée par le Tribunal de Tripoli, qui donné mandat à un responsable du Tribunal des mineurs d’aider les jeunes dans la mémorisation. Avant d’être relâchés, les deux inculpés on exprimé leur repentir pour l’action perpétrée.
« Le recours à ce type de peine rééducative – fait remarquer à l’Agence Fides le Père Rouphael Zgheib, prêtre maronite et Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Liban – exprime une orientation nouvelle dans la praxis de la justice libanaise et représente une application de l’article 111 du Code pénal, qui autorise le juge instructeur à remplacer la détention d’un inculpé par une autre mesure quelconque considérée comme plus appropriée et efficace. Le juge s’était aperçu que les jeunes ne savaient rien du coran, bien qu’étant musulmans, et il a donc choisi ce type d’amende pour leur enseigner à respecter également leur religion elle-même, outre les fois de ceux qui ne sont pas musulmans ».
La décision du juge Matta, magistrat chrétien, a été appréciée par des responsables religieux et politiques libanais. Le Premier Ministre Saad Hariri, musulman sunnite, l’a valorisée sur les réseaux sociaux en tant que choix utile à mettre en évidence ce que « les chrétiens et les musulmans partagent ». La décision de justice a montré aux deux jeunes que leur action représentait également une offense pour leur religion islamique elle-même, religion que, visiblement, ils ne connaissaient pas bien. (GV) (Agence Fides 12/02/2018)


https://mail.google.com/mail/ca/u/0/#inbox/1618a014af775b8c

vendredi 9 février 2018

« PALESTINE. UN PEUPLE, UNE COLONISATION »

COMPTE RENDU DU NUMÉRO SPÉCIAL MANIÈRE DE VOIR – MONDE DIPLOMATIQUE,  ARTICLE PUBLIÉ LE 05/02/2018
Par Mathilde Rouxel
Ce numéro spécial, février-mars 2018, a été conçu à partir de la décision prise par le président américain Donald Trump le 6 décembre 2017 de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Pour les préfaciers, Akram Belkaïd et Olivier Pironet, cette décision prouve avant tout que le soutien de nombre de gouvernements arabes à la cause palestinienne relève d’une « dialectique creuse » (p. 4). Elle manifeste aussi l’inaction de Mahmoud Abbas, qui « s’enfonce dans l’autoritarisme » (p. 5) sans avoir pourtant atteint un seul de ses objectifs. En reprenant à travers les soixante-dix ans de l’histoire du conflit israélo-palestinien des textes-clés publiés par des journalistes et des chercheurs depuis 1960, ce numéro offre une large perspective historicisée sur la question palestinienne.

Une guerre de cent ans

La revue se découpe en plusieurs temps. Une première partie, intitulée « Une guerre de cent ans », propose la publication d’un texte inédit du chercheur Gilbert Achcar, « La dualité du projet sioniste », la réédition d’un texte de juin 1960 de l’ancienne rédactrice en chef du Monde Diplomatique Micheline Paunet, un texte de 1969 du chercheur spécialiste des guérillas et des questions stratégiques Gérard Chaliand, un texte de 1988 du journaliste Amnon Kapeliouk, un texte de 1993 de l’intellectuel palestinien et ancien membre du Conseil national palestinien Edward Saïd, deux textes de 1999 et 2000 du journaliste Alain Gresh et un texte du journaliste et historien Dominique Vidal publié en 2017.
Dans son article, Gilbert Achcar revient sur les origines du sionisme étatique pensé par Théodore Hertzl à la fin du XIXe siècle. S’en suivit déclaration Balfour en 1917 qui acta un projet sioniste réalisé « sous l’égide d’une grande puissance européenne » (p. 10), et « structurellement intégré au système impérialiste » (p. 11). Dans un article écrit en 1960 et retitré pour cette édition « La naissance de la question des réfugiés », Micheline Paunet revient sur l’exode des Palestiniens en 1948 et la mise en place d’une aide internationale aux réfugiés (l’UNRWA). « Quand la résistance s’organise » reprend un texte de Gérard Chaliand publié en 1969, qui explique l’organisation de mouvements de lutte armée – d’abord l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), les Héros du retour (Abtal Al-Aouda) et le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), puis les premiers commandos du Fatah à partir de 1965. Il insiste notamment sur l’impact de la bataille de Karameh en 1968 sur les populations palestiniennes, qui sent naître un « sentiment d’appartenance à l’identité collective » (p. 17), tout en mettant fin « aux pratiques ‘légalistes’ de l’Organisation de libération de la Palestine », comme le précise Samir Frangié dans un encadré sur la lutte armée placé en corps d’article (p. 20). Dans un article de 1988, le journaliste Amnon Kapeliouk atteste de l’émergence de la première intifada, et reprend la comparaison désormais fort répandue qui met en pendant la situation israélo-palestinienne et la situation sud-africaine, assimilant Gaza à Soweto (p. 21). Il explique l’éclatement de l’Intifada par les conditions économiques dans lesquels les Gazaouis sont plongés, mais aussi la « désillusion à l’égard du monde arabe » (p. 22) qui au sommet de la Ligue arabe à Amman en 1987 traitait le conflit israélo-palestinien comme un problème secondaire. En 1993, ce sont les accords d’Oslo qu’Edward Saïd commente, en les comparant à un traité de Versailles (p. 23) pour lequel « les Palestiniens, loin d’être victimes du sionisme, en étaient les agresseurs » (p. 24). En 1999, Alain Gresh revient sur un discours prononcé par Yasser Arafat le 5 décembre 1998 pour discuter une solution à deux États, reconnaissant « implicitement les déboires du ‘processus d’Oslo’ » (p. 27). En effet, les accords de 1993 menèrent rapidement à un blocage des négociations, « de nombreux engagements israéliens ne furent pas respectés » (p. 28), conduisant même à une extension des colonies (p. 29). Alain Gresh note tout de même que les accords d’Oslo « ont créé une réalité nouvelle », notamment dans la reconnaissance du « fait palestinien » aux États-Unis et le renforcement du soutien diplomatique à l’OLP (ibid.). En 2000, une nouvelle intifada éclate à la suite d’une visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Alain Gresh, dans un article suivant, explique la colère des Palestiniens face aux colonies et à l’inanité de dix années de négociations. Malgré l’arrêt des violences du côté palestinien, « l’État israélien a […] continué à confisquer des terres » (p. 31) et annoncé le maintien des colonies. La victoire du Hezbollah et la libération du Sud Liban en 2000 ont aussi participé au déclenchement de ces nouvelles violences. Dans le dernier article de cette première partie, un texte de Dominique Vidal daté de 2017, c’est la loi dite « de régulation » adoptée à la Knesset le 6 février 2017 qui est discutée : ouvrant « la voie à l’annexion de tout ou partie de la Cisjordanie » (p. 34), cette loi risque de mener à un « État d’apartheid » (ibid.), de surcroît soutenu par le nouveau président des États-Unis Donald Trump.

Résistances

Une deuxième partie, intitulée « Résistances » rassemble des textes de l’historienne Nadine Picaudou (2001), du journaliste Graham Usher (2003), de l’ancien ambassadeur de France et journaliste Éric Rouleau (2004), d’Edward Said (1998), de la journaliste Wendy Kristanasen (1995), de l’historien Jean-Pierre Filiu (2012), du journaliste Olivier Pironet (2014), de la journaliste au quotidien israélien Haaretz Amira Hass (2008), du professeur de sociologie à l’université de Ramallah Abaher El Sakka (2005), de l’historien Alain Ruscio (2013) et du poète palestinien Mahmoud Darwich (1987).
Le texte de Nadine Picaudou souligne la désorientation qui domine parmi les jeunes qui se sont soulevés lors de la seconde Intifada, baptisée par l’opinion générale l’« Intifada al-Aqsa ». L’auteure souligne l’absence de continuité de l’intifada de 2000 avec celle de 1987-1993, la violence des affrontements de la seconde marquant sa différence face à la révolte des populations civiles désarmées en 1987. Il s’agit davantage d’une « insurrection qui repose sur la participation active d’une minorité » (p. 38) agissant « aux lisières des zones palestiniennes » (ibid.) : la précarité dans laquelle avaient été plongés les Palestiniens à la suite des accords d’Oslo favorisait le recrutement des factions politiques (principalement les milices du Tanzim, issue du Fatah de Yasser Arafat) parmi les réseaux de comités populaires, qui devinrent « l’instrument d’une mobilisation sociale de masse qui triomphera lors de l’Intifada » (p. 40). Le texte de Graham Usher questionne quant à lui l’issue de cette Intifada, alors qu’au printemps 2002, toute la Cisjordanie est réoccupée par l’armée israélienne et que le secrétaire d’État américain Colin Powell, le président Bush et le premier ministre israélien Ariel Sharon poussent l’Autorité palestinienne à faire des réformes destinées à « écraser Yasser Arafat, l’Autorité palestinienne et tout ce qui rappelait les accords d’Oslo » (p. 44). Sous les pressions, Arafat accepte l’élection, le 9 mars 2003, de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre. Avant sa mort en 2005, Éric Rouleau dressait le portrait du leader palestinien, Arafat, comme un « insubmersible » (p. 47) personnage politique, que le pragmatisme avait conduit à penser une solution à deux États (p. 48). Malgré tout, son manque de concession et la « dualité » (p. 49) de son discours conduisirent « nombres d’intellectuels palestiniens » à lui reprocher « un ‘laxisme’ s’apparentant à une trahison » (p. 50). À la suite de ce portrait, deux pages de bande dessinée de Samir Harb relatent l’histoire – autobiographique – d’un Palestinien en exil. Dans un texte de 1998, Edward Said raconte la « judaïsation continue » (p. 55) de Jérusalem, mais aussi l’émergence de « nouveaux historiens » israéliens qui confirment « que la campagne militaire de 1948-49 avait délibérément visé à expulser du pays le maximum d’Arabes » (ibid.), Saïd y voyant l’espoir d’un « futur moins sombre » pour la Palestine.
C’est ensuite la riposte armée du Djihad islamique et du Hamas qu’analyse Wendy Kristanasen deux ans après les accords d’Oslo, en 1995, ainsi que leur tentative d’entente avec l’Autorité palestinienne en vue d’entrer en politique. Dans un article daté de 2012, Jean-Pierre Filiu présente la situation à Gaza au lendemain des révolutions arabes, alors que lorsque leurs voisins appelaient à la chute du régime, les Gazaouis disaient vouloir « ‘en finir avec la division’, renvoyant dos à dos Hamas et Fatah au nom de l’intérêt supérieur du peuple palestinien » (p. 59). Olivier Pironet analyse la situation de la Cisjordanie en 2014, en regard des accords sécuritaires israélo-palestiniens élaborés en 1993. Ces accords sont très critiqués par l’opinion palestinienne, qui les juge amplement favorables aux colons, contre lesquels « la police de l’Autorité palestinienne n’a pas le droit d’utiliser la force » (p. 60), alors qu’elle est tenue par ailleurs « de coopérer pour cibler et interpeller les militants palestiniens constituant un ‘danger potentiel’ vis-à-vis d’Israël » (ibid.). Il souligne également les inégalités entre les classes sociales, creusées d’année en année (p. 63). Les différences sont aussi marquées par l’exercice d’une double autorité politique dans les territoires, sur laquelle revenait en 2008 Amira Hass, correspondante en Palestine du quotidien israélien Haaretz. En expliquant les rivalités entre le gouvernement de Gaza, du Hamas, et celui du Fatah en Cisjordanie, elle fait le constat du désintérêt des jeunes de la politique palestinienne, doublant la « crise gouvernementale » par une « crise idéologique » (p. 65). Abaher El Sakka s’intéressait quant à lui en 2005 au système de « checkpoints » qui rythme le quotidien des Palestiniens, concrétisation de « la biopolitique décrite par Michel Foucault, ce contrôle physique de la société sur les individus » (p. 66) en ce qu’ils « symbolisent la classification par le pouvoir israéliens des Palestiniens selon leur lieu de naissance » (ibid.). L’article d’Alain Ruscio, daté de 2013, sur la présence de colonies israéliennes à Hébron est un témoignage sur les difficiles conditions d’occupation pour les Palestiniens. En clôture de cette partie, un texte de Mahmoud Darwich analyse les complications liées à la sortie des territoires pour un Palestinien.

Une question internationale

La dernière partie, plus courte, interroge les actes de la communauté internationale relatifs au conflit israélo-palestinien à partir des textes du journaliste Mohamed Sid-Ahmed (2000), de la journaliste Marina Da Silva (2006), du journaliste Maurice Lemoine (2011), des textes inédits des journalistes Hélène Servel et Isabelle Avran, et un texte d’Alain Gresh daté de 2017.
Dans un premier article, Mohamed Sid-Ahmed revient sur la visite d’Ariel Sharon à Jérusalem, à l’origine de la première Intifada soutenue par d’immenses manifestations de solidarité dans toutes les grandes capitales arabes, divisée depuis la guerre lancée par l’Irak de Saddam Hussein contre le Koweït en 1990. Marina Da Silva expose quant à elle en 2006 la situation des réfugiés palestiniens, « les oubliés des accords d’Oslo » (p. 78), vers lesquels se sont prioritairement tournées les organisations islamistes tel le Djihad islamique ou le Hamas qui leur fournissaient une « assistance matérielle » (p. 79). La journaliste insiste sur la politique d’exclusion notamment du gouvernement libanais, qui vient « rappeler que l’évolution du conflit israélo-palestinien est aussi liée à la solution du problème des réfugiés » (p. 81). Maurice Lemoine revient pour sa part sur le soutien de nombreux gouvernements d’Amérique latine à la cause palestinienne, reconnaissant l’État palestinien et ouvrant ses voies au commerce avec les pays arabes au détriment d’Israël. Hélène Servel travaille quant à elle sur l’attrait de Jérusalem pour les journalistes français, « qui viennent s’y faire un nom » (p. 84) quel que soit leur statut, employés ou pigistes, et conclut qu’« une véritable économie (…) se crée autour de la presse étrangère » (p. 85). Isabelle Avran présente le BDS, « mouvement populaire non violent » né en 2005 pour réclamer la suspension d’un partenariat scientifique entre l’Union européenne et Israël, et qualifié de « menace stratégique » (p.86) par le gouvernement israélien, qui depuis 2015 a « mis en place un département spécial chargé d’espionner les militants du boycott » (p. 87). Alain Gresh clôt la revue en soulignant la persistance des Palestiniens à résister.
Avec ce grand panorama journalistique et académique à travers soixante-dix ans d’histoire de conflit, ce numéro édité par Le Monde Diplomatique et Manière de Voir offre un aperçu précis de la question palestinienne. Il permet de mieux saisir les enjeux, notamment, de la décision du président Donald Trump de faire de Jérusalem la capitale d’Israël, alors que le processus de paix israélo-palestinien est encore au point mort.

Palestine. Un peuple, une colonisation, Manière de voir – Le Monde diplomatique, n°157, février-mars 2018.



https://www.lesclesdumoyenorient.com/Compte-rendu-du-numero-special-Maniere-de-Voir-Monde-diplomatique-Palestine-Un.html

mardi 6 février 2018

SYRIE - Morts et blessés suite à des tirs de mortier sur le Patriarcat syro orthodoxe

SYRIE - Morts et blessés suite à des tirs de mortier sur le Patriarcat syro orthodoxe
Damas (Agence Fides) – Des tirs de mortier provenant de groupes armés qui contrôlent encore les faubourgs orientaux de la ville ont frappé le centre de Damas et en particulier la zone du Patriarcat syro orthodoxe, sis dans le quartier de Bab Tuma, faisant au moins deux morts et trois blessés. Le tir a eu lieu le 5 février et a atteint la zone limitrophe de la Cathédrale syro orthodoxe Saint Georges où un groupe de bénévoles russes avait depuis peu distribué des colis d’aides à la population locale. Les tirs contre la vieille ville de Damas représentent la énième confirmation du fait que, malgré les proclamations et la baisse d’attention de la part des moyens de communication internationaux, le conflit en Syrie est encore en cours et continue à intéresser même la capitale. En janvier, les quartiers de la vieille ville de Damas, où sont concentrés les églises et sièges des Patriarcats, ont été atteints à plusieurs reprises par des roquettes et des tirs de mortier provenant du faubourg de Ghuta, tirs qui avaient fait 9 morts le 22 janvier, en grande partie des élèves qui sortaient de l’école, et plus de vingt blessés. (GV) (Agence Fides 06/02/201

lundi 5 février 2018

حتفال بمناسبة عيد القديس مارون في بروكسيل

حتفال بمناسبة عيد القديس مارون في بروكسيلا

ترأس راعي ابرشية فرنسا المارونية والقاصد الرسولي لقارة أوروبا المطران مارون ناصر الجميل القداس الألهي في مدينة  بروكسيل بمناسبة عيد القديس مارون،  بمشاركة الاباتي مارون ابو جودة الأنطوني والأب طوني خضره رئيس مؤسسة “لابورا” وكاهن الرعية الاب بول ابو نعوم وبحضور سفير الفاتيكان للاتحاد الأوروبي le Beau Pain وكهنة من الكنيسة اللاتينية والمارونية.حضر القداس دبلوماسييون وسياسيون وممثلو الأحزاب اللبنانية وأبناء الجالية اللبنانية واصدقاء من طوائف ومذاهب اخرى.
تحدث المطران الجميل في عظته  عن القديس مارون الذي حصل على نعمة خاصة من الله الا وهي نعمة الشفاء الجسدية والروحية بدواء واحد : الصلاة . هو الرسول الذي اختار الاستحباس والصمت والصلاة عن التكلم .
وفي ختام الذبيحة الإلهية  شكر السفير البابوي le beau pain  دعوة الرعية  لمشاركة الجالية اللبنانية للاحتفال بعيد شفيعها.
معايدات 
عيد القديس مارون كان مناسبة للقاء ابناء الجالية في سهرة عشاء ليلة السبت ٣ شباط تخللها كلمة ترحيب من الاب بول ابو نعوم وشعر واجواء فنية لبنانية وكانت الهدية من المطران الجميل حيث غنى وعزف ألحان وأغاني وطنية.
الوفد الاعلامي الذي كان قد حضر الى بروكسيل لتغطية مؤتمر حركة الارض اللبنانية شارك الرعية هذه المناسبة الدينية وقام بجولة سياحية. 
ماغي مخلوف 
بروكسل

خضره في افتتاح مؤتمر مسيحيي الشرق في بروكسل: المسيحيون في لبنان، كرم وعلم وحلم

خضره في افتتاح مؤتمر مسيحيي الشرق في بروكسل: المسيحيون في لبنان، كرم وعلم وحلم

افتتح مؤتمر “الوجود المسيحي في لبنان والشرق الاوسط” في العاصمة البلجيكية بروكسل، بدعوة من رئيس “حركة الارض” في اوروبا ريمون مكاري، بمشاركة الوزير البلجيكي اندريه فلاهو، السفير اللبناني في بروكسيل فادي الحاج علي، النائب أمل ابو زيد، رئيس ومؤسس حركة الارض طلال الدويهي، الاباتي مارون ابو جودة، رئيس مؤسسة “لابورا” الأب طوني خضره وعدد من اللبنانيين في بلجيكا ولبنان.
أدار المؤتمر منسق أوروبا في الحركة ريمون المكاري، تحدث الأباتي مارون ابو جودة الانطوني، عن هيمنة الحركات الاصولية والإسلامية على المنطقة مما حتم هجرة ملحوظة لمسيحيي الشرق، واعطى تصورا لكيفية معالجة الحلول مرتكزا على ما صدر عن الفاتيكان بضرورة التعايش بين المسيحيين والمسلمين في الشرق وتثبيت هؤلاء في ارضهم.
وتحدث مؤسس ورئيس جمعية “لابورا” الاب طوني خضره عن الدعم الذي تقدمه “لابورا” للمسيحيين وخاصة الشباب منهم وكذلك الهدف من وجودها الذي يرتكز على معادلة من ثلاث ركائز الكرِم والعلِم والفكر، شارحاً انّ “الكرم يمثل ضرورة المحافظة على الأرض وعلى كل مغترب أن يشتري قطعة أرض مهددة بالبيع، والعلم هو ضرورة الحفاظ على حضارتنا وثقافتنا  وعلى كل مغترب أن يساهم بتعليم ولد، أمّا الحلم فهو من حق كل إنسان أن  يحلم ، والحلم أن نبقى في لبنان ونجد فرصة عمل”.
مؤكّداً أنّ “حلم لابورا هو تحقق الحلم ما بين المدرسة والوظيفة لكي تثبت الإنسان في أرضه، وتخدمه بدخول الوظيفة العامّة والخاصّة ليبقى في الوطن”، قائلاً: “لنا الحق أن نبقى في بلدنا، إنها حاجة انسانية ووجودية وثقافية، ولنا الحق أن نحافظ عليه وعلى وجهه المسيحي ليكون لنا وجود”.
وعرّف خضره عن جمعية “لابورا” “التي تعمل على الحدّ من هجرة المسيحيين وعلى تثبيتهم في أرض الوطن، والحفاظ على التوازن داخل مؤسسات الدولة وفقا ً لمقتضيات الوفاق الوطني بموجب الدستور والميثاق الوطني، كي يبقى الحضور المسيحي فاعلاً ومؤثراً في كامل الجسم اللبناني الغني في تنوّع مكوناته ولكي تكون الدولة في خدمة جميع أبنائها”. عارضاً “نطاق الخدمات التي تقدمها “لابورا”: التوجيه، الاعداد والتدريب، التوظيف، الشكاوى والمراجعات، الإرشاد والاستفادة، قسم المشاريع الإنمائية.
وأشار خضره في كلمته إلى أنّه “بلغ عدد المتقدّمين الى الدولة سنة 1990، 48 مسيحيا و52 مسلماً، وأصبح العدد سنة 2007، 13 مسيحيا و87 مسلما”، واعتبر أن هناك “ضرورة وجود خطّة واضحة للعب دور في الوطن”، لافتاً إلى أنّ “البطالة بشكل عام في لبنان تعدّت اليوم الـ30 %، وفي أوساط الشباب تعدّت 60 %”.
عرض الأب خضره لإنجازات لابورا حتى آخر كانون الأول 2017: “بلغت لقاءات التوجيه 90567، وتمّ توظيف 4340 شخص في القطاع الخاص، وأعّدت الجمعية 35 دورة تدريبية،
بلغ عدد المتدربين لوظائف القطاع العام 10698  شخص، أمّا عدد الناجحون المتوظفون من خلال الجمعية  8036 شخص، وبلغ عدد المستفدين من الجمعية (جمعيات وأفراد)412 شخص”.
كما تطرّق السفير اللبناني في بلجيكا فادي الحاج علي ، في كلمته عن الدستور اللبناني الذي يحفظ حريات التعبير والمعتقدات، مشدّداً على ان رغم تعددية الطوائف وصغر مساحة البلد، وحده لبنان من بين الدول المحيطة استطاع ان يواجه الاٍرهاب ويهزمه. لافتاً الى ان اللبنانيين في بلجيكا متضافرو الجهود ويتعاطون بموضوعية تامة في معالجة الملفات المتعلقة في بلدهم.
واثنى وزير المال البلجيكي اندريه فلاهو، الذي دعي للمشاركة في المؤتمر، على التجربة اللبنانية في اطلاق الحوار بين الأطراف لما في ذلك من اهمية في حلّ معظم المشاكل، مشدّداً على اهمية تعاطي اللبنانيين في مواجهة الصراعات في ظل تدفق اللاجئين السوريين.
ورأى الاستاذ الجامعي في معهد ليل الاهوت الكاثوليكية Christian Cannuyer  ، أنّه رغم تضاؤل عدد المسيحيين في لبنان، الا ان هذه الشريحة استطاعت ان تعيد بناء ما تدمّر خلال الحرب اللبنانية.
وكذلك عرض رئيس حركة الارض اللبنانية السيد طلال الدويهي، أسباب الخلل الديمغرافي في لبنان وأهمها بيع الاراضي، لافتاً إلى ان المسيحيين هم ضحية العنف والتوترات والسياسة والتدهور الاقتصادي وتنامي الاصولية الداعية والتطرّف.
وفي نهاية المؤتمر كانت اسئلة من الحضور للمحاضرين، كما قدم الدويهي درعا تكريميا للسيد مكاري شاكرا له جهوده في سبيل العمل على تثبيت المسيحيين في لبنان والشرق.
وترأس راعي ابرشية فرنسا المارونية والقاصد الرسولي لقارة أوروبا المطران مارون ناصر الجميل القداس الألهي في مدينة  بروكسيل بمناسبة عيد القديس مارون،  بمشاركة الاباتي مارون ابو جودة الأنطوني والأب طوني خضره رئيس مؤسسة “لابورا” وكاهن الرعية الاب بول ابو نعوم وبحضور سفير الفاتيكان للاتحاد الأوروبي le Beau Pain وكهنة من الكنيسة اللاتينية والمارونية. وحضر القداس دبلوماسييون وسياسيون وممثلو الأحزاب اللبنانية وأبناء الجالية اللبنانية واصدقاء من طوائف ومذاهب اخرى.
وتحدث المطران الجميل في عظته عن القديس مارون الذي حصل على نعمة خاصة من الله الا وهي نعمة الشفاء الجسدية والروحية بدواء واحد : الصلاة . هو الرسول الذي اختار الاستحباس والصمت والصلاة عن التكلم. ورحّب المطران الجميل بالأب خضره، وأثنى على جهوده وجهود مؤسسة لابورا، معتبراً انّها “تعمل بتضحية وقوّة لتثبيت المسيحيين في ارضهم والبقاء أقوياء، وحثهم على لعب دورهم الوطني الفعّال في لبنان”، مقدّماً الشكر باسمه وباسم الحاضرين للأب خضره ولكل العاملين في المؤسسة”.
وفي ختام الذبيحة الإلهية  شكر السفير البابوي le beau pain  دعوة الرعية  لمشاركة الجالية اللبنانية للاحتفال بعيد شفيعها. 5-2-2018 http://www.ucipliban.org/

vendredi 2 février 2018

IRAQ - Accusations et démentis concernant de présumées tentatives visant à modifier les équilibres démographiques dans la plaine de Ninive


 
Mossoul (Agence Fides) – Les équilibres démographiques fragiles de la plaine de Ninive – région irakienne traditionnellement et historiquement peuplée par les communautés chrétiennes autochtones de Mésopotamie – reviennent au centre de polémiques politiques qui voient s’opposer des représentants du gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien et des représentants locaux du gouvernement irakien.
L’alarme a été lancée – indiquent des moyens de communication locaux – par Khalil Jamal Alber, Directeur général pour les affaires chrétiennes au Ministère pour les dotations religieuses du gouvernement de la Région autonome du Kurdistan irakien. Selon lui, les forces de mobilisation populaire – milices chiites présentes sur le territoire de la plaine de Ninive – se livreraient actuellement à une véritable tentative de modification de la composition multi religieuse et multiethnique de la population de la zone au détriment de la composante chrétienne. Ce programme serait conduit au travers du transfert dans la région de population chiite provenant également du sud de l’Irak, au travers de formes d’intimidations et de pression sociales et aussi d’appropriations, même illégales, de biens immobiliers appartenant à des familles chrétiennes. Feraient également partie de ce programme les projets immobiliers lancés dans certains centres habités de la pleine de Ninive, destinés à accueillir des chiites. Toujours selon Khalil Jamal Alber, des représentants du groupe ethnique religieux Shabak seraient également impliqués dans les formes d’intimidation diffuse exercées au détriment des chrétiens. Par ailleurs, seraient également mises en œuvre des pressions visant à pousser les chrétiens ayant émigré pour fuir le joug du prétendu « Etat islamique » à vendre leurs maisons, renonçant ainsi définitivement à toute possibilité de retour.
A cette alarme lancée par le fonctionnaire de la Région autonome du Kurdistan irakien ont répondu des représentants du Conseil provincial de la plaine de Ninive, selon lesquels la composition multi religieuse et multiethnique de la population de cette zone continue à être protégée, de nombreuses organisations aidant actuellement les familles chrétiennes à rapatrier. Par ailleurs, dans les villes et villages de la plaine, les magasins rouvrent leurs portes et les maisons dévastées ainsi que la majeure partie des lieux de culte sont en restauration. (GV) (Agence Fides 02/02/2018

lundi 29 janvier 2018

Une chapelle du XIXe siècle à Issy-les-Moulineaux acquise par le diocèse maronite de France

« Une église que l’on consacre est une église vivante. » 





                           l’élégante église du Saint-Sauveur à Issy-les-Moulineaux,


« Une église retrouve Sa lumière. » Sous ce titre annonciateur d’une première dans l’histoire des maronites en Europe, Mgr Maroun-Nasser Gemayel, évêque des maronites de France et visiteur apostolique pour l’Europe, a reconsacré l’élégante église du Saint-Sauveur à Issy-les-Moulineaux, au cours d’une grand-messe samedi soir, devant plus de 600 fidèles et en présence du maire d’Issy, l’ancien ministre et député André Santini, des maires des localités avoisinantes, des anciens ambassadeurs de France au Liban, René Ala, Philippe Lecourtier et Bernard Emié, des autorités civiles et militaires, d’une délégation des chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulcre, et sous l’œil des caméras et des flashes des journalistes français et libanais.
Un grand moment d’émotion a saisi l’assistance lorsque la porte principale de l’église s’est ouverte après avoir été ointe à trois reprises avec un signe de croix par l’évêque posté à l’extérieur avec les officiants. Mgr Gemayel a fait la procession d’entrée, précédé d’un diacre (portant un cierge pascal allumé) et entouré de l’évêque du diocèse maronite de Baalbeck et Deir el-Ahmar, Mgr Hanna Rahmeh, représentant le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, de l’évêque du diocèse maronite du Canada, Marwan Tabet, de l’évêque de l’éparchie de Saint Vladimir-Le-Grand pour les Ukrainiens de rite byzantin de France, Mgr Boris Gudjiak, des prêtres de la paroisse de Notre-Dame du Liban à Paris et de la paroisse Saint-Charbel de Suresnes, ainsi que des curés des paroisses latines d’Issy-les-Moulineaux.
Bénissant les fidèles et aspergeant les quatre coins de l’église et ses murs sous les chants syriaques de la magnifique chorale de N-D du Liban, l’évêque et les officiants ont ensuite rejoint le chœur et encensé la croix et l’autel suivant un rituel précis: prière du pardon, psaumes, lectures des textes bibliques (Ancien Testament, épître de Paul, rappel du mot du Christ à Pierre: « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église », lecture de l’Évangile), avant de procéder à la consécration de l’autel avec la myrrhe par une onction de ses quatre coins et de ses croix, à son encensement, à son habillage avec trois nappes par les religieuses antonines de la rue du Regard à Paris, à l’allumage des cierges puis à la célébration de l’Eucharistie et la communion.


Un style néo-roman
Une ferveur incomparable s’était installée durant toute la cérémonie qui a duré plus de deux heures, sans que nul ne songe à quitter ou à céder sa place dans une nef bondée, où les bas-côtés, les travées et le bras du transept accueillaient les gens restés debout. La singularité de l’événement conférait à cette messe une puissance symbolique très forte. Construite dans la vaste cour d’honneur de l’hôpital Corentin-Celton dans un style néo-roman et bénie par l’archevêque de Paris en 1863, l’église Saint-Sauveur avait été déconsacrée le 27 janvier 2005 et transformée en espace culturel. Treize ans plus tard, le même jour du 27 janvier en 2018, sous l’impulsion du premier évêque maronite de France, elle retrouve sa vocation originelle ; son nouveau « baptême » dans le rite maronite la ramène dans le giron de l’Église universelle. Pour cela, il aura fallu quatre ans et demi de négociations ardues avec l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), comme l’a rappelé Mgr Gemayel dans son homélie, qui a remercié ses représentants présents à la messe ; l’appui du maire d’Issy-les-Moulineaux et de son équipe, grâce à leurs conseils et à leur aide durant ces négociations, et surtout, la générosité d’un donateur auquel Mgr Gemayel a rendu un hommage appuyé, Bernard Azzi, « mon ami d’enfance » grâce à qui l’acquisition de l’église a été possible ainsi que les travaux de rénovation « de fond en comble » qui s’engageront dans les prochains mois.

Il aura fallu, aussi et surtout, quelque chose de l’ordre de la prédestination, une Providence à l’œuvre, pour que se réalise le rêve de Mgr Gemayel, universitaire et historien destiné à être un « bâtisseur » puisqu’il est arrivé à Paris sans autres moyens ni outils que sa foi, sa persévérance, son affabilité et sa capacité à réveiller chez les 100 000 maronites de France le désir de renouer avec leur identité antiochienne. De la « villa des Cèdres » devenue « Beit-Maroun » à Meudon, siège de son éparchie, à l’église Saint-Sauveur qu’il a reconsacrée, Mgr Maroun-Nasser Gemayel trace un chemin chargé de symboles, celui d’un pasteur qui non seulement regroupe une communauté de plus en plus structurée en France, avec ses scouts, ses guides, ses paroisses, sa chorale, ses associations, mais l’engage aussi dans une dynamique quasi missionnaire. La nouvelle paroisse du Saint-Sauveur sera certes mise au service des fidèles maronites des communes d’Issy-les-Moulineaux, de Vanves, de Montrouge, de Malakoff, de Chatillon, de Bagneux, de Clamart, des XIVe et XVe arrondissements de Paris, mais, comme il l’a souligné aussi, « elle préservera l’identité de ceux et celles qui partagent la même foi, ou qui cherchent à rencontrer le Seigneur (…). Je souhaite que son rayonnement culturel et patrimonial illumine le quotidien des nombreux fidèles, touristes ou pèlerins, qui ne manqueront pas de venir l’admirer et y prier. 


 La spécificité des églises orientales
La diaspora est devenue » l’expansion «, suivant le terme adopté durant son synode par l’Église maronite (juin 2003-2006), synode auquel Mgr Gemayel a activement participé, et c’est ce terme qu’il a soigneusement utilisé durant son homélie. L’évêque maronite de France, qui a pris pour devise » Authenticité et mission «, n’oublie pas que ses ouailles maronites sont françaises aussi, et des fidèles catholiques relevant souvent de leurs paroisses latines dans leurs quartiers respectifs. Aussi a-t-il prié pour que » Dieu vous aide à faire grandir vos enfants dans un parfait équilibre entre l’insertion dans la société française et l’attachement à nos valeurs d’Orientaux chrétiens. Vous êtes les piliers de l’Église maronite en France et vous êtes les pierres vivantes de cette paroisse «, a-t-il ajouté.L’Église catholique d’Issy-les-Moulineaux ne s’y est pas trompée, puisque son site annonce la » bienvenue à nos frères maronites « et manifeste sa » joie d’accueillir en notre ville et si proche de nous ces frères et sœurs avec lesquels nous sommes en pleine communion «. Depuis Vatican II, ce processus de reconnaissance de la spécificité des Églises orientales et de leur liturgie est en marche. Le 27 janvier 2018, en l’église Saint-Sauveur, » l’unité de l’Église dans la diversité « y a trouvé sa pleine expression.

Médailles de reconnaissance
À l’issue de la célébration liturgique, Mgr Gemayel a remis une médaille de reconnaissance à des personnes ayant rendu de grands services au Liban et à la communauté libanaise de France, parmi lesquels le donateur Bernard Azzi, le maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini, les ambassadeurs de France René Ala, Bernard Emié et Philippe Lecourtier, Najwa Bassil Pietton, en mémoire de son époux feu l’ambassadeur Denis Pietton, le maire du 5e arrondissement de Paris où se trouve Notre-Dame du Liban, Florence Berthout, le maire du 6e arrondissement de Paris, Jean-Pierre Lecoq, le sous-préfet d’Antony et de Boulogne-Billancourt, Philippe Maffre, Frédérique Deniau, le curé de la paroisse St-Benoît à Issy, Christophe Witko. L’évêque a également adressé ses remerciements chaleureux au comité de pilotage de la cérémonie, dirigé par Kinda-Marie Élias, et au dévouement de ses membres.
La cérémonie a été suivie d’un vin d’honneur et d’un banquet, pour marquer l’importance du sentiment de fraternité entre les membres d’une même paroisse qui partagent ensemble les moments importants de leur vie: baptêmes, mariages, funérailles. Comme le souligne Mgr Gemayel, » une église que l’on consacre est une église vivante ».


Pour mémoire


La chapelle d’Issy-les-Moulineaux redevient… une chapelle

La chapelle Saint-Sauveur, reconvertie en espace culturel depuis 2004, sera « reconsacrée » ce samedi par l’église maronite, qui rassemble des catholiques originaires du Liban. Un événement qu’ils attendent avec impatience.L’événement est rare. Ce samedi, à Issy-les-Moulineaux, la chapelle Saint-Sauveur, déconsacrée en 2004 et reconvertie en espace culturel, redeviendra très officiellement… un lieu de culte. Une « cérémonie de reconsécration » a lieu à 18 heures. L’édifice sera désormais tenu par l’église maronite, cette communauté de catholiques originaires, pour beaucoup, du Liban, et qui l’a racheté à l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris).

L’élégante chapelle, située dans la cour d’honneur de l’hôpital Corentin-Celton, avait été construite et bénie en 1863, en même temps que le centre hospitalier. C’est la première fois dans l’histoire des maronites en Europe qu’une paroisse est créée dans les murs d’une ancienne église.

« C’est un merveilleux cadeau, je suis au ciel »

Et l’engouement est important : les 600 chaises de la chapelle sont déjà réservées. « C’est un moment magique, féerique. On a l’impression de retrouver notre famille », s’enthousiasme Rose, née au Liban en 1967, et qui a fui la guerre en 1990. « Pour moi, c’est un merveilleux cadeau, je suis au ciel », renchérit Sanna, 39 ans.
Environ 120 000 maronites vivent en France. Mais seules neuf paroisses leur permettent de pratiquer. Celle d’Issy sera la dixième, et rassemblera les fidèles de tout le secteur… Après un travail de fourmi, la paroisse ayant contacté chaque habitant avec un nom à consonance libanaise, plusieurs centaines de familles maronites ont été recensées dans les environs : 438 à Clamart, 423 à Issy, 130 à Châtillon, 123 à Vanves, 97 à Malakoff, 77 à Montrouge…
« On a fait les pages blanches et appelé tout le monde, raconte Kinda-Marie Elias, qui a piloté le projet pour la paroisse. Certains répondaient : Non, désolé, je suis juif tunisien. Ou bien : Je suis né au Liban mais je suis catholique arménien… Mais tout le monde a compris la démarche. Personne n’a raccroché. »

« Je ne voulais pas mourir avant de revoir cette chapelle utilisée comme chapelle ! »

C’est elle qui, depuis des années, s’est battue pour que son rêve aboutisse. Elle se souvient du premier jour où elle a mis les pieds dans la chapelle, en avril 2007. Un collègue l’avait invité à un bal masqué pour une soirée caritative. « Il m’a donné rendez-vous sur le parvis, et je lui ai demandé : elle est ou ta boîte de nuit ? »
La soirée était organisée dans l’ancien lieu de culte. « Je n’ai pas pu rester. Faire la fête là où les gens avaient connu des pleurs, des joies, des mariages, des obsèques, je ne pouvais pas. Et je me suis dit que je ne voulais pas mourir avant de revoir cette chapelle redevenir chapelle ! »
Entamées en 2013, les discussions entre l’AP-HP et les maronites, accompagnés par la ville, ont abouti en décembre. Six mois de travaux vont débuter pour lui redonner un coup de jeune. C’est un généreux donateur, Bernard Azzi, qui a déboursé la facture totale : 2M€. Un vrai « miracle » pour les maronites, qui envisageaient à l’origine de louer le lieu.

>Île-de-France & Oise>Hauts-de-Seine|Anthony Lieures|26 janvier 2018, 11h34|MAJ : 26 janvier 2018
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/la-chapelle-d-issy-les-moulineaux-redevient-une-chapelle-26-01-2018-7523970.php#xtor=AD-1481423551