Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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lundi 24 octobre 2016

Les cloches ont résonné dans la Plaine de Ninive


De façon hautement symbolique, les cloches de l’église de Bartella, ville chrétienne en partie reprise aux djihadistes par la coalition anti-Daech, ont résonné pour la première fois en deux ans, alors qu’est en cours depuis une semaine la reconquête de la Plaine de Ninive.

Visiblement très émus, des hommes des Forces de la plaine de Ninive, une « milice » chrétienne engagée contre Daech, hissent une croix en bois qu’ils viennent de confectionner sur le toit d’une église de Bartella, petite ville partiellement libérée par les troupes irakiennes à une vingtaine de kilomètres de Mossoul.
Plus de deux ans après la prise de la Plaine de Ninive par les djihadistes de l’État islamique, les forces de la coalition, à la reconquête de ce territoire, sont entrées dans plusieurs localités chrétiennes de cette région du nord de l’Irak. Pour la première fois depuis, les cloches d’une église sonnent à toute volée
Les images, diffusées par les journaux télévisés et sur les réseaux sociaux dès samedi 22 octobre, ont une très forte valeur symbolique. Sur une vidéo, on voit notamment un prêtre en train de le faire avec conviction circule désormais sur les réseaux sociaux. Des soldats tirant énergiquement sur la corde du clocher ont également été enregistrés.

Donner des gages de confiance entre communautés

Alors que les troupes d’élite pénétraient dans la ville, c’est un des premiers gestes qui a été posé, même s’il semble difficile de savoir quand et qui a fait sonner les cloches en premier. Dans la bataille de reconquête, les Irakiens veulent en tout cas donner des gages de confiance entre communautés et jouent sur les symboles chiites et chrétiens, deux minorités durement éprouvées sous le joug de l’État islamique.
Sur des vidéos, on peut également voir le prêtre de la paroisse entrer et constater le saccage – mais pas la destruction – des lieux et recueillir des bibles et livres religieux épars sur le sol. Une photo le montre aussi en train d’embrasser le front d’un milicien. Sur un enregistrement, on peut observer un petit groupe d’hommes à genoux devant l’autel en train de réciter à voix forte en arabe le « Notre Père » et le « Je vous salue Marie ».

« Maintenir le moral des troupes »

Pourtant, rien est encore joué. Pour l’heure, des combats auront encore lieu dans cette localité qui comptait autrefois 27 000 habitants, alors que sur place, la prudence semble de mise.
Le son des cloches se veut un encouragement, pour « maintenir le moral des troupes » dans la difficile bataille engagée il y a une semaine pour reprendre la région, estiment les observateurs.
À Erbil, où sont réfugiées de nombreuses personnes originaires de Mossoul et de ses environs, la joie est immense, en dépit des incertitudes et de la violence des combats à venir.
Marie Malzac (avec Jérémy André)

http://www.la-croix.com/Religion/Monde/Les-cloches-ont-resonne-dans-la-Plaine-de-Ninive-2016-10-23-1200798275?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20161024&utm_campaign=newsletter__crx_urbi&utm_term=417945&PMID=bb494601670887f92d5d4c8bfcd0ef06

vendredi 30 septembre 2016

Témoignage du Patriarche de Babylone des Chaldéens dans l’attente de l’arrivée du Pape en Géorgie

 
Tbilissi (Agence Fides) – « Lors de la rencontre que nous aurons ce soir avec le Pape François, il n’y aura pas de discours mais une prière et j’espère qu’il nous adressera une parole d’encouragement. Je dirai au Saint-Père : nous espérons bientôt une visite de votre part en Irak. Nous avons besoin de votre présence et de votre soutien en ces lieux ». C’est ce que raconte à l’Agence Fides le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, en décrivant les sentiments avec lesquels, en compagnie d’Evêques, de prêtres, de religieux et de fidèles chaldéens, il se prépare à la rencontre avec le Successeur de Saint Pierre, prévue ce soir à 18.00 locales en l’église Saint Simon Bar Sabbae de Tbilissi.
A la rencontre avec le Pape – indique le Patriarche – seront présents 12 Evêques chaldéens ayant à peine vécu leur Synode annuel à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Outre les fidèles de la nombreuse communauté assyro chaldéenne présente en Géorgie, le Pape François sera également accueilli par des groupes de fidèles chaldéens provenant des Etats-Unis, de France et du Canada, ainsi que par un groupe de chaldéens actuellement réfugiés, après avoir dû abandonner leurs maisons face à l’avancée des djihadistes du prétendu « Etat islamique ». Au cours de la rencontre, seront récitées les Vêpres en langue chaldéenne.
En Géorgie, vivent environ 10.000 chrétiens appartenant aux communautés chaldéenne et assyrienne. Leur arrivée originelle dans le Caucase remonte aux flux migratoires enregistrés dès la première moitié du XIX° siècle et s’étant renforcés au début du XX° siècle du fait des persécutions subies notamment par les assyriens et les chaldéens durant la I° Guerre mondiale. « La rencontre avec le Successeur de Saint Pierre – a déclaré le Patriarche de Babylone des Chaldéens à l’Agence Fides – constituera un moment fort et nous le vivrons pour être confirmés dans la foi, dans l’espérance et dans le choix de persévérer et de demeurer sur notre terre martyrisée ». (GV) (Agence Fides 30/09/2016)

mardi 12 juillet 2016

Nouvelle visite vaticane à l’université Al-Azhar

La Croix -G.V. avec Radio Vatican, le 12/07/2016 à 17h02
Dans le sillage de la rencontre entre le pape François et le grand imam Al-Tayyeb, le secrétaire du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, se rendra une nouvelle fois à l’université du Caire, mercredi 13 juillet.
Mgr Miguel Ángel Ayuso Guixot, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, se rendra mercredi 13 juillet en fin de matinée, à l’université Al-Azhar du Caire, considérée comme la plus haute autorité de l’islam sunnite. Accompagné du nonce apostolique en Égypte, Mgr Bruno Masuro, il rencontrera le directeur du centre pour le dialogue de l’université, Mahmoud Hamdi Zakzouk.
Une rencontre annoncée dans un communiqué, mardi 12 juillet, et que le Saint-Siège situe clairement dans la continuité de « la rencontre historique entre le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, le professeur Ahmed Al Tayyeb », qui a eu lieu le 23 mai au Vatican. À l’issue de leur entrevue, le pape et l’imam avaient souligné « la grande signification de cette nouvelle rencontre dans le cadre du dialogue entre l’Église catholique et l’islam ».
Il s’agit donc désormais d’intensifier le dialogue entre l’Église et le monde sunnite. Au cours de ce rendez-vous, indique le communiqué du Saint-Siège, « on évaluera comment entreprendre la reprise du dialogue entre le Conseil pontifical interreligieux et l’université d’Al-Azhar ». L’entretien a été sollicité par le dicastère à la demande expresse du pape François, précise Radio Vatican.
La rencontre entre le pape et l’imam Al-Tayyeb avait marqué le point d’orgue d’un rapprochement entre le Vatican et l’institution sunnite, entamée plusieurs mois plus tôt après plus de quatre années de gel des relations. En février, Mgr Guixot s’était rendu une première fois à l’université Al-Azhar, pour adresser au grand imam l’invitation du pape. Cette nouvelle visite, mercredi 13 juillet, confirme ce climat de détente et la volonté de poursuivre ce qui a été entrepris.
G.V. avec Radio Vatican


http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Vatican/Nouvelle-visite-vaticane-a-l-universite-Al-Azhar-2016-07-12-1200775405?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20160712&utm_campaign=newsletter__crx_urbi&utm_term=244145&PMID=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f


lundi 27 juin 2016

Europe, génocide… les propos du pape à la presse

Interrogé sur les conséquences du Brexit, le pape François a invité à « penser à une autre forme d’Union », critiquant une « Union massive » qui doit « donner plus d’indépendance, plus de liberté aux pays » – sans citer le principe de subsidiarité tiré de la doctrine sociale de l’Église. Le récipiendaire du prix Charlemagne 2016 a conseillé même « une saine désunion ». « Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain », a-t-il toutefois aussi indiqué. Reprenant son propre principe général selon lequel « l’unité est supérieure au conflit », il a ajouté aussitôt : « Mais il existe différentes manières de s’unir. » « Les deux mots-clés pour l’Union doivent être créativité et fécondité », a-t-il résumé.
Le pape François a aussi mis en garde contre une « balkanisation » de l’Europe, citant les tentations de sécession de l’Écosse et de la Catalogne : « Avant d’avancer, il faut étudier de près. » Il a distingué ces questions de l’émancipation des pays colonisés de leur tutelle, comme en Amérique latine.

Génocide arménien

« Je ne connais pas d’autre mot. » Le pape François a justifié d’avoir ajouté le terme de génocide dans son discours au palais présidentiel d’Erevan le 24 juin, rappelant qu’il l’avait déjà employé l’année dernière. « Quand j’ai entendu le ton du président (arménien, NDLR), Ayant déjà utilisé ce mot au Vatican, c’eût été étrange de ne pas le dire ici », a-t-il expliqué, précisant qu’il n’a pas voulu « être offensif mais objectif » alors qu’Ankara a regretté les propos « très malheureux » du pape. Il a reconnu que le mot « génocide » avait une définition juridique précise et pouvait donc avoir aussi une certaine « technicité ».

Homosexuels

Interrogé sur une récente proposition du cardinal allemand, Reinhard Marx, que l’Église catholique demande pardon pour sa discrimination envers les personnes homosexuelles, le pape François a répondu être d’accord mais en ajoutant qu’il existe aussi « tant de sujets sur lesquels l’Église, la communauté chrétienne, devraient demander pardon », énumérant les manquements envers les pauvres ou les enfants exploités, entre autres. « Les chrétiens doivent demander pardon pour tant de choses », a-t-il insisté comme pour faire valoir que la discrimination envers les homosexuels était une question parmi d’autres. « Il y a des traditions dans des pays, avec des cultures, qui ont une mentalité différente sur cette question », a-t-il aussi mis en avant, estimant parfois excessive des manifestations politiques.
Sur l’homophobie, s’appuyant sur le catéchisme de l’Église, il a répété qu’il ne faut « discriminer personne, l’accompagner pastoralement ». « Les personnes qui sont de bonne volonté et qui cherchent Dieu, qui sommes-nous pour les juger ? », a-t-il demandé, reprenant une formule employée lors de sa première conférence de presse, en juillet 2013.

Diaconesses

Le pape a confié qu’il avait été irrité que la presse annonce d’emblée que les femmes allaient pouvoir devenir diacres quand lui n’avait fait que donner son accord pour la mise sur pied d’une commission qui étudiera le rôle des femmes diacres dans les premiers siècles de l’Église : « J’ai été surpris des nouvelles dans la presse. » Il a indiqué avoir demandé au préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Müller, d’établir une liste de noms pour cette commission, qui est maintenant sur son bureau.
Il a rappelé par ailleurs l’existence dorénavant d’une commission de femmes théologiennes. « Savoir ce que pensent les femmes importe plus que leur fonction, a-t-il estimé. Les femmes pensent différemment. Il faut les écouter avant chaque décision. »

Benoît XVI

« Il n’y a qu’un pape. » Alors que le secrétaire privé de Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, avait récemment distingué un double exercice du ministère pétrinien, actif d’une part avec le pape François, contemplatif d’autre part avec Benoît XVI, François a corrigé : « Il n’y a pas de deuxième pape. »
Sébastien Maillard (à bord du vol papal), le 26/06/2016 
Dans le vol retour d’Arménie, le 26 juin, le pape François s’est justifié sur l’emploi du mot génocide en Arménie. Il a commenté l’actualité du Brexit, mettant en garde le continent contre une « balkanisation » et demandant « une nouvelle forme d’Union », conseillant même « une saine désunion ».
Répondant aussi aux questions sur l’Église, il a reproché aux médias leur précipitation à propos des femmes diaconesses et rappelé, tout en rendant hommage à Benoît XVI, qu’« il y a un seul pape ». Sur l’homophobie, il a estimé que l’Église pouvait demander pardon comme sur de nombreux autres sujets
Rappelant que Joseph Ratzinger fêtera le 28 juin ses 65 ans de sacerdoce, son successeur a rappelé toute son affection et admiration pour celui à qui il rend visite et qu’il appelle : « C’est une grâce d’avoir à la maison le grand-père sage. » Il a raconté que des cardinaux étaient venus se plaindre une fois auprès du pape émérite – ce qui de fait s’est produit durant le premier synode – et que Benoît XVI « les avait chassés, avec son style à lui ».
Comme en d’autres occasions, il a remercié Benoît XVI d’avoir « ouvert la porte » par sa renonciation historique, instituant ainsi les papes émérites. « Il pourra y en avoir deux ou trois », a-t-il ajouté.
Répondant debout, de manière improvisée, aux questions des journalistes, comme à son habitude à chaque retour de voyage, le pape François a aussi abordé les 500 ans de la réforme de Luther, le concile panorthodoxe qui s’achevait en Crète et son déplacement en Azerbaïdjan en septembre prochain.
Sébastien Maillard (à bord du vol papal)
http://www.la-croix.com/Religion/Pape/Europe-genocide-les-propos-du-pape-a-la-presse-2016-06-26-1200771681

Du génocide à la réconciliation, la voie du pape pour l’Arménie

https://mail.google.com/mail/ca/u/0/#inbox/155927023e8b0b1c

LUNDI 27 JUIN 2016
VATICAN
Le pape François a visité les lieux de mémoire arméniens, en particulier du génocide, voulant faire du rappel de cette tragédie une « source de paix et d’avenir ». Aux côtés de l’Église apostolique arménienne, ...
 
 
Dans le vol retour d’Arménie, le 26 juin, le pape François s’est justifié sur l’emploi du mot génocide en Arménie Il a commenté l’actualité du Brexit, mettant en garde a ...
 
La Documentation catholique
Le 26 juin 2016, au cours de son voyage apostolique en Arménie, le pape François a signé avec le catholicos Karekin II, patriarche suprême de tous les Arméniens, une ...

vendredi 24 juin 2016

En Arménie, le pape dénonce le « génocide » des Arméniens


Le Monde.fr avec AFP |  | Par 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/06/24/en-armenie-le-pape-denonce-le-genocide-des-armeniens_4957726_3210.html#JWP0lFJRcxpk3x8o.99


« Génocide » : le mot espéré par beaucoup d’Arméniens ne figurait pas dans le texte écrit. Le pape François l’a ajouté, à l’oral, au discours qu’il a prononcé devant le président arménien, Serge Sarkissian, vendredi 24 juin, au premier jour de sa visite en Arménie, pour définir le massacre de quelque 1,5 million d’Arméniens en 1915 et 1916 par les troupes ottomanes.

« Cette tragédie, ce génocide, a-t-il dit, a inauguré malheureusement la triste liste des effroyables catastrophes du siècle dernier, rendues possibles par d’aberrantes motivations raciales, idéologiques ou religieuses, qui ont enténébré l’esprit des bourreaux au point qu’ils se sont fixé le dessein d’anéantir des peuples entiers. » Les autorités civiles, politiques et diplomatiques, réunies devant lui, l’ont applaudi debout.
Savoir si le chef de l’Eglise catholique allait répéter ce mot au cours de la seconde visite d’un pape dans ce pays qui a retrouvé son indépendance après la chute de l’Union soviétique était l’une des incertitudes avant son départ. Le pape François avait déjà employé ce terme le 12 avril 2015, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, lors d’une cérémonie de commémoration des massacres. Il avait alors provoqué la colère d’Ankara, qui refuse de reconnaître ces tueries comme un génocide, les rangeant dans la catégorie de « faits de guerre » qui ont aussi touché des Turcs et minimise le nombre de victimes. L’ambassadeur avait été rappelé pour consultation. Il est, depuis, revenu à Rome, mais il est fort probable qu’il soit à nouveau sollicité par les autorités diplomatiques turques.
Au début du mois, l’ambassadeur turc en Allemagne avait, lui aussi, été rappelé après le vote par le Bundestag d’une résolution sur la « commémoration du génocide des Arméniens et autres minorités chrétiennes dans les années 1915 et 1916 ».

Le génocide déjà évoqué par Jean Paul II

Par cette déclaration, le pape François n’introduit pas une nouveauté dans la position du Saint-Siège. Le mot génocide figurait déjà dans deux déclarations communes signées par Jean Paul II et le chef de l’Eglise apostolique arménienne, Karékine II, en 2000 et en septembre 2001, lors de la visite du pape polonais en Arménie. Mais il innove en prononçant ce mot, qui plus est, cette fois, en Arménie même, tout près de la frontière turque. En outre, contrairement à 2015, il n’a pas cité la formule de 2001 mais il a repris le mot à son compte. Samedi, le pape devait se rendre au mémorial du génocide. Quelques instants avant que François prenne la parole, Serge Sarkissian avait lui aussi parlé de« génocide » et expliqué pourquoi : « Nous voulons simplement que les choses soient appelées par leur nom, car cela permettra à deux peuples voisins de se diriger vers une véritable réconciliation et de partager un avenir prospère ».


A son discours écrit, le pape argentin a ajouté une autre considération, en réalité destinée aux gouvernements actuels face aux conflits du Proche-Orient et d’Afrique à l’origine de la crise des réfugiés en cours. « Il est tellement triste, a-t-il dit en parlant du génocide arménien, que dans celui-ci, comme dans les deux autres [la Shoah et le massacre des Tchétchènes en 1944], les grandes puissances internationales regardaient ailleurs. » Dans son discours d’avril 2015, François avait déclaré que les deux autres génocides « ont été perpétrés par le nazisme et par le stalinisme ». Le pape a relié ces tragiques événements du passé aux menaces et exactions dont sont victimes aujourd’hui des populations chrétiennes.

Persécutions contre les chrétiens et accueil des réfugiés

« Je souhaite vivement que l’humanité sache tirer de ces tragiques expériences la leçon d’agir avec responsabilité et sagesse pour prévenir le danger de retomber dans de telles horreurs », a-t-il dit devant les responsables civils et politiques arméniens. Puis il a appelé « tous ceux qui déclarent leur foi en Dieu », quelle que soit leur confession, à « uni[r] leurs forces pour isoler quiconque se sert de la religion pour mener des projets de guerre, d’abus et de persécution violente, en instrumentalisant et en manipulant le saint nom de Dieu ».
« Aujourd’hui, a-t-il ajouté, les chrétiens en particulier, comme et peut-être plus qu’au temps des premiers martyrs, sont discriminés à certains endroits et persécutés pour le seul fait de professer leur foi. » Il a de nouveau appelé les gouvernements à prendre « avec courage et sans tarder des initiatives visant à mettre fin à ces souffrances », notamment en accueillant les réfugiés et en résolvant les conflits enkystés.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/06/24/en-armenie-le-pape-denonce-le-genocide-des-armeniens_4957726_3210.html#JWP0lFJRcxpk3x8o.99

jeudi 23 juin 2016

Le christianisme, pilier de l’identité arménienne


21.06.2016 par Père Antoine Sondag, directeur du SNMUE

Le pape François se rend, du 24 au 26 juin 2016 en visite pastorale en Arménie, petit pays enclavé, plutôt pauvre, où le christianisme constitue un pilier de l’identité arménienne.

Petit pays enclavé, plutôt pauvre: moins de 30 000 km2 (superficie de la Belgique), avec sans doute moins de 3 millions d’habitants. Mais foyer national pour les 8 ou 10 millions d’Arméniens de la diaspora. L’Arménie est un pays laïc (dirait-on en France) mais le christianisme y constitue un pilier de l’identité arménienne. Les catholiques, regroupés dans une Eglise arménienne catholique, forment moins de 5% de la population et entretiennent d’excellentes relations avec les membres de l’Eglise arménienne apostolique (plus de 90% de la population).

Histoire et politique

De la longue histoire arménienne, il convient de retenir la date de 301: officiellement, le royaume d’Arménie devient chrétien à cette époque. C’est-à-dire avant l’Empire romain (313). Source de fierté pour l’Arménie qui aime à se présenter comme le premier pays chrétien de l’histoire. Autre sujet de fierté: l’alphabet arménien. Troisième repère identitaire: le Mont Ararat qui culmine à plus de 5’000 mètres, visible depuis la capitale Erevan… mais qui se trouve aujourd’hui en Turquie. C’est là que l’arche de Noé se serait échouée !
L’Arménie d’aujourd’hui n’occupe qu’une petite partie de l’Arménie historique. De même que les 3 millions d’habitants officiels du pays ne sont qu’une minorité parmi les Arméniens au plan mondial. La majeure partie de ce peuple est constituée de sa diaspora: Russie, Etats-Unis, Europe occidentale, divers pays du Moyen Orient…

Un pays autrefois plus étendu

L’Arménie a été jadis bien plus étendue qu’aujourd’hui. Et a toujours dû se défendre contre ses voisins. Pris en étau entre les empires russe et perse (XVIIIe siècle), les Arméniens ont souffert, perdu des territoires, connu des déportations en Perse (l’Iran d’aujourd’hui). De la rivalité au XIXe siècle entre les Empires russe et ottoman (Turquie actuelle), les Arméniens ont à nouveau souffert, perdu des territoires, subi des massacres et finalement le génocide de 1915, premier génocide du XXe siècle (entre 1,2 et 1,5 millions de victimes).
La jeune république arménienne (1918) ne parviendra pas à garder son indépendance face à la Turquie nouvelle, et finalement trouvera un refuge au sein de l’Union Soviétique qui vient de naître et qui l’intégrera dans une éphémère république transcaucasienne (1920) née sur les décombres de l’Empire tsariste.
Selon la politique bien connue de Staline, l’Arménie aura des frontières artificielles avec sa voisine l’Azerbaïdjan. On doit signaler en particulier l’enclave du Haut Karabakh, peuplée d’Arméniens mais rattachée à l’Azerbaïdjan, dont la population est turcophone et musulmane. Traditionnellement entourée de pays hostiles, l’Arménie a joué longtemps la carte de l’alliance avec la Russie/Union soviétique. Jusqu’à aujourd’hui. L’Arménie a intégré l’Union économique eurasiatique créée par le président Poutine pour concurrencer l’Union européenne et compter ses amis.

Indépendance dans la guerre

Lors de l’effondrement de l’empire soviétique (1989-1991), l’Arménie comme toutes les anciennes républiques de l’Union soviétique, proclame son indépendance (21 septembre 1991) et se trouve déjà en conflit militaire avec sa voisine, l’Azerbaïdjan à cause du Haut Karabakh qui avait proclamé unilatéralement son indépendance. Sans compter que le pays devait se relever d’un séisme meurtrier (100’000 morts en 1988).
La jeune et souveraine Arménie débute sa vie indépendante sous le régime de la guerre. Cela ne facilite pas l’affermissement d’une vie politique démocratique. La militarisation de la société et de la politique joue un rôle néfaste pour la jeune république. De même que la corruption omniprésente. L’Arménie occupe militairement le corridor entre l’Arménie et le Haut Karabakh, environ 20% du territoire azéri, ce qui est contraire au droit international et ne saurait durer pour toujours.

Economie et société

L’appareil industriel hérité de l’Union soviétique se trouve surtout dans le nord du pays. Très intégré au système industriel soviétique, avec nombre d’usines d’armement, cette industrie est aujourd’hui largement ruinée et réduite à un chapelet d’usines fermées en déshérence.
Le pays vit aussi grâce aux investissements de la diaspora arménienne vers la “mère patrie”. Depuis une dizaine d’années, la croissance est revenue. Le pays reste tout de même très pauvre: environ 4’000 dollars de PIB par tête (pour plus de 40’000 pour la France). Les personnes âgées isolées, les habitants des zones rurales, ceux qui n’ont pas de famille dans la diaspora constituent des poches de pauvreté.

Identité nationale

Ce pays est-il en Europe ou en Asie? Question géographique innocente, avec de fortes connotations culturelles et politiques.
Avec ses voisins, Géorgie et Azerbaïdjan, l’Arménie est entrée au Conseil de l’Europe et partage donc le patrimoine politique du continent, avec son idéal d’Etat de droit, de respect des droits humains, de prééminence du droit sur la force… Le pays est aussi membre de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe). L’OSCE joue les bons offices dans la crise avec le voisin azéri.
Comme ancienne république de l’Union soviétique, l’Arménie reste très proche de Moscou, mais souhaiterait tisser des liens plus étroits avec l’Union européenne et avec les Etats-Unis. Si on parle aux Arméniens sur place, ils se sentent vexés et mal aimés des autres Européens, lorsque ceux-ci ne les considèrent pas comme européens.
Ce pays est-il en Europe ou en Asie? Question géographique innocente, avec de fortes connotations culturelles et politiques.
Au plan de l’Eglise catholique, le diocèse catholique d’Arménie ne fait pas partie du CCEE (qui regroupe les conférences épiscopales de l’Europe), pas non plus du FABC (Conférences épiscopales d’Asie). Mais l’Eglise arménienne catholique, avec sa grande sœur l’Eglise arménienne apostolique font partie du Conseil des Eglises du Moyen Orient (Middle East Council of Churches). Contrairement au Conseil Œcuménique des Eglises basé à Genève, où les catholiques sont absents, le MECC regroupe toutes les Eglises chrétiennes, catholique comprise.

Les Eglises en Arménie

L’Eglise chrétienne apostolique et autocéphale arménienne est très largement majoritaire dans le pays. L’Eglise arménienne et l’Eglise catholique ont été séparées au cours de l’histoire pour des raisons géographiques et politiques plus que pour des raisons théologiques. L’Eglise arménienne n’est pas “orthodoxe” au sens courant du mot, elle est dite pré-chalcédonnienne parce que cette Eglise n’accepte que les premiers conciles, ceux d’avant le Concile de Chalcédoine en 451. Depuis 1441, le catholicos d’Etchmiadzin, près d’Erevan, a une primauté d’honneur au titre de “catholicos de tous les Arméniens”. Sous Staline, le clergé a été systématiquement éliminé, jusqu’au catholicos Khoren Ier, assassiné en 1938.
L’unité de l’Eglise arménienne repose sur son rite, l’un des cinq rites principaux de l’Eglise d’Orient. Elle se flatte d’avoir conservé une antique liturgie.
Les Arméniens “unis”, c’est-à-dire rattachés à l’Eglise de Rome, quoique de rite oriental, entretiennent les meilleurs relations avec l’Eglise apostolique du pays. A cause des persécutions, Mkhitar de Sébaste (1676-1749), un jeune prêtre arménien converti au catholicisme milite activement en faveur d’un renouveau culturel arménien. Il se réfugie en Occident, fonde une congrégation, installe ses disciples, les Mkhitaristes, dans l’île de San Lazzaro, à Venise. Avec son imprimerie, cet ordre reste, jusqu’à aujourd’hui, l’un des foyers les plus brillants de la langue, de la littérature et des études arméniennes. Ce rôle culturel des Arméniens catholiques explique en partie les bonnes relations entre catholiques et chrétiens apostoliques arméniens.

1 à 5% de la population est catholique

L’Eglise arménienne catholique regroupe aujourd’hui 1 à 5% de la population. Les catholiques arméniens vivent principalement dans le nord de l’Arménie. Le pape leur rendra visite en célébrant la messe à Gyumri. L’Eglise arménienne catholique se compose du seul diocèse de Gyumri, en Arménie même. L’apparition du protestantisme en Arménie date du XIXe siècle. Bien que très minoritaires, les Eglises protestantes sont très actives aujourd’hui en Arménie, notamment dans le domaine caritatif.
Le Catholicos (primat) de l’Eglise arménienne réside à Etchmiazin, à quelques kilomètres de la capitale Erevan. Le patriarche de l’Eglise catholique arménienne réside à Beyrouth, au Liban. Il préside une Eglise surtout présente dans la diaspora, avec des diocèses (éparchies) partout dans le monde. (cath.ch-apic/cef/rz)

lundi 20 juin 2016

Le pape n'aime pas le mot : Genocide


Rendant visite au collège universitaire Villa Nazareth à Rome, samedi 18 juin, le pape a évoqué des sujets aussi variés que la notion de risque, le martyre chrétien, la crise de la foi, la famille, les fiançailles, les personnes âgées ou le travail-esclave.
Visitant le collège universitaire Villa Nazareth à Rome, samedi 18 juin 2016 en fin d’après-midi, le pape François a évoqué le martyre chrétien, confiant qu’il n’aimait pas qu’on parle de ‘génocide’ des chrétiens au Moyen-Orient.
« En vérité, a-t-il expliqué, il s’agit d’une persécution qui conduit les chrétiens à la fidélité, à la cohérence de leur propre foi. Ne faisons pas de réductionnisme sociologique du mystère de la foi, du martyre. »
Se souvenant des chrétiens coptes égyptiens égorgés sur une plage de Libye par les terroristes de Daech en février 2015, le pape les a qualifiés de « docteurs de cohérence chrétienne et de vrais témoins de la foi ».

Rigidité mathématique

Fondée il y a 70 ans par le cardinal Domenico Tardini, qui fut secrétaire d’État de Jean XXIII, l’institut Villa Nazareth accueille à titre gratuit des étudiants au parcours scolaire exemplaire, dont les parents ne peuvent financer leurs études.
La visite a commencé par une catéchèse dans la chapelle. Commentant la parabole du Bon Samaritain, le pape François a encouragé la Villa Nazareth à rester avant tout une maison de témoignage. Il a aussi souhaité « que le Seigneur nous libère de ces prêtres pressés qui n’ont pas le temps d’écouter, de voir (…) et des docteurs de la loi qui veulent présenter la foi de Jésus avec une rigidité mathématique ».
Il a aussi encouragé les membres de la Villa Nazareth à former des disciples car il n’y a pas de dirigeants éternels.

Tentation de la paralysie

Puis sur le terrain de sport de l’institut, devant près de 1 300 personnes – étudiants, anciens élèves et leurs familles –, le pape François s’est livré au jeu de questions-réponses avec ses hôtes. Les sujets évoqués étaient des plus divers : le risque, le martyre chrétien, la crise de la foi, la famille, les fiançailles, les personnes âgées, le travail-esclave, etc.
Sur une estrade et sous une chaleur écrasante, il a répondu à sept questions d’étudiants ou bénévoles de la Villa Nazareth. Il a ainsi encouragé une jeune fille à prendre des risques : « Si tu ne prends pas de risques, tu ne chemines pas (…). Risque sur des idéaux nobles, en te salissant les mains, comme a risqué le Bon Samaritain. Quand nous sommes dans une vie tranquille, il y a la tentation de la paralysie, d’avoir une vie ‘rangée’, pour reprendre tes mots ».

L’accueil est une croix

Le pape François a également confié avoir eu, tout au long de sa vie et même en tant que pape, de véritables crises de sa propre foi ou des doutes. « Un chrétien qui n’a jamais ressenti cela (…) il lui manque quelque chose », a-t-il estimé, invitant à prier pour avoir la patience d’aller de l’avant et que la crise passe.
Enfin, interrogé sur la notion d’accueil, il a encouragé l’apostolat de l’écoute et à rouvrir les portes des églises fermées. Avec ce trait d’humour : « Jésus a dit : ‘celui qui veut marcher derrière moi, qu’il prenne sa croix, il n’a pas dit : ‘qu’il prenne de la morphine et s’endorme ! L’accueil est une croix ! ».
A-B. H. (avec i.media)

http://www.la-croix.com/Religion/Pape/Chretiens-d-Orient-le-pape-n-aime-pas-le-mot-de-genocide-2016-06-19-1200769753