Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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mardi 24 mai 2016

/EGYPTE - Commentaires du Patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques après la rencontre entre le Pape et le grand imam de l’université d’al-Azhar

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AFRIQUE/EGYPTE - Commentaires du Patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques après la rencontre entre le Pape et le grand imam de l’université d’al-Azhar
 
Le Caire (Agence Fides) – La reprise des rapports officiels entre le Saint-Siège et l’Université islamique al-Azhar, qui a été scellée par la rencontre cordiale entre le Pape François et l’imam Ahmed alTaiyyb, « pourra donner une nouvelle vigueur aux processus de collaboration et d’intégration que les responsables chrétiens et musulmans égyptiens mettent déjà en œuvre dans de nombreuses situations locales au quotidien ». Tel est l’espoir confié à l’Agence Fides par le Patriarche d’Alexandrie des Coptes catholiques, S.B. Ibrahim Isaac Sidrak, commentant la rencontre d’hier au Vatican entre le Pape et le grand imam de la plus grande institution académique de l’islam sunnite.
La suspension des rapports entre le Saint-Siège et l’université remonte à 2011, après l’attentat perpétré contre la Cathédrale copte orthodoxe d’Alexandrie au cours de la nuit du nouvel An. A cette occasion, le Pape Benoît XVI avait rappelé les responsabilités des autorités locales en matière de défense des chrétiens. Ces propos avaient suscité les ires non seulement des responsables d’al-Azhar mais également des représentants du Patriarcat copte orthodoxe. Cela, rappelle S.B. Ibrahim Isaac Sidrak, « a constitué un moment difficile, ayant débuté par un malentendu concernant les paroles du Pape Benoît XVI qui a peut-être été intentionnel chez certains. L’important est d’avoir repris le juste chemin. Maintenant, il faut attendre avec patience que les processus arrivent à maturation. Al Azhar est influente et peut exercer un rôle positif au sein de l’islam sunnite. Mais les difficultés, résistances et divisions ne manquent pas face au revirement du discours religieux sollicité par beaucoup, y compris le Président al Sisi. Il en est également qui perçoivent comme une menace et une attaque contre l’islam tout jugement et toute opinion exprimée librement, dans le cadre du légitime pluralisme. Nous devons respecter ce chemin interne au monde islamique, en le favorisant avec patience et délicatesse, en encourageant nos frères musulmans, y compris en tant qu’Eglise locale, en favorisant la collaboration au sein de la vie sociale, en ce qui concerne des problèmes concrets, sans nous limiter à la confrontation sur des questions strictement religieuses ».
Parmi les signes d’espérance, le Patriarche d’Alexandrie des Coptes catholiques cite les initiatives conjointes d’imams et de prêtres, inspirées par la Maison de la famille égyptienne – organisme de liaison interreligieux créé depuis des années par al-Azhar et par le Patriarcat copte orthodoxe en tant qu’instrument pour prévenir et mitiger les oppositions sectaires – ainsi que le document programmatique signé le 9 mai par le grand imam et par le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, définissant leur engagement commun en matière de lutte contre toute forme de violence et d’abus sur les mineurs (voir Fides 10/05/2016). Au sein de ce document, prédisposé sous le patronage de l’UNICEF, des chercheurs liés à l’université islamique et à la communauté copte orthodoxe ont contribué à déterminer la protection des mineurs comme priorité commune, citant parmi les formes de violence à combattre, les mutilations génitales et le phénomène des mariages précoces. (GV) (Agence Fides 24/05/2016)

mardi 3 mai 2016

Raï plaide pour la préservation de la modération chrétienne et musulmane en Orient - L'Orient-Le Jour

Raï plaide pour la préservation de la modération chrétienne et musulmane en Orient - L'Orient-Le Jour
29/4/2016


Raï plaide pour la préservation de la modération chrétienne et musulmane en Orient

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a clôturé hier une visite à Bruxelles où il a eu une série d'entretiens officiels et de rencontres avec des représentants de la communauté libanaise en Belgique. Il a ainsi été reçu par les présidents du Parlement belge, Siegfried Bracke, et européen, Martin Schulz, ainsi que par les chefs des différents groupes parlementaires européens.
Au Parlement européen, il a pris part à un congrès sur la situation des chrétiens d'Orient. Dans son intervention, Mgr Raï a notamment mis l'accent sur le fait que les conflits au Moyen-Orient « ont des conséquences directes non seulement sur les chrétiens mais aussi sur le bassin méditerranéen ainsi que sur l'Europe ». « Notre intérêt commun est de trouver des solutions aux divers conflits qui sévissent dans cette région », a expliqué d'emblée le patriarche dont la conférence s'est articulée autour de quatre points : les chrétiens du Moyen-Orient, les conséquences des conflits sur eux, les solutions immédiates possibles et les solutions à long terme.
« En parlant des chrétiens d'Orient, nous ne désignons pas seulement des individus, mais aussi les Églises orientales et l'Église latine ayant chacune son propre patrimoine liturgique, théologique, spirituel et disciplinaire qui se distingue par la culture et les circonstances historiques des peuples et qui s'exprime par la manière propre à chaque Église de vivre la foi chrétienne », a expliqué le patriarche dans son introduction, avant d'avertir que « la montée du fondamentalisme islamiste et la croissance des organisations terroristes risquent de faire disparaître la modération musulmane que les chrétiens et les musulmans de cette région ont construite patiemment durant 1 400 ans de vie en commun ».
« Les chrétiens sont les garants de cette modération », a-t-il insisté, en rappelant que « les chrétiens et les musulmans échangent réciproquement leurs propres valeurs spirituelles, culturelles, morales et sociales, à travers notamment leurs associations sociales, formant ainsi une identité commune dans chacun de leurs pays ». « Il ne faut absolument pas céder cette terre aux fondamentalistes et la laisser comme un champ ouvert aux organisations terroristes. Cela menacerait la paix dans le monde. Nous faisons appel à l'Union européenne pour qu'elle exerce son influence auprès des membres du Conseil de sécurité, afin de garantir le retour des déplacés dans leurs pays d'origine et pour contribuer à bâtir un monde stable et en paix », a martelé Mgr Raï pour qui « les chrétiens moyen-orientaux ont toujours été les promoteurs de la convivialité pluraliste, de l'ouverture sur l'autre différent, des libertés, de la valeur de la personne humaine, des droits fondamentaux et inaliénables de tout être humain ». « Ils ont été les pionniers de la Renaissance culturelle arabe, et de l'arabité comme civilisation humaine et sociale. Car l'arabe ne veut pas dire l'islam, et parler l'arabe n'est pas être musulman », a-t-il observé, avant de s'arrêter sur l'exemple du Liban, « seul pays du monde arabe, présidé par un chrétien, qui sépare aussi entre religion et État, applique le système démocratique et reconnaît l'égalité entre chrétiens et musulmans ».
Neutralité du Liban
« Pour que le Liban puisse rester lieu de rencontre, de convivialité et de dialogue, nous souhaitons que la communauté internationale proclame la neutralité de ce pays, pour qu'il soit dans sa région l'agent de la paix, de la justice et des droits de l'homme », a poursuivi le patriarche avant d'avertir que le Liban est « menacé dans sa culture, son identité et son message par la présence, sur son territoire, d'un demi-million de réfugiés palestiniens qui vivent avec leurs armes lourdes et légères dans leurs camps (...) et d'un million et demi de déplacés syriens dont le nombre augmente chaque année de 40 000 à 50 000 nouveau-nés ».
Comme solution immédiate, il a préconisé un règlement des conflits qui minent la région, suivi d'un dialogue politique entre les belligérants, une réconciliation saoudo-iranienne, un soutien à la reconstruction des États touchés et de leurs structures légales, financières et militaires. Mgr Raï a mis en garde contre une partition des pays de la région. « Il faut plutôt agir pour la mise en place d'États de droit, d'institutions étatiques et civiles garantissant le pluralisme et les libertés, des Constitutions adaptées et des régimes démocratiques non corrompus. »
À long terme, il a insisté sur le respect, au niveau international, « des valeurs religieuses, morales et sociales de l'islam », jugeant nécessaire d'encourager les pays musulmans à séparer la religion de l'État, « à condition que l'État respecte les impératifs de la religion ».
Dans le même temps, le chef de l'Église maronite a considéré que l'Islam se doit de « se libérer du fondamentalisme, d'entrer dans le sillage de la modernité dans ses aspects positifs et de s'ouvrir aux valeurs qu'offre la globalisation, pour assurer le développement des pays, d'adopter la Déclaration universelle des droits humains et l'appliquer pour garantir le bien de tous les citoyens des pays sans distinction de race et de religion, et le respect de toute personne humaine ».


JTK

mardi 12 avril 2016

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ? - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ? - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ?

Ouragan d'espoir, d'espérance, d'opportunité et de volonté au Moyen-Orient pour faire face à la « mondialisation de l'indifférence », suivant l'expression du pape François, tout au long de la conférence internationale exceptionnelle de trois jours à Rome, fin février 2016, sur le thème : « Société mondiale et transformations régionales : chrétiens, Églises chrétiennes et religion dans un Moyen-Orient en mutation », conférence organisée par l'Université de Munich et le Groupe de recherche de l'épiscopat allemand sur les relations ecclésiastiques internationales.
Il fallait bien ce rassemblement de grande envergure, avec la participation de plus de 40 personnalités éminentes et opérationnelles de plus de 14 pays arabes et occidentaux (Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Jordanie, Liban, Palestine, Syrie, Allemagne, Angleterre, Argentine, Danemark, États-Unis, Italie, Suisse...) pour appréhender les changements au Moyen-Orient, avec l'engagement de la foi et de la citoyenneté, et surtout un réalisme cru et tragique face au génocide qui s'opère sous des regards devenus accoutumés et souvent aveuglés.
Il ressort de plus de trente communications, débats et cinq groupes de travail nombre de perspectives que nous résumons en trois volets.
***
Quelles sont les réalités et les causes au-delà du descriptif ? On insiste dès le départ qu'il faudrait « procurer du matériel, aboutir à des résultats face à des attentes, dans un corps malade, même si un seul membre est directement atteint, car la tragédie influe sur l'avenir de toute la coexistence. » (L'évêque Ludwig Schick, Allemagne). On s'élève contre la propension à la description désengagée : « Je suis sursaturé de description dans une tempête qui ravage l'Orient avec défaut de vision, affrontés que nous sommes et dénudés face à un cerveau malade qui voudrait la décivilisation du monde, avec des églises du monde arabe non préparées à gérer des situations de désastre, situations qui exigent un gigantesque déploiement diplomatique. » (Ghassan el-Chami, Liban).
Au-delà donc d'une région du monde et d'une religion, nous vivons non pas des mutations, mais une rupture, « une civilisation incendiée, des slogans vaseux et des êtres nés pour être engloutis par l'océan. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). Et surtout « la destruction d'un patrimoine avec des victimes qui ne sont pas seulement des chrétiens, dans un monde désengagé et des Nations unies démusclées face à la période la plus sombre de leur histoire. » (Heiner Bielefeldt, Allemagne). C'est l'« échec de tout le droit international. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). Échec aussi du « nationalisme uniformisant », (Herald Suermann, Allemagne), développé durant plus de trois générations dans un monde arabe assoiffé de citoyenneté égalitaire, une et plurielle.
L'exposé introductif du patriarche Béchara el-Raï développe, avec le plus haut niveau de courage et de lucidité, les quatre raisons du bouleversement : la proclamation de l'État d'Israël en 1948 provoquant des hostilités partout et des couvertures à des régimes d'oppression, l'instauration en 1979 de la République islamique chiite en Iran avec des conséquences sur la configuration et les rapports interrégionaux, l'absence de règlement du conflit israélo-palestinien et israélo-arabe en corrélation avec l'aménagement et l'extension de nouvelles colonies, et une idéologie d'exclusion sous le couvert de l'islam et de croyances en manque de repères.

Sursaut chrétien et musulman
C'est le Liban qui constitue un pont et un modèle à sauvegarder. Outre les réalités factuelles du bouleversement, il ne faudrait pas négliger les réalités spirituelles, mentales et culturelles, réalités déplorables et d'autres au contraire fort exaltantes.
On relève un sursaut de la part de chrétiens et de musulmans. Du côté de l'islam, on se penche sur « les racines chrétiennes de l'islam et la dimension humaine du sacré » (Mahmoud Ayoub, Liban). Le 14 mars 2015, en sortant de la mosquée de Deraa, des croyants exultent : « Nous voulons un musulman qui connaisse Dieu », faisant face à des slogans : « Les chrétiens à Beyrouth et les alaouites au cercueil ! » On s'élève contre le « déni de l'histoire et des racines ». (Refaat Badr, Jordanie).
Du côté chrétien, on s'attend à « une renaissance humaniste en Occident, car la fin des chrétiens en Orient est aussi une catastrophe pour l'Occident », (Nikodimos Daoud Sharaf, Irak), car « les chrétiens ne sont pas des individus isolés, mais l'Église du Christ ». (Le patriarche Béchara el-Raï).
Quand plusieurs intervenants parlent d'une « phase nouvelle » dans la région, la question est posée : en quoi justement réside la nouveauté de la démarche ? Au moins dans deux perspectives : la fin de la mentalité de protection ou du complexe de dhimmitude (protégé) et le réengagement chrétien et musulman dans une renaissance arabe fondée sur les libertés. La connivence, et parfois le soutien manifeste d'autrefois à des régimes tyranniques qui prétendaient (et prétendent ?)
protéger les minorités et pratiquaient la diplomatie du chantage à l'égard de grandes impuissances occidentales apeurées, a vécu : « En tant que conscience de cet Orient, nous ne sommes pas des quémandeurs de protection, car c'est la paix et le droit qui sécurisent. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). La notion même de minorité est rejetée quand il s'agit de population enracinée et intégrée dans l'histoire et le tissu social.
Au cours de la conférence, le Liban est toujours cité comme « modèle à sauvegarder, pont entre Orient et Occident ». (Le patriarche Béchara el-Raï). Il y a un islam musulman, pluriel certes, et il y a les munafiqûn (imposteurs), autre appellation musulmane de scribes, de docteurs de la loi et de pharisiens, appellation qui figure plus de vingt fois dans le Coran. D'où l'exigence, de plus en plus impérative dans les recherches et les actions, de ne pas tant intellectualiser des problèmes dogmatiques et de procéder à une dénonciation empirique de la politologie de la religion ou de l'exploitation de la religion dans la mobilisation politicienne à des fins sans rapport avec la religion et la foi. Tout cela implique un « changement dans les idées » (Stephan Stetter, Allemagne) et « la réhabilitation de la confiance » (Amir Jaje, Irak), face certes au « silence de chrétiens d'Occident, surtout quand Maaloula a été démolie ». (L'évêque Pavly, Égypte).
Antoine MESSARRA
Membre du Conseil constitutionnel.
Titulaire de la chaire Unesco pour l'étude comparée des religions, de la médiation et du dialogue, USJ
Prochain article:
II. « Le Liban, modèle de pluralisme à sauvegarder ».


JTK

jeudi 3 septembre 2015

INTERRELIGIEUX : Le défi évangélique du dialogue avec l’islam | Lire pour croire…

INTERRELIGIEUX : Le défi évangélique du dialogue avec l'islam | Lire pour croire…

INTERRELIGIEUX : Le défi évangélique du dialogue avec l'islam

borrmansCe livre aborde des questions cruciales pour le dialogue islamo-chrétien, en faisant le choix de la compréhension plutôt que de la confrontation 

Chrétiens et musulmans. Proches et lointains

de Maurice Borrmans

Médiaspaul,  2015, 150 p. 16 €

« Le présent livret, écrit dans son introduction le P. Borrmanns, spécialiste reconnu de l'islam et grand promoteur du dialogue islamo-chrétien dans son introduction,voudrait être une modeste pièce à verser au dossier du dialogue culturel et spirituel entre les disciples du Christ et les fidèles du Coran. »
Pour ce faire, il a regroupé cinq de ses contributions parues dans diverses revues théologiques  au cours de la dernière décennie, abordant des questions cruciales et délicates comme la figure de Jésus dans l'islam, l'histoire des relations entre chrétiens et musulmans depuis les origines de l'islam jusqu'à Vatican II (où l'on découvre de part et d'autre, une abondante littérature apologétique et plus ou moins polémique selon les périodes), l'émergence  de la déclaration conciliaire Nostra Aetate sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes qui aborde notamment le rapport avec les musulmans, l'accueil que font les musulmans à l'Évangile de Jésus.

Le « consensus musulman » au sujet de Jésus du Coran

Le livre s'ouvre par une remarquable synthèse sur Jésus vu par les musulmans, que ce soit dans le Coran, l'islam classique ou contemporain ou la mystique musulmane. « Pour mieux répondre aux exigences de vérité que suppose un dialogue authentique, les baptisés ont à connaître  ce qu'est le 'Jésus du Coran' pour les disciples de Muhammad », justifie le P. Borrmans, avant de résumer le « consensus musulman » : « Jésus est tout simplement prophète et messager, honoré et proche de Dieu, signe merveilleux et thaumaturge miséricordieux. Il n'a été ni tué, ni crucifié, mais on ne sait apparemment rien de sa fin ultime. Il est venu proclamer l'unicité de Dieu, il s'est toujours présenté comme 'le Fils de l'Homme' et n' arien prétendu de ce que les chrétiens lui attribuent indûment. »  
Le Jésus de l'islam est très éloigné du Jésus des évangiles… La raison est simple : pour les musulmans, l'Évangile authentique, comme la véritable Torah d'ailleurs, a disparu, « même si des bribes de l'un et de l'autre peuvent se retrouver dans les livres actuellement détenus par les juifs et les chrétiens ». « Pour les musulmans, explique plus encore l'auteur, la Torah, l'Évangile et le Coran sont des livres directement révélés par Dieu, sans qu'y interviennent une quelconque doctrine de l'inspiration et donc d'une collaboration possible entre un auteur divin et un auteur humain. » 

Un « cinquième évangile vivant »

Le P. Borrmans exprime au passage un regret : que cinquante d'efforts de dialogue islamo-chrétien n'ait pas « changé le 'regard' que jette aujourd'hui un milliard de musulmans sur 'Îsâ ibn Maryam' » (Jésus fils de Marie). Et le défi fondamentaliste auquel doivent faire face les penseurs et théologiens musulmans n'est pas très propice sinon à une ouverture, au moins à une curiosité sur ce que les sources chrétiennes disent de Jésus.
Mais le théologien ne dépose pas les armes et ouvre des pistes pour le dialogue, en s'appuyant sur différents documents magistériels. Il veut aussi prendre au sérieux les musulmans qui disent croire à l'Évangile, « dont le Coran nous dit qu'il est un livre et une partie du Livre », et apprécient les vertus que pratiquent les chrétiens. « Si donc l'Évangile chrétien, en ses dimensions historiques et théologiques, échappe à ce que croient les musulmans, il peut cependant les intéresser en ses dimensions sociales et spirituelles », écrit le père blanc qui voit là un appel lancé aux chrétiens à être pour les musulmans une « cinquième évangile vivant », que nul ne pourra contester s'il est vécu « en esprit et en vérité », dans le service de la justice et de la paix.

Espérer en Celui qui a détruit les 'murs de séparation' 

« C'est en un tel sens que la condition du chrétien est bien celle d'un 'défi évangélique', conclut le P. Borrmans.  Ce faisant, le dialogue interreligieux devient 'émulation spirituelle' et on peut alors envisager un passage graduel à une quadruple conversion aux valeurs du Royaume (les béatitudes), aux promesses de Dieu comme Père, à l'appel fascinant de Jésus 'modèle unique' et à la communion fraternelle en l'Eglise 'prémisse du Royaume'. La condition du chrétien est bien celle d'un 'évangile vivant' qui fait mystère et suscite des interrogations chez qui en est le témoin inattendu. » Condition certes « des plus incommodes », notamment à une période où le dialogue s'avère difficile, mais qui plonge les chrétiens au cœur du mystère pascal, les poussant à « mieux vivre leur espérance en Celui qui  déjà détruit les 'murs de séparation' par sa Croix et sa Pâque, et qui leur confie aujourd'hui 'le ministère de  la réconciliation' entre les fils de l'Eglise et les fidèles de l'islam ».
DOMINIQUE GREINER



mercredi 2 septembre 2015

Les Églises libanaises se rencontrent, en pleine crise politiqueRadio Vatican

Les Églises libanaises se rencontrent, en pleine crise politiqueRadio Vatican

Les Églises libanaises se rencontrent, en pleine crise politique


Lors de la manifestation anti-gouvernement du 29 août, dans les rues de Beyrouth - AP
(RV) Entretien - Un sommet religieux islamo-chrétien se tiendra dans dix jours au Liban. Les responsables des communautés religieuses chrétiennes et musulmanes veulent unir leurs forces pour mettre fin à la crise institutionnelle qui paralyse le Pays du Cèdre.
Pour le politologue libanais Ziad Majed, professeur de science politique à l'université américaine de Paris, interrogé par Cyprien Viet, compte tenu de l'instabilité régionale le Liban n'est pas mûr pour une révolution et un changement total de système. Il a surtout besoin d'un assainissement des pratiques des responsables politiques.

La pression s'est encore accrue sur le gouvernement libanais au lendemain de la plus grande manifestation jamais organisée par la société civile qui lui a donné jusqu'à mardi soir pour trouver une issue à la crise actuelle. En raison des divisions politiques, le Parlement a prolongé à deux reprises son propre mandat depuis les élections de 2009. Les députés se montrent également incapables d'élire un président de la République, poste vacant depuis mai 2014. Aucune véritable réforme n'a été entreprise depuis la fin de la guerre civile en 1990.
Le sommet islamo-chrétien qui aurait dû s'ouvrir ce lundi a été reporté après une décision commune des chefs spirituels des différentes communautés. Les musulmans ont préféré laisser les Églises se rencontrer d'abord entre elles parce que la présidentielle a une importance particulière pour les chrétiens. Réunis au siège du patriarcat maronite près de Beyrouth, les participants au sommet chrétien ont affirmé dans un communiqué la nécessité que le gouvernement reste en place.
Lors de cette réunion présidée par le patriarche maronite Béchara Rai, les participants se sont par ailleurs prononcés en faveur de l'adoption de la part des autorités d'une feuille de route avec comme priorité l'élection d'un président de la République qui ensuite formera un nouveau gouvernement.
Alors que la crise du ramassage des ordures qui empoisonne la vie des Beyrouthins depuis un mois, la classe dirigeant libanaise est jugée très largement corrompue et incompétente. Les affaires de corruption et le manque de services de base comme l'électricité et l'eau cristallisent la colère. Les chefs spirituels chrétiens ont indiqué soutenir les demandes des manifestants, mais ils ont estimé que recourir à la rue était dangereux alors que le feu menace le Liban. (Avec L'Orient-le Jour/Le Point)



samedi 15 mars 2014

Ensemble contre la traite des êtres humains


Ensemble contre la traite des êtres humains

Un accord sera signé au Vatican par des représentants des Eglises anglicane et catholique, et de l'université sunnite d'Al-Azhar pour lutter contre « les formes modernes d'esclavage et le trafic de personnes ». Le protocole d'accord, sous le titre de "Global Freedom Network", a été négocié avec le plein appui du Pape François, de l'archevêque de Cantorbéry et du grand imam d'Al-Azhar, sous les auspices d'une fondation privée, la "Walk Free Foundation". Il sera présenté lundi au Vatican.

Du côté du Saint-Siège, le prélat argentin, Marcelo Sanchez Sorondo, qui dirige les Académies pontificales des sciences et des sciences sociales, a eu un rôle essentiel. Il signera l'accord au nom de l'Eglise. A l'automne, Mgr Sanchez Sorondo avait organisé un séminaire de travail au Vatican en présence d'experts internationaux pour voir quelles ripostes concrètes pouvaient apporter l'Eglise et d'autres institutions aux réseaux de traite d'êtres humains.

Lutte contre la traite, priorité du Pape

François a condamné plusieurs fois « le grave délit contre l'humanité qu'est la traite des femmes, des enfants, des immigrés, forme d'esclavage la plus répandue » de ce début du XXIème siècle. Cette lutte est l'une de ses priorités.

Le religieux sunnite Mahmoud Azab représentant le grand imam d'Al-Azhar, le père anglican David John Moxon pour l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, et Andrew Forrest, homme d'affaires australien et philanthrope, fondateur de la "Walk Free Foundation" seront présents lundi au Vatican. Al-Azhar manifeste ainsi une nouvelle fois sa volonté de rapprochement avec le Saint-Siège. (avec AFP)


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