Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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jeudi 1 mars 2012

Les chrétiens d’orient et les printemps arabes

Les chrétiens d'orient et les printemps arabes

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Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.
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Tribune d'Alain Juppé publiée dans La Croix (28 février 2012)

Les chrétiens d'Orient sont inquiets.
Inquiets pour la pérennité de leur présence dans une région qui est leur région depuis 2000 ans.
Inquiets pour le respect de leurs droits dans un contexte de bouleversements majeurs.
Inquiets face à la montée des tensions liées au confessionnalisme.

Je veux leur dire que j'entends, que je comprends leurs craintes.
Depuis des siècles, la France est investie d'une mission particulière à l'égard des chrétiens d'Orient.
Elle ne s'y dérobera pas.
C'est bien pourquoi, dès janvier 2011, le Président de la République fixait le cadre de notre politique en soulignant que le destin des chrétiens d'Orient symbolise « bien au-delà de l'Orient, les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de façon irréversible ».
Notre vision est claire : il ne peut y avoir de révolution démocratique authentique sans protection des personnes appartenant aux minorités.
Les chrétiens d'Orient ont vocation à rester dans leur région.
Ils ont vocation à participer à la construction de son avenir comme ils l'ont toujours fait pour son passé.
La question n'est pas nouvelle. Elle est multiséculaire.
Mais elle se pose avec une acuité accrue depuis quelques années.

La France a, d'abord, manifesté sa vigilance en adressant des messages clairs aux Etats concernés, qui sont les premiers responsables de la sécurité de leurs citoyens. La France s'est également mobilisée pour que le Conseil affaires étrangères de l'Union européenne du 21 février 2011 condamne les violences contre les chrétiens, et pour qu'une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies leur soit adressée le 10 novembre 2010 suite à l'attentat de Bagdad.

- De fait, les chrétiens d'Irak ont payé un lourd tribut au cours des dernières années. Nous avons exprimé notre solidarité par l'accueil sur notre sol depuis 2008 de plus de 1300 d'entre eux et par l'évacuation sanitaire des personnes blessées lors de l'attentat contre la Cathédrale Notre Dame du Salut de Bagdad le 31 octobre 2010 en particulier.
- En Egypte, les coptes occupent une place particulière, enracinés dans la longue histoire du pays, ils ont souffert de violences, d'exactions, de discriminations ces dernières années, comme l'a montré le sinistre attentat contre l'église d'Alexandrie en 2011.
Mais les coptes se sont également engagés dans la vie politique de leur pays comme jamais auparavant depuis la révolution, ils ont participé aux élections, ils veulent être écoutés et contribuer avec leurs concitoyens à la transition démocratique du pays.
Le Parlement égyptien nouvellement élu a fait part de son engagement à garantir les droits des coptes : nous comptons sur son action décisive.
- Au Liban, la coexistence entre plusieurs minorités est une réalité. Mais ce modèle doit être sans cesse préservé afin de répondre à différentes tentatives de remises en cause. Tous les acteurs de la société et de vie politique libanaise ont la responsabilité d'y veiller.
Comme le Président de la République l'a affirmé à Sa Béatitude Béchara Raï, Patriarche maronite, lors de sa visite officielle à Paris en septembre dernier, la meilleure protection pour les chrétiens d'Orient et la véritable garantie de la pérennité de leur présence résident aujourd'hui dans l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit dans les pays arabes.

C'est pour cela que nous recommandons aux chrétiens du Proche-Orient de ne pas se prêter aux manœuvres d'instrumentalisation mises en œuvre par des régimes autoritaires coupés de leur propre peuple.
Je reste très préoccupé par la situation dramatique qui règne en Syrie, par la répression féroce exercée par un régime condamné qui utilise la force militaire contre son propre peuple.
J'appelle de mes vœux une participation des chrétiens, comme de toutes les autres communautés, à la création d'une Syrie nouvelle et démocratique où tous les citoyens auront les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que le chemin sera long et chaotique.
Mais au-delà des risques et des dangers, qu'il ne s'agit pas de nier, les « printemps arabes » offrent une opportunité historique pour les chrétiens d'Orient.
Qui peut croire que les droits des minorités sont mieux protégés par des dictatures sanguinaires que par des régimes démocratiques ?
Qui peut nier que des chrétiens, des kurdes, des druzes, des alaouites, des assyriens aussi, sont assassinés, torturés, emprisonnés, en Syrie ?
Et des signes d'espoir existent dans ce printemps arabe : je souhaite rendre hommage à l'initiative du grand imam d'Al Azhar Cheikh Al Tayyeb, qui a élaboré et publié en janvier dernier un document sur les libertés publiques en Egypte.
Ce texte met l'accent sur la liberté de croyance, la liberté d'expression, la liberté de la recherche scientifique et la liberté de création, y compris de création artistique.
De telles initiatives, qui renforcent le dialogue interreligieux, montrent qu'il est possible de rassembler des sociétés diverses autour de valeurs universelles permettant à tous de coexister harmonieusement.

Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.

Notre confiance dans les révolutions de 2011 s'accompagne d'une vigilance absolue du respect des droits de l'homme, en particulier de ceux des minorités.
J'ai moi-même beaucoup insisté sur cette question lors de mes contacts avec le Conseil national syrien, qui a vocation à rassembler l'opposition syrienne et qui s'est engagé à garantir ces droits.

En Syrie comme ailleurs, l'intérêt des chrétiens d'Orient est d'embrasser des évolutions qui sont à la fois inéluctables et positives.
C'est en s'engageant de manière décidée dans la construction d'une région nouvelle qu'ils protègeront leur avenir, comme l'a réaffirmé le Président de la République devant les autorités religieuses, à l'occasion des voeux le 25 janvier :
« Les chrétiens font partie de l'Histoire de l'Orient ; il ne peut être question de les arracher à cette terre. Les printemps arabes tiendront leurs promesses si les minorités sont respectées. »
Le message que je souhaitais leur adresser est simple : la France a été, est et restera à vos côtés.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere/le-ministre-d-etat-et-les/alain-juppe/presse-et-media-20656/article/les-chretiens-d-orient-et-les


Lire aussi :http://chretiensdorient.blogspot.com/2012/02/alain-juppe-critique-le-soutien.html?m=1

LE « PRINTEMPS ARABE » – L’AGRESSION CONTRE LA SYRIE

LE « PRINTEMPS ARABE » – L'AGRESSION CONTRE LA SYRIE

http://forumdesdemocrates.over-blog.com/article-le-printemps-arabe-l-agression-contre-la-syrie-87311648.html

Robertbibeau@hotmail.com
26.10.2011

http://www.centpapiers.com/le-%c2%ab-printemps-arabe-%c2%bb-%e2%80%93-l%e2%80%99attaque -contre-la-syrie/85260

LE « PRINTEMPS ARABE », UN SOULÈVEMENT APOLITIQUE ?

Le « Printemps arabe » est-il un mouvement de libération néo-coloniale spontané, anarchique et apolitique, issu de la rue et visant à hisser cette civilisation séculaire au diapason de la modernité contemporaine (« démocratie » bourgeoise, laïcité hypocrite, « liberté » d'expression factice, désintégration familiale, narcissisme social, criminalité effrénée, décadence morale, chômage chronique, pauvreté endémique, guerre de rapine et génocide, etc.) ? Ou plutôt, n'est-ce qu'une vaste conspiration pilotée depuis Washington et exécutée dans chacune des capitales arabes concernées selon une projection machiavélique concoctée par les maîtres du monde ?

Tariq Ramadan, analyste politique reconnu, tout en se défendant d'être suspicieux, suggère que Washington sait tout et manipule tout en coulisse. L'auteur pense même, à l'instar du général américain David Petraeus, que les jeunes « Twitters » du Caire et de Tunis – qui auraient provoqué la débâcle arabe (!) – ont été formés en Serbie et exfiltrés vers les pays arabes, notamment par la firme américaine Google, pour y soulever les populations en vue d'un réalignement des politiques états-uniennes dans cette région du monde convoitée par l'impérialisme chinois (1).

Monsieur Ramadan a aussi découvert dans la foulée de la rédaction de son opuscule sur « L'Islam et les soulèvements arabes » (à paraître) que, pour comprendre un phénomène politique de cette envergure, il faut également considérer les facteurs économiques et historiques dans lesquels s'inscrivent ces événements. Conclusion juste et pertinente, dirons-nous. L'économie est l'assise du politique et le politique soutient le développement des rapports de production sociaux. Nous le savions depuis Marx, il est toujours rassurant de l'entendre confirmer (2).

Selon le docteur Ramadan, la force et la faiblesse du « Printemps arabe » résideraient dans son « apolitisme ». Aucune idéologie n'orienterait ses protagonistes qui seraient ainsi « libres » de leurs mouvements – toutefois dirigés en sous main par David Petraeus, de son propre aveu – ! Tout cela est fallacieux comme nous allons le démontrer.

L'idéologie qui oriente et dirige les divers mouvements du « Printemps arabe » (car chaque soulèvement national a sa propre historicité), c'est l'idéologie petite-bourgeoise (classe moyenne) réformiste – opportuniste – qui souhaite conserver le capitalisme mais sans les tares du capitalisme, une sorte de capitalisme humanitaire et débonnaire, à l'image des slogans que l'on retrouve ces temps-ci sur les affiches des « indignés » de Wall Street soutenus par Jim Flaherty (ministre conservateur des finances du Canada) et par le multimilliardaire George Soros (3). Un capitalisme réformé sans néo-colonies exploitées, sans dictateurs imposés, sans inégalités sociales, sans injustices, sans guerres de rapines, sans supers riches, sans ultras pauvres, sans chômage, sans spéculations boursières, sans crise économique et sans guerres de repartage des régions d'exploitation. Un capitalisme où la grande bourgeoisie milliardaire (1 % de la population, selon les indignés), ainsi que les petits-bourgeois – courroies de transmission du système social – conserveraient la propriété des moyens de production et leurs biens – mal acquis.

Cette « nouvelle » idéologie apolitique, altermondialiste, post-néolibéraliste, écologiste, verte, social-démocrate en fait, est aussi vieille que le monde ouvrier lui-même. Proudhon, Saint-Simon et Kautsky professaient cette religion préscientifique bien avant les internautes, les Twitters des réseaux sociaux – formés à Belgrade – ou encore les conférenciers indignés formés à Paris.

LE CAS SYRIEN – LES CHRÉTIENS SYRIENS SACRIFIÉS

Afin de mieux comprendre le « Printemps arabe » et de mieux connaître les orientations idéologiques et politiques promues par ses protagonistes « apolitiques », nous allons examiner le soulèvement syrien.

Les impérialistes français ciblent la communauté chrétienne d'Orient en ce moment, pourquoi ? Comparons la position politique impérialiste envers la communauté religieuse juive et envers la communauté chrétienne au Proche-Orient.
Chaque fois que l'on fait allusion à la désintégration de l'État sioniste israélien, les diacres et les sous-diacres des lobbys israéliens implantés en sol occidental crient au génocide contre les millions de descendants d'Abraham, qui seraient retournés candidement, leur Exode millénaire terminé, sur la « terre de leurs ancêtres, laquelle leur aurait été donnée » par leur dieu Yahvé – en contradiction avec Jésus-Christ, Allah et tous les autres dieux imaginés par l'homme… Vous avez donc le choix, vous êtes pour ou contre Yahvé, selon eux.

Évidemment, le fait que ces centaines de milliers de descendants de la « race religieuse juive » soient pour la plupart athées ou agnostiques et aucunement de descendance araméenne, phénicienne, cananéenne, ou de l'un quelconque des peuples du Proche-Orient pré chrétien, ne fait pas sourciller le moins du monde les monastiques du retour « d'exode » des douze tribus d'Israël pourtant jamais déportées, selon l'historien Shlomo Sand (4).

Récemment, le petit empereur des Français réglait prestement le sort de quelques millions de chrétiens d'Orient, d'authentiques autochtones convertis depuis plusieurs siècles à la religion du Christ (un ex-juif en cavale).

Voici le morceau d'ignominie proféré par Sarkozy, tel que nous le rapporte un observateur de la scène politique :

« Reçu à l'Élysée le 5 septembre 2011, S. B. Bechara Boutros Rai, Patriarche Maronite d'Antioche et de Tout l'Orient (c'est-à-dire chef de la principale Église de rite oriental rattachée à Rome) s'est entendu dire que la France et ses alliés interviendraient prochainement militairement en Syrie pour y porter au pouvoir les Frères musulmans. Les chrétiens d'Orient, qui n'auraient alors plus leur place au Levant, devraient se préparer à l'exode et pourraient trouver refuge en Europe. » (5)

C'est aussi machiavélique que cela. Des syriens nés de mères et de pères syriens sur ce sol qui leur appartient depuis des générations et des millénaires, devraient simplement se préparer à l'exode – c'est-à-dire au même sort que les réfugiés palestiniens – et abandonner leur terre généreuse et leurs frères arabes, et s'expatrier hors de leur continent pour la raison que les agressives puissances occidentales en déclin veulent renverser le gouvernement de Bachar el-Assad qui refuse de se plier à leurs ordonnances et poursuit sa politique indépendante d'alliance avec l'Iran et de rapprochement avec le groupe de Shanghai (impérialisme chinois).

Ceux-là (maronites, melkites, orthodoxes, arméniens, etc.) peuvent bien être déracinés pour toujours de leur terre millénaire mais pas les ashkénazes occidentaux importés récemment (moins de soixante ans) d'Europe, ni les pseudos religieux juifs – athées –, transplantés de Russie et des États-Unis, car, nous dit-on, on ne déracine pas un « peuple » de sa terre, encore faudrait-il que ce soit « sa » terre (6) !

LE DÉROULEMENT DU « SOULÈVEMENT » SYRIEN

Malheureusement, le petit Gengis Khan de notre temps a pris les devants inconsidérément et l'agression impérialiste occidentale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Israël) contre la petite Syrie « démunie » (croient-ils) a dû être retardée car l'écrasement de la petite Libye esseulée ne s'est pas déroulé comme prévu par les services secrets français et américains. On peut penser, d'une certaine façon, que le peuple libyen par sa résistance a protégé, pour un temps du moins, le peuple syrien de la mainmise occidentale. Maintenant que la Libye semble rapatriée dans le giron des puissances impérialistes atlantiques (OTAN) et sortie de la besace impérialiste chinoise… – « La guerre (libyenne) a désespéré nos partenaires. Les Chinois ont ici 20 milliards de dollars de contrats, les Turcs 12 milliards. Viennent ensuite les Italiens, les Russes, puis les Français. Ce n'était pas leur intérêt de laisser faire cette agression, encore moins d'y participer. Probablement certains ont–ils reçu des compensations en dessous de table (…) » – Depuis l'exécution extra judiciaire du chef d'État Mouammar Kadhafi, l'OTAN peut maintenant porter toute son agression sur sa proie syrienne, un autre pays qu'elle veut ravir à l'alliance de Shanghai concurrente (7).

Cependant l'agression occidentale contre la Syrie marque le pas et ne parvient pas à atteindre ses objectifs stratégiques, ni même à provoquer la guerre civile généralisée promise par les potentats occidentaux. Cela est dû en partie aux minorités religieuses arabes syriennes qui n'ont pas suivi le mot d'ordre des mercenaires et des agents des services secrets étrangers (notamment du Mossad) infiltrés à partir de la frontière du Golan Syrien – occupé – tout proche (8).

Même que ces minorités religieuses, qui se considèrent comme des syriens de langue et de culture arabe et de confession chrétienne (sentiment d'appartenance nationale forgé par les rapports de production capitalistes bourgeois), s'érigent en rempart face au néo-colonialisme occidental. Les syriens arabes chrétiens ont bien compris que les puissances impérialistes en déclin les sacrifieront sans pitié sur l'hôtel de leur cupidité et de leur guerre inter impérialiste (OTAN contre Alliance de Shanghai).

Mère Agnès Mariam de la Croix ne disait pas autrement devant Thierry Meyssan :

« La survie des chrétiens en Orient ne pourra plus être débitrice d'un quelconque protectorat ou Sublime Porte ; notre avenir dépend du mariage convaincu des chrétiens avec leurs frères qui cohabitent avec eux en Orient, en qui ils reconnaissent des frères de sang par delà les divergences confessionnelles qui sont moins grandes qu'elles ne paraissent. » (9).

LES OBJECTIFS DE L'AGRESSION IMPÉRIALISTE EN SYRIE

En Syrie l'objectif des puissances impérialistes en déclin (OTAN) n'est pas de mettre la main ni de contrôler une production quelconque de pétrole ou de gaz naturel (comme en Libye). La Syrie, territoire découpé dans l'empire Ottoman déclinant (1916, accords secrets Sykes-Picot), par les deux plus grandes puissances impérialistes de l'époque – France et Grande-Bretagne – est située sur un vaste plateau calcaire et métamorphique (Hamada) peu propice aux hydrocarbures (10).

En Syrie, l'objectif de l'agression impérialiste occidentale – stoppée momentanément au Conseil de sécurité par le veto russe et chinois – est de briser le maillon faible de l'Alliance de Shanghai dans cette région ; d'affaiblir les forces de la résistance au Liban en leur coupant leur base arrière et leur voie de ravitaillement (en prévision d'une prochaine agression contre le Liban) ; de chasser les organisations de la résistance palestinienne qui trouvent refuge à Damas ; d'affaiblir l'Iran, allié de la Syrie et de la Chine ; de faire pression sur la Turquie (via la communauté Kurde syrienne) pour qu'elle cesse le déploiement de sa politique étrangère indépendante en direction de l'Orient ainsi que son rapprochement avec la Chine. Voilà les raisons pour lesquelles les chrétiens d'Orient devraient périr sur le mausolée de la cupidité de leurs ex-suzerains.

Afin de parvenir à ces objectifs et renverser le gouvernement Baas légalement au pouvoir en Syrie, les puissances occidentales, trop faibles pour mener seules l'offensive, comme elles l'ont démontré en Libye, ont imaginé soutenir les Frères musulmans – des intégristes islamistes réactionnaires que le maelström médiatique occidental a tant décriés un certain temps – et qui deviennent soudainement la solution de rechange « démocratique » au gouvernement laïque légalement élu en Syrie.

Quelle hypocrisie que de se camoufler derrière l'obscurantisme religieux pour proclamer et imposer les valeurs impérialistes occidentales à des peuples qui n'en veulent pas. Comme le clame un syrien de la rue, « Qui a décidé que les valeurs décadentes de l'Occident et sa farce « démocratique » étaient des valeurs et des dogmes universels, valables pour toute l'humanité ? ». Les colonialistes des siècles passés ne disaient pas différemment pour justifier le massacre des noirs africains, des indiens d'Amérique, celui des chinois pendant la guerre de l'Opium.

« Malheureusement l'Occident a balayé le concept d'appartenance à la terre, à la famille, à l'ethnie, et somme toute celui d'identité ontologique. Son modèle est basé, non pas sur la reconnaissance de l'individu, mais sur des intérêts périphériques (…) des multinationales… ». Mère Agnès Mariam de la Croix (11).

Voilà les propos d'une soeur qui vit dans une société où le tsunami de l'industrialisation capitaliste n'a pas encore tout ravagé. Malheureusement, cela viendra et les rapports de production industriels capitalistes saccageront tous ces concepts et toutes ces valeurs d'altérité qui lui tiennent tant à cœur.

Ainsi va la vie du développement impérialiste qui balaie toute autre modèle de développement économique et social sur son passage, ne tolérant aucun concurrent. Les enragés de Tunis, du Caire, de Tripoli, d'Alger, de Damas et de Sanaa devront confronter ce système d'exploitation le jour où ils souhaiteront le renverser afin d'éradiquer totalement ses méfaits et ses calamités.

L'impérialisme, qu'il soit de source américaine ou d'origine chinoise, c'est l'anarchie de la production développée non pas pour le bien-être des peuples et des travailleurs mais essentiellement pour l'accumulation des profits dans les mains d'immenses oligopoles multi milliardaires; et la Syrie devra y passer, elle aussi, mais la Syrie choisira elle-même la voie de son intégration au camp impérialiste. Il semble que la bourgeoisie syrienne ait choisi l'Alliance de Shanghai en ascension plutôt que l'OTAN déclinant et elle paie présentement le prix de ses choix. C'est son droit.

Le droit et le devoir des travailleurs syriens consistent à renverser ce régime et cette oligarchie Baasiste, non pas pour les remplacer par les Frères musulmans obscurantistes à la solde de l'Occident, mais pour s'emparer de tout le pouvoir d'État à leurs propres fins (c'est la conscience politique de classe pour soi, écrivait Marx).

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(1) Nick Fielding et Ian Cobain, 18.03,2011. Déclaration de David Petraeus. http://www.centpapiers.com/l%e2%80%99operation-d%e2%80%99espionnage-des-etats-unis-pour-manipuler-les-reseaux-sociaux-sur-internet/84293

(2) Tariq Ramadan 7.09.2011 Montréal. Conférence de la CAM. Sur Youtube.

(3) Les « indignés » http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php et http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php

(4) Shlomo Sand. Sur Dailymotion. http.com/video/x7okoe_peuple-juif-invent-shlomo-sand_news

(5) Thierry Meyssan. 7.10.2011. http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(6) http://www.slate.fr/story/32509/la-mosaique-des-chretiens-dorient

(7) http://www.voltairenet.org/La-guerre-contre-la-Libye-est-une
(8) http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/09/01/syrie-nouvelles-perquisitions-a-hama-demission-du-procureur_1566048_3218.html

(9) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(10) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_Sykes-Picot et http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_de_la_Syrie

(11) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

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J.T.Khoreich

mardi 28 février 2012

Les chrétiens d’orient et les printemps arabes

Les chrétiens d'orient et les printemps arabes

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Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.
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Tribune d'Alain Juppé publiée dans La Croix (28 février 2012)

Les chrétiens d'Orient sont inquiets.
Inquiets pour la pérennité de leur présence dans une région qui est leur région depuis 2000 ans.
Inquiets pour le respect de leurs droits dans un contexte de bouleversements majeurs.
Inquiets face à la montée des tensions liées au confessionnalisme.

Je veux leur dire que j'entends, que je comprends leurs craintes.
Depuis des siècles, la France est investie d'une mission particulière à l'égard des chrétiens d'Orient.
Elle ne s'y dérobera pas.
C'est bien pourquoi, dès janvier 2011, le Président de la République fixait le cadre de notre politique en soulignant que le destin des chrétiens d'Orient symbolise « bien au-delà de l'Orient, les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de façon irréversible ».
Notre vision est claire : il ne peut y avoir de révolution démocratique authentique sans protection des personnes appartenant aux minorités.
Les chrétiens d'Orient ont vocation à rester dans leur région.
Ils ont vocation à participer à la construction de son avenir comme ils l'ont toujours fait pour son passé.
La question n'est pas nouvelle. Elle est multiséculaire.
Mais elle se pose avec une acuité accrue depuis quelques années.

La France a, d'abord, manifesté sa vigilance en adressant des messages clairs aux Etats concernés, qui sont les premiers responsables de la sécurité de leurs citoyens. La France s'est également mobilisée pour que le Conseil affaires étrangères de l'Union européenne du 21 février 2011 condamne les violences contre les chrétiens, et pour qu'une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies leur soit adressée le 10 novembre 2010 suite à l'attentat de Bagdad.

- De fait, les chrétiens d'Irak ont payé un lourd tribut au cours des dernières années. Nous avons exprimé notre solidarité par l'accueil sur notre sol depuis 2008 de plus de 1300 d'entre eux et par l'évacuation sanitaire des personnes blessées lors de l'attentat contre la Cathédrale Notre Dame du Salut de Bagdad le 31 octobre 2010 en particulier.
- En Egypte, les coptes occupent une place particulière, enracinés dans la longue histoire du pays, ils ont souffert de violences, d'exactions, de discriminations ces dernières années, comme l'a montré le sinistre attentat contre l'église d'Alexandrie en 2011.
Mais les coptes se sont également engagés dans la vie politique de leur pays comme jamais auparavant depuis la révolution, ils ont participé aux élections, ils veulent être écoutés et contribuer avec leurs concitoyens à la transition démocratique du pays.
Le Parlement égyptien nouvellement élu a fait part de son engagement à garantir les droits des coptes : nous comptons sur son action décisive.
- Au Liban, la coexistence entre plusieurs minorités est une réalité. Mais ce modèle doit être sans cesse préservé afin de répondre à différentes tentatives de remises en cause. Tous les acteurs de la société et de vie politique libanaise ont la responsabilité d'y veiller.
Comme le Président de la République l'a affirmé à Sa Béatitude Béchara Raï, Patriarche maronite, lors de sa visite officielle à Paris en septembre dernier, la meilleure protection pour les chrétiens d'Orient et la véritable garantie de la pérennité de leur présence résident aujourd'hui dans l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit dans les pays arabes.

C'est pour cela que nous recommandons aux chrétiens du Proche-Orient de ne pas se prêter aux manœuvres d'instrumentalisation mises en œuvre par des régimes autoritaires coupés de leur propre peuple.
Je reste très préoccupé par la situation dramatique qui règne en Syrie, par la répression féroce exercée par un régime condamné qui utilise la force militaire contre son propre peuple.
J'appelle de mes vœux une participation des chrétiens, comme de toutes les autres communautés, à la création d'une Syrie nouvelle et démocratique où tous les citoyens auront les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que le chemin sera long et chaotique.
Mais au-delà des risques et des dangers, qu'il ne s'agit pas de nier, les « printemps arabes » offrent une opportunité historique pour les chrétiens d'Orient.
Qui peut croire que les droits des minorités sont mieux protégés par des dictatures sanguinaires que par des régimes démocratiques ?
Qui peut nier que des chrétiens, des kurdes, des druzes, des alaouites, des assyriens aussi, sont assassinés, torturés, emprisonnés, en Syrie ?
Et des signes d'espoir existent dans ce printemps arabe : je souhaite rendre hommage à l'initiative du grand imam d'Al Azhar Cheikh Al Tayyeb, qui a élaboré et publié en janvier dernier un document sur les libertés publiques en Egypte.
Ce texte met l'accent sur la liberté de croyance, la liberté d'expression, la liberté de la recherche scientifique et la liberté de création, y compris de création artistique.
De telles initiatives, qui renforcent le dialogue interreligieux, montrent qu'il est possible de rassembler des sociétés diverses autour de valeurs universelles permettant à tous de coexister harmonieusement.

Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.

Notre confiance dans les révolutions de 2011 s'accompagne d'une vigilance absolue du respect des droits de l'homme, en particulier de ceux des minorités.
J'ai moi-même beaucoup insisté sur cette question lors de mes contacts avec le Conseil national syrien, qui a vocation à rassembler l'opposition syrienne et qui s'est engagé à garantir ces droits.

En Syrie comme ailleurs, l'intérêt des chrétiens d'Orient est d'embrasser des évolutions qui sont à la fois inéluctables et positives.
C'est en s'engageant de manière décidée dans la construction d'une région nouvelle qu'ils protègeront leur avenir, comme l'a réaffirmé le Président de la République devant les autorités religieuses, à l'occasion des voeux le 25 janvier :
« Les chrétiens font partie de l'Histoire de l'Orient ; il ne peut être question de les arracher à cette terre. Les printemps arabes tiendront leurs promesses si les minorités sont respectées. »
Le message que je souhaitais leur adresser est simple : la France a été, est et restera à vos côtés.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere/le-ministre-d-etat-et-les/alain-juppe/presse-et-media-20656/article/les-chretiens-d-orient-et-les


jtk. khoreich

samedi 19 novembre 2011

Printemps arabe : « L’Esperance ne déçoit pas » (Ro 5,5)

Liberte Politique 18 Novembre 2011 
 
La Conférence des évêques de la région nord de l’Afrique (Cerna) s’est réunie cette semaine durant trois jours à Tunis. Prudents sur la situation en Libye et en Syrie, silencieux sur l’Egypte, les évêques du Maghreb  sont davantage confiants dans l’avenir de la Tunisie comme en témoigne le communiqué qu’ils ont diffusé le 16 novembre.
Alors que de nombreux observateurs s’inquiètent de l’avenir des révolutions arabes, les évêques de la région réunis à Tunis cette semaine affichent en effet une belle espérance.
Les chrétiens d’Afrique du nord « sentent leur responsabilité d’encourager cette volonté de liberté, de citoyenneté, d’ouverture qui s’exprime toujours plus clairement dans ce printemps arabe » écrivent-ils à l’issue de leur rencontre. Ils se veulent des « témoins émerveillés » et se réjouissent de tout « de ce qui germe partout dans le Maghreb, de la promotion de valeurs dans lesquelles ils se reconnaissent pleinement » et « partagent les joies et les espérances de ces peuples ».
Et le communiqué d’ajouter : « Les communautés chrétiennes sont heureuses de se voir si souvent bien accueillies par les populations aux milieux desquelles elles vivent, surtout quand elles pratiquent la confiance, le respect, le service désintéressé. Elles sentent leur responsabilité d'encourager cette volonté de liberté, de citoyenneté, d'ouverture qui s'exprime toujours plus clairement dans ce "printemps arabe" : elles cherchent à le faire en accompagnant le discernement, mais aussi en témoignant de leur espérance, y compris au sein des réelles difficultés qu'elles rencontrent ».

A ceux qui craignent la montée de l’islamisme Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat, et président de la Cerna répond « L’Eglise ne veut pas  avoir peur de l’islamisme ». Pour ce qui concerne la Tunisie, après la victoire du parti islamiste Ennahda aux élections du 23 octobre, Mgr Maroun Lahham ajoute « Ennahda va exercer le pouvoir et je serai vigilant au respect de leurs engagements à tous les niveaux ». Pour lui, la liberté religieuse devrait sortir « renforcée » de la nouvelle constitution. Convaincu du caractère « modéré et ouvert des musulmans en Tunisie », il se dit « certain que le respect mutuel entre les communautés religieuses va perdurer ».
Même son de cloche, si l’on ose dire, en Lybie. Pour Mgr Giovanni Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli, « La Libye n’a jamais été un pays fondamentaliste, et les Libyens ne sont pas hostiles aux chrétiens…. Je ressens au contraire le désir d’une présence chrétienne dans le pays ». Mais il est vrai que celle-ci, constituée essentiellement de Philippins et d’émigrés de l’Afrique sub-saharienne, a beaucoup diminué depuis les débuts du conflit. Mgr Martinelli évite aussi soigneusement de commenter la volonté du Conseil national de transition (CNT) de fonder la future législation du pays sur la loi islamique.
Car tout n’est quand même pas « blanc bleu » pour les chrétiens d’Afrique du Nord. Les évêques de la CERNA reconnaissent aussi partager « la souffrance des évêques d'Algérie devant la non délivrance et parfois le refus de visas aux prêtres et religieux et religieuses, quelle que soit leur nationalité ». Ils ressentent ce refus « comme une atteinte grave à la vie de leurs Eglises ». Cela les « peine » d'autant plus « lorsque ces personnes sont appelées a rejoindre des communautés d'Eglise qui – sans aucun esprit de prosélytisme – rendent de réels services au pays ».
En ce qui concerne la Syrie enfin, les évêques de la Cerna sont attentifs aux difficultés et souffrances » de ce pays et « prient pour que les fidèles du Christ puissent être reconnus comme des citoyens à part entière ».
Quant à l’Egypte, pas un mot de commentaire ni officiel, ni en « off », semble-t-il. Un silence éloquent. Spem contra spem ?
Mgr Martinelli a rendu hommage aux chrétiens « restés en Libye pendant le conflit pour aider le peuple », dans un pays où les immigrés d’Afrique subsaharienne et d’Asie constituent l’essentiel de la communauté chrétienne.

Consultez le communiqué final de l'Assemblée annuelle 2011 de la Cerna

Les évêques de la région nord de l’Afrique ont salué mercredi 16 novembre le « printemps arabe », et voulu délivrer un message d’espoir. « La libération de la parole, la volonté d’échanger à propos de tous les sujets qui structurent la vie sociale et politique dans un respect grandissant pour les opinions diverses »

« L’Église, dans le monde arabe, est au service des peuples avec lesquels elle vit,
confie Mgr Maroun Lahham, archevêque de Tunis. Nous devons prendre la mesure des évolutions qui traversent ces sociétés pour les accompagner au mieux ».

Une volonté affirmée dans le communiqué final de la Conférence des évêques de la région nord de l’Afrique (Cerna).

Les évêques tunisiens « sereins » après la victoire d’Ennahda


C’est dans cet esprit que Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat, et président de la Cerna, observe la montée en puissance de partis politiques d’obédience islamiste dans la région, y compris au Maroc, où des élections législatives auront lieu le 25 novembre. « L’Église ne veut pas avoir peur de l’islamisme », a-t-il dit mercredi.

Mgr Maroun Lahham « accepte » quant à lui la victoire du parti islamiste Ennahda aux élections du 23 octobre en Tunisie, « le premier scrutin libre et démocratique de l’histoire du pays ». « Ennahda va exercer le pouvoir et je serai vigilant au respect de leurs engagements à tous les niveaux », assure-t-il.

L’archevêque de Tunis, qui devrait rencontrer un responsable du mouvement islamiste dans les semaines qui viennent, fait part de sa « sérénité » en matière de liberté religieuse. « Elle devrait sortir renforcée de la future Constitution », dit-il. Soulignant le caractère « modéré et ouvert des musulmans en Tunisie », il se dit « certain que le respect mutuel entre les communautés religieuses va perdurer ».

Mgr Lahlam « scandalisé » par les déclarations du CNT


Un climat de tolérance auquel veut croire Mgr Giovanni Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli. « La Libye n’a jamais été un pays fondamentaliste, et les Libyens ne sont pas hostiles aux chrétiens, a-t-il dit. Je ressens au contraire le désir d’une présence chrétienne dans le pays ». Il compte établir des relations d’amitié avec le gouvernement de transition, qui devrait voir le jour sous peu. Mgr Martinelli évite de commenter la volonté du Conseil national de transition (CNT) de fonder la future législation du pays sur la loi islamique. En revanche, Mgr Maroun Lahham n’hésite pas à se dire « scandalisé » par cette annonce.

Mgr Martinelli a rendu hommage aux chrétiens « restés en Libye pendant le conflit pour aider le peuple », dans un pays où les immigrés d’Afrique subsaharienne et d’Asie constituent l’essentiel de la communauté chrétienne.

La communauté chrétienne libyenne amoindrie


Le travail de 2 500 Philippins dans les hôpitaux, « a été très apprécié par les Libyens », a-t-il dit. Mais la communauté chrétienne ressort amoindrie du conflit libyen. « La présence chrétienne est très faible, car peu de chrétiens sont revenus », reconnaît encore Mgr Martinelli.

D’autant plus qu’une partie de ses membres se trouve dans une situation « dramatique », souligne Mgr Maroun Lahham. Le camp de réfugiés de Choucha, dans le sud de la Tunisie, accueille encore 3 800 réfugiés du conflit libyen, la plupart originaires d’Afrique subsaharienne. « Certains ont peur à la fois de rentrer chez eux et de retourner en Libye, explique encore l’archevêque. Ils ne savent pas pour combien de temps ils sont là. »

Dans leur communiqué final, les évêques de la Cerna n’oublient pas les chrétiens en Syrie, alors que la répression contre les manifestants hostiles au régime de Bachar Al Assad se poursuit. La Cerna est « attentive aux difficultés et souffrances » actuelles dans ces pays et « prie pour que les fidèles du Christ puissent être reconnus comme des citoyens à part entière ».

dimanche 26 juin 2011

Le printemps couvert de Beyrouth

Le printemps couvert de Beyrouth

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26/06/2011 OLJ

Après les derniers accrochages qui ont eu lieu à Tripoli entre des partisans du régime syrien et ceux qui en dénoncent les abus, la capitale du Nord reste sous haute surveillance... et les Libanais retiennent leur souffle./
Après les derniers accrochages qui ont eu lieu à Tripoli entre des partisans du régime syrien et ceux qui en dénoncent les abus, la capitale du Nord reste sous haute surveillance... et les Libanais retiennent leur souffle./ AFP
Éclairage Alors que la colère gronde en Syrie, tout le monde retient son souffle à Beyrouth, écrit Caroline Fourest• dans Le Monde.fr. Par peur que les passions, qui couvent sous les cendres, ne se rallument. Entre prosyriens et anti-syriens. Pro-Hezbollah et anti-Hezbollah. Entre le Sud et le Nord. Entre chrétiens, druzes et musulmans.

Le scénario redouté est funeste mais crédible vu du pays du Cèdre. On y redoute un régime syrien prêt à tout pour sortir de l'ornière. Peut-il embraser le Liban, par exemple avec l'aide de ses alliés iraniens, pour détourner l'attention du face-à-face sanglant qui l'oppose à son peuple et déguiser sa répression en conflit international ? Dans le doute, mieux vaut ne pas tenter le diable.
C'est dans ce contexte qu'intervient la censure du film Green Days de Hana Makhmalbaf sur le "printemps vert" en Iran. Il ne sera pas montré au festival international qui se tient à Beyrouth jusqu'au 26 juin. Au nom de la sûreté nationale. Comme des milliers d'autres avant lui, censurés quel que soit le contexte. Tant la culture partagée - et non individuelle - est vécue comme un risque de guerre civile au Liban.
Depuis sa naissance, le pays tremble à l'idée d'éveiller les passions confessionnelles et identitaires, qu'il n'a jamais réussi à fondre en nation. Sa vie ne tient qu'à un fil, mal cousu. Le couturier ayant eu la mauvaise idée de prendre modèle sur l'Empire ottoman. La guerre civile a montré que ce modèle, communautarisé à l'extrême mais présenté comme un facteur de paix, était une illusion. A la moindre bourrasque, il prend feu. Pour en sortir, il faudrait que le Liban cesse d'être l'otage des intérêts israéliens, syriens ou iraniens, et surtout qu'il se parle : de laïcité et d'intérêt commun. Mais comment se parler quand tout sujet qui fâche est interdit ?
On ne débat pas sereinement dans un pays qui sort de dix-sept ans de guerre civile. On se tait ou on tempête. Alors on se tait. Guerre, sexe et religion figurent en tête de liste des tabous. C'est l'enfer, pavé de bonnes intentions, avec lequel se débat la vie culturelle au Liban. Les Libanais, souvent hypercultivés, parlent de tout chez eux, mais ils ne peuvent parler de rien tous ensemble et en public. Tous les espaces artistiques et culturels - qui franchissent par nature les frontières des communautés - sont soumis à la censure, qui traite les Libanais comme des enfants et les séparent préventivement. Par peur de la bagarre.
Green Days en a fait les frais. Il avait pourtant beaucoup de choses à dire aux Libanais. Alexandre Najjar, avocat et écrivain, le rappelait dans ces pages (Le Monde du 23 juin) : le vent du "printemps arabe" a soufflé au Liban bien avant la Tunisie et l'Égypte. En 2005, lorsque la "révolution du Cèdre" a permis de faire dégager l'occupant syrien. Quelques mois plus tard, des Iraniens descendaient dans la rue pour que Mahmoud Ahmadinejad, l'usurpateur, dégage lui aussi. Green Days montre leur courage. Il a une première fois été interdit à Beyrouth, lors de la venue d'Ahmadinejad. Il l'est à nouveau, sur pression de l'ambassadeur iranien, qui estime que sa projection porte atteinte à la souveraineté de l'Iran. Drôle de conception de la souveraineté que celle qui porte atteinte à celle du Liban... Mais le gouvernement libanais a cédé. Comme toujours. Par peur d'éveiller le Hezbollah. Tout en sachant que les Libanais se précipiteront pour télécharger le film et le voir à l'abri de leurs maisons. Chacun chez soi. Jusqu'à la prochaine étincelle. La censure n'ayant jamais permis d'éteindre les passions que l'on refuse de regarder en face. Pas plus qu'elle n'empêchera l'ambassadeur iranien de voir la suite du Mouvement vert sur grand écran. Celui de l'histoire en marche.

Caroline Fourest (Sans détour)
Essayiste et journaliste, rédactrice en chef de la revue "ProChoix", elle est l'auteure notamment de "La Dernière Utopie" (Grasset, 2009) et de "Marine Le Pen" (avec Fiammetta Venner) (Grasset, 400 pages). 

http://lorientlejour.com/category/Liban/article/709798/Le_printemps_couvert_de_Beyrouth.html
Lire aussi:
Ce qu'on appelle le "printemps arabe" n'a pas vu le jour en Tunisie, il n'est pas né place Tahrir en Egypte. Il est le fruit du "printemps de Beyrouth" qui, en 2005, au lendemain de l'assassinat du premier ministre Rafic Hariri, a attiré des centaines de milliers de Libanais - chrétiens, musulmans, druzes... pour une fois unis - qui ont manifesté place des Canons pour réclamer - et obtenir ! - le départ de l'armée syrienne qui occupait le pays depuis trente ans.http://www.lemonde.fr/sujet/c892/rafic-hariri.html
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/22/le-printemps-arabe-est-ne-a-beyrouth_1539291_3232.html

jeudi 28 avril 2011

L’avenir du mouvement démocratique dans le Monde arabe

Pour l’universitaire, Olivier Roy Directeur du programme méditerranéen de l’Institut universitaire européen de Florence. «L’avenir du mouvement démocratique dans le Monde arabe se jouera sur une longue durée, comme les révolutions du XIXe siècle Ce mouvement des Jeunes, un mouvement générationnel de jeunes modernistes, à la fois par leur technique de communication, leur comportement et leurs demandes: démocratie, liberté, fin de la corruption, dignité, respect. Ce sont des révoltes indigènes dans un espace politique où la dimension idéologique est absente. Les référents idéologiques qui ont dominé le Monde arabe pendant soixante ans - nationalisme, panarabisme, panislamisme, antisionisme, anti-impérialisme - sont taris. On demande la liberté de créer des partis politiques, un Parlement, une Constitution. En ce sens, du point de vue politique, c’est une révolte libérale.
Les acteurs politiques traditionnels (les Frères musulmans et l’armée) ont compris que les règles du jeu avaient changé et admis la nécessité des réformes. (...) Le mouvement somme les acteurs politiques traditionnels de mettre en place un espace politique démocratique.(4)
http://www.lexpressiondz.com/article/8/2011-04-28/88811.html

Proche-Orient. Ce n'est pas la première fois que le monde arabe est secoué par un vent de liberté.

Les six printemps arabes

 http://www.valeursactuelles.com/histoire/actualit%C3%A9s/six-printemps-arabes20110428.html

dans
 Né en 1916 d’une révolte contre le sultan ottoman, le monde arabe moderne n’a cessé de rêver à un “printemps” qui le “libérerait” définitivement. Avec la complicité d’écrivains occidentaux.
Le monde arabe moderne est né au printemps 1916, quand les Arabes du Proche-Orient se sont soulevés contre les Turcs ottomans, maîtres de la région depuis le début du XVIe siècle. Les Turcs et les Arabes étaient séparés par la langue, mais unis par l’islam. Ce qui a précipité les choses, c’est la brutalité inouïe dont les premiers, alliés à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie, ont fait preuve dès le début du conflit mondial, d’abord en organisant un génocide des minorités chrétiennes (Grecs du Pont et Arméniens) puis en éliminant les élites musulmanes non turques. Djamal Pacha, le gouverneur de Damas, fit arrêter des dizaines de notables et d’intellectuels arabophones en avril et en mai 1916. Vingt-deux d’entre eux, accusés de haute trahison, furent pendus en place publique.
Les Arabes, indignés, se sentent déliés de leur fidélité envers le sultan. Ce que met à profit l’émir hachémite du Hedjaz, Hussein ibn Ali. Depuis un an, ce potentat rusé – chérif, c’est-à-dire descendant du Prophète – songe à passer chez les Anglais. Il faut cependant un prétexte honorable : les atrocités de Damas font l’affaire.
Le 5 juin 1916, Hussein proclame « l’indépendance des Arabes » à La Mecque. Un mois plus tard, ses Bédouins s’emparent du petit port d’Akaba, sur la mer Rouge, et y brandissent pour la première fois un drapeau national arabe. Trois bandes horizontales : noire (la couleur des califes abbassides, qui portèrent l’Empire arabe à son apogée), verte (la couleur des Fatimides, qui régnèrent au Caire) et blanche (la couleur des Omeyyades, la première dynastie califale). Et près de la hampe, un triangle rouge (la couleur des Hachémites). Ironie de l’histoire : ce drapeau a été imaginé par Mark Sykes, un orientaliste du Foreign Office qui, au même moment, signe avec le Français François Georges-Picot un plan de partage de l’Orient.
Militairement, cette révolte arabe n’est pas grand-chose : quelques milliers de combattants, armés à la hâte par les Britanniques et commandés par un certain Thomas Edward Lawrence, officier anglo-irlandais parlant parfaitement l’arabe ; ceux-ci mènent des opérations de guérilla sur le flanc des Turcs. C’est l’armée britannique du général Edmund Allenby qui gagne la guerre, non sans difficultés, à l’automne 1918. Mais les Arabes croient redevenir un peuple majeur. Magnifiée par Lawrence dans quelques reportages, puis dans un livre étincelant paru en 1926, les Sept Piliers de la sagesse, cette croyance devient un fait en soi.
Selon les nationalistes arabes, l’insurrection de 1916 aurait dû conduire à la création d’un État unifié, capable de devenir une puissance mondiale. Avancée dès 1938 par le diplomate et historien George Habib Antonius dans son livre le Réveil arabe, cette thèse sera reprise par les mouvements nationalistes laïques des années 1950 et 1960 : le socialisme arabe de l’Égyptien Nasser et le baassisme syro-irakien.
Les islamistes (iraniens, égyptiens ou même turcs) ont proposé une interprétation différente. Selon eux, la révolte de 1916 n’était pas une insurrection nationaliste mais une renaissance religieuse, orientée moins contre l’Empire ottoman que contre ses ultimes dirigeants, “modernistes” et donc désislamisés. Les “masses arabes” se seraient soulevées en même temps que d’autres “masses islamiques”, de la Turquie elle-même (où les confréries musulmanes apportent initialement leur appui à Mustafa Kemal) à l’Inde (où se multiplient les émeutes), et du Rif franco-espagnol à l’Asie centrale russe. Et elles auraient continué à le faire, pour les mêmes raisons, de décennie en décennie. Dans ce second scénario, ce sont les nationalismes arabe, turc ou iranien qui auraient été les “fantoches” de l’Occident judéo-chrétien, en détournant le combat des croyants de son véritable objectif, l’instauration d’un nouveau califat et d’un nouvel empire musulman mondial.
Mais beaucoup de chercheurs contemporains, occidentaux ou arabes, contestent désormais ces schémas. Le Britannique Efraim Karsh, professeur au King’s College de Londres, a démontré que les États arabes constitués au lendemain de la Première Guerre mondiale exprimaient des aspirations locales réelles. D’autres auteurs ont souligné l’importance de facteurs démographiques, communautaires, tribaux, socio-éducatifs, économiques, dans les difficultés internes des pays arabes. Par exemple, le rôle d’ascenseur social des armées modernes : les jeunes officiers, souvent issus de milieux pauvres, entrent en conflit avec les élites civiles traditionnelles et finissent par les supplanter…
Quelque soit leur statut, tous les pays arabes sont en proie, durant les années 1920 et 1930, à des turbulences, des guerres civiles ou des crises de régime… Mais vers 1935, une “solution” se profile : le ralliement à une nouvelle forme de modernité, incarnée par l’Italie fasciste et l’Allemagne hitlérienne. En 1941, quand Rommel et l’Afrikakorps semblent sur le point de s’emparer de l’Égypte, un deuxième “printemps arabe” éclate. En Irak, un officier proallemand, Rachid Ali, prend le pouvoir le 1er avril ; en Égypte, un autre, Anouar al-Sadate, se prépare à l’imiter. Mais les Anglais renversent Rachid Ali et bloquent l’offensive de l’Afrikakorps à El-Alamein, contraignant Sadate et ses hommes à remettre leurs plans à plus tard.
La fin de la Seconde Guerre mondiale conduit à l’indépendance du Proche-Orient arabe. Mais aussi à deux changements géopolitiques qui seront ressentis comme de nouvelles colonisations : la création d’Israël, en 1948 ; l’essor d’une énorme industrie du pétrole, qui enrichit certains États arabes mais crée des liens symbiotiques avec la Grande-Bretagne et surtout les États-Unis.
Les pays arabes tentent d’écraser Israël en 1948. Ils sont vaincus. Humiliation et donc nouveau cycle de révolutions. Dès 1949, la Syrie passe sous une dictature militaire. En Jordanie, un jeune Palestinien assassine en 1951 le roi Abdallah, accusé de connivence avec l’État juif. En Égypte, le roi Farouk est contraint à l’exil en juillet 1952. Les officiers de l’ancien réseau Sadate prennent le pouvoir. En 1953, l’un d’entre eux, le lieutenant-colonel Gamal Abdel Nasser instaure une dictature “nationaliste de gauche”. Après une ultime confrontation avec les Anglo-Français en 1956 et une nouvelle déroute devant Israël, il s’aligne sur l’URSS.
Les États-Unis ont cherché, dès 1955, à mettre en place une “Otan du Moyen-Orient”, afin de stabiliser la région : le pacte de Bagdad, qui réunit notamment la Turquie, l’Irak et l’Iran. En janvier 1957, le président Eisenhower présente sa “doctrine” devant le Congrès : Washington interviendra en faveur de tout pays du Moyen-Orient menacé par le communisme international. Ce soutien permet au roi Hussein de Jordanie, petit-fils d’Abdallah, d’écraser un putsch militaire nassérien lors d’un troisième “printemps arabe” avorté, en avril 1957.
Le quatrième “printemps”, le plus spectaculaire et le plus sanglant, commence en février 1958 : la Syrie accepte de fusionner avec l’Égypte de Nasser au sein d’une République arabe unie (RAU) qui, étrangement, se confédère bientôt avec l’une des monarchies les plus archaïques de la région, l’imamat zaydite du Yémen. En mai, une guerre civile éclate au Liban : entre chrétiens pro-occidentaux et musulmans pronassériens. Le 14 juillet, les héritiers de Rachid Ali prennent leur revanche en Irak, dans un putsch barbare, où le roi Fayçal II, son oncle et son premier ministre sont exécutés à la mitrailleuse, sans jugement. En novembre, enfin, les nassériens installent une dictature au Soudan. Le Liban et la Jordanie auraient pu tomber eux aussi : mais les marines américains débarquent à Beyrouth fin juillet, et les parachutistes britanniques à Amman.
Ces événements suscitent l’exaltation des foules arabes, qui y voient une double revanche : sur la Nakba (“catastrophe”) de 1920 et l’échec de 1941. En Occident, c’est Jacques Benoist-Méchin qui s’en fait le thuriféraire, dans Un printemps arabe, qui est aux Sept Piliers de Lawrence ce qu’une prose inspirée est à la poésie pure. Benoist-Méchin connaît son sujet : en 1941, il a tenté de promouvoir un axe proche-oriental entre le IIIeReich, la France de Vichy et l’Irak de Rachid Ali. Le général de Gaulle, qui avait admiré un autre livre de cet auteur, Histoire de l’armée allemande, trouve dans le Printemps arabe des notions qui servent à sa propre politique algérienne et orientale.
La RAU se désintègre dès 1961, la Syrie et le nouvel Irak subissent en moyenne un coup d’État ou une tentative de coup d’État tous les six mois. Nasser rêve d’un “cinquième printemps”, un embrasement de toutes les opinions arabes, qui serait décisif. C’est sans doute ce qui le pousse à reprendre la guerre avec Israël en 1967. La défaite, où il a entraîné la Syrie et la Jordanie, est abyssale. Il annonce sa démission à la radio, dans un de ces discours-fleuves dont il a le secret. Une foule immense envahit Le Caire pour le supplier de rester au pouvoir. Un référendum de la rue, qui consacre le pouvoir du verbe et du rêve.
L’ère des “printemps” paraît close. Il y a encore des troubles, des émeutes, des assassinats, des guerres. Mais aucun régime n’est renversé de l’intérieur (la monarchie iranienne, renversée en 1979, se situe en dehors du monde arabe ; et Saddam Hussein, en Irak, sera liquidé par les Américains). Inversement, tous survivent à la disparition éventuelle de leur chef : qu’il s’agisse de l’Égypte, où Sadate succède à Nasser, et Moubarak à Sadate ; de la Syrie, où Bachar al-Assad remplace son père Hafez ; de la Jordanie, où le roi Hussein, après quarante-six ans de règne, laisse le trône à son fils Abdallah II ; ou de l’Arabie Saoudite, où les fils d’Ibn Séoud règnent les uns après les autres.
Le sixième “printemps”, celui de 2011, a d’autant plus surpris les observateurs. Faut-il y voir, cette fois, un véritable mouvement démocratique, analogue aux révolutions qui, entre 1989 et 1991, ont libéré l’Europe de l’Est puis l’URSS du communisme ? Certes, le monde arabe a mûri pendant la longue “paix du roi” des quarante dernières années : croissance démographique et économique, apparition d’élites modernes. Mais la transition n’est pas achevée, quoi qu’en dise un Bernard-Henri Lévy, qui se veut sans doute l’héritier littéraire et médiatique de Lawrence…  Bruno Rivière