Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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mercredi 5 juin 2013

RENFORCER L'AIDE AUX VICTIMES DU CONFLIT SYRIEN

Cité du Vatican, 5 juin 2013 (VIS). Ce matin, le Saint-Père a reçu les participants à une réunion de coordination par le Conseil pontifical Cor Unum des organismes caritatifs catholiques impliqués par la crise syrienne et ses conséquences régionales. Remerciant ses hôtes de toute l'activité humanitaire qu'ils déploient pour venir en aide aux populations victimes du conflit, il a rappelé avoir encouragé Cor Unum à promouvoir cette réunion. Après avoir remercié le Cardinal Robert Sarah, il a souhaité la bienvenue aux participants venus du Proche Orient, en particulier à ceux qui représentent l'Eglise en Syrie.

"La préoccupation du Saint-Siège pour la crise syrienne, et plus particulièrement pour la population, souvent sans défense, qui souffre des conséquences du conflit, est bien connue. Benoît XVI a maintes fois demandé que se taisent les armes et que l'on puisse trouver une solution dans le dialogue, pour parvenir à une réconciliation en profondeur entre les parties". En novembre dernier, il avait envoyé le Cardinal Sarah dans la région pour demander qu'on "n'épargne aucun effort dans la recherche de la paix, et avait manifesté sa paternelle sollicitude par un don auquel avaient contribué les pères synodaux. A moi aussi, le sort de la population syrienne me tient particulièrement à cœur. Le jour de Pâques j'ai appelé à la paix pour une population syrienne blessée par le conflit, et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé! Combien de souffrances devront encore lui être infligées avant qu'on réussisse à trouver une solution politique à la crise? Devant la persistance des violences et des abus, je renouvelle avec force mon appel à la paix. Ces dernières semaines, la communauté internationale a confirmé son intention de promouvoir des initiatives concrètes pour engager un dialogue fructueux dans le but de mettre fin à la guerre. Ce sont des tentatives qui doivent être soutenues et dont on espère qu'elles pourront conduire à la paix. L'Eglise se sent appelée à donner un témoignage humble, mais concret et efficace, de la charité qu'elle a reçu du Christ, Bon Samaritain. Nous savons que là où une personne souffr e, là le Christ est présent. Vraiment, nous ne pouvons pas reculer face à des situations de grande souffrance. Votre présence à la réunion de coordination manifeste votre volonté de poursuivre une précieuse assistance humanitaire, en Syrie et dans les pays voisins qui, généreusement, accueillent qui fuie les combats. Que votre action soit ponctuelle et coordonnée, expression de cette communion qui est en elle-même témoignage, comme l'a suggéré le récent synode. A la communauté internationale, à côté de la recherche d'une solution négociée du conflit, je demande de favoriser l'aide humanitaire aux personnes déplacées et aux réfugiés syriens, en recherchant en premier lieu le bien de la personne et la sauvegarde de sa dignité".

Puis le Pape a souligné combien l'action des agences de charité catholiques est extrêmement significative: "Aider la population syrienne, au-delà des appartenances ethniques et religieuses, est le moyen le plus direct pour contribuer à la pacification et à l'édification d'une société ouverte à ses diverses composantes. L'effort du Saint-Siège tend également à construire un avenir de paix pour la Syrie, dans laquelle tous puissent vivre librement et s'exprimer dans leur particularité. Ma pensée va également aux communautés chrétiennes qui vivent en Syrie et dans toute la région. L'Eglise soutient ceux de ses membres qui sont aujourd'hui particulièrement en difficulté. Ceux-ci ont la grande tâche de continuer à rendre présent le christianisme dans cette région où il est né. Et c'est l'un de nos engagements de favoriser la permanence de ce témoignage. La participation de toute la communauté chrétienne à cette grande œuvre d'assistance et d'aide est une exigence du moment présent. Je vous remercie encore pour cette initiative et j'invoque sur chacun de vous la bénédiction divine. Celle-ci s'étend en particulier aux fidèles qui vivent en Syrie, et à tous les syriens contraints d'abandonner leur pays à cause de la guerre. Quant à vous, soyez l'instrument pour dire à ces peuples que le Pape les accompagne et leur est proche. L'Eglise ne les abandonne pas!".

mercredi 1 mai 2013

Syrie: Quatre religieuses trappistines décident de s'installer en Syrie, à la frontière avec le Liban

http://www.chretiensdorient.com/article-syrie-quatre-religieuses-trappistines-decident-de-s-installer-en-syrie-a-la-frontiere-avec-le-liba-117470910.html
-30-4-2013-Syrie: Quatre Religieuses Trappistines Décident De S'installer En Syrie, À La Frontière Avec Le Liban

 Quatre religieuses trappistines ont, il y a huit ans, fondé unn monastère bénédictin en Syrie, sur les champs qui s'étendent à la frontière avec le Liban. Bien que la zone dans laquelle elles résident et  travaillent est relativement plus tranquille que le reste du pays, il y a malgré tout des militaires qui défendent la population des rebelles. Le climat est cependant très tendu. Surtout après que les extrémistes islamiques de Jabat Al Nusra ont séquestré en février dernier non seulement deux prêtres (un catholique arménien et un autre Grec orthodoxe) sur la route qui conduit d'Alep à Damas, mais aussi deux évêques de la "capitale du nord" ; Mgr Gregorios Yohanna orthodoxe syrien et Mgr Ibrahim  Boutros Yazigi, évêque grec orthodoxe. (...) La communauté chrétienne de Syrie vit un moment de grande douleur, comme le raconte l'une des religieuses qui vit là depuis 2005.
Des lieux moins dangereux existent en Syrie pour fonder un monastère. Pourquoi avez-vous choisi précisément celui-ci ?
Notre Ordre a une relation très spéciale avec la Terre, parce que le travail manuel, spécialement agricole est central dans notre vie. Ici, nous vivons séparées du pays, dans un petit monastère immergé sur le champ.
Mais la Syrie n'est pas sans doute le lieu unique du monde où il y a un champ ?Nous avons voulu entreprendre cette "aventure" pour suivre l'exemple de nos Frères du monastère de Tibhirine, en Algérie que, pour rester à côté de la population - en grande partie musulmane - avec qui nous avons établi un lien profond. Ils avaient décidé de ne pas abandonner le monastère malgré les menaces des terroristes musulmans, qui finalement les ont assassinés.
Avez-vous aussi un lien avec la population de la zone ? Oui, cela est propre à notre Ordre d'essayer d'établir, avec les personnes qui habitent dans la zone où s'est implanté le monastère, de faire fructifier une relation, une collaboration et un dialogue.
Avez-vous choisi volontairement de vivre dans des lieux où les chrétiens sont une minorité ?
Exactement. Ici la population est en très grande majorité musulmane chiite, mais il y a aussi des sunnites et alaouites. Nous sommes géographiquement à un carrefour.
Comment faites-vous pour entrer dans ce dialogue ?
Nous prenons l'exemple que nous donne notre Ordre : en fondant un monastère, en vivant la vie trappiste et en établissant des relations d'amitié avec les personnes que nous connaissons et avec celles avec qui nous vivons.
Comment la population locale voit votre "mission" ? En réalité, le grand problème surgit en ce moment. Jusqu'à il y a deux ans, les membres de religions  différentes étaient habitués à vivre ensemble durant des siècles pacifiquement dans une amitié, un voisinage et une collaboration, sans qu'il y ait trop de problèmes et que l'on fasse pas des problèmes en cherchant ou regardant  qui est musulman ou chrétien.
De quelle manière les choses ont-elles changé maintenant ?
Pendant les deux dernières années les rebelles ont mis insinueusement pour la première fois dans le coeur de ces gens un sentiment d'hostilité envers les groupes religieux ou ethniques différents du leur. Et c'est ainsi, que les choses se sont précipitées. Les gens « normaux » avec qui nous vivons,  maintenant ont commencé à se regarder avec soupçon, alors que jusqu'à il y a peu de temps encore, ils vivaient totalement en bonne intelligence.

La région dans laquelle vous vivez est toujours aussi tranquille... Mais si les choses continuent à se précipiter: qu'est-ce vous ferez ?
Nous sommes simplement ici, ouvertes et disponibles comme dit notre Règle. Il faudra voir ce qui arrive. Ce sont des choses que l'on ne peut pas prévoir. Néanmoins, nous essayerons de rester à côté de la population qui nous remercie de ne pas être parties d'ici.

Pour en savoir davantage, merci de vous reporter aux publiés dans « Traces » (huellas) sur : "Guerre et destin" en octobre 2012 et " Les religieuses de Syrie », en Juin 2011
Traduction du magazine « Huellas » par le Père Patrice Sabater Pardo
Parution du magazine - Avril 2013


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lundi 29 avril 2013

Questions anguoissantes sur ce que subissent les chrétiens en Syrie !!

Même si un doute plane sur de tels événements , On a le droit de dire: Si cela arrive réellement , ce sera très grave pour la foi et la civilisation. 
Musulmans , chrétiens  et defenseurs des Droits de l'Homme ne doivent point se taire,  ni rien attendre pour agir.
Posted: 28 Apr 2013 01:16 PM PDT

Cette photographie nous est parvenue avec le texte suivant, sans que nous n'en connaissions la source originelle.

Voilà ce que subissent les chrétiens en Syrie !!!
Elle a été violée par 20 hommes avant d'être torturée et achevée cruellement!
Y a-t-il encore une conscience humaine dans notre monde libre et y-a-t-il des médias courageux qui en parlent et qui dénoncent une telle sauvagerie ?

Cette photo serait-elle un montage ? Impossible de le dire...En attendant que la preuve d'un truquage soit établie et communiquée ci-dessous en commentaires, nous décidons de la publier sur le blog par devoir

En admettant que telle fut la fin terrestre de cette sainte jeune fille martyre, dont la mort est de manière impressionnante reliée à la Croix du Christ, nous avons face à nous le scandale le plus honteux que nous ayons connu et qui dépasse en horreur ce que le XXe siècle a pu offrir de laideurs humaines et de violence abjecte à nos ancêtres.

Sur ce fait et sur les violences pratiquées en Syrie, contre les vieillards,  les femmes et les enfants, nous voulons comprendre...et nous voulons des explications crédibles et des interventions efficaces, faute de quoi, toutes revendications de démocratie en Syrie n'aura plus de crédit à nos yeux. 

Nous demandons...

Aux rebelles, de nous expliquer quelle est cette rébellion qu'ils ont lancée et qui mène aux pires massacres. 

Aux gouvernements européens, français et anglais notamment, qu'ils nous disent pourquoi ils soutiennent avec autant d'énergie, une rébellion violente, alors qu'ils dénoncent la violence du régime syrien et que les actes commis par les rebelles sont si terribles.

Au gouvernement qatari, de nous expliquer pourquoi il arme des combattants commettant des actes aussi ignobles, alors qu'il prétend vouloir financer le développement des immigrés dans les banlieues parisiennes.

Au gouvernement turc, d'éclairer le monde sur les raisons qui l'autorisent à laisser passer à travers ses frontières avec la Syrie, des assassins de toutes sortes, tandis qu'il est très au courant des agissements de ces éléments sauvages. 

Au gouvernement saoudien, de nous expliquer si, depuis le début de l'Islam, il a eu un quelconque signe d'Allah lui confirmant que ce n'est pas un crime de tuer des infidèles. Au cas où tuer un infidèle n'est pas un crime pour Allah, violer une jeune fille, seul ou à plusieurs, est-il un meurtre pour lui ? Après que des actes similaires furent connus en Syrie, pourquoi le roi d'Arabie n'a t-il pas fait édicter une Fatwa condamnant le viol des Jeunes filles et femmes Chrétiennes ?

Au gouvernement américain, de nous faire savoir rapidement quand va t-il commencer à menacer les assassins pour protéger les faibles et les minoritaires et cesser de le faire quand seuls ses intérêts matériels et opportunistes sont en jeu ?

Au gouvernement israélien, pour nous rappeler le geste proposé, dans les soixante dernières années, pour résoudre l'injustice dont le pourrissement nous aura amené dans l'obstination et le gouffre syrien ; qu'il nous explique, lesquels, durant les cents dernières années, sont les plus graves entre les torts causés par les arabes et ceux causés par les européens ? 

Sans une intervention ouverte des gouvernements mentionnés plus haut, faisant pression sur l'Arabie-Saoudite pour l'énoncé d'une Fatwa condamnant le viol des femmes et des jeunes filles chrétiennes de Syrie, nous considérons que toutes les accusations à l'encontre du régime syrien actuel, ne sont qu'une farce visant d'autres objectifs, qui n'ont aucun lien ni avec la démocratie, ni avec le peuple syrien.
Flux de messages en provenance du Veilleur de Ninive.
Posted: 28 Apr 2013 01:19 PM PDT
Allez dire au monde entier, la misère que vivent les habitants d'Alep depuis des mois.... 
Cf. video ci-dessous.

Avons-nous le droit de continuer à regarder impassible ? Sommes-nous autorisés à ne pas demander des explications, voire des comptes, à nos dirigeants qui nous surprennent par leur incapacité, leur passivité, leur complicité ? 

En attendant, face à cette situation qui dépasse un individu isolé, que pouvons-nous faire ? Égrainons le domaine des possibles. 

1 - Constater que les hommes et les femmes politiques en place, tant en Orient, qu'en Occident se sont révélés passifs sur le bien à faire et incapables de résultats, alors que leur rôle est aussi d'arrêter et résoudre les conflits.

Souvenons-nous de leur passivité et du fait qu'elle aura été un encouragement à la violence.

2 - Prendre conscience du fait que l'indifférence, face au malheur du peuple syrien, a pour effet de laisser le champ libre à tous les maîtres de violence, qui veulent gouverner le monde par des moyens indignes.

Souvenez vous que l'indifférence est participante du désespoir qui tue lentement. 

3 - Se remettre personnellement en cause et se convertir à la foi de Jésus-Christ pour qu'Il intervienne dans l'histoire et dans la vie et le coeur des hommes. La violence et le désordre ne sont rien d'autres que l'effet de l'exclusion de Dieu de notre monde.

Souvenez-vous que la  religion de Jésus-Christ prône l'amour, même de ceux qui sont différents, comme don courageux de soi ; à aucun moment de son passage ici bas, il n'a évoqué la disparition des infidèles par le fil de l'épée, ou la revanche par la mise en pratique de la loi du talion.

4 - Retrouver la confiance en soi et dans les autres, grâce à la foi en Dieu, Père Fils et Esprit-Saint. Admettre que tout geste favorable que nous posons a toutes les chances de rencontrer en face une âme accueillante et respectueuse.

Souvenez-vous qu'il vaut mieux se tromper en faisant confiance que faire erreur en restant indifférent; souvenez-vous également que déployer une bonne intention à l'égard des personnes dans l'adversité, est aussi important que le résultat de l'aide qu'on tente de fournir.

5 - Se rapprocher des organismes qui aident financièrement et humainement les populations de Syrie. Il y en a de multiples, renseignez-vous...Elles regroupent souvent des personnes sincères, qui se dévouent de leur mieux, et s'obstinent à vouloir soulager les populations martyrs. 

Souvenez-vous qu'en donnant on reçoit et qu'en accordant une aide à la victime, on lui permet de retrouver dignité, attention et respect.

6 - Dire autour de soi et au monde entier que vous aimez la Syrie et son peuple et qu'il est intolérable de  laisser les syriens vivre, plus longtemps, cette intolérable violence que lui impose un complot ourdi par des forces qui ne veulent pas montrer pas leur visage, pour éviter d'être épinglées et de façon à ce qu'on ne puisse donner un nom à cette laideur.

Souvenez-vous que le Christianisme et les merveilles que la religion du Christ a répandu autour d'elle sont dus au peuple syrien qui, aux premiers temps de l'ère chrétienne, a épousé la religion de Jésus-Christ qu'elle a dynamisé, le permettant ainsi de parvenir à Rome et de s'y épanouir.

Oui, souvenez-vous toujours de faire le bien, car le Dieu Trinitaire se souviendra alors de vous :  Lorsque vous serez face à Lui, Il vous dira, "venez, vous qui êtes les bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi'....." 

Le Veilleur de Ninive

Vidéo sur l'état d'Alep aujourd'hui

Flux de messages en provenance du Veilleur de Ninive.
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mercredi 24 avril 2013

Confusion autour du sort des deux évêques enlevés en Syrie


Objet: Confusion autour du sort des deux évêques enlevés en Syrie

Confusion autour du sort des deux évêques enlevés en Syrie
Des informations contradictoires circulent autour de la libération de Mgr Youhanna Ibrahim et Mgr Boulos Yazigi, enlevés lundi 22 avril non loin d'Alep, et qui seraient toujours aux mains de leurs ravisseurs


La Croix - 24/4/13

Une certaine confusion entourait, dans la matinée du mercredi 24 avril, le sort des deux évêques syriens enlevés deux jours plus tôt non loin d'Alep (nord-ouest du pays). Le diocèse grec-orthodoxe de cette ville était toujours sans nouvelles ce 24 avril des deux évêques enlevés, a affirmé un prêtre diocésain : « Nous n'avons pas de nouvelles informations. Nous ne pouvons pas dire qu'ils ont été libérés », souligne le P. Ghassan Ward.

« Nous n'avons eu aucun contact avec Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque orthodoxe d'Alep, et Mgr Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe de la même ville, a-t-il poursuivi, indiquant que les efforts pour leur libération se poursuivaient. Quelques heures plus tôt, un tweet provenant d'un compte présenté comme celui du diocèse orthodoxe d'Alep confirmait la captivité des deux hommes.

Pourtant, la veille, dans l'après-midi du mardi 23 avril, une source locale relayée par l'Œuvre d'Orient annonçait au conditionnel la libération de deux évêques enlevés le 22 avril dans le village de Kafr Dael, dans le nord-ouest de la Syrie. Les deux hommes auraient été libérés « grâce à des appuis internationaux » et se trouvaient le 23 avril à l'église grec-orthodoxe Saint-Elie d'Alep. Une information également confirmée par l'agence Reuters via ses propres sources, ou le site du journal catholique britannique The Tablet.

INFORMATIONS CONTRADICTOIRES
Mais dans la soirée du 23 avril, un communiqué conjoint signé du patriarche grec-orthodoxe d'Antioche et du patriarche syrien orthodoxe d'Antioche est publié, sans qu'il soit fait mention d'une quelconque libération : «  Nous nous adressons en dernier lieu aux ravisseurs pour leur dire que les personnes qui ont été enlevées sont des émissaires d'amour dans le monde, dont témoigne pour eux leur action religieuse, sociale et nationale, soulignent-ils. Par conséquent, nous les invitons à traiter cet événement douloureux loin de toute crispation qui ne peut servir en fin de compte, que les ennemis de la patrie ».

Dans la matinée du 24 avril, des nouvelles contradictoires circulaient autour de cet enlèvement : « Hier soir, une information du Patriarcat grec-orthodoxe nous est parvenue, mettant en doute la libération des deux évêques », a précisé Catherine Baumont, responsable de la communication de l'Œuvre d'Orient, qui avait fait part la veille de la libération des deux hommes. « Aucune preuve tangible de la libération n'a pu hélas être obtenue. La situation reste confuse, et on ne sait toujours pas par qui ils ont été enlevés. »

Mgr Jean Clément Jeanbart, archevêque grec-melkite d'Alep, a démenti lui aussi auprès de l'agence Asianews, la nouvelle de leur remise en liberté : « Jusqu'à cette nuit, les deux hommes étaient toujours prisonniers ».

Cette confusion illustre le chaos qui règne en Syrie, et la difficulté d'obtenir des informations fiables et avérées sur l'évolution du conflit, et sur la nature des enlèvements qui y sont perpétrés.

L'IDENTITÉ DES RAVISSEURS INCONNUE
Selon plusieurs sources, les deux évêques étaient en train de mener des négociations pour la libération des P. Michel Kayyal et Maher Mahfouz, enlevés samedi 9 février sur la route conduisant d'Alep à Damas, lorsqu'ils ont été eux-mêmes capturés. L'annonce de leur enlèvement a suscité un émoi d'autant plus vif que Mgr Paul Yazigi n'est autre que le frère cadet du patriarche Jean X, élu en décembre 2012 à la tête du Patriarcat orthodoxe d'Antioche.

D'après certains spécialistes, les deux évêques peuvent avoir été enlevés par des rebelles syriens ou par des combattants étrangers ; mais cela pourrait bien être un acte crapuleux. Mardi 23 avril, l'opposition syrienne a même accusé Damas d'être derrière le rapt. Selon l'analyse de Carol Saba, avocat franco libanais proche du patriarche orthodoxe Jean X d'Antioche, « ce douloureux enlèvement constitue un tournant dans la crise syrienne ». Soulignant « l'urgence de mettre un terme à cette descente aux enfers », le communiqué des deux Églises exprime à ses yeux « un appel pressant adressé aux partenaires musulmans pour agir ensemble comme concitoyens, afin de dépasser les divisions communautaires. » Hier, après sa catéchèse hebdomadaire à Rome, le pape François a lui aussi prié « pour que les deux évêques retrouvent au plus tôt leurs communautés », appelant à « une solution politique à la crise syrienne ».

Le pape François a demandé mercredi 24 avril la libération des deux évêques enlevés, exigeant que « le sang cesse d'être versé » et qu' « une solution soit trouvée au plus vite à la crise » dans ce pays. Lors de l'audience générale sur la place Saint-Pierre, devant 100 000 personnes, le pape a prié pour que les évêques « reviennent vite dans leurs communautés ».


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mardi 29 janvier 2013

Syrie: les rebelles syriens détruisent des lieux saints chrétiens et chiites | Orthodoxie.com

Syrie: les rebelles syriens détruisent des lieux saints chrétiens et chiites

Des formations armées de l'opposition en Syrie détruisent des lieux de cultes appartenant à des communautés religieuses minoritaires. Deux églises chrétiennes ont été pillées dans les villages de Gasaniyeh et de Jdeideh dans la province de Lattaquié. 
Un lieu de culte chiite a été également détruit à  Zarzour dans la province d'Idlib. Selon les déclarations de témoins oculaires, les trois lieux de culte ont été détruits après que l'opposition s'est emparée de la région et le départ de l'armée gouvernementale. 
Des trois villages occupés par les rebelles, la quasi-totalité des habitants ont fuit. Certains leaders de l'opposition se sont certes engagés à protéger tous les Syriens, mais dans la pratique ils ne peuvent résoudre comme il se doit les problèmes liés aux attaques infondées contre les lieux de culte des minorités, comme le constate Human Rights Watch. L'opposition n'a pas non plus été en mesure de faire cesser les pillages et les enlèvements, ainsi que les autres sortes d'activités criminelles des combattants.
Source: Sedmitza, traduit du russe pour Orthodoxie.com

http://www.orthodoxie.com/actualites/syrie-les-rebelles-syriens-detruisent-des-lieux-saints-chretiens-et-chiites/


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lundi 28 janvier 2013

Raï dénonce l’exploitation politique et communautaire du dossier des réfugiés syriens | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

Raï dénonce l'exploitation politique et communautaire du dossier des réfugiés syriens
Dans son homélie dominicale qu'il a prononcée à Bkerké, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a souligné son soutien à l'association Caritas qui a organisé hier une journée portes ouvertes pour aider les réfugiés syriens ayant trouvé refuge au Liban. 
Il a appelé dans ce cadre les Libanais à se solidariser avec les réfugiés syriens et les aider sur le double plan matériel et social, les invitant à faire preuve d'humanisme et de spiritualité en ces temps difficiles.
« Le christianisme est la religion de la charité par excellence », a-t-il souligné, rappelant les souffrances que ressentent actuellement les peuples de la région qui « ont plus que jamais besoin de cette culture de charité ."

Le prélat maronite a exhorté « les responsables des États qui prennent part à la guerre en Syrie de cesser leurs actes criminels et provocateurs qui, a-t-il dit, les rend complices et responsables des crimes, des destructions et des agressions contre les citoyens innocents qui sont poussés à l'exil ».
Et Mgr Raï d'en appeler à la conscience des combattants en Syrie,     « qui sont derrière les atrocités et les dégâts » les exhortant à cesser « les vexations à l'encontre des citoyens innocents », et « la destruction des vestiges du pays en anéantissant son histoire ».
« Le recours aux armes d'une manière systématique et sans aucune limite au niveau de la conscience de la part de ceux qui cherchent à en tirer une certaine force est un acte de lâcheté », a asséné le patriarche.
« Mgr Raï a exhorté le peuple syrien à s'asseoir à la table de dialogue pour entamer des négociations afin de trouver une solution à la crise, par le biais de l'entente. »
Il a également lancé un appel à l'adresse de la communauté internationale, plus particulièrement les Nations unies, en vue d'une pacification de la Syrie.
S'adressant ensuite aux Libanais, le prélat maronite les a priés de « cesser de miser, les uns sur le régime en place, les autres sur l'opposition, car ils contribuent de cette manière à bloquer les rouages de la vie publique et paralyser les décisions nationales, dont notamment l'adoption d'une nouvelle loi électorale », a-t-il dit, rappelant que cette situation a fini par pousser les citoyens libanais à l'exode après avoir perdu confiance en leur propre pays.
Mgr Raï n'a pas manqué non plus de lancer un message aux réfugiés eux-mêmes, les appelant à faire preuve de « reconnaissance envers l'État libanais, son peuple et ses institutions », et à s'abstenir d'afficher « des prises de position qui risquent de porter atteinte au tissu social, à la convivialité et à la paix civile ». Il les a invités à respecter « la culture libanaise, fondée sur l'ouverture, l'hospitalité et la diversité ».
Le chef l'Église maronite a saisi l'occasion pour exhorter les responsables libanais à contrôler les frontières, effectuer des statistiques rigoureuses relatives aux réfugiés et prendre toutes les mesures nécessaires afin d'empêcher la circulation des armes à travers les frontières. Et Mgr Raï d'insister sur la nécessité pour les différentes parties politiques libanaises d'éviter d'exploiter le dossier des réfugiés syriens sous l'angle de leur appartenance communautaire ou politique. Il les a également encouragés à œuvrer en vue de la répartition des réfugiés dans les pays avoisinants ou dans les zones sécurisées en Syrie.
Le patriarche maronite a tenu à rappeler sur ce plan que l'association Caritas a lancé hier à partir des églises du Liban une journée portes ouvertes sous le signe de la solidarité avec les réfugiés syriens au Liban.
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jeudi 25 octobre 2012

Un pretre grec-orthodoxe assassiné en Syrie


Un prêtre grec-orthodoxe assassiné en Syrie


Le 16 octobre, durant les travaux du Synode pour la nouvelle évangélisation, le Secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, avait annoncé l'envoi prochain à Damas d'une délégation du Vatican en signe de « solidarité fraternelle » du pape avec les populations syriennes éprouvées par la guerre civile.
Cette initiative, proposée au pape par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, avait été très positivement accueillie par les Pères synodaux, et rapidement mise en œuvre par la Secrétairerie d'État, dont le Secrétaire pour les relations avec les États, Mgr Dominique Mamberti, devait mener la délégation.
Celle-ci devait être composée du cardinal Jean-Louis Tauran, du président délégué du Synode, le cardinal congolais Laurent Monsengwo, du cardinal américain Timothy Dolan, archevêque de New York, de l'évêque aux Armées colombien Mgr Fabio Suescun Mutis, et de Mgr Joseph Nguyen Nang, évêque de Phat Diem, au nord du Vietnam. La visite devrait s'accompagner d'un don du pape et des Pères synodaux à la communauté catholique syrienne.

La situation au Liban et en Syrie s'est singulièrement dégradée

Il s'agissait là d'une première sous le pontificat de Benoît XVI, qui a pris de court la plupart des diplomates accrédités près le Saint-Siège. Depuis l'élection de Benoît XVI, en effet, la diplomatie pontificale fonctionne plus volontiers dans le cadre d'actions discrètes que de coups d'éclats à forte teneur symbolique. Or, la délégation envisagée devait largement dépasser le cadre synodal. La charge symbolique de l'annonce par le Secrétaire d'État, le 16 octobre, a été forte. L'annonce par le cardinal Bertone, le 22 octobre, du report sine die  de cette mission a donc fait l'effet d'une douche froide.
De fait, la situation au Liban et en Syrie s'est singulièrement dégradée. Deux jours après l'attentat meurtrier survenu dans un quartier chrétien de Beyrouth, c'était au tour de Damas, le 21 octobre, d'être le théâtre d'un autre attentat. Une voiture piégée a explosé dans le quartier de la place Bab-Touma, où vivent de nombreux chrétiens, faisant 13 morts. Beaucoup ont interprété ces gestes comme un signal programmé par les ultras du régime s'opposant à toute tentative d'ouverture.

Le Saint-Siège est conscient des risques d'instrumentalisation par Damas

Parmi les nombreuses questions qui restent sans réponses : quels seraient les interlocuteurs à Damas d'une éventuelle délégation ? Certes, l'objectif affirmé par le cardinal Tauran, le 18 octobre sur Radio Vatican, est « d'abord d'exprimer notre solidarité humaine à ceux qui souffrent, en particulier les enfants, les malades, les personnes âgées, les familles déplacées ». Mais aussi, a ajouté le cardinal français, « d'exprimer notre solidarité spirituelle avec nos frères chrétiens, et ensuite encourager tous ceux qui essaient d'aider à la solution du conflit en rappelant les normes du droit humanitaire, du droit international ».
Sur ce point, on ne sait pas si la délégation pourra rencontrer des représentants de l'opposition. Et si oui, lesquels ? Par ailleurs, le Saint-Siège est parfaitement conscient des risques d'instrumentalisation par Damas d'une telle visite. Sur ce terrain miné, à tous les sens du terme, le cardinal Tauran rappelle la position constante de la diplomatie pontificale : « La violence engendre la violence. Il faut faire prévaloir la force du droit sur le droit de la force. »
Rome pourrait aussi revenir sur la présence envisagée dans la délégation du cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York. Tout Américain est en effet perçu par le régime syrien comme un soutien à Israël. En outre, avant que ne se produise l'attentat dans la capitale syrienne, le patriarche Grégoire III Laham, primat de l'Église grecque-melkite, avait plongé les responsables romains dans l'embarras, en exprimant son soutien au régime lors d'une rencontre, à Rome, le samedi 20 octobre, en marge du Synode. Enfin, les conditions de sécurité nécessaires à l'envoi d'une délégation semblent loin d'être réunies, tant pour parvenir à Damas par voie aérienne ou terrestre, que pour y séjourner.

Envoyé de mon iPad jtk

mercredi 19 septembre 2012

Syrie : plaidoyer pour que les chrétiens restent
Message de Mar Gregorios Yohanna Abraham à Benoît XVI
Anne Kurian
ROME, mardi 18 septembre 2012 (ZENIT.org) – Dans un message adressé à Benoît XVI, le métropolite orthodoxe d’Alep livre un plaidoyer pour que les chrétiens ne quittent pas la Syrie, ce qui aurait « de tristes conséquences » sur la « riche mosaïque syrienne, trésor de son identité depuis des siècles ». Il appelle donc à « endiguer » l’émigration par des politiques adaptées.
Mar Gregorios Yohanna Abramo, métropolite d’Alep, de l’archidiocèse orthodoxe de Syrie, dont l’archevêché est au cœur de la vieille ville d’Alep, n’a pas pu se rendre au Liban pour rencontrer Benoît XVI : en effet, à Alep, explique-t-il dans un courrier envoyé à Rowan Williams, archevêque de Canterbury, « les mouvements sont restreints à espace d’un kilomètre carré », l’aéroport international de la ville est « inaccessible » et beaucoup de chrétiens sont en train de mourir « martyrs ».
Les citoyens « souffrent immensément », souligne le métropolite qui fait part de ses craintes que les citoyens « perdent confiance dans leur pays natal ». Lorsque les hostilités cesseront, « le monde sera stupéfait de l’étendue des vies civiles perdues et de l’ampleur des dévastations et sacrilèges, en plus des ravages économiques », affirme-t-il.
Mar Gregorios Yohanna Abramo n’a donc pas pu être présent lorsque le pape a remis son exhortation apostolique au Moyen-Orient (14-16 septembre 2012), alors même qu’il avait participé activement – intervenant sur le témoignage des chrétiens et sur l’immigration de ces derniers – au synode des évêques pour le Moyen-Orient en octobre 2010.
Le métropolite a malgré tout fait parvenir une lettre à Benoît XVI, datée du 14 septembre 2012, souhaitant que la présence du pape redonne « de l’enthousiasme, de l’assurance et l’espoir d’un avenir lumineux pour la région entière » et lui exprimant ses préoccupations pour son pays.
Depuis mars 2011, les Syriens endurent une « violence sans précédent, qui se diffuse rapidement dans tous les coins du pays, avec un bilan humain de dizaines de milliers de victimes et martyrs et des vagues de centaines de milliers de personnes en exode », rapporte-t-il : « aucun citoyen n’est immunisé » et les plus grandes villes « sont devenues des champs de bataille ».
A Alep même, ville qui était un « exemple de coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans », des chrétiens sont « kidnappés, torturés », des « énormes rançons sont demandées pour leur libération », tandis que « des églises et mosquées sont profanées ».
En outre, ajoute le métropolite, des menaces sont sans cesse proférées à l’encontre des chrétiens. Récemment encore, un groupe de la communauté arménienne a été victime d'une embuscade en rentrant de l’aéroport, le 12 septembre 2012.
Si les chrétiens de Syrie sont dans un état de « profonde dépression et anxiété », cependant ils ne sont pas les seuls à pâtir de la situation : l’absence de loi et d’ordre aura des conséquences funestes « sur le bien-être de la communauté dans son entier », estime Mar Gregorios Yohanna Abramo.
« La seule mesure de protection à portée des citoyens terrifiés et traumatisés est de fuir à la première occasion et de trouver refuge là où c’est possible, souvent au Liban, en Egypte, à Chypre et en Turquie », constate le métropolite : « beaucoup nourrissent cette idée de l’immigration, peu importe la destination, s’accrochant à des rumeurs de possibilités pour la Suisse, la Hollande, le Canada ou l’Amérique ».
Or, déplore-t-il, « l’immigration n’était pas une priorité avant l’escalade de la violence et l’échec des appels à un cessez-le-feu et à des négociations ».
Le métropolite y voit un retour du scénario vécu par les chrétiens d’Irak en 2003, dont beaucoup sont d’ailleurs « encore en Syrie, attendant indéfiniment qu’on leur attribue une destination ambiguë ». Si cette situation se reproduit en Syrie, elle aura « de tristes conséquences sur l’équilibre délicat de la démographie » du pays, et affaiblira la « riche mosaïque syrienne, trésor de son identité depuis des siècles ».
C’est pourquoi Mar Gregorios Yohanna Abramo lance un « appel pressant » aux Eglises et aux gouvernements du monde pour « s’occuper de la racine de cette violence imposée qui accélère la migration forcée des Syriens ».
Bien sûr, poursuit-il, il n’est « pas suffisant » de condamner l’immigration. Il faut aussi « l’endiguer » en élaborant des politiques pour « aider les chrétiens à mener des vies paisibles et dignes, pour que les jeunes puissent fonder de nouvelles familles et consolider leur présence et leur témoignage dans leur société ».
En ce sens, le métropolite appelle les gouvernements arabes et islamiques à « reconsidérer leurs programmes d’éducation » et à « y éliminer les signes ou suggestions qui pourraient encourager à une culture de sectarisme, discrimination et violence qui saperait le rôle des chrétiens ou tout autre groupe de la société ».
Pour lui en effet, la « présence et la durabilité » des chrétiens au Moyen-Orient est une « responsabilité morale islamique », car les chrétiens répandent un « message d’amour et de coopération ». Les chrétiens « ne sont pas de nouveaux arrivants dans la région », insiste-t-il, ils sont « la population indigène de cette terre, qui a vécu et pratiqué le christianisme dans la région depuis deux millénaires ».
Afin de « garantir les droits égaux de chacun sur une même terre », il faut garantir la « citoyenneté ». En ce sens, précise Mar Gregorios Yohanna Abramo, les gouvernements du Moyen-Orient doivent « mettre fin à la répression, aux arrestations arbitraires », et « réhabiliter les prisonniers, établir des systèmes d’aides sociales pour aider les familles d’émigrés à se retrouver, donner plus de liberté aux medias et soutenir les réformes pour la démocratie en vue de l’égalité et la justice sociale ».
Le métropolite propose par ailleurs à Benoît XVI des initiatives communes à toutes les Eglises de la région, notamment l’unification de la date de Pâques, l’établissement d’un anniversaire pour les chrétiens martyrs, et surtout le soutien du dialogue « entre chrétiens » et « entre chrétiens et musulmans » au Moyen-Orient.
En conclusion, il appelle « toutes les parties en guerre à rejoindre la table des négociations pour rétablir la paix ». 

samedi 12 mai 2012

Syrie : Le peuple syrien fait face à une guerre impérialiste

Syrie : Le peuple syrien fait face à une guerre impérialiste

Nadia KHOST

10/mai/2012

Questions douloureuses

Les Syriens comprennent que la destruction de l'infrastructure, le pillage des hôpitaux, l'incendie des usines, des écoles, et des établissements publics, l'explosion des pipelines, et des pylônes électriques, tendent, à l'instar des sanctions économiques arabes et occidentales, à rendre leur vie plus pénible !

Ils comprennent que l'appui politique, financier et militaire apporté aux gangs armés par les pays du Golfe et occidentaux, extirpe les miséreux de leur misère sociale (en donnant de l'argent et des armes). Et donne libre cours aux spéculations que les lois, et la suprématie de l'État, réfrènent.

C'est ainsi qu'apparaissent des gangs qui kidnappent et demandent des rançons ; et des spéculateurs commerçants peu scrupuleux qui font grimper les prix !

Les Syriens comprennent tout cela. Car le projet politique impérialiste sioniste est de déstructurer la société et de démanteler le pays en émirats confessionnels, pour qu'Israël devienne la seule force dans ce qui est une région stratégique.

Mais ce que n'arrivent pas à comprendre les Syriens, c'est la sauvagerie des gangs armés, l'horreur des mutilations, des découpages de cadavres auxquels ils se livrent : un jeune homme attaché à une voiture et traîné dans la banlieue de Damas, jusqu'à la mort ; une jeune fille pendue pour avoir témoigné à la télévision en disant que les gangs tuent des innocents ; des chambres de torture munies de crochets comme ceux qu'utilisent les bouchers pour accrocher les moutons égorgés ; des bourreaux inscrivant sur les murs « la brigade libyenne Khaled Bin el Walid est passée par là ! » Une famille entière égorgée, à l'exception des deux petits derniers qui, de leur cachette, ont assisté au carnage ; ces deux petits orphelins ont raconté en pleurant que les hommes armés ont brûlé les cadavres de leurs parents.

Les tueurs racontent, comme on conte une histoire banale, qu'ils violent les femmes avant de les tuer, et filment ces horreurs pour les diffuser ensuite sur la chaine Al-Jazeera.

Ces scènes sanglantes, étalées devant nos yeux par centaines, suscitent des questions brûlantes

Comment ces sauvages sont-ils soudainement apparus dans la société syrienne qui a été élevée dans la bonté et les mots d'amour des poèmes de Nizar Qabbani ?
Comment n'avons nous pas vu le Wahhabisme sauvage arriver et prendre la place de la bonté de et la miséricorde ?

Pourquoi avons-nous imaginé que les escadrons de la mort – qui ont sévi en Amérique Latine et en Algérie - faisaient partie d'une époque révolue ?

Mais les vrais criminels ne sont-ils pas ces politiciens occidentaux qui qualifient ces gangs de « révolutionnaires », et les soutiennent publiquement avec leur réseau de communication (Clinton) ; ou concoctent des réunions au Conseil de sécurité sous l'article 7, (Juppé) ; ou leur offrent des sanctuaires aux frontières et l'appui des services français, états-uniens, britanniques et israéliens. Les régimes despotiques du Golfe qui financent les gangs et achètent les armes ne sont-ils pas responsables ?

Les médias occidentaux qui passent sous silence les témoignages des blessés rescapés des carnages et le rapport des observateurs arabes, ces médias qui participent au mensonge dans la guerre d'invasion sioniste contre le peuple syrien, ne sont-ils pas eux aussi responsables ?

Le 28 avril, l'armée libanaise a arrêté un navire chargé de 140 tonnes d'armes, en provenance de Libye et à destination de groupes armés syriens.
Le navire a navigué sous le regard de la FINUL et des Israéliens dans une zone sous protection occidentale et internationale. Cette violation du plan de Kofi Annan a-t-elle été condamnée ? Et cette intervention de la Libye exportant des armes à destination des gangs d'Al-Qaida a-t-elle été condamnée ?

Le 27 avril encore, un terroriste s'est fait exploser à la sortie des fidèles de la mosquée dans le quartier Midane, à Damas. Al-Qaida a revendiqué l'attentat. Dans la même semaine, deux terroristes se sont fait exploser à Idleb, détruisant des immeubles d'habitation. Les gangs ont kidnappé onze chercheurs scientifiques et ont tué un médecin ; ils ont attaqué aux roquettes RPG la banque centrale syrienne et assassiné un candidat aux élections parlementaires à Idleb ; puis un autre à Deraa. Est-ce que les dirigeants occidentaux, ou leurs médias, ont condamné les attaques visant des habitations et une institution civile économique, des compétences scientifiques et des candidats aux élections législatives ?

En méditant sur la destruction de Homs, on découvre les traces d'une vraie guerre. On découvre que le quartier de Baba Amr, l'émirat islamique que Bernard-Henri Lévy a présenté comme le berceau de la révolution, est en fait un bastion de gangs, avec des prisons, des centres de torture et de terreur et, le long des rues que les gangs avaient conquises, des barricades militaires, des maisons vidées de leurs habitants et dont les murs intérieurs ont été démolis par les gangs pour faciliter leur passage d'un appartement à l'autre.

En dépit de cela, les médias menteurs, et les dirigeants impérialistes, qualifient les criminels de « révolutionnaires » et d'« armée libre » ! Aux Nations Unies on n'évoque jamais Israël, qui a commis les massacres de Qana, de Jenin et de Gaza, et qui emprisonne des milliers de Palestiniens, mais on évoque la Syrie qui soutient la résistance arabe à Israël. La « communauté internationale » est furieuse de n'avoir pas réussi à rééditer le drame libyen en Syrie ; elle se rabat sur les charges explosives, les voitures piégées et les assassinats quotidiens.

Sur le plan local, la Syrie doit faire face au poids infligé par la destruction des infrastructures et les séquelles de l'embargo économique. Les communes recensent les dégâts subis pour dédommager les habitants. Mais peut-on évaluer les dégâts que représentent des milliers d'orphelins, de veuves, et de mutilés ? Comment mesurer la douleur de notre âme dans une société connue pour son tact et sa gentillesse, son raffinement et son dégoût de la brutalité ? Traditionnellement basée sur la miséricorde, elle a été surprise par la sauvagerie wahhabite.

Une question nous assaille : comment avons-nous pu partager avec ces sauvages notre air et notre eau ? Et comment la vigilance des services officiels, et des partis ne les a-t-elle pas détectés ? Ces questions ensanglanteront nos cœurs pour longtemps…

Il y a une autre douleur. Une douleur politique.

De Syrie, depuis la seconde moitié du siècle dernier, un chant : « Pays arabes, ma patrie » s'est répandu dans les pays arabes. La Syrie a inspiré les résistants arabes. La Syrie a loyalement honoré ses devoirs liés à sa position géopolitique : elle a accueilli un demi-million de réfugiés palestiniens qu'Israël a chassés. Un million et demi d'Irakiens s'y sont réfugiés lors de l'invasion états-unienne. Et des milliers de Libanais s'y sont réfugiés lors de l'invasion israélienne au Liban (en 2006). La Syrie leur a accordé les mêmes droits au travail, à l'assurance maladie, à l'éducation et au logement qu'à ses propres citoyens. Et voici que des institutions officielles arabes conspirent avec Israël et les États-Unis contre la Syrie ; que des bandes arabes et islamistes armées s'infiltrent depuis les pays arabes voisins et se livrent au meurtre des Syriens. Et que la Ligue Arabe est utilisée pour réaliser le projet occidentalo-sioniste en Syrie !

Le néo-libéralisme

Les crises arrivent lorsque les relations économiques et sociales heurtent les besoins et les aspirations humaines et nécessitent alors d'être changées. Après la chute de l'Union Soviétique, une période historique mondiale étant révolue, les Syriens ont compris qu'ils perdaient un appui important. Et les changements politiques et économiques sont apparus comme une évidence. Malgré cela, la Syrie a su garder ses acquis culturels et économiques : le secteur public, et le rôle de l'État dans le commerce extérieur et la planification économique, la culture pour tous, la gratuité de l'enseignement, les magasins d'État, le soutien des produits de base, la place des syndicats ouvriers et agricoles dans les décisions économiques et politiques. Le plan de « sécurité alimentaire » a été maintenu, et des millions d'oliviers ont été plantés dans le nord. La Syrie a sagement traversé la période de l'effondrement du bloc socialiste, et n'a pas rejoint le marché capitaliste occidental.

Mais la corruption a gagné le secteur public. Et il a paru à la classe compradore locale et à l'Occident, qu'ils pouvaient changer la structure économique syrienne et la politique extérieure syrienne. Les pays européens ont fait croire à la Syrie qu'ils étaient prêts à participer à la modernisation de son économie et de sa structure administrative. Nous avons alors vécu une période dite « d'expansion européenne ». Un institut pour former des administrateurs à diriger nos institutions à la manière occidentale a été créé, et un projet incluant la Syrie dans le marché commun européen a été préparé. Et Madame Ashton, qui aujourd'hui menace la Syrie, était alors souriante et satisfaite de sa visite à Damas.

La « fetoue » [1] a été supprimée, qui sous-entendait une militarisation des élèves ; et sont apparues les ONG. Le secteur public a été prié de s'en aller.

La classe ascendante ne s'est pas souvenue du projet de Khaled El Azem, représentant de la bourgeoisie nationale dans les années cinquante du siècle dernier, d'instaurer un immense secteur public avec l'aide de l'URSS. Et les médias syriens ont ignoré, lors de sa visite en Syrie en août 2006, le discours d'Hugo Chavez sur la nationalisation des grandes sociétés. [2]

Les relations politiques et économiques ne convenaient plus à la classe compradore influente politiquement et issue de la corruption. Les réformes étaient devenues une nécessité, mais dans quel sens ? Et dirigées par qui ? La réforme de l'enseignement dans le sens de la dynamisation des universités et des écoles ? Ou la création d'universités et d'écoles privées enseignant en anglais ? Épurer le secteur public des corrompus et de l'engluement administratif, ou céder ? Au secteur privé le rôle de l'État dans la gestion économique, et la suppression du soutien des produits de base ?

Dans les réunions hebdomadaires du mardi économique, les économistes ont critiqué la libéralisation de l'économie, le délaissement du secteur public, et la prépondérance accordée aux services et au tourisme sur la production agricole et industrielle. Le ministre du tourisme, qui représentait alors le néo-libéralisme, avait même planifié l'exploitation des lieux archéologiques, et avait exproprié les vergers de l'entrée historique de Damas ; pour réaliser des projets hôteliers internationaux, il avait aussi mis la main sur le littoral syrien. Le gouverneur de Homs avait, lui, planifié la construction de terrains de golf, d'une cité diplomatique, et de gratte-ciels Qataris, comme s'il préparait Homs à devenir un émirat indépendant, ignorant tout évidemment des tunnels creusés sous terre préparant l'arrivée des bandes armées ! Il ne lui a pas été demandé des comptes pour avoir construit une place inspirée de la place de l'holocauste à Berlin.

Les syndicats ouvriers s'étaient à l'époque opposés à ce courant. Ils se sont notamment opposés à la location des ports de Tartous et de Lattaquié à des sociétés étrangères. Au cours de cette période, l'homme d'affaires a pris le pas sur l'intellectuel, et les « libéraux » ont transformé l'économie de production agricole et industrielle en économie immobilière touristique. La culture de l'exploitation a envahi la vie publique. Les rues se sont couvertes de panneaux publicitaires faisant la promotion de marques de voitures ou de marques de vêtements importés. Les devantures des magasins ont vu fleurir les présentations en lettres latines ; et les T-shirts aussi, alors même que les lettres arabes se prêtent mieux à la calligraphie. La pauvreté s'est répandue, la classe moyenne s'est effondrée. Les dirigeants politiques n'ont pas remarqué - car ils ne se déplacent qu'en voiture - que la zone de départ des transports vers la banlieue dévoilait une pauvreté sans précédent en Syrie. Et que l'extérieur pouvait tirer profit de cette paupérisation et du ras-le-bol. Est-ce que l'emprise du pouvoir a donné l'illusion que l'expropriation des terres agricoles pour des constructions résidentielles privées, ou des complexes que l'État a prévus pour ses employés, serait sans conséquences politiques ? Comment ont-ils pu oublier que la corruption, les erreurs et la mauvaise gestion portent des fruits politiques ? Et que l'injustice est une braise qui allume l'incendie si un vent mortifère l'attise !

Au sujet de la réforme économique le Dr Mounir Al Hamash [3] a écrit que deux courants sont apparus. « Le premier courant veut redonner le premier rôle à l'État dans la croissance et la réforme du secteur public et garantir l'indépendance des décisions économiques. Le second courant veut favoriser l'économie libre de marché et l'emprise du secteur privé dans la direction de l'économie. Ce qui s'est passé a été l'application des politiques économiques, financières et commerciales, libérales, qui s'inscrivent dans les plans des institutions mondiales : le Fond monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce. (…) La libéralisation du commerce intérieur et extérieur et l'installation de banques privées ont provoqué des changements sociaux et économiques radicaux. Ces politiques ont conduit à affaiblir le pouvoir juridique de l'État, et à développer un climat de corruption. (…) La direction économique a œuvré en toute connaissance de cause et elle a réussi à réaliser le changement des cadres économiques en Syrie vers une économie plus ouverte, plus compétitive et plus impliquée dans l'économie mondiale (…) avec de grands changements dans le rôle de l'État. La preuve de la réussite de ce projet est son arrivée au point de non retour ». [4]

Le peuple syrien défend sa Patrie

Le libéralisme a instauré la destruction économique afin de changer l'orientation politique. Mais sa réalisation a été impossible, car la position politique syrienne est intimement liée aux valeurs nationales traditionnelles, à son rôle de gardien patriotique et de la cause palestinienne ; cette position est liée à l'existence même de la Syrie. Par exemple, en 1911, les députés syriens ont dénoncé au Parlement l'infiltration de juifs occidentaux en Palestine. Ils ont démontré que les Ettihadiyyn [5] livraient l'État Ottoman aux banques juives occidentales et vendaient la Palestine. Ils se sont associés à la déclaration de l'indépendance de la Syrie en 1920, et ils ont refusé de livrer la Palestine aux sionistes. En 1936, des volontaires syriens ont participé à la révolution palestinienne ; ils ont participé en 1948 à la résistance à l'occupation sioniste en Palestine. Mais où sont aujourd'hui les forces politiques qui peuvent contrer le grand complot occidentalo-arabe ?! La crise économique a montré le danger de l'éloignement des partis politiques du peuple, et l'erreur qu'ont constitué les freins que le front national progressiste a imposées à l'activité des partis parmi les étudiants, excepté le parti Baath.

Le fait marquant est que le peuple syrien est descendu dans les rues dès lors qu'il a compris qu'il ne s'agissait pas d'une question de changement de régime, ni de réformes, mais que l'on voulait éradiquer la position patriotique syrienne, et faire éclater l'unité du pays. Le peuple s'est précipité dans les rues et sur les places, avec en première ligne les femmes qui n'avaient jamais participé auparavant à l'action politique. Il a déclare son refus de l'ingérence arabe et étrangère. Ces manifestations massives ont mis fin aux manifestations dérisoires à la sortie des mosquées les vendredis. Le jour où une manifestation massive est partie de la mosquée des Omeyyades à Damas, c'était le signe évident d'une position populaire décisive. C'est le peuple syrien qui a défendu sa patrie, qui a encouragé l'armée et qui a compris que celle-ci était la colonne vertébrale de la sécurité et de la cohésion nationale. Les religieux chrétiens et musulmans s'y sont associés. C'est ainsi que le peuple syrien a dépassé ses dirigeants politiques et que, grâce à lui, il a été possible à la Russie et à la Chine de se dresser en défense de la Syrie.

L'isolement des partis politiques

Le Front national progressiste a été fondé en 1972. Il comprenait 7 partis, dont le parti Baath, le parti communiste et le parti national syrien. Sa charte préconisait le modèle économique socialiste par opposition à l'économie de marché. En s'écartant de cette orientation, le Congrès du parti Baath de 2005 était en opposition avec le document sur lequel se fondait la création du Front national, et était au surplus contraire à la Constitution.

Quand j'ai demandé à M. Youssef Faycal, président du parti communiste et membre de la direction centrale du Front national progressiste « N'êtes-vous pas opposés à l'économie de marché ? », il a répondu : « Nous y sommes opposés mais cela n'a servi à rien ; ils ne nous écoutent pas ». Le différend était donc de principe. Cependant le parti communiste ne s'est pas retiré du Front. Est-ce seulement la position politique patriotique de la Syrie qui l'a retenu ?

Les Syriens accusent les partis de se vautrer dans leurs privilèges : les voitures luxueuses, les bureaux, les postes. Ce qui s'est passé est désastreux : l'économie de marche a ouvert la Syrie aux marchandises turques, ce qui a ruiné les entreprises de fabrication de mobilier dans la banlieue de Damas et les usines de textile, a fait flamber les prix, a livré le littoral syrien à quelques riches personnes, associés au Golfe, a abusé des droits du citoyen, et a gaspillé les biens publics. Est-ce le libéralisme qui a pu leurrer les partis du Front, leur faisant croire que la politique patriotique syrienne pouvait continuer, même si l'économie syrienne était transformée ?

Avant et après l'avènement du libéralisme, le Front a cantonné les partis politiques dans des bureaux, loin du peuple, et ils se sont uniformisés. Une blague circule : un homme du parti communiste accroche sa pancarte à la porte du siège de son parti : « Parti communiste syrien ». Quand il se retourne et se voit observé, il rajoute a la hâte : « À son maître le parti Baath arabe socialiste ». Il est regrettable que les dirigeants n'aient pas analysé ce genre de blague et pris en compte la position politique populaire. Il semble que la confiance dans le patriotisme, la sagesse et la patience du peuple syrien, ainsi que le sentiment des partis d'être les protecteurs du peuple, aient facilité leur éloignement de la population.

Le Front a adopté une politique dont les effets néfastes n'ont pas fini de se manifester. À chaque parti est attribué un lot de postes dans les ministères, ainsi que des bureaux exécutifs dans les syndicats et comités. Ces gens-là ont bénéficié de privilèges ; ils ont été choisis sur la base d'amitiés ou de liens de parenté et non pas pour leurs compétences, ce qui les a éloignés encore plus du peuple. La crise que traverse le pays a montré le danger de cette situation. Si les politiciens avaient eu une influence sur les couches sociales pauvres et défavorisées, ils se seraient orientés vers une action politique forte d'un programme national. Mais ce sont les cheikhs rétrogrades des mosquées, les wahhabites, les agents du Qatar, le Mossad et l'Arabie Saoudite, qui s'en sont emparé. Ils ont répandu l'argent et les idées. Et, au moment opportun, ils ont fourni des armes. Le politicien patriotique Bassam Al Shakaa, ex-maire de Naplouse, qui a perdu ses deux jambes lorsqu'Israël a piégé sa voiture, m'a confié : « Le problème réside dans le fait que les résistants sont devenus des fonctionnaires ! ». Il parlait des Palestiniens, mais cela s'applique aussi à la Syrie.

Le phénomène du Front du changement

Dans les couches les plus défavorisées de la société, l'opposition politique patriotique n'a pas d'influence. Les gangs ont profité de ce vide. Car l'opposition politique locale est composée de personnes de cultures et d'idéologies différentes, sans projet cohérent, qui sont apparues au moment de la crise mais sans parcours politique connu du peuple. C'est dans ce contexte que l'on comprend la popularité du Front du changement qui réunit aujourd'hui le parti de Qadri Jamil « La volonté populaire », le parti d'Ali Haydar « Le nationaliste syrien social », ainsi que des personnalités indépendantes, parmi lesquelles Monsieur Naiseh et un jeune prêtre. Ce front se distingue par sa position ferme contre l'ingérence extérieure, par son dynamisme et son indépendance. Dans son programme électoral parlementaire, il a inscrit « le jugement de la grande corruption ». Certains disent de Qadri Jamil qu'il est le fils de traditions communistes anciennes ; ce qui est vrai. Il a acquis son expérience politique d'un parti qui a joué un rôle patriotique. Il a tiré profit des préceptes enseignés pour analyser la crise. Derrière la politique officielle nationale, il a vu le danger de la chute de la Syrie dans le néolibéralisme ; il a donc inclus dans son programme électoral parlementaire un front économique mettant en garde contre les conséquences de cette politique. Il a concrétisé, par son alliance avec des jeunes forces politiques, son objectif d'un changement qui préserve les acquis nationaux et le courant syrien qui soutient la Résistance à Israël. Il tire maintenant parti de son ancien lien avec la Russie dans le sens que souhaitent les Russes : une opposition réaliste qui veut des réformes, refuse l'ingérence extérieure et la violence armée. Une délégation du Front du changement s'est déjà rendue deux fois en Russie. [6]

Ce Front du changement est témoin des dysfonctionnements de la vie politique passée. Il est commun de neutraliser ceux qu'on écarte et de ternir leur réputation. Mais Qadri Jamil s'est battu contre ce destin ; il a formé une coalition de communistes comblant le vide laissé par les politiciens parmi les indépendants. Et, pendant la crise, il s'est réuni en un unique front avec Ali Haydar et les patriotes syriens non représentés dans le Front national officiel. Il a soulevé cette question : pourquoi, durant ces dernières décennies, les partis ont-ils perdu leurs compétences, perdu ce qu'ils avaient de meilleur ?

La crise par laquelle passe le pays a soulevé une autre question : la mainmise du parti Baath sur l'activité publique a-t-elle servi l'intérêt national ? Cette mainmise n'a-t-elle pas été la cause d'un éloignement des Syriens de la vie publique jusqu'à ce que le danger encouru par leur pays les mobilise à nouveau ? En l'absence de partis traditionnels, la place de la revendication populaire est occupée aujourd'hui par des groupes de jeunes, par des organes nouveaux et divers qui ont en commun la défense de la patrie et le refus de l'ingérence extérieure. Ils déroulent des banderoles de centaines de mètres pour collecter des signatures, ils remettent en état les jardins dévastés par les gangs, ils visitent les blessés dans les hôpitaux et les familles des martyrs dans les zones soumises aux attaques de bandes armées, ils font des collectes pour venir en aide aux Syriens déplacés, Le président et son épouse ont un jour également participé à ces actions. Ces groupes commencent sainement : ils mènent leur travail au sein de la population et non dans des bureaux.

Les religieux musulmans et chrétiens occupent également la scène publique par leurs rencontres et leurs prières communes dédiées aux martyrs, la réception des délégations. Certains ont été assassinés ; parmi eux un imam de mosquée à Midane et un religieux chrétien.

La conscience syrienne apparaît admirablement dans les vigoureuses manifestations des femmes qui crient après chaque attentat : « C'est cela la démocratie et la liberté qu'ils veulent ? » Si c'est cela « selmiyyeh selmiyyeh », (« pacifique, pacifique ») [7] que Dieu les maudisse. Les femmes accomplissent des activités qu'elles n'avaient pas avant la crise. Hier par exemple, des tableaux sur la révolution syrienne de 1925 ont été exposés sous le patronage d'un groupe de dames ; elles ont peint des vergers, des chevaux et des fontaines damascènes décorées, s'inscrivant dans une mémoire historique nationale en défiant ainsi les bandes armées qui se servent de ces vergers pour y cacher les armes.

Les tribus arabes qui se déplacent entre la Syrie, l'Irak, la Jordanie et l'Arabie Saoudite, organisent de grandes réunions condamnant le maléfique complot ourdi par l'Occident et les régimes arabes despotiques.

Le 2 mai, le fils d'Ali Haydar a été assassiné. Le père a déclaré : « Ne venez pas me présenter vos condoléances ; mon fils n'est que l'un de ces milliers de martyrs syriens ». Il est probable que c'était le père lui-même qui était visé, ainsi que la liste du changement sur laquelle il est candidat aux élections. Il semble que les élections vont se dérouler sous les balles des snipers et des charges explosives.

Le désaccord n'a jamais porté sur les réformes ou sur la démocratie. Au début des événements, Netanyahou avait déclaré : « Pour que les actions armées s'arrêtent en Syrie, il faut que celle-ci change son attitude vis-à-vis d'Israël ». Nous n'avons pas besoin de Netanyahou pour savoir que la raison de la guerre contre les Syriens est qu'ils ont fermement maintenu leur position politique : l'ennemi c'est l'impérialisme et Israël. L'histoire des partis en Syrie témoigne de leur attachement aux valeurs nationales. Le président Hafez El Assad avait résumé cette attitude traditionnelle, en répondant, lorsqu'on lui avait demandé de visiter Israël : « Personne en Syrie n'accepte cela, personne en Syrie ne le peut ».

La question est : avec quelle structure politique et économique portons-nous ces grandes valeurs nationales ?

Conclusions

En 2003, l'invasion de l'Irak a anéanti une force arabe, qu'Israël avait demandé de liquider. En 2006, la guerre d'Israël contre le Liban, soutenue par les États-Unis, a tenté d'anéantir la résistance libanaise. En 2008/2009, la guerre israélienne contre Gaza a voulu briser la résistance palestinienne. En 2011, la guerre dirigée par l'OTAN contre la Libye et soutenue par les sionistes, a brisé une force arabe patriotique. En 2012, l'alliance entre des pays occidentaux, Israël et des pays du Golfe a installé la guerre menée par Israël au cœur de la Syrie. Le danger de ce tournant, entamé avec la guerre contre la Libye, est le fait que désormais des régimes arabes despotiques sont devenus des alliés d'Israël dans sa guerre contre les Arabes et que des bandes armées arabes et islamiques se substituent aux armées israélienne et étasunienne pour se battre à leur place.

La bataille de la Syrie met en lumière les points suivants :

- La remise à sa juste place du conflit central contre Israël est une nécessité pour défendre l'existence des peuples arabes.

- Les régimes du Golfe qui ont pris naissances sous la protection d'accords d'occupation avec les États-Unis, sont chargés de diviser les grandes sociétés arabes fortes de traditions patriotiques et historiques.

- L'islam extrémiste se met au service d'Israël.

- Le patriotisme est une valeur progressiste dans la défense de la souveraineté, mais il ne peut triompher sans rétablir la justice sociale et sans dynamiser le peuple avec des libertés et un pluralisme politique national.

La Syrie a gagné de ces évènements :

1) La réappropriation par le peuple du rôle que ses dirigeants lui avaient confisqué.
2) La reconquête par les Syriens de la liberté de parole ; tout Syrien interrogé par des journalistes se livre à des analyses politiques sur le plan local et international.
3) Les femmes ont devancé les hommes dans les manifestations et les analyses politiques.
4) Les jeunes ont trouvé l'espace qui permet leur dynamisme ; ils ont découvert la joie du travail bénévole et patriotique.
5) Un consensus national du refus de l'ingérence arabe et extérieure s'est manifesté.
6) Les évènements en Syrie ont attiré les penseurs et politiciens arabes qui ne se sont pas laissé corrompre par l'argent du Qatar, car ils ont compris que l'issue de la lutte en Syrie décidera du destin de la région et de l'avenir de la Résistance arabe.

Ces conclusions supposent que les dirigeants examinent leur parcours passé, leurs méthodes de travail, la raison de leur absence des régions qui ont connu la crise ; et qu'ils rendent des comptes au peuple syrien qui défend sa patrie.

Dr Nadia KHOST
Damas, le 3 mai 2012
Traduit de l'arabe par Anis El Abed

source : http://www.silviacattori.net/article3184.html

Dr Nadia Khost, romancière syrienne, réside à Damas. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages, d'essais, et de nouvelles portant sur l'histoire, l'architecture, la conservation et la protection du patrimoine de la Civilisation Arabe.

[1] Il s'agit d'une éducation civique patriotique, qui était dispensée en tenue kaki (seul aspect « militaire » de cette éducation).

[2] Le président vénézuélien Hugo Chavez, soutient le peuple syrien dans sa résistance face à Israël et le droit de la Syrie à récupérer le Golan. Il s'est rendu en Syrie en 2006, 2009 et 2010.

[3] Le Dr Mounir al Hamash est économiste et directeur d'un centre d'études et de recherche.

[4] « La relation entre les revendications et la situation économique », par le Dr Mounir al Hamash, publié dans le journal Al Nour, avril 2012.

[5] Membres du Comité Ittihad ve tarakki (Comité Union et Progrès) en turc, ou CUP. Cette association secrète fondée à Salonique sous l'aile des francs maçons, a appelé à la liberté et à l'égalité et a organisé un coup d'État militaire qui a renversé l'Empire Ottoman. Elle a gouverné entre 1906 et 1918 et a engagé l'Empire dans la 1ère guerre mondiale. Elle a cédé les finances aux banques européennes et a exécuté, en 1915 et 1916, les représentants de la bourgeoisie arabe nationale qui s'opposaient à la cession de la Palestine au sionisme. Elle a commis le massacre des Arméniens en 1915-1916.

[6] La Russie a ouvert la porte aux pourparlers avec les différents courants de l'opposition ; une délégation de ce Front d'opposition s'est rendue en Russie ainsi que l'opposition du Conseil National Syrien présidé par Burhan Ghalioun, et les Comités de coordination.

[7] Le slogan « pacifique, pacifique » était entonné au début des manifestations (mars 2011). Il n'était pas encore évident pour tout le monde que ces manifestations censées êtres pacifiques étaient instrumentalisées par des provocateurs armés. Ce slogan a longtemps été revendiqué comme un signe de non violence par ceux qui ne reconnaissaient pas le caractère armé.


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http://www.legrandsoir.info/syrie-le-peuple-syrien-fait-face-a-une-guerre-imperialiste.html

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Gregorios III : « une dictature de la presse sur la crise syrienne »

Gregorios III : « une dictature de la presse sur la crise syrienne »
11/5/2012
Capitaine Martin

« Il n'y a plus de Révolution, il n'y a plus de manifestations. Il y a seulement du banditisme et le monde entier refuse de le reconnaître ». Ces paroles ne sont pas celles du président syrien Bachar el-Assad, ni celles d'un de ses ministres, ou celles d'un membre d'un quelconque gouvernement arabe soutien du régime, mais celles du patriarche de l'Église grecque-catholique melkite, dont la résidence est à Damas.

Le prélat n'a pas fait usage de termes vagues pour décrire l'actuel état de crise dans lequel se trouve plongé la Syrie : « des éléments étrangers sont entrés dans le pays et ont même commencé à frapper les chrétiens, qui ont dû quitter Homs étant donné la dangerosité de la situation », a expliqué le patriarche qui n'a pas caché une certaine insatisfaction vis-à-vis de la situation jugée trop souple du Vatican à son égard. Grégoire III s'en est pris ensuite à la presse européenne avec laquelle il a eu affaire lors de récentes visites sur le Vieux Continent pour raconter ce qui était justement en train de se passer en Syrie. « Je n'excuse pas le régime comme j'ai pu l'entendre en France, mais je soutiens une réalité. Les journaux sont stéréotypés, ont des sources uniques et ne sont prêts à écouter personne, pas même moi », a avancé le prélat qui n' pas hésité à parler d'une vraie « dictature de la presse au service des États-Unis ». Le patriarche a même raconté une anecdote arrivée au neveu d'un évêque travaillant à Dubaï (Émirats arabes unis), qui, alors qu'il se rendait un jour à son travail, a entendu derrière lui un homme annoncer au téléphone qu'il se trouvait à Homs, pendant que les troupes gouvernementales faisaient l'assaut de la ville, en tuant femmes et enfants.

« On a parlé de complot, mais c'est bien plus grave que cela : il y a une volonté internationale de nuire à la Syrie », a encore affirmé Grégoire III tout en se demandant comment certains États pouvaient changer en peu de mois « le régime qui a tant fait pour sa population », alors que ces mêmes Etats ne réussissent pas à mettre fin au conflit israélo-palestinien. « Aucune sanction n'a été approuvée contre les colonies israéliennes, a-t-il ajouté, alors qu'elles sont illégales. Tout le monde en est persuadé mais personne ne fait rien ».

Enfin, répondant à une question des journalistes relative aux actions de l'armée syrienne vis-à-vis de la population, le patriarche n'a pas hésité à affirmer que l'intervention des forces armées a été « tardive et trop légère » pour espérer mettre fin aux violences des bandes rebelles.

Un témoignage important sur la situation réelle de la Syrie qui tranche singulièrement avec ce qu'on peut trouver dans les principaux media, lesquels ne se préoccupent décidément pas d'informations claires et objectives.

Capitaine Martin

Résistance http://www.resistance-politique.fr/article-gregorios-iii-une...

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http://www.legrandsoir.info/gregorios-iii-une-dictature-de-la-presse-sur-la-crise-syrienne.html



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mercredi 11 avril 2012

Le Vicaire apostolique d’Alep :Un appel éploré en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat en Syrie

Alep – Le Vicaire apostolique d’Alep des Latins, S.Exc. Mgr Giuseppe Nazzaro, OFM, lance, au travers de l’Agence Fides,
Un appel éploré en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat en Syrie pour une Pâque sans violence ». Mgr Nazzaro affirme, dans un entretien accordé à Fides : « Nous demandons aux parties en conflit d’accepter un cessez-le-feu immédiat à l’occasion de la festivité de la Pâque de Résurrection. Que les armes se taisent ; qu’il soit mis fin à la violence qui génère continuellement mort et souffrance. Qu’un message de paix soit accueilli. Tout est perdu avec la guerre, seule la paix peut nous donner une nouvelle espérance ».
Les chrétiens syriens, raconte le Vicaire apostolique, vivront Pâques « en sourdine », sans aucune manifestation publique de culte : comme ils l’ont déjà fait à l’occasion du Dimanche des Rameaux, ils ne feront ni procession, ni Via Crucis publiques le Vendredi Saint, ni prières ou Messes en plein air le jour de Pâques comme ils en avaient l’habitude. « Nous voulons ainsi exprimer notre profonde solidarité et notre proximité à tout le peuple syrien qui, depuis un an, souffre suite à un dur conflit » affirme Mgr Giuseppe Nazzaro. La proximité se manifestera de manière concrète également par l’intermédiaire de Caritas Syrie qui vient de recevoir une offrande du Pape par l’intermédiaire de l’envoyé du Conseil pontifical Cor Unum, offrande qu’elle affectera à des aides et à l’assistance humanitaire de nombreuses familles, chrétiennes ou non, ayant fui leurs maisons à cause de la violence ».
« Nous prions pour les victimes et nous espérons que bientôt reviendra une ère de paix et de réconciliation » remarque Mgr Nazzaro. La route de la paix, note le Vicaire apostolique, passe par l’application du plan de paix de l’ONU présenté par Kofi Annan : « Nous demandons à ce qu’il soit accepté et appliqué par toutes les parties en cause, gouvernement et opposition ». Le Vicaire apostolique désire que « la nation syrienne ne soit pas victime des pressions et des jeux politiques des puissances étrangères » et qu’elle « ne se retrouve pas entre les mains de groupes islamistes ». En considérant l’avenir, Mgr Nazzaro rappelle la nécessité de « toujours garantir le respect de la liberté religieuse et des droits des minorités ».