Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 4 juin 2018

لقاءات لجامعة الروح القدس في فرنسا عن مسيحيي الشرق

نظّمت جامعة الروح القدس- الكسليك برعاية مجموعة الدراسات عن مسيحيي الشرق وبالتعاون مع بلدية الدائرة السادسة عشرة في باريس نشاطاً ثقافياً بعنوان "لقاءات جامعة الروح القدس- الكسليك في فرنسا: لبنان، فرنسا ومسيحيو الشرق".
وتخلل الجلسة الافتتاحية كلمات لكل من: النائب الفرنسي والرئيس المشارك لمجموعة الدراسات عن مسيحيي الشرق كلود غواسغوين، السفير اللبناني في باريس رامي عدوان، بالإضافة إلى محاضرة لرئيس جامعة الروح القدس- الكسليك الأب البروفسور جورج حبيقة بعنوان "الجامعة: التربية على التعددية"، وكلمة لنائب رئيس جامعة الروح القدس- الكسليك للشؤون الأكاديمية الدكتور جورج يحشوشي الذي تطرق إلى دور الجامعة الريادي.
ثم انعقدت طاولة مستديرة أولى قدّم فيها النائب غواسغوين مداخلة بعنوان "مسيحيو الشرق في وجه التحديات الجيوسياسية في الشرق الأدنى"، كما كانت مشاركة لكل من السفير السابق ومدير قسم العلوم السياسية والإدارية في جامعة الروح القدس- الكسليك ناصيف حتّي، المؤرخة والمتخصصة في شؤون الشرق الأوسط المعاصر بيرينيس خطار، السفير فرانسوا اكزافيه دونيو المعني بمتابعة المؤتمر الدولي الوزاري لحماية ضحايا أعمال العنف الإثنية والدينية في الشرق الأوسط.
 
أما الطاولة المستديرة الثانية فأدارها النائب الفرنسي والرئيس المشارك لمجموعة الدراسات عن مسيحيي الشرق غويندال رويار والتي تمحورت حول موضوع "مسيحيو لبنان وفرنسا: علاقات تاريخية وثقافية واقتصادية وتوقعات". وشارك فيها كل من: الأستاذ المحاضر في اللاهوت في جامعة ليل أنطوان فليفل، ممثلة فرنسا لدى مجلس إدارة التحالف الدولي لحماية التراث في مناطق الصراع باريزة خيياري، المدير العام للموارد المائية والكهربائية في لبنان فادي قمير.
 
واختتم المؤتمر بحفل عشاء أقيم للمناسبة في قاعة الاحتفالات في البلدية بحضور حشد من الشخصيات الفرنسية واللبنانية الدينية والأكاديمية والدبلوماسية.

Le Patriarche libanais à Paris compte sur Emmanuel

Le Patriarche libanais à Paris compte sur Emmanuel Macron pour sauver les chrétiens

http://eur1.fr/nADfyyA

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Cest ce que les journalistes pensent de la rencontre Ra3i - Macron
Chaque jour, Vincent Hervouet traite d'un sujet international.
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La visite du Patriarche libanais en France reçu longuement hier par Emmanuel Macron.

C'est le chef d'une église reçu comme un chef d'Etat. L'Elysée le loge au Bristol, le palace en face, le Premier ministre, le Président du Sénat, le maire de Paris, etc, se bousculent pour le rencontrer. Le Président lui-même a passé hier une heure un quart en tête à tête avec le Patriarche maronite d'Antioche. Emmanuel Macron ne s'est pas confessé, cela aurait pris plus de temps (avec les banquiers, c'est toujours long…), ils n'ont pas parlé de religion, bien que sa béatitude Bouchara Boutros Rahi soit aussi un Prince de l'église catholique, un cardinal. Non, c'était un rendez vous 100% politique. Quand un Patriarche libanais voyage, il devient le père de la Nation. Cela remonte à 1920, au traité de Versailles, le Patriarche était mandaté par ses compatriotes pour négocier avec Clémenceau les frontières du Grand Liban. Le Patriarche à l'étranger parle pour tous les Libanais et il peut dire ce que les politiques n'osent pas dire.

Qu'est-ce qu'il avait à dire à Emmanuel Macron de "tabou" ?

Que les réfugiés syriens doivent rentrer chez eux. Qu'il y a urgence à les reconduire à la maison. Que la plus grande partie de la Syrie est désormais sous contrôle et qu'il faut en profiter pour rapatrier ceux qui le veulent, et aussi ce qui ne le veulent pas forcément. Qu'il ne faut pas attendre une solution politique, que Bachar El Assad soit allé au diable ou que la Syrie soit devenue comme la Suisse. Non, c'est tout de suite qu'il faut régler le problème des réfugiés en les renvoyant.

C'est choquant, surtout dans la bouche d'un homme d'église.

C'est tentant de donner des leçons de charité au clergé. Les bonnes âmes n'ont pas idée de la fragilité du Liban. Si le pays a réussi à maintenir 18 communautés, dans un cadre à peu près démocratique, malgré les bains de sang réguliers et malgré les voisins envahissants, c'est parce que la place assignée à chacun a été soigneusement négociée en fonction du poids démographique de chaque communauté. C'est savant, c'est précaire. Quand c'est remis en cause, c'est mortel. Les Palestiniens de l'Olp débarquant à Beyrouth, chassés de Jordanie, ont ainsi lancé le compte à rebours de la guerre civile. Depuis 2012, c'est miracle qu'un million et demie de réfugiés syriens, musulmans dans leur écrasante majorité et sunnites à 80% n'aient pas fait chavirer le pays… Sauf que cela ne peut plus durer.

Et pourquoi ?

Le gouvernement syrien a pris le mois dernier la loi N° 10 qui autorise les communes à exproprier les biens abandonnés pour reconstruire. Les Occidentaux pensent qu'il s'agit du nettoyage ethnique des zones rebelles. Les Libanais y voient un péril mortel : les réfugiés vont rester. Les Chrétiens vont devenir très minoritaires chez eux. Les équilibres sont rompus. Le Patriarche sonne le tocsin : l'ONU doit financer la reconstruction de la Syrie plutôt que la destruction du Liban en y entretenant les réfugiés.


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samedi 2 juin 2018

Le cardinal Raï s’inquiète du nombre « exorbitant » de réfugiés syriens au Liban

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Le cardinal Bechara Raï, patriarche maronite du Liban, a passé trois jours à Paris, du lundi 28 au mercredi 30 mai.
Au lendemain de son entretien avec Emmanuel Macron, il a déclaré devant des journalistes : « Nous nous sentons un peu étrangers dans notre propre pays » et a vanté l’entente entre musulmans et chrétiens dans le pays.
En trois jours de visite à Paris, du lundi 28 au mercredi 30 mai, le cardinal Bechara Boutros Raï, patriarche des maronites du Liban et de tout l’Orient, n’aura pas chômé. Accompagné de l’archevêque maronite de Beyrouth, du vicaire patriarcal, du directeur du Conseil catholique d’information et de son conseiller en communication, il a rencontré de nombreuses personnalités religieuses et politiques françaises.
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Parmi elles, le président Macron, avec lequel il a eu un entretien d’une heure à l’Élysée mardi 29 mai après-midi. « Nous nous rencontrions comme deux amis », a raconté le patriarche, le lendemain, lors d’une conférence de presse au luxueux hôtel Bristol où il logeait.
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« Comme des amis, nous avons partagé nos préoccupations et nos soucis, a-t-il poursuivi. Je lui ai laissé un memorandum sur la situation au Liban, et nous avons évoqué les points essentiels des trois conférences qui se sont tenues récemment. »

Un pays en pleine transition

Convoquées à l’initiative de la France, ces conférences internationales (conférence CEDRE pour le développement économique du Liban, et aussi à Rome et à Bruxelles) étaient notamment dédiées à relancer l’investissement au Liban. Elles ont débouché sur des prêts et des dons de plusieurs milliards d’euros.
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Au lendemain des premières élections législatives depuis neuf ans, dimanche 6 mai, à la veille de la formation d’un nouveau gouvernement, le Liban traverse une importante période de transition politique. Toujours mobilisée pour défendre la stabilité de ce petit pays du Moyen-Orient, la France a multiplié les messages de solidarité avec Beyrouth ces dernières semaines.
Cette rencontre d’une heure avec le patriarche maronite en est une nouvelle illustration, bien que le cardinal Raï assure qu’il n’était « pas là en tant que chef d’État ».

1,5 million de réfugiés syriens

Parmi les sujets abordés avec Emmanuel Macron figure celui, épineux, des réfugiés syriens. Devant les journalistes réunis au Bristol, le patriarche maronite n’a pas mâché ses mots.
« Ce nombre exorbitant de déplacés sur notre sol (1,5 million de réfugiés syriens se trouvent au Liban, en plus des près de 200 000 réfugiés palestiniens, NDLR.) fait naître le danger d’un déséquilibre démographique. Si vous aimez le Liban, aidez-le à maintenir son identité ! Je ne vous cache pas que nous nous sentons un peu étrangers dans notre propre pays… »
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Le cardinal Raï a insisté pour que la communauté internationale encourage les réfugiés syriens à retourner dans certaines zones de Syrie désormais sécurisées. « Pourquoi le Liban devrait-il payer le prix de cette guerre ? Par un effet de vases communicants, le Liban paie le prix de tout ce qui se passe au Moyen-Orient. »

Avec les musulmans, un « dialogue de vie »

Le responsable religieux libanais n’a par ailleurs pas manqué de vanter l’entente entre musulmans et chrétiens dans son pays. « Contrairement aux pays voisins, tous uniformes et musulmans, le Liban sépare la religion de l’ÉtatChrétiens et musulmans sont présents à égalité dans les postes de gouvernants. Notre dialogue n’est pas un dialogue de rencontre exceptionnelle, ou de congrès, mais un dialogue de vie ! »
En trois jours de visite à Paris, du lundi 28 au mercredi 30 mai, le cardinal Bechara Boutros Raï, patriarche des maronites du Liban et de tout l’Orient, n’aura pas chômé. Accompagné de l’archevêque maronite de Beyrouth, du vicaire patriarcal, du directeur du Conseil catholique d’information et de son conseiller en communication, il a rencontré de nombreuses personnalités religieuses et politiques françaises.
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https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Le-cardinal-Rai-sinquiete-nombre-exorbitant-refugies-syriens-Liban-2018-05-31-1200943342

jeudi 24 mai 2018

"نحن نربّي أخصام في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا"... المطران مارون ناصر الجميّل وفي جرأته المعتادة يضع النقاط على الحروف ويوجّه رسالة إلى مسيحيي لبنان وفرنسا

"نحن نربّي أخصام في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا"... المطران مارون ناصر الجميّل وفي جرأته المعتادة يضع النقاط على الحروف ويوجّه رسالة إلى مسيحيي لبنان وفرنسا

"نحن نربّي أخصاما في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا"… 

المطران مارون ناصر الجميّل وفي جرأته المعتادة يضع النقاط على الحروف ويوجّه رسالة إلى مسيحيي لبنان وفرنسا

فرنسا/ أليتيا (aleteia.org/ar) في مدينة بوردو الفرنسيّة التقت أليتيا المطران مارون ناصر الجميّل مطران أبرشية باريس للموارنة والزائر الرسولي على أوروبا، زيارة خاطفة قام بها الجميّل ليبقى على تواصل مع المؤمنين هناك والتنسيق مع الأبرشيّة اللاتينية التي قدّمت كنيسة جديدة للجماعة المارونية هناك التي يخدمها الآن الكاهن اللبناني المتزوّج رامي عبد الساتر.
الحوار مع المطران الجميّل بحاجة إلى أيّام وأيّام كي نغرف ولو القليل من فكره التاريخي، فهو علّامة بكلّ ما للكلمة من معنى يصحو وينام والكتاب في يده.
سرقنا بضع دقائق من وقته الثمين، وكلّ كلمة قالها تفتح النقاش على مواضيع عدّة تتطلّب البحث والتدقيق، وستبقى في ذاكرتنا شخصيّته المتواضعة وبركته لنا.
سؤالنا الأوّل كان طبعاً عن الموارنة المنتشرين في أوروبا وتحديداً هل عليهم الانغلاق على تراثهم وليتورجيتهم أم يتوجب عليهم القيام بدور رائد لنشر هذه الثقافة في محيطم اللاتيني؟ وما هو الدور الذي قد يلعبه الموارنة في هذه الفترة بالذّات خاصّة بعد ظهور إرهاب داعش والاضطهاد الذي تعرّض له مسيحيو الشّرق والوضع الذي يعيشه الموارنة في لبنان؟
المطران الجميّل: قبل أن نتحدّث عن دور الموارنة لا بد من التطرق إلى هويتهم. فقبل أن تعرف دورك لا بد لك من معرفة هويتك. لمعرفة إلى أين أنت ذاهب لا بد من معرفة من أين أتيت.
برغم حبّهم لأرضهم أُجبر الموارنة على ترك الشّرق بسبب الحروب والأزمات الاقتصادية. لا بد من معرفة حقيقة جد مهمّة وهي أنه لن يبقى في الشرق مسيحي واحد إن لم يكن يحمل رسالة نشر المسيحية. فإن المسيحيين الذي قرّروا واختاروا البقاء في الشرق عن قناعة من دون أن يكونوا مجبرين على ذلك يحملون مسؤولية التبشير بالإنجيل.
هذا الأمر هو بمثابة دعوة لمسيحيي الشرق المستعربين حيث اختارهم الله كي تكون اللغة العربية أداة تبشير للعالم الإسلامي بكل فئاته وكي يقدّس اللغة العربية. أي مسيحي لا يقتنع بهذا المبدأ أو لا يسير من خلاله هو إنسان إنهزامي لم يفهم معنى المسيحية. دورنا كمسيحيين في هذا الشّرق ودور الكنيسة الأساسي هو تبشير المسلم بالشّهادة ليسوع ومحبتنا له من خلال أعمالنا. على مسيحيي الشرق الذين أُجبروا على ترك أرضهم لعب هذا الدّور أيضًا أكان ذلك في الشّرق أم في الغرب.
ندعو دائمًا مسيحيي الشّرق المنتشرين في دول العالم إلى التّمسك بتراثهم.
سؤال: إنطلاقًا من دور الموارنة واللغة العربية ومدى فهم مسيحيي الشّرق للعرب والعادات الإسلامية ما هو الدور الذي تلعبونه حضرتكم فعليًّا على الأرض والكنيسة المارونية لتقريب وجهات النّظر بين الغرب الأوروبي والإسلام اليوم بين ظاهرة داعش؟!

المطران الجميّل: نحن لا نزال في أولى خطواتنا إذ إن عمر أبرشيتنا لم يتخطى الست سنوات. أتينا إلى فرنسا دون سلاح. لقد وضعنا  الله هنا وهو من يقف إلى جانبنا وجانب الكنيسة لنقوم بهذه المشاريع التي تمكنّا من إنجازها.
لا يمكن أن نقول أنّنا استطعنا في هذه الفترة القصيرة السّيطرة على كل شيء والوصول إلى الجميع وإيجاد حلول لكل المشكلات. ولكن ما قمنا به حتّى اللّحظة في هذه المنطقة من العالم كان كافيًا ليدرك مسيحيو الشرق أنه لقد أصبح لهم مرجعية هنا.
نحن هنا كي يتعرّف هؤلاء على هويتهم ومدى أهميتهم للكنيسة في الشرق وتلك اللاتينية الموجودة هنا. عملًا بما قاله قداسة البابا يوحنّا بولس الثّاني "الكنيسة تتنّفس برئتيها الشّرقية والغربية." نحن كنيسة شرقية نعيش في الغرب ونحن غير منغلقين على أنفسنا حيث نتلو صلواتنا باللغة الفرنسية عند الحاجة ولكن دائمًا بحسب الليتورجيا الشرقيّة.
نمرّر للفرنسيين عاداتنا وتقاليدنا وقيمنا العائلية والاجتماعية والأخلاقية… ما ينقصنا هنا هو أن نتضامن مع بعضنا البعض.
سؤال: كم هو عدد الموارمة في أوروبا؟
المطران الجميّل: لا يوجد إحصاء علمي دقيق حول عدد الموارنة في أوروبا بل تقديرات تشير إلى أن أكبر تجمّع للموارنة موجود هنا في فرنسا.
قد لا تكون فرنسا بحاجة إلينا ولكن بوجودنا هنا نستطيع أن نتشارك مع هذا البلد خبرتنا مع العالم الإسلامي والقيم التي لا نزال نحافظ عليها حتّى اليوم بينما دخل الغرب في عالم العلمنة الفارغة. بات الإيمان هنا وكأنّه محصور بالذّخائر فيما الإيمان بالنسّبة لنا هو ممارسة. لا شك بوجود قيم هنا أيضًا وتنظيم في وقت لا تزال مقولة "الموارنة لا ينتظمون" تصحّ على حالنا اليوم.
لا بد للجميع أن يعلم أن أموال الوقف ليست حكرًا على الرهبنات بل هي ملك الفقير… هذه المساحات الشاسعة يمكن أن تصبح مشاريع تستفيد منها الجماعة. نحن وللأسف نبتعد عن تراثنا الماروني الأساسي. لا بد من العودة إلى الأصالة الداخلية وإيجاد معايير جديدة قبل فوات الأوان.
سؤال: من سيقوم بهذا التغيير؟
المطران الجميّل: الرّوح القدس. علينا أن نفتح قلوبنا وعقولنا للرّوح القدس. لا بد من قيام مجمع واستشارة إختصاصيين كي يقولوا لنا الحقيقة.
سؤال: مستقبل الكنيسة اليوم هو رهن استراتيجية ودعوات. كيف ترون الدعوات في الكنيسة المارونية اليوم؟ هل معظم الكهنة هم من الشرق أم أن هناك دعوات لأوروبيين؟
المطران الجميّل: لا يوجد مشكلة دعوات في الكنيسة المارونة بل هناك مشكلة formation  (إعداد أو تنشئة). لا يوجد مشكلةVocation  (دعوة) لأنها ترتبط بوضع اجتماعي جيّد. علينا أن نوضح علاقتنا مع حياة التقشّف والتجرّد التي كان الدّير يفرضها علينا. لا يمكننا أن نستمر هكذا وإلّا سنزول جميعًا. نحن نربّي أخصام في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا. هذا وعلاقتنا مع الجيران أصبحت علاقة تجارة واستثمار ولم تعد علاقة شراكة ومحبّة. كان الحياة المارونية تتمحوّر حول أن يكون الدير شريك النّاس. هذه الشراكة لم تعد موجودة.  نحتاج إلى صدمة قويّة كي نعود إلى هذه الشّراكة وإلّا نحن في طريقنا إلى الزّوال.
إن المسلم بات اليوم ضمانة لوجودنا من خلال الخوف الذي يشكله ليبقينا مجتمعين في الكنيسة وإلّا لاندلعت 20 ثورة فرنسية وطارت كل أملاك الكنيسة.
سؤال: هل هناك خوف على الكنيسة وعلى المؤمنين اليوم.؟ هل تخافون من هذه السياسة التي يتبعها الموارنة؟
المطران الجميّل: لم يعد لدينا سياسة مارونية. تلك السياسة التي كان عمادها "الشراكة بين المسيحي والمسلم" والتي تدعونا إلى الانفتاح على الغرب لم تعد موجودة.
نحن اليوم في حالة من الضياع بين الشرق والغرب. أصبحنا بمثابة جسر يعمل كل طرف على جذبه نحوه ما ينذر بانهياره. هذا ناهيك عن مشاكلنا الداخلية. لا يوجد لدينا سياسة ولا من يضع هذه السّياسة.

سؤال: هل تقرعون جرس الانذار؟  كلامك هذا قد يبث الخوف في قلوب الكثيرين ممن سيعدونه متشائمًاً
المطران الجميّل: هذا ليس تشاؤمًا. أنا أسير بالمشاريع التي تهدف إلى بث الحياة في الأبرشية والانفتاح على الكنيسة اللاتينية. ولكّني أحمل همّ المسيحيين في الشّرق. أخاف أن يتم ترحيلهم ذات يوم. فعندها ما العمل؟ هل يصبح مصيرهم المخيّمات؟ أنا فقط أجهزّ نفسي. من كان يتخيّل أن تندلع كل هذه الحروب في سوريا والعراق؟ للأسف لا يوجد قرار ماروني واضح. منذ أربعينيات القرن الماضي ونحن نفتقر للتجانس بين الحكم السياسي والحكم الدّيني. ولكن برغم كل ما تقدّم فإن الله قادر على استخراج إيجابيات من كل هذا الجو السلبي الذي نعيش وسطه.
لهذا السبب نقول اليوم هيّا نكمل الطّريق مع من توفر. فلنلمم جروحاتنا وعسى أن يكون لدينا استراتيجية كي نُكمل الطّريق. فلنعمل على توحيد مسيحيي الانتشار. الأمر لن يكون سهلًا. نحن نعمل هنا من دون تقاضي أي أجر… هناك اختلاف كبير في الأدوار التي يلعبها الكهنة الموارنة في مختلف بلدان الغرب. لا يوجد formation موحّدة للجميع ما ينعكس سلبًا على المؤمنين ويدفع بعدد من الموارنة إلى للجوء إلى الكنائس اللاتينية المحليّة. لهذا نحن ندعوهم اليوم إلى العودة إلى الكنيسة والعمل من خلالها إلّا أن هذا النّداء قد لا يلق أذانًا صاغية دائمًا… هذا الواقع يطرح تساؤلات كثيرة ومن بينها ما هو مستقبل كل كنائس الشّرق؟ هل هناك من يملك الإجابة على هذا التساؤل؟!
سؤال: أنتم اليوم في بوردو الفرنسية بعد أن قدّمت لكم الكنيسة اللاتينية إحدى كنائسها لتصبح في خدمة الكنيسة المارونية… كيف ترى هذه الخطوة؟
نقول للكنيسة اللاتينية إنه من غير المجدي ان نذوب بها ونخسر هويتنا فهذا لن يعود بالمنفعة على أحد إطلاقًا.  دعونا نحافظ على هويتنا الكنسية وسنكون دائمًا معكم بخدمة القضية.
فلنحافظ على هويتنا ولنتفاعل مع بعضنا البعض. نحترم الكنيسة اللاتنية وجميلها محفوظ دائمًا بعد أن ساعدتنا وساعدت أجدادنا. لدينا اليوم أبرشية ونتمى على الكنيسة اللاتينية مساعدتنا على بنائها بالبشر لا بالحجر. أي أننا نوجّه دعوة للتفاعل والتكامل والتوأمة وهي دعوة تعود إلى أعمال الرّسل. لدى الكنيسة اللاتينية حجر ولكنها تفتقر للدعوات وهنا يتم التبادل حيث لجينا دعوات إلّا أننا نحتاج إلى كنائس.
كلمة أخيرة للموارنة هنا في فرنسا
المطران الجميّل: أنا والكهنة هنا لخدمة الجميع كي نبقى أحياء ونبحث عن إيماننا المسيحي وكي لا نقطع الرجاء ونبحث عن طريق الخلاص. نحن مسؤولون عن الأجيال القادمة وهي أمانة في رقبتنا. على هؤلاء البقاء متعلّقين بجذورهم والانفتاح على الآخرين من دون خسارة هويتهم.


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jeudi 17 mai 2018

TERRE SAINTE - Prise de position des Ordinaires catholiques de Terre Sainte à propos des affrontements à Gaza

TERRE SAINTE - Prise de position des Ordinaires catholiques de Terre Sainte à propos des affrontements à Gaza
 
Jérusalem (Agence Fides) – Les dizaines de morts et les quelques 3.000 blessés dans le cadre des contestations palestiniennes organisées dans les environs de la frontière entre la bande de Gaza et l’Etat d’Israël auraient pu être évités « si les forces israéliennes avaient employé des moyens non létaux ». Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte montrent du doigt l’armée israélienne dans leur communiqué du 15 mai concernant les faits tragiques qui ensanglantent à nouveau la terre où est né, mort et ressuscité Jésus-Christ. Dans leur message, diffusé par les canaux officiels du Patriarcat latin de Jérusalem et parvenu également à l’Agence Fides, l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte demande à ce qu’il soit mis fin « le plus tôt possible » au siège imposé à quelques 2 millions de palestiniens dans la bande de Gaza.Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte ajoutent que le transfert de l’Ambassade des Etats-Unis près l’Etat d’Israël de Tel Aviv à Jérusalem, tout comme les autres mesures et décisions unilatérales concernant la Cité Sainte, « ne contribue pas à faire avancer la paix tant attendue entre israéliens et palestiniens ». Ils font également référence à la nécessité, rappelée de manière insistante par le Saint-Siège, de faire de Jérusalem « une ville ouverte à tous les peuples, le cœur religieux des trois religions monothéistes », en évitant toute mesure unilatérale pouvant altérer le profil de la Ville Sainte. « Nous estimons – ajoutent les Ordinaires catholiques de Terre Sainte – qu’il n’existe aucun motif pouvant empêcher à la ville d’être la capitale d’Israël et de la Palestine », ajoutant que cela devrait intervenir au travers de « la négociation et du respect réciproque ».L’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte rassemble l’ensemble des Evêques des Eglises catholiques – de rite latin, grec melkite, arménien, maronite, chaldéen et syriaque – présents dans cette région ainsi que le Custode de Terre Sainte. Le 15 mai, S.Exc. Mgr Pierbattista Pizzaballa, Administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, a également invité « tous les prêtres, religieux, religieuses, séminaristes et fidèles de Jérusalem et ceux qui le désirent » à participer à la veillée de prière pour la paix qui sera célébrée dans l’après-midi de samedi prochain, Veille de Pentecôte, en l’église Saint Etienne.A compter du 30 mars dernier, lorsque ont débuté les manifestations palestiniennes le long de la frontière entre Gaza et Israël, au moins 110 manifestants palestiniens ont été tués et 3.000 autres blessés par les forces israéliennes. (GV) (Agence Fides 16/05/2018)

dimanche 13 mai 2018

Visite du cardinal Leonardo Sandri au Liban

Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, 

est en visite au Liban, du 10 au 13 mai 2018.

La visite a débuté dans la soirée du jeudi 10 mai; après son arrivée à
 Beyrouth, le préfet a pu s’entretenir avec le cardinal Béchara Raï, 
patriarche d’Antioche des maronites, entouré des évêques auxiliaires,
 et des supérieurs généraux des ordres religieux maronites.
Dans la matinée du vendredi 11, le cardinal Sandri a pu rencontrer 
plusieurs ambassadeurs avant de se rendre au carmel melkite de la 
Théotokos (Marie Mère de Dieu), à Harissa, sur les hauteurs de Beyrouth,
 puis de célébrer une messe au sanctuaire de Saint Charbel, avec
 le supérieur général et les moines de l’ordre libanais maronite.

Le prélat se rend ensuite dans le sud du pays; à Tyr tout d’abord, à la
rencontre des Petites Sœurs de Charles de Foucault, puis du clergé et de
l’épiscopat maronite et melkite de la région. A Magdouche, le cardinal
Sandri échangera avec les religieux melkites basiliens salvatoriens, au
couvent
Saint Sauveur.
Le dimanche 13 mai, dernier jour de sa visite, le cardinal concélébrera la
messe avec le patriarche maronite, au sanctuaire marial de Harissa, à
l’occasion de l’installation  d’une statue de Notre-Dame de Lujan, sainte
 patronne de l’Argentine, en signe d’amitié avec le pays d’origine du Pape
 François, où réside
 une importante communauté libanaise. Le retour à Rome du 
cardinal est prévu dans l’après-midi.

https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2018-05/visite-cardinal-sandri-liban.html

jeudi 10 mai 2018

Une banque de données exceptionnelle sur la chrétienté orientale

Une banque de données exceptionnelle sur la chrétienté orientale



Grâce au Centre de recherches et de publications de l’Orient chrétien (CERPOC) de l’Université Saint-Joseph (USJ) de Beyrouth, plus de 4 000 documents sur le christianisme arabe, dans ses dimensions religieuses, culturelles, politiques et sociologiques ont été mis en ligne depuis plus d’un an.
Un fond d’une richesse exceptionnelle, accessible aux chercheurs, aux étudiants, aux experts mais également aux particuliers du monde entier, spécialistes ou amateurs éclairés disposent désormais d’un fond d’une richesse exceptionnelle. Une formidable banque de données qui repose sur cent quarante ans de savoir de l’université jésuite Saint Joseph, dont la réputation a dépassé depuis longtemps les frontières du Liban.
  • 35 000 livres,
  • 300 textes arabes médiévaux,
  • 1 200 dossiers contemporains sur la vie des églises orientales, et 4 000 copies de manuscrits arabes chrétiens, auxquels s’ajoutent les archives du P. Youakim Moubarac, disciple de l’orientaliste Louis Massignon, et l’appui sans faille de l’Université Saint-Joseph.
Cet outil exceptionnel contribuera à conserver la mémoire du christianisme oriental. Il permettra également de découvrir son évolution et son actualité dans la société d’aujourd’hui, montrant ainsi que sa pensée n’a rien de figée, mais qu’elle continue toujours à imprégner le siècle.
Luc Balbont
En savoir plus : http://cerpoc.blogs.usj.edu.lb
http://www.chretiensdelamediterranee.com/une-banque-de-donnees-exceptionnelle-sur-la-chretiente-orientale/

mercredi 18 avril 2018

« Les chrétiens du Moyen-Orient pourraient disparaître dans une dizaine d’années, même du Liban »

L’évêque syriaque-orthodoxe du Mont-Liban et de Tripoli, George Saliba, estime que « les chrétiens disparaîtront inévitablement du Moyen-Orient, même du Liban ». 

Georges Saliba, évêque syriaque-orthodoxe du Mont-Liban et de Tripoli, n’est pas optimiste concernant l’avenir des chrétiens du Moyen-Orient. « Si la situation reste telle qu’elle est actuellement, les chrétiens du Moyen-Orient disparaîtront dans une dizaine d’années, même du Liban », dit-il dans un entretien à L’Orient-Le Jour. 
Le prélat, pourtant, n’est pas un pessimiste. C’est un homme tenace qui a la force et la foi. Originaire de Syrie, appartenant à une communauté victime de massacres et de déplacements, il est plus conscient que d’autres de la fragilité des chrétiens du Moyen-Orient. « 70 % des chrétiens de Syrie ont quitté leur pays depuis le début de la guerre en 2011. Le pays comptait plus de deux millions de chrétiens, toutes communautés confondues. Ils habitaient principalement Alep, Damas, Wadi el-Nassara et Hassaka (région connue sous le mandat français par al-Jazira, et qui regroupait une kyrielle de minorités). 85 % des chrétiens d’Irak, qui étaient environ un million et demi en 2003 à la chute de Saddam Hussein, ne vivent plus dans leur pays. Leur exode s’est accéléré avec l’arrivée du groupe État islamique en 2014. Ils étaient originaires de Bagdad, de Mossoul, de la plaine de Ninive, de Zakho et de Dohuk », explique-t-il.
Ces chrétiens déplacés du Moyen-Orient se sont établis notamment au Canada, en Australie et en Europe dans des pays comme l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et la Belgique. « Les chrétiens qui ont quitté la région ne reviendront plus chez jamais dans leur pays natal. Ils se regrouperont auprès de leurs églises, et leurs enfants perdront petit à petit leur appartenance au Moyen-Orient. Il y a 1 400 ans, nous avions perdu l’usage de notre langue araméenne à cause des conquêtes musulmanes. Aujourd’hui, à cause du fondamentalisme musulman, nous finirons par perdre la langue arabe que nous avons maîtrisée à merveille », s’insurge Mgr Saliba, un érudit qui connaît par cœur des milliers de poèmes dans les langues araméenne et arabe. 
« Au Liban, de nombreux chrétiens de la communauté syriaque, qui compte actuellement 80 000 âmes, sont partis avec le début de la guerre civile en 1975. La plupart d’entre eux, des descendants des rescapés des massacres de Seifo en 1916 sous l’Empire ottoman, ne détenaient pas la nationalité libanaise. C’est l’une des raisons qui les a poussés à partir », poursuit-il. 


« L’avenir appartient à l’islam » 
Pour la majorité des chrétiens d’Orient, le Liban, avec son président maronite, son administration mixte, sa liberté de culte et son pluralisme, reste le pays idéal, dont ils rêvent en tant que refuge. 
« Le seul chef d’État libanais qui avait saisi l’importance du Liban pour les chrétiens d’Orient était Camille Chamoun. Il avait œuvré concrètement lors de son mandat (1952-1958) à faire du Liban un pays refuge pour tous les chrétiens d’Orient. Depuis, personne n’a vraiment été sensible au dossier des chrétiens de Turquie, de Palestine, de Syrie, d’Irak et de Jordanie », note-t-il. Camille Chamoun avait aidé de nombreux chrétiens de la région établis au Liban à avoir accès à la nationalité libanaise, sachant que cette nationalité ne s’acquiert pas par le droit du sol mais par le droit du sang. Mgr Saliba déclare en réponse à une question : « Il faut voir les choses en face, il est nécessaire que les dirigeants politiques chrétiens libanais se réveillent, estiment véritablement le danger et qu’ils agissent en conséquence. Mais vu la façon dont les choses se présentent, je ne suis pas du tout optimiste sur ce plan. »


« Les Syriaques (comme les Arméniens, les Assyriens et les Grecs de Constantinople) sont des descendants de rescapés de massacres. Oui, il nous reste de nombreuses églises en Turquie, que ce soit à Tour Abdine, à Diarbakir, à Ourfa ou à Mardine… Oui, elles sont belles et vieilles et témoignent de l’ancienne appartenance chrétienne de la région. Mais à quoi servent-elles si elles sont vides et fermées, s’il n’y a plus de paroissiens ? » martèle l’évêque syriaque-orthodoxe, avant de poursuivre : « Ils disent que la superficie du Liban est de 10 452 km². À quoi servira-t-elle si ce pays se vide de ses chrétiens ? » 
Pour Mgr Saliba, un homme ouvert et tolérant et dont la porte est ouverte à tous, « l’avenir appartient à l’islam ». « Regardez ce qui se passe actuellement en Europe. L’Occident est athée, avec les changements démographiques et le déplacement des populations qui s’opèrent aujourd’hui, il finira par s’islamiser. Cette islamisation ne touchera pas uniquement le Moyen-Orient d’où les chrétiens auront disparu, mais toute l’Europe qui deviendra non seulement athée mais musulmane aussi », souligne-t-il en conclusion.


16/04/2018


https://www.lorientlejour.com/article/1110721/-a-quoi-servent-les-eglises-si-elles-sont-vides-et-fermees-.html

samedi 14 avril 2018

L'électricité et l'article 50 du budget 2018 au cœur des audiences de Raï à Bkerké

OLJ 13-4-2018
Lors de leurs entretiens avec le patriarche maronite, les Kataëb et le CPL campent sur leurs positions.
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil et le président des Kataëb Samy Gemayel se sont entretenus à tour de rôle avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Bkerké, réitérant respectivement leurs prises de position sur le dossier de l'électricité et l'article 50 du budget 2018.
"Ce n'est pas en supprimant le mot 'permanent' et en le remplaçant par 'provisoire' que l'on réglera le problème, car c'est la question de la propriété qui est en jeu", a déclaré M. Gemayel, au terme de son entretien avec Mgr Raï. Par cet article, "la présence des Syriens au Liban pour une période indéterminée a été légitimée".
En vertu de cet article, "tout ressortissant arabe ou étranger propriétaire d'une unité résidentielle au Liban peut obtenir un permis de séjour permanent". L’article en question, dont bénéficient également l’épouse et les enfants mineurs de l’acheteur, impose une seule condition : "La valeur du bien acquis ne doit pas être inférieure à 1 milliard cinq cent millions de LL (1 million de dollars) s’il est situé dans Beyrouth, et à 750 millions de LL (500.000 dollars) s’il se trouve dans les autres régions".
Depuis plusieurs jours, le leader des Kataëb critique cet article qui, selon lui, légitime l'implantation de plus d'un million de Syriens ayant fui la guerre dans leur pays. Le week-end dernier, le patriarche maronite avait lui aussi dénoncé cet article, mettant également en garde contre une naturalisation maquillée.

L'électricité
Plus tôt dans la journée, le leader du CPL avait également été reçu par le dignitaire maronite, à la tête d'une délégation de son parti.

Le ministre de l'Environnement Tarek el-Khatib s'est exprimé à l'issue de cet entretien. "Il y a un camp au Liban qui ne veut pas d'électricité. Nous, au CPL, sommes connus pour notre transparence et personne ne peut nous accuser de corruption", a-t-il déclaré.
Lors du Conseil des ministres jeudi, un vif échange verbal avait opposé le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil (Amal), à son collègue des Affaires étrangères au sujet de la centrale électrique de Deir Ammar au Liban-Nord. La discussion autour du plan de production élaboré par le ministre CPL de l’Énergie, César Abi Khalil, a été renvoyée à la séance prochaine. Pour rappel, le projet Abi Khalil prévoit la location de deux navires-centrales à la société turque Karadeniz afin de combler le déficit de production de courant électrique. Plusieurs composantes gouvernementales s’opposent ouvertement à ce projet. Il s’agit notamment des Forces libanaises, du Parti socialiste progressiste, des Marada (de Sleiman Frangié) et du tandem Amal-Hezbollah.
Par ailleurs, M. el-Khatib a indiqué que la délégation du CPL avait assuré au patriarche son attachement au partenariat et à la préservation de l'unité nationale.


Lire aussi

Pour mémoire

https://www.lorientlejour.com/article/1110199/lelectricite-et-larticle-50-du-budget-2018-au-coeur-des-audiences-de-rai-a-bkerke.html

mercredi 28 mars 2018

Antoine Fleyfel: "Les chrétiens d'Orient ne vont pas disparaître"

Antoine Fleyfel: "Les chrétiens d'Orient ne vont pas disparaître"

27.03.2018 par Maurice Page
Le théologien et philosophe franco-libanais Antoine Fleyfel | © Maurice Page

Malgré les difficultés majeures et les défis auxquels ils sont confrontés, les chrétiens d’Orient ont encore un avenir et ne vont pas disparaître. Telle est la conviction du théologien et philosophe franco-libanais Antoine Fleyfel. Dans les sociétés arabes, profondément perturbées par l’islamisme radical, les chrétiens ont un rôle essentiel à jouer pour le dialogue et pour la paix.

Auteur d’une Géopolitique des chrétiens d’Orient parue en 2013, Antoine Fleyfel a dressé à l’Université de Fribourg le tableau complexe de la situation des chrétiens dans les divers pays du Proche-Orient arabe. A la dénomination très large de chrétiens d’Orient, il préfère celle plus précise de chrétiens arabes présents dans six pays: Liban, Syrie, Irak, Jordanie, Israël-Palestine et Egypte. Au-delà de leurs diversités évidentes, ces chrétiens partagent trois traits communs: la culture et la langue arabe, la cohabitation avec l’islam et la cause palestinienne.  “Nous sommes des chrétiens de culture musulmane”, ose le professeur de l’Institut catholique de Lille, invité par l’Oeuvre d’Orient.
Cela dit, toute idée d’uniformité est à rejeter entre les pays et les diverses confessions. En parlant de chrétiens d’Orient, les médias simplifient souvent à outrance. Selon que l’on soit au Liban ou en Egypte, on ne pense pas et on ne vit pas les mêmes choses. “Lorsqu’il est attaqué le Copte d’Egypte accepte le martyre, le Maronite libanais sort sa Kalachnikov et crée une milice.” L’évolution de chaque communauté dépend de l’histoire de son pays. “L’Orient adore être complexe.”

Analyse géo-politique

D’un point de vue géo-politique, la variété des situations est très grande, relève Antoine Fleyfel. Cela  lui permet de dire qu’hormis en Irak, les chrétiens ne sont pas menacés de disparition au Proche-Orient. Le chercheur passe au crible pour chaque pays la démographie, le pouvoir politique et économique et les idées.
Au Liban, les chrétiens forment environ 40% de la population, soit 1,5 million de personnes (même si un nombre considérable vit aujourd’hui à l’étranger). Ce poids démographique se reflète dans leur poids politique. Dans un régime confessionnel, chaque communauté a droit à sa part du gâteau. Musulmans et chrétiens gouvernent en principe à parité. Sur le plan économique, les chrétiens sont largement présents dans toutes les branches d’activité. Enfin avec une large majorité des écoles de la maternelle à l’université, leur presse écrite, leurs radios, leurs télévisions, leurs maisons d’édition, les chrétiens occupent une place déterminante dans le domaine des idées. Le franco-libanais peut ainsi écarter tout risque de disparition des chrétiens, malgré le délicat partage du pouvoir, les problèmes économiques et l’afflux des réfugiés syriens auxquels le pays doit faire face.
En Jordanie voisine, bien que ne formant que 3,5% de la population soit environ 200’000 personnes, les chrétiens sont solidement implantés. Le régime achémite se fait un devoir de les protéger. Les chrétiens disposent ainsi de 10% des députés au parlement et ont régulièrement des ministres. Ils sont également actifs dans l’armée et la diplomatie. Les chrétiens détiendraient entre le tiers et la moitié de l’économie. Enfin ils disposent de nombreuses institutions dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’action caritative. Les écoles chrétiennes sont très largement prisées par les musulmans. Là aussi, le risque de disparition est faible.

Les coptes, citoyens de seconde zone en Egypte

Deux chrétiens d’Orient sur trois sont des coptes d’Egypte. Ils forment environ 8% de la population, soit 7 à 8 millions de fidèles. Mais ils n’ont que très peu de pouvoir au plan politique et aucune garantie de représentativité. Depuis l’époque du régime nationaliste du président Nasser, dans les années 1950, ils sont traités comme des citoyens de seconde zone. Ils jouent un rôle impotant dans le domaine de l’éducation.
Confrontés à l’idéologie et aux exactions violentes des Frères musulmans ou des salafistes, les coptes ont intégré une forte spiritualité du martyre. Si on dénombre 5 à 6’000 victimes d’attaques anti-chrétiennes au cours des cinq dernières décennies, cela reste peu d’un point de vue géo-politique. La politique de soutien des chrétiens du président Al-Sissi constitue une volonté louable, mais il est encore tôt pour en voir les effets concrets face à la corruption et à l’autoritarisme. Le nombre des chrétiens les protège d’une disparition programmée.

1% en Palestine, 2% en Israël

En Israël (2%) et en Palestine (1%) la minorité chrétienne est plus faible. Son poids politique n’est cependant pas insignifiant, les chrétiens sont présents dans les parlements et détiennent plusieurs mairies dont Bethléem ou Ramallah en territoire palestinien, ou Nazareth en Israël. Il n’empêche qu’en tant qu’arabes ils restent souvent des citoyens de seconde zone en Israël. Sur le plan intellectuel, les chrétiens sont très actifs dans l’éducation, la recherche théologique et les publications. Du fait de leur faible nombre, de la pression de l’occupation israélienne et de l’émigration, la situation des chrétiens en Palestine et en Israël se fragilise. Mais grâce à la présence à Jérusalem du siège de nombreuses Eglises, l’idée d’une disparition des chrétiens n’est pas envisageable.

En Syrie, le choix entre le pire et le ‘plus pire’

En Syrie, les chrétiens formaient avant la guerre environ 6% de la population soit 1,5 million de fidèles. Ils ne sont aujourd’hui plus que 3%. La plupart se sont réfugiés au Liban et en Jordanie et attendent de pouvoir rentrer au pays. Ils disposaient d’une présence régulière au niveau du pouvoir en s’étant associés avec la minorité musulmane des Alaouites à la tête du régime. Aujourd’hui n’ayant plus le choix qu’entre le pire et le ‘plus pire’, la majorité des chrétiens restent loyaux envers le gouvernement. Leur participation culturelle a toujours été importante dans le pays. Ils subissent la même barbarie de la guerre que tous les autres Syriens et ne sont pas davantage menacés parce que chrétiens.

Une présence chrétienne menacée en Irak


Quel avenir pour les chrétiens arabes?
C’est certainement en Irak, que les chrétiens sont le plus menacés de disparition. De 1,5 million en 2003, ils sont passés aujourd’hui à 400’000 au plus, soit de 4% à 1%. Dès la création de l’Irak moderne, leur relation avec le pouvoir a été très difficile, même si on a compté quelques ministres chrétiens en Irak et au Kurdistan irakien. Aujourd’hui, à part celui de la diplomatie vaticane, ils ne disposent d’aucun appui extérieur. Leur influence culturelle reste faible. La défaite de Daech et la reconstruction de la plaine de Ninive leur donnent un faible espoir, mais tous ne semblent pas prêts à rentrer chez eux. Sans garantie de sécurité et de représentation politique, l’avenir des chrétiens d’Irak est très sombre.
Antoine Fleyfel croit en l’avenir des chrétiens arabes. Pour cela, il met trois conditions. La première est la volonté des chrétiens de rester sur leur terre. La deuxième est l’attitude tolérante de la majorité de la population musulmane. Sans volonté de bâtir ensemble, la cohabitation ne sera pas possible, avertit, le chercheur. Enfin, il faut que l’Occident assume ses responsabilités et aide sérieusement ces pays à s’en sortir. Ce soutien concerne les gouvernements, mais aussi les citoyens et les chrétiens. En plus du soutien matériel, le théologien ne manque pas de souligner le poids de la prière, de l’échange, de l’information.
La présence des chrétiens dans les sociétés du Proche-Orient est décisive pour ces pays, estime Antoine Fleyfel. Les chrétiens apportent la diversité dont ont besoin les musulmans pour se connaître eux-mêmes. Ils sont appelés à témoigner de l’amour du Christ qui les envoie pour être des instruments de dialogue et de paix. (cath.ch/mp)

Les Eglises d’Orient divisées en cinq familles ecclésiales

Si l’on remonte aux origines du christianisme, dans les cinq premiers siècles, l’Eglise est fondée sur la communion entre cinq patriarcats: Rome, Constantinople, Antioche, Alexandrie et Jérusalem. Les chrétiens d’Orient se rattachent aux trois derniers de ces patriarcats. Ces communautés sont au fondement même de la foi chrétienne.
Les choses se compliquent encore un peu plus lorsque l’on se penche sur les diverses Eglises. On distingue cinq familles ecclésiales à partir de leur acceptation au non des 7 premiers conciles œcuméniques.

La deuxième famille est celle des Eglises des trois conciles qui ont rejeté le concile de Chalcédoine (451) refusant de reconnaître la nature à la fois divine et humaine du Christ. On les appelle aussi Eglises orientales orthodoxes, monophysites ou pré-chalcédoniennes. Elle regroupe les Eglises copte-orthodoxe, arménienne apostolique et syriaque orthodoxe. Le poids des 7 à 8 millions de coptes d’Egypte en fait le groupe le plus nombreux.Les Eglises des deux conciles rejettent le concile d’Ephèse (430) qui a défini Marie comme la mère de Dieu. Ils ‘agit de l’Eglise assyrienne qui est aujourd’hui parmi les plus menacées: Elle ne compte plus que quelque dizaines de milliers de fidèles sur sa terre d’origine en Irak et moins d’un million dans le monde.
Le troisième groupe rassemble les Eglises des sept conciles jusqu’à Nicée II qui mit fin à la crise iconoclaste en 787. Il s’agit des Eglises grecques-orthodoxes d’Antioche, de Jérusalem et d’Alexandrie. C’est surtout la question de la juridiction du pape de Rome qui les distingue de l’Eglise catholique.
Les Eglises orientales catholiques forment la quatrième famille. A l’exception de l’Eglise maronite du Liban, remontant au Ve siècle, elles sont issues de la réunion avec Rome de groupes détachés des Eglises des trois premières familles. Outre les maronites, il s’agit essentiellement des Chaldéens d’Irak et des gréco-catholiques ou grecs-melkites des divers pays. Elles partagent le dogme avec l’Eglise romaine tout en maintenant leur personnalité et leur organisation propres.
La cinquième famille est celle des communautés issues de la Réforme. Luthériens, protestants, anglicans, baptistes ou évangéliques, ne forment qu’environ 1% des chrétiens orientaux mais ont une influence certaine par leurs institutions d’éducation et de formation. (cath.ch/mp)

L’Oeuvre d’Orient

Fondée en 1856 par des professeurs de l’Université de la Sorbonne, à Paris, et reconnue deux ans plus tard par le pape Pie IX, l’Oeuvre d’Orient se consacre depuis 160 ans au soutien des chrétiens du Proche et Moyen-Orient. Elle appuie aujourd’hui quelque 1’500 projets dans 23 pays, dans les domaines social, éducatif, humanitaire sanitaire ou pastoral. Œuvre à l’origine franco-française elle cherche à s’établir au plan international en créant des antennes dans d’autres pays d’Europe comme la Grande-Bretagne, La Pologne, l’Espagne, l’Italie et la Suisse.

Un début de prise de conscience chez les musulmans orientaux?

Interrogé sur la prise de conscience de l’islam oriental face à la crise, Antoine Fleyfel estime qu’elle commence à se faire. “La jeunesse n’en peut plus de la voie fanatique et intégriste de cette religion.”On compterait par exemple un grand nombre d’athées parmi les jeunes Irakiens. Les changements en Egypte, notamment du côté de l’Université Al Azhar, dénotent une certaine volonté de réformer l’islam, mais cela est trop récent pour fonder une véritable analyse. Il en est de même pour la volonté réformatrice du prince d’Arabie Saoudite. Un vent de modernité souffle, mais il ne faudrait pas oublier que depuis le XVIIIe siècle, l’Arabie est le foyer du wahabisme et d’une interprétation rigoriste de l’islam.
https://www.cath.ch/newsf/antoine-fleyfel-les-chretiens-dorient-ne-vont-pas-disparaitre/

Décès du P. Georges Massouh, artisan du rapprochement entre chrétiens et musulmans au Liban

La Croix 27-3-2018
Le P. Georges Massouh, théologien, chercheur et philosophe, connu pour avoir œuvré durant de longues années pour le rapprochement entre les communautés au Liban, est décédé dimanche 25 mars 2018 à l’âge de 55 ans.
Né au Mont-Liban, ce prêtre grec-orthodoxe, marié et père de trois filles, a consacré sa vie à étudier les différentes communautés religieuses présentes dans son pays et l’évolution de leurs attitudes mutuelles tout au long des siècles. Ses travaux croisaient l’histoire et la théologie, et en particulier la place de l’Autre dans chaque religion, « dans la providence divine et le salut », indique l’université orthodoxe de Balamand.
Dans ses ouvrages et ses nombreux articles, il dénonçait aussi « le repli communautaire » et la crise de confiance accentuée par la guerre et revendiquait ses identités multiples : orthodoxe, libanaise, arabe...
Licencié en mathématiques de l’Université libanaise, le P. Massouh était détenteur d’un master en théologie orthodoxe de l’Institut Saint-Serge à Paris (1992), et d’un doctorat en études islamiques de l’Institut pontifical des études arabes et islamiques de Rome.
Ordonné diacre en 1995 puis prêtre en 1997, il a pris la direction du Centre d’études islamo-chrétiennes au sein de l’Université orthodoxe de Balamand, au nord du Liban. Ce « laboratoire », le père Georges Massouh le souhaitait « en prise directe avec l’actualité », laissant de côté « les sempiternels vieux débats théologiques, pour se pencher sur des questions plus contemporaines », expliquait-il à La Croix en 1999.