Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 22 juillet 2014

Le monde redoute une « purification religieuse » de l’Irak | La-Croix.com

Le monde redoute une « purification religieuse » de l'Irak | La-Croix.com

Le monde redoute une « purification religieuse » de l'Irak

Églises, évêchés, monastères font l'objet d'assauts et de destructions systématiques, alors que Mossoul a été quasiment vidée de ses chrétiens.

Des exactions qualifiées de « crimes contre l'humanité » par la communauté internationale.

Alors que les voix s'élèvent à l'international pour condamner les persécutions menées par les djihadistes de l'État islamique (EI) contre les chrétiens en Irak, les exactions se poursuivent sur le terrain.

« Vous n'avez plus de place ici, vous devez quitter les lieux immédiatement »

Dimanche 20 juillet 2014, les insurgés de ce groupe ultra-radical sunnite ont fait irruption dans l'un des lieux les plus anciens et révérés du christianisme en Irak, le monastère de Mar Behnam, non loin de la ville chrétienne de Qaraqosh. « Vous n'avez plus de place ici, vous devez quitter les lieux immédiatement », ont-ils intimé à la communauté de moines syriens-catholiques qui y résidait. Chassée de chez elle à pied, sans rien pouvoir emporter, la petite dizaine de religieux a été prise en charge par des Peshmergas kurdes qui les ont conduits vers Qaraqosh.

Un autre monastère, Mar Gorguis, à la périphérie nord de Mossoul, a également été saccagé par les hommes de l'EI, qui occupent par ailleurs les évêchés syriens-orthodoxes et chaldéens.

Escalade de violence

Depuis Rome, où le pape François consulte de nombreux évêques orientaux – il a reçu mardi 22 juillet 2014 le nonce apostolique en Irak – Mgr Georges Casmoussa, ancien archevêque syrien-catholique de Mossoul, raconte l'assaut mené samedi 19 juillet 2014 par les hommes de l'EI contre son ancien archevêché. « Ils ont fait descendre les portraits des patriarches et les ont brûlés devant le bâtiment. Quatre églises (syrienne-catholique, syrienne-orthodoxe et arménienne-orthodoxe) donnent sur la cour de l'évêché, dont notre ancienne cathédrale remontant au XIIe  siècle. » Depuis, des rumeurs difficilement vérifiables font état d'un incendie ayant ravagé tout le bâtiment.

« Nous craignons beaucoup pour le patrimoine artistique de Mossoul, où l'EI a déjà démoli des mausolées ainsi qu'une statue de la Vierge qui dominait l'ancien évêché chaldéen », déplore Mgr Casmoussa.

Sur les 35 000 chrétiens vivant à Mossoul avant le début de l'offensive de l'EI, presque tous ont fui la ville avant l'expiration de l'ultimatum lancé contre eux la semaine dernière. Les djihadistes leur ont laissé quelques heures pour « se convertir à l'islam, payer une taxe spéciale ou quitter la ville », sous peine de périr par « l'épée ».

« Purification religieuse »

Faraj-Benoît Camurat, président de l'association Fraternité en Irak, particulièrement active dans la plaine de Ninive, n'hésite pas à parler de « purification religieuse », l'EI et son calife autoproclamé cherchant à instaurer une théocratie où tout le monde pratique le même islam, réputé pur et intégral. « La présence des minorités, en particulier des chrétiens, gêne l'EI dans la réalisation de cet objectif », ajoute-t-il.

Au chapitre des réactions, le Conseil de sécurité de l'ONU a dénoncé mardi 22 juillet 2014 un « un crime contre l'humanité pour lequel les responsables devront rendre des comptes ». La veille, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) condamnait depuis Djeddah (Arabie saoudite) un « crime intolérable » de la part de l'EI, dont « les pratiques n'ont rien à voir avec l'islam et ses principes de tolérance et coexistence ».

> Relire l'édito de notre édition du lundi 21 juillet 2014 : Un « califat » de violences, par Dominique Greiner

Tout en soulignant le lien idéologique et économique entre l'islam wahhabite de l'Arabie saoudite et l'islam « violent et rétrograde » de l'EI, Antoine Fleyfel, spécialiste du Proche-Orient à l'Université catholique de Lille, juge cette déclaration bienvenue.

« Le monde musulman, en particulier au Proche-Orient, n'a qu'une réaction extrêmement timide alors que les chrétiens palestiniens, irakiens ou syriens n'hésitent jamais à monter au créneau quand leurs pays sont en difficulté. » Cela n'empêche pas que des musulmans de la rue ouvrent leurs portes aux réfugiés chrétiens, comme le rapportent des médias arabes en Irak et au Liban.



Envoyé de mon Ipad 

Le martyre des chrétiens d’Orient | Le blogue de Mathieu Bock-Côté 21/7/2014

Le martyre des chrétiens d'Orient | Le blogue de Mathieu Bock-Côté

Le martyre des chrétiens d'Orient

La persécution des chrétiens dans le monde est massive, et pourtant, elle se mène dans l'indifférence affichée des médias occidentaux, qui y accordent de temps en temps un article distrait, sans jamais prendre le phénomène au sérieux. C'est qu'une croyance est profondément ancrée dans le système médiatique: l'Islam, aujourd'hui, serait la seule religion persécutée, et l'Occident serait à mettre en accusation. On dénonce systématiquement une hypothétique «islamophobie», en amalgament sous cette catégorie la critique philosophique de l'Islam, la caricature de ses symboles, l'inquiétude suscité par le communautarisme islamique, la lutte contre l'islamisme et les propos authentiquement haineux contre les musulmans, que personne ne niera, mais qui demeurent marginaux. Quoi qu'en disent ceux qui s'usent les genoux dans une exaspérante manie pénitentielle, l'Islam, même si sa présence suscite manifestement un malaise identitaire en Europe comme en Amérique du nord, n'est pas la cible de persécutions.

Inversement, l'indifférence au sort des chrétiens d'Orient est renversante. Elle nous rappelle une chose: il y a, pour le système médiatique dominant, de bonnes et de mauvaises victimes. Les premières permettent de mettre en accusation la civilisation occidentale, pas les secondes. Les premières entrent dans le schéma général de la lutte contre l'impérialisme et le colonialisme, hérité de la gauche la plus radicale, et très populaire dans certains milieux intellectuels, qui l'utilisent pour juger le monde et arbitrer ses conflits. Manifestement, les chrétiens d'Orient entrent dans la deuxième catégorie de victimes, celles qui ne suscitent pas notre sollicitude, qui n'existent pas dans notre système mental. Les persécutions antichrétiennes ne font pas pleurer même si l'ONU, finalement, vient de se réveiller, mais pour combien de temps?

Ils sont pourtant victimes d'authentiques vexations, de persécutions massives. C'est ce qui arrive actuellement en Irak, où l'État islamique a réussi à pousser à l'exode les chrétiens de Mossoul. On les invite à déguerpir. En fait, on les y oblige. Sinon, ils risquent la mort. Ils ne sont plus les bienvenus chez eux, même s'ils sont là depuis toujours. On les traite comme les représentants d'une religion fondamentalement étrangère à la région, dont il faudrait désormais chasser les derniers représentants, alors que le christianisme trouve pourtant dans ce coin du monde son berceau. On détruit même leurs lieux de culte, pour effacer jusqu'à la mémoire de leur présence, ou alors, on cherche à les convertir. C'est l'équivalent de l'épuration ethnique: l'épuration religieuse. Les chrétiens d'Orient sont pourtant les témoins du premier christianisme. On connaît leur liturgie aussi diverse que magnifique, qui touchera tous ceux qui ne sont pas imperméabilisés contre la beauté des rituels sacrés. Il ne s'agit pas de les idéaliser, évidemment, mais de refuser cette étrange idée qu'ils n'appartiennent pas à la civilisation arabe, et que leur rejet serait en quelque sorte naturel, programmé.

Il faut dire que si ce phénomène d'exode s'amplifie avec la crise irakienne, il n'est pas neuf: en Syrie, en Égypte, et même au Liban, ce dernier étant pourtant leur havre, avec son identité multiconfessionnelle, les Chrétiens s'exilent. L'islamisme qui progresse depuis quelques décennies a créé un environnement radicalement inhospitalier envers eux? D'autant que ceux qui se faisaient un devoir de les protéger, au fil des siècles, ont progressivement renoncé à ce rôle. La France avait cette mission. Elle n'y tient manifestement plus. C'est inévitable, diront certains, dans la mesure où l'Occident cherche lui-même à arracher ses racines chrétiennes. C'est au point où la Russie de Poutine, qui n'est pas exactement une démocratie exemplaire, pour le dire d'un euphémisme, mais qui cherche à se donner une politique de civilisation, prétend désormais s'occuper de cette mission.

Il devrait pourtant y avoir une solidarité profonde entre les nations occidentales, qui héritent du christianisme, et les Chrétiens d'Orient. Une solidarité profonde, ou pour détourner une formule d'un contexte à un autre, une relation particulière. Et pourtant, cette solidarité est empêchée car, comme je le disais plus haut, pour des nations qui ne veulent plus se rappeler qu'elles ont été chrétiennes et qu'elles le sont peut-être encore un peu, la manifester consisterait à renouer avec une part étouffée de leur propre identité. Cette solidarité ne saurait non plus se réduire à l'appel aux droits de l'homme, même s'il est nécessaire. Chose certaine, les questions identitaires, quoi qu'en pensent les esprits légers, structurent plus que jamais la politique internationale, et s'aveugler devant les identités profondes, c'est se condamner à ne rien comprendre à la marche du monde.

Catégories: Politique

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Irak : Solidarité des chrétiens et des musulmans

Irak : Solidarité des chrétiens et des musulmans

Irak : Solidarité des chrétiens et des musulmans

(RV) La tragédie des chrétiens d'Irak se poursuit, sous le regard médusé, consterné, et parfois indifférent, des société occidentales. Mossoul, autrefois capitale du christianisme en Irak, a été vidée de ses chrétiens par ses nouveaux maitres, les jihadistes de l'Etat islamique. Les dernières familles qui avaient choisi de rester, ont dû fuir vendredi et samedi dans la précipitation, acculées à cette extrémité par un ultimatum de l'EI.

Selon de nouvelles informations, ces mêmes jihadistes ont pris le contrôle de l'antique monastère Mar Behnam, situé près de Qaraqosh, qui abritait une petite communauté de moines syriaques catholiques. Chassés par les jihadistes, les moines ont quitté les lieux à pieds, sans rien emporter, pas même quelques reliques.

Les appels désespérés, notamment, du clergé irakien s'élèvent. Patriarches, évêques, prêtres, religieux, tous appellent la communauté internationale à prendre ses responsabilités face à cette persécution ouverte des minorités religieuses en Irak.

Ces évènements dramatiques sont cependant illuminés par des gestes de solidarité envers ces chrétiens malmenés et contraints à l'exil.

Les explications de Manuella Affejee : RealAudioMP3



Solidarité de la part des chrétiens, mais aussi des musulmans. A Mossoul même, où plusieurs voix se sont élevées avec courage contre l'épuration religieuse des chrétiens et des autres minorités. Citons celle de Mahmoud Al 'Asali, professeur à l'université de Mossoul. Musulman, il refusait de se faire le complice de la barbarie jihadiste. Il aura payé de sa vie son courage : les milices du prétendu Califat l'ont assassiné.

Autre témoignage d'amitié dans ce chaos de violence : la photo, vue sur Twitter, d'Ali, un jeune musulman qui salue publiquement son ami Alaa, une jeune chrétien, contraint à la fuite. Sans parler des habitants du quartier où s'élevait l'évêché syro-catholique de Mossoul. Tous musulmans, ils ont essayé de s'interposer pour empêcher les jihadistes de saccager les lieux, malheureusement sans succès. L'Evêché et la cathédrale attenante ont été brûlés.

Dimanche, une manifestation, organisée par le Patriarche Sako, a rassemblé plusieurs fidèles de toutes confessions. Sur leurs pancartes, un mot d'ordre « Je suis irakien, je suis chrétien ». Ce slogan court à présent sur les réseaux sociaux.

Les chrétiens occidentaux ne sont pas en reste. Le « N » de Nassarah, que les jihadistes avaient taggué sur les maisons chrétiennes à Mossoul, est devenu le signe de ralliement sur facebook ou Twitter. Par ailleurs, ce vendredi 25 juillet, aura lieu une journée de prière et de jeûne pour ces frères chrétiens d'Orient, persécutés, en raison de leur foi. Une initiative, là encore, relayée via les réseaux sociaux.


Photo: la cathédrale syro-catholique de Mossoul en feu


Envoyé de mon Ipad 

Chrétiens d'Irak : pourquoi tant d'indifférence ?

Chrétiens d'Irak : pourquoi tant d'indifférence ?

Chrétiens d'Irak : pourquoi tant d'indifférence ?

Une réfugiée chrétienne en prière, à Arbil, le 27 juin dernier.

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Les islamistes ont chassé les chaldéens de Mossoul. L'avenir des chrétiens d'Irak est plus incertain que jamais, s'inquiète le Directeur national de l'Aide à l'Eglise en Détresse.


Marc Fromager est directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse, et rédacteur en chef de L'Eglise dans le Monde. Il est également l'auteur de Chrétiens en danger, vingt raisons d'espérer (EDB).


FigaroVox: Depuis la prise de Mossoul par les islamistes d'EEIL, comment a évolué la situation des chrétiens d'Irak?

MARC FROMAGER: La communauté chrétienne d'Irak est purement et simplement menacée d'extinction. Depuis l'invasion américaine de 2003, la situation n'a cessé de se dégrader pour les chrétiens dans ce pays. Avec la prise de Mossoul par les islamistes, le 10 juin, on a franchi une étape supplémentaire. La menace est devenue frontale pour les chaldéens, d'autant que de nombreux villages chrétiens se trouvent à proximité de Mossoul. Le 17 juin, l'EIIL a ordonné aux derniers chrétiens de la ville de devenir musulmans, ou bien d'accepter le statut de dhimmi, qui oblige au paiement d'un impôt de «protection» ou bien de quitter la ville avant le 19 juillet à midi. Leurs maisons ont été marquées de la lettre N -nazara en arabe qui désigne les chrétiens-, et confisquées. Les chrétiens de Mossoul contraints à l'exode ont dû abandonner tous leurs biens, confisqués par les islamistes. A Bagdad, il y a encore des chrétiens, mais la situation est devenue chaotique. Reste la partie kurde du pays où les chrétiens bénéficient, pour le moment, d'une sécurité relative.

Mossoul était-elle une des plus anciennes villes chrétiennes du monde? Depuis quand les chrétiens sont-ils présents en Irak?

Le christianisme s'est largement répandu au Moyen-Orient, où il est né. Il y a eu des chrétiens dans l'actuelle Irak très certainement dès les semaines qui ont suivi la Pentecôte, c'est-à-dire aux tout débuts du christianisme. L'apôtre Saint Thomas est passé là. Il y avait d'ailleurs une relique de lui à Mossoul, qui est l'ancienne Ninive de la Bible. Avec Antioche et Damas, Mossoul abritait probablement une des plus importantes communautés chrétiennes de l'époque. Un des titres de gloire de Mossoul pour les chrétiens, est d'avoir eu comme évêque Saint Isaac le Syrien -même s'il est né dans le territoire actuel du Qatar-, encore appelé Saint Isaac de Ninive.

Face à la poussée de l'islamisme radical, peut-on craindre à long terme une disparition définitive des chrétiens d'Orient?

Lorsque l'on évoque cette possibilité, on est en général taxé de dépressif ou de vautour. Les sceptiques sous-entendent que l'on brandit cette éventualité afin de susciter la générosité des donateurs ou encore pour jeter de l'huile sur le feu en illustrant l'apparente inutilité du dialogue interreligieux. Or, si l'on regarde les chiffres, la proportion des chrétiens au Moyen-Orient n'a cessé de baisser depuis l'arrivée de l'islam. Et cette diminution n'a fait que s'accélérer tout au long du XXème siècle, et en particulier ces vingt-cinq dernières années. Malgré les déclarations optimistes ou encourageantes des autorités ecclésiastiques locales - et on comprend qu'elles ne veuillent pas accroître la tentation déjà lancinante de l'exil-, l'eventualité d'une disparition totale des chrétiens au Moyen-Orient ne cesse de se renforcer. Certes, il reste encore des millions de chrétiens en Egypte et on les imagine difficilement disparaître dans un avenir proche. Mais il est vrai qu'en Irak et peut-être demain en Syrie, le scénario devient chaque jour plus probable. Parallèlement et de manière paradoxale, il y a de plus en plus de chrétiens étrangers -en général indiens ou philippins- au Moyen-Orient. On compte ainsi un million et demi de catholiques en Arabie Saoudite, alors que les chrétiens avaient disparu de ce pays pendant quatorze siècles. Mais ce sont des travailleurs venus d'Asie et non des chrétiens d'Orient. Ils ne resteront pas dans la région.

Alors que le monde entier a les yeux rivés vers la Palestine, le sort des chrétiens d'Orient semble susciter moins de mobilisation dans l'opinion occidentale. Comment expliquer cette indifférence?

C'est un grand mystère! Il ne s'agit pas que des chrétiens d'Orient. D'une manière générale, le sort des chrétiens dans le monde n'intéresse personne. Lorsqu'il s'agit de persécutions antichrétiennes, c'est la mélodie du silence! Est-ce parce que le christianisme n'est plus censé faire partie de la sphère publique? Faut-il y voir un lien avec le rejet de nos racines et de notre identité? Les chrétiens ne font-ils pas le poids face à des intérêts supérieurs, en général énergétiques ou financiers? Le plus surprenant, c'est que même l'Eglise, hormis le Pape François qui en parle de plus en plus, semble anesthésiée sur cette question. Est-ce par considération mystique, l'Eglise étant appelée à suivre le Christ jusque dans sa passion? Est-ce par humilité (ne parlons pas de nous) ou une charité déplacée (ne parlons pas de persécution, cela signifierait qu'il y a des persécuteurs)? Ou considère-t-on simplement qu'il n'y a plus rien à faire pour les chrétiens dans le monde?

Face à leur situation tragique, que peut faire l'Occident pour aider les chrétiens d'Orient?

Il faut d'abord en parler. Même si on n'est pas chrétien, on ne devrait pas pouvoir rester insensible à ces menaces d'extermination. La seconde urgence est que les pouvoirs publics français et européens expriment de manière ferme et constante notre indignation extrême face à ce drame. Le message est simple: ces persécutions ne sont pas pas acceptables! Pour éviter de prêter le flanc à l'accusation de partir en croisade, on pourrait placer cette exhortation sur le plan de la liberté religieuse en la revendiquant pour tous. A Mossoul, les maisons des chiites aussi ont été marquées par les islamistes. C'est également intolérable.



Envoyé de mon Ipad 

L'observatoire de la Christianophobie | Mossoul : précisions sur le vandalisme de sanctuaires chrétiens

L'observatoire de la Christianophobie | Mossoul : précisions sur le vandalisme de sanctuaires chrétiens
22/7/2014

Mossoul : précisions sur le vandalisme de sanctuaires chrétiens

Ci-dessous, quelques informations recueillies sur le blogue Fraternité en Irak, et datées du 20 juillet.

À Mossoul, le vendredi 18 juillet, à 19 h 30, les djihadistes de l'État islamique (EI) sont entrés dans l'archevêché syriaque catholique de Mossoul furieux parce que les chrétiens de la ville ne s'étaient pas rendus à la réunion à laquelle l'EI les avait convoqués pour présenter les nouvelles règles du califat. Ils ont enlevé les portraits des évêques et des patriarches se trouvant dans la « salle du divan ». Puis ils les ont fait brûler. C'est ce premier feu qui aurait ensuite endommagé l'archevêché dans un incendie dont il est encore difficile de mesurer l'ampleur des dégâts. Les musulmans du quartier se sont très courageusement interposés pour empêcher les djihadistes de poursuivre leur saccage, sans succès. Cette résistance des musulmans du quartier en soutien à leurs voisins chrétiens avec qui ils ont toujours vécu est un grand signe d'espérance dans la tragédie qui se joue actuellement à Mossoul. La cathédrale Al Taheera  [la Pure] qui jouxte l'évêché, aurait, selon plusieurs sources concordantes, été dégradée par les flammes. Pour l'instant, aucune photo de ces deux événements ne nous est parvenue. À Mossoul toujours, aujourd'hui 20 juillet à 7 h 30, la grande porte de l'église Al Sa'a des dominicains a été défoncée. Nous n'en savons pas plus sur d'éventuels dégâts à l'intérieur du couvent. Le monastère et l'église de Saint-Georges (quartier de Hay Al Arabi), appartenant aux moines Antonins, sont occupés depuis le 19 juillet au soir par des hommes de l'État islamique.



Envoyé de mon Ipad 

L'ONU s'inquiète d'un possible « crime contre l'humanité » en Irak

L'ONU s'inquiète d'un possible « crime contre l'humanité » en Irak

Irak : l'ONU s'inquiète d'un possible « crime contre l'humanité »

Dans une déclaration unanime adoptée, lundi 21 juillet, les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont condamné les persécutions menées par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) contre les minorités en Irak.

« Les attaques systématiques et à grande échelle contre des populations civiles en raison de leur origine ethnique ou religieuse ou de leur foi peuvent constituer un crime contre l'humanité pour lequel les responsables devront rendre des comptes. »

Parmi les cibles principales de ces attaques, les chrétiens de Mossoul, la deuxième ville du pays, où l'EI a installé son quartier général. Les djihadistes leur avaient donné vingt-quatre heures pour quitter le « territoire » du califat, les autres options étant de se convertir à l'islam, de payer un impôt spécial pour les non-musulmans, ou de périr « par le glaive ».

Avant l'expiration de l'ultimatum, selon des témoignages recueillis par téléphone par les agences de presse internationales et des médias irakiens, les maisons des chrétiens de Mossoul ont été marquées de la lettre N, pour « nassarah », nom utilisé pour désigner des chrétiens dans le Coran, et les croix des églises ont été détruites et remplacées par le drapeau de l'EI. Sur la route, aux points de contrôle à la sortie de Mossoul, les djihadistes ont volé l'argent et les bijoux des réfugiés, ainsi que certaines voitures.

Lire le reportage (édition abonnés) : Menacés de mort par l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak fuient au Kurdistan

SOLIDARITÉ DE LA POPULATION IRAKIENNE

Parmi les cibles des persécutions des insurgés sunnites de l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak.
Parmi les cibles des persécutions des insurgés sunnites de l'Etat islamique, les chrétiens d'Irak. | REUTERS/STRINGER/IRAQ

Ces menaces ont eu comme effet de rapprocher les différentes confessions religieuses du pays. Des habitants sunnites de Mossoul, bravant leur peur de s'exprimer, ont ainsi signifié dimanche leur solidarité avec les chrétiens et affiché leurs distances vis-à-vis de l'EI.

Des responsables des villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, accueillant déjà de très nombreux réfugiés chiites, ont déclaré que les portes de leurs cités étaient ouvertes aux chrétiens.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui représente 57 pays musulmans, a, elle, offert son assistance aux déplacés :

« Le déplacement forcé [des chrétiens de Mossoul] est un crime intolérable. Les pratiques [de l'EI] n'ont rien à voir avec l'islam et ses principes de tolérance et coexistence. Ces atrocités sont contraires aux principes de l'OCI, dont l'Irak est membre. »

A Bagdad, le premier ministre, Nouri Al-Maliki, mal en place depuis l'offensive djihadiste dans le nord du pays, en a profité pour réclamer une aide internationale contre l'EI, « groupe criminel et terroriste ».

Du Vatican aux Etats-Unis, les condamnations sont unanimes. La question qui se pose pour la communauté internationale est l'éventuel accueil des 400 000 derniers chrétiens d'Irak, dont la vaste majorité, de l'aveu même du clergé local, est candidate au départ.



Envoyé de mon Ipad 

Chrétiens d'Irak : appel du cardinal Barbarin

Chrétiens d'Irak : appel du cardinal Barbarin
Publié le 22 juillet 2014 par Garrigues et Sentiers

L'indifférence envers les persécutions
des chrétiens d'Irak devrait nous bouleverser,
s'indignait déjà l'archevêque de Lyon le 26 juin.
Des propos plus que jamais d'actualité...

Les mots semblent impuissants devant la tragédie des chrétiens d'Orient. En Irak, les informations parfois contradictoires qui nous parviennent témoignent du chaos et de l'angoisse de nos frères. Mardi 24 juin, j'avais reçu l'appel du Patriarche des Chaldéens, Louis-Raphaël 1er Sako que j'avais eu la joie d'accueillir à Lyon en mars. Il était en synode avec une vingtaine d'évêques de la région. Il m'avait dit que la situation était effrayante, mais que des menaces beaucoup plus graves étaient encore à venir. L'éradication des minorités religieuses n'est hélas pas un dommage collatéral de la folle stratégie des assassins : c'est leur but affiché.

En France, il faut bien le dire, la situation des chrétiens d'Irak n'est pas un grand générateur d'émotions. Comment expliquer que, jusque dans nos paroisses, nous ne portions pas davantage le souci de nos frères d'Orient ?

Plusieurs raisons l'expliquent sans doute.

La presse est le reflet des consciences de notre pays : les chrétiens de là-bas sont considérés comme un problème étranger. Il y a sans doute aussi une espèce de fatalisme : la région est en proie à des secousses meurtrières depuis si longtemps que tous nous nous habituons à l'inacceptable.

Le fait qu'ici, en Occident, les religions soient officiellement respectées mais aussi fréquemment suspectées, n'arrange rien. La situation des chrétiens persécutés dans le monde ne provoque souvent chez nos politiques qu'une compassion polie, tardive et peu suivie d'effets.

Asia Bibi a entamé sa quatrième année de détention préventive dans une prison pakistanaise de haute sécurité sans que cela n'empêche grand-monde de dormir ; Meriam Yahia Ibrahim Ishag avait accouché dans les prisons soudanaises, enchaînée pour allaiter son petit dans le couloir de la mort. Là encore, il a manqué de grandes voix françaises pour s'y opposer simplement, fortement, fermement.



Le réflexe communautaire d'un groupe humain l'invite à défendre ses membres. Que les chrétiens aient reçu la vocation d'aimer tout homme sans distinction de race, de culture ou de religion est un enseignement directement issu de l'Évangile. Mais, de grâce ! que cela ne nous fasse pas fermer les yeux sur les malheurs de nos frères les plus proches.

En 1794, l'un des plus grands massacres de prêtres de notre histoire s'est déroulé à Rochefort. 829 prêtres réfractaires y ont été déportés par le Comité de Salut public ; sur les 829, seuls 274 survécurent : ils firent le serment de ne jamais parler de l'horreur qu'ils avaient vécue, pour permettre à la France de se relever.

Aujourd'hui, la ville de Qaraqosh, dans la plaine de Ninive, est devenue sous l'afflux des réfugiés la plus grande ville chrétienne d'Irak. Entendez-vous le cri qui monte ? C'est celui d'un camp de réfugiés. Qaraqosh n'est pas Rochefort, car le massacre est en cours. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas rester silencieux.

Le Patriarche me disait hier qu'une partition du pays serait préférable à une guerre civile qui tue d'abord les innocents. Si seulement la communauté internationale pouvait aider à trouver une solution… Mais n'attendons pas tout des États et de leur diplomatie. Agissons ici et maintenant, comme le pape nous y a appelés.

Lorsque Jean-Paul II m'a accueilli dans le collège des cardinaux, il a insisté sur le sens de la pourpre cardinalice : c'est le rappel du sang des martyrs.

C'est pourquoi j'appelle aujourd'hui les chrétiens d'ici à faire monter vers le ciel une prière fervente pour nos frères d'Orient. Je les invite à cultiver la conscience de cette fraternité qui nous lie par-delà les kilomètres et les siècles. Je veux leur redire les paroles du Patriarche : « Ce qui nous manque le plus, c'est votre proximité, votre solidarité. Nous voulons avoir la certitude que nous ne sommes pas oubliés ! »

Je propose d'encourager les associations œuvrant dans la plaine de Ninive. Je supplie les chrétiens d'ici et tous les hommes et femmes de bonne volonté qui travaillent dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'alimentation, de l'aide d'urgence de venir en aide aux survivants.

J'ai le désir de lancer un jumelage entre notre diocèse et l'un de ceux qui en a le plus besoin.

Je suggère qu'un pourcentage des quêtes de nos paroisses qui le souhaitent soit versé durant l'année qui vient pour le soulagement de la détresse de nos frères d'Irak. J'invite tous les chrétiens à rester éveillés et attentifs, à être les veilleurs de leurs frères.

Que les héritiers de Saint Pothin deviennent les frères de ceux de Saint Thomas, apôtre de l'Orient. Comme l'a dit le pape François, nous sommes face à un œcuménisme de sang : ce ne sont pas des catholiques, des protestants, des orthodoxes que l'on martyrise, ce sont des chrétiens. Il est d'ailleurs à craindre que les persécutions ne s'arrêteront pas aux chrétiens. Il faut dès aujourd'hui que la ville de Qaraqosh devienne un sanctuaire pour tous les belligérants, et un havre de paix pour les populations civiles qui, par milliers et de toutes les confessions, y affluent.

Car ce sont des hommes que l'on tue, dans le silence, entre deux ola d'un stade de foot brésilien.

Le Patriarche me l'a dit : « Nous gardons espoir, mais comme vous le savez, l'espoir est fragile ». Et si leur espoir était aussi entre nos mains ? Le Pape François le rappelle : « Les chrétiens persécutés pour leur foi sont si nombreux ! Jésus est avec eux. Nous aussi ».

Nous aussi !

Philippe Barbarin

 
Publié dans Coups de cœur - coups de gueule


Envoyé de mon Ipad 

lundi 21 juillet 2014

Irak: prise d'un monastère syro-catholique par des djihadistes

Il faudrait "isoler les miliciens"- Anita Bourdin

ROME, 21 juillet 2014 (Zenit.org) - En Irak, les miliciens djihadistes du prétendu « Etat islamique » ont pris le monastère de Mar Behnam, près de de la ville de Qaraqosh, qui abritait une petite communauté de moines syro catholiques, rapporte l'agence vaticane Fides. Un prêtre syro-catholique interpelle la communauté internationale et l'islam sunnite.

L'archevêque syro-catholique de Mossoul, Mgr Yohanna Petros Moshe, annonce que les miliciens « ont forcé les trois moines et un certain nombre de familles résidant à l'intérieur du monastère à le quitter et à leur laisser les clefs ».

Le monastère dédié au prince assyrien martyr Behnam et à sa sœur, Sarah, remonte au IVe siècle et c'est l'un des lieux de culte les plus anciens et les plus vénérés du christianisme syrien, précide Fides

Fides craint "la répétition d'actes de vandalisme et de profanations déjà constatés en d'autres lieux de culte chrétiens tombés aux mains des djihadistes". 

Dans la ville de Qaraqosh, la prise du monastère a accru l'état d'alerte de la population, en majorité chrétienne.

Pour le P. Nizar Semaan, prêtre syro-catholique, collaborateur de l'archevêque syro-catholique de Mossoul, déplore la "passivité inquiétante" de la communauté internationale "face à ce qui se passe dans cette zone": "Il faut sortir des déclarations vagues et mettre en œuvre des mesures concrètes sur les plans humanitaire et politique. Par exemple, il est temps d'insérer ces groupes dans la liste des organisations terroristes condamnées par les organismes internationaux et surtout il faut rendre publics les noms des pays et des forces qui les financent. Les services de renseignement et les gouvernements de différents pays savent certainement d'où arrivent les armes et l'argent qui permettent de maintenir ces groupes. Il suffirait d'interrompre les flux pendant un mois et ces groupes n'auraient plus aucune force."

Il souhaiterait l'implication des responsables et des fidèles de l'islam sunnite pour "isoler les groupes djihadistes" : il est convaincu qu'une "condamnation de ces groupes de la part de responsables musulmans diffusée par l'intermédiaire des mosquées aurait certainement un effet notable".

Expulsion des chrétiens de Mossoul : « Qu’en disent les musulmans ? » s’interroge Raï - L'Orient-Le Jour

Expulsion des chrétiens de Mossoul : « Qu'en disent les musulmans ? » s'interroge Raï - L'Orient-Le Jour

Olj 2-/7/2014Expulsion des chrétiens de Mossoul : « Qu'en disent les musulmans ? » s'interroge Raï

L'ultimatum lancé la semaine dernière par l'État islamique aux chrétiens de Mossoul a choqué le monde arabe, et en particulier les patriarches catholiques et orthodoxes d'Orient. Les réactions à cette brutalité de conduite a interpellé notamment le patriarche maronite Béchara Raï, qui s'est interrogé hier, dans son homélie de la Saint-Charbel : « Qu'en disent les musulmans modérés ? On n'entend pas de voix qui dénoncent. »
On sait que les chrétiens, restés à Mossoul après sa conquête par les hordes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), sont une centaine de familles environ et ont eu le choix entre trois options : la première, se convertir à l'islam et devenir des sujets du califat ; la deuxième, payer un impôt, la « jizya » ; et la troisième, partir sans rien emporter que leurs habits ou subir l'épée. Les musulmans chiites et d'autres minorités comme les Yézidis, les Sabéens et les Turkmènes ont reçus le même ultimatum.
Les mesures prises à Mossoul « contredisent 1 400 ans de l'histoire et de la vie du monde musulman », a affirmé le patriarche des chaldéens, Louis Sako, dans un message daté du 17 juillet « destiné aux musulmans d'Irak et du monde », et à tous les hommes de bonne volonté et responsables ayant prise sur les événements.

« Pas de contrainte en religion »
« Ces conditions imposées font du tort aux musulmans et à la réputation de la religion musulmane, précise dans son message le patriarche des chaldéens. L'islam proclame en effet qu'il n'y a pas de contrainte en matière de religion », et accepte la différence dans les croyances, selon le hadith : « Vous avez votre croyance, et j'ai la mienne. »
« Les conditions imposées contredisent 1 400 ans de l'histoire et de la vie du monde musulman et de coexistence entre différentes religions et différents peuples, qu'ils soient d'Orient ou d'Occident, de respect mutuel des croyances et de fraternisation entre musulmans et chrétiens. Que dire aussi de jours heureux et malheureux partagés par les chrétiens en Orient, depuis l'apparition de l'islam, et de sang commun versé par les uns et les autres pour défendre leurs droits et leurs terres. Ils ont bâti ensemble des villes et un patrimoine. Il est dommage (haram) que les chrétiens soient ainsi rejetés, expulsés et traités rudement. Pensons aux graves conséquences de cet état de fait sur la coexistence entre majorités et minorités. Et même entre musulmans, aussi bien sur le proche que sur le lointain avenir. Autrement, l'Irak se dirige vers une catastrophe humanitaire, culturelle et historique. »
« C'est pourquoi nous lançons cet appel pressant, fraternel et empreint de gravité, et nous adjurons nos frères irakiens qui les appuient de revoir leur stratégie, de respecter les innocents et les civils isolés, quels que soient leurs nationalités, leurs religions et leurs particularismes communautaires. Le Coran recommande que les innocents soient respectés et n'appelle pas à la confiscation de la propriété d'autrui, il ménage la veuve et l'orphelin et les nécessiteux et même d'être agréable aux voisins. Parallèlement, nous exhortons les chrétiens dans la région à faire preuve de discernement, de bien mesurer leurs actes et de comprendre ce qui est planifié pour la région, de se montrer solidaires les uns des autres dans l'amour, d'examiner et de retenir ce qui est de nature à instaurer la confiance entre eux comme avec leurs voisins, de faire corps avec leurs Églises, de faire preuve de patience et d'endurance et de prier afin que l'épreuve ne se prolonge pas. »
Des réactions indignées ont également émané du patriarche des syriaques-orthodoxes Ignace Ephrem II, qui a dénoncé en outre l'incendie des églises et leur destruction complète et a invité à l'arrêt du financement de ces groupes extrémistes « qui sèment la terreur et cherchent à diviser le peuple irakien, pourtant riche d'une longue histoire de coexistence et de travail commun ».

Ignace Youssef III au Vatican
Pour sa part, le patriarche des syriaques-catholiques Ignace Youssef III a rencontré le cardinal Dominique Mamberti, ministre des Affaires étrangères du Vatican, avec lequel il a parlé des malheurs qui s'abattent sur les chrétiens d'Irak, ainsi que de la destruction partielle de l'église des syriaques-catholiques à Alep, atteinte par une énorme bombe larguée par un avion de guerre syrien.
Ignace Youssef III a proposé au cardinal Mamberti de consacrer à la situation une réunion des nonces apostoliques dans les pays concernés, et a suggéré aussi d'associer aux efforts diplomatiques envisagés une intervention du patriarche de Moscou, et de songer à mobiliser les régimes et instances islamiques modérées.
Signe des temps, le patriarche a fait escale à Rome avant de s'envoler pour les États-Unis où il doit rendre visite au diocèse syriaque-catholique Notre-Dame des Secours qui s'étend sur les États-Unis et le Canada.
Signalons environ, sur le plan civil, que Samir Geagea et Tracy Chamoun ont tous deux dénoncés les exactions attribuées à l'État islamique : « Du jamais-vu depuis l'aube de l'islam », a dit M. Geagea, sur Facebook.



Envoyé de mon Ipad 

Irak: le pape défend les Chrétiens 'persécutés'

Irak: le pape défend les Chrétiens 'persécutés'

Irak: le pape défend les Chrétiens "persécutés"

Le pape François a dénoncé aujourd'hui les persécutions des Chrétiens d'Irak qui sont "dépouillés de tout" alors que des centaines de familles chrétiennes fuient Mossoul après un ultimatum des jihadistes de l'État islamique (EI).

"Nos frères sont persécutés, chassés, ils sont forcés d'abandonner leurs foyers sans pouvoir emporter quoi que ce soit avec eux", a déclaré François dans son Angelus hebdomadaire depuis le balcon du Vatican sur la place Saint Pierre. "J'assure ces familles que je suis proche d'elles et en prière constante". "Je sais combien vous souffrez, je sais que vous êtes dépouillés de tout", a-t-il dit, ajoutant qu'ils avaient vécu "côte à côte avec leurs concitoyens depuis le début de la Chrétienté".

Le groupe ultra-radical qui contrôle Mossoul depuis juin a lancé vendredi un ultimatum donnant à la minorité chrétienne quelques heures pour quitter les lieux. La semaine dernière, il avait déjà appelé les Chrétiens de la deuxième ville du pays, "à se convertir à l'islam, à payer une taxe spéciale ou à quitter la ville", sans quoi ils seraient exécutés.

» L'appel du Cardinal Barbarin pour les chrétiens d'Irak


Envoyé de mon Ipad 

«Aujourd'hui nos frères sont persécutés!» – kipa/apic

«Aujourd'hui nos frères sont persécutés!» – kipa/apic

«Aujourd'hui nos frères sont persécutés!»

Rome: Le pape François dit sa préoccupation pour les chrétiens chassés de Mossoul

Papst Franziskus beim Angelus-Gebet (Bild: player.rv.va)

Rome, 20 juillet 2014 (Apic) Le pape François a fait part de «sa vive préoccupation pour les chrétiens de Mossoul persécutés et chassés de leurs maisons» par les djihadistes de l'Etat islamique, lors de la prière de l'Angélus, le 20 juillet 2014 au Vatican. «Je suis avec vous», a-t-il lancé place Saint-Pierre, rappelant que les chrétiens d'Orient contribuent depuis toujours au bien de la société.

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Envoyé de mon Ipad 

dimanche 20 juillet 2014

Chretiens d'Irak :"Il ne me reste plus que mon âme et s'ils veulent la prendre, pas de problème!" OLJ/AFP20/07/2014

Fadi, instituteur de 36 ans, sa femme et son fils attendent une mort quasi-certaine: avec les derniers chrétiens de Mossoul, ils vivent dans l'angoisse d'être exécutés après l'expiration de l'ultimatum des jihadistes qui contrôlent cette ville du nord irakien.

Les combattants de l'Etat islamique (EI, ou Daech en arabe) avaient laissé jusqu'à samedi aux chrétiens pour se convertir à l'islam, payer une forte somme ou quitter la ville, sous peine de mort.
Quelque 25.000 chrétiens se trouvaient encore à Mossoul après sa prise par ce groupe ultra-radical le 10 juin, mais la plupart d'entre eux ont fui ces dernières 24 heures suite à l'ultimatum.

"Je reste. J'ai l'impression d'être déjà mort", affirme Fadi, joint par l'AFP au téléphone peu avant l'expiration de l'ultimatum samedi midi (09H00 GMT). "Il ne me reste plus que mon âme et s'ils veulent la prendre, pas de problème!".

(Lire aussi : HRW : Les jihadistes irakiens veulent "éradiquer" les minorités dans la région de Mossoul)

Vendredi, les haut-parleurs des mosquées se sont mis à hurler, appelant les chrétiens à quitter la deuxième ville d'Irak, cosmopolite depuis des siècles. Après leur offensive fulgurante lancée le 9 juin, les jihadistes se sont emparés de zones du nord et de l'ouest irakien où ils ont déclaré un califat. Ils entendent recréer sur ce territoire un Etat identique à celui des premiers temps de l'islam, imposant notamment aux Juifs et aux chrétiens qui ne se convertiraient pas de payer la "jizya", taxe dont doivent s'acquitter les non-musulmans.
Fadi, lui, n'a pas les moyens d'aller se réfugier ailleurs, et ceux qui partent, dit-il, ne sont pas assurés de trouver une vie meilleure.
'C'est l'argent de l'EI'
Quand ils ont fui, ses co-religionnaires "ont été arrêtés par des combattants de l'Etat islamique qui leur ont tout pris: téléphones portables, argent, bijoux", assure Fadi. "Quand mon cousin et des amis ont essayé de discuter avec eux, ils leur ont pris leurs voitures aussi". "Ils ont pris à une vieille femme 15.000 dollars. Elle n'a demandé à garder que 100 dollars et ils lui ont répondu: +c'est l'argent de l'Etat islamique et on ne peut pas te le donner+", rapporte Fadi.

Mais même ceux qui peuvent se permettre de payer la "jizya" préfèrent fuir face à des jihadistes connus pour leur brutalité, qui n'hésitent pas à tuer et à crucifier ceux qui leur résistent.

(Pour mémoire : A quelques km de Mossoul, les chrétiens irakiens pris au piège se terrent)

"Peut-être que certains chrétiens se cachent encore à Mossoul, mais je pense qu'aucun n'a décidé de payer la +jizya+ ou de se convertir. Aucun chrétien ne fait confiance à ces brigands", affirme à l'AFP Yonadam Kanna, éminent dirigeant chrétien. "Ils sont allés jusqu'à voler les alliances des femmes qui s'enfuyaient de la ville, comment peuvent-ils se dire musulmans?".

Ahlam et son mari ont porté leurs deux garçons sur leurs épaules durant les 20 kilomètres qu'ils ont parcourus une fois sortis de Mossoul. "On est d'abord arrivés à Tilkkef, complètement exténués: on n'avait rien mangé ni bu pendant toute une journée", poursuit cette chrétienne de 34 ans.

Dans cette ville au nord de Mossoul --dans la région autonome du Kurdistan-- des volontaires attendaient avec leurs voitures pour transporter les centaines de chrétiens, toutes générations confondues, fuyant à pied sous un soleil de plomb, ajoute-t-elle.

Et pour ces déplacés, l'idée d'un retour semble compromise: dans un communiqué, l'EI a indiqué que toute maison abandonnée devenait de fait sa propriété.
"A Mossoul, j'ai laissé ma maison, celle que ma famille avait construite il y a des décennies. Elle a été perdue en un instant. Tout s'est envolé: nos souvenirs, notre maison", dit Ahlam, les larmes aux yeux.

Lire aussi

http://www.lorientlejour.com/article/876968/la-mort-ou-la-fuite-le-dur-choix-des-chretiens-de-mossoul.html

Irak : l'Etat islamique revendique les attentats, les chrétiens fuient en masse

Irak : l'Etat islamique revendique les attentats, les chrétiens fuient en masse

Irak : l'Etat islamique revendique les attentats, les chrétiens fuient en masse

Image captée sur un site djihadiste montrant des combattants de l'EIIL, le 11 juin, en Irak.
Image captée sur un site djihadiste montrant des combattants de l'EIIL, le 11 juin, en Irak. | HO/AFP

L'Etat islamique (EI) continue à imposer la terreur à une partie de l'Irak. Dimanche 20 juillet, les islamistes ont revendiqué quatre des sept attentats ayant fait samedi 24 morts dans des quartiers chiites de Bagdad.

Il s'agit d'une des attaques les plus meurtrières depuis le début de l'offensive des insurgés sunnites menés par l'EI qui a précipité le pays dans le chaos et fait des milliers de morts depuis le 9 juin. Cette avancée a forcé quelque 600 000 personnes à quitter leurs foyers.

Parmi elles, des dizaines de milliers de chrétiens à qui l'Etat islamique a imposé un utimatum vendredi. Les djihadistes ont ordonné aux chrétiens soit de se convertir à l'islam, soit de payer l'impôt spécial de la « djizya », faute de quoi ils seraient tués s'ils restaient dans le « califat ». Selon le clergé, plusieurs milliers de chrétiens ont fui Mossoul depuis cet ultimatum. 

Lire aussi notre article : En Irak, l'ultimatum des djihadistes aux chrétiens de Mossoul

LA SOLIDARITÉ DES MUSULMANS

Le pape François lors de son Angelus où il a exprimé son soutien aux chrétiens d'Irak, le 20 juillet 2014.
Le pape François lors de son Angelus où il a exprimé son soutien aux chrétiens d'Irak, le 20 juillet 2014. | AP/Alessandra Tarantino

Lors de son Angelus hebdomadaire depuis le balcon du Vatican sur la place Saint Pierre, le pape François a dénoncé dimanche les persécutions des chrétiens d'Irak qui sont « dépouillés de tout » :

« Nos frères sont persécutés, chassés, ils sont forcés d'abandonner leurs foyers sans pouvoir emporter quoi que ce soit avec eux. J'assure ces familles que je suis proche d'elles et en prière constante ». « Je sais combien vous souffrez, je sais que vous êtes dépouillés de tout. »

Des habitants sunnites de Mossoul, bravant leur peur de s'exprimer, ont signifié dimanche leur solidarité avec les chrétiens et affiché leurs distances vis-à-vis de l'EI. Des responsables des villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, accueillant déjà de très nombreux réfugiés chiites, ont déclaré que les portes de leurs cités étaient ouvertes aux chrétiens.

Avant l'invasion américaine de 2003, plus d'un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600 000 à Bagdad, 60 000 à Mossoul, mais également dans la ville pétrolière de Kirkouk (dans le nord) et dans la cité méridionale de Bassora. La population chrétienne de Mossoul était estimée à 5 000 avant la prise de la cité par les djihadistes le mois dernier.



Envoyé de mon Ipad 

samedi 19 juillet 2014

Message du pape François aux catholiques de Gaza


Un missionnaire argentin curé depuis deux ans

Anita Bourdin

ROME, 18 juillet 2014 (Zenit.org) - Le pape François a adressé un message à la communauté catholique de Gaza, et au curé de l'unique paroisse, le père Jorge Hernandez, missionnaire argentin de l'Institut du Verbe incarné, rapporte Radio Vatican en français.

En ces "heures graves", le pape exprime sa "proximité spirituelle", et son "affection" à la petite communauté.

Le message a été transmis au père Mario Cornioli, prêtre à Beit Jala, en Cisjordanie, près de Bethléem. En effet, au cours d'une visite au Vatican, le P. Cornioli a fait part au pape de la "terrible angoisse" des catholiques de Gaza.

Proximité du pape

«Cher frère, j'ai reçu des nouvelles par le père Mario Cornioli : Je suis proche de vous, ainsi que des religieuses etde toute la communauté catholique», écrit notamment le pape.

« Ma prière vous accompagne. Que Jésus vous bénisse, que la Sainte Vierge Marie vous protège. Je vous embrasse. Fraternellement, François », ajoute le pape.

Le P. Hernandez est curé de la paroisse de la Sainte-Famille de Gaza depuis 2012. Il est assité d'un vicaire du même institut religieux. Il est le pasteur de quelque 200 catholiques. En tout, les chrétiens de la Bande de Gaza sont environ 3 000, en majorité des chrétiens orthodoxes.  

Deux écoles - primaire et secondaire -, propriété du patriarcat latin de Jérusalem, accueillent les enfants. La paroisse est aussi aidée par des Missionnaires de la charité - soeurs de Mère Teresa de Clacutta -, des Sœurs du Verbe incarné, et des Sœurs du Rosaire. Les religieuses s'occupent des malades, des personnes handicapées ou des personnes âgées, sans distinction de religion.

Ce message parvient aux catholiques de Gaza, alors que l'armée israélienne a lancé depuis jeudi soir, une offensive terrestre à Gaza pour démanteler les tunnels et l'arsenal du Hamas.

La messe pendant la trêve

Hier, jeudi 17 juillet, le P. Hernandez a publié sur sa page facebook une lettre écrite après la trêve humanitaire de quelques heures (10h-15h): "Les gens ont eu le temps de se réapprovisionner en denrées de base. Ils ont même ouvert la banque. Ce mois-ci, les fonctionnaires n'avaient pas reçu leur salaire. Il faut s'imaginer la situation de ces personnes."

"De plus, pendant la trêve, quelques-uns des paroissiens ont demandé que la Sainte Messe soit célébrée. Grâce à Dieu", raconte-t-il, avant d'ajouter: "Nous profitons de l'occasion pour visiter quelques-uns de nos paroissiens. Moments terribles. La peur, la confusion, le stress, les larmes… mais toujours, toujours, toujours à la fin de ses histoires, une louange à Dieu, confiante et profonde, jaillit, ce qui simplifie notre tâche et qui permet de rentre toujours plus et efficace le travail de Dieu. Comme est édifiante la capacité des gazaouis à tout remettre et à s'abandonner totalement à la Providence de Dieu. Si nous pouvions l'apprendre aussi !"

Il fait observer que dans une guerre, tout le monde est perdant: "En écoutant les deux partis impliqués dans cette guerre ridicule, il semble que les deux gagnent et qu'aucun ne perd. Cela pendant la réalité est que TOUS perdent une guerre et que tout le monde devra payer les conséquences de tant d'aveuglement et de méchanceté. Que Dieu illumine les esprits des gouvernants et change leurs cœurs. Dans l'attente de la bénédiction d'une paix durable et stable ; nous nous recommandons à vos prières."