Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 27 janvier 2015

Recension - Qui s’en souviendra ? de Joseph Yacoub » Chrétiens de la Méditerranée

Recension - Qui s'en souviendra ? de Joseph Yacoub » Chrétiens de la Méditerranée
Chrétiens de la Méditerranée

Titre : Qui s'en souviendra ?

Sous-titre : 1915 : le génocide assyro-chaldéo-syriaque

Auteur : Joseph Yacoub

Editeur : Cerf                                     Date de parution : Octobre 2014.-304 pages

Collection : Bibliothèque du Cerf     Prix : 24,00 €

La pathétique question du titre s'adresse à tout public tant soit peu attentif à l'actualité. Aujourd'hui, on le sait, des chrétiens d'Orient meurent ou s'exilent. Et ce n'est pas nouveau, l'ouvrage de Joseph Yacoub, qui fut professeur de science politique à l'Université catholique de Lyon, vient opportunément nous le rappeler.

Les Assyriens-Chaldéens-Syriaques sont la composante d'un même peuple, héritier de la Mésopotamie, terre d'Hammurabi et d'Abraham (vers 1850 avant J.-C.). Aux frontières des grands empires perse et arabo-musulmans, les peuples araméens des anciennes puissances de Ninive ou Babylone ont construit une civilisation originale, marquée au début de notre ère, par l'irruption du christianisme primitif, avec toutes ses composantes : nestorienne, jacobite, syriaque, orthodoxe, etc. Ce peuple-racine a maintenu sur ses terres une présence et un patrimoine culturel et archéologique, structurés par leurs différentes Eglises.

L'année 1915 va devenir, pour ces communautés chrétiennes, l'année funeste, dite de l'Epée (seyfo). En pleine grande guerre, de janvier à juin surtout, des exactions, des tueries, des spoliations et des déportations sont systématiquement entreprises. C'est tout le premier chapitre de Joseph Yacoub, lui-même descendant de rescapés. Il égrène, dans une litanie macabre, aussi bien les noms des villages anéantis que les méthodes d'extermination. A travers une abondante documentation, tel un catalogue, il s'attache à montrer que des témoins directs ont raconté les massacres, que la presse de tous les pays occidentaux, turcs ou arabes a tenté d'alerter l'opinion. Personne ne peut dire qu'on ne savait pas. L'estimation la plus sérieuse dénombre plus de 250.000 victimes, entre 1915 et 1918.

Le même processus se retrouve partout : islamisation forcée, arrestations et exécutions des responsables religieux et civils, séparation des familles, les hommes sont suppliciés et exécutés, puis les femmes et les filles sont vendues comme esclaves sexuelles, tandis que les vieillards et les enfants sont déportés à travers montagnes et déserts, dans des conditions épouvantables. Cette systématisation est le fait du régime Jeune-Turc au pouvoir à Istanbul. Ayant perdu ses territoires dans les Balkans en 1913, le gouvernement turc s'est retourné sur ses confins orientaux pour imposer sa domination sur l'ensemble des minorités de l'Empire (y compris les Yézidis, déjà). Au nom d'un nationalisme turc totalitaire et d'un islamisme déviant (on a proclamé le djihad…), un « Comité secret » a planifié une extermination méthodique. Il fallait aussi effacer toute trace d'une culture qui contrariait l'hégémonie nationale. D'où les destructions d'édifices religieux, de bibliothèques, d'écoles.

Joseph Yacoub montre qu'il s'agit bien d'un génocide, avant l'invention du mot en 1946. Il propose même le terme d'« ethnocide » pour désigner cette rage de détruire toute culture. Sur place, ce sont le plus souvent des milices kurdes qui se chargent de la besogne, appuyées et armées par les militaires turcs. On sait que cette même année 1915, le génocide arménien, à peu près au même moment et dans des contrées voisines, va faire 1,5 million de morts. Le gouvernement turc d'aujourd'hui nie encore toute responsabilité dans ces massacres.

La paix revenue, les Assyro-Chaldéens n'obtiendront aucune reconnaissance territoriale par les traités internationaux. Dispersés en Iran, en Turquie orientale, en Syrie et au nord du nouvel Irak, ils possèdent pourtant toutes les caractéristiques géographiques, ethniques, linguistiques, culturelles et religieuses d'une nation. Rien n'y fait. Joseph Yacoub parle « d'un peuple migrant ». Son dernier chapitre, il le consacre heureusement à cette diaspora dynamique qui, en Suède, en France, en Australie, aux Etats-Unis, travaille à conserver l'essentiel de sa culture et de sa personnalité par une intégration dans la société d'accueil.

En refermant le livre, on reste accablé par tant de barbarie organisée et de souffrances subies, ému par les nombreux témoignages rassemblés par un fils de survivants, admiratif pour la somme de connaissances accumulées par l'auteur et toute sa rigueur historique, persuadé qu'une injustice internationale persiste au-delà des faits, interrogatif sur l'occultation de ce génocide oublié par la communauté internationale.

Et pourtant, nul ne saurait rester indifférent à la non-reconnaissance d'un crime contre l'humanité, surtout quand il se poursuit aujourd'hui sous des formes presque identiques. En ce centenaire du génocide assyro-chaldéo-syriaque, il est essentiel qu'un tel livre vienne réveiller les consciences et soit lu.

Claude Popin



Envoyé de mon Ipad 

TURQUIE - Remise en liberté de trois nouveaux accusés d’un triple homicide de chrétiens à Malatya



Envoyé de mon Ipad 

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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 27 janvier 2015 13:52:38 UTC+
ASIASIE/TURQUIE - Remise en liberté de trois nouveaux accusés d'un triple homicide de chrétiens à Malatya

Malatya (Agence Fides) - La première Chambre pénale du Tribunal de Malatya a disposé la remise en liberté de deux anciens militaires et d'un chercheur universitaire détenus depuis près de quatre ans en tant que soupçonnés d'avoir participé à l'homicide de trois chrétiens perpétré en 2007 dans la ville du sud-est de la Turquie. Le 21 janvier dernier, selon ce qu'indiquent les moyens de communication turcs, Mehmet Ulger, Maj Haydar Yesil et Ruhi Abat ont été remis en liberté avec l'obligation de ne pas quitter le pays et d'attendre en Turquie l'issue du procès les concernant.
Autour du cas des trois chrétiens, certains voient croître des opérations de manipulation politique. En juin dernier, le Général Hursit Tolon, soupçonné d'être le commanditaire des homicides, avait déjà été relâché alors que les trois détenus qui viennent d'être libérés avaient commencé, ces derniers mois, à attribuer le triple meurtre à des membres du mouvement Hizmat de Fetullah Gulen, le prédicateur et politologue turc émigré aux Etats-Unis et présenté par les cercles turcs philo gouvernementaux comme l'artisan de conspirations internationales visant à frapper Recep Tayyip Erdogan.
Avec la remise en liberté des trois détenus disposée le 21 janvier, ne reste en prison que l'un des 20 hommes arrêtés en mars 2011 et accusés d'être impliqués à différents niveaux dans le triple meurtre de Malatya. Tous les autres ont en effet déjà pu bénéficier de mesures de liberté surveillée. La réclusion à perpétuité a pourtant été demandée pour les cinq hommes accusés d'être les exécuteurs matériels du crime même s'ils se sont vus, eux aussi, accorder une mesure de placement en résidence surveillée depuis mars dernier.

Le 18 avril 2007, trois chrétiens évangéliques, Necati Aydin et Ugur Yuksel, de nationalité turque, et Tilmann Geske, de nationalité allemande, avaient été ligotés et égorgés au siège de la maison d'édition Zirve, dont ils étaient les collaborateurs. Autour de ces meurtres, l'enquête a mis en évidence un vaste réseau de complicités et de couvertures qui impliquaient également les milieux militaires et des services de sécurité. (GV) (Agence Fides 27/01/2015)en liberté de trois nouveaux accusés d'un triple homicide de chrétiens à Malatya

Malatya (Agence Fides) - La première Chambre pénale du Tribunal de Malatya a disposé la remise en liberté de deux anciens militaires et d'un chercheur universitaire détenus depuis près de quatre ans en tant que soupçonnés d'avoir participé à l'homicide de trois chrétiens perpétré en 2007 dans la ville du sud-est de la Turquie. Le 21 janvier dernier, selon ce qu'indiquent les moyens de communication turcs, Mehmet Ulger, Maj Haydar Yesil et Ruhi Abat ont été remis en liberté avec l'obligation de ne pas quitter le pays et d'attendre en Turquie l'issue du procès les concernant.
Autour du cas des trois chrétiens, certains voient croître des opérations de manipulation politique. En juin dernier, le Général Hursit Tolon, soupçonné d'être le commanditaire des homicides, avait déjà été relâché alors que les trois détenus qui viennent d'être libérés avaient commencé, ces derniers mois, à attribuer le triple meurtre à des membres du mouvement Hizmat de Fetullah Gulen, le prédicateur et politologue turc émigré aux Etats-Unis et présenté par les cercles turcs philo gouvernementaux comme l'artisan de conspirations internationales visant à frapper Recep Tayyip Erdogan.
Avec la remise en liberté des trois détenus disposée le 21 janvier, ne reste en prison que l'un des 20 hommes arrêtés en mars 2011 et accusés d'être impliqués à différents niveaux dans le triple meurtre de Malatya. Tous les autres ont en effet déjà pu bénéficier de mesures de liberté surveillée. La réclusion à perpétuité a pourtant été demandée pour les cinq hommes accusés d'être les exécuteurs matériels du crime même s'ils se sont vus, eux aussi, accorder une mesure de placement en résidence surveillée depuis mars dernier.
Le 18 avril 2007, trois chrétiens évangéliques, Necati Aydin et Ugur Yuksel, de nationalité turque, et Tilmann Geske, de nationalité allemande, avaient été ligotés et égorgés au siège de la maison d'édition Zirve, dont ils étaient les collaborateurs. Autour de ces meurtres, l'enquête a mis en évidence un vaste réseau de complicités et de couvertures qui impliquaient également les milieux militaires et des services de sécurité. (GV) (Agence Fides 27/01/2015)

AFRIQUE/EGYPTE - Initiatives concrètes du Diocèse copte catholique de Minya en faveur de la réconciliation religieuse

Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 27 janvier 2015 13:52:38 UTC+2
Destinataire: Agence International FIDES <fidesnews-fr@fides.org>

AFRIQUE/EGYPTE - Initiatives concrètes du Diocèse copte catholique de Minya en faveur de la réconciliation religieuse

Minya (Agence Fides) – Le village de Delga, au sein du gouvernorat de Minya, a été, dans un passé récent, au centre d'affrontements entre clans familiaux et de violences perpétrées par des groupes islamistes fondamentalistes, affrontements qui ont provoqué des morts et contraint de nombreuses familles chrétiennes à quitter momentanément leurs habitations. C'est pourquoi le Diocèse copte catholique de Minya a choisi de promouvoir dans cette zone une série de projets concrets, visant à favoriser une progressive recomposition du tissu de la coexistence sociale.
« Les projets – explique à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Botros Fahim Awad Hanna, Evêque copte catholique de Minya – cherchent à préparer le terrain et à favoriser un changement de mentalité qui élimine de manière préventive les préjudices et les étroitesses de vue, dans un contexte où les tensions entre clans familiaux sont souvent de manière instrumentalisées, prenant des contours religieux ». Les projets sont gérés par un groupe de quarante personnes, chrétiennes et musulmanes, résidant pour moitié à Delga ayant recréé le comité locale de la « Maison de la famille égyptienne », un organisme de liaison interreligieux créé voici des années par le grand imam d'al-Azhar et par le Patriarcat copte orthodoxe en tant qu'instrument devant prévenir et mitiger les oppositions sectaires, à un moment où une nouvelle explosion de sectarisme fondamentaliste semblait mettre en danger l'unité nationale elle-même.
Pour le moment, le projet phare de ceux qui sont promus à Delga consiste en une permanence médicale, ouverte avec la contribution du Catholic Relief Service, où chrétiens et musulmans peuvent bénéficier d'une assistance médicale et de visites de spécialistes. Font également partie du programme de soutien à la réconciliation sociale et interreligieuse l'inauguration d'une bibliothèque ouverte à tous, la création d'un dispensaire permettant de garantir aux familles les plus pauvres l'accès aux biens de première nécessité et, surtout, des séminaires d'étude portant sur les thèmes de la coexistence, de la citoyenneté et de la pacification, fréquentés par des jeunes, chrétiens et musulmans.
« En certaines occasions – indique à Fides Mgr Botros Fahim Awad Hanna – les jeunes musulmans et chrétiens impliqués dans ces initiatives ont voulu manifester publiquement l'esprit de réconciliation qui les unit en se promenant ensemble et en s'arrêtant pour parler et plaisanter dans les espaces publics les plus fréquentés du village ; des moments de partage auxquels ont parfois pris part des prêtres et des imams de la zone ». (GV) (Agence

Cent ans après le génocide, les Arméniens face à la Turquie | Paris planète

Cent ans après le génocide, les Arméniens face à la Turquie | Paris planète

« Nous voulons que justice soit faite »

Harut Sassounian, président du United Armenian Fund aux États-Unis

Vendredi 23 janvier, dans un restaurant du 16° arrondissement

harutsassounian

Harut Sassounian est une des bêtes noires de la diplomatie turque. En 1985, ce natif d'Alep (Syrie) a joué un rôle important pour qu'un organisme de l'ONU reconnaisse que le massacre des Arméniens par l'Empire ottoman en 1915-1916 était un génocide (lire ci-dessous, « pour aller plus loin »). Durant la première guerre mondiale, au moins 1,2 million d'Arméniens disparurent du fait de déportations et d'exécutions sommaires massives ordonnées par le gouvernement au pouvoir à Istanbul. Mais depuis lors, les autorités turques rejettent la qualification de génocide et exercent de fortes pressions pour que la communauté internationale ne la reprennent pas à son compte.

La diaspora arménienne, à l'inverse, est soudée pour obtenir cette reconnaissance, avec une détermination renforcée cette année, qui marque le centenaire des massacres. Pour Harut Sassounian, toutefois, cette campagne doit être complétée par une autre. Personnalité influente de la diaspora aux États-Unis, il estime que les Arméniens doivent demander justice, notamment en multipliant les procédures judiciaires pour spoliation. Une stratégie décryptée vendredi 23 janvier lors d'une interview autour d'un jus d'orange au restaurant Le Murat, et qu'il a présentée devant une assistance rassemblée samedi 24 janvier à l'Hôtel de Ville d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

« Des compensations pour rendre justice »

« Ma lutte dorénavant est d'obtenir justice pour les Arméniens », explique-t-il. « En 1915, un crime horrible a été perpétré. Nous avons perdu 1,5 millions de personnes, mais aussi, tous nos biens, nos propriétés, nos églises… Qu'on nous les retourne : par des compensations, en ce qui concerne les biens, et par le retour des églises sous l'administration du patriarcat arménien d'Istanbul ».

« Erdogan dit qu'un bon musulman ne peut pas commettre un génocide »

« Les dirigeants turcs ne veulent pas reconnaitre le génocide », dénonce Harut Sassounian. « Leur président actuel Recep Tayyip Erdogan dit qu'un bon musulman ne peut pas commettre un génocide. L'an dernier, il a publié un communiqué, le 23 avril dans lequel il exprimait ses regrets pour tous les morts de la guerre, y compris les Arméniens. Il essaie de tromper l'opinion publique internationale ».

« Un gouvernement qui avait un plan d'extermination »

« Faisons un parallèle avec la Seconde guerre mondiale : il y a eu environ 7 millions d'Allemands tués durant ce conflit et 6 millions de juifs », précise-t-il. « Mais il ne viendrait à l'idée de personne de les mettre sur le même plan : les Allemands ont été des victimes d'une guerre qu'ils avaient déclenchée; les juifs ont été victimes d'un projet génocidaire. Idem durant la Première guerre mondiale : les Turcs sont morts car leur gouvernement avaient déclaré la guerre à la France, à l'Empire britannique, à la Russie; les Arméniens ont été massacrés par un gouvernement qui avait un plan d'extermination ».

« Les Turcs vont tenter de brouiller les pistes »

« Cette année, au moins jusqu'au 24 avril qui est la date retenue par les Arméniens pour commémorer le génocide, les Turcs vont tenter de brouiller les pistes », prévoit ce militant, rédacteur en chef d'un hebdomadaire dédiée à la cause, The California Courier. « Déjà, ils ont avancé la date de la commémoration de la bataille de Gallipoli. Jusqu'à présent, les cérémonies étaient organisées le 25 avril. Cette année, ils ont envoyé les invitations pour le 24 avril, le jour où les commémorations du génocide se dérouleront à Erevan. Les Turcs ont même envoyé une invitation à Serge Sarkissian, le président de la République d'Arménie ! Tout le monde a compris la manœuvre ».

« Les autorités turques vont chercher à se montrer bienveillantes »

« Les autorités turques vont aussi multiplier les annonces pour se montrer humanistes, bienveillantes, réconciliées avec les Arméniens », ajoute-t-il. « Le premier ministre Ahmet Davutoglu a été jusqu'à dire que la diaspora arménienne était une diaspora turque, puisqu'elle était partie de Turquie ! Qu'il pouvait envisager de donner la citoyenneté turque à ceux qui voudraient revenir! Comment est-il possible de dire cela? Nous sommes la diaspora d'une Arménie historique occupée ! Et nous ne voulons pas revenir. Attention donc à ne pas être piégé par un discours lénifiant ».

« À l'ONU, le rapport de force est trop défavorable »

« Cela fait cent ans que la Turquie refuse de reconnaitre le génocide. Nous allons maintenir cette exigence mais nous n'allons pas rester à attendre à nouveau cent ans », reprend Harut Sassounian. « Nous voulons que justice soit faite. Nous allons passer par de multiples canaux : la Cour internationale de Justice (CIJ), la Cour européenne des droits de l'homme, les juridictions nationales. Pour la CIJ, c'est compliqué car seul un État peut la saisir. La République d'Arménie pourrait le faire mais ce serait une décision lourde de conséquences pour elle. C'est un petit pays enclavé, avec très peu d'alliés internationaux, face à la Turquie qui possède la deuxième armée de l'Otan, qui est la quinzième puissance économique mondiale. C'est comme à l'ONU : il n'est pas réaliste d'envisager une campagne pour la reconnaissance du génocide à l'assemblée générale. Le rapport de force y est trop défavorable. La Turquie peut compter sur le soutien des pays musulmans et des pays de l'Otan. Et ce n'est pas un lieu pour dire la vérité. C'est le règne de la loi du plus fort ».

« Zuart Sudjian, 94 ans, intente une action contre l'État turc »

« En revanche, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) peut être saisie par un simple individu, lorsque tous les recours internes dans son État ont été épuisés », poursuit-il. « J'ai écrit récemment un article sur une femme de 94 ans, Zuart Sudjian, qui a intenté une action contre l'État en Turquie à cause de la confiscation de la terre sur laquelle se trouve l'aéroport de Diyarbakir et qui appartenait autrefois à sa famille, les Basmajian. Elle réclame des compensations. Si la justice turque ne tranche pas en sa faveur, elle ira devant la CEDH. Et si celle-ci constate qu'elle doit être indemnisée, cela ouvrira la voie à des dizaines de milliers d'Arméniens ».

« À Incirlik, la base de l'Otan sur les terres d'un ancien village arménien »

« On sait par ailleurs que l'un des bâtiments les plus prestigieux de la république turque, où résidaient il y a peu le président, était la propriété des Kasapyan, une famille de riches commerçants arméniens », rappelle l'activiste. « Des documents montrent encore que l'aéroport Atatürk d'Istanbul s'est développé en partie sur des terrains qui appartenaient à la famille Kevork Sarian, originaire de Van. Quant à la principale base aérienne de l'Otan en Turquie, elle est située sur les terres du village d'Incirlik, qui était une localité arménienne. Des familles ont intenté une action contre le gouvernement turc devant une cour fédérale américaine. Ainsi, même si la Turquie refuse de reconnaitre qu'il y eut génocide, les décisions de justice assureront cette fonction. Ce sera une reconnaissance indirecte qu'il y a eu crime de masse ».

« Des Turcs veulent que leur pays affronte la vérité »

« C'est aussi une façon de faire accélérer le changement de mentalité en Turquie », ajoute-t-il. « La société bouge dans ce pays. Récemment, un sondage a indiqué que 9 % de la population acceptent le terme de génocide. Il y a de très nombreux intellectuels, des professeurs, des gens engagés, des libéraux et des démocrates, qui veulent qu'on arrête de leur dire des mensonges. Ce n'est pas qu'ils soient pro Arméniens. Mais ils veulent que leur pays affronte la réalité historique. Ils pensent que la Turquie sera meilleure si elle reconnait la vérité, et qu'à l'inverse, le mensonge  la pervertit. Des livres sont publiés, des vidéos sont produites, des programmes TV circulent sur internet. Tout cela produit de l'effet ».

« Ici, c'est ma maison »

« Les voyages en Turquie de descendants de victimes ou de rescapés participent aussi de ce processus », insiste Harut Sassounian. « C'est important pour deux raisons. D'une part, cela permet aux nouvelles générations d'Arméniens de s'approprier les lieux de la mémoire familiale. Une fois qu'il les voient, cela devient vraiment leur histoire, leur terre ancestrale. Et puis cela sensibilise les Turcs et les Kurdes qu'ils rencontrent, qui voient des jeunes dire : 'ici, c'est ma maison'. Souvent, ils ne savent pas, ils sont très gentils. Et ils prennent conscience qu'il est arrivé une catastrophe aux Arméniens – alors que les manuels d'histoire turcs n'en parlent pas -, qu'il y a une légitimité à ce qu'ils fassent des demandes de restitution ou de compensation. Ils se rendent compte qu'il y a une question qui n'est pas résolue ».

« La question arménienne a resurgi »

« Aujourd'hui, il y autant d'Arméniens aux États-Unis qu'il y eut de tués pendant le génocide », commente-t-il. « C'était le cauchemar du gouvernement Jeune Turc en 1915, dont l'un des leaders, Talaat, prédisait qu'il ne resterait plus qu'un seul Arménien debout : dans un musée ! En éliminant physiquement les Arméniens, ils voulaient supprimer de ce fait même la question arménienne. Or elle a resurgi ! Et c'est un cauchemar aujourd'hui pour le président et le gouvernement actuels, qui voudraient que les Arméniens oublient tout et abandonnent. Mais on va prouver qu'ils ont tort et un jour, on retournera et on recevra ce qui nous appartient. A l'inverse, s'ils reconnaissaient le génocide, demandaient pardon, offraient de discuter pour des réparations, ils seraient des héros pour la terre entière ».

Pour aller plus loin

- L'histoire du génocide arménien relatée sur le site Herodote.net;

- L'article de Vincent Duclert : « Les historiens et la destruction des Arméniens » paru en 2004 dans la revue d'histoire Vingtième siècle;

- Le texte du rapport Whitaker, adopté le 29 août 1985 par une sous-commission de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, qui affirme dans son paragraphe 24 que le massacre des Arméniens par l'Empire ottoman en 1915-1916 était un génocide (en anglais);

- Sur un site arménien, le texte intégral du communiqué rendu public le 23 avril 2013 par Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre turc, dans lequel il présentait ses « condoléances » aux descendants des victimes arméniennes des massacres 1915-1916 mais sans parler de « génocide » et en refusant l'idée d'une « hiérarchie des souffrances » entre toutes les victimes de la Première guerre mondiale »;

- La position officielle de la Turquie exprimée sur le site de son ministère des affaires étrangères;

- Le blog Paris Planète du 2 novembre 2014 : « Turquie, les quatre vérités sur le terrorisme du président Erdogan »;

- Le blog Paris Planète du 8 août 2014 : « Erdogan président, une page se tourne en Turquie »;

- Le blog Paris Planète du 11 juin 2013 avec la romancière Sema Kaygusuz : « La Turquie, une diversité coincée entre nationalisme et islamisme ».



Envoyé de mon Ipad 

EGYPTE - Coptes tués et coups de feu contre une église dans le cadre des désordres du 25

Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 26 janvier 2015 13:57:11 UTC+2
Objet: [Agence Fides] Fides 

AFRIQUE/EGYPTE - Coptes tués et coups de feu contre une église dans le cadre des désordres du 25 janvier

Le Caire (Agence Fides) – Au moins trois coptes – dont un enfant de dix ans – font partie des victimes des affrontements ayant eu lieu au Caire et dans d'autres villes d'Egypte à l'occasion du IV° anniversaire du soulèvement qui, le 25 janvier 2011, provoqua la fin de la longue présidence d'Hosni Moubarak. Des sources locales consultées par l'Agence Fides ajoutent qu'au cours des désordres, des coups de feu ont été tirés contre l'église Saint Raphaël Archange, sise au Caire dans le district de Maadi. Par ailleurs, dans d'autres zones urbaines, comme celle de Beni Suef, les forces de sécurité ont bloqué les rues autour des églises afin de prévenir d'éventuels assauts de la part de bandes islamistes.
L'enfant tué s'appelait Mina Rafaat et a été touché par une balle perdue. Le bilan officiel diffusé par les moyens de communication égyptiens fait état de 18 morts et de plus de cinquante blessés. L'Evêque copte catholique de Gizeh, S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina, confirme à l'Agence Fides que, « pour une bonne part, les affrontements ont eu lieu entre la police et les groupes liés aux Frères musulmans, qui visent à accréditer l'image d'une Egypte encore déstabilisée ». (GV) (Agence Fides 26/01/2015)

Raï regagne sa résidence à Bkerké aujourd’hui - L'Orient-Le Jour

Raï regagne sa résidence à Bkerké aujourd'hui - L'Orient-Le Jour

Hospitalisé jeudi à l'hôpital Notre-Dame des Secours (Jbeil) pour un traumatisme crânien avec hématome bien localisé, diagnostiqué par scanner et traité par fenestration par un neurochirurgien libanais, le patriarche maronite Béchara Raï regagnera le siège patriarcal de Bkerké ce matin, apprend-on de sources médicales. Il pourrait, par prudence, y être transporté de nuit ou de bon matin afin d'éviter le stress des embouteillages, ajoute-t-on de mêmes sources.
En l'absence d'un bulletin de santé officiel, il n'a pas été possible de savoir la semaine dernière la nature exacte de l'opération assez simple subie par le chef de l'Église maronite, qui aura 75 ans dans quelques semaines (25 février).
De sources fiables, on apprend que le patriarche s'était heurté la tête en pénétrant dans sa voiture, il y a quelques semaines, ce qui avait provoqué un hématome. Celui-ci s'est traduit à terme par un œdème qui a fait pression sur le cerveau et a conduit à de courts moments de troubles du langage et de la mémoire. L'intervention rapide des proches du patriarche a permis de cerner assez vite le problème et conduit à la décision d'opérer. Selon des sources médicales, il faudra au patriarche deux et trois semaines de repos pour se remettre complètement des effets du traumatisme, sans risques d'infection ou de complications.
Des voix ont prêté au patriarche la volonté de présider mardi l'Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (Apecl). Les prochains jours diront à quelle vitesse il récupère, sachant qu'un temps de convalescence et d'absence de stress est recommandé par les médecins.
Une foule de personnalités de tous les horizons ont tenu à faire acte de présence, à l'hôpital Notre-Dame des Secours de Jbeil, pour prendre des nouvelles de l'état de santé du patriarche. À ceux qui, à sa demande ou par autorisation du médecin, ont pu s'entretenir avec lui, le patriarche est apparu parfaitement conscient et reconnaissant pour le caractère bénin de l'accident dont il a souffert. Il a marché pour la première fois hier, non sans ressentir un léger vertige, a confirmé un proche.

Sleiman : un rôle crucial
Au nombre des visiteurs de marque du patriarche maronite figurait hier l'ancien président de la République, Michel Sleiman, qui a rappelé que Mgr Raï joue « un rôle crucial en cette période difficile que traverse le pays ». « La santé du Liban tient un peu aujourd'hui à celle de la tête de l'Église maronite », a-t-il ajouté.
« Le patriarche a déployé et continue de déployer une grande énergie pour mener le processus d'élection d'un président de la République à son terme normal, a affirmé M. Sleiman. Nous espérons qu'une fois rétabli, ses contacts conduiront les responsables de cette élection à prendre conscience de leurs devoirs. L'élection d'un président n'est pas une activité de loisir. Je ne saurais être député et m'abstenir de me rendre au Parlement pour élire un président. Un homme qui vote en faveur de la prorogation de son mandat devrait du même pas se rendre au Parlement pour élire un président. Il n'y a aucun honneur, aucune noblesse à boycotter les séances de vote. Dans toutes les démocraties du monde, quand un Parlement ne parvient pas à élire un président, il est dissous. Nous espérons voir le jour où un Parlement serait dissous s'il ne parvenait pas à élire un président ou s'il ne parvenait pas à désigner un Premier ministre qui puisse former son gouvernement en un mois ou deux. »



Envoyé de mon Ipad 

dimanche 25 janvier 2015

L'Orient chrétien souffre le martyre des persécutions fanatiques | ZENIT - Le monde vu de Rome

L'Orient chrétien souffre le martyre des persécutions fanatiques | ZENIT - Le monde vu de Rome

http://www.zenit.org/fr/articles/l-orient-chretien-souffre-le-martyre-des-persecutions-fanatiques
L'Orient chrétien souffre le martyre des persécutions fanatiques

Appel des patriarches et chefs des communautés chrétiennes du Liban

Rome, (Zenit.org) Anita Bourdin | 463 clics

L'Orient chrétien souffre un martyre du fait des "persécutions fanatiques et terroristes", en particulier en Irak, en Syrie, au Liban et en Égypte, dénoncent les patriarches et les chefs des communautés chrétiennes du Liban, dans cet appel fait parvenir à Zenit par le Conseil des patriarches et évêques catholiques du Liban (Council of Catholic Patriarchs and Bishops).

Ils invient à prier spécialement, en cette grande Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, pour la libération des deux métropolites orthodoxes d'Alep,  Mar Gregeorios Yohanna Ibrahim et Paul Yaziji, enlev&és le 22 avril 2013. ils sont des "symboles de l'œcuménisme et du dialogue interreligieux", .

Ils dénoncent "une campagne systématique de déracinement", un "nettoyage ethnique et religieux qui  équivaut à un génocide". 

Voici notre traduction intégrale de cet appel.

A.B.

Appel des patriarches et chefs des communautés chrétiennes du Liban

Nous, patriarches et chefs des communautés chrétiennes au Liban, remercions notre Seigneur pour notre rassemblement de cette année encore à l'église orthodoxe syrienne Saint-Ephrem II, pour célébrer les prières pour l'unité de l'Église sainte, apostolique et universelle de notre Seigneur.

Unis dans la prière, nous adressons notre appel à tous nos frères et sœurs chrétiens de par le monde, prêtres et laïcs, qui célèbrent la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens ; nous leur demandons de se joindre à notre prière fervente et passionnée pour la paix dans notre cher Orient qui souffre, en particulier en Irak, en Syrie, au Liban et en Égypte, pays confrontés sans relâche aux pires vagues de persécutions fanatiques et terroristes.

Notre peuple pacifique subit le martyre en raison de sa foi ou est victime d'une campagne systématique de déracinement, en étant contraint d'abandonner la patrie de ses pères.

Faisant l'objet d'un nettoyage ethnique et religieux qui  équivaut à un génocide, ils sont menacés d'extinction dans leur propre patrie. Leurs églises et leurs monastères ainsi que leurs icones ont été profanés, des moines, des religieuses, des prêtres et des évêques ont été kidnappés, parmi lesquels les métropolites Mar Gregeorios Yohanna Ibrahim et Paul Yaziji, symboles de l'œcuménisme et du dialogue interreligieux.

Nous vous demandons de prier et de n'épargner aucun effort, en tout temps et en tout lieu, pour mettre fin à cette douloureuse et tragique réalité, pour permettre que soient libérés en toute sécurité et dans la dignité toutes les personnes kidnappées et que soit assurée une présence chrétienne durable et paisible au Moyen-Orient.

Traduction de Zenit, Constance Roques

(22 janvier 2015) © Innovative Media Inc.


Envoyé de mon Ipad 

« Le patriarcat d’Antioche et l’Église maronite » de Georges Kadige, un ouvrage provocateur - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

« Le patriarcat d'Antioche et l'Église maronite » de Georges Kadige, un ouvrage provocateur - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Du 23/1/2015-« Le patriarcat d'Antioche et l'Église maronite » de Georges Kadige, un ouvrage provocateur - Fady NOUN

C'est un ouvrage – tranquillement – provocateur que vient de publier Georges Kadige, professeur à la faculté de droit de l'USJ. « Le patriarcat d'Antioche et l'Église maronite »(*) est un livre dense, pertinent, objectif, sur l'histoire de l'Église maronite jusqu'au synode libanais de 1736, accompagné de deux documents de référence de la littérature ecclésiale maronite : le Kitab al-Huda c'est-à-dire le livre de la Direction, un ouvrage théologique et pastoral datant du XXIe siècle, et surtout le corpus complet des décrets et des décisions du fameux synode libanais ou « de Louaizé » qui mena l'Église maronite à s'inspirer largement des directives du concile de Trente de 1542, ordonnateur de la contre-réforme. Inclure ces deux textes dans l'ouvrage en fait pratiquement un manuel universitaire et une référence scientifique indispensable et facilement accessible.
« Le patriarcat d'Antioche et l'Église maronite » est une thèse de doctorat présentée en 1971 à Lyon par celui qui préside aujourd'hui aux destinées du Centre d'études des droits du monde arabe (Cedroma) de l'USJ. « En le publiant , nous dit le Pr Salim Daccache, qui l'a préfacée, Georges Kadige, comme beaucoup de ses contemporains, au vu de l'éparpillement des Églises d'Orient, d'une part, et de leur affaiblissement faisant suite à la désunion continue, d'autre part, déchiffre "les signes de communion" qui puissent leur donner un nouveau souffle et leur offrir l'occasion d'un rapprochement si souhaitable ». Comme on le sait, ou comme on ne le sait peut-être pas, la ville d'Antioche a été la matrice d'un patriarcat qui a fini par se démembrer en cinq Églises distinctes : l'Église maronite, l'Église syriaque-orthodoxe, l'Église grecque-orthodoxe, l'Église melkite et l'Église syriaque-catholique.
La thèse de M. Kadige, qui à la base est un historien du droit, date de 1971, moment significatif du mouvement œcuménique, puisqu'il se situe au lendemain du concile Vatican II (1962-1965). Aujourd'hui, tout en restant strictement historique, son propos semble plus pertinent que jamais, estime le Pr Daccache, puisque « dans les moments actuels où nos Églises sont en train de vivre une crise d'existence tout court, il est nécessaire pour elles de se rapprocher plus qu'avant et d'aller plus loin sur les chemins de la collaboration et de la construction de ponts entre elles », après avoir interrogé leur passé.

La force de l'Église maronite
Parallèlement, en « bon maronite » et, aussi, en ancien postulant séminariste, l'auteur a cherché à souligner « l'unité et la force de l'Église maronite, qui à travers les siècles s'est forgée une présence bien spécifique et pertinente dans le concert des écoles et églises locales, non seulement au Proche-Orient mais au niveau mondial ».
À ce titre, souligne le Pr Daccache, « cet ouvrage est comme un cri ou un appel qui suppose un profond écho sinon des échos sur la scène ecclésiale moyen-orientale en vue d'une réelle réforme ecclésiale qui devrait repenser les structures mêmes de gouvernance de la communauté ». Et de souligner le besoin « urgent » de réforme de l'Église maronite qui doit se retrouver « comme communauté religieuse croyante et non comme confession qui cherche à se positionner et avoir des parts dans un pays considéré comme butin de guerre qu'il faut distribuer entre membres d'un bataillon ».
Le Pr Daccache s'avance même à dire qu'à moins d'un désengagement de l'actualité sociale et politique, l'Église maronite court à sa perte. « Il est vrai, relève-t-il, que les problèmes d'ordre strictement ecclésial ne peuvent, pour une partie du moins, être dissociés des questions d'ordre social et politique. Toutefois la communauté ecclésiale est profondément l'otage d'une âpre lutte orchestrée par les laïcs et les clercs, lutte qui a ses racines historiques anciennes en vue d'une mainmise sur le pouvoir politique libanais. À cause de cette lutte, les divisions visibles et invisibles ne font qu'affaiblir cette communauté et sa présence. La communauté se trouve aujourd'hui manipulée par le virus politique et tant qu'elle l'est, elle n'a pas beaucoup d'espoir de salut. »

Des divisions consternantes
Trouve-t-on tout cela dans l'ouvrage de Georges Kadige ?
Pas vraiment. Mais on le trouve, comme l'a fait le recteur de l'USJ, dans son prolongement. L'auteur se défend de toute extrapolation, mais l'actualité pousse le lecteur à le faire à son corps défendant.
C'est d'ailleurs ce qu'exprime l'évêque maronite de Sarba, Paul Rouhana, à la soirée de présentation de l'ouvrage. « En parcourant le livre du Pr Khadige, on est consterné par l'ampleur des divisions de nature doctrinale, personnelle, politique ou sociale, qui ont contribué au démembrement du patriarcat d'Antioche. Si cette thèse manque de « souffle œcuménique », c'est tout simplement parce qu'elle a été soutenue en 1971, et que toutes les dénominations ecclésiales étaient aux antipodes de la prière de l'abbé Couturier, en ce sens que les Églises définies persistaient à vouloir réaliser l'unité de l'Église non pas "telle que le Christ la veut, et par les moyens qu'il voudra", mais selon leur propre volonté et par les moyens qu'ils voulaient ». « La thèse du Pr Kadige (...) exprime à sa manière l'épaisseur humaine dans l'histoire divino-humaine de l'Église », conclut l'évêque de Sarba.

Pourquoi maintenant ?
C'est dans le même sens que s'est également exprimé l'auteur de la thèse.
« Pourquoi éditer ce livre aujourd'hui ? s'est-il interrogé tout haut en présentant son livre. Tout simplement parce que jamais la situation des chrétiens d'Orient, tous rites confondus, n'a été aussi préoccupante (...) l'ouvrage s'attelle à présenter dans une première partie le patriarcat d'Antioche matrice de presque toutes les Églises orientales, en commençant par sa naissance pour finir par son morcellement (...) Les séparations douloureuses sont présentées avec autant d'impartialité et d'objectivité que cela est possible, les incompréhensions signalées comme des maux qui aurait été tellement souhaitable d'éviter. »
Il est également question, conclut le Pr Kadige de l'« estrangement », selon l'expression d'Yves Congar qui s'installe sournoisement dans les relations entre l'Orient et l'Occident, des incompatibilités d'humeur et de visions qui rongent les Églises et sapent l'unité tant souhaitée par le Christ pour aboutir enfin à ces efforts (contemporains) pour rétablir l'union souhaitée par tous mais (...) que ces Églises ne réussissent pas encore à réaliser puisqu'elles se montrent même incapables d'unifier ne serait-ce que la célébration de la fête de Pâques, essence de la foi chrétienne ; incapables de fixer une date...
Un livre à tous points de vue important et dont l'intérêt académique déborde largement la recension qui en est faite ici. Un document à charge pour tous ceux qui aspirent à l'unité et qui à travers « l'épaisseur humaine », veulent mener à son terme spirituel l'histoire de l'Église maronite et du Liban.

(*)Le patriarcat d'Antioche et l'Église maronite (Des origines au synode de 1736) de Georges Kadige, préfaces du Pr Salim Daccache s.j. et de Mgr Paul Rouhana, éditions Cedroma-Cerpoc.

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Le patriarche Raï en période de convalescence - L'Orient-Le Jour

Le patriarche Raï en période de convalescence - L'Orient-Le Jour
24/1/2015-Le patriarche Raï en période de convalescence

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a subi hier une opération chirurgicale réussie à l'hôpital Notre-Dame des Secours pour lui enlever un caillot de sang dans le cerveau. Le patriarche était complètement conscient avant son entrée au bloc opératoire et il n'a pas été atteint d'une hémiplégie.
De nombreuses personnalités politiques et religieuses ont accouru à son chevet. Parmi celles-ci, le ministre du Travail Sejaan Azzi, la ministre des Déplacés Alice Chaptini, la députée Sethrida Geagea qui lui a transmis les vœux du leader des Forces libanaises Samir Geagea, les anciens ministres Wadih el-Khazen, Roger Dib et Ibrahim el-Daher, l'ancien député Antoine Haddad, le président du conseil municipal de Jbeil Ziad Hawat, le conseiller politique de l'ancien Premier ministre Saad Hariri Daoud el-Sayegh, une délégation de la Ligue maronite présidée par Samir Abillamaa, l'évêque Mounir Khairallah et le directeur de Fondation Issam Farès, le général William Majli.
Plusieurs figures politiques et dignitaires religieux ont aussi contacté par téléphone le prélat maronite pour s'enquérir de son état de santé, notamment le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre Tammam Salam, les anciens présidents Michel Sleiman, Amine Gemayel et Émile Lahoud, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, le cardinal Leonardo Sandri, le mufti de la République libanaise, le cheikh Abdellatif Deriane, le vice-président du Conseil supérieur chiite, le cheikh Abdel Amir Kabalan, le cheikh Akl druze, Naïm Hassan, et le patriarche des
yriaques-catholiques, Ephram II. Les ministres des Télécommunications, Boutros Harb, du Tourisme, Michel Pharaon, et de la Défense, Samir Mokbel, l'ambassadeur des États-Unis au Liban, David Hale, les députés Michel Aoun et Sleimane Frangié, le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, ainsi que des anciens ministres et députés ont également contacté le chef de l'Église maronite.
À l'hôpital Notre-Dame des Secours, le responsable de la communication et du protocole à Bkerké Walid Ghayyad a discuté avec les journalistes, remerciant tous ceux qui sont venus souhaiter un prompt rétablissement au patriarche, et s'excusant de ne pouvoir les recevoir dans la chambre d'hôpital du prélat qui a besoin de quelques jours de repos.
Sur un autre plan, la Fondation maronite dans le monde a entamé hier sa réunion périodique sous la présidence de l'ancien ministre Michel Eddé, par une prière à l'intention du patriarche. Dans un communiqué, les participants ont mis l'accent sur le rôle pionnier joué par Béchara Raï aux niveaux ecclésiastique et patriotique, saluant ses efforts pour lier la diaspora du Liban au pays.



Envoyé de mon Ipad 

L'Orient chrétien souffre le martyre des persécutions fanatiques | L'Œuvre d'Orient

L'Orient chrétien souffre le martyre des persécutions fanatiques | L'Œuvre d'Orient

L'Orient chrétien souffre le martyre des persécutions fanatique

23/01/2015

Appel des patriarches et chefs des communautés chrétiennes du Liban, publié dans Zenit

Conseil catholique

Conseil catholique

Rome, (Zenit.org)

Nous, patriarches et chefs des communautés chrétiennes au Liban, remercions notre Seigneur pour notre rassemblement de cette année encore à l'église orthodoxe syrienne Saint-Ephrem II, pour célébrer les prières pour l'unité de l'Église sainte, apostolique et universelle de notre Seigneur.

Unis dans la prière, nous adressons notre appel à tous nos frères et sœurs chrétiens de par le monde, prêtres et laïcs, qui célèbrent la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens ; nous leur demandons de se joindre à notre prière fervente et passionnée pour la paix dans notre cher Orient qui souffre, en particulier en Irak, en Syrie, au Liban et en Égypte, pays confrontés sans relâche aux pires vagues de persécutions fanatiques et terroristes.

Notre peuple pacifique subit le martyre en raison de sa foi ou est victime d'une campagne systématique de déracinement, en étant contraint d'abandonner la patrie de ses pères.

Faisant l'objet d'un nettoyage ethnique et religieux qui  équivaut à un génocide, ils sont menacés d'extinction dans leur propre patrie. Leurs églises et leurs monastères ainsi que leurs icones ont été profanés, des moines, des religieuses, des prêtres et des évêques ont été kidnappés, parmi lesquels les métropolites Mar Gregeorios Yohanna Ibrahim et Paul Yaziji, symboles de l'œcuménisme et du dialogue interreligieux.

Nous vous demandons de prier et de n'épargner aucun effort, en tout temps et en tout lieu, pour mettre fin à cette douloureuse et tragique réalité, pour permettre que soient libérés en toute sécurité et dans la dignité toutes les personnes kidnappées et que soit assurée une présence chrétienne durable et paisible au Moyen-Orient.

Traduction de Zenit, Constance Roques

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Iran : le témoignage du Père Pierre Humblot au service des convertis iraniens | L'Œuvre d'Orient

Iran : le témoignage du Père Pierre Humblot au service des convertis iraniens | L'Œuvre d'Orient
Du 22/1/2015-Iran : le témoignage du Père Pierre Humblot au service des convertis iraniens

" Il y a eu une vague importante de convertis, ce qui est assez particulier du fait de l'importance des mystiques iraniens en Iran"

Or en Iran il y a eu une vague importante de convertis, ce qui est assez particulier du fait de l'importance des mystiques iraniens en Iran ce qui fait que les jeunes qui en ont assez d'un certain type d'Islam qui leur est imposé cherchent ailleurs, donc il faut les accueillir, il faut les former, il faut continuer avec eux le cheminement, ce que je cherche à faire, en langue persane évidemment puisque c'est la langue du pays. Et donc on fait des réunions, beaucoup de traductions de livres pour la formation non seulement des catéchumènes mais aussi de responsables et d'animateurs, et puis sur Facebook, on a de très nombreuses questions sur Jésus-Christ qui nous arrivent : l'Evangile ça passionne les gens, donc il faut répondre !
Alors que fais-je à Paris ? A Paris je suis réfugié depuis un certain nombre d'années puisque le régime iranien que vous connaissez m'a toléré pendant 40 ans, mais à la fin la tolérance commençait à s'épuiser, donc je suis parti, et j'ai continué à Paris à faire le même travail, Dieu merci, en persan, au service d'Iraniens et d'Afghans, à travers l'Europe mais aussi grâce à Internet.
Merci à l'Œuvre d'Orient qui nous a beaucoup soutenus pendant toutes ces années et qui continue à nous soutenir. Figurez-vous que parmi les convertis il y en a certains qui veulent devenir prêtres et qui ont une bourse de l'Œuvre d'Orient pour pouvoir travailler et étudier, à l'Institut Catholique grâce à cette bourse, ce qui est très important pour l'avenir de notre Eglise, et c'est super ! Merci ! En espérant que ça va continuer !



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 23 janvier 2015

Commentaire du Vicaire apostolique de l’Arabie du Sud à propos de la mort du Roi Abdullah

Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 23 janvier 2015 14:14:49 UTC+2
ASIE/ARABIE SAOUDITE - Commentaire du Vicaire apostolique de l'Arabie du Sud à propos de la mort du Roi Abdullah

Riyad (Agence Fides) – Abdullah bin Abdulaziz, le premier roi saoudien à avoir rencontré un Pape, s'est éteint cette nuit à l'âge de 90 ans environ. La rencontre entre le roi saoudien et le Pape Benoît XVI avait eu lieu en novembre 2007. Ses funérailles ont été annoncées pour ce jour, après la prière de l'après-midi.
Le Roi Abdullah était officiellement monté sur le trône en 2005. « Au cours des années pendant lesquelles il occupait le rang de prince héritier – raconte à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Paul Hinder, OFM Cap, Vicaire apostolique de l'Arabie du Sud – je sais qu'il a eu contact avec S.Exc. Mgr Giovanni Bernardo Gremoli, qui a été Vicaire apostolique de l'Arabie du Sud pendant 29 ans. Durant son règne, lorsque j'avais également la responsabilité de l'Arabie, je peux dire que les principes en matière religieuse n'avaient pas changé mais leur application était plus flexible et que, pour les chrétiens, s'ils étaient prudents, de nombreuses choses étaient praticables. Des incidents fâcheux avaient lieu lorsque, par exemple, ils se réunissaient en de trop grands groupes, cela attirant l'attention et mettant la prudence un peu de côté ».
Pendant longtemps, sous le règne d'Abdullah, le pouvoir de la mutawwa'in, la puissante police religieuse saoudienne, a semblé être limitée alors que son influence semble avoir augmenté ces dernières années. « En général – ajoute Mgr Hinder – le roi était considéré par la population comme une personne pieuse et plus que d'autres respectueuse des règles de l'islam ». (GV) (Agence Fides 23/01/2015

/EGYPTE - Vers la publication d’un document sur les droits liés à la citoyenneté rédigé par des associations coptes



Envoyé de mon Ipad 


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 23 janvier 2015 14:14:49 UTC+2
Destinataire: Agence International FIDES <fidesnews-fr@fides.org>

AFRIQUE/EGYPTE - Vers la publication d'un document sur les droits liés à la citoyenneté rédigé par des associations coptes

Le Caire (Agence Fides) – Les associations et mouvements animés par des chrétiens coptes faisant partie du Coptic Advisory Council ont annoncé l'imminente publication d'un document portant sur les droits liés à la citoyenneté. Le texte vise à définir une feuille de route en vue de la sauvegarde et de la défense des droits liés à la citoyenneté qui offre, non seulement aux chrétiens, des instruments et des conseils permettant de démasquer et de combattre l'héritage de la discrimination sectaire à base ethnique ou religieuse, existant à différents niveaux au sein de la société égyptienne. Ont contribué à la rédaction du document des experts et des analystes appartenant à l'Eglise copte catholique, à l'Eglise copte orthodoxe et à la communauté copte protestante.
Le texte – indiquent des sources locales contactées par l'Agence Fides – offrira un état des lieux des formes de discrimination, même subtiles, qui s'enregistrent dans les domaines juridique, administratif, médiatique, culturel et de l'instruction publique. Des objectifs ou de possibles applications pratiques du document seront exposés dans le cadre d'une conférence de presse, annoncée pour les premiers jours de février.
Le Coptic Advisory Council a été institué en août 2012 en tant qu'instrument de coordination entre les groupes et les associations promus par des laïcs coptes dans le but d'unir les intentions et de trouver des formes de coopération pour affronter ensemble des problématiques à caractère civil, social et politique. (GV) (Agence Fides 23/01/2015)

mercredi 21 janvier 2015

Le long martyr des chrétiens d’Orient

Le long martyr des chrétiens d'Orient

http://www.dreuz.info/2015/01/le-long-martyr-des-chretiens-dorient/
21/1/2015-Le long martyr des chrétiens d'Orient

maryohanna-abnoob-assiut

En ce début d'année 2015, avec l'actualité récente nationale et internationale, l'évocation du sort des chrétiens d'Orient est particulièrement douloureuse.

L'année 2014 fut très éprouvante : massacres de masse et exils forcés provoqués par l'Etat islamique en Irak et en Syrie (renommé Daesh en Occident pour ne pas nommer le problème). Enlèvements massifs au Nigeria par la secte islamique Boko Haram. Massacres et attentats en Centrafrique, Somalie et Libye.

Ces évènements furent médiatisés, commentés, condamnés (sans être suivis d'acte). Pourtant, les persécutions anti-chrétiennes dans les pays musulmans sont le fruit d'une longue tradition, y compris dans des Etats alliés de la coalition occidentale.

Turquie

La Turquie, souvent présenté comme Etat laïc et démocratique, connait un processus d'islamisation et de persécution des chrétiens qui remonte à loin :

  • Dès 1934, une loi interdit l'exercice de certaines professions aux chrétiens.
  • En 1942, est mis en place le varlik vergisi, impôt spécial inique sur la fortune. De là débuta l'exil des chrétiens grecs du pays.
  • En septembre 1955, suite à une rumeur d'incendie de la maison natale d'Ataturk, un violent pogrom est déclenché à Istanbul contre les minorités chrétiennes et juives, faisant une dizaine de morts, des centaines de blessés et détruisant nombre de demeures chrétiennes. L'exode des chrétiens s'accentua encore.
  • En 1965, le parlement vota une loi qui interdit aux détenteurs d'un passeport grec de rester en Turquie. La communauté grecque-chrétienne est alors considérablement amoindrie.
  • Le coup de grâce viendra d'une nouvelle série de spoliations du gouvernement des biens grecs en 1974, année de l'intervention turque à Chypre (dont la moitié est toujours occupée par les troupes turques dans l'indifférence de l'UE qui condamne en Israël une occupation plus que discutable).
  • Actuellement, les chrétiens ne sont plus que 100 000 âmes, soit 0,2% de la population. Le processus d'islamisation et d'éradication du christianisme en Turquie remonte donc à loin et se poursuit actuellement.
  • Une série d'assassinats de religieux et croyants turcs et étrangers se produit en 2006-2007, suite à des campagnes christianophobes virulentes des médias turcs.
  • La Turquie se fait fort de se présenter comme un état laic et démocratique, notamment dans la perspective d'adhérer à l'Union européenne. Pourtant, sa constitution de 1937 prévoit clairement que l'enseignement religieux soit géré par le gouvernement, et que les imams soient fonctionnarisés par ce dernier. On est très loin de la séparation de la religion et de l'Etat telle que revendiquée par les partisans de la laïcité occidentale. De plus, le traitement des minorités chrétiennes a toujours été basé sur la discrimination et la persécution.

Néanmoins, la Turquie est surpassée dans ce triste domaine par l'Arabie Saoudite, alliée incontournable de la coalition, et pays musulman le plus dur vis-à-vis des non-musulmans.

Arabie Soudite

  • Le royaume pratique l'islam Wahhabite qui interdit purement et simplement toute autre religion que l'islam sunnite (christianisme, judaïsme, hindouisme, bouddhisme, chiisme).
  • La conversion et la construction de lieux de culte chrétiens y est strictement interdite, le prosélytisme vaut l'expulsion pour un étranger et la mort pour un saoudien.
  • Cette situation n'a rien d'étonnant puisqu'en fait l'Arabie Saoudite est un Etat théocratique et totalitaire, fondé notamment sur l'alliance entre le prince Mohamed Ibn Saoud (Saoud Ier) et le prédicateur Mohamed Ibn Abdel Wahhab (créateur du wahhabisme, doctrine théologique inspirée du hanbalisme). Il s'agit de l'application stricte de la charia, dans sa version la plus dure et ce depuis la création du royaume en 1932.
  • Rappelons que ce pays qui ne tolère aucune manifestation d'une religion non musulmane ne se gêne pas pour dénoncer une prétendue « islamophobie » en Occident.
  • Et qu'il finance très officiellement plusieurs mosquées et centres islamiques dans le monde.
  • N'oublions pas non plus que ce royaume soutient généreusement diverses organisations islamistes, voire terroristes, et que plusieurs dirigeants du réseau islamiste sunnite Al-Qaida furent saoudiens.

Ces pays musulmans sont sunnites. Qu'en est-il des nations chiites ?

Iran

L'Iran est devenue une république islamique avec la révolution de janvier 1979 qui vit le renversement du Shah, et il applique le chiisme duodécimain comme religion d'état.

  • Le pays compte 200 000 chrétiens, soit environ 0,3 % de la population.
  • Depuis 1979, la moitié de cette population a fui le pays en exil.
  • Aussitôt après la révolution, un bureau des minorités religieuses a été créé, dans le but avoué d'augmenter la surveillance et la répression.
  • A l'instar des juifs, les chrétiens sont « gens du livre » et soumis au statut de dhimmi : ils sont protégés, mais s'ils ne sortent pas de leurs quartiers réservés, se font discrets, n'effectuent aucun prosélytisme.
  • Ils sont représentés au parlement, mais de manière illusoire car ils ne peuvent exercer aucun pouvoir sur les musulmans.
  • Ils subissent de nombreuses discriminations : interdiction de certaines professions libérales, inégalité devant un tribunal en cas de litige, obligation de se conformer aux traditions de l'islam.
  • Bien sûr, la conversion de l'islam à une autre religion est punie par la loi.
  • Arrestations, emprisonnements, tortures, assassinats de pasteurs chrétiens se poursuivent depuis plus de vingt ans.
  • Importation et impression de bibles sont formellement interdites.
  • Les persécutions se sont encore aggravées après l'élection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence du pays en 2005 avec notamment une vague d'assassinats de prêtres et de pasteurs en 2005-2007 (rappelant une précédente vague en 1994-96).
  • En 2010, suite à un discours de l'ayatollah Ali Khamenei contre le danger de christianisation de l'Iran, une vague de perquisitions et d'arrestations a visé les religieux chrétiens du pays.

C'est le grand et beau modèle politique iranien vanté par Soral et Dieudonné.

Syrie

Autre grand pays arabe chiite, la Syrie de Bachar el-Assad est souvent présentée en Occident comme une exception notoire et un havre de paix pour les chrétiens.

Il est vrai que le régime y est moins dur qu'en Turquie ou en Arabie Saoudite, les chrétiens peuvent construire des églises et pratiquer leur culte.

Mais ils subissent un grand nombre de discriminations et tracasseries administratives :

Liban

On pourrait penser que le Liban multiculturel constituerait un refuge providentiel pour les chrétiens maronites, mais c'était sans compter sur la montée en puissance du Hezbollah chiite, organisme terroriste allié de Téhéran et Damas, et les rivalités entre sunnites et chiites.

On le constate, les persécutions contre les chrétiens dans les pays musulmans sont systématiques et remontent à loin dans le temps.

On pourrait également parler de pays musulmans africains (Nigeria, Somalie) ou asiatiques (Pakistan, Indonésie).

Rappelons qu'en ce qui concerne le monde arabo-musulman (soit Proche-Orient et Afrique du Nord), les peuples et sociétés chrétiens étaient présents plusieurs siècles avant les invasions arabo-musulmanes, depuis l'antiquité romaine, à une époque où cette partie du monde était indo-européenne.

Depuis l'instauration de sociétés musulmanes par la colonisation et le génocide culturel, les peuples précédents ont été traités en dhimmis, voire persécutés violemment et exterminés. Leur disparition semble donc préparée et programmée. Il s'agirait non seulement d'un crime contre l'humanité mais aussi d'une attaque frontale contre l'Occident et le christianisme.

Israël

Le seul pays du Proche-Orent où les chrétiens ne sont pas discriminés, persécutés ou menacés de disparition demeure Israël, ce même Etat seul à être tant attaqué par l'Union Européenne, l'ONU et les organismes tiermondistes et droitdel'hommistes.

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Rester passif revient à commettre un crime aussi grand que ces actes de persécution. Dénoncer et réagir est un impératif moral. Et pas après que les crimes de l'Etat islamique aient été commis.

Quelle est la situation du côté des pays du Maghreb, géographiquement et historiquement plus proche de l'Europe ?

Algérie

Maroc

Le Maroc voisin, présenté comme un modèle libéral du monde arabe, ne vaut cependant guère mieux.

Egypte

On ne saurait oublier le sort des coptes d'Egypte qui subissent actuellement le contrecoup du printemps arabe et du renversement du régime de Moubarak, avec notamment les attentats et pogroms des Frères Musulmans.

Les persécutions contre les chrétiens remontent à loin en Perse, débutant dès le Xe siècle, leur nombre décroissant incessamment et leur place dans la société se marginalisant.

Jordanie

En fait, le pays le plus favorable (c'est-à-dire le moins dur) pour les chrétiens demeure une monarchie conservatrice sunnite, la Jordanie hachémite. Là-bas, les églises sont reconnues, peuvent célébrer pleinement leurs offices et ouvrir leurs écoles. Néanmoins, comme partout ailleurs dans le monde musulman, le prosélytisme et l'apostasie sont interdits.

Entre l'extermination à petit feu (Daech, EIL, Turquie) et les discriminations ponctuelles

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Il apparait donc clairement que les persécutions contre les chrétiens dans les pays musulmans sont pratiquement généralisées, oscillant entre l'extermination à petit feu (Daech, EIL, Turquie) et, dans le meilleur des cas, les discriminations ponctuelles non violentes (Syrie, Jordanie). Elles remontent également à loin dans le temps et sont souvent profondément ancrées dans la culture de ces pays.

En ces temps de Noël et de naissance du Christ, il est impossible de ne pas penser à nos frères dans le Christ qui s'efforcent de survivre au Proche-Orient.

L'année 2014 a vu également la montée en puissance d'une rébellion islamiste en Syrie et l'irruption de l'Etat islamique avec son cortège d'exactions : massacres collectifs, razzias d'esclaves, statut de dhimmis parmi les plus durs, exils déchirants.

Il en fut de même avec la secte islamique Boko Haram au Nigeria qui se distingua tristement par des enlèvements massifs de jeunes filles chrétiennes.

Ces évènements ont frappé l'esprit et suscité l'indignation, en Occident et ailleurs (sans d'ailleurs qu'aucune action concrète n'ait été encore tentée).

Pourtant, de telles exactions n'ont rien d'étonnant et ne font en fait que poursuivre un long processus en place depuis plusieurs décennies dans le monde musulman, y compris dans des pays qui actuellement, sont intégrés dans la coalition anti-Daesh, comme l'Arabie Saoudite ou la Turquie.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © François Préval pour Dreuz.info.

Sources :

Alexandre Del Valle, « Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui ? – la nouvelle christianophobie* », Edition Maxima Laurent Du Mesnil, 2011.

portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens/

www.indignations.org/turquie-la-situation-des-chretiens-dans-la-turquie-dite-laique

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Déclarations du Patriarche latin de Jérusalem contre le négationnisme concernant le Génocide arménien



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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 21 janvier 2015 13:53:00 UTC+2
Destinataire: Agence International FIDES <fidesnews-fr@fides.org>
Objet: [Agence Fides] Fides

ASIE/TERRE SAINTE - Déclarations du Patriarche latin de Jérusalem contre le négationnisme concernant le Génocide arménien

Jérusalem (Agence Fides) – Une délégation d'Evêques et de prêtres de différentes Eglises de Jérusalem s'est rendue ce jour en visite au siège du Patriarcat arménien de Jérusalem afin de présenter au Patriarche Narhoun Manoogian ses vœux pour Noël et le début de l'année 2015, qui verra la commémoration du centenaire du Génocide arménien. A Jérusalem, les arméniens célèbrent Noël et le Baptême de Notre Seigneur le 19 janvier.
Dans un bref salut, diffusé par les moyens de communication officiels du Patriarcat latin de Jérusalem, le Patriarche de Jérusalem des Latins, S.B. Fouad Twal, a souligné l'importance de l'événement que les arméniens s'apprêtent à commémorer dans le monde entier. « La Turquie – a déclaré entre autre le Patriarche – considère le génocide arménien comme un pur fruit de l'imagination. Certaines nations ont eu le courage et la conviction, de reconnaître et de condamner le génocide. Cependant, ce déni gigantesque dure depuis trop longtemps. Il doit être vaincu par la vérité ». (GV) (Agence Fides 21/01/2015)

Témoignage de l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi à propos des affrontements entre armée et milices kurdes à Hassaké



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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 21 janvier 2015 13:53:00 UTC+2
Destinataire: Agence International FIDES <fidesnews-fr@fides.org>
Objet: [Agence Fides] Fides News
ASIE/SYRIE - Témoignage de l'Archevêque syro-catholique d'Hassaké-Nisibi à propos des affrontements entre armée et milices kurdes à Hassaké

Hassaké (Agence Fides) – Ces derniers jours, dans la province syrienne de Jézirah, dans le nord-est du pays, des bombardements répétés de l'armée régulière sur les zones sises au sud de la ville d'Hassaké ont fait des dizaines de morts. Par ailleurs, à l'intérieur de la ville, au cours de ces dernières heures, le délicat équilibre existant depuis des mois entre les forces armées et les milices kurdes a été troublé par des affrontements qui ont provoqué une dizaine de morts.
« Au cours de ces dernières semaines – indique à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo, Archevêque syro-catholique d'Hassaké-Nisibi – les milices kurdes avaient installé leur base dans la maison du mufti sise dans la partie centrale de la ville et avaient commencé à partir de là à disposer des barrières et des postes dans la zone environnante. Des tensions s'étaient enregistrées entre l'armée syrienne et les opérateurs d'une chaîne de télévision kurde qui réalisaient des reprises, probablement avec l'intention de montrer la ville comme totalement aux mains des kurdes ». La situation a ensuite précipité. Les kurdes ont occupé deux barrages contrôlés par l'armée et cette dernière a réagi de manière massive, utilisant même des blindés et des chars pour reprendre le contrôle de la ville et expulser les milices kurdes hors du centre habité. « Maintenant – ajoute l'Archevêque – la situation semble tranquille, après qu'hier soir les chefs de l'armée et des milices kurdes se soient parlé et aient trouvé un accord pour mettre un terme aux affrontements armés. Mais, pendant les jours où les armes ont parlé, deux chrétiens sont morts : un syro orthodoxe et un arménien, touché par un tireur embusqué kurde alors qu'il sortait de chez lui ».
L'affrontement entre les kurdes et l'armée régulière complique encore davantage le scénario fragmenté qui caractérise la province syrienne de Jézirah, dans laquelle les villes d'Hassaké et de Qamishli sont entourées de zones contrôlées par les djihadistes du prétendu « Etat islamique ». L'armée et les milices kurdes combattent les miliciens du prétendu « Etat islamique » mais des divisions en termes d'orientation s'enregistrent entre les différents groupes armés kurdes et seule une partie d'entre eux agit de manière coordonnée avec les groupes kurdes opérant en Turquie, tels que le PKK. Dans la région, une petite formation militaire « assyrienne », liée à l'Assyrian Democratic Movement, opère également en liaison avec les miliciens kurdes. (GV) (Agence Fides 21/01/2015