ASIE/LIBAN - Assemblée des Evêques maronites
Beyrouth (Agence Fides) – La perspective – depuis longtemps envisagée – d'un démembrement sur base sectaire de la Syrie préoccupe les Evêques maronites, qui proposent de prendre en considération le modèle institutionnel libanais pour tenter de neutraliser les poussées centrifuges sectaires qui alimentent le conflit syrien, risquant de déchirer le pays. Telles sont les clefs de lecture de la crise syrienne ayant émergé de l'Assemblée des Evêques maronites, qui s'est réunie hier au siège patriarcal de Bkerkè, pour sa rencontre périodique, sous la présidence du Patriarche d'Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Boutros Bechara Rai.
« Les rumeurs concernant les hypothèses d'une nouvelle carte de la Syrie – peut-on lire dans le communiqué final de la rencontre parvenu à l'Agence Fides – ne laissent présager rien de bon quant à l'avenir de la paix dans la région. La solution proposée n'est pas bonne ». De leur côté, les Evêques suggèrent que les négociateurs engagés dans la recherche d'une solution au conflit syrien prennent en considération l'expérience historique de coexistence vécue au Liban, qui, malgré toutes ses limites, ses crises et ses contradictions, a permis à toutes les communautés religieuses d'être impliquées dans la gestion de la chose publique. Seule la recherche de systèmes institutionnels capables de garantir un équilibre entre les différentes réalités ethniques et religieuses – affirment les Evêques maronites – pourra sauver l'ensemble de la région de la perspective usante d'un conflit permanent et généralisé.
Dans leur communiqué, les Evêques réaffirment également leur soutien plein et entier à l'armée et à toutes les forces de sécurité libanaises, joignant de nouveau leur voix à celle du Patriarche qui a lancé d'innombrables appels à sortir de l'impasse politique s'étant créée autour de l'élection du nouveau Chef de l'Etat. (GV) (Agence Fides 06/11/2015)
Chaldéens : la tragédie des réfugiés du Moyen-Orient
Message du synode de l'Église chaldéenne
Rome, (ZENIT.org) Marina Droujinina | 156 clics
Le patriarche de l'Église chaldéenne Louis Raphaël Ier Sako salue le travail des évêques et des prêtres dans la sensibilisation du public face à la tragédie des réfugiés et des migrants en Syrie.
Il remercie le clergé dans le document final du synode de l'Église chaldéenne qui a terminé son travail le 29 octobre à Rome.
Le message final du synode chaldéen constate la « détérioration » de la sécurité en Irak et au Moyen-Orient, en particulier en Syrie. Il souligne la nécessité de continuer le travail pour fournir de l'aide « matérielle et morale » aux réfugiés et aux migrants, forcés de fuir leurs maisons à cause de la violence et des attaques de Daesh.
Dans ce contexte, le patriarche Louis Raphaël Ier Sako a remercié tous « ceux qui avaient fourni de l'assistance à ce jour ».
Le message aborde également la question de l'unité et de la réconciliation au sein de l'Église chaldéenne. Les Pères synodaux espèrent qu'à l'avenir, des prêtres et des moines ne quitteront plus leurs diocèses et leurs monastères en Irak, sans l'autorisation de leurs supérieurs, pour s'installer dans les pays occidentaux où se trouve la diaspora chaldéenne.
Le synode chaldéen souhaite également un renforcement de la présence des laïcs dans la vie de l'Église chaldéenne et souligne le principe de la « transparence financière » dans la gestion de chaque diocèse. Un « système uniforme » pour tous les diocèses chaldéens dans le monde sera préparé sous la direction des évêques Sarhad Jammu et Michel Kassarji.
Le patriarche et les évêques ont mis en place un comité pour l'octroi de bourses, ils encouragent le repos sabbatique pour approfondir les études et la prière, ainsi que d'autres activités telles que l'étude d'une langue étrangère.
Le synode chaldéen demande en outre de ne pas publier d'articles et de textes apportant de la « confusion » mais d'encourager les ouvrages sur « la propagation de la foi et de la conscience morale ».
Enfin, les évêques font appel au soutien de la Ligue chaldéenne, instrument de l'action politique et sociale des chrétiens dans leurs terres natales.
Le synode de l'Église chaldéenne qui s'est déroulé du 24 au 29 octobre à Rome avait d'abord été convoqué pour le 22 septembre dernier à Ankawa, un quartier chrétien d'Erbil, dans le Kurdistan irakien, où sont accueillies de nombreuses personnes qui ont fui la plaine de Ninive face à l'avancée des djihadistes. L'assemblée synodale a ensuite été reportée à Rome où sa nouvelle convocation a rendu plus facile le voyage pour les évêques provenant des États-Unis, du Canada et d'Australie.
L'Église chaldéenne connaît une période de difficulté exacerbée par la guerre qui a ravagé la Syrie et l'Irak, pays où vivent la plupart des fidèles. La violence et les conflits ont favorisé la fuite à l'étranger, un exode qui a réduit de moitié la population chrétienne dans la région.