" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
... le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a renouvelé la consécration du Liban et de tous les pays du Moyen-Orient au « cœur immaculé de ...
Raï préside une réunion des institutions maronites
L'Orient le Jour du 8-6-2016
Le patriarche maronite Béchara Raï a présidé hier une réunion regroupant les différentes institutions relevant de l'Église maronite à Bkerké : le Conseil central maronite, la Fondation maronite dans le monde, la Ligue maronite, le Fonds social maronite, le Centre catholique d'information, la Voix de la Charité, Télé-Lumière, Nour Sat, l'Institution maronite pour le développement global, la Ligue du patrimoine de Qannoubine, la Caisse d'entraide sociale et médicale, TV Charité, le CDMR et l'association Labora. « Toutes les institutions réunies aujourd'hui ici sont soit fondées par le patriarcat ou y sont reliées d'une façon ou d'une autre, mais elles constituent dans tous les cas une ramification de son pouvoir », a déclaré le patriarche. « Le but de cette rencontre est de déterminer la mission de chacune de ces institutions dans un souci de préserver l'autonomie et l'indépendance de chacune d'entre elles, puis de pouvoir trouver une formule de coopération qui rende leurs missions complémentaires au lieu qu'elles fassent double emploi ou qu'elles deviennent concurrentes », a-t-il ajouté. « Le but le plus important de cette rencontre reste bien sûr l'élaboration d'un plan d'action conjoint pour soutenir notre existence, le développement des capacités des maronites et la consolidation de leur sentiment d'appartenance au pays. Ainsi la tête de l'Église pourra fonctionner grâce à tous ses membres actifs et complémentaires », a-t-il dit. Selon le patriarche, la coordination entre toutes ces institutions exige la mise en place d'un mécanisme bien précis impliquant des réunions régulières et un suivi continu.
La tenue du grand concile panorthodoxe, qui devait réunir en Crête, du 18 au 27 juin, l'ensemble des 14 patriarcats et Églises orthodoxes, est compromise. À moins de deux semaines du lancement des travaux, le patriarcat d'Antioche a demandé le report de la réunion, qu'il juge contraire à la tradition conciliaire orthodoxe « en l'absence de solution acceptable au conflit qui l'oppose à Jérusalem pour la juridiction sur les orthodoxes du Qatar ».
L'Église d'Antioche a en effet rompu sa communion avec Jérusalem, à la suite de la nomination par ce patriarcat d'un évêque au Qatar, qui ne relève pas de sa juridiction.
« Si ce concile devait se tenir à l'ombre de la rupture de la communion entre deux Églises apostoliques, il laisserait croire que la participation aux débats conciliaires est possible sans la participation à la sainte eucharistie, ce qui ferait perdre au concile son caractère ecclésiologique et le revêtirait d'un cachet purement administratif, une approche contraire à la tradition conciliaire orthodoxe constante », affirme un communiqué publié hier par le secrétariat du patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche. Et d'ajouter que « le climat d'amour et de fraternité dans le Christ », qui doit présider à un tel concile et « manifester l'unité des Églises orthodoxes », est absent. On sait que le patriarche œcuménique Bartholomée Ier avait proposé que l'examen de cette question, somme toute secondaire, soit ajourné jusqu'à la fin du grand concile.
Par ailleurs, le communiqué relève que « l'ordre du jour du concile et ses documents préparatoires n'abordent pas, comme convenu au départ, les défis rencontrés par le peuple des fidèles, en particulier les jeunes (...) ni celui des relations entre l'Église orthodoxe et le monde contemporain ».
Enfin, le patriarcat d'Antioche regrette que « la question du calendrier liturgique prévoyant l'unification de la fête de Pâques » ait été rayée de l'ordre du jour du grand concile, « en dépit de son importance pour le peuple orthodoxe du siège d'Antioche qui espérait obtenir de l'Église orthodoxe universelle une prise de position pastorale à ce sujet ».
La Bulgarie aussi
Mais le patriarcat d'Antioche n'est pas le seul à réclamer le report du grand concile. L'Église bulgare a demandé aussi à ce que la tenue du concile soit reportée en raison de problèmes d'organisation et des désaccords persistants sur les textes soumis au vote, faute de quoi elle envisage le boycottage.
La tenue de cet événement historique – une première depuis le schisme de 1054 –, en préparation depuis plus de cinquante ans, ne peut se faire en l'absence d'une seule des Églises autocéphales.
Depuis vendredi dernier (3 juin), le synode de l'Église orthodoxe russe – qui pèse à elle seule la moitié de l'orthodoxie avec ses 150 millions de fidèles – presse le patriarche de Constantinople de réunir d'urgence l'ensemble des Églises, au plus tard le 10 juin, pour tenter de déminer le terrain, mais le temps semble manquer pour relever ce défi.
De fait, confirmée lors de la synaxe de Chambéry au mois de janvier, la tenue du « saint et grand » concile doit beaucoup à la ténacité du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier.
Aggiornamento de l'orthodoxie
Selon le journal La Croix, « si les questions inscrites à l'ordre du jour sont loin de résoudre les divisions accumulées au fil des siècles, Bartholomée ne fait pas de cet événement une fin en soi, mais le début d'un long processus d'aggiornamento de l'orthodoxie. C'est pourquoi il a volontairement limité les discussions sur les textes à l'ordre du jour, quitte à se contenter dans un premier temps d'un consensus minimaliste ».
« L'essentiel est de parvenir enfin à se réunir pour envoyer au monde un signal d'unité », commente un proche du patriarcat. Mais, outre le conflit opposant Antioche à Jérusalem, les Églises les plus intransigeantes (Bulgarie, Géorgie) refusent de suivre Bartholomée dans cette voie. À ce stade, les principaux points de désaccord concernent le mariage, les relations entre l'Église orthodoxe et le monde contemporain et les relations avec les autres confessions chrétiennes – le terme d'œcuménisme relevant de l'hérésie aux yeux des plus conservateurs.
Notons qu'après avoir longtemps laissé planer le doute sur sa participation au concile, Moscou avait assoupli ses positions à la suite de la rencontre entre le patriarche Kiril et le pape François à Cuba, en février dernier.
Raï : L’absence d’un président de la République est l’une des causes du démantèlement de l’État
BKERKÉ
OLJ
- 6-6-2016
Le patriarche maronite Béchara Raï a indiqué hier que « la crise politique, et notamment l'absence d'un président de la République, a abouti à la détérioration de l'État ». Le patriarche, qui s'est exprimé lors de son prêche de la messe du dimanche à Bkerké en présence d'une délégation de prêtres polonais, a ajouté que « depuis près de deux ans et 10 jours le Liban est sans président, ce qui constitue une violation de la Constitution et par la suite du pacte national ». « Les blocs parlementaires doivent reconnaître cette erreur et ne pas se cacher derrière les accusations mutuelles, les projets confessionnels obscurs, les intérêts confus et les positions périmées. Il faut relancer le travail des institutions publiques, lesquelles sont les seules aptes à protéger le pays à l'ombre d'une loi garantissant les droits et les devoirs de tous les citoyens. Le pays pourra ainsi redevenir productif et s'élever au-dessus des personnes et des groupes. Nous ne pouvons procéder à l'édification des institutions d'un État sans élire un président à sa tête », a-t-il assuré. Mgr Raï a poursuivi : « Si nous observons la tragédie des pays du Moyen-Orient qui connaissent les souffrances de la guerre, la violence des assassinats par milliers, les déplacements par millions, la démolition et la destruction, nous réalisons à quel point les seigneurs de ces guerres ne reconnaissent pas Dieu et ne le craignent pas. Ils utilisent donc leur pouvoir afin d'atteindre de tristes objectifs qui servent leurs propres intérêts financiers, politiques et stratégiques, et ce en propageant la misère à des peuples entiers. Nous prions pour que Dieu touche leur conscience et la conscience de la communauté internationale pour trouver une issue politique à la violence et consolider une paix juste, globale et durable, afin de permettre aux déplacés et aux réfugiés de rentrer dans leur pays et de retrouver leurs biens », a-t-il ajouté. Le patriarche a par la même occasion demandé à la foule de fidèles d'élever les prières à l'intention de la retraite spirituelle des évêques et du synode qui se tiendra dans les prochains jours. « Ce synode, qui débutera par une retraite spirituelle d'une semaine, sera consacré durant la deuxième semaine à l'étude de plusieurs affaires délicates, dont notamment la justice dans les tribunaux maronites, les déclarations de nullité du mariage rendues par Sa Sainteté le pape François ainsi que la situation politique, économique et sécuritaire au Liban et au Moyen-Orient », a expliqué Mgr Raï.
Un livre d'entretiens du patriarche Béchara Raï vient de paraître chez Albin Michel, sous le titre Au cœur du chaos, et est désormais disponible en librairie. Le chef de l'Église maronite y répond aux questions d'Isabelle Dillmann, journaliste et grand reporter, sur le drame que les maronites, avec toutes les Églises orientales, vivent dans une relative indifférence. Il évoque l'histoire bimillénaire d'un enracinement au Proche et Moyen-Orient, ainsi que les rapports historiques avec l'islam. Il rappelle la tradition de convivialité intercommunautaire au Liban, mais aussi les déchirures de la guerre civile, pointant l'urgence de solutions face aux dangers qui menacent. On pense tout savoir du patriarche Raï. Pourtant on aurait tort de minimiser l'importance de cet ouvrage qui apporte des éclairages inédits sur diverses périodes de la guerre. Élu patriarche le 15 mars 2011, « personnalité aussi forte qu'engagée, qui parle sept langues mais pas la langue de bois », le patriarche Raï s'exprime avec courage sur les enjeux géopolitiques de la région, le Hezbollah, Daech, le jeu des puissances étrangères, Israël... sans jamais céder à la rhétorique diplomatique. Certains de ces souvenirs sont en outre précieux pour écrire l'histoire de la guerre civile. Sait-on que les accords de Taëf ont été écrits par l'ancien président de la Chambre Hussein Husseini et le patriarche Nasrallah Sfeir « à la virgule près » ? Et que savons-nous de la terrible nuit du 5 novembre 1989 à Bkerké où le siège patriarcal fut pris d'assaut par des foules fanatisées et l'autorité spirituelle du chef de l'Église maronite bafouée ? Tous les détails en sont reproduits fidèlement, et c'est l'actuel patriarche qui conduira son prédécesseur à Dimane, siège d'été des patriarches maronites, en attendant les assurances du général Michel Aoun. D'une certaine façon, l'ouvrage rend justice à la pensée d'un homme que des questions pièges ont souvent embarrassé aux yeux de l'opinion. Dans l'ouvrage en question, le recul lui permet de compléter sa pensée, de la nuancer, et de priver l'auditeur, ou le journaliste, de l'élément sensationnel qu'il pourrait exploiter pour bâtir sa réputation... et ruiner celle du patriarche. Pour les proches du patriarche, « ce livre est rare, parce que le patriarche a une parole très libre qui peut plaire ou déplaire, aux uns et aux autres. Mais elle a le mérite de dépasser les clivages ».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi ( 4 juin 2016) que les accusations de génocide constituent un "chantage"et que son pays ne les "accepterait jamais".
Dans sa réaction la plus vive à la reconnaissance de ce génocide par le parlement allemand jeudi, M. Erdogan a aussi menacé de laisser l'Europe "à ses propres tracas" si ce genre de querelle n'était pas résolu. "Le sujet dans ce cas ce ne sont pas les Arméniens (.) La question arménienne est utilisée partout dans le monde comme un moyen pratique de chantage contre la Turquie et a même commencé d'être utilisée comme un bâton" a déclaré le président turc dans un discours télévisé. "Notre attitude sur la question arménienne est claire depuis le début. Nous n'accepterons jamais les accusations de génocide", a-t-il ajouté. Le vote jeudi des députés allemands qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens perpétrés en 1915 sous l'empire ottoman constitue un nouveau contentieux dans les relations complexes entre l'Union européenne et la Turquie, qui souhaite y adhérer. Ankara constitue notamment un partenaire-clé pour tenter de maîtriser la grave crise migratoire qui affecte l'Europe. "Soit nous trouvons des solutions à nos problèmes de manière équitable. Soit la Turquie cessera de constituer une barrière aux problèmes de l'Europe. Nous vous laisserons à vo propres tracas", a-t-il ajouté, sans plus de précision. La résolution des députés allemands "n'a absolument aucune valeur" et ne changera rien à la position turque, avait déclaré plus tôt dans la journée M. Erdogan à des journalistes turcs, lors d'une visite en Afrique. Les députés "n'ont pas pris en compte le fait qu'ils risquent de perdre un ami comme la Turquie", avait-il déclaré. Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide. La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. afp
Emission « Religions du monde » de Geneviève Delrue.
Cette émission accueillera Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, qui viendra discuter de son livre, « Chrétiens d’orient : résister sur notre terre ».
Ce livre sorti le 28 avril 2016 donne des clés pour comprendre l’actualité et la situation des Chrétiens d’Orient.
Cette interview sera suivie d’un décryptage de la pensée salafiste par un jeune intellectuel dominicain, ancien normalien et élève de Science Po, Frère Adrien Candiard.
Il s’appuiera sur son livre « Comprendre l’islam/ou plutôt pourquoi on n’y comprend rien », et développera la pensée du théologien Ibn Taymiyya, la grande référence des salafistes.
Une pétition réclame la reconnaissance du génocide des chrétiens d'Orient | Valeurs actuelles
Société. Dans une pétition, déjà signée par près de 20 000 signataires, CitizenGO demande au ministre des Affaires étrangères de présenter au Parlement français une résolution reconnaissant le génocide des chrétiens d'Orient. Ils réclament également que cette résolution soit présentée par la France à l'Organisation des Nations-Unies.
"Tous les régimes sanglants, à travers les siècles, ont en général, cherché à dissimuler leur violence. Mais concernant DAESH, la violence est mise en avant. Pire, c'est leur support de communication: décapitations, torture, amputations, viols, mise en esclavage. Le tout filmé et diffusé dans les médias et sur les réseaux sociaux". Ainsi commence une pétition, mise en ligne par CitizenGO et adressée au ministre des Affaires étrangères. Déjà signée par près de 20 000 personnes, elle réclame la reconnaissance du génocide des chrétiens d'Orient : "Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, Nous vous prions de bien vouloir présenter au Parlement français, conformément à l'article 34-1 de la Constitution de la République, une Résolution reconnaissant, au nom du peuple français, le génocide des chrétiens et des autres minorités, génocide actuellement en cours en Orient. Nous vous demandons également, de présenter une Résolution, au nom de la France, auprès de l'Organisation des Nations-Unies". CitizenGO demande à Jean-Marc Ayrault d'accéder à leur requête, en tant que père et grand père : "Si vous ne le faites pas en tant que chrétien ; si vous ne le faites pas en tant que français ; si vous ne le faites pas non plus en tant que personne humaine ; faites-le en tant que père et grand-père. Sinon, un jour ou l'autre, un de vos petits-enfants vous demandera: comment as-tu pu laisser faire ça ?" Plusieurs personnalités ont déjà signé la pétition, notamment Frigide Barjot, Jean-Frédéric Poisson (Député et président du Parti chrétien-démocrate), Ludovine de la Rochère (présidente de La Manif pour tous), Monseigneur Dominique Rey (Evêque de Fréjus-Toulon), ou encore le collectif Sens commun (LR).
L’Annonciation, miniature de la Jami ‘al-Tawarikh de Rashid al-Din, 1314. / /www.bridgemanart.com
► Que dit le Coran de Marie ?
Appelée sayyidunâ (« notre dame ») par les musulmans, Marie (Maryam, en arabe) est citée à 34 reprises dans le Coran – plus que dans tout le Nouveau Testament. Le texte fondateur de l’islam lui consacre même une sourate entière, la sourate 19 dite « sourate de Marie ».
« Marie n’est donc pas une inconnue pour les musulmans », souligne le P. Maurice Borrmans, ancien enseignant à Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie (Pisai), qui résume ce que les différents passages coraniques rapportent à son sujet : « Le Coran dit d’elle que sa mère, la femme de ‘Imrân, l’a consacrée à Dieu dès sa naissance (3, 35-36), que Zacharie s’est occupé de son éducation “dans le sanctuaire” (3, 37), qu’elle a reçu “bonne nouvelle” d’une “parole” lui venant de Dieu (3, 45), qu’elle est donc devenue enceinte sans concours d’homme “sous l’action de l’esprit de Dieu” (3, 47 ; 19, 20-21), qu’elle a accouché de son fils au pied d’un palmier, au désert, palmier qui l’a gratifiée de dattes fraîches et d’une eau désaltérante (19, 25-26), qu’elle a présenté son bébé “aux siens” répondant par un “jeûne du silence” à leurs accusations de prostitution (19, 26-28), qu’elle est donc “avec son fils, un signe pour les mondes” (23, 50 ; 21,91) et, pour son compte personnel, “un modèle pour les croyants parce qu’elle a préservé sa virginité, si bien que Dieu a insufflé en elle de Son esprit, parce qu’elle a déclaré véridiques les paroles et les livres de Dieu et parce qu’elle a été du nombre des personnes pieuses” (66, 12). »
« Nulle autre femme n’a dans le Coran de tels privilèges », explique le P. Borrmans. Aucune autre femme n’y est d’ailleurs nommément citée : ni Âmina, mère du prophète Mohammed, ni sa première épouse Khadîja, son épouse préférée ‘Â’isha, ou sa fille Fâtima. « Même si un hadîth postérieur les cite à égalité avec Marie », complète le P. Borrmans. Signe de cette place éminente de Marie dans l’islam, Al-Azraqî, historien de La Mecque du IXe siècle, raconte que, quand Mohammed ordonna de purifier la Ka’aba des idoles, il protégea de sa main un portrait de Marie et Jésus : « Effacez toutes les peintures de ce mur sauf celle-ci », ordonna-t-il.
► Quelle différence avec le christianisme ?
Si le texte du Coran sur Marie ne correspond pas totalement avec les récits de la Nativité dans les Évangiles canoniques, tous les détails cités ont des correspondances avec des textes apocryphes et des traditions palestiniennes, notamment Le Protévangile de Jacques, un texte du IIe siècle qui a eu un succès considérable dans l’Orient chrétien et a influencé de nombreuses traditions chrétiennes, ou L’Évangile du Pseudo-Matthieu, un évangile de l’enfance de la fin du VIe siècle-début du VIIe siècle, soit juste avant Mohammed… « Le Coran reflète les positions de Mohammed et de ses disciples sur Jésus et son identité, sur Marie, sur les affirmations des chrétiens, ce qu’on peut accepter, ce qu’on peut tolérer, ce qu’on doit rejeter », explique Suleiman Ali Mourad, professeur de religion au Smith College (1).
Ainsi de l’expression « Fils de Marie », systématiquement employée par le Coran pour parler de Jésus, alors que l’Évangile ne le fait qu’une seule fois. Elle reflète autant les controverses entre juifs et chrétiens sur l’origine de Jésus – le Coran dénonce à ce propos les « calomnies » des juifs qui accusent Marie d’être une« prostituée » – que la volonté de l’islam d’apporter sa propre réponse au débat, encore vif, sur la maternité divine de Marie, et donc la divinité de Jésus. « La Mère du Christ n’est pas reconnue comme la Mère de Dieu », explique l’anthropologue des religions Malek Chebel (2). « Et si Jésus est perçu comme un prophète important de l’islam, il n’est pas “Dieu” dans le Coran. » Celui-ci reproche d’ailleurs aux chrétiens de diviniser Jésus et Marie. « Si vous dites que Jésus est le Fils de Marie, cela sous-entend qu’il n’est pas le Fils de Dieu, sinon Marie deviendrait l’égal de Dieu », poursuit Suleiman Ali Mourad.
Le fait que le Coran nomme Jésus «’Îsâ », et non « Yasû » (« Dieu sauve »), souligne d’ailleurs bien que Jésus n’est ni Dieu ni sauveur. Avec la conséquence, dans l’islam, de voir Marie – qui, contrairement à l’Évangile, ne donne pas son consentement au moment de l’Annonciation – réduite à un rôle de modèle de vie pure et dévote.
► Un pont entre chrétiens et musulmans ?
Au-delà des différences théologiques, Marie demeure un point de référence commun important entre chrétiens et musulmans. « Même les musulmans viennent la vénérer. À Notre-Dame de Harissa, la moitié des pèlerins sont musulmans. À Lourdes, c’est 5 %, ce qui, sur 6 millions de personnes, fait pas mal de monde », relève Gérard Testard, coordinateur d’Ensemble avec Marie, une initiative de rencontre entre chrétiens et musulmans autour de la fête de l’Annonciation (3) qui a été décrétée jour férié au Liban, justement en raison de la vénération de Marie par les musulmans.
Et même si cette religiosité populaire musulmane n’est pas toujours appréciée d’une partie des responsables de l’islam, « Marie peut être un élément de conciliation entre chrétiens et musulmans », insiste le P. Borrmans. « Si, pour les chrétiens, elle est médiatrice de toutes grâces, avec et par son Fils, le seul médiateur auprès du Père, elle pourrait aussi être médiatrice entre musulmans et chrétiens en tant que modèle parfait de la”soumission confiante” aux désirs de Dieu sur notre commune humanité », explique-t-il, rappelant les méditations du grand islamologue Louis Massignon (1883-1962) pour qui le « fiat » de Marie était l’expression parfaite de « l’islam » entendu dans son sens premier, la« soumission » à la volonté divine.
« Marie est un modèle de foi et de fidélité », résume Gérard Testard, pour qui« prier ensemble avec la Vierge peut être une porte ouverte pour aller plus loin, notamment dans le domaine sociétal ou intellectuel, ou pour travailler ensemble pour la paix ».
Nicolas Senèze
(1) Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, Jésus et l’islam (épisode 3), Arte Éditions.
(2) Dictionnaire encyclopédique du Coran, Fayard, 2009, 23 €.
(3) Fêtée normalement le 25 mars mais qui, cette année, en raison du Vendredi saint puis de l’octave de Pâques, est déplacée au lundi 4 avril.Nicolas Senèze, le 01/04/2016 à 17h36
Le Bundestag a adopté jeudi 2 juin une résolution qualifiant de « génocide » le massacre de près de 1,5 million d’Arméniens par l’empire ottoman au début du XXe siècle. Le texte reconnait également les responsabilités allemandes.
Concernant aussi les Syriaques et les Chaldéens, le texte « déplore les actes commis par le gouvernement Jeunes Turcs (le parti nationaliste au pouvoir dans l’empire ottoman à l’époque, NDLR) de l’époque, qui ont conduit à l’extermination quasi-totale des Arméniens ».