Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 14 septembre 2016

Raï appelle à mettre fin aux litiges de Lassa et Aqoura - L'Orient-Le Jour 12/9/2016

Raï appelle à mettre fin aux litiges de Lassa et Aqoura - L'Orient-Le Jour

Raï appelle à mettre fin aux litiges de Lassa et Aqoura

C'est lors de sa visite pastorale dans la région du jurd de Jbeil que le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a choisi de mettre les points sur les « i » pour ce qui est des litiges fonciers de Lassa et de Aqoura.
Concernant le dossier des terrains indivis de Aqoura, Mgr Raï a appelé le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, à « rectifier sa note administrative pour court-circuiter toute possibilité de créer un malentendu, et pour éviter tout conflit futur ». Pour ce qui est du litige opposant les habitants (chiites) de Lassa au diocèse maronite de Jounieh, Mgr Raï a appelé « l'État libanais à mettre fin aux atteintes aux propriétés du diocèse maronite de Jounieh à Lassa, en vue de poursuivre les opérations de recensement des cadastres, conformément aux documents légaux, pour garantir les droits de tous ».
Dans le cadre de la deuxième journée de sa visite dans le jurd de Jbeil, Mgr Raï a célébré une messe en la cathédrale Saint-Georges de Aqoura. Étaient présents la caïmacam de Jbeil, Najwa Soueidane Farah, le président de la municipalité de Aqoura, Mansour Wehbé, ainsi que les membres du conseil municipal et les moukhtars du village, aux côtés d'un parterre de personnalités et de fidèles.

Héritage « précieux »
Dans son homélie, outre l'allusion aux terrains indivis de Aqoura, le chef de l'Église maronite a appelé l'État à « mettre fin aux atteintes aux propriétés du diocèse maronite de Jounieh à Lassa (village chiite du jurd de Jbeil), en vue de poursuivre les travaux de recensement des cadastres, conformément aux documents légaux ». « Ainsi, nous garantissons les droits de tous à vivre ensemble en paix et respect », a-t-il noté, avant de rappeler que « l'article 15 de la Constitution stipule que la propriété est protégée par la loi ». « C'est sous cet angle que nous œuvrons avec les responsables de la communauté chiite pour clore ce dossier dans le sens de l'intérêt de Lassa et ses habitants, loin de toute crispation politique ou confessionnelle », a encore dit Mgr Raï, avant de s'adresser aux habitants de Aqoura en ces termes : « Vous avez conservé votre terre comme héritage précieux et c'est pour cette raison que vous vous êtes révoltés pour la défendre (avec ses terrains indivis), en présentant les documents historiques légaux. Le ministre des Finances a émis en décembre 2015 sa note administrative, sans se baser sur un texte de loi et sans mentionner la loi de la propriété (3339 du 12/11/1930). » Selon le patriarche, « le ministre se serait basé sur l'article 7 de cette loi, faisant fi de l'article 5 qui exclut les terrains de l'ancien Mont-Liban, dont notamment les terrains indivis de Aqoura. Ces parcelles de terre exclues sont régies par les coutumes locales », a-t-il précisé.
Mgr Raï n'a pas manqué toutefois de remercier Ali Hassan Khalil « pour avoir noté que l'article 5 s'applique aux terrains indivis de Aqoura ». « Mais nous l'appelons à modifier sa décision 1216/1, publiée avec la note administrative, sur l'exception accordée à l'ancien Mont-Liban, qui est une erreur commune », a-t-il indiqué.

« Honteux »
Sur un autre plan, le patriarche maronite a réitéré son appel aux formations politiques à élire un nouveau chef de l'État. Selon lui, « il est honteux que le Liban reste sans président de la République depuis deux ans et trois mois, alors que le temple national s'effondre sur les têtes de tous ». « Il n'y a aucune excuse pour ne pas élire un président depuis le 25 mai 2014 (expiration du mandat de Michel Sleiman). Et il est inconcevable que le chaos politique et la corruption dominent le pays », a souligné le patriarche.
Pour sa part, le président de la municipalité de Aqoura, Mansour Wehbé, a remercié le patriarche pour les contacts qu'il a noués avec les responsables en vue de trouver une solution aux problèmes de recensement de cadastre.
Notons que Mgr Raï s'est également rendu à Laqlouq, où il a inauguré le siège estival de l'archevêché maronite de Jbeil. Il a visité aussi le couvent des sœurs de la Sainte-Famille au village.



JTK

lundi 12 septembre 2016

Sarkozy : « Les chrétiens de Syrie et du Liban n’ont plus leur place au Proche Orient »

Un Flash Back :
SYRIE ET LIBAN DANS LA TOURMENTE DES ALLIANCES CONTRE NATURE 
 ! 20 NOVEMBRE 2011

Mouna Alno-Nakhal - Biologiste

Le Président Sarkozy au Patriarche maronite, Monseigneur Raï : « Que les chrétiens de Syrie et du Liban émigrent pour l’Europe, ils n’ont plus leur place au Proche Orient »
Lors de l’entrevue du Patriarche maronite, Mgr. Bechara Boutros Raï avec le Président français Nicolas Sarkozy (5 septembre 2011) ce dernier lui aurait demandé :« Puisque les chrétiens ne sont plus que 1,3 million au Liban et 1,5 million en Syrie, pourquoi ne viendraient-ils pas vivre en Europe, sachant que 2 millions de chrétiens irakiens y sont d’ores et déjà réfugiés ? ».
D’après le quotidien « Al-Dyar » citant un membre de la délégation qui accompagnait Mgr. Raï à Paris, le Président Sarkozy lui aurait expliqué que, dans le contexte du choc des civilisations, notamment entre l’Islam et la Chrétienté, il n’y a plus de place pour les chrétiens dans le Machrek Arabe. Il serait donc préférable qu’ils émigrent vers l’Union Européenne composée de 27 États.
Frappé de stupeur, le Patriarche aurait demandé comment une telle chose pouvait être envisagée. Le Président Sarkozy aurait alors produit un document précisant que plus de 3 millions de chrétiens avaient quitté le Liban les 20 dernières années, et que la région du Moyen-Orient est à la veille de rencontrer de nombreux problèmes.
De retour au Liban, le Patriarche a tenu des propos contraires à la position de la France. Il a affirmé qu’il avait le devoir d’entreprendre une action à l’échelle du monde arabe tout entier pour la sauvegarde des chrétiens. C’est ainsi qu’il a rencontré le Patriarche Grec Orthodoxe Hazim qui, de son côté, s’était rendu à Moscou pour rencontrer le Patriarche Orthodoxe de Russie. À la suite d’un entretien entre ce dernier et le premier ministre Poutine, le Patriarche Hazim a rencontré le ministre adjoint des Affaires étrangères, qui lui a assuré que la Russie soutiendra le Président Bachar el-Assad jusqu’au bout, qu’elle protégera la communauté des Grecs Orthodoxes et que, de concert avec l’Iran, la Turquie, l’Arabie Saoudite, et la Syrie, elle fera en sorte qu’on ne porte pas atteinte aux chrétiens de Syrie.
En conséquence, le Patriarche El-Raï, maronite, et le Patriarche orthodoxe se sont mis d’accord pour poursuivre ensemble une politique arabe qui assurerait la protection des chrétiens du Machrek.
Dans la même veine, le Président Sarkozy aurait expliqué au Patriarche maronite que les Frères Musulmans allaient bientôt prendre le pouvoir en Syrie, qu’ils signeront la paix avec Israël, suivis en cela par le Liban. Et qu’ainsi sera réglée la question du Proche-Orient.
Le Patriarche lui a alors demandé : «  Qu’en sera-t-il des réfugiés palestiniens au Liban et ailleurs ? ». Le Président Sarkozy lui aurait répondu quelque chose comme : « ils resteront là où ils sont ! ».
À ces propos, le Patriarche Raï n’a pas pu réprimer son mécontentement, au point que Sarkozy a failli mettre fin à la rencontre. Mais il se serait ravisé en réalisant les conséquences d’un tel comportement sur les relations historiques entre les deux pays.
C’est donc cette rencontre qui éclaire les propos tenus à Paris par Mgr Raï au sujet des liens étroits entre le désarmement du Hezbollah, la solution du problème au Moyen-Orient et le droit des réfugiés au retour dans leur pays d’origine. Mais aussi le rôle du régime syrien dans la protection des minorités religieuses en général, et des minorités chrétiennes en particulier.
Et c’est dans ce contexte qu’il faut situer les propos de Denis Pietton, Ambassadeur de France à Beyrouth, quant à la déception suscitée en France par la position du Patriarche, en contradiction avec celle de la France. C’est alors que le Patriarche Raï a exigé des excuses, à défaut de quoi, l’ambassadeur ne serait pas reçu au patriarcat. Des excuses ont probablement été présentées, puisque l’Ambassadeur s’est effectivement rendu à Bkerké (siège du patriarcat) où il a exprimé sa compréhension pour les propos tenus par le patriarche et réaffirmé les relations historiques entre la France et le Patriarcat maronite qui demeurent une importante référence nationale au Liban.
Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
Date de l’article : 23/9/2011
Sources (en langue arabe) :
- Le fil des événements d’après le quotidien libanais Al -Dyar
http://www.lebanondebate.com/details.aspx?id=55649
- Coordination Générale des Institutions Libano-Canadiennes
pas d’auteur nommé.
http://www.10452lccc.com/aaaaanews11a/arabic.sept24.11.htm
Sur la rencontre Sarkozy-Bechara Raï, voir également :
« Liban/Syrie : L’Église maronite inquiète des intentions de l’Occident », par Pierre Khalaf, New Orient News, 12 septembre 2011.

samedi 10 septembre 2016

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

Les Editions Cercle d'Ecrits Caucasiens viennent de publier le livre-témoignage « Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs » de Joseph Naayem (1888-1964), un témoin oculaire majeur du génocide assyro-chaldéen et arménien.

(JPEG)

Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs de Joseph Naayem

Ci-dessous la note de l'éditeur : « Des trois plus anciens peuples chrétiens autochtones d'Asie Mineure, arménien, grec et assyro-chaldéen, qui, lors de la Première guerre mondiale, ont subi un génocide au sens vrai du terme, ourdi et exécuté par le régime jeune-turc dans l'empire ottoman, parachevé par leurs héritiers idéologiques kémalistes en 1919-1923 et entériné par l'infamant traité de Lausanne de 1924, l'assyro-chaldéen, le moins nombreux et le moins protégé, est celui dont la tragédie reste la plus méconnue. Pourtant, le témoignage rare de Joseph Naayem aurait dû, dès 1920, soulever l'indignation des puissances victorieuses, d'innombrables preuves existant de l'engagement aux côtés des Alliés de cette petite nation isolée, sans défense et cernée d'ennemis jurés séculaires. Les mêmes ennemis qui, en profitant du chaos en Irak et en Syrie depuis les années 1990, se sont attelés à l'élimination de ce peuple, une fois de plus sous les yeux du monde civilisé, qui le considère comme une minorité chrétienne qu'on peut transplanter en Europe ou en Amérique du Nord, pour la sauver et assurer sa pérennité. Comme on le fit pour les survivants arméniens et grecs d'Asie Mineure... Oublieux de ses racines culturelles, l'Occident a infiniment tort de se croire, comme les récents évènements sanglants sur son sol le prouvent, à l'abri de la sauvagerie de monstres dont lui-même a toléré l'existence et nourri les ambitions en Irak et en Syrie, comme il avait toléré l'existence de Jeunes-Turcs au début du 20e siècle, lesquels l'ont remercié d'un guerre mondiale, dont on commémore le centenaire, et qui contenait les germes de la seconde... Cette réédition comprend, -outre la préface de Joseph Yacoub, professeur honoraire de l'université catholique de Lyon, spécialiste des minorités dans le monde et des chrétiens d'Orient, auteur de « Qui s'en souviendra ? » et « Oubliés de tous » aux éditions du Cerf -celles de Lord Bryce, du R.P. Gabriel Oussani, et deux chapitres supplémentaires traduits de l'anglais absents de l'édition de 1920 ».

Le livre va être présenté par l'éditeur Hratch Petrossian dans de nombreuses villes en France, dont le 18 novembre à Valence (Drôme) par l'association « Arménia ».

- « Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs » de Joseph Naayem. Editions Cercle d'Ecrits Caucasiens-300 pages, 22 €. http://lecercledecritscaucasiens.over-blog.com/



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vendredi 9 septembre 2016

Le CPL en appelle à Bkerké qui écoute sans approuver


Abi Nasr et Dib informent Raï de l'intention du CPL de poursuivre l'escalade.
Claude ASSAF | OLJ
09/09/2016
Le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, a dépêché hier à Bkerké deux de ses députés, Nehmetallah Abi Nasr (Kesrouan) et Hikmat Dib (Baabda) qui ont notamment expliqué au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, les motivations de l'escalade que celui-ci envisage et qui s'était jusque-là traduite par le boycottage des séances du Conseil des ministres et la provocation du gel du dialogue national. Les parlementaires aounistes ont fait part au patriarche du ras-le-bol du bloc contre ce qu'il estime être une atteinte à l'esprit du vivre-ensemble.

Sauf que si le courant aouniste espérait à travers sa démarche gagner le patriarcat à sa cause, en tablant comme à son habitude sur le thème des droits des chrétiens, il est apparemment loin d'avoir réussi à sensibiliser son hôte à son argumentation, compte tenu vraisemblablement des méthodes et de la politique qu'il emploie.

L'Orient-Le Jour a ainsi appris de sources responsables à Bkerké que le patriarche maronite « n'adhère pas à ce discours tendu ». Le chef de l'Église maronite a écouté « avec attention MM. Abi Nasr et Dib, mais Bkerké se distancie de toutes les formes d'outrance verbale ». « Si le siège patriarcal est le premier à défendre le pacte national et le respect des institutions, son discours reste différent, en ce sens qu'il est national et éloigné de la politique et de la polémique », selon la même source. « Le patriarche maronite doit écouter tout le monde. Il remplit son devoir d'entendre tous les avis, non pas pour prendre parti en faveur de l'un ou de l'autre, mais pour rétablir les conditions d'un dialogue national », toujours selon la même source.

À l'issue de l'entretien, M. Abi Nasr a affirmé avoir fait savoir à Mgr Raï que « le CPL a décidé de ne plus assister en spectateur à l'effondrement de la formule libanaise du vivre-ensemble, considérant comme illégal tout pouvoir qui contredit le pacte national ». Le député du Kesrouan a fait valoir que « les autres composantes chrétiennes, notamment Bkerké, ne sauraient rester les bras croisés face à cet effritement et devraient au contraire l'interdire en usant de tous les moyens légaux ». Il a indiqué que son parti a, pour sa part, « décidé de mener une action médiatique et politique et d'adopter des positions fermes face à certaines institutions constitutionnelles qui marginalisent une tranche essentielle du tissu libanais », faisant part de la volonté du CPL de « descendre dans la rue si besoin est ».


Interrogé sur la réponse du patriarche maronite, le député du Kesrouan a déclaré : « Nous avons perçu chez Mgr Raï une douleur encore plus forte que la nôtre, mais il a sa propre méthode pour traiter ce dossier. »
De sources aounistes, on apprend que Mgr Raï semble vouloir entreprendre bientôt une démarche pour tenter de « mettre fin à la sape de la formule du vivre-ensemble ». Mgr Raï pourrait, selon ces sources, convoquer séparément les leaders chrétiens et demander à chacun d'eux son point de vue sur les moyens possibles pour éviter le naufrage.

M. Abi Nasr a par ailleurs constaté que « le Grand Liban de 1920, chrétien, musulman, sunnite, chiite, druze, première et dernière référence politique, est aujourd'hui en train de s'écrouler », alors qu'il avait « défié le monde en montrant que les musulmans et les chrétiens pouvaient fonder un seul État uni dans sa terre, son peuple et ses institutions ».

Le député du Kesrouan a par ailleurs appelé le « camp adverse » à mettre fin à la vacance présidentielle. « N'imputez pas la responsabilité du vide aux maronites, d'autant que vous avez coupé leurs ailes à travers une loi électorale injuste qui a fait accéder au Parlement des maronites qui ne le sont pas », a-t-il lancé à l'adresse de ses adversaires politiques qu'il n'a pas nommés, en allusion notamment au courant du Futur.

Dans la même détermination de vouloir mener des actions concrètes pour « préserver le Liban et sa formule menacée », M. Dib a fustigé « l'exclusion des chrétiens et la monopolisation du pouvoir ». « Il est apparu que le partenaire politique musulman ne se soucie nullement de l'intérêt national suprême portant sur le vivre-ensemble et le maintien de toutes les composantes libanaises », a affirmé le député de Baabda, avant de faire valoir que « les musulmans ont intérêt, plus que les chrétiens, à préserver toutes les confessions ».
Et de conclure : « Il était nécessaire d'informer le patriarche maronite du climat qui prévaut aujourd'hui, d'autant qu'il bénit toute initiative contribuant au renforcement du vivre-ensemble et à la préservation de cette formule à laquelle il est le plus attaché. »


Lire aussi
Le culte du rien, le billet de Gaby NASR

http://www.lorientlejour.com/article/1006369/le-cpl-en-appelle-a-bkerke-qui-ecoute-sans-approuver.html

Le CPL en appelle à Bkerké qui écoute sans approuver

Abi Nasr et Dib informent Raï de l'intention du CPL de poursuivre l'escalade.
Claude ASSAF | OLJ
09/09/2016
Le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, a dépêché hier à Bkerké deux de ses députés, Nehmetallah Abi Nasr (Kesrouan) et Hikmat Dib (Baabda) qui ont notamment expliqué au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, les motivations de l'escalade que celui-ci envisage et qui s'était jusque-là traduite par le boycottage des séances du Conseil des ministres et la provocation du gel du dialogue national. Les parlementaires aounistes ont fait part au patriarche du ras-le-bol du bloc contre ce qu'il estime être une atteinte à l'esprit du vivre-ensemble.

Sauf que si le courant aouniste espérait à travers sa démarche gagner le patriarcat à sa cause, en tablant comme à son habitude sur le thème des droits des chrétiens, il est apparemment loin d'avoir réussi à sensibiliser son hôte à son argumentation, compte tenu vraisemblablement des méthodes et de la politique qu'il emploie.

L'Orient-Le Jour a ainsi appris de sources responsables à Bkerké que le patriarche maronite « n'adhère pas à ce discours tendu ». Le chef de l'Église maronite a écouté « avec attention MM. Abi Nasr et Dib, mais Bkerké se distancie de toutes les formes d'outrance verbale ». « Si le siège patriarcal est le premier à défendre le pacte national et le respect des institutions, son discours reste différent, en ce sens qu'il est national et éloigné de la politique et de la polémique », selon la même source. « Le patriarche maronite doit écouter tout le monde. Il remplit son devoir d'entendre tous les avis, non pas pour prendre parti en faveur de l'un ou de l'autre, mais pour rétablir les conditions d'un dialogue national », toujours selon la même source.

À l'issue de l'entretien, M. Abi Nasr a affirmé avoir fait savoir à Mgr Raï que « le CPL a décidé de ne plus assister en spectateur à l'effondrement de la formule libanaise du vivre-ensemble, considérant comme illégal tout pouvoir qui contredit le pacte national ». Le député du Kesrouan a fait valoir que « les autres composantes chrétiennes, notamment Bkerké, ne sauraient rester les bras croisés face à cet effritement et devraient au contraire l'interdire en usant de tous les moyens légaux ». Il a indiqué que son parti a, pour sa part, « décidé de mener une action médiatique et politique et d'adopter des positions fermes face à certaines institutions constitutionnelles qui marginalisent une tranche essentielle du tissu libanais », faisant part de la volonté du CPL de « descendre dans la rue si besoin est ».


Interrogé sur la réponse du patriarche maronite, le député du Kesrouan a déclaré : « Nous avons perçu chez Mgr Raï une douleur encore plus forte que la nôtre, mais il a sa propre méthode pour traiter ce dossier. »
De sources aounistes, on apprend que Mgr Raï semble vouloir entreprendre bientôt une démarche pour tenter de « mettre fin à la sape de la formule du vivre-ensemble ». Mgr Raï pourrait, selon ces sources, convoquer séparément les leaders chrétiens et demander à chacun d'eux son point de vue sur les moyens possibles pour éviter le naufrage.

M. Abi Nasr a par ailleurs constaté que « le Grand Liban de 1920, chrétien, musulman, sunnite, chiite, druze, première et dernière référence politique, est aujourd'hui en train de s'écrouler », alors qu'il avait « défié le monde en montrant que les musulmans et les chrétiens pouvaient fonder un seul État uni dans sa terre, son peuple et ses institutions ».

Le député du Kesrouan a par ailleurs appelé le « camp adverse » à mettre fin à la vacance présidentielle. « N'imputez pas la responsabilité du vide aux maronites, d'autant que vous avez coupé leurs ailes à travers une loi électorale injuste qui a fait accéder au Parlement des maronites qui ne le sont pas », a-t-il lancé à l'adresse de ses adversaires politiques qu'il n'a pas nommés, en allusion notamment au courant du Futur.

Dans la même détermination de vouloir mener des actions concrètes pour « préserver le Liban et sa formule menacée », M. Dib a fustigé « l'exclusion des chrétiens et la monopolisation du pouvoir ». « Il est apparu que le partenaire politique musulman ne se soucie nullement de l'intérêt national suprême portant sur le vivre-ensemble et le maintien de toutes les composantes libanaises », a affirmé le député de Baabda, avant de faire valoir que « les musulmans ont intérêt, plus que les chrétiens, à préserver toutes les confessions ».
Et de conclure : « Il était nécessaire d'informer le patriarche maronite du climat qui prévaut aujourd'hui, d'autant qu'il bénit toute initiative contribuant au renforcement du vivre-ensemble et à la préservation de cette formule à laquelle il est le plus attaché. »


Lire aussi
Le culte du rien, le billet de Gaby NASR

http://www.lorientlejour.com/article/1006369/le-cpl-en-appelle-a-bkerke-qui-ecoute-sans-approuver.html

dimanche 4 septembre 2016

IRAQ - Synode de l'Eglise chaldéenne dédié à l'exode des chrétiens, la future béatification des martyrs et aux communautés de la diaspora


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 3 septembre 2016 09:10:54 UTC+3


ASIE/IRAQ - Synode de l'Eglise chaldéenne dédié à l'exode des chrétiens, la future béatification des martyrs et aux communautés de la diaspora

Erbil (Agence Fides) – La béatification des martyrs chaldéens, les interventions pastorales et caritatives en faveur des évacués, le phénomène de l'émigration des chrétiens et le choix du nouvel Evêque chaldéen du Diocèse de Saint Pierre Apôtre à San Diego (Etats-Unis) sont quelques-uns des thèmes à l'ordre du jour de l'imminent Synode de l'Eglise chaldéenne, qui aura lieu à Erbil, chef-lieu de la Région autonome du Kurdistan irakien, du 21 au 28 septembre. Le Patriarcat chaldéen a diffusé à cet égard un communiqué par lequel il demande aux fidèles du monde entier de prier afin que le Seigneur « illumine les Pères synodaux » et les aide à effectuer un travail fructueux.
« Les béatifications dont nous avons commencé à parler – indique à l'Agence Fides S.B. Louis Raphaël I Sako, Patriarche de Babylone des Chaldéens – sont celles des martyrs du Génocide assyro chaldéen, intervenu voici un siècle sur les territoires de l'actuelle Turquie, parmi lesquels figurent notamment trois Evêques. Mais doivent également être pris en considération les martyrs plus récents, tels le Père Ragheed Aziz Ganni, Sœur Cecilia Moshi Hanna et S.Exc. Mgr Paulos Faraj Rahho, qui gouvernait l'Archi-éparchie de Mossoul. Nous parlerons également d'autres questions, telles que le renouvellement liturgique et l'avenir de la plaine de Ninive ».
Le 25 septembre, toujours à Erbil, s'ouvrira également une importante conférence programmatique de la Ligue chaldéenne, l'organisation fondée en juillet 2015 et fortement voulue par S.B. Louis Raphaël I Sako en tant qu'instrument visant à protéger « les droits sociaux, politiques et culturels » de la communauté chaldéenne, sans que la revendication de tels droits devienne apanage exclusif de partis gérés par des activistes chrétiens. Les modifications apportées aux projets de statut de la Ligue chaldéenne avant son inauguration officielle en avaient accentué les caractéristiques identitaires et nationalistes. Le communiqué diffusé par le Patriarcat chaldéen et parvenu à l'Agence Fides réaffirme que la Ligue chaldéenne « constitue un organisme autonome, n'étant affilié à aucun parti politique ni à aucun groupe financier ». (GV) (Agence Fides 02/09/2016)

IRAQ - Synode de l'Eglise chaldéenne dédié à l'exode des chrétiens, la future béatification des martyrs et aux communautés de la diaspora


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 3 septembre 2016 09:10:54 UTC+3


ASIE/IRAQ - Synode de l'Eglise chaldéenne dédié à l'exode des chrétiens, la future béatification des martyrs et aux communautés de la diaspora

Erbil (Agence Fides) – La béatification des martyrs chaldéens, les interventions pastorales et caritatives en faveur des évacués, le phénomène de l'émigration des chrétiens et le choix du nouvel Evêque chaldéen du Diocèse de Saint Pierre Apôtre à San Diego (Etats-Unis) sont quelques-uns des thèmes à l'ordre du jour de l'imminent Synode de l'Eglise chaldéenne, qui aura lieu à Erbil, chef-lieu de la Région autonome du Kurdistan irakien, du 21 au 28 septembre. Le Patriarcat chaldéen a diffusé à cet égard un communiqué par lequel il demande aux fidèles du monde entier de prier afin que le Seigneur « illumine les Pères synodaux » et les aide à effectuer un travail fructueux.
« Les béatifications dont nous avons commencé à parler – indique à l'Agence Fides S.B. Louis Raphaël I Sako, Patriarche de Babylone des Chaldéens – sont celles des martyrs du Génocide assyro chaldéen, intervenu voici un siècle sur les territoires de l'actuelle Turquie, parmi lesquels figurent notamment trois Evêques. Mais doivent également être pris en considération les martyrs plus récents, tels le Père Ragheed Aziz Ganni, Sœur Cecilia Moshi Hanna et S.Exc. Mgr Paulos Faraj Rahho, qui gouvernait l'Archi-éparchie de Mossoul. Nous parlerons également d'autres questions, telles que le renouvellement liturgique et l'avenir de la plaine de Ninive ».
Le 25 septembre, toujours à Erbil, s'ouvrira également une importante conférence programmatique de la Ligue chaldéenne, l'organisation fondée en juillet 2015 et fortement voulue par S.B. Louis Raphaël I Sako en tant qu'instrument visant à protéger « les droits sociaux, politiques et culturels » de la communauté chaldéenne, sans que la revendication de tels droits devienne apanage exclusif de partis gérés par des activistes chrétiens. Les modifications apportées aux projets de statut de la Ligue chaldéenne avant son inauguration officielle en avaient accentué les caractéristiques identitaires et nationalistes. Le communiqué diffusé par le Patriarcat chaldéen et parvenu à l'Agence Fides réaffirme que la Ligue chaldéenne « constitue un organisme autonome, n'étant affilié à aucun parti politique ni à aucun groupe financier ». (GV) (Agence Fides 02/09/2016)

vendredi 2 septembre 2016

Caritas consacre sa campagne annuelle à l’éducation des enfants réfugiés syriens au Liban - La Croix

Caritas consacre sa campagne annuelle à l'éducation des enfants réfugiés syriens au Liban - La Croix
Des enfants réfugiés syriens à Saadnayel, au Liban, le 16 juillet 2016.
ZOOM

Des enfants réfugiés syriens à Saadnayel, au Liban, le 16 juillet 2016. / HASSAN JARRAH/AFP

Le 1er septembre, jour de rentrée scolaire au Liban, plus de 250 000 enfants réfugiés syriens n'avaient toujours pas accès à un programme d'enseignement. C'est ce que révèle l'association Caritas Internationalis dans un article publié sur son site le même jour : elle lance en partenariat avec le gouvernement libanais et l'Unicef, une grande campagne d'éducation pour les enfants syriens au Liban. En effet sur plus de 400 000 enfants réfugiés au Liban, 250 000 ne vont toujours pas à l'école, principalement pour des raisons économiques.

> Lire aussi : Hollande salue "la solidarité exceptionnelle" du Liban envers les réfugiés syriens

Une raison principalement économique

« Pour certains, l'école est très chère », commente Ramzi, coordinateur des projets de Caritas Liban dans la vallée de la Bekaa. Pour beaucoup de familles réfugiées, l'école est en effet trop coûteuse et les enfants ne peuvent donc pas suivre de cursus scolaire au Liban. L'action menée en collaboration avec l'Unicef et le gouvernement libanais a pour but de libérer les familles du poids économique que représente l'école en rendant les transports, les frais scolaires et le matériel nécessaire « gratuits ». Pour le président de Caritas Liban, Paul Karam, ces enfants « qui n'ont rien à voir avec le conflit syrien », en paient pourtant le prix. En plus des programmes d'enseignement déjà mis en place, Caritas organise des cours de rattrapage, des colonies de vacances et d'autres activités dans un but unique : permettre l'accès à l'éducation pour les enfants syriens.

Un système d'accompagnement des enfants

La plupart des enfants sont traumatisés par ce qu'ils ont vu et vécu durant le conflit, ce qui les empêche de suivre une scolarité normale. Atteints psychologiquement et/ou physiquement, certains de ces enfants « ont du mal à s'adapter en classe » ajoute Ramzi sur le site de Caritas Internationalis. « D'autres encore n'ont plus côtoyé l'école depuis 2,3 voire 4 ans. » L'association organise donc à cet effet des cours de rattrapage ainsi qu'un suivi psychosocial pour les enfants qui en ont besoin. L'objectif étant de « maximiser les chances de ces élèves afin qu'ils ne perdent pas encore plus d'années ».

Le gouvernement libanais a dû s'adapter à ces nouvelles circonstances en créant de nouvelles plages horaires d'enseignement destinées aux réfugiés syriens et irakiens, en plus de l'horaire normal (8 heures-14 heures) pour les Libanais et Syriens arrivés au début de la crise. « Ce sont des cours dispensés l'après-midi et à destination des réfugiés syriens ou irakiens. Le curriculum est presque le même mais sans les cours de gym, de sport, de musique », explique Ramzi.

Valentin Gouriou



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mercredi 31 août 2016

L’Europe est « de moins en moins liée à ses racines chrétiennes », regrette le pape - La Croix

L'Europe est « de moins en moins liée à ses racines chrétiennes », regrette le pape - La Croix

L'Europe est « de moins en moins liée à ses racines chrétiennes », regrette le pape

Dans un message à l'occasion d'un symposium interchrétien, qui s'est tenu du 28 au 30 août en Grèce, le pape François a regretté que trop d'Européens « n'ont pas conscience de la foi qu'ils ont reçue », tandis que le patriarche Bartholomeos a désigné « la déchristianisation de l'Europe » comme une cause du terrorisme.

Le 14e symposium interchrétien, qui rassemble des catholiques et des orthodoxes, se déroulait du dimanche 28 août au mardi 30 août à Thessalonique (Grèce) sur le thème « Le besoin d'une réévangélisation de la communauté chrétienne en Europe ». À cette occasion, le pape François et le patriarche Bartholomeos ont tous deux envoyé un message aux participants.

« Une nouvelle œuvre d'évangélisation » est nécessaire en Europe

Commentant ce thème, le pape a regretté que beaucoup d'Européens « n'ont pas conscience de la foi qu'ils ont reçue » et ainsi ils « n'expérimentent pas la consolation, ne participent pas pleinement à la vie de la communauté chrétienne ». Ces personnes « représentent un défi pour toutes les Églises du continent » et rendent nécessaire « une nouvelle œuvre d'évangélisation » dans une Europe « de moins en moins liée à ses racines chrétiennes », a ajouté le pape.

Le pape a souhaité que les échanges entre chrétiens « contribuent à identifier de nouvelles routes, des méthodes créatives et un langage adapté pour transmettre l'annonce de Jésus-Christ, dans toute sa beauté, à l'homme européen d'aujourd'hui ».

Le terrorisme dû « à la déchristianisation de l'Europe », selon Bartholomeos

Le patriarche de Constantinople, lui, a souligné la « très grande actualité » du sujet. Évoquant les attentats qui ont frappé l'Europe ces derniers mois, il a estimé que ce fléau était dû « non pas tant au développement du terrorisme par les membres d'une religion en particulier, mais à la déchristianisation de l'Europe », en raison de laquelle l'homme « se tourne vers des formes malsaines de religiosité » qui ne promettent « qu'une jouissance éternelle de biens matériels », ​​​​ car il ne trouve de soutien spirituel « dans les pays sécularisés occidentaux d'aujourd'hui ».

Bartholomeos a également insisté sur la nécessité du « dialogue interchrétien pour cultiver un climat de confiance mutuelle et une amitié sincère entre les chrétiens, dans une époque où la collaboration et l'unité deviennent de plus en plus nécessaires ». « L'amour pour le dialogue, pour la résolution pacifique des conflits et pour la réconciliation unit les chrétiens » a redit le patriarche, qui appelle à « lutter de toutes nos forces » pour faire entendre « plus largement et plus clairement l'Évangile ».

G. V. avec Radio Vatican



JTK

dimanche 28 août 2016

Chrétiens d'Orient : la tragédie des derniers oubliés de l'histoire

Chrétiens d'Orient : la tragédie des derniers oubliés de l'histoire

Chrétiens d'Orient : la tragédie des derniers oubliés de l'histoire


Patrick Karam est docteur en science politique, président de la Coordination des Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO), vice-président du conseil régional d'Ile-de-France

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En cette fête de l'Assomption, au son des clochers de nos églises répondent encore les cloches des églises d'orient. Mais cet écho s'affaiblit, se désespère et son étouffement fait craindre son prochain effacement.

Le XXème siècle avait vu l'érosion progressive mais irrésistible de la présence des derniers Chrétiens qui atteignaient encore dans les années 50 entre 15 et 20% des populations d'Orient pour ne plus représenter que 3 ou 4% à la fin du siècle. Le début du troisième millénaire va-t-il signer leur disparition sur les terres qui ont vu naître et se développer le christianisme?

Leur situation avait certes connu depuis l'aube de l'islam des périodes compliquées mais les Chrétiens étaient toujours parvenus à survivre et à s'accommoder des différents régimes, à défaut de pouvoir bénéficier d'un traitement égalitaire. Leur présence n'avait finalement jamais été menacée avant la fin du 19 ème siècle avec le massacre des Chrétiens de Damas en 1860 ou encore au début du 20 ème siècle avec le génocide des Arméniens et des Assyriens par l'Empire Ottoman en 1915.

Leur survie est désormais compromise en ce début du 21 éme siècle par l'émergence en Syrie et en Irak de mouvements jihadistes qui remettent en question les équilibres politiques et religieux et le pacte tacite qui avaient jusque-là assuré une certaine stabilité de la présence chrétienne

Pour la première fois, les chrétiens qui se sentent étrangers dans leur propre pays émigrent massivement et ceux qui restent envisagent désormais l'exil comme la seule condition de leur survie. Leur départ précède celui d'une élite musulmane craignant le fanatisme totalitaire qui ne manquera pas de les prendre également pour cible.

Des siècles d'histoire et de civilisation peuvent-ils ainsi s'effacer sans que cela suscite l'indignation de leurs co-réligionnaires occidentaux et émoi de leur compatriotes arabo-musulmans?

Lorsque les Chrétiens ont commencé à être persécutés à la fin du dernier siècle, leurs filles enlevées, converties et mariées de force, leurs églises détruites, l'Occident a préféré relativiser leur situation afin de ne pas compromettre les relations qui la lient avec le monde arabe. Leur situation n'avait guère soulevé d'émotion et d'indignation, les laissant seuls face au rouleau compresseur de l'intolérance de ceux qui en Orient ambitionnent de limiter la réalité arabe à la religion musulmane, surtout dans les pays où les chrétiens n'existent pas ou plus et où l'Etat s'est forgé une identité confondant population et religion.

Les violences n'ont plus jamais cessé. Elles sont allés crescendo. Les persécutions dont ils sont victimes ramènent au siècle dernier, au génocide de 1915. Les chrétiens avec les descendants des survivants Arméniens et des Assyriens qui ont fui en Syrie et en Irak revivent les mêmes souffrances. Et l'Europe a détourné le regard. Elle les a laissés seuls face à la barbarie et à la montée des intolérances.

Villages rasés, massacres collectifs, meurtres de religieux et de civils (femmes, enfants, vieillards), viols, enlèvements, persécutions à grande échelle, conversions forcées, églises incendiées, monastères et écoles détruites, les Chrétiens d'Orient vivent aujourd'hui dans l'angoisse du lendemain, dans la peur et la souffrance quotidiennes.

L'épuration religieuse massive et silencieuse qui était en cours en Orient, a laissé la place à une stratégie de la terreur qui vise ouvertement à éliminer toute présence chrétienne, toute identité multiple, tout souvenir du christianisme et de son rôle historique dans la construction de ces peuples et de ces Etats. Elle vise en fait à rendre cet espace géopolitique hostile et impénétrable à l'Occident.

Pourtant, l'Europe continue à minimiser leur situation en la comparant aux autres communautés qui subissent eux aussi, c'est vrai, la guerre et la terreur, alors même que les situations ne sont pas comparables.

Les Chrétiens sont persécutés uniquement parce qu'ils sont chrétiens, parce qu'on les assimile à l'Occident, et que l'on veut faire disparaître les racines chrétiennes de ces pays.

A la différence des autres communautés, les Chrétiens d'Orient n'ont pas de territoire sanctuaire où ils pourraient se réfugier, ils n'ont pas d'armée pour les défendre, ils n'ont pas de partis politiques pour porter leurs intérêts (sauf au Liban), et ils n'ont pas non plus de protecteurs internationaux.

Les chiites sont défendus par l'Iran. Ils ont un sanctuaire où ils peuvent se réfugier et une armée pour les protéger. Les Etats du Golfe portent à bout de bras les sunnites, les financent et les arment. Les Kurdes ont leur territoire, une armée puissante et ils peuvent aussi compter sur l'Occident.

Mais qui défend les chrétiens d'Orient? Personne en vérité. Pas plus les Arabes que les Occidentaux.

Les Arabes, ruminant les défaites subis face à différents ennemis historiques, incapables depuis la fin de l'ère Nasser de porter un projet d'unité qui dépasserait les particularismes religieux, se sentent désormais relégués, déclassés, à la traîne de l'histoire et cette frustration de ne pas pouvoir jouer un rôle à la mesure de leur passé lointain, pousse à la recherche d'une dignité à travers une unité religieuse qui rassemblerait au delà des particularismes ethniques.

Dans ce schéma excluant, les chrétiens, premiers militants de la cause arabe, n'ont pas leur place et le silence des pays et des populations arabo-musulmans, eux qui sont pourtant prompts à se mobiliser pour d'autres causes, pour d'autres populations, pourvu qu'elles soient musulmanes. est un signal que la brisure s'opère.

Les musulmans devraient pourtant se rappeler ce qu'ils doivent aux Chrétiens, grâce à qui l'islam des premiers temps a pu survivre et se développer. Que serait devenue cette religion sans le Négus de l'Abyssinie chrétienne qui a accueilli et protégé les premiers musulmans qui fuyaient la tyrannie? Ils doivent comprendre qu'ils sont les premiers responsables de la survie de leurs derniers Chrétiens avec qui ils ont vécu pendant des siècles. Les Chrétiens d'Orient ont toujours représenté l'antidote de l'extrémisme ainsi qu'un vecteur de tolérance entre les communautés. Leur fin signerait l'effondrement intellectuel, moral et économique de leur pays et un renfermement mortifère qui précipiterait crises sociétales et montée de l'intolérance et de l'islamisme aux portes de l'Europe.

L'Occident, très réactif à condamner les violations des droits de l'homme partout dans le monde, est gêné d'afficher sa solidarité avec des populations qui portent depuis près de 2000 ans ses valeurs, des populations à qui il doit sa civilisation et son identité.

Au nom de ces hommes et de ces femmes persécutés parce qu'ils sont Chrétiens, la France, quant à elle, qui a une responsabilité particulière en Orient, aurait dû assumer sans complexe sa tradition, celle qui a commencé avec Saint Louis, celle qui ne craint pas d'afficher sa solidarité avec les peuples opprimés et les chrétiens d'Orient. Mais sa voix ne porte pas au-delà des protestations d'usage destinées uniquement à calmer son opinion publique révoltée par les souffrances de populations qui revendiquent une double filiation civisationnelle, avec l'Occident et avec le monde arabe.

Mais l'Occident, oublieux des populations qui portent ses propres valeurs, n'éprouve pas le besoin de se tourner vers le passé commun qui le relie à ces chrétiens attachés à leur religion et à leur identité. L'Europe, et la France en particulier, ne cherchent pas dans le passé des raisons de fierté car leur contribution au développement de l'humanité et leurs apports multiples les portent à se projeter dans un futur apaisé et dépassionné dans lequel la religion chrétienne aura été évacuée au nom notamment de l'apaisement avec les musulmans.

L'Occident paye son aveuglement. Il a fermé les yeux sur la persécution des chrétiens d'orient, qui sont, avec les femmes, les thermomètres de la poussée des fièvres qui se manifestent dans la région, et aujourd'hui c'est sa sécurité qui est menacée. Les milliers de Français et d'Européens qui rejoignent les organisations terroristes, les millions de réfugiés qui déferlent en Europe, la déstabilisation de tout l'Orient auraient pu être évités si la menace avait bien été prise en compte et entraîné une réaction à la hauteur des dangers.

Faute de considérer que les Chrétiens sont chez eux en Orient et de tout mettre en œuvre pour les aider à retourner sur les terres qui ont vu naître et grandir le christianisme, faute d'agir avec fermeté pour défendre leurs droits et exiger l'égalité de traitement avec les populations musulmanes, l'hémorragie se poursuivra.

Dans moins d'un demi-siècle, à l'exception de l'Égypte, les chrétiens trop peu nombreux seront incapables de se vivre en communauté et ils seront absorbés dans l'anonymat des villes qu'ils devront rejoindre après avoir abandonné des villages désormais désertifiés. Dans ces conditions, ils ne pourront pas préserver et afficher une identité particulière et devront se plier au dictat de la majorité conquérante. L'Orient se refermera sur une homogénéité religieuse et les atouts du pluralisme qui ont construit ces pays et ces civilisations seront désormais souvenir ancien. Il faut craindre alors que les cloches qui résonnent le 15 août pour honorer la vierge Marie, ne rencontrent plus d'écho en Orient. Elles sonneront sans doute le glas de la présence chrétienne sur ces terres historiques du christianisme.



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Syrie: Epargnés par les combats, 210'000 chrétiens vivent dans la "Vallée des Chrétiens" - cath.ch

Syrie: Epargnés par les combats, 210'000 chrétiens vivent dans la "Vallée des Chrétiens" - cath.ch

Syrie: Epargnés par les combats, 210'000 chrétiens vivent dans la "Vallée des Chrétiens"

Le Père Ziad Hilal, jésuite syrien, travaille aujourd'hui dans la Vallée des Chrétiens (Photo:  Jacques Berset)
28.08.2016 par Jacques Berset, cath.ch

Depuis le début de la guerre en Syrie, de nombreux chrétiens se sont réfugiés au cœur du Wadi al-Nasara, à 50 km à l'ouest de Homs. Epargnée par les combats, entourée de hautes montagnes, cette région en bordure de la frontière libanaise est nommée la "Vallée des Chrétiens".

Ce sanctuaire abrite actuellement 210'000 chrétiens, dont 8'000 familles déplacées.

3'000 nouvelles familles sont en train de rejoindre ce havre de paix pour fuir la violence de la guerre, rapporte l'Œuvre d'Orient, une œuvre d'Eglise basée à Paris, qui soutient depuis la moitié du XIXe siècle les communautés chrétiennes au Moyen-Orient. En 5 ans, faute de travail et de logement, 75'000 jeunes ont déjà quitté la région pour un pays étranger. Et de nombreuses familles s'apprêtent à les suivre si rien n'est fait.

Vaste projet des Eglises locales

Sous l'égide des Eglises locales, grecque-melkite catholique et orthodoxe, un comité composé de laïcs et de religieux a décidé de lancer un vaste projet de construction de logements. "Les jeunes couples ont prioritairement besoin d'un espace de vie pour fonder une famille", explique le Père jésuite Ziad Hilal, qui contribue à la mise en œuvre de ce plan d'action, avec l'aide de diverses ONG.

L'Œuvre d'Orient soutient notamment un projet d'une usine de fabrication d'équipement mobilier dans le Wadi al-Nasara, car une telle production est importante pour les nombreux habitants de cette région. Depuis le début du conflit, de nombreux Syriens chrétiens se sont réfugiés dans cette zone frontalière avec le Liban. La "Vallée des Chrétiens", de par sa stabilité et de par sa main d'œuvre expérimentée, contribue à la prospérité de l'industrie syrienne.

Eviter l'émigration

Dans cette région, la création de plusieurs entreprises est prévue. "Nous souhaitons développer un élevage de poulets, une fabrique de meubles…dont la faisabilité a été étudiée par des spécialistes. Cela répond aux besoins locaux et créera beaucoup d'emplois", précise pour sa part le Père pauliste Walid Eskandafi, directeur du projet humanitaire sur place, ajoutant que "ces projets vitaux pour enraciner les jeunes ont besoin d'être financés au plus vite !"

La population de la "Vallée des Chrétiens" souffre d'un grave manque d'eau, de nourriture, de carburant et d'électricité, note pour sa part le Patriarcat de Moscou, qui qualifie la situation humanitaire sur place de "catastrophique". Le Centre russe pour la réconciliation des belligérants sur le territoire de la République arabe syrienne, avec l'aide du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE) et de la Section moscovite de la Société impériale orthodoxe de Palestine, a fait parvenu un premier convoi d'aide humanitaire dans cette région.

Aide du Patriarcat de Moscou

Le DREE rappelle que le Patriarcat de Moscou continue à entretenir des liens étroits avec les leaders et les représentants des communautés chrétiennes de Syrie et à agir pour la défense de leurs droits dans tous les domaines. La "Vallée des Chrétiens" est un ensemble de village dans la province d'Homs, où résident principalement des chrétiens. A l'heure actuelle, la population est chiffrée à environ 250'000 personnes. "Dans un contexte d'opérations militaires et de violentes persécutions de la part des extrémistes", souligne le DREE, la "Vallée des Chrétiens" est restée un refuge sûr pour bien des croyants de Syrie.

Le Synode de l'Eglise orthodoxe russe a publié à plusieurs reprises des déclarations sur la situation des chrétiens au Proche Orient. Le patriarche de Moscou ne manque pas d'en parler lors de ses rencontres avec les chefs d'Etat et les responsables des organisations internationales, notamment avec les autorités de la Fédération de Russie. L'Eglise orthodoxe russe travaille en permanence sur ce thème avec le ministère des Affaires étrangères russe.

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE, n'hésite pas à parler d'un "véritable génocide de la population chrétienne qui se produit sous nos yeux sur les terres d'où la Bonne Nouvelle a été répandue dans le monde entier", une tragédie peu évoquée par les grands médias internationaux. (cath.ch-apic/oeuvred'orient/mospat/be)



JTK