Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

dimanche 13 janvier 2013

Jordanie: les chrétiens pris entre les élections et les réfugiés syriens - Le blog de Père Patrice Sabater

485077_491330047556733_2134430144_n.jpgAMMAN - 8 janvier 2013) Les évêques européens et américains de la Coordination Terre Sainte, actuellement en Terre Sainte pour leur visite annuelle aux communautés locales du 5 au 10 janvier, ont rencontré le 6 janvier, à Amman, Mgr Lahham. Le Vicaire Patriarcal les a entretenus sur la situation des réfugiés syriens en Jordanie et sur l'enjeu des prochaines élections du 23 janvier.

Le 8 décembre 2012, le nombre de réfugiés syriens aidés par Caritas Jordanie atteignait le nombre de 60 039, avec un total de 12 062 familles hébergées dans les camps de Mafraq, Zarqa, Irbid, Amman et Madaba. L'assistance fournie concerne notamment  la nourriture, le matériel scolaire, les soins de santé, le logement et  la formation continue, pour un total de 38 975 interventions. L'action de Caritas Jordanie ne se limite pas seulement aux réfugiés syriens, mais s'adresse aussi aux Irakiens et aux migrants d'autres pays comme la Somalie et le Soudan. Plus d'une centaine de bénévoles se sont engagés dans cette mission lancée en juin 2011. Elle a permis ce dernier trimestre aux réfugiés syriens installés à Zarqa et Irbid, d'améliorer leurs compétences professionnelles. Ces chiffres ont été communiqués le 6 janvier à Zarqa (Jordanie) lors de la rencontre entre les responsables de la Caritas Jordanie, la paroisse des 12 apôtres dirigée par le Curé le Père Elie Kurzum et les évêques de la « Coordination Terre Sainte » (États-Unis, Union-Européenne, Afrique du Sud, Canada, la Comece et le CCEE (Conseil des Conférences Episcopales d'Europe) actuellement en Terre Sainte pour leur traditionnelle visite annuelle (la 13ème)  aux communautés locales.

Comme l'a mentionné le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, originaire de Jordanie, l'Eglise participe activement au soutien des  250 000 réfugiés syriens  dans le royaume hachémite, qui échappent à la guerre civile. La réunion a permis de donner une idée de cet engagement et de faire appel aux Eglises, représentées par la Coordination Terre Sainte, tant sur le plan matériel  que spirituel. Mgr-Lahham--Vicaire-Patriarcal-en-Jordanie-.jpg

Les paroisses et Caritas pour les réfugiés 

"La Paroisse est engagée en première ligne au service des réfugiés – explique à l'agence Sir le curé de la paroisse, le Père Kurzum – Nous avons achevé récemment un projet : l'école l'après-midi, rendue possible grâce à la Caritas et au gouvernement de Pologne. Pendant quatre mois, 104 enfants du camp voisin venaient pour trois jours par semaine. Maintenant, nous essayons de trouver d'autres fonds, nécessaires pour redémarrer un autre projet, peut-être avec un autre pays partenaire. " A Zarqa les tentes offertes par l'Italie, la France et le Maroc, sont toutes pleines de réfugiés, avec les hôpitaux du camp. La situation est sous contrôle, mais il se produit de temps en temps quelques tensions. Plus le temps passe, plus les besoins augmentent, et avec eux, le nombre des réfugiés : « Nous pensons que dans les trois prochains mois, le nombre de réfugiés va passer de 250 000 à 500 000. Ceux qui franchissent la frontière de la Syrie pour la Jordanie atteignent le nombre de 1000 presque chaque jour. Mais il y a un besoin primaire qui surpasse tous les autres, et qui doit être accueilli et écouté. Le Père Kurzum n'a pas de doute, « ceux qui quittent la Syrie et rejoignent la Jordanie ont aussi besoin de quelqu'un qui soit là avec eux. Quelqu'un avec qui ils puissent partager leur souffrance, qui puisse les écouter. Nos bénévoles, nos jeunes sont là pour ça aussi. Ces derniers mois, nous avons consacré beaucoup de temps aux enfants des réfugiés. Presque toutes les familles nous ont partagé leur désir de retourner en Syrie, de retrouver leur maisons à Homs, à Alep, ou dans les villages voisins. » En attendant, il faut continuer à fournir de la nourriture, du chauffage, des vêtements et une assistance pour se loger et trouver du travail. "L'espoir est que la visite des évêques européens et américains puisse apporter un soutien à la reprise de projets en faveur des réfugiés du camp."

Un vote attendu

Tandis que continue l'accueil des réfugiés et des déplacés syriens la Jordanie se prépare pour les élections le 23 janvier des membres de la Chambre Basse du Parlement, le Majlis an Nuwab. Affaiblie par ses pays voisins comme la Syrie et l'Irak, où la violence ne cesse pas, le Liban et les Territoires palestiniens, en équilibre précaire, la Jordanie attend le résultat de ce vote qui verra en lice 61 différents partis et les listes avec plus de 1500 candidats. Parmi ceux-ci, 824, dont seulement 88 femmes, se disputeront 27 des 150 sièges disponibles de la Chambre Basse (le Sénat est nommé par le Roi) et les 698 restants (dont 196 femmes), cependant, seront en lice pour occuper les 123 sièges restants distribués sur des bases locales.

Les chrétiens sont aussi appelés à voter, comme l'a souligné le Jordanienne.jpg vicaire patriarcal pour la Jordanie Mgr Maroun Laham : « Nous exhortons les chrétiens à aller voter et voter selon leur conscience. Le vote est un devoir et nous ne devons pas oublier qu'en tant que chrétiens, nous sommes 3% de la population, nous avons une base de représentation de dix sièges sur 150… » Un vote qui ne peut être séparé de l'issue de la crise syrienne qui, admet Mgr Laham, "aura une influence sur la stabilité interne de notre pays, en bien comme en mal, nous ne le savons pas encore. Nous attendons avec impatience de voir ce qui se passera. "

Un autre facteur à prendre en compte concernant la Jordanie, ajoute Mgr Laham, est «l'influence du printemps arabe que nous sentons ici aussi. Nous espérons que le nouveau Parlement sera en mesure de donner les bonnes réponses aux demandes de la population. L'avenir dépendra aussi du degré de liberté que le Roi accordera à l'assemblée élue. Le nouveau gouvernement, et c'est une nouveauté, sera nommé non plus par le Roi, mais par le Parti qui aura gagné les élections. Espérons que les politiques soient en mesure de donner des réponses positives pour le pays. »

D'après Daniele Rocchi à Amman (LPJ. org et Agence SIR)



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samedi 12 janvier 2013

Les grands défis des patriarches d’Orient | La-Croix.com-13/1/2013

Cet homme de 72 ans a été élu le 15 mars 2011 patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient. Le cardinal Béchara Raï siège à Bkerké, non loin de Beyrouth (Liban). Son Église compte 800 000 fidèles au Liban et 4 millions en diaspora.

Sept mois après son élection, le 77e patriarche maronite avait suscité une polémique à l'occasion de sa visite en France. Interrogé sur la crise syrienne, il n'avait pas caché ses craintes pour l'avenir des chrétiens en cas de chute du régime Assad, provoquant l'incompréhension des médias occidentaux. Un malentendu qui souligne l'épineuse posture des chrétiens dans un monde arabe en pleine ébullition, en particulier au Liban qui a subi une guerre civile de 1975 à 1990, et reste très sensible aux soubresauts du voisin syrien.

Tawadros II, pape copte face à la montée de l'islamisme

Successeur du pape Chenouda III (1923-2012), cet évêque de 60 ans a été désigné le 4 novembre 2012 pape de l'Église copte-orthodoxe. Avec 10 millions de fidèles en Égypte et plusieurs centaines de milliers en diaspora, cette Église, que la tradition fait remonter à saint Marc, constitue la plus importante communauté chrétienne d'Orient. C'est dire si sa situation est perçue comme un baromètre de la présence chrétienne au sein du monde arabe…

Si la constitution ratifiée le 26 décembre par le président Mohammed Morsi maintient la liberté religieuse et l'égalité des citoyens, de nombreux coptes perçoivent la percée des Frères musulmans comme une menace pour leur avenir.

Jean X, un jeune patriarche pour Antioche

Rarement, dans l'orthodoxie, transition n'aura été si brève. Le 17 décembre 2012, deux semaines à peine après le décès d'Ignace IV (1920-2012), le métropolite Jean Yazigi, 57 ans, a été élu patriarche grec-orthodoxe d'Antioche et de l'Orient. Une urgence dictée par la situation chaotique en Syrie, où cette Église compte 1,3 million de fidèles sur un total de 1,8 million, le siège du Patriarcat étant à Damas.

Après 21 mois de conflit et plus de 60 000 victimes selon l'ONU, les chrétiens sont tentés par l'exil, pris en étau entre un régime au bord de la rupture et une rébellion qui compte dans ses rangs de nombreux islamistes. Jean X aura sans doute à cœur d'encourager les liens de confiance entre communautés, en prenant soin de ne pas paraître soutenir un camp contre l'autre.

Les Chaldéens d'Irak attendent un successeur au cardinal Emmanuel III Delly

Quelques jours avant Noël, Benoît XVI a accepté la démission du patriarche des Chaldéens Emmanuel III Delly, pour raison d'âge. En dix ans, la communauté chrétienne irakienne, qui comptait plus de 1 200 000 fidèles avant l'invasion américaine de 2003, a connu une hémorragie si forte qu'il ne resterait qu'entre 300 000 et 450 000 chrétiens dans le pays, en majorité chaldéens.

Quant à l'installation de nombreuses familles dans la région autonome du Kurdistan (au nord), elle est loin d'avoir réglé leur dilemme. Selon de nombreux observateurs, la tâche du successeur d'Emmanuel III Delly s'annonce très complexe.

Grégoire III Laham, au cœur du conflit syrien

Patriarche melkite depuis l'an 2000, Grégoire III Laham (80 ans) veille sur une communauté de 2 millions d'âmes, présente au Liban, en Palestine et au Syrie. Parfois critiqué pour sa proximité avec le régime de Damas, lui n'a de cesse d'appeler les Syriens à la réconciliation, au dialogue.

« Le monde arabe musulman a besoin de nous. Sans les chrétiens, ce n'est plus le monde arabe que l'on connaît. Ce que nous voulons, c'est une société où musulmans et chrétiens partagent la même vie, comme ils l'ont fait pendant plus de mille quatre cents ans », confiait-il à La Croix, en septembre 2012, à l'occasion de la visite du pape au Liban.

Ignace Youssef III Younan, à la tête d'une communauté éprouvée

Patriarche syrien-catholique siégeant à Beyrouth, Ignace Youssef III Younan (68 ans) a la charge de 175 000 fidèles de tradition syriaque unis à Rome. Une Église rudement éprouvée par l'instabilité du Proche-Orient, en particulier en Irak : en 2010, plus de 50 fidèles avaient été tués lors de l'assaut mené par des islamistes contre la cathédrale syrienne-catholique de Bagdad, provoquant un violent traumatisme chez l'ensemble des chrétiens d'Orient.

Antonios Naguib, un patriarche copte-catholique affaibli

L'Église copte-catholique est dirigée par un administrateur depuis que le patriarche Antonios Naguib (77 ans) a été victime, au mois de février 2012, d'un accident vasculaire cérébral l'empêchant d'assumer sa tâche. Cette communauté de 250 000 fidèles partage les inquiétudes des coptes-orthodoxes d'Égypte. Moins nombreux, ils bénéficient cependant de la solidarité de l'Église catholique.

Les Arméniens isolés depuis le décès de Torkom II Manougian

Le patriarche arménien de Jérusalem, Torkom II Manougian, est décédé le 12 octobre 2012. Son siège est actuellement vacant. 2 000 Arméniens vivent à Jérusalem, dont 1 500 sont issus de la diaspora engendrée par le génocide de 1915. Face au manque de perspectives, nombre d'entre eux émigrent à l'étranger. Cette Église compte par ailleurs 6 millions de fidèles dans le monde mais la traditionnelle présence arménienne à Jérusalem risque de s'éteindre.

Mgr Fouad Twal, la voix des Latins de Terre sainte

D'origine jordanienne, Mgr Fouad Twal (73 ans) a été nommé patriarche latin de Jérusalem en 2008, une juridiction fondée par les croisés après leur prise de la ville le 15 juillet 1099. Il est responsable des catholiques de rite latin d'Israël, de Palestine, de Chypre et de Jordanie, majoritairement Arabes.

Son principal défi consiste à assurer la pérennité d'une communauté fragilisée, comme le reste de la population palestinienne, par le conflit avec Israël. En Jordanie aussi, certains craignent une déstabilisation liée au conflit qui touche le voisin syrien.

Sources : archives « La Croix » et Œuvre d'Orient.


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Fwd: [ZF130111] Le monde vu de Rome


Egypte : le card. Sandri témoigne de la sollicitude de l'Eglise
Et plaide pour la liberté religieuse

Anne Kurian

ROME, 11 janvier 2013 (Zenit.org) - Le cardinal Sandri a témoigné de la sollicitude de l'Eglise pour les peuples d'Egypte et de tout le Moyen-Orient, plaidant pour la liberté religieuse et pour la fin de l'hémorragie des chrétiens dans cette région.

Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglise orientales, a conclu ce jour sa visite pastorale en Egypte, du 6 au 11 janvier 2013 (cf. Zenit du 10 janvier 2013). Il y a rencontré la communauté catholique de rite oriental et latin, mais aussi les chrétiens orthodoxes

Le cardinal a notamment inauguré, une nouvelle église consacrée à Notre-Dame de la Paix, à Sharm-El-Sheik. L'édifice a été réalisé grâce à la contribution de l'éparchie copte catholique d'Ismaylhiah, de la nonciature apostolique en Egypte, du consulat italien, de l'Aide à l'Eglise en détresse, selon L'Osservatore Romano du 11 janvier 2013.

La sollicitude de l'Eglise

A cette occasion, le cardinal a demandé de prier « pour tous les chrétiens qui souffrent et pour toutes les populations victimes des guerres, toujours insensées ».

Sa visite, a-t-il expliqué, répond à la volonté de « faire sentir aux régions orientales la sollicitude de l'Eglise », avec une pensée particulière aux chrétiens de la Syrie et de l'Irak, « si blessés par la violence des hommes, mais immergés par la grâce de Dieu dans la blessure ouverte du côté du Christ ».

Il a exprimé la préoccupation de l'Eglise pour la gravité de la situation des chrétiens dans tout le Moyen Orient, rappelant en particulier l'histoire de la vocation à l'accueil de la terre égyptienne, souhaitant que cette vocation se traduise aussi dans les structures politiques du pays.  

Stopper l'hémorragie des chrétiens

Le cardinal a partagé ces préoccupations lors de ses visites au patriarche grec orthodoxe d'Alexandrie, Theodore II, et au patriarche Tawadros, nouveau patriarche copte orthodoxe d'Alexandrie.

Les échanges, caractérisés par une grande cordialité, ont souligné la nécessité que les catholiques et orthodoxes s'unissent, en particulier pour œuvrer à la fin des souffrances du peuple syrien.

Mais également pour redonner paix et sérénité à tous les chrétiens de la région, de façon à stopper l'hémorragie qui risque d'y effacer leur présence.

Pour la liberté religieuse

Le cardinal a également rencontré les responsables des activités apostoliques en Egypte, le 9 janvier, les encourageant à s'engager pour la diffusion de l'Evangile, tout en n'oubliant pas de « faire des haltes à l'oasis » afin que leur foi « soit revigorée dans la beauté de l'amitié avec Dieu », à l'exemple du Christ dont « les journées étaient précédées et closes par un intense dialogue avec le Père ».

Il a fait observer que « protéger et cultiver la foi dans la culture constitue un domaine privilégié de la mission pastorale ». Il a invité à ce propos à « développer la collaboration entre les divers centres de l'action pastorale et missionnaire de cette nation ».

Il a conclu en souhaitant « la défense des chrétiens auxquels n'est pas reconnue la liberté religieuse. Que soit garanti à tous indistinctement, mais aussi aux chrétiens, de professer leur credo ».

Une nouvelle initiative de Michel Eddé : l’« Académie maronite » | 12/1/2013 | L'Orient-Le Jour

Le président de la Fondation maronite dans le monde, Michel Eddé, a annoncé hier le lancement de l'« Académie maronite », un programme pédagogique et culturel destiné aux jeunes issus du monde de l'émigration. Le programme s'adresse en priorité aux jeunes de quatrième et cinquième génération et comprend une interview, un échange interactif de quatre mois sur Internet, suivi d'une visite de vingt jours au Liban et de la remise d'une attestation. Le 15 janvier a été fixé pour le lancement de la première session de l'Académie.

Le lancement de l'Académie maronite a été annoncé au cours d'une conférence de presse au Centre catholique d'information (CCI).. . Dans l'audience, la directrice générale de la Fondation maronite dans le monde, Hyam Boustany, le responsable de ses relations extérieures, l'ambassadeur du Liban en Argentine, Antonio Andari, le président de l'Association des industriels Nehmat Frem, ainsi que l'industriel Charles Hajje.

80 % des maronites vivent à l'étranger
Explicitant le sens de cette initiative, Michel Eddé a affirmé : « Quand nous savons, chiffres à l'appui, que 80 % des maronites vivent à l'extérieur du Liban, l'importance existentielle de cette réalité pour les maronites et le Liban s'impose d'elle-même. Si l'Église maronite ne parvient pas à maintenir vivant et dynamique le lien entre ces émigrés et l'Église mère, et par ce biais avec le patriarcat maronite comme symbole de l'unité de l'Église maronite et instance suprême pour tout maronite, où qu'il se trouve, alors la condition maronite, les maronites et avec eux le Liban sont menacés dans leurs êtres mêmes. »

« L'initiative de la Fondation maronite dans le monde a pour but de faire face à ce danger (...) de permettre aux maronites de s'attacher à leurs racines (...) et de leur restituer la capacité de jouir de leurs droits et devoirs politiques, civiques, sociaux et économiques et de participer activement à la vie et à la croissance de leurs pays », a ajouté Michel Eddé.

Création d'une « opinion publique » maronite
À l'actif de la Fondation maronite, a précisé M. Eddé, figurent déjà des réalisations pratiques touchant le décret de naturalisation ainsi qu'un projet de loi portant sur la facilitation de la procédure de récupération de la nationalité libanaise.

« L'institutionnalisation de la relation entre la Fondation maronite et les émigrés est en bonne voie, dans les deux Amériques, le Canada, l'Australie, sans parler de la France et d'autres pays européens, ou de l'Afrique », a ajouté M. Eddé, qui a fixé pour objectif à ce tenace effort de communication et de sensibilisation « la création d'une opinion publique maronite dans les pays d'émigration ».
Et de rappeler que la Fondation maronite dans le monde a déjà pris l'initiative, par le passé, d'encourager les jeunes descendants d'émigrés maronites à effectuer des visites au Liban qui les aideraient à se réapproprier leurs racines maronites et libanaises.

« Le danger de l'assimilation, dans les pays d'émigration, menace d'abord les chrétiens, et plus particulièrement les catholiques, qui en forment la grande majorité, a souligné Michel Eddé. La perpétuation de cet état de fait est de nature à provoquer un grave déséquilibre dans la formule libanaise qui affecterait non seulement les chrétiens, mais toutes les composantes religieuses du tissu social libanais, d'où l'importance exceptionnelle de ce programme de "retour aux sources", dont la responsabilité est celle des jeunes maronites, plus encore dans le monde de l'émigration qu'au Liban. »

Laurent Aoun : 50 milliards de dollars
Dans sa présentation, l'avocat Laurent Aoun a souligné certaines des caractéristiques du programme de l'Académie maronite. 80 jeunes ont déjà été sélectionnés pour pendre part à la première session de l'Académie maronite, qui sera entamée le 15 janvier, a-t-il précisé. Au terme des quatre mois d'échanges interactifs, les visites au Liban se feront durant l'été et seront couronnées par une rencontre avec le patriarche.

Le programme d'initiation au Liban comprendra un volet économique destiné à orienter les investissements annuels des émigrés vers des secteurs productifs et créateurs d'emplois, a enchaîné M. Aoun, qui a précisé qu'au cours des dix dernières années, quelque 50 milliards de dollars américains ont été virés par les émigrés, sans contrepartie.
« Or ces fonds ont été dans trois directions, a-t-il déploré : les dépôts bancaires, c'est-à-dire indirectement les bons du Trésor qui servent à financer divers projets, alors même que des régions reculées continuent de souffrir du sous-développement ; l'achat de terrains à des fins de spéculation, ce qui a contribué à la hausse du prix des terrains et donc un surcroît d'émigration d'une classe privée du pouvoir d'achat correspondant : enfin dans l'augmentation du nombre de personnes instruites et, d'une certaine façon, des candidats à l'émigration. »

Laurent Aoun a conclu sa présentation en affirmant que l'Académie maronite aidera, entre autres, à la création d'un « environnement propice » à de meilleurs investissements des fonds venus de l'émigration et à la croissance des exportations libanaises en direction des pays d'émigration, sans compter la naissance d'une génération de jeunes ayant à cœur la cause libanaise.


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Georges Corm et Régis Debray : le profane, le religieux et le choc des ignorances

http://www.afrique-asie.fr/menu/afrique/70-points-chauds/4643-georges-corm-et-regis-debray.html
Georges Corm et Régis Debray : le profane, le religieux et le choc des ignorances

Face-à-face Le xxie siècle sonne-t-il vraiment le grand « retour au religieux ». Pour en débattre, nous avons convié l'historien et économiste Georges Corm et le philosophe Régis Debray. Le premier démontre que la religion est instrumentalisée pour des desseins profanes, le second acquiesce, mais en précisant : instrumentaliser n'est pas inventer des clivages confessionnels. Tous deux, néanmoins, défendent l'universalisme de la laïcité comme rempart à la remontée des identités meurtrières, et particulièrement religieuses.

 

On assiste depuis quelques décennies à l'irruption du religieux dans des conflits essentiellement politiques, géopolitiques et économiques. Comment expliquez-vous cela ? Est-ce un phénomène nouveau dû à la défaite des idéologies, ou la reproduction d'une imposture vieille comme l'Histoire, dont on a eu un exemple flagrant avec les croisades ?

 

Georges Corm C'est le retour d'une vieille imposture, l'instrumentalisation du religieux à des fins de puissance profane pour étendre une hégémonie, de quelque nature qu'elle soit : militaire, économique, politique, sociale. La génération à la quelle Régis et moi-même appartenons a vécu des décennies qui ont été plus laïques à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais, comme je le montre dans mon dernier ouvrage, cela a duré ce que durent les roses… Puis on est revenu à l'instrumentalisation des minorités ethniques, religieuses, à la défense de valeurs religieuses et morales pour justifier l'hostilité et légitimer des conflits. C'est ainsi que l'Occident se définit aujourd'hui comme porteur d'un héritage judéo-chrétien et de ses prétendues valeurs, après des siècles où il invoquait son patrimoine gréco-romain pour définir son identité !

 

Evidemment, en face se trouve un Orient qui se définit comme arabo-musulman et dont les Etats se sont regroupés dans la création de la Conférence des États islamiques en 1969. Il s'agit d'une aberration dans l'ordre international où l'on voit les États se regrouper sur les bases d'affiliations religieuses et qui ont l'insupportable prétention de parler au nom d'une religion transnationale. La déclaration de Balfour en 1917, qui invente le concept du « foyer national juif », concept inconnu du droit international, s'inscrit dans le même ordre. Or, les quelques progrès dans la régulation de la vie internationale pour faire reculer les violences les plus repoussantes se sont faits sur les fondements même de l'esprit républicain. Celui qui affirme que tous les hommes sont égaux et doivent tous vivre dans la dignité. À partir du moment où on emprisonne à nouveau les hommes dans leur sous-identité ethnique ou religieuse, on peut tout se permettre. Et cela ne s'arrête pas. Les États-Unis de Reagan ont parlé de « l'axe du mal » pour désigner l'Union soviétique, puis Bush fils a inventé le concept « islamo-fasciste » qui menacerait militairement l'Occident et l'Otan. Cela a justifié le déploiement des armées américaines et nombre d'armées européennes de par le monde.

 

L'argument religieux et communautaire est aujourd'hui ce qu'il y a de plus simple et de plus facile à manier, amplifié par les médias et les recherches académiques. Il désarme la critique, car il est l'argument émotionnel par excellence. Les intellectuels qui veulent rester critiques ont beaucoup de mal à être entendus et se font marginaliser.

Il faut dénoncer l'imposture de cette instrumentalisation de l'émotion ethnico-religieuse, culturelle ou civilisationnelle. Je parle souvent du « fanatisme civilisationnel » qui a remplacé le fanatisme nationaliste laïc à l'européenne né au xixe siècle. Nous avons aussi assisté à l'effondrement complet du langage laïc du Mouvement des non-alignés mis en place durant la phase de décolonisation et de construction de ce mouvement. Il a été battu en brèche par celui de la Conférence des États islamiques, qui a véhiculé son langage de valeurs religieuses spécifiques pour résister aux progrès faits en matière de droits de l'homme et, plus particulièrement ceux en matière de l'égalité homme-femme.

 

Régis Debray Dénoncer n'est pas expliquer. Sur le diagnostic, on est d'accord. Il existe une série d'insurrections identitaires dont beaucoup sont des résurrections fantasmatiques : elles inventent ou recréent des origines mythiques. Mais c'est le rôle traditionnel de la mythologie dans l'Histoire. Il n'y a que des mytho-histoires de part et d'autre, et c'est cela qui met les peuples en mouvement.

Aujourd'hui, la Chine revient à Confucius, la Russie retrouve ses sources orthodoxes, le shintoïsme au Japon se porte plutôt bien, l'Amérique arbore son « In God we trust » sur tous les dollars. Quelle est la cause de ce phénomène universel ? Celle d'une faillite du politique et celle d'une faillite de l'homme nouveau fantasmé par saint Paul d'abord, Lénine ensuite. (Rires) Cet homme nouveau, qu'a incarné, au siècle dernier le projet communiste, s'est effondré, et comme l'Histoire tout autant que la nature a horreur du vide, chaque peuple a dû retrouver ses marques et ses repères. Chaque communauté a besoin d'un adversaire. Et puisqu'on ne se pose qu'en s'opposant, il a fallu se trouver des ennemis. Là-dessus les religions sont très bonnes, d'autant qu'elles se sont fondées les unes contre les autres : le christianisme s'est construit contre le judaïsme et le paganisme, le bouddhisme contre l'hindouisme, etc.

Le problème n'est pas Dieu : contrairement à ce que pense Georges Corm, je me passe fort bien de Dieu. Il est venu très tard dans l'histoire du monde. Dieu a 5 000 ans, Homo sapiens 50 000 ans. L'homo sapiens vit dans le symbolique depuis qu'il y a des sépultures. Pour un Chinois, Dieu ça n'a pas grand sens, pour un hindou ou un animiste non plus… Bien sûr, le monothéisme a un dossier assez lourd, mais Dieu n'est pas responsable d'une compulsion symbolique qui l'a précédée et qui lui survivra.

Je ne suis donc pas étonné par ce qui se passe ; je dirai même que je l'avais prévu. Il y a trente ans, dans un livre, Critique de la raison politique, où j'avançais l'idée qu'il n'y a pas de cohésion sans un point de transcendance qui est toujours un point de fuite logé en avant ou en arrière, un âge d'or ou un millénarisme, disons : un horizon d'attente. Toute organisation politique implique un mythe fondateur. Surtout, j'ai tenté d'expliquer comment la mondialisation techno-économique produit la balkanisation politico-culturelle. C'était très mal vu de dire cela il y a trente ans, car tout le monde prétendait que, quand tous les gars du monde auront un ordinateur, ils se donneront tous la main. Que ce serait le village global et la fin des idéologies ! Je soutenais le contraire : que plus le monde se resserrera, plus il suscitera des différences, parce que l'uniformatisation technique créera un tel vide d'appartenance, une telle perte de repères identitaires avec la prolifération de l'interchangeable que chacun aura envie de dire : moi je suis différent de vous. La mondialisation poussée à l'extrême par l'homogénéité technique et scientifique a produit ce retour fantasmatique à des marqueurs identitaires que la religion procure mieux que d'autres, vu qu'elle est plus ancienne que les idéologies. En somme : modernisation égale archaïsme. Le retour de l'archaïsme est inscrit dans la modernisation galopante : plus vous mettez de Coca-cola dans un pays, plus vous récolterez d'ayatollahs.

Je suis athée, mais j'ai fondé l'Institut européen en sciences des religions parce qu'il m'a semblé que c'est un lieu névralgique et qu'on ne peut penser le monde sans aborder l'univers des croyances. Reste à définir ce qui est religieux et ce qui ne l'est pas. Le mot religion est un latinisme que les chrétiens ont exporté dans le monde entier, mais vous pouvez lire aussi bien l'Ancien que le Nouveau Testament, vous ne trouverez pas ce mot. Dans la littérature grecque, il n'existe pas, pas plus que dans la littérature hébraïque et islamique. Un clergé, des dogmes sacrés, une théologie, tout ça ne concerne ni l'Afrique ni l'Asie. Ne soyons pas obnubilés par ce terme ethnocentrique. Pour ma part, je parle de communion, de ce qui fait qu'une communauté doit s'inscrire dans une lignée pour concevoir un projet. Je ne crois donc pas qu'il faille être paniqué par ce que vous appelez l'« irruption du religieux ».

 

Les djihadistes les plus extrémistes sont souvent des scientifiques, travaillant dans les domaines de pointe…

R. D. J'avais noté ce point quand j'étais dans les pays du Sud : on y trouvait beaucoup plus de fondamentalistes du côté des universités scientifiques et techniques que du côté des universités des lettres. On caricature toujours les islamistes avec des galoches, des abayas comme si c'étaient des bouseux, alors que ce sont des informaticiens, des matheux, des ingénieurs… Aujourd'hui, quel est le centre de l'hindouisme ? Bombay, la capitale de l'informatique en Inde. Quel est le lieu des mystiques les plus folles ? La Silicon Valley. Les scientifiques et techniciens ont besoin de se donner une appartenance, une personnalité, une singularité ethnique dont la science objective les dépossède.

Encore une fois, je me sentais beaucoup mieux dans l'universalisme rationaliste. Toutefois je constate qu'il n'a pas tenu ses promesses et nous vivons le contrecoup, non de sa faillite, mais d'une promesse non tenue.

 

G. C. Je partage le diagnostic sur les effets de la mondialisation et de la globalisation qui se sont développées à partir des échecs des grands nationalismes laïcs à l'européenne exportés dans le monde entier, ce qui a produit des guerres. Je l'avais déjà analysé dans des ouvrages antérieurs. Les rétractations identitaires peuvent aussi venir de l'appel du vide. Mais là où je différerais un peu de l'analyse de Régis Debray, c'est quand je parle d'instrumentalisation. Car il s'agit bien d'un mouvement qui n'avait rien de spontané dans la mesure où il a été très « aidé » par l'action des Etats-Unis et de ses alliés religieux ou communautaires (Arabie saoudite, Pakistan, Israël). Le néolibéralisme lui-même a amplifié ces rétractations identitaires en décrivant ce que certains théoriciens anglo-saxons ont appelé un marché mondial des religions et des ethnismes. Il s'est ainsi créé le spectacle permanent de l'exhibitionnisme religieux ou ethnique, qui se vend très bien auprès des médias. De même s'est créé l'« ethnic business » (viande halal ou casher par exemple) qui est un énorme marché. Dans les universités, le thème est devenu un business académique. On y est sur-spécialisé sur les maronites, les druzes, les tatares, les chiites… etc. C'est un fonds de commerce pour les chercheurs et ça marche très bien dans ce nouveau cadre néolibéral dans lequel nous vivons. Le retour aux archaïsmes décrit par Régis Debray est savamment entretenu par les systèmes de pouvoir en place. Tout cela a commencé par la lutte contre le communisme, où l'islam et le judaïsme ont été fortement mobilisés, de même que le catholicisme.

 

Avant le communisme, c'est peut-être pour lutter contre les « nationalismes arabes » que les pouvoirs ont mobilisé la religion…

G. C. Bien sûr, si le nationalisme arabe était resté dans le giron de la France ou de la Grande-Bretagne, on n'aurait pas eu l'expédition de Suez en 1956, et on n'aurait pas eu une Égypte qui se serait rapprochée de l'Union soviétique. Le nationalisme laïc tiers-mondiste, celui de Tito en Yougoslavie, de Nehru en Inde, de Mossadegh en Iran, a été vu comme une menace par les intérêts occidentaux. C'est pourquoi, les Etats européens ont fait feu de tout bois pour le contrer, notamment dans une alliance contre nature entre démocraties dites occidentales, qui ont produit l'universalisme de type républicain, mais qui entrent en connivence avec les éléments les plus conservateurs des sociétés arabes et, de façon plus générale, des sociétés musulmanes, et tout cela dans une débauche de moyens financiers et culturels.

Il faut lire l'ouvrage Qui mène la danse. La CIA et la guerre froide culturelle, écrit par Frances Stonor Saunders (Denoël, 2003), qui décrit comment la plupart des prix littéraires, décorations qu'on a donnés à des écrivains, des chefs d'orchestre… ont été attribués pour lutter contre le communisme, et comment la vie culturelle a totalement été investie par des réseaux qui se sont constitués dans l'antisoviétisme. Il y a bel et bien eu une instrumentalisation, c'est pour cela que je me méfie toujours quand on dit qu'il faut étudier le phénomène religieux. Parce qu'à ce moment-là, on oublie l'instrumentalisation et l'on est amené à penser qu'il s'agit d'un phénomène sui generis de nature essentialiste …

Est-ce un hasard si les plus solides alliés de l'Occident au Moyen-Orient se recrutent parmi les régimes les plus théocratiques au monde – à part l'Iran qui est devenu « le grand Satan » ? Du coup, les ennemis ciblés par l'Occident sont les chefs d'État qui se définissent, à tort ou à raison, comme républicains et souverainistes : Mossadegh, Nasser, Saddam et bien d'autres.

G. C. Il y a beaucoup de différence entre les personnes que vous citez, on ne peut pas les mettre sur le même plan, Nasser n'est pas Saddam Hussein. Mais réglons votre question implicite : celle du prix des dictatures. Celles-ci ont toujours un prix politique élevé lorsqu'elles durent longtemps, ainsi que le montre les leçons de l'effondrement du régime soviétique ou celles du nazisme, spécifique dans sa cruauté criminelle. Le régime syrien – même s'il y a de nombreuses nuances à apporter - a été une dictature installée depuis plus de trente ans qui s'est transformée de plus en république monarchique où le fils a hérité du pouvoir du père à son décès. Moubarak en Egypte a tenté de faire de même, ainsi que Saddam Hussein. Il y a évidemment quelque chose de choquant dans ces évolutions, et on est contraint d'en payer un prix…

 

Mais l'animosité contre ces monarchies dans le monde arabe n'est pas la même…

G. C. On peut faire le même constat dans les années 1950 et 1960 : pour faire échec au nationalisme arabe laïque incarné dans le nassérisme et le baasisme et qui enflammaient une grande partie du monde arabe, les grandes démocraties dites occidentales se sont alliées avec les éléments les plus réactionnaires de la péninsule arabique. On a tendance à oublier que cette période révolutionnaire a été déclenchée suite à la première guerre israélo-arabe de 1948 et surtout suite à l'attaque franco-israélienne et britannique de 1956 contre l'Egypte nassérienne. Par la suite, les pétromonarchies de la péninsule Arabique ont soutenu et financé les éléments les plus réactionnaires de la société égyptienne, dénoncés déjà à l'époque comme hostiles à la révolution. Il s'agissait de l'alliance entre les anciens féodaux gros propriétaires terriens, la très grande bourgeoisie liée par des intérêts commerciaux avec l'Occident, et les éléments religieux conservateurs du style Frères musulmans. Ils se sont tous opposés à la vague de fond du nationalisme arabe, qui a été aussi puissante que la vague récente de protestations socio-économiques et politiques à partir de fin 2010, début 2011. On y retrouve exactement la même constellation…

J'ai vu à la télévision (Arte, chaîne franco-allemande) des reportages très détaillés où l'on interviewait d'anciens agents de la CIA sur cette alliance contre nature avec des éléments islamiques radicaux. Leur avis est unanime, comme celui de Zbigniew Brzezinski (artisan majeur de la politique étrangère étasunienne sous Carter, de 1977-1981, ndlr). Il affirme que « notre alliance avec les Modjahedine », notamment dans la guerre en Afghanistan, a été un élément clé de l'effondrement de l'URSS, malgré toutes ces retombées négatives. Nous n'avons pas à le regretter, dit-il, même s'il y a des dommages collatéraux, comme l'apparition d'Al-Qaïda. Des « détails » selon lui.

D'un autre côté, je rejoins l'analyse de Régis Debray lorsque je considère les facteurs internes à la région. Ces éléments ultra-conservateurs et religieux, nostalgiques de la suppression du califat par la Turquie kémaliste, ont trouvé un point de ralliement avec la prise de pouvoir de la famille des Saoud, alliée à la famille des descendants de Mohammad Abdel Wahab qui ont créé un nouvel islam très rigoriste… C'est une autre religion, ce n'est pas l'islam. Chaque fois que j'écoute les prêches wahhabites, je me demande si ces prédicateurs ont bien lu le Coran où Dieu est toujours qualifié de miséricordieux. L'Arabie saoudite est en fait un État surpuissant qui appuie partout dans le monde arabe et musulman les mouvances islamiques fondamentalistes, avec des moyens financiers extraordinaires. Ceci s'accompagne de la bénédiction de la « communauté internationale » qui ne conçoit pas que l'allié saoudien puisse nuire. Pourtant, les nombreux prédicateurs wahhabistes qui viennent prôner leur idéologie en Europe déstabilisent les communautés musulmanes d'Europe qui sont dans la marginalité économique, sociale.

C'est un mélange explosif et pourtant, il est très difficile de sensibiliser les décideurs, ou même les médias, sur cette question. Du coup, on préfère diaboliser l'Iran, on a tendance à lui coller tout événement violent sur le dos, c'est tellement facile ! Comme vous l'avez mentionné, l'« empire du mal » aujourd'hui, c'est le régime iranien et ses alliés du régime syrien et du Hezbollah, et la victime expiatoire, la communauté chiite partout où elle existe ! On a mis en place des analyses tout à fait superficielles, hors de toute la complexité des réalités, selon lesquelles il y aurait un axe chiite voulant absolument abattre les sunnites et leurs alliés occidentaux. On est dans le délire total !

On est dans un monde de l'instrumentalité qui, c'est vrai, résulte d'un vide identitaire. Régis Debray a raison quand il dit que tout est métahistoire et histoire mythologique, en parlant du temps très long. Mais cela est un peu facile. Il faut contextualiser dans le contemporain. Souvent, en réponse à l'idéologie huntingtonienne du choc des civilisations, je dis qu'il y a des chocs de mémoires historiques, et je dis les mémoires historiques sont aussi des mémoires instrumentalisées et ne sont guère des phénomènes spontanés.

R. D. Je donne raison à Georges Corm : le religieux a été instrumentalisé par les puissances coloniales, mais cela fait 2 500 ans que ça dure. Quand Jules César arrive en Gaule, il dresse les Arvernes contre d'autres tribus gauloises. Que fait l'Angleterre en Inde ? Elle oppose les hindouistes et les musulmans. Qu'a fait la France en Algérie ? En Syrie ? Au Liban ? Cela s'appelle diviser pour régner, et il se trouve que les lignes de découpage ethno-confessionnelles sont ce qui s'offre à première vue comme étant le plus rentable. C'est lié à la constante impériale qui dit que le fort cherche à diviser le faible. Mais attention : instrumentaliser n'est pas inventer. Il y avait des clivages confessionnels bien antérieurs à l'arrivée de la France au Proche-Orient ou de l'Angleterre en Inde. Instrumentaliser n'est pas faire naître ex nihilo des découpages baroques, artificiels, c'est accentuer des clivages qui existaient déjà.

Et si vous reprenez les choses d'un peu plus loin, sur les millénaires, qui instrumentalise qui ? On peut se demander si ce n'est pas les religions qui instrumentalisent les politiques. Si les modes premiers d'organisation de groupes humains, qui sont de types religieux, ne sont pas en train d'instrumentaliser les rivalités inter-impérialistes d'une façon très cynique ou très politique pour faire avancer chacun ses pions. Et ce qui vaut pour un individu vaut pour les sociétés. En période de crise psychique, toutes les structures les plus récentes développées dans le cortex s'effondrent et les instincts liés au cerveau reptilien réapparaissent. Quand disparaissent les structures superficielles à l'occasion d'une guerre civile, d'une crise économique, etc., les structures les plus archaïques prennent le commandement.

Je me demande comment George Corm peut expliquer aujourd'hui ce qui se passe dans tout le Proche et le Moyen-Orient indépendamment du clivage entre les chiites et les sunnites… Il n'y a certes pas des bons et des méchants, ni de définition essentialiste des civilisations, mais les civilisations, cela existe. Elles évoluent, elles se métamorphosent en se frottant l'une contre l'autre. Mais enfin, la rivalité entre les Perses et les Arabes, ce n'est pas d'aujourd'hui…

 

 

 

 

G. C. C'était l'argument de Saddam Hussein.

R. D. Ce n'est pas parce que Saddam Hussein l'a dit que c'est faux… Entre 1540 à 1640, nous avons connu 100 ans de guerres civiles religieuses terribles en Europe entre les protestants et les catholiques.

G. C. il y avait des enjeux très profanes à cette guerre.

R. D. Pourquoi n'y aurait-il pas aujourd'hui des guerres de religion avec ces enjeux profanes entre les chiites et les sunnites ?

Dans les années 1950-1960, le régime du shah, qui est chiite, avait signé avec les wahhabites ce qu'on a appelé le pacte islamique. Il était dirigé contre Nasser et tous les autres régimes de la région.

R. D. Le shah mélangeait le mazdéisme, le modernisme et le pétrole…

G. C. Mais non…

R. D. Aujourd'hui chacun a retrouvé ses marques et vous n'allez pas me dire que les chiites et les sunnites n'ont pas de contentieux historique, ça remonte à loin me semble-t-il. Prenons l'exemple syrien : au lieu de dire, comme on fait en France, qu'il y a d'un côté l'horrible dictateur et de l'autre de sublimes démocrates, on devrait constater des partages ethno-confessionnels. Cela me paraît donner une certaine logique à cette guerre civile apparemment folle. Je ne dis pas que c'est la seule explication, mais c'est une clé de compréhension qui semble beaucoup plus opérationnelle que la lecture de nos intellectuels d'ici qui ne voient que deux camps : les bons partisans des droits de l'homme et les horribles répresseurs du peuple.

Inutile de préciser que tout cela est très déplaisant pour un laïc, car je serais furieux si, un jour, il fallait mettre sa religion sur sa carte d'identité en France.

 

 

Dans l'Histoire, l'Égypte a été chiite convertie au sunnisme, l'Iran n'est chiite que depuis trois siècles… Est-ce que ces communautés sont bien fondées ?

R. D. Je ne dis pas que les cultures sont des monoblocs, installées dans l'éternité. Tout cela est un matériau très fluide. Cependant, il y a quand même des lignes de partage. La tribu, ça nous déplaît, d'accord, mais je constate qu'elle est une formation d'avenir, on va le découvrir bientôt. La tribu est très rétrograde par rapport à la nation, et ce n'est pas rassurant du tout. Mais écoutez Maurice Godelier, qui est très bon sur cette question.

Si vous me demandez de refaire le monde, je serais pour l'effacement des tribus et le remplacement par la nation universaliste et laïque inventée par les Français dans les conditions historiques bien précises en 1789 et 1792. Seulement, même si le monde réel ne me plaît pas, et si je ne veux pas faire de la magie verbale ou de l'exorcisme, je suis bien forcé d'analyser ce qui existe.

 

G. C. C'est la différence entre un intellectuel parisien de très haut vol et l'enfant que je suis de la diversité des communautés, vécue de l'intérieur, et qui donc a une autre vision de ces « tribus » et communautés religieuses. À partir de ce vécu, il y a beaucoup de séquences que je ne trouve pas opératoires dans l'analyse que vous faites de l'importance du fait religieux et que vous faites remonter à 50 000 ans en arrière. En revanche, il est intéressant de voir qu'on ne peut pas mettre toutes les religions dans le même sac. Le monothéisme est le plus dangereux, car on l'instrumentalise plus facilement avec ce paradoxe que l'islam est la religion de la compassion et de la miséricorde, le christianisme de l'amour, du pacifisme et de l'universalisme.

Vous parlez des religions comme si c'était des entités vivant par elles-mêmes. Ce sont les hommes qui font les religions. La pratique des premiers siècles du christianisme est complètement différente de celle de l'Empire byzantin, laquelle est différente du christianisme des xviiie et xixe siècles en Europe. Pareil pour l'islam. Ce que je vis et j'observe dans les milieux communautaire, c'est la grande diversité d'opinion et de comportement à l'intérieur de chacune d'elle … C'est pourquoi je trouve peu opératoire le concept de communauté comme entité compacte, dont tous les membres auraient la même psychologie et le même comportement. Aussi parler aujourd'hui dans l'abstrait de « sunnites » et de « chiites » comme clé d'explication des conflits ne me paraît guère pertinent. Ce sont les Turcs et les Perses qui ont un énorme contentieux et non pas les Arabes et les Perses. Car ce qui a épuisé ces deux grands empires musulmans (l'Ottoman et le Séfévide), ce sont les guerres qu'ils se sont faites entre eux. L'Empire séfévide a fait venir au XVIè siècle des hommes de religion chiites du Liban pour aider à développer le chiisme afin d'essayer d'arrêter l'expansion de l'Empire ottoman. Les Arabes – toutes tribus et toutes confessions religieuses confondues - n'ont rien à voir là-dedans : ils sont sortis de l'Histoire à peu près au xe siècle et sont toujours dehors. Aussi analyser la politique de l'Iran à travers le prisme sunnite-chiite ou le prisme Arabes et perses ne fait guère de sens.

 

 

R. D. Vous avez eu le malheur d'avoir mis votre Renaissance avant le Moyen Âge, nous avons fait l'inverse.

G. C. Mais l'Europe, et même le christianisme européen, a pu effectuer cette renaissance parce qu'elle avait importé la philosophie arabo-grecque… Par contre, des constantes historiques et géographiques ont fait que les hauts plateaux anatoliens et iraniens ont toujours produit des empires. La politique de Khomeiny n'a pas changé d'un iota par rapport à la politique du shah. Il mène une même politique de puissance régionale avec des instruments idéologiques nouveaux.

Par contre, j'ai beaucoup aimé ce que vous avez écrit sur le cérémonial soviétique qui reproduisait le cérémonial de l'Église chrétienne. Il y a un archétype biblique dont on n'arrive pas à se débarrasser et qui revit aujourd'hui. Même les grands nationalismes européens laïques fonctionnaient à l'archétype biblique, avec l'idée d'un « peuple élu » parce que supérieur aux autres, des prophètes que sont ses grands hommes de lettres et ses théoriciens, et sa mission civilisatrice pour le reste de l'humanité. Nos sociétés monothéistes sont en permanence menacées par cet archétype. Je pense qu'il faut réagir, ne pas se taire.

 

On a parfois le sentiment que votre génération de républicains convaincus est en voie de disparition Les idéaux laïcs sont-ils à mettre à la poubelle de l'Histoire ou ont-ils un avenir ? Quel est le projet républicain ?

R. D. la France républicaine est-elle exportable ? La laïcité n'est-elle pas une idée catho-laïque reposant sur le fameux « Rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », fondé sur la constitution d'un clergé autonome par rapport au pouvoir civil ? Cela a engendré une tradition d'un pouvoir, non pas séculier, mais dont la légitimité était divine… Est-ce que cette formule, qui coupe l'idée de citoyenneté de l'idée d'origine, d'ethnie, de race, de nationalité, est transposable ?

Je constate une chose : là où l'État central s'affaiblit, les clergés, les banquiers, les mafias se renforcent. Donc les Occidentaux ont joué contre leur camp en affaiblissant systématiquement les États-nations du Tiers-Monde, en combattant Nasser et le nassérisme, Mossadegh et tout ce qui tendait à constituer un pouvoir régulateur central fort. La disparition d'un pouvoir national séculier a suscité un contrecoup, la remontée de tous les ethnicismes, les séparatismes, et les cléricalismes qu'on a eus ici et là.

Pour moi, l'État-nation reste le principal barrage contre la remontée des identités meurtrières, d'où l'éloge des frontières. C'est pourquoi je suis contre les interventions militaires occidentales dans les pays du Tiers-Monde, car l'enfer est pavé de bonnes intentions – à supposer qu'elles puissent être bonnes.

 

 

G. C. Nous sommes d'accord sur l'effondrement de la structure mentale laïque. Mais je pense qu'il n'y aurait pas eu la résurgence des ethnismes et des communautarismes si les États issus de la décolonisation, et même les États développés, avaient su assurer l'avenir socio-économique de façon à peu près égalitaire, ou donner à tout le monde sa chance. Cette résurgence est liée aux échecs des États à bien intégrer leurs populations, dans un processus de modernisation économique et sociale.

Au Liban ou en Yougoslavie, que je connais bien, j'ai assisté au fait que certaines régions plus riches que les autres disaient : « On en a assez de payer des impôts pour qu'ils soient dépensés par les régions pauvres. S'ils sont pauvres, c'est parce que leurs communautés sont paresseuses. », Bref, on a eu droit à tous les clichés de type raciste, ce que l'on redit aujourd'hui pour la Grèce. Il faut rétablir de nouveau l'analyse de l'évolution des facteurs socio-économiques pour comprendre toutes ces évolutions identitaires. À Bahreïn, les gens se sont révoltés non pas parce qu'ils sont chiites, mais parce qu'ils sont pauvres et marginalisés dans la gestion du pays.

 

Comment peut-on réactiver l'idéologie républicaine universaliste ?

 

R. D. En sauvegardant le principe de puissance publique responsable de l'intérêt général sans rentrer dans les clivages ethnicistes. C'est fondamental d'essayer d'établir un pouvoir démocratique fort. Regardons les guerres de religion du passé pour éclairer le présent : qu'est-ce qui a mis fin à la terrible guerre exterminatrice entre catholiques et protestants en France ? Henri IV, c'est-à-dire l'établissement d'une monarchie rigoureuse, dite absolue, autrement dit l'affirmation de l'État. C'est vrai, on est allé trop loin avec « l'État c'est moi », il a fallu en finir avec la féodalité. On est alors au xvie siècle et on en finit avec les moines assassins, la commande épiscopale, l'ingérence du pape dans les affaires nationales en créant un État de droit – autant que possible à l'époque. Et je rappelle cela car, aujourd'hui, tout le néo-libéralisme milite pour la destruction des autorités politiques.

 

Au nom des droits de l'homme et de la démocratie…

R. D. Restituer à l'autorité politique sa capacité d'arbitrage me semble fondamental. Après, il faudrait aller pays par pays, mais je ne suis ni médecin ni pharmacien, je n'ai pas de recette.

 

G. C. Vous avez tout à fait raison. Comme Libanais, arabe, musulman ou méditerranéen, il faut revenir à cette lecture étonnante des Lumières initiée par Tahtawi quand il est venu en France en 1826. Il a établi une longue tradition de ce qui s'est appelé l'« islam des Lumières », mais cela a été enterré. Toute une culture a été chassée par le déferlement du wahhabisme. C'est donc aux intellectuels arabes, méditerranéens, musulmans de faire leur travail. Mais beaucoup ont une fascination du pouvoir et de l'Empire américain et s'inscrivent dans la politique que nous avons décrite.

 

Cette fascination n'est pas spécifique aux intellectuels du Sud, c'est aussi le cas en Europe…

G. C. Oui, mais chacun doit faire son travail. Je ne vais pas dicter aux intellectuels européens ce qu'ils doivent faire. De nombreux intellectuels arabes musulmans restent dans le sillage de la pensée critique, de l'esprit de la religion musulmane qui se définit comme une religion du juste milieu, mais ils sont totalement ignorés par les courants académiques et médiatiques, au profit des auteurs fondamentalistes, tel Sayyed Qotb. Malgré tout, ils sont très lus. Les ouvrages de l'auteur syrien Mohammad Chahrour, qui mènent à des relectures révolutionnaires du Coran, ont fait des tirages inimaginables pour le monde arabe : 100 000, 200 000 exemplaires. Signalons aussi La Pensée religieuse en islam contemporain, de Ziad Hafez, paru aux Éditions Geuthner cette année.

Il est intéressant de noter que dans l'évolution des révoltes arabes, le public a été intimidé par le raz-de-marée des forces islamiques. Aujourd'hui néanmoins, il a tendance à vouloir se défendre, à ne pas se taire et nous allons assister à des batailles à la fois d'idées et d'influences politiques tout à fait passionnantes.

 

Adonis, le grand poète et intellectuel du monde arabe menacé de mort par une fatwa, a aussi lancé un manifeste pour la laïcité.

G. C. Oui, mais cela n'empêche pas Adonis d'être un intellectuel de poids dans le monde arabe. Je suis moi-même parfois étonné de constater que mes livres ont un large public qui a un fort potentiel républicain et universaliste laïc. Mais évidemment il est étouffé par le système actuel des alliances entre l'Occident et les pétromonarchies, Arabie saoudite en tête.

L'ex-président Sarkozy avait fait comprendre au chef de l'Église maronite que la nouvelle doctrine de la France ne se fondait plus sur la protection supposée des communautés chrétiennes, mais sur des droits individuels, la démocratie, etc. Il avait reproché aux chrétiens d'Orient leur loyalisme au régime syrien…

R. D. L'ironie de l'Histoire, c'est que G. W. Bush, leader d'un pays chrétien, a vidé l'Irak de sa population chrétienne et a mis en très mauvaise situation partout ailleurs les populations chrétiennes de la région. Cela prouve à quel point il faut se méfier des croisés. Les chrétiens d'Orient sont une minorité ambivalente à la fois à la pointe de la modernité et très conservatrice, relevant hélas d'une vision beaucoup plus communautariste qu'évangélique. On est partagé devant eux entre l'estime et l'effroi.

 

Que faut-il comprendre de l'invitation du président français François Hollande au premier ministre israélien Netanyahou pour participer à l'hommage de la France aux victimes françaises juives assassinées à Toulouse?

 

RD Cela signale un phénomène consternant, qui est l'aval donné par la République française au communautarisme le moins républicain.



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Chrétiens d'Orient : « Nous avons été trahis par l’Occident »

Par : Laurence D'Hondt
Publié le : 11/01/13

Malgré leurs différences nationales, les personnalités auxquelles nous avons laissé la parole font un même constat : toutes déplorent le délitement d'une société multiculturelle dans laquelle ils auraient eu leur place.

 

Qu'ils viennent du Liban, de Syrie, de Palestine ou d'Égypte, les rangs des chrétiens qui partent d'Orient pour ne plus revenir grossissent. Pour comprendre ce qu'ils vivent et comment ils envisagent leur avenir dans le grand bouleversement que connaît actuellement le Proche-Orient, nous avons laissé la parole à quelques personnalités chrétiennes issues de ces pays : Joseph Yammouni, chrétien libanais et éditeur à Genève (Suisse) ; Sami Aldeeb, chrétien palestinien de nationalité suisse et professeur de droit musulman en Suisse, Italie et France ; le père Henri Boulad, directeur du centre culturel jésuite d'Alexandrie (Égypte) ; François Sweydan, chrétien d'Égypte et chercheur à l'université de Lyon (France) et, Elias el-Khoury, chrétien syrien et défenseur des droits de l'homme.

 Même si les chiffres sont difficiles à évaluer, il semble que le mouvement d'exil des chrétiens d'Orient s'accélère en Syrie, Égypte et Palestine. Peut-on parler d'un départ collectif et sans retour ?

 Joseph Yammouni Au Liban, il y a cinquante ans, les chrétiens représentaient 60 % de la population. Aujourd'hui, on parle de 25 % à 30 %. Le taux de natalité qui est plus élevé chez les musulmans joue un grand rôle dans ce renversement des chiffres, mais l'insécurité est aussi responsable de leur départ, donc de la baisse de ce pourcentage. Pourtant on peut dire que, au Liban, les maronites s'accrochent. C'est certainement le pays du Moyen-Orient où la communauté chrétienne reste la mieux implantée.

 Je crois cependant que les maronites sont assez lucides pour comprendre que le tapis a déjà été retiré sous leurs pieds, même si stratégiquement, le pays a toujours besoin d'eux pour faire tampon entre les sunnites et les chiites

 François Sweydan En Égypte, il n'y a pas de chiffres officiels, mais chaque chrétien fait l'expérience du départ de proches, souvent vers le Canada. Je veux ajouter que les coptes d'Égypte s'infligent une autocensure depuis tant de décennies qu'ils sont à présent menacés de disparition culturelle. En tenant des discours schizophrènes dans lesquels ils minimisent leur différence, voire nient leur existence, les coptes se sont eux-mêmes affaiblis.

 Sami Aldeeb Il est clair qu'en Palestine, les chrétiens sont devenus tout à fait minoritaires (3 %). À Jérusalem, ils sont à peine 1,5 %. Ils sont soumis à une pression territoriale importante dans laquelle on les pousse à vendre leurs biens et leur terre. Par ailleurs, on constate que le rôle historique de certains des leaders chrétiens du mouvement de libération de la Palestine est à présent gommé de l'histoire officielle, comme celui de Georges Habache ou Hanan Ashrawi.

 Aujourd'hui, la Constitution palestinienne assure sans détour que l'islam est religion d'État. Dans les manuels scolaires des petits Palestiniens, il n'est plus question de chrétienté ni d'Évangiles. Cela me rappelle une question que mon père me posait : « Crois-tu que nos frères d'Occident vont nous oublier ? » Aujourd'hui, je dis, quitte à provoquer : « Oui, ils nous ont vendus comme Judas a vendu le Christ. » Mais attention, je ne revendique pas une solidarité chrétienne. Je veux que nous soyons reconnus comme citoyens à part entière dans une société laïque.

 Elias el-Khoury Je n'ai pas de chiffres précis depuis les événements en Syrie, mais je sais que les chrétiens sont devenus l'objet de massacres ciblés et perpétrés par des groupes salafistes. Ce que je peux également dire avec certitude, c'est que dans la ville à majorité chrétienne de Saidnayya, dont je suis originaire et où je retourne chaque année, 3 000 chrétiens irakiens sont venus s'établir. Ces chrétiens irakiens ont vécu ce que nous sommes peut-être en train de commencer à vivre.

 En quoi les « révolutions » arabes affectent-elles aujourd'hui le destin des chrétiens ?

 Père Boulad Les chrétiens ont participé au mouvement de la place Tahrir, en tant que citoyens demandant plus de liberté et de dignité. Mais les chrétiens n'ont jamais joué la carte chrétienne en tant que telle, car ils sont trop minoritaires pour cela. Aujourd'hui, ils se sont retirés, car tous les leviers du pouvoir sont en train de passer aux mains des islamistes. Cela n'est pas une surprise : cela fait huit ans que l'Occident est entré en pourparlers avec les Frères musulmans, en sachant qu'ils représentaient la première force incontournable du pays. Les chrétiens et tous les libéraux sont sacrifiés au nom d'intérêts économiques et politiques qui sont les seuls qui comptent. Mais tout cela n'est que la conséquence du développement de l'Occident lui-même : l'Occident sous-estime complètement le facteur religieux. L'Occident le considère comme une sorte de « superstructure », il le néglige, comme il est négligé en Europe elle-même. Or, en Orient, ce facteur est fondamental. Et c'est l'islam qui en sort gagnant et se trouve en situation hégémonique.

 Sami Aldeeb Les « révolutions » arabes n'ont fait que révéler l'inculture des uns et des autres. Elles accélèrent la désagrégation des sociétés. Je dis l'inculture des jeunes libéraux qui ont tenté de faire valoir leurs droits, mais n'avaient pas la formation nécessaire pour construire un projet de société. Je dis aussi l'inculture de l'Occident dont les élites se plaisent à méconnaître l'islam. Ces élites n'ont pas de connaissance du Coran ni du droit musulman. On n'enseigne pas les fondements du droit musulman, on n'ouvre pas le Coran. Ces élites occidentales sont dangereuses, à force d'ignorance, délibérée ou non. Je dis enfin inculture des Frères musulmans qui ignorent eux aussi les mécanismes d'une société moderne. Je pense que les « révolutions » arabes sont en train de tirer un trait sur le projet d'une société multiculturelle et multireligieuse.

 Elias el-Khoury Les chrétiens syriens sont au cœur de la tourmente, mais leur position dans l'ensemble est claire : ils militent pour le respect des droits de l'homme et du citoyen dans le cadre du respect de la souveraineté de l'État syrien. J'étais à Homs en 2011 avec l'ensemble des quatre Églises syriennes (catholiques melkites, orthodoxes, maronites et assyriens) qui demandent la même chose : des réformes allant dans le sens du respect des droits de l'homme et du respect de la liberté, mais dans le cadre du respect de la souveraineté de l'État syrien. Je tiens à préciser que je suis un militant des droits de l'homme et ai longtemps été banni du territoire syrien par le régime d'Assad. On ne peut donc me suspecter de soutien aveugle au régime en place.

 Pensez-vous que le renversement des régimes arabes éloigne l'avènement d'une société multiculturelle et multireligieuse au Proche-Orient ?

 Joseph Yammouni : Je croyais en l'avènement d'une société multiculturelle jusqu'à ce que j'aie atteint mes 25 ans. Cela fait donc quarante-deux ans que je n'y crois plus ! Je m'explique : plus je lis et approfondis les textes fondateurs de l'islam, soit le Coran, les hadiths et la sunna, plus je vois que les extrémistes sont proches de certains textes. De cela, ils tirent une autorité fondamentale. De leurs côtés, les modérés et libéraux laissent faire. Constatons par exemple qu'à l'exception de la Tunisie, il n'y a jamais eu, même en Occident, de grandes manifestations de modérés dénonçant les radicaux. Même les intellectuels musulmans qui vivent en Occident et sont proches des chrétiens ne semblent pas comprendre la souffrance des non-musulmans au Moyen-Orient. Par exemple, à la souffrance des chrétiens d'Irak, ils répondent toujours d'abord : c'est la faute des Américains.

 Les seuls intellectuels qui semblent manifester une certaine empathie envers les non-musulmans et désirent changer les mentalités sont soit à l'étranger parce qu'ils craignent pour leur vie, soit ils la risquent au quotidien, tel le sociologue Sayed al-Qomni en Égypte. Cela fait peu de monde pour un si grand projet…

 Père Boulad Je ne suis pas optimiste pour ce projet. Je pense que les chrétiens vont poursuivre un exil qui risque d'être définitif. C'est d'abord les enfants qui partent pour se construire un avenir. Ensuite les parents les rejoignent. Ces gens-là ne reviendront pas. Mais si je suis pessimiste, j'ai encore de l'espérance. J'ai le sentiment qu'avec ces révolutions, nous ne sommes entrés que dans le premier acte d'une pièce qui va être longue et certainement pleine de souffrances. Je vois dans le deuxième acte une confrontation entre musulmans chiites et sunnites à grande échelle. Mais je ne suis pas prophète. Ce que j'espère, c'est que le dernier acte se terminera par l'avènement d'une société plurireligieuse, multiculturelle et pacifique.

 Sami Aldeeb Je suis pessimiste dans la pensée, mais positif dans l'action. Il y a une légende palestinienne que j'aime bien. On raconte que l'hyène ensorcelle sa proie. Elle lui fait à ce point perdre la tête que la victime finit par croire que l'hyène est devenue son père. L'hyène amène alors sa victime dans une caverne et la mange. Sauf si, en entrant dans la caverne, l'hyène heurte la tête de la victime contre une paroi, laquelle reprend alors subitement ses esprits et s'enfuit. C'est cela que j'espère : que chacun heurte son cerveau et reprenne ses esprits.

 Elias el-Khoury Non, malheureusement, cette société multiculturelle s'éloigne, et cela avec le soutien de l'Occident lui-même. L'Occident appuie les mouvements les plus radicaux, entraînant consciemment la région vers un éclatement en micro-États kurdes, alaouites, chiites, etc. Regardez l'Irak : c'est un pays ravagé aujourd'hui, qui n'aura plus d'existence sur la scène régionale pendant des décennies. Les Occidentaux arment aujourd'hui les groupes qui entrent en Syrie et ils n'ignorent pas le projet de ces combattants. De même ne peuvent-ils ignorer que les chrétiens, dans ce jeu, sont perdants parce qu'ils réclament un respect de la citoyenneté de chacun, au-delà de sa confession ou de son appartenance ethnique. Une chose me fait espérer cependant : il est possible que le cas de la Syrie montre qu'à l'ordre qu'essaie d'imposer l'Occident, s'oppose à nouveau un bloc constitué de la Russie, de la Chine et d'un certain nombre d'États non alignés qui ne veulent plus accompagner l'Occident dans son projet.


http://www.afrique-asie.fr/menu/afrique/70-points-chauds/4640-chretiens-d-orient-nous-avons-ete-trahis-par-l-occident.html


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vendredi 11 janvier 2013

Sleiman et Raï ne baissent pas les bras pour relancer le dialogue |11/1/2013 | L'Orient-Le Jour

L'éclairage

Le chef de l'État ne baisse pas les bras et ne se laisse pas décourager par le report sine die de la table de dialogue qui était fixée au 7 janvier dernier.

Convaincu de la nécessité, voire même de l'urgence d'une telle rencontre, Michel Sleiman poursuit ses contacts avec les différentes parties politiques afin de les amener à renouer avec le dialogue en vue d'examiner les dossiers en suspens, notamment la question des armes du Hezbollah, et de débattre de l'avenir du gouvernement.

C'est en vue de ce même objectif que s'active en parallèle le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, qui reste également persuadé que seul le dialogue pourra sortir le pays de l'impasse et résoudre les problèmes en cours. C'est d'ailleurs dans ce sens que va son appel aux parties concernées les invitant à ne pas réagir négativement au dialogue et à s'abstenir de poser des conditions préalables. Selon les visiteurs de Bkerké, le prélat maronite incite les différents pôles politiques à reconsidérer leur position relative au dialogue d'autant plus incontournable que la région connaît des développements importants dont le Liban doit impérativement tenter d'éviter les éventuelles conséquences négatives.
La réponse à ce sujet est on ne peut plus claire au sein du camp du 14 Mars. L'opposition considère ainsi que la table de dialogue – dont les précédentes recommandations n'ont d'ailleurs jamais été mises en application – ne sert qu'à apporter une légitimité à l'équipe qui est au pouvoir qui cherche à renforcer sa position face aux mutations régionales qui risquent en définitive d'être en sa défaveur.

L'opposition énumère ainsi les multiples résolutions prises par l'instance du dialogue depuis 2006 et qui ont toutes été foulées au pied. Que ce soit le dossier du TSL avec ses mandats d'arrêt émis contre les quatre accusés du Hezbollah toujours protégés, la question de la délimitation des frontières avec la Syrie réclamée à cor et à cri par l'opposition, ou le désarmement des Palestiniens, ce sont autant de résolutions qui sont restées lettre morte, estiment en chœur les membres du 14 Mars. Sans oublier bien entendu l'éternelle problématique des armes du Hezbollah, que celui-ci continue de considérer hors sujet et ne devant pas figurer à l'ordre du jour du dialogue, encore moins dans le cadre de la stratégie de défense.

Devant cet état de fait, la table de dialogue se résumerait ainsi à venir discuter de questions globales relatives à l'action de l'Exécutif, ou de sujets économiques, en lieu et place des institutions constitutionnelles censées remplir cette tâche, estime l'opposition.

Les forces du 8 Mars ne manquent pas d'argumentations non plus. La majorité se demande notamment pourquoi l'opposition boycotte le dialogue alors qu'elle n'a pas cessé de critiquer cette même attitude par le passé et quel est donc son intérêt à continuer à donner des coups de bouc à un gouvernement qui persiste à dire qu'il assumera ses responsabilités jusqu'au bout, sachant que le leader druze, Walid Joumblatt, ne prendra jamais seul l'initiative de pousser ses ministres à démissionner sans concertation avec ses partenaires au pouvoir.

Et de critiquer le sens et la portée du boycott poursuivi par une opposition alors que l'une des ses figures de proue, l'ancien ministre Fouad Siniora, ne s'est pas privé de se réunir avec le chef de l'actuel gouvernement pour discuter d'un sujet communautaire, à savoir l'élection d'un nouveau mufti de la République. Le même principe s'applique, ajoute-t-on, lorsque l'on voit les députés du 14 Mars participer aux travaux de la commission parlementaire restreinte pour discuter de la loi électorale, alors qu'ils refusent de participer à toute autre action législative servant l'intérêt du citoyen. En somme, conclut la majorité, l'opposition est tout simplement engagée dans une campagne de surenchère et de chantage politique, préférant l'inaction en attendant la chute du régime baassiste en Syrie pour avoir enfin les mains libres et imposer ses conditions afin de réinvestir le pouvoir.

C'est sur une réunion des pôles chrétiens à Bkerké pour trouver des solutions à la crise que table en tous les cas le patriarche maronite, engagé depuis quelques jours dans des contacts politiques dans ce sens. L'idée de rassembler les chefs des Kataëb, des FL, des Marada et du CPL pourrait préluder à une réunion plus élargie que présiderait le prélat maronite toujours en vue d'épargner au Liban le pire.


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VISITE DU CARDINAL SANDRI EN EGYPTE


VISITE DU CARDINAL SANDRI EN EGYPTE

Cité du Vatican, 11 janvier 2013 (VIS). Aujourd'hui, le Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, achève un voyage de six jours en Egypte, où il a célébré l'Année de la foi avec l'Eglise copte catholique. Le 9 janvier, le Cardinal Leonardo Sandri a rencontré la hiérarchie locale et a prononcé un discours devant les responsables des projets pastoraux: Vous êtes, a-t-il dit à ses hôtes, "ceux qui se sont engagés à collaborer avec les pasteurs pour que la communauté égyptienne puisse mieux annoncer le Fils de Dieu, dans la vie sacramentelle, la catéchèse et les oeuvres caritatives, en particulier l'assistance éducative et sociale de nombreux frères et soeurs. Vous vivez une délicate situation et nous devons tous être attentifs à ne pas laisser avancer ce désert dans les consciences alors que nous nous prodiguons pour l'Evangile. N'oublions jamais que les journées du Seigneur étaient précédées et closes par un intense dialogue avec le Père... Faisons donc nous aussi une halte à l'oasis d'Elim...afin que notre foi soit revigorée dans la beauté de l'amitié avec Dieu, malgré les graves préoccupations des chrétiens du Proche et Moyen Orient, de l'Egypte en particulier".

Puis le Cardinal Sandri a rapporté sa visite aux Soeurs du Sacré Coeur et aux Franciscaines missionnaires d'Alexandrie, qui fêtent respectivement leur premier et leur second siècle de présence, auxquelles il a recommandé la priorité de la charité exercée auprès de la population. Il a salué le signe de la solidarité chrétienne qui a permis la construction de l'église de Sharm El Sheik, la communauté locale, la représentation pontificale et certains organismes d'assistance comme les Oeuvres pontificales missionnaires pour les Eglises orientales. Dédiée à Notre Dame de la paix, elle a été consacrée hier par le Cardinal Préfet. "On ne peut et on ne doit pas oublier la tradition séculaire de l'Egypte", a poursuivi le Cardinal Sandri, "les sommets de culture et de religiosité qui sont son patrimoine, et qui doivent être maintenus afin de favoriser un contexte toujours ouvert à la Révélation... Conserver et défendre la foi au sein de la culture constitue une priorité de la mission pastorale. C'est pourquoi il faut développer la collaboration entre les divers centres de l'action pastorale et missionnaire...d'autant que cela entre dans les finalités de l'Année de la foi. Le Saint-Père les a résumé le 11 octobre dernier lors de la commémoration de l'ouverture du concile Vatican II. Il est demandé à chacun de nous de prendre part à la vie ecclésiale et de grandir dans la conscience du don reçu, en accroissant avant tout la pratique sacramentelle personnelle et communautaire". Ensuite nous devons "faire partager à tous la mission de l'Eglise. On attend de l'Année de la foi une relance missionnaire afin que de par le monde les diverses religions puissent se rencontrer et se confronter. Et on espère que ceci adviendra dans le soutien des chrétiens et dans le juste respect de leur liberté de croire et de professer". Il faut enfin "frapper chez tant de chrétiens, fatigués et indifférents, afin qu'ils retrouvent la joie du Christ, et qu'ils reviennent vers lui en vue de la vie éternelle".

Durant son séjour, le Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales a également rencontré le Patriarche copte catholique le Cardinal Antonios Naguib et les autres évêques égyptiens. Et dans le cadre des rapports oecuméniques, il s'est entretenu avec SS le Patriarche alexandrin des coptes orthodoxes Tawadros II et avec celui des orthodoxes Théodore II.

jeudi 10 janvier 2013

Les chrétiens d'Orient - AUXERRE TV

 

Le pape Benoît XVI vient d'élever cet ecclésiastique à le dignité de chapelain de Sa Sainteté. C'est important car ce "titre" "renforce sa crédibilité auprès des autorités civiles et religieuses dans tous les pays ou l'Oeuvre d'Orient est présente"

Cette conférence survient au moment ou tous les échos les plus contradictoires circulent sur les conséquences pour ces chrétiens du sud du bassin Méditerranéen des événements qui bouleversent le Moyen Orient. Nous devons cette initiative à un groupe d'Auxerrois, autour de la Société des membres de la Légion d'Honneur ( Gérard Fromentin et Pierre Gauthier). Ils ont souhaité puiser des informations auprès d'un homme "de terrain" qui consacre beaucoup de son sacerdoce à cette question.

Le conférencier, le Père Pascal Gollnisch,  passe une bonne partie de ses "vacances" à sillonner, sac au dos, les pays de ce Moyen Orient "mouvementé" ainsi que l'Europe de l'Est.

La conférence dont vous trouverez l'intégralité en deux parties dans nos vidéos jointes n'est pas pessimiste, au contraire. Monseigneur Gollnisch s'élève au dessus des querelles et tribulations du moment pour une vision très globale de cette entité bien particulière que représente ces "autres" chrétiens". Ses références Historiques sont très élaborées et montrent bien l'évolution de cette églies au milieu des autres. Il décrit parfaitement l'arrivée du monde Arabe et de l'Islam dans ce "jeu de quilles" des croyances au Moyen Orient. De même il souligne les erreurs des "Occidentaux" dans les politiques menées dans cette région stratégique du Monde. Sa conférence, plutôt que d'opposer systématiquement des croyances qui seraient irréconciliables est emprunte d'un grand souci d'oecuménisme intelligent. Nous sommes véritablement en prise avec des dossiers de pleine actualité sous le regard d'un spécialiste qui ne se contente pas de répéter les mêmes antiennes, mais cherche obstinément les grandes "lignes de force" qui parcourent ces pays, ces "croyances mêlées".

Vidéo 1ère partie :

Vidéo 2ème partie :

 

 



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Discours contemporains autour de la conversion - Cairn.info

Un dossier qui merite une attention particuliere ,vu l'actualite de la problematique qu'il implique:
http://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2008-3-page-129.htm

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Breves nouvelles des chrétiens d'Orient :

- Le cardinal Sandri : les chrétiens continuent d'oeuvrer pour le bien de l'Egypte....il poursuit jusqu'au vendredi 11 janvier sa visite en Egypte; « Il est urgent de faire ressentir la sollicitude de l'Eglise envers les régions orientales » a affirmé le préfet de la Congrégation pour les Eglises Orientales dans un entretien à Radio Vatican diffusé mercredi 9 janvier.
lire la suite:
http://fr.radiovaticana.va/articolo.asp?c=654229

- Mgr Marwan Tabet, nouvel évêque des maronites de Montréal
Jusqu'alors responsable des questions d'immigration et de développement au sein du Patriarcat maronite de Beyrouth (Liban), le P. Marwan Tabet, 51 ans, a été nommé jeudi 10 janvier par Benoît XVI évêque de l'éparchie maronite ...
Lire la suite:
Cité du Vatican, 10 janvier 2013 (VIS). Le Saint-Père a
Nommé le P.Marwan Tabet, ML, Evêque de l'éparchie de St.Maron de Montréal (catholiques 85.000, prêtres 20, diacres 2, religieux 15, au Canada. L'Evêque élu, né en 1961 à Bhamdoun (Liban), a prononcé ses voeux religieux en 1980 et a été ordonné prêtre en 1986. Docteur en philosophie, il a assumé plusieurs fonctions dans son ordre, et a été curé de paroisse et a notamment fondé l'église maronite de Dallas (USA). Expert depuis 2006 du Synode patriarcal maronite, il a été professeur près l'Université St.Joseph de Beyrouth, près l'Université St.Esprit Kaslik et près le grand séminaire de Ghazir. En charge depuis 2012 du Bureau Emigration et Développement du patriarcat maronite, il a coordonné la préparation de la visite de Benoît XVI au Liban.
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-Les évêques occidentaux défendent « une paix juste » au Proche-Orient
Du 8 au 10 janvier 2013, la Coordination Terre Sainte, composée d'évêques européens et nord-américains, s'est rendue comme chaque année en Israël...

-Trois évêques coptes estiment que la nouvelle constitution égyptienne ouvre la voie au « califat islamique »
La nouvelle constitution égyptienne « prépare la voie à un califat islamique », estiment trois évêques coptes catholiques d'Égypte, cités par le journal britannique Catholic Herald dans son édition du 7 janvier.


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Syrie: des chrétiens pris au piège dans un village au nord d'Alep (agence du Vatican) | 10/1/2013| L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com//news/article.php?id=795583
Syrie: des chrétiens pris au piège dans un village au nord d'Alep (agence du Vatican)
Un millier de chrétiens sont pris au piège dans le village syrien de Yaakoubieh, au nord d'Alep, épuisés et privés de tout, entre les forces gouvernementales et de l'opposition, a dénoncé jeudi l'agence missionnaire du Vatican Fides.
Ces Grecs-orthodoxes et ces catholiques "sont dans des conditions terribles, ils risquent d'être annihilés", a dénoncé à Fides le frère franciscain François Kouseiffi, en charge de l'église Saint-François de Hamra à Beyrouth, qui assiste 500 réfugiés syriens.

Ceux-ci lui ont rapporté le drame vécu par ces villageois qui sont leurs parents, et avec lesquels les contacts sont désormais sporadiques. Des soeurs franciscaines qui vivent à Yaakoubieh ont apporté aussi leurs témoignages.

Selon le frère Kouseiffi, les habitants sont complètement épuisés, sans nourriture, sans électricité, privés des biens de première nécessité, et dans l'impossibilité de quitter le village.

Avant la guerre, ce village comptait quelque 3.000 chrétiens --Arméniens, orthodoxes et catholiques-- dont la plupart a fui par peur des combats.

Ceux qui restent à Yaakoubieh, selon le frère franciscain, "sont pris au piège. Nous tentons de les aider de toutes les façons possibles pour leur permettre de venir au Liban. Ces derniers jours, certains de nos émissaires sont partis là-bas, mais le voyage est dangereux, et après plus d'une journée, ils sont parvenus à Alep".

Les habitants, a-t-il dénoncé, "ont lancé l'alarme pour leur survie. Ils risquent de mourir dans un silence généralisé".

Ces derniers jours, la vague de froid qui frappe la région "a rendu leurs conditions de vie encore plus difficiles", a-t-il remarqué.

Selon Fides, il y a 25.000 réfugiés chrétiens syriens au Liban.

Les chrétiens représentent en Syrie quelque 5% de la population, en majorité orthodoxes.

Par peur de l'islamisme, leurs évêques ont souvent adopté des positions favorables ou conciliantes à l'égard du régime laïc de Bachar al-Assad, qui a garanti leur tranquillité pendant des décennies.


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