Du Liban-Sud, Sleiman plaide de nouveau en faveur d'une stratégie de défense
C'est devant les militaires libanais à la caserne de Tyr que M. Sleiman a souligné l'importance d'un rééquipement de l'armée et du rôle que celle-ci assume à l'échelle nationale. Il a rappelé dans le détail toutes les démarches qu'il a entreprises depuis son accession à la tête de l'État puis à la faveur de la réunion du Groupe international d'appui au Liban, à New York, pour arracher aux États amis, notamment l'Arabie saoudite, un engagement financier en faveur du réarmement des forces régulières « pour donner à celles-ci la possibilité d'accomplir leurs missions tel que les Libanais, dont les membres de la Résistance, le souhaitent pour qu'ils puissent s'adonner à leurs activités et rentrer chez eux du moment que la troupe possède les armes qu'il faut ».
« À partir de là, il faut comprendre qu'aucune arme n'est interdite aux forces régulières, dont le commandement décide du matériel militaire à choisir, surtout que nous bénéficions d'un financement déterminé », a-t-il ajouté, en soulignant dans le même cadre l'importance de la réunion internationale de soutien à l'armée libanaise qui se tiendra en Italie. « Nous comptons solliciter la diaspora libanaise afin qu'elle use de pressions sur les gouvernements des pays d'accueil pour qu'ils viennent en aide à l'armée », a ajouté le président. Il a aussi rappelé la loi-programme établie juste après son accession au pouvoir pour le financement d'un plan d'armement de la troupe. Il a émis l'espoir que le Parlement se réunira pour l'approuver et que toutes les mesures prises dans le même cadre soient « couronnées par l'adoption d'une stratégie nationale de défense qui, une fois que les forces régulières seront dotées des équipements et du matériel militaire nécessaires, permettra à la Résistance de devenir un instrument de soutien à l'armée si jamais celle-ci aura besoin d'elle ». « Une vision de ce que cette stratégie devrait être a été établie. Elle sera examinée à l'avenir à la conférence nationale de dialogue. C'est ce que j'avais souligné dès le départ dans mon discours d'investiture lorsque j'avais appelé à une stratégie de défense dont la finalité est de tirer profit du potentiel de la Résistance et d'empêcher que ces réalisations ne soient rognées par les conflits politiques », a indiqué le président qui a mis l'accent sur le fait que l'armée bénéficie d'une couverture politique « totale pour agir dans toutes les directions et sans réserves ».
Après avoir rappelé les tentatives politiques de récupération de l'armée, il a insisté sur le fait que celle-ci « ne peut avoir d'allégeance que pour le Liban et pour l'autorité politique unifiée, et non pas pour les groupuscules politiques ». « Vous bénéficiez donc d'une couverture politique totale, mais malheureusement, cette même couverture est assurée à des fauteurs de troubles, qui en bénéficient secrètement des hommes politiques qui affirment pourtant publiquement l'avoir levée », a déploré M. Sleiman, en reprochant à des parties politiques qu'il n'a pas nommées de « ne pas assumer le rôle qu'elles sont censées assumer pour consolider les fondements du pays ».
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La présidentielle
Le chef de l'État s'est ensuite arrêté sur les échéances qui attendent le Liban, dont l'adoption d'une déclaration ministérielle qui devrait, selon lui, être approuvée sans tarder. « C'est la responsabilité des hommes politiques, surtout que rien d'important n'empêche cette approbation à partir du moment où une entente s'est formée autour des points fondamentaux du texte et où personne ne s'oppose au vocabulaire employé. Personne n'affirme être contre l'armée, la déclaration de Baabda ou la Résistance. Sur quoi portent alors les divergences ? Sur certaines liaisons et certains pronoms ? Cela n'est pas acceptable. Il faut trouver une formule pour la déclaration ministérielle afin que nous puissions nous attaquer aux questions qui intéressent la population. »
M. Sleiman a ensuite abordé la présidentielle et plaidé en faveur d'un engagement parlementaire pour l'organisation de cette échéance, mettant en garde contre toute tentative de boycotter la séance électorale. Il a estimé que chaque député devrait accomplir son devoir électoral « indépendamment du candidat que son parti politique soutient à la présidence ». « Un député a le droit de se conformer au choix de son parti, mais celui-ci n'a pas le droit de violer la Constitution et de demander au parlementaire de boycotter la réunion », a-t-il dit.
Plus tard, le chef de l'État s'est rendu au siège du contingent finlandais où un accueil officiel lui a été réservé ainsi qu'à son homologue finlandais. MM. Sleiman et Niniistö ont passé en revue un détachement d'une brigade d'honneur, avant de tenir une réunion pour discuter des relations bilatérales et de la mission de la Finul.
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