Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 2 juin 2014

Syrie: Hommage au P. Frans van der Lugt-Il faut arrêter cette guerre, et donc arrêter de vendre


Syrie : Il faut arrêter cette guerre, et donc arrêter de vendre des armes!
Entretien avec Michel Roy, directeur de Caritas Internationalis

Anita Bourdin

ROME, 31 mai 2014 (Zenit.org) - Le message du pape François, du Saint-Siège et des organisations caritatives catholiques pour la Syrie est « clair », explique à Zenit le secrétaire général de Caritas Internationalis, M. Michel Roy : « Il faut arrêter cette guerre » et pour cela, il faut « arrêter de vendre des armes » et il faut donc aussi « éviter que le conflit ne tombe dans l'oubli ».

Le Conseil pontifical Cor Unum, présidé par le cardinal Robert Sarah, a en effet réuni pour la seconde fois au Vatican, ce vendredi, 30 mai, les représentants des organisations caritatives catholiques engagées sur le terrain.

Ils ont reçu le soutien du cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin, et du pape François qui les a rencontrés et encouragés à poursuivre ce "chemin ensemble": il leur a aussi remis un message écrit.

Caritas Internationalis, la Caritas du Moyen Orient, de Syrie, du Liban, de Jordanie, de Turquie, d'Irak, l'OEuvre d'Orient, l'Ordre de Malte, le Service jésuite des réfugiés, l'Aide à l'Eglise en détresse, se sont ainsi retrouvés « pour faire un point sur l'engagement humanitaire, les besoins et les priorités du moment ».

Le point de vue était donc à la fois national, régional - représentant la charité des catholiques de sept rites (latin et 6 orientaux) et des 17 diocèses – et international.

Depuis le début de la guerre, l'aide caritative catholique approche les 100 millions, toutes organisations confondues : « c'est beaucoup, mais c'est peu par rapport aux besoins aujourd'hui, mais c'est beaucoup aussi parce que cela permet de porter un témoignage fort là où nos organisations interviennent », estime M. Roy.

Un tableau dramatique

Mgr Antoine Audo, responsable de Caritas Syrie, a spécialement souligné l'importance de l'aide auprès des déplacés de l'intérieur du pays.

Pour aider les populations, ce que la réunion a mis en évidence, souligne M. Roy, c'est qu'il faut d'abord éviter que le conflit ne soit oublié : « Le conflit dure depuis trois ans et peu à peu il a tendance à être oublié : qui parle encore de la Syrie dans les media aujourd'hui ? Pour nous, c'est important, alors que la situation ne cesse de se dégrader en Syrie. »

Il précise : « Chaque jour plus de dix mille personnes quittent le pays et la moitié de la population est déplacée à l'intérieur du pays à la recherche d'un peu de sécurité, très difficile à trouver, plus de 60 % des structures sanitaires sont détruites, beaucoup d'écoles aussi – les enfants ne vont plus à l'école, on est dans un pays ravagé par la guerre. »

C'est ce qui fait que « les gens cherchent la sécurité en se déplaçant » et en cherchant à « partir à l'extérieur » du pays.

« Il est important, insiste M. Roy, de continuer de se mobiliser : c'est l'opinion publique qui peut aider les gouvernements à prendre la mesure du drame qui se déroule. En Syrie, c'est vraiment une tragédie humaine quotidienne.  Et il faut réagir. »

Cessez de vendre des armes

Il a été frappé par la position ferme du Saint-Siège : « Le plus marquant pour moi c'est cet appel que j'ai entendu fortement de la part du nonce apostolique qui était ici mais aussi du cardinal secrétaire d'Etat ce matin : il faut travailler à arrêter cette guerre. Sinon, on travaillera toujours sur les conséquences, et l'on ne travaille que pour une toute petite partie des victimes parce que leur nombre est tel qu'il est impossible d'arriver à notre niveau à aider tout le monde. Il faut arrêter cette guerre et pour arrêter cette guerre, il y a plusieurs leviers possibles, et le pape tout à l'heure nous a dit : « demandez aux marchands d'armes de ne plus vendre d'armes à ceux qui sont en guerre en Syrie ». Il faut empêcher l'approvisionnement. Je crois que c'est très compliqué mais néanmoins il faut s'y employer. »

Il souligne la responsabilité des gouvernements étrangers : « Il faut que nos gouvernements respectifs, des pays les plus importants de la communauté internationale entreprennent cette croisade parce qu'ils sont à la fois ceux qui disent qu'il faut œuvrer pour la paix mais en même temps aussi vendent des armes aux belligérants. Donc je crois qu'il faut agir aussi sur ce plan là pour que la guerre s'arrête et que les Syriens puissent commencer à panser leurs plaies et l'aide humanitaire qui est très nécessaire aujourd'hui sera tout autant et encore plus nécessaire demain en espérant que ce conflit puisse s'arrêter rapidement. »

Une revendication légitime qui dégénère

Il rappelle l'origine du conflit : « Souvenez-vous : les manifestations pour demander plus de liberté étaient justifiées dans un pays dont le système autoritaire mené par l'armée depuis des décennies ne laissait guère de place aux gens. Et cette revendication de plus de liberté de parole et d'association a dégénéré. Et puis là-dessus, assez rapidement, sont arrivés des groupes extrémistes armés par des pays comme l'Arabie Saoudite et le Qatar. Ils ont commencé à créer une violence inouïe, en massacrant des populations, en chassant des populations de leur territoire, de leurs villages. Et donc il y a un mélange d'acteurs dans cette guerre qui est très complexe. Les rebelles du début en sont aussi venus à combattre les extrémistes, donc c'est la confusion qui règne. Et tous ces groupes sont soutenus de l'extérieur. On a l'impression que la Syrie est devenue un champ de bataille pour d'autres pays qui trouvent chacun leur intérêt. Il y a ceux qui sont concernés par des questions de primauté de leur famille religieuse : les Sunnites sur les Chiites, les Chiites étant minoritaires mais au pouvoir. Le gouvernement est lui-même soutenu par les pays chiites de la région, en particulier d'Iran et du Liban. Et puis il y a ceux qui, comme Israël, estiment que c'est pas mal que la Syrie, en ruine, ne représente plus de risque. Il y a un mélange de beaucoup de raisons qui font que ces groupes rebelles existent et continuent  d'exister parce qu'ils sont soutenus de l'extérieur. »

Mais pour Michel Roy , il n'y a pas d'alternative : « Je ne vois pas d'autre solution: que les pays qui soutiennent ces groupes arrêtent de les soutenir, et les invitent à la table du dialogue. La conférence de Genève II qui a eu lieu cette année a été un échec parce qu'il n'y a pas eu assez de pression mise sur les parties belligérantes. Et la population syrienne souffre dramatiquement d'une situation pour laquelle elle est un petit peu en cause - elle a réclamé plus de liberté -, mais on est arrivé à une situation qui dépasse tout le monde. Il faut que la communauté internationale se mobilise à nouveau. Et nous, Français, il faut que nous demandions à nos autorités de se remobiliser non pas pour soutenir un camp contre l'autre mais pour faire en sorte que les parties se retrouvent vraiment autour d'une table. »

Travailler à ce que la paix arrive enfin

Pour ce qui est de la promotion de la paix par le pape François – et encore récemment en Terre Sainte -, il suggère : « Pour la Syrie il se peut que le pape François prenne aussi des initiatives. Son insistance d'abord sur le fait qu'il faut arrêter de vendre des armes est très claire : le message est très clair. »

Il souligne aussi la mobilisation du réseau des nonces, ou des contacts – de Caritas Internationalis notamment - avec le Corps diplomatique à Rome.

C'est l'heure, pour M. Roy de « se retrousser les manches et d'œuvrer à ce que la paix arrive enfin. »

Il reconnaît : « On a parfois l'l'impression d'être complètement dépassés et impuissants, mais la prière – la veillée du 7 septembre – peut avoir des effets très forts, donc agissons et prions pour la paix dans cette région du monde. »

Quant à l'Union européenne, il rappelle son engagement financier et humanitaire, mais ajoute qu'il faut faire davantage : « L'Office humanitaire de l'Union européenne a un rôle important, non seulement par un soutien aux Eglises, mais aussi au HCR, à l'OMS, au PAM. Cependant, au plan politique l'UE n'est malheureusement pas assez forte, soudée pour changer la donne. »

Il conclut, au terme de cette journée de travail, d'information et de coordination : « Au plan des ressources, il faut faire plus et mieux. Au plan politique, il faut faire la paix par le dialogue: on ne s'en sortira pas par les armes, malheureusement aujourd'hui ce sont encore les armes qui parlent. »

Cinq façons d'agir possible

Il ajoute que les catholiques du monde ne peuvent pas se sentir impuissants : il leur indique cinq moyens d'agir à leur portée.

« Premièrement, il ne faut pas baisser les bras », et « continuer de prier » car « la prière va aider à trouver les solutions ».

« Deuxièmement, autant que faire se peut, en parler, faire savoir. Il ne faut pas que cette guerre devienne un conflit oublié ».

« Troisièmement, si l'on vous propose d'accueillir des réfugiés syriens là où vous êtes, dans votre région, ouvrez les bras et accueillez, au moins pour un temps. Parce que personne n'a envie de voir les chrétiens d'Orient partir. Et il n'y a pas que des chrétiens qui cherchent refuge à l'extérieur. Mais en tous cas c'est important d'accueillir des réfugiés parce que dans les pays d'accueil intermédiaires comme le Liban ou la Jordanie, ils sont "coincés": ils n'ont pas la possibilité de travailler, de survivre vraiment donc c'est dramatique, ils préfèrent aller un peu plus loin le temps que la guerre s'arrête. »

« Et puis soutenez le réseau Caritas, soutenez ceux qui agissent, les autres organisations catholiques dont vous êtes proches, pour qu'ils puissent mener à bien les programmes pour lesquels l'Eglise de Syrie se mobilise, et attend notre solidarité. »

« Et enfin parlez-en à votre député, à votre sénateur, pour que cette question ne soit pas oubliée et qu'on en parle dans les lieux ou les décisions peuvent être prises et que le gouvernement français se remobilise. Non pas pour appuyer les rebelles, comme on l'a entendu un peu trop l'année dernière, mais pour appuyer la recherche de la paix, en facilitant le dialogue entre les parties. Et qu'il entraîne l'Union européenne et les autres acteurs. C'est dommage d'entendre le président Obama dire ces jours-ci que les Etats-Unis vont reprendre leur appui aux rebelles.  Ce n'est vraiment pas là la voie de la solution. Donc, le dialogue ! Encouragez vos élus à reprendre le chemin du dialogue : n'hésitez pas à les interpeller ils ont besoin de cela aussi pour avancer. »

Hommage au P. Frans van der Lugt

Enfin, M. Roy souligne l'importance du « maillage horizontal et vertical »des communautés religieuses qui « restent et ne s'en vont pas » et qui « portent le témoignage de l'amour de Dieu pour tous qui est fondamental » : dans un univers musulmans il est fondamental, et il est attendu de la part des musulmans eux-mêmes, qui ont besoin de cette présence chrétienne. C'est une présence aimante, c'est une présence éducative.  A l'école sont assis côte à côte musulmans et chrétiens qui apprennent à s'apprécier mutuellement, à grandir ensemble et ensuite à travailler ensemble. Les communautés religieuses : chapeau ! Le Père Frans van der Lugt, jésuite hollandais assassiné le 7 avril, dans la vieille ville de Homs, était le témoin de cette volonté de rester avec les populations, à leurs côtés, malgré les risques que cela représentait. Je pense que le P. van der Lugt est un exemple de cet engagement de religieuses et religieux dans un pays en guerre comme celui-là. »

Pour ce qui est du sort du P. Paolo dall'Oglio, sj, « on ne sait rien », dit-il : « On continue d'espérer et de prier. De même que pour les deux évêques syro-orthodoxe et grec-orthodoxe d'Alep enlevés il y a plus d'un an maintenant, on est sans nouvelles, mais on a toujours de l'espoir de les retrouver. Ce sont des gens qui ont accepté de donner leur vie…  Il faut continuer de prier pour eux. »

Melkites : Gregorios III au Katholikentag de Ratisbonne




Melkites : Gregorios III au Katholikentag de Ratisbonne
"Avec Jésus-Christ construisons des ponts"

Patriarche Gregorios III

ROME, 1 juin 2014 (Zenit.org) - Tout au long de sa participation à l'édition 2014 du Katholikentag de Ratisbonne (28 mai-1er juin), S. B. Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, a repris le thème général de la rencontre « Avec Jésus-Christ construisons des ponts ».

Thème que le patriarche a tout particulièrement développé dans ses deux homélies des vêpres du jeudi de l'Ascension le 29 mai dernier et de la Divine Liturgie du vendredi 30 mai célébrées à l'église de St Emmeram :

Soyons avec le Christ comme le Christ. Soyons des bâtisseurs de ponts. Par Sa Sainte Incarnation le Christ est le pont qui relie le Ciel et la Terre. La Divine Liturgie est elle aussi un pont comme le sont les icônes et les autres objets sacrés de nos églises. Reprenant cet extrait de Saint Paul dans la lettre aux Ephésiens (2, 12-16) : « Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous êtes rapprochés par le sang du Christ. Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un : il a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant abrogé par l'immolation de sa chair la loi des ordonnances avec ses rigoureuses prescriptions, afin de fondre en lui-même les deux dans un seul homme nouveau, en faisant la paix, et de les réconcilier, l'un et l'autre unis en un seul corps avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. »

Alors qu'en Allemagne on célèbre le 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin en Israël on construit des murs de séparation, Gregorios III a appelé chacun à voir dans son propre quotidien comment il peut être un constructeur de pont. Pont entre Chrétiens, Musulmans et Juifs, entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest.

Le patriarche a rappelé les deux conditions pour la paix au Proche-Orient telles qu'elles ont été définies par le Pape François le 24 mai dernier à son arrivée à Amman : « une solution pacifique à la crise syrienne est plus que jamais nécessaire et urgente, ainsi qu'une solution juste au conflit israélo-palestinien. » Gregorios III a appelé à une prière constante pour la paix en Syrie.

Il a participé à une table ronde avec le président allemand, Joachim Gauck, ainsi que de très nombreuses personnalités tant chrétiennes que juives ou musulmanes sur la place de la foi dans une société sécularisée comme il prendra part à la messe de clôture du Katholikentag le dimanche 1er juin.

mercredi 28 mai 2014

Vincent Gelot, la 4L et les chrétiens d’Orient | La-Croix.com 27/5/2014

Vincent Gelot, la 4L et les chrétiens d'Orient | La-Croix.com

« Ne pas considérer les chrétiens comme une minorité mais comme des citoyens ». Les chrétiens d'Orient veulent sortir de la logique minoritaire

Il suffit de jeter un coup d'œil sur sa monture pour comprendre que le cavalier ne revient pas d'un banal « trophée 4L ». Cabossée, éreintée, mais fidèle au poste après 60 000 km de traversée, des steppes d'Asie centrale aux pistes du nord du Soudan, la belle dort sous un préau, aux portes de la Vieille Ville de Jérusalem. Là même où, savoureuse coïncidence, le pape François a achevé lundi 26 mai son premier voyage en Terre sainte.

Il faut parfois deux bonnes minutes pour que le moteur cède aux injonctions de l'allumeur. Mais Vincent Gelot a du temps. À 26 ans, cet ancien étudiant en histoire a appris à s'en donner pour aller à la rencontre des communautés chrétiennes du bout de l'Orient.

Un projet un peu loufoque sur le papier, une odyssée spirituelle et mécanique en solitaire à laquelle peu de monde croyait, hormis lui-même et un camarade qui fera défection sur la ligne de départ.

Sur les routes, un pèlerin reporter

C'était en septembre 2012, à Beyrouth. Vincent terminait un stage au sein d'une ONG lorsqu'il apprit que Benoît XVI venait au Liban avec l'intention de remettre aux Églises d'Orient une feuille de route pour les prochaines décennies – le texte de l'exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente.

Cet ancien scout nantais découvre alors un monde dont il ignore à peu près tout : les Églises et les rites de cet Orient si compliqué, qui ont pour noms de code « copte », « maronite », « syriaque », « arménien »… Vincent décide alors de partir à la rencontre de ces communautés mal connues, voire interdites ou persécutées, en voyageant « à l'ancienne », dans une petite voiture « fiable, sympa et qui soit signe de simplicité ».

Customisée aux couleurs de l'Orient par un ami artiste, la « Habibimobile » (1) se lance sur les routes de Turquie, d'Irak, de Géorgie, d'Arménie… En pèlerin reporter, Vincent Gelot entame un minutieux travail d'enregistrements et de photos, rédige un journal de bord et recueille dans un cahier au format A3 les témoignages des gens qu'il rencontre – le « Livre d'Orient ». Son objectif ? « Rapporter à Jérusalem les prières de tous ces chrétiens qui n'y mettront sûrement jamais les pieds. »

Embûches et solitude

Les obstacles ne tardent pas à s'accumuler. Financiers, d'abord, contraignant Vincent à se lancer dans une levée de fonds sur Internet. L'interminable traversée des républiques d'Asie centrale – il passera deux mois auprès des communautés chrétiennes isolées d'Ouzbékistan – le pousse jusque dans ses retranchements.

La solitude, en plein désert kazakh, l'a marqué davantage que la morsure d'un chien de garde en Iran, ou l'accident qui faillit lui coûter la vie, en pleine nuit, au détour d'une route de montagne en Éthiopie.

En Azerbaïdjan, Vincent s'improvise contrebandier. Il embarque une cinquantaine de bibles imprimées en russe, à destination du Turkménistan et de l'Ouzbékistan, où leur diffusion est passible de prison. « Dans la seule église catholique autorisée du pays, l'évêque m'a accueilli avec des étoiles dans les yeux ! »

Après avoir placé sa 4L sur un bateau à Ormuz (Iran), direction Djibouti, le jeune homme tente d'entrer au Yémen. Repéré comme chrétien, il est retenu 48 heures à l'aéroport, sous étroite surveillance policière, avant d'être expulsé. « J'ai bien cru que l'aventure se terminerait là. » Son « Livre d'Orient » était resté en soute. « S'ils l'avaient trouvé, qu'en auraient-ils fait ? »

Sous le siège avant, des pages sacrées

Quelques semaines plus tard, le précieux recueil retrouvera sa place sous le siège avant de la voiture, arche d'alliance essoufflée dont la dernière étape, après le Soudan et l'Égypte, fut l'entrée en Israël après plus de cinq heures d'interrogatoire par les gardes-frontières israéliens.

Du temps, Vincent comptait bien en prendre une dernière fois, à Jérusalem, pour préparer minutieusement la remise de son « Livre d'Orient » au pape François, à Rome. Les projets de publication, expositions, conférences se bousculent derrière son sourire apaisé.

« Ma responsabilité, aujourd'hui, c'est de témoigner pour aider ces chrétiens à garder leur foi, leur terre, leur identité. Ils disent au reste du monde que le christianisme vient d'Orient. »

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La chapka du berger

« Le voyage n'est qu'un prétexte pour la rencontre à l'état brut, sans artifice », raconte Vincent Gelot. « Par exemple, celle avec ce berger du nord de l'Azerbaïdjan, un vieil homme au cœur de la pampa. Il ne parlait pas un mot d'anglais, je ne connais pas un mot de russe. Pourtant nous nous sommes compris. Nous avons fait le tour de vieilles tombes musulmanes autour de sa maison. Il y avait celle de ses deux enfants, morts en bas âge. Cette rencontre n'avait rien à voir avec les chrétiens, qui étaient le but de mon voyage. Mais c'était l'une des plus intenses. Quand nous nous sommes quittés, après trois jours, il m'a offert une chapka de berger. Puis il m'a pris dans ses bras, comme un fils. »

Samuel Lieven (à Jérusalem)


Envoyé de mon Ipad 

Le patriarche Raï en Terre sainte : un acte de résistance - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Le patriarche Raï en Terre sainte : un acte de résistance - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Le patriarche Raï en Terre sainte : un acte de résistance

C'est par deux messes, l'une matinale sur l'un des autels du Saint-Sépulcre, l'autre dans l'église latine Notre-Dame de Fatima, à Beït Sahour près de Bethléem, que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a poursuivi hier son séjour en Terre sainte, entamé par trois jours de présence discrète et priante (24-26 mai) aux côtés du pape François, rentré lundi au Vatican.


La première messe du chef de l'Église maronite, qui est accompagné notamment par son vicaire patriarcal, Mgr Paul Sayyah, a été célébrée « aux intentions du Liban et des Libanais et de la paix au Moyen-Orient », a précisé un communiqué laconique de l'Agence nationale d'information. La seconde messe, elle, était marquée par tout le faste entourant les tournées pastorales du patriarche Raï au Liban et dans tous les diocèses maronites du monde.


Sauf qu'à Beït Sahour, ce ne sont pas les maronites seulement qui l'ont accueilli, mais tous les chrétiens de la région de Beït Sahour, Beït Jala et Bethléem, ravis de la première visite qu'un patriarche oriental leur rend, depuis la guerre de 1967. C'est avec cette amère réalité à l'esprit que le patriarche Raï s'est adressé aux fidèles, dans l'homélie qu'il a prononcée après la lecture de l'Évangile, qui était celui de l'Ascension.
« Vous êtes les gardiens de votre terre. Cette terre est la vôtre », s'est exclamé le patriarche Raï, dont les paroles ont été accueillies par les applaudissements d'un peuple spolié et oublié, auquel le patriarche a souhaité qu'il soit « relevé de son humiliation ». La cérémonie a été retransmise au Liban par Télé-Lumière et la MTV.
Le patriarche, qui s'exprimait devant plusieurs ministres et officiels de l'Autorité palestinienne, a réaffirmé le droit du peuple palestinien à son État et à sa capitale, Jérusalem-Est, et rendu hommage au président Mahmoud Abbas.

(Lire aussi : « François a su être politique en étant religieux, exclusivement religieux »)

Décoré de l'Étoile de Jérusalem
Dimanche, à l'occasion de la présence du pape à Bethléem, le président palestinien avait remis au patriarche maronite l'Étoile de Jérusalem, la plus haute distinction honorifique palestinienne, au cours d'une cérémonie organisée au palais présidentiel de Ramallah.
L'insigne lui avait été remis « pour son courage et sa visite en Terre sainte ; pour avoir forcé le blocus et être venu appuyer la résistance d'un peuple », a affirmé un communiqué diffusé par l'ambassade palestinienne au Liban.
« Nous sommes venus pour prier pour la paix avec le pape François, (...) la paix au Moyen-Orient commence par la cause palestinienne », a déclaré Mgr Raï en remerciant le président Mahmoud Abbas. « Celui qui ne veut pas la paix en Palestine ne veut pas la paix au Moyen-Orient », a insisté le patriarche. « Cette terre est à nous. C'est notre terre, notre histoire, notre identité, notre message (...). Nous portons votre cause et nous la défendons », a-t-il également assuré.


« Par cette initiative, a affirmé une source ecclésiastique au Liban, l'Église maronite lance l'offensive pour défendre l'arabité et l'appartenance plurielle de la Terre sainte. » « Ce n'est pas une terre juive et nous ne voulons pas qu'elle le devienne », a-t-elle ajouté, soulignant que la visite en Terre sainte du patriarche revêt une très grande importance au regard de la politique de judaïsation à outrance de Jérusalem que suit l'État hébreu et de ses efforts pour faire reconnaître Israël comme « État juif ».
« On s'est opposé à la visite du patriarche Raï, en affirmant qu'aucun de ses prédécesseurs n'a accepté de faire le voyage, a affirmé la source citée, mais c'était d'autres temps. Aujourd'hui, il est au contraire urgent de s'opposer à la politique israélienne. Ce que le patriarche est en train d'accomplir est un acte de résistance, un acte de résistance offensive », a encore souligné la source citée.

(Repère : Les chrétiens de Terre sainte : communautés diverses dans une région troublée)

La volonté de paix
En outre, commentant l'intention de prière du patriarche lors de la messe matinale en l'église du Saint-Sépulcre, la source ecclésiastique a rappelé que le Liban est impliqué dans la recherche d'un règlement de paix au Moyen-Orient, puisqu'il a souscrit à l'initiative saoudienne de paix endossée par le sommet arabe de Beyrouth en 2000.
« On est loin des stratégies d'empire qui cherchent à maintenir le Liban dans un état de mobilisation militaire permanente, a encore affirmé la source en question. Le patriarche Raï est en Terre sainte en messager de paix et de justice, non en messager de guerre. »


À partir d'aujourd'hui, Mgr Raï effectuera des visites pastorales en Galilée, en particulier à Haïfa, où se trouve la résidence de l'évêque maronite de Haïfa et Terre sainte, Moussa Hage, et le plus grand nombre de maronites. De Haïfa, le patriarche rayonnera vers les divers villages de la région. Ses messes quotidiennes seront retransmises par Télé-Lumière. Mgr Raï, qui a précisé avoir reçu les autorisations nécessaires pour son voyage des autorités civiles libanaises, président de la République et Premier ministre, rentrera au Liban en fin de semaine par la vallée du Jourdain et Amman, sans passer par un aéroport israélien.

Pour mémoire

Le ras-le-bol de Mgr Béchara Raï en direct : du jamais-vu...

Les maronites en Terre sainte, une présence fragile liée au contexte régional



Envoyé de mon Ipad 

LE PAPE REVIENT SUR SON PELERINAGE EN TERRE SAINTE


Cité du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Durant l'audience générale tenue place St.Pierre, le Pape François est revenu sur le voyage qu'il vient d'accomplir en Jordanie, Palestine et Israël: Ce pèlerinage en Terre Sainte, a-t-il dit, fut un cadeau dont je rends grâce à Dieu. "Il m'a conduit sur cette terre bénie où a vécu Jésus et où se sont manifestés les événements fondants de l'hébraïsme, du christianisme et de l'islam... Il s'agissait d'abord de commémorer la rencontre historique entre Paul VI et Athénagoras, il y a cinquante ans à Jérusalem. Pour la première fois également, un successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte. Réalisé durant les assises conciliaires, ce fut le premier des voyages hors d'Italie des Papes modernes. Le geste prophétique du Pape Paul et du Patriarche oecuménique fut le premier pas du difficile processus d'unité des chrétiens, qui a depuis fait de grands pas. Ma rencontre avec le Patriarche Barthélémy...a été le point culminant de ma visite. Nous avons prié ensemble au St.Sépulcre, entourés du Patriarche réco-orthodoxe de Jérusalem, du Patriarche arméno-apostolique, d'autres évêques et de représentants d'autres confessions... Là où a résonné l'annonce de la Résurrection, nous avons tous ressenti l'amertume de la division des disciples du Christ. Quelle douleur que cette division!... Malgré ce Jésus nous anime. Cette cérémonie a été riche de fraternité, d'estime et d'affection car nous avons ressenti la voix du Bon Pasteur désirant faire un seul troupeau de ses brebis. Nous avons ressenti notre volonté de guérir nos blessures ouvertes pour avancer avec encore plus de ténacité dans la voie de la pleine communion. A la suite de mes prédécesseurs, j'ai moi aussi demandé pardon pour avoir favorisé la division de l'Eglise. J'ai demandé à l'Esprit de nous aider...car nous sommes frères et avons la même volonté de marcher ensemble et de continuer à faire ce que nous pouvons déjà faire de concert, prier et oeuvrer pour le peuple de Dieu, rechercher la paix et protéger la création. En frères nous devons aller de l'avant!".

Puis le Saint-Père a redit que son voyage avait aussi pour but d'encourager la recherche de la paix dans la région, de la paix qui est à la fois don de Dieu et action des hommes: "Je l'ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël, en pèlerin, au nom de Dieu et de l'homme, avec une grande compassion pour tous les fils de la Terre Sainte qui depuis trop de temps vivent en guerre et ont droit à connaître la paix. C'est pourquoi j'ai recommandé aux chrétiens d'être dociles à l'Esprit, d'être capables de gestes d'humilité, de fraternité et de réconciliation...de se faire des artisans de la paix". La paix se construit peu à peu, quotidiennement, artisanalement pourrait-on dire. Certes, comme il n'existe pas d'industrie de la paix, j'ai encouragé les chrétiens à avoir un coeur ouvert. "En Jordanie j'ai remercié les autorités et la population d'accueillir tant de réfugiés en provenance des zones de guerre. Que Dieu bénisse ce pays si accueillant!... J'ai d'ailleurs partout encouragé les responsables à poursuivre leurs efforts à faire baisser les tensions, surtout en Syrie, et à rechercher de nouveau une solution juste au conflit israélo-palestinien. C'est dans ce but que j'ai invité les Président israélien et palestinien, qui sont des hommes de paix, à venir au Vatican prier pour la paix avec moi. Ne nous laissez pas seuls et priez avec nous pour que la paix survienne. Priez beaucoup afin que le Seigneur accorde la paix à cette terre bénie. Je compte sur vous tous". Le voyage a également permis au Pape de confirmer les communautés chrétiennes dans la foi, des populations qui souffrent tant. J'exprime ma gratitude à l'Eglise pour la présence des chrétiens dans tout l'Orient. Ce sont des frères courageux qui témoignent de l'espérance et de la charité, qui sont le sel et la lumière de cette terre. Avec leurs écoles et leurs hôpitaux ils oeuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, en faveur de la société entière". Ce voyage a été pour moi "une grâce reçue de frères et de soeurs qui espèrent contre tout espoir, malgré de nombreuses souffrances" comme l'exil que cause la guerre "ou bien la discrimination et le mépris que provoque l'appartenance au Christ. Je leur suis proche. Prions pour eux et pour la paix de la région et de la Terre Sainte. Prions pour l'Eglise qui avance sur la voie de la l'unité des chrétiens, nécessaire pour que le monde croie dans l'amour de Dieu exprimé par Jésus-Christ venu habiter parmi nous". En conclusion, le Pape a invité les fidèles à réciter un Ave Maria pour la paix du monde et pour que la Vierge accompagne le cheminement vers l'unité.

"COR UNUM" ET LA CRISE SYRIENNE


Cité du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le Conseil pontifical Cor Unum rencontre le 30 mai 25 organisations caritatives oeuvrant dans le cadre de la crise syrienne. La réunion s'articulera en deux temps. Le matin sera consacré aux interventions successives du Cardinal Sarah, Président du dicastère, du Cardinal Parolin, Secrétaire d'Etat, de Mgr.Zenari, Nonce en Syrie, et de Mgr.Audo, Président de la Caritas syrienne. Puis sera exposé le travail du bureau d'information institué à Beyrouth l'an dernier pour coordonner les actions des organismes catholiques. L'après-midi sera réservé aux aspects concrets de leur collaboration sur le terrain, en Syrie comme dans les pays voisins, ainsi qu'à l'identification des questions critiques et des priorités à venir. Parallèlement à son activité diplomatique, grâce à son réseau de nonciatures, à ses contacts avec les Eglises locales et les agences catholiques d'assistance, le Saint-Siège prend part activement aux programmes internationaux d'aide humanitaire.

Pape Francois: bilan de la visite en Terres Saintes



"J'ai voulu apporter une parole d'espérance, mais je l'ai aussi reçue !"
Catéchèse du 28 mai 2014 (texte intégral)
Pape François
ROME, 28 mai 2014 (Zenit.org) - « Avec ce pèlerinage, j'ai voulu apporter une parole d'espérance, mais je l'ai aussi reçue, à mon tour ! Je l'ai reçue de frères et sœurs qui espèrent "contre toute espérance" (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances », confie le pape François au lendemain de son pèlerinage en Terre Sainte (24-26 mai).
Interrompant son cycle de catéchèses sur les dons de l'Esprit-Saint, le pape a dressé un bilan de son voyage, lors de l'audience générale de ce mercredi matin, 28 mai 2014, place Saint-Pierre.
Il a souligné les objectifs de ce pèlerinage, « grand don pour l'Église » : en premier lieu « commémorer le cinquantième anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras », par une rencontre avec le patriarche Bartholomaios, « moment culminant de la visite ».
Exprimant son amertume pour « les divisions qui existent encore entre les disciples du Christ », le pape a demandé pardon : « une fois encore, comme l'ont fait les précédents papes, je demande pardon pour ce que nous avons fait pour favoriser cette division et je demande à l'Esprit-Saint de nous aider à guérir les blessures que nous avons faites aux autres frères ».
« Un autre objectif de ce pèlerinage était d'encourager dans cette région le chemin vers la paix », a-t-il poursuivi : « Pour cela, j'ai invité le président d'Israël et le président de la Palestine, tous deux hommes de paix et artisans de paix, à venir au Vatican prier ensemble avec moi pour la paix. Et, s'il vous plaît, je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. »
Le pape a également exhorté les chrétiens de Terre Sainte « à se laisser "oindre", le cœur ouvert et docile, par l'Esprit-Saint, pour être toujours davantage capables de gestes de paix, de fraternité et de réconciliation » car « la paix se fait artisanalement, chaque jour ».
Enfin, il a rendu hommage à « la générosité du peuple jordanien dans leur accueil des réfugiés », demandant « à toutes les institutions internationales d'aider ce peuple dans ce travail d'accueil ».
Catéchèse du pape François
Chers frères et sœurs,
Ces jours derniers, comme vous le savez, j'ai effectué un pèlerinage en Terre Sainte. Cela a été un grand don pour l'Église et j'en rends grâce à Dieu. Il m'a guidé sur cette Terre bénie, qui a vu la présence historique de Jésus et où se sont vérifiés des événements fondamentaux pour le judaïsme, le christianisme et l'islam. Je désire redire ma reconnaissance cordiale à Sa Béatitude le patriarche Fouad Twal, aux évêques des différents rites, aux prêtres, aux franciscains de la Custodie de Terre Sainte. Ces franciscains sont forts ! Ils font un très beau travail ! Ma gratitude va aussi aux Autorités jordaniennes, israéliennes et palestiniennes, qui m'ont accueilli avec une telle courtoisie, je dirais même avec amitié, ainsi qu'à toutes les personnes qui ont coopéré à la réalisation de cette visite.
1.L'objectif principal de ce pèlerinage était de commémorer le cinquantième anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras. Cela avait été la première fois qu'un Successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte : Paul VI inaugurait ainsi, pendant le concile Vatican II, les voyages hors d'Italie des papes de l'époque contemporaine. Ce geste prophétique de l'évêque de Rome et du patriarche de Constantinople a posé une borne milliaire sur le chemin, difficile mais prometteur, de l'unité entre tous les chrétiens qui a, depuis, accompli des pas importants.
C'est pour cela que ma rencontre avec Sa Sainteté Bartholomaios, frère bien-aimé dans le Christ, a représenté le moment culminant de la visite. Ensemble, nous avons prié auprès du sépulcre de Jésus et il y avait avec nous le patriarche gréco-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, et le patriarche arménien apostolique Nourhan, ainsi que des archevêques et des évêques de différentes Églises et communautés, des Autorités civiles et de nombreux fidèles. En ce lieu où résonna l'annonce de la résurrection, nous avons perçu toute l'amertume et la souffrance des divisions qui existent encore entre les disciples du Christ ; et vraiment, cela fait tant de mal, cela fait mal au cœur. Nous sommes encore divisés ; dans ce lieu où justement a résonné l'annonce de la résurrection, où Jésus nous donne la vie, nous sommes encore un peu divisés. Mais surtout, dans cette célébration chargée de fraternité mutuelle, d'estime et de respect, nous avons entendu fortement la voix du Bon pasteur ressuscité qui veut faire de toutes ses brebis un seul troupeau ; nous avons éprouvé le désir de guérir les blessures encore ouvertes et de poursuivre avec ténacité le chemin vers la pleine communion. Une fois encore, comme l'ont fait les précédents papes, je demande pardon pour ce que nous avons fait pour favoriser cette division et je demande à l'Esprit-Saint de nous aider à guérir les blessures que nous avons faites aux autres frères. Nous sommes tous frères dans le Christ et, avec le patriarche Bartholomaios, nous sommes amis, frères, et nous avons partagé notre volonté de marcher ensemble, de faire tout ce que nous pouvons faire aujourd'hui : prier ensemble, travailler ensemble pour le troupeau de Dieu, rechercher la paix, protéger la création, toutes ces choses que nous avons en commun. Et en frères, nous devons aller de l'avant.
2.Un autre objectif de ce pèlerinage était d'encourager dans cette région le chemin vers la paix, qui est à la fois un don de Dieu et un engagement des hommes. Je l'ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël. Et je l'ai toujours fait en tant que pèlerin, au nom de Dieu et de l'homme, en portant dans mon cœur une grande compassion pour les fils de cette Terre qui vivent depuis trop longtemps avec la guerre et qui ont le droit de connaître enfin des jours de paix !
C'est pourquoi j'ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre », le cœur ouvert et docile, par l'Esprit-Saint, pour être toujours davantage capables de gestes de paix, de fraternité et de réconciliation. L'Esprit permet d'assumer ces comportements dans la vie quotidienne avec des personnes de cultures et de religions différentes, et de devenir ainsi « artisans » de paix. La paix se fait artisanalement ! Il n'existe pas d'industries de la paix, non. Elle se construit chaque jour, artisanalement, et avec un cœur ouvert pour que vienne le don de Dieu. C'est pour cela que j'ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre ».
En Jordanie, j'ai remercié les Autorités et le peuple pour leur engagement dans l'accueil de nombreux réfugiés venant des zones de guerre, un engagement humanitaire qui mérite et requiert le soutien constant de la Communauté internationale. J'ai été frappé par la générosité du peuple jordanien dans leur accueil des réfugiés, de tous ceux qui fuient la guerre dans cette zone. Que le Seigneur bénisse ce peuple accueillant, qu'il le bénisse beaucoup ! Et nous devons prier pour que le Seigneur bénisse cet accueil et demander à toutes les institutions internationales d'aider ce peuple dans ce travail d'accueil qu'il accomplit.
Pendant ce pèlerinage dans d'autres lieux aussi, j'ai encouragé les Autorités concernées à poursuivre leurs efforts pour atténuer les tensions dans la région du Moyen-Orient, surtout dans la Syrie torturée, et à continuer de chercher une solution équitable au conflit israélo-palestinien. Pour cela, j'ai invité le président d'Israël et le président de la Palestine, tous deux hommes de paix et artisans de paix, à venir au Vatican prier ensemble avec moi pour la paix. Et, s'il vous plaît, je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. Je compte sur vos prières. Fort, priez, en ce temps, priez beaucoup pour que vienne la paix.
3. Ce pèlerinage en Terre Sainte a aussi été l'occasion de confirmer dans la foi les communautés chrétiennes qui souffrent tant, et d'exprimer la gratitude de toute l'Église pour la présence des chrétiens dans cette région et dans tout le Moyen-Orient. Ces frères sont des témoins courageux de l'espérance et de la charité, « sel et lumière » sur cette terre. Par leur vie de foi et de prière, et à travers leurs activités d'éducation et d'assistance tant appréciées, ils œuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, contribuant au bien commun de la société.
Avec ce pèlerinage, qui a été une véritable grâce du Seigneur, j'ai voulu apporter une parole d'espérance, mais je l'ai aussi reçue, à mon tour ! Je l'ai reçue de frères et sœurs qui espèrent « contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances, comme celles de ceux qui ont fui leur pays à cause des conflits, comme celles de ceux qui, dans différentes parties du monde, sont discriminés et méprisés à cause de leur foi dans le Christ. Continuons de leur être proches ! Prions pour eux et pour la paix en Terre Sainte et dans tout le Moyen-Orient. Que la prière de toute l'Église soutienne aussi le chemin vers la pleine unité des chrétiens, pour que le monde croie dans l'amour de Dieu qui, en Jésus-Christ, est venu habiter au milieu de nous. Et je vous invite tous, maintenant, à prier ensemble, à prier ensemble la Vierge Marie, Reine de la paix, Reine de l'unité entre les chrétiens, la maman de tous les chrétiens : qu'elle nous donne la paix, au monde entier, et qu'elle nous accompagne sur cette route de l'unité.
Traduction de Zenit, Constance Roques

lundi 26 mai 2014

DECLARATION CONJOINTE DU PAPE ET DU PATRIARCHE ?CUMENIQUE


Cité du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Après la cérémonie de bienvenue à l'aéroport de Tel Aviv, le Pape s'est rendu en hélicoptère à Jérusalem pour rencontrer à la délégation apostolique le Patriarche oecuménique de Constantinople SS Barthélémy accompagné de trois hauts dignitaires. Ont assisté à la rencontre le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat, et le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. Le Patriarche a été élu en 1991, 270 Archevêque de Constantinople et Patriarche oecuménique (orthodoxie). Il a rencontré Benoît XVI au Vatican en 2008 et participé à la célébration du deuxième millénaire de la naissance de saint Paul. Le 19 mars 2013, il a assisté à la messe d'intronisation du Pape François. Ce fut la première fois, depuis le grand schisme de 1054, qu'un patriarche orthodoxe participait à la cérémonie d'inauguration de pontificat d'un pape catholique.


Au terme de leur rencontre, le Pape François et le Patriarche Barthélémy ont signé la déclaration conjointe suivante:

1.Comme nos vénérables prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche oecuménique Athénagoras, qui se sont rencontrés ici à Jérusalem, il y a cinquante ans, nous aussi, le Pape François et le Patriarche Barthélémy, nous étions déterminés à nous rencontrer en Terre Sainte où notre commun Rédempteur, le Christ Notre-Seigneur, a vécu, a enseigné, est mort, est ressuscité et monté au ciel, d?où il a envoyé le Saint Esprit sur l?Eglise naissante (communiqué commun du 6 janvier 1964). Notre nouvelle rencontre, entre les Evêques des Eglises de Rome et de Constantinople, fondées respectivement par les deux frères, les apôtres Pierre et André, est pour nous source d?une profonde joie spirituelle. Elle offre une occasion providentielle pour réfléchir sur la profondeur et sur l?authenticité des liens existant entre nous, qui sont les fruits d?un parcours rempli de grâce au long duquel le Seigneur nous a conduits, depuis ce jour béni d?il y a cinquante ans.

2.Notre rencontre fraternelle, aujourd?hui, est une nouvelle et nécessaire étape sur la route de l?unité à laquelle seul l?Esprit Saint peut nous conduire, celle de la communion dans une légitime diversité. Nous nous rappelons, avec une profonde gratitude, les étapes que le Seigneur nous a déjà rendus capables d?entreprendre. L?accolade échangée entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, ici, à Jérusalem, après tant de siècles de silence, a préparé le chemin pour un geste important, le retrait de la mémoire et du sein de l?Eglise des actes d?excommunication mutuelle en 1054. Ce geste a été suivi par un échange de visites entre les Sièges respectifs de Rome et de Constantinople, par une correspondance régulière et, plus tard, par la décision, annoncée par le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Dimitrios, tous deux d?heureuse mémoire, d?initier un dialogue théologique en vérité entre catholiques et orthodoxes. Tout au long de ces années, Dieu, source de toute paix et de tout amour, nous a enseignés à nous regarder les uns les autres comme membres de la même famille chrétienne, sous un seul Seigneur et Sauveur, Jésus Christ, et à nous aimer les uns les autres, de sorte que nous puissions professer notre foi au même Evangile du Christ, tel qu?il fut reçu par les apôtres, exprimé et transmis à nous par les conciles ?cuméniques ainsi que par les pères de l?Eglise. Tandis que nous sommes conscients de ne pas avoir atteint l?objectif de la pleine communion, aujourd?hui, nous confirmons notre engagement à continuer de marcher ensemble vers l?unité pour laquelle le Christ notre Seigneur a prié le Père afin que tous soient un.

3.Bien conscients que l?unité est manifestée dans l?amour de Dieu et dans l?amour du prochain, nous attendons avec impatience ce jour où, finalement, nous partagerons ensemble le banquet eucharistique. Comme chrétiens, nous sommes appelés à nous préparer à recevoir ce don de la communion eucharistique, selon l?enseignement de Saint Irénée de Lyon, par la confession de la même foi, une prière persévérante, une conversion intérieure, une vie renouvelée et un dialogue fraternel. En atteignant ce but espéré, nous manifesterons au monde l?amour de Dieu par lequel nous sommes reconnus comme de vrais disciples de Jésus-Christ.

4.A cette fin, le dialogue théologique entrepris par la Commission mixte internationale offre une contribution fondamentale à la recherche pour la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. Ensuite, sous les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et le Patriarche Dimitrios, les progrès de nos rencontres théologiques ont été substantiels. Aujourd?hui, nous exprimons notre sincère appréciation pour les acquis, tout comme pour les efforts en cours. Ceux-ci ne sont pas un pur exercice théorique, mais un exercice dans la vérité et dans l?amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l?autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d?elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu?il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Eglise, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l?Esprit Saint. Par conséquent, nous affirmons ensemble que notre fidélité au Seigneur exige une rencontre fraternelle et un dialogue vrai. Une telle quête ne nous éloigne pas de la vérité. Tout au contraire, à travers un échange de dons, sous la conduite de l?Esprit Saint, elle nous mènera à la vérité tout entière.

5.Cependant, même en faisant ensemble cette route vers la pleine communion, nous avons maintenant le devoir d?offrir le témoignage commun de l?amour de Dieu envers tous, en travaillant ensemble au service de l?humanité, spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d?affliger notre monde. Nous reconnaissons que la faim, la pauvreté, l?analphabétisme, l?inéquitable distribution des ressources doivent constamment être affrontés. C?est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé.

6.C?est notre profonde conviction que l?avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegardons, avec prudence et compassion, avec justice et équité, le don de la création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre obligation d?encourager un sens de l?humilité et de la modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la création et de la sauvegarder avec soin. Ensemble, nous réaffirmons notre engagement à sensibiliser au sujet de la gestion de la création; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à considérer les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d?avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son peuple.

7.De même, il y a une nécessité urgente pour une coopération effective et engagée des chrétiens en vue de sauvegarder partout le droit d?exprimer publiquement sa foi, et d?être traité équitablement lorsqu?on promeut ce que le christianisme continue d?offrir à la société et à la culture contemporaines. A ce propos, nous invitons tous les chrétiens à promouvoir un authentique dialogue avec le judaïsme, l?islam et d?autres traditions religieuses. L?indifférence et l?ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit.

8.De cette sainte ville de Jérusalem, nous exprimons nos profondes préoccupations partagées pour la situation des chrétiens au Proche et Moyen Orient et pour leur droit de rester des citoyens à part entière de leurs patries. Avec confiance, nous nous tournons vers le Dieu tout-puissant et miséricordieux, dans une prière pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général. Nous prions spécialement pour les Eglises en Egypte, en Syrie et en Irak, qui ont souffert le plus douloureusement en raison des récents événements. Nous encourageons toutes les parties, indépendamment de leurs convictions religieuses, à continuer d??uvrer pour la réconciliation et pour la juste reconnaissance des droits des peuples. Nous sommes persuadés que ce ne sont pas les armes, mais le dialogue, le pardon et la réconciliation qui sont les seuls moyens possibles pour obtenir la paix.

9.Dans un contexte historique marqué par la violence, l?indifférence et l?égoïsme, beaucoup d?hommes et de femmes sentent aujourd?hui qu?ils ont perdu leurs repères. C?est précisément à travers notre témoignage commun de la bonne nouvelle de l?Evangile que nous pouvons être capables d?aider nos contemporains à redécouvrir la voie qui conduit à la vérité, à la justice et à la paix. Unis dans nos intentions, et nous rappelant l?exemple, il y a cinquante ans, du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras, nous lançons un appel à tous les chrétiens, ainsi qu?aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l?urgence de l?heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l?unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l?humanité et des générations futures.

10.En entreprenant ce pèlerinage commun à l?endroit où notre unique et même Seigneur Jésus Christ a été crucifié, a été enseveli et est ressuscité, nous recommandons humblement à l?intercession de la Très Sainte et toujours Vierge Marie nos futurs pas sur le chemin vers la plénitude de l?unité, en confiant l?entière famille humaine à l?amour infini de Dieu.

Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu?il se penche vers toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu?il t?apporte la paix! De Jérusalem, le 25 mai 2014.

RENCONTRE ŒCUMENIQUE AU SAINT-SEPULCRE


RENCONTRE ?CUMENIQUE AU SAINT-SEPULCRE

Cité du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Après avoir signé la déclaration conjointe, le Saint-Père et le Patriarche oecuménique se sont rendus à la basilique du Saint-Sépulcre pour prendre part à une cérémonie ?cuménique. Le Pape est entré dans la basilique par la porte du Muristan alors que le Patriarche est entré par la porte Ste.Hélène. Ont également pris part les évêques de Terre Sainte, l'archevêque syrien, l'archevêque éthiopien, l'évêque anglican, l'évêque luthérien et d'autres évêques. Etaient également présents les consuls généraux des cinq pays qui garantissent le Statu Quo de la Basilique (France, Belgique, Espagne, Italie, Grèce) et les autres consuls du Corpus Separatum de Jérusalem (Suède, Etats-Unis, Turquie, Royaume-Uni). Selon la tradition, le Saint-Sépulcre est le site de la crucifixion, de la sépulture et de la résurrection du Christ. Après la répression de la révolte juive en 135, Jérusalem subit un changement radical. Les juifs, les samaritains et les judéo-chrétiens sont expulsés avec l'interdiction de revenir. Hadrien, dans l'intention de supprimer toute trace de la religion judaïque qui avait provoquée deux violentes révoltes, s'emploie à faire disparaître tous les lieux de culte. Le Saint-Sépulcre connaît le même sort. Il est rasé et comblé, et un temple de Venus est érigé par dessus. Au cours du premier concile ?cuménique de Nicée en 325, l'évêque de Jérusalem, Macaire, invite l'empereur Constantin à rendre le Saint Sépulcre à la lumière, qui avait été conservé enterré. Hélène, la mère de Constantin, ordonna la construction de la basilique de la Résurrection, basilique qui, au fil des siècles, connaîtra divers sorts: De l'invasion de 614 au cours de laquelle la pierre de la sépulture aurait été brisée, à la décision des Croisés en 1099 de rassembler tous les monuments rappelant la mort et la résurrection du Christ en un seul édifice qui resta presque inaltéré jusqu'à la fin du XIX siècle, subissant toutefois un tremblement de terre en 1927 ou des dommages liés à la première guerre arabo-israélienne en 1948. Aujourd'hui, la gestion de la basilique est règlementée selon le Statu Quo et trois communautés, latine (représentée par les frères mineurs), grecque orthodoxe et arménienne orthodoxe s'en partagent la propriété. Les coptes orthodoxes, les syriens orthodoxes et les éthiopiens orthodoxes peuvent officier dans la basilique. A l'entrée, dans l'atrium, se trouve la pierre de l'Onction qui, selon la tradition, indique le lieu où Jésus, déposé de la Croix, fut embaumé.

Le Pape François et le Patriarche Barthélémy ont été reçus par les trois supérieurs des communautés du Statu Quo (grecque orthodoxe, franciscaine et arménienne apostolique). Le Patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, le Custode de Jérusalem, le P. Pierbattista Pizzaballa,OFM.Cap, et le Patriarche arménien apostolique SB Nourhan Manoogian ont d'abord vénéré la pierre de l'Onction, puis le Pape avec le Patriarche. Après la proclamation de l'Evangile et les paroles du Patriarche Barthélémy, le Saint-Père a prononcé un discours affirmant, en premier lieu, que dans cette basilique "que chaque chrétien regarde avec profonde vénération, arrive à son point culminant le pèlerinage que j?accomplis avec mon frère bien-aimé en Christ, Sa Sainteté Barthélémy. Nous l?accomplissons sur les traces de nos vénérés prédécesseurs, Paul VI et Athénagoras, qui, avec courage et docilité à l?Esprit Saint, ont donné lieu, il y a cinquante ans, dans la Cité sainte de Jérusalem, à la rencontre historique entre l?Evêque de Rome et le Patriarche de Constantinople. C?est une grâce extraordinaire d?être réunis ici en prière. Le Tombeau vide, ce sépulcre neuf situé dans un jardin, où Joseph d?Arimathie avait déposé avec dévotion le corps de Jésus, est le lieu d?où part l?annonce de la Résurrection... Cette annonce, confirmée par le témoignage de ceux à qui le Seigneur Ressuscité est apparu, est le c?ur du message chrétien, transmis fidèlement de génération en génération... C?est le fondement de la foi qui nous unit, foi grâce à laquelle, ensemble, nous professons que Jésus-Christ, Fils unique du Père et notre unique Seigneur, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli; il est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts. Chacun de nous, chaque baptisé dans le Christ, est spirituellement ressuscité de ce tombeau, puisque dans le Baptême nous avons tous été réellement incorporés au Premier Né de toute la création, ensevelis ensemble avec Lui, pour être avec Lui ressuscités et pouvoir marcher dans une vie nouvelle... Tenons-nous près du tombeau vide dans un recueillement respectueux, pour redécouvrir la grandeur de notre vocation chrétienne: nous sommes des hommes et des femmes de résurrection, non de mort. Apprenons, de ce lieu, à vivre notre vie, les souffrances de l'Eglise et du monde entier à la lumière du matin de Pâques... Ne nous laissons pas voler le fondement de notre espérance qui est justement cela: Christos Anesti. Ne privons pas le monde de la joyeuse annonce de la Résurrection! Et ne soyons pas sourds au puissant appel à l?unité qui résonne précisément de ce lieu, à travers les paroles de Celui qui, en tant que Ressuscité, nous appelle tous mes frères".

"Certes, nous ne pouvons nier les divisions qui existent encore entre nous, disciples de Jésus. Ce lieu sacré nous en fait ressentir le drame avec une souffrance plus grande. Et pourtant, à cinquante ans de l?accolade de ces deux vénérables Pères, nous reconnaissons avec gratitude et un étonnement renouvelé comment il a été possible, par l?impulsion de l?Esprit Saint, d?accomplir des pas vraiment importants vers l?unité. Nous sommes conscients qu?il reste encore du chemin à parcourir pour aboutir à cette plénitude de communion qui puisse s?exprimer aussi dans le partage de la même table eucharistique, que nous désirons ardemment; mais les divergences ne doivent pas nous effrayer et paralyser notre chemin. Nous devons croire que, comme la pierre du sépulcre a été renversée, de la même façon, pourront être levés tous les obstacles qui empêchent encore la pleine communion entre nous. Ce sera une grâce de la résurrection, que nous pouvons dès aujourd?hui savourer à l?avance. Chaque fois que nous demandons pardon les uns aux autres, pour les péchés commis contre d?autres chrétiens et chaque fois que nous avons le courage de concéder et de recevoir ce pardon, nous faisons l?expérience de la résurrection! Chaque fois que, ayant dépassé les anciens préjugés, nous avons le courage de promouvoir de nouvelles relations fraternelles, nous confessons que le Christ est vraiment ressuscité! Chaque fois que nous pensons l?avenir de l?Eglise à partir de sa vocation à l?unité, brille la lumière du matin de Pâques! A ce propos, je désire renouveler le v?u déjà exprimé par mes prédécesseurs, de maintenir un dialogue avec tous les frères en Christ pour trouver une forme d?exercice du ministère propre de l?Evêque de Rome qui, en conformité avec sa mission, s?ouvre à une situation nouvelle et puisse être, dans le contexte actuel, un service d?amour et de communion reconnu par tous".

"Tandis que nous nous trouvons comme des pèlerins en ces saints lieux, notre souvenir priant va à toute la région, malheureusement si souvent marquée par des violences et des conflits. Et nous n?oublions pas, dans nos prières, tant d?autres hommes et femmes qui, en diverses parties de la planète, souffrent à cause de la guerre, de la pauvreté, de la faim, comme les nombreux chrétiens persécutés pour leur foi dans le Seigneur Ressuscité. Quand des chrétiens de diverses confessions se trouvent à souffrir ensemble, les uns à côté des autres, et à s?entraider les uns les autres avec une charité fraternelle, se réalise un ?cuménisme de la souffrance, se réalise l??cuménisme du sang, qui possède une particulière efficacité non seulement pour les contextes dans lesquels il a lieu, mais aussi, en vertu de la communion des saints, pour toute l?Eglise. Ceux qui tuent, qui persécutent les chrétiens en haine de la foi, ne leur demandent pas s'ils sont orthodoxes ou catholiques. Tous sont chrétiens. Le sang chrétien est le même".

S'adressant ensuite à SS Barthélémy et à l'assemblée, il a ajouté: "Mettons de côté les hésitations que nous avons héritées du passé et ouvrons notre c?ur à l?action de l?Esprit Saint, l?Esprit de l?Amour, pour cheminer ensemble vers le jour béni où nous retrouverons notre pleine communion. Sur ce chemin, nous nous sentons soutenus par la prière que Jésus lui-même, en cette Ville, la veille de sa passion a élevée vers son Père pour ses disciples, et que nous ne nous lassons pas de faire nôtre avec humilité: Qu?ils soient un? pour que le monde croie". Et quand la désunion nous rend pessimistes, peu courageux, méfiants, mettons nous tous sous la protection de la Sainte Mère de Dieu. Quand l'âme chrétienne connaît des turbulences spirituelles, c'est seulement sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu que nous trouverons la paix. Qu'elle nous aide sur ce chemin". Enfin, le Pape et le Patriarche se sont embrassés en signe de paix et ont prié ensemble le Notre Père en italien, pendant que chacun le récitait dans sa propre langue. Ils sont ensuite entrés ensemble dans le Sépulcre pour vénérer la tombe vide, et sont sortis ensemble de la basilique pour bénir les fidèles. De la même façon, ils se sont rendus sur le Mont du Calvaire accompagnés des patriarches grec et arménien et du Custode de Terre Sainte pour vénérer le lieu de la mort et de la crucifixion de Jésus".

Terre Sainte : pour ne rien rater de la visite du Pape ,un site Internet et une application dédiés

Terre Sainte : un site Internet et une application dédiée

2014-05-24 Radio Vatican

(RV) Pour ne rien rater du pèlerinage du Pape François en Terre Sainte, Radio Vatican a lancé un site Internet et une application pour smartphones. Selon le porte-parole du Saint-Siège et directeur de Radio Vatican, le père Federico Lombardi, ce voyage sera « bref mais intense ». Ces deux nouveautés en ligne vous permettront donc de suivre l'agenda chargé du Pape François en Jordanie, Palestine et Israël.

A l'adresse http://terrasancta2014.org, vous pourrez retrouver également l'hymne officiel du pèlerinage, un retour sur les précédents voyages pontificaux en Terre Sainte et une couverture live des rencontres publiques du Pape François sur place.

L'application Papa Francesco, disponible pour Iphone et Android, existe en anglais, italien et français. Vous pouvez y parcourir l'agenda détaillé du Pape François, l'intégralité de ses tweets et les différentes homélies et audiences publiques.


> Site Internet : http://terrasancta2014.org

> Pour télécharger l'application : http://vaticanapp.iquii.com





http://www.news.va/fr/news/terre-sainte-un-site-internet-et-une-application-d


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ACCES AUX TEXTES EN LANGUE ARABE


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Cité du Vatican, 25 mai 2014 (VIS). A la demande du Pape François, depuis hier samedi 24 mai, les textes prononcés au long de son voyage sont également disponibles en arabe sur le site www.vatican.va , sur widget et les applications pour Android et Apple, portables et tablettes. Ces traductions seront progressivement ajoutées sur ce site.