La Ligue arabe se range derrière Barack Obama
Il a attendu le ralliement de la Ligue arabe à son plan contre le califat islamiste à cheval entre l'Irak et la Syrie auquel il a mobilisé ses partenaires de l'Otan en début de semaine à Newport, au Pays de Galles.
Chose faite, le président américain peut donc déclarer ouverte sa croisade antiterroriste dont il rend public le plan demain. Les ministres arabes des AE ont convenu, dimanche au Caire, de coopérer à toutes les initiatives internationales pour combattre les mouvements islamistes armés. Les pays de la Ligue arabe ont noyé leur adhésion dans un fatras de considérations, dont leurs dirigeants ont le secret, mais, pour la première fois, la lutte contre l'islamisme est assimilée à des défis menaçant leur existence même en tant qu'entité politique, économique et sociale du fait de l'expansion de mouvements terroristes armés et extrémistes.
Des défis nécessitant une action arabe globale comprenant des mesures sécuritaires, mais surtout politiques, idéologiques et culturelles, a déclaré le secrétaire général de la Ligue, Nabil al-Arabi. Dans leur résolution, ils se sont également mis d'accord pour faire cesser l'afflux d'armes, de matériel et de fonds destinés aux djihadistes d'Irak et de Syrie, aveu de complicités dans la montée en cadence des divers mouvements terroristes islamistes dans le monde arabe.
La résolution qui donne le feu vert aux pays arabes pour rejoindre la coalition que les Etats-Unis mettent en place a été votée, après que le secrétaire d'Etat américain a discuté téléphoniquement de cette question avec Nabil al-Arabi, juste avant la réunion de la Ligue.
John Kerry est attendu au Moyen-Orient pour contraindre les partenaires régionaux des Etats-Unis non seulement à mettre la main à la poche pour financer le plan Obama, mais aussi pour qu'ils s'impliquent militairement. Les grandes lignes du plan Obama sont connues. Son armée a élargi dimanche sa zone de raids aériens contre le califat, en frappant pour la première fois l'ouest de l'Irak. Jusque-là, les Etats-Unis avaient concentré leurs raids sur les positions des groupes du calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi, au nord de Bagdad, aidant l'armée appuyée par les combattants kurdes et les miliciens chiites à reprendre quelques secteurs, principalement le barrage de Mossoul, le plus important du pays. Ce groupe extrémiste sunnite, d'obédience salafiste, responsable d'atrocités en Irak mais aussi en Syrie voisine, avait pris dès janvier des secteurs de la province d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie, et s'était emparé de nouvelles régions à la faveur de son offensive lancée le 9 juin en Irak, jusqu'aux portes de Bagdad. Sur le terrain, dans la foulée des toutes premières frappes américaines dans l'Ouest irakien dans la province à majorité sunnite d'Al-Anbar, les forces irakiennes appuyées par des tribus sunnites ont lancé une vaste contre-offensive dans la région de Haditha, près d'un barrage vital sur l'Euphrate. La force conjointe a réussi à reprendre la ville de Barwana. Dans le nord du pays, les combattants kurdes appuyés par des frappes américaines sont parvenus à reprendre cette semaine le mont Zardak, un site stratégique surplombant l'est de Mossoul.
Outre ces raids, Washington a envoyé des armes aux forces kurdes et plus de 800 conseillers militaires et soldats pour aider l'armée et défendre le personnel américain. La question d'une éventuelle intervention étrangère contre les combattants du califat en Syrie, l'autre théâtre de ses exactions, reste en suspens, car les Occidentaux excluent pour le moment toute coopération avec le régime de Damas, alors que le président Bachar al-Assad a fait des offres de services. Comment et pourquoi a-t-on laissé la prise de ces territoires ? Bouche cousue, la question, bien que pertinente, n'est pas élucidée. En revanche, le plan d'action de la Maison-Blanche ne comprendra pas l'envoi de troupes au sol.
Dans un entretien à la chaîne NBC diffusé dimanche, Obama a prévenu qu'il n'entendait pas relancer l'équivalent de la guerre en Irak, rassurant son opinion deux ans et demi après le retrait des troupes américaines d'Irak. La contre-offensive consistera donc dans des frappes aériennes en soutien au travail sur le terrain par les troupes irakiennes et kurdes.
Envoyé de mon Ipad