Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 20 juin 2016

Les cloches de la cathédrale Saint-Mina d’Héraklion, capitale de la Crète, sonnent à toute volée sous le soleil dominical. Retransmise dehors sur grand écran, la liturgie de la Pentecôte orthodoxe débute en présence du patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomeos Ier, entouré de dix primats des Églises orthodoxes.
Cierges, chants polyphoniques, icônes, encens… Alors que la place est encore déserte à cette heure matinale – les fidèles grecs ne se déplacent qu’en fin de liturgie, après plusieurs heures de lecture et de psalmodie –, c’est un événement de portée historique qui se joue à l’instant sur le rivage crétois : le coup d’envoi du « saint et grand » concile panorthodoxe, qui ne s’était plus tenu depuis le schisme de 1054 et dont la préparation est engagée depuis plus d’un demi-siècle.

Un concile maintenu malgré l’absence du patriarche de Moscou

Certes, quatre des quatorze chefs d’Église qui s’étaient engagés à y prendre part en janvier dernier y ont renoncé, parmi lesquels le patriarche de la puissante Église orthodoxe russe, Kirill Ier de Moscou. Mais considérant que la signature des absents les engage malgré tout, le patriarche œcuménique a décidé de ne pas réduire la voilure de cet événement qui doit adresser au monde un signal d’unité de la foi orthodoxe.
Jusqu’aux volte-face de dernière minute, le concile convoqué en Crète ressemblait pourtant sur le papier à un véritable Vatican II de l’orthodoxie. Après les siècles d’hégémonie ottomane qui ont suivi la chute de Constantinople (1453), les deux guerres mondiales et les décennies de glaciation soviétique au XXe siècle, ces Églises divisées se retrouvent jetées dans le bain d’une histoire qui s’emballe : effondrement de l’URSS, bouleversement des sociétés à l’est, crise financière globale, menace écologique, conflits en Ukraine et au Proche-Orient… Le besoin d’un « aggiornamento » orthodoxe est d’autant plus impérieux que ces Églises elles-mêmes se sont mondialisées en prenant pied – via d’importantes diasporas – sur les cinq continents.
Enfin, l’avènement d’un pape François venu de l’hémisphère Sud, philo-orthodoxe et apôtre de la synodalité, contraint les Églises orientales à se déterminer par rapport à cette nouvelle main tendue en faveur de l’unité.

Un ordre du jour limité à cinq textes

Reprendre en marche le train de l’histoire ne se fait pas sans soubresauts. En témoignent non seulement les chaises vides laissées par Moscou, Sofia, Tbilissi et Antioche. Mais aussi l’ordre du jour sur lequel vont se pencher dès aujourd’hui les quelque 200 évêques présents. Cadenassé depuis 1976, ce dernier se limite finalement à cinq textes (sur les dix proposés au départ) ayant préalablement recueilli le consensus de toutes les Églises. Et ce au terme de décennies d’âpres discussions…
L’un des plus importants porte sur la « diaspora », terme emprunté au judaïsme pour désigner les communautés installées à l’étranger, tout en restant liées à l’Église mère du pays d’origine. Enjeu politique et financier de taille à l’heure de la mondialisation, cette question touche aussi au cœur de l’expérience orthodoxe. « Si ces diasporas sont une chance pour inciter les Églises à s’ouvrir et coopérer, elles risquent en même temps de les enfermer dans des ghettos ethniques, explique le P. Nicolas Kazarian, prêtre orthodoxe et chercheur en relations internationales, présent comme expert en Crète. Le concile va rappeler que seule la célébration de l’Eucharistie fonde l’Église locale ».
Un autre texte, consacré à la « mission de l’Église dans le monde contemporain », témoigne d’une défiance persistante de l’Église orthodoxe à l’égard d’un Occident pourvoyeur de tous les maux : individualisme, sécularisation… Quant au texte sur l’œcuménisme, il polarise l’orthodoxie entre les partisans du dialogue et ceux, jusqu’au-boutistes, qui nient aux autres confessions chrétiennes la qualité même d’Église. Enfin, il sera également des conditions d’accès à l’autonomie des Églises et du jeûne.

Les grands défis d’aujourd’hui tenus à l’écart

Au total, cet ordre du jour crétois tient résolument à l’écart les grands défis d’aujourd’hui. En particulier la guerre qui déchire l’Ukraine, mais aussi les questions brûlantes liées à la gouvernance mondiale, l’écologie, la révolution numérique et bioéthique…
Tenant à bout de bras le processus conciliaire en dépit des vents contraires, Bartholomeos n’ignore rien de ces difficultés. « Notre Église orthodoxe doit livrer au monde un témoignage d’amour et d’unité, lui révéler l’espérance gardée comme un trésor secret », a-t-il déclaré hier lors de son homélie de Pentecôte.« Pourtant, cela n’est pas suffisant si nous en restons à la théorie. Cela exige un effort au niveau du vécu, sur lequel force est de constater que malheureusement nous sommes très en retard. »
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Le concile en chiffres

• Dix Eglises autocéphales sur les 14 que compte l’orthodoxie participent au concile : Constantinople, Alexandrie, Jérusalem, Chypre, Athènes, Pologne, Roumanie, Albanie, terres tchèques et Slovaquie, Serbie.
• Au total, ce sont près de 200 métropolites et évêques qui travaillent sous la présidence du patriarche oecuménique Bartholoméos de Constantinople.
Samuel Lieven, envoyé spécial à Héraklion (Crète)

http://www.la-croix.com/Religion/Monde/Le-concile-panorthodoxe-debute-ses-travaux-en-Crete-2016-06-19-1200769776

Le pape n'aime pas le mot : Genocide


Rendant visite au collège universitaire Villa Nazareth à Rome, samedi 18 juin, le pape a évoqué des sujets aussi variés que la notion de risque, le martyre chrétien, la crise de la foi, la famille, les fiançailles, les personnes âgées ou le travail-esclave.
Visitant le collège universitaire Villa Nazareth à Rome, samedi 18 juin 2016 en fin d’après-midi, le pape François a évoqué le martyre chrétien, confiant qu’il n’aimait pas qu’on parle de ‘génocide’ des chrétiens au Moyen-Orient.
« En vérité, a-t-il expliqué, il s’agit d’une persécution qui conduit les chrétiens à la fidélité, à la cohérence de leur propre foi. Ne faisons pas de réductionnisme sociologique du mystère de la foi, du martyre. »
Se souvenant des chrétiens coptes égyptiens égorgés sur une plage de Libye par les terroristes de Daech en février 2015, le pape les a qualifiés de « docteurs de cohérence chrétienne et de vrais témoins de la foi ».

Rigidité mathématique

Fondée il y a 70 ans par le cardinal Domenico Tardini, qui fut secrétaire d’État de Jean XXIII, l’institut Villa Nazareth accueille à titre gratuit des étudiants au parcours scolaire exemplaire, dont les parents ne peuvent financer leurs études.
La visite a commencé par une catéchèse dans la chapelle. Commentant la parabole du Bon Samaritain, le pape François a encouragé la Villa Nazareth à rester avant tout une maison de témoignage. Il a aussi souhaité « que le Seigneur nous libère de ces prêtres pressés qui n’ont pas le temps d’écouter, de voir (…) et des docteurs de la loi qui veulent présenter la foi de Jésus avec une rigidité mathématique ».
Il a aussi encouragé les membres de la Villa Nazareth à former des disciples car il n’y a pas de dirigeants éternels.

Tentation de la paralysie

Puis sur le terrain de sport de l’institut, devant près de 1 300 personnes – étudiants, anciens élèves et leurs familles –, le pape François s’est livré au jeu de questions-réponses avec ses hôtes. Les sujets évoqués étaient des plus divers : le risque, le martyre chrétien, la crise de la foi, la famille, les fiançailles, les personnes âgées, le travail-esclave, etc.
Sur une estrade et sous une chaleur écrasante, il a répondu à sept questions d’étudiants ou bénévoles de la Villa Nazareth. Il a ainsi encouragé une jeune fille à prendre des risques : « Si tu ne prends pas de risques, tu ne chemines pas (…). Risque sur des idéaux nobles, en te salissant les mains, comme a risqué le Bon Samaritain. Quand nous sommes dans une vie tranquille, il y a la tentation de la paralysie, d’avoir une vie ‘rangée’, pour reprendre tes mots ».

L’accueil est une croix

Le pape François a également confié avoir eu, tout au long de sa vie et même en tant que pape, de véritables crises de sa propre foi ou des doutes. « Un chrétien qui n’a jamais ressenti cela (…) il lui manque quelque chose », a-t-il estimé, invitant à prier pour avoir la patience d’aller de l’avant et que la crise passe.
Enfin, interrogé sur la notion d’accueil, il a encouragé l’apostolat de l’écoute et à rouvrir les portes des églises fermées. Avec ce trait d’humour : « Jésus a dit : ‘celui qui veut marcher derrière moi, qu’il prenne sa croix, il n’a pas dit : ‘qu’il prenne de la morphine et s’endorme ! L’accueil est une croix ! ».
A-B. H. (avec i.media)

http://www.la-croix.com/Religion/Pape/Chretiens-d-Orient-le-pape-n-aime-pas-le-mot-de-genocide-2016-06-19-1200769753

Syrie-Trois tues lors de la commemoration du massacre desassyriens par lesOttomans


Trois personnes ont été tuées dimanche quand un kamikaze s’est fait exploser dans une ville du nord-est de la Syrie lors de la commémoration du massacre des Assyriens par les Ottomans, a affirmé à l’AFP une source de sécurité.
La ville de Qamichli a été secouée par plusieurs attentats similaires, dont certains ont été revendiqués par le groupe ultraradical Etat islamique (EI).
Un journaliste travaillant avec l’AFP dans cette grande ville de la province de Hassaké a entendu une forte explosion alors qu’il couvrait la commémoration du massacre de Seyfo perpétré à partir de 1915 par les Ottomans contre des dizaines de milliers d’Assyriens -une dénomination qui inclut notamment les communautés chrétiennes des Syriaques et Chaldéens- dans la Turquie et l’Iran actuels.
Le kamikaze s’est fait exploser à quelques mètres du lieu où se déroulait la cérémonie en présence du patriarche Ignace Ephrem II Karim, chef de l’Eglise syriaque orthodoxe, a indiqué la source de sécurité.
Quelques instants auparavant, il était interpellé par les «Sotoro», une force policière protégeant la communauté des Assyriens, minoritaire en Syrie, et qui a vu le jour après le début du conflit syrien.
Trois membres des Sotoro ont été tués et cinq autres blessés, a indiqué la source.
Le journaliste de l’AFP a vu des membres d’un corps humain déchiqueté par l’explosion.
«Le kamikaze voulait viser le convoi du patriarche mais n’a pas pu atteindre son objectif», a affirmé à l’AFP une source au sein des Sotoro.
La ville de Qamichli est majoritairement peuplée de Kurdes, qui constituent une des principales forces combattant l’EI.
Des centaines de Syriaques combattent également le groupe radical au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde militairement soutenue par Washington.
Les Syriaques parlent et prient en langue araméenne. La majorité est orthodoxe ou jacobite et une minorité catholique, rattachée à Rome au 18e siècle. Ils sont présents au Liban, en Syrie, en Irak et même en Inde.
AFP

http://www.liberation.fr/planete/2016/06/19/syrie-3-morts-dans-un-attentat-lors-d-une-commemoration-du-massacre-assyrien_1460527

Libération Orthodoxes: le patriarche russe grand absent d'une réunion historique

jeudi 16 juin 2016

Le pape François invite chrétiens d’Orient et d’Occident à s’entraider - La Croix

Le pape François invite chrétiens d'Orient et d'Occident à s'entraider - La Croix

Le pape François invite chrétiens d'Orient et d'Occident à s'entraider

Le pape a conclu ce 16 juin l'assemblée générale de la Réunion des œuvres d'aides aux Églises orientales, dite la Roaco.

Le pape François à l'audience générale, février 2016 / ALBERTO PIZZOLI/AFP
Depuis trois jours, les différentes agences d'assistance aux chrétiens d'Orient, réunies au sein de la Réunion des œuvres d'aides aux Églises orientales (Roaco), sont en assemblée générale à Rome.
Le pape a conclu ce 16 juin la 89e édition de cette rencontre à laquelle participaient notamment les nonces (équivalent d'ambassadeurs du Saint-Siège) en Syrie, au Liban en Irak et en Jordanie, ainsi que le nouveau custode de Terre Sainte, le père franciscain Francesco Patton. Les Frères mineurs ont historiquement la charge de garder les lieux saints.

L'ange lumineux derrière l'encrassement

Alors que la persécution des chrétiens dans la région se poursuit, le pape François a encouragé les organismes d'aide dans leur travail, à partir de l'image d'un ange. Revenant sur la découverte d'une mosaïque d'ange lors des travaux de réfection à Bethléem, il a expliqué que cet ange, caché pendant des siècles sous du plâtre, forme, avec les six autres déjà connus, une sorte de procession.
« Votre œuvre doit donc toujours être guidée par la certitude que derrière cet encrassement, matériel ou moral, malgré les larmes et le sang provoqués par la guerre les violences et les persécutions, il y a un visage lumineux qui est celui de l'ange de la mosaïque », les a-t-il exhortés, se référant aussi à l'Ukraine, où le « numéro deux » du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, est actuellement en déplacement.
> À lire : « La chrétienté d'Orient ne peut vivre sans la charité de tous »
Plus largement, le pape a profité de cette rencontre pour invite les catholiques latins, occidentaux, et ceux de rite oriental à s'épauler, sans esprit de division et dans le respect du droit de chacun.
« Les paroles de l'Occident ont besoin des paroles de l'Orient pour que la Parole de Dieu manifeste toujours mieux ses insondables richesses », a-t-il conclu, citant Jean-Paul II. Un message que le pape François pourra aussi reprendre en Arménie, où il a rappelé qu'il se rendrait à la fin de ce mois.
Sébastien Maillard (à Rome, avec Radio Vatican)

Pourquoi l’Eglise orthodoxe russe refuse de participer au concile

Pourquoi l’Eglise orthodoxe russe refuse de participer au concile
Voyant dans cette chute la sanction des péchés de Constantinople, l’orthodoxie moscovite se sent dès lors investie du salut de la foi orthodoxe. Il est vrai que Moscou représente alors la seule orthodoxie libre. C’est donc à partir de là que se forge l’idéologie de la Troisième Rome.
D’abord mimétique, cette rivalité devient également géopolitique. L’histoire de l’Église russe est inséparable des relations entre l’empire tsariste et l’empire ottoman. La politique russe d’avancée vers les mers chaudes et le démembrement de l’empire ottoman (Crimée, Caucase…) depuis Catherine II jusqu’à Vladimir Poutine alimentent la défiance et l’hostilité du Patriarcat Constantinople à l’égard des Russes.
C’était aussi vrai sous l’empire ottoman que dans la Turquie actuelle où le patriarche Œcuménique – aujourd’hui basé à Istanbul, où ne vivent plus qu’une poignée de grecs-orthodoxes – est prisonnier d’une situation qu’il n’a pas choisie.Constantinople, l’orthodoxie moscovite se sent dès lors investie du salut de la foi orthodoxe. Il est vrai que Moscou représente alors la seule orthodoxie libre. C’est donc à partir de là que se forge l’idéologie de la Troisième Rome.
D’abord mimétique, cette rivalité devient également géopolitique. L’histoire de l’Église russe est inséparable des relations entre l’empire tsariste et l’empire ottoman. La politique russe d’avancée vers les mers chaudes et le démembrement de l’empire ottoman (Crimée, Caucase…) depuis Catherine II jusqu’à Vladimir Poutine alimentent la défiance et l’hostilité du Patriarcat Constantinople à l’égard des Russes.
C’était aussi vrai sous l’empire ottoman que dans la Turquie actuelle où le patriarche Œcuménique – aujourd’hui basé à Istanbul, où ne vivent plus qu’une poignée de grecs-orthodoxes – est prisonnier d’une situation qu’il n’a pas choisie.
Enfin, la rivalité entre les deux sièges est ecclésiastique. Cela se traduit par le fait que les Russes ont longtemps aidé les chrétiens arabes du Patriarcat d’Antioche à se défaire de la tutelle grecque de Constantinople. Emerge ainsi, au cours du XIXe siècle, un véritable axe Damas-Moscou qui s’est maintenue durant la période soviétique et demeure opérationnel aujourd’hui à travers une solidarité financière et logistique entre les deux patriarcats.
Pour autant, Constantinople jouit toujours d’une primauté symbolique sur l’ensemble de l’orthodoxie…
J-F.C. : C’est la question qui sous-tend cette rivalité multiséculaire : qui, au fond, a le véritable pouvoir ? Il va de soi qu’à partir du XVè siècle, Constantinople a perdu de sa force missionnaire. C’est la Russie qui envoie des missions en Amérique du Nord via l’Alaska, mais aussi en Chine, au Japon et dans toute l’Asie…
D’où la question cruciale : qui accorde l’autocéphalie (NDLR : indépendance totale d’une Église en langage orthodoxe) ? Constantinople, c’est-à-dire l’Église mère de toutes les Églises, ou celle qui conduit effectivement la mission ?
Moscou se livre donc à une démonstration de puissance ?
J-F.C. : Ravivée après la chute du bloc communiste, la vieille rivalité qui l’oppose à Constantinople n’autorise pas pour autant Moscou à remettre en cause l’autorité du patriarche œcuménique.
Aussi Moscou joue-t-elle sur son poids démographique. Avec ses 150 millions de croyants, elle représente certes la moitié de l’orthodoxie mondiale, mais c’est un colosse aux pieds d’argile : la moitié des orthodoxes russes sont en Ukraine où la guerre fait rage depuis plus de deux ans et menace de faire exploser l’Église orthodoxe d’Ukraine…
À cette situation s’ajoute un autre problème d’ordre théologique. N’oublions pas que l’Église orthodoxe russe était avant la révolution de 1917 la plus progressiste du monde orthodoxe. C’est elle, via l’émigration d’intellectuels comme Vladimir Lossky et leur rencontre avec les grands penseurs catholiques (Lubac, Daniélou…), qui a fécondé sur les bords de la Seine la grande tradition théologique et Œcuménique occidentale, laquelle a rendu possible le concile Vatican II. Seulement voilà, au sortir de la longue parenthèse soviétique, l’Église orthodoxe russe est devenue une Église réactionnaire avec des réflexes d’appareil.
Nous assistons donc à un formidable renversement de l’histoire : l’esprit d’ouverture aujourd’hui porté par les Grecs est dénoncé par les Russes, alors que ces derniers en ont été les inventeurs…
Que gagne l’Église russe dans ce boycott ?
J-F.C. : Sa posture fondée sur la puissance cache en réalité un affaiblissement de l’institution. Paradoxalement, la non venue du patriarche Kirill de Moscou au concile est une conséquence de sa rencontre avec le pape François. Cet événement, longtemps repoussé pour ne pas fâcher l’aile droite ultranationaliste de son Église et risquer un schisme, a finalement cristallisé une campagne contre Kirill au sein de son propre synode (assemblée des évêques).
Voilà donc une Église russe en pleine dérive intellectuelle, oublieuse de ses propres leçons d’ouverture, contrainte de s’emparer des revendications rétrogrades et nationalistes de petites Églises comme la Bulgarie et la Géorgie pour compenser ses fragilités internes.
Cela aboutit à une chaise vide qui consacre l’Église russe comme la championne d’une orthodoxie minoritaire et intransigeante. En simulant une sorte de contre-pouvoir momentané, l’Église orthodoxe russe joue la seule carte qui lui reste pour exister et pour ne pas avoir à plier devant Bartholomée. À ce titre, elle apparaît plus marginalisée que renforcée.
Recueilli par Samuel Liev en perspective les atermoiements de cette Église sur le retour après 70 ans de glaciation soviétique.

http://www.la-croix.com/Religion/Monde/Pourquoi-l-Eglise-orthodoxe-russe-refuse-de-participer-au-concile-2016-06-15-1200768849?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20160615&utm_campaign=newsletter__crx_urbi&PMID=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f

mercredi 15 juin 2016

Recension - Chrétiens du Proche-Orient / Christian Lochon » Chrétiens de la Méditerranée

Recension - Chrétiens du Proche-Orient / Christian Lochon » Chrétiens de la Méditerranée

Chrétiens de la Méditerranée

Titre : Chrétiens du Proche-Orient
Sous-titre : Grandeur et malheurs
Auteur : Christian Lochon ; av.-propos de Mgr Pascal Gollnisch ; préf. de Sobhi Habchi
Editeur : Paris : Librairie d'Amérique et d'Orient, Jean Maisonneuve, avril 2016
168 p.- 20 €
Les tragiques épreuves que subissent, avec d'autres minorités confessionnelles, les chrétiens des pays d'Orient ont suscité depuis quelques années de nombreuses publications de qualité[1], qui nous permettent de mieux connaître leur histoire et leur culture. Parmi ces ouvrages, il faut désormais compter celui que Christian Lochon[2]  vient de consacrer aux Chrétiens du Proche-Orient.
Ayant  vécu en Iran et en Irak, au Soudan et en Syrie, en Egypte, bon connaisseur du Liban, ancien administrateur de L'Œuvre d'Orient[3], Christian Lochon connaît les hommes et les lieux dont il parle et qui lui tiennent profondément à cœur. Son ouvrage est dense. C'est à la fois un « précis », sur l'histoire, la culture, la situation sociale des diverses confessions chrétiennes au Proche-Orient ; une description des liens que l'histoire longue de cette partie du monde entretient avec les drames actuels ; et une réflexion sur les conditions d'un vivre ensemble et d'une citoyenneté sur ces terres.
Christian Lochon présente dans son ouvrage un ensemble d'analyses, par pays, de la situation des chrétiens du Proche-Orient (en y associant l'Iran), qui sont à la fois synthétiques et précises. Brossant à chaque fois un rappel des évolutions historiques, il nous offre des pages très denses sur le rôle des chrétiens dans les sociétés arabes ; leur contribution à la construction de leurs Etats et de leurs sociétés, en particulier au 19ème et au 20ème siècles ; et sur l'ensemble des discriminations qu'ils ont dû subir au fil du temps, avant les drames les plus récents, en Irak, obligeant nombre d'entre eux à fuir pour sauver leur vie.
On retiendra en particulier la lecture, à la fois érudite et éclairante, qu'il fait de l'histoire des « Capitulations » – c'est-à-dire des chapitres du traité – conclues entre François 1er et le Sultan Soliman, de leur rôle durable dans les relations franco-ottomanes, et pour la présence du français et de la France dans cette partie du monde. On lira également l'étonnante succession d'évènements qui ont fait échoir pendant 4 siècles à la France l'évêché latin de Bagdad, et le lien que cela entretient avec la dénomination d'une rue et d'un quartier du 7ème arrondissement de Paris (pp. 89 à 94).
Le chapitre 8 du livre nous offre une description détaillée des effets désastreux des offensives de l'Etat islamique sur le patrimoine culturel, et notamment chrétien, en Irak et en Syrie. Mais l'auteur s'interroge aussi sur les conditions qui pourraient permettre à l'avenir, une fois interrompue la spirale de l'intolérance et de la violence, que les minorités religieuses – et parmi elles les chrétiens – puissent habiter en paix ces terres qui sont le berceau de leur histoire, et qu'elles ont tant contribué à façonner. « Leur culture est devenue la nôtre » rappelle-t-il (p. 62), et « notre liberté doit devenir la leur ». Cela passera nécessairement par l'instauration, dans ces Etats, d'une citoyenneté pérenne, indépendante de la confession religieuse.
Et dans cette attente,  C. Lochon nous rappelle l'exigence, pour ceux qui ont dû fuir leur terre, d'un soutien déterminé qui leur permette de survivre dans des conditions sécurisées et de scolariser leurs enfants.
Bertrand Wallon
[1] Citons parmi ces livres :
Chrétiens d'Orient : ombres et lumières. Carnets de voyages/ Pascal Maguesyan.-  Thaddée, 2013 :   http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-chretiens-dorient-de-pascal-maguesyan/
Géopolitique des chrétiens d'Orient/Antoine Fleyfel.- L'Harmattan, 2013 :
http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-geopolitique-des-chretiens-dorient-dantoine-fleyfel/
Les chrétiens de Mésopotamie/Ephrem Ysa Yousif.- L'Harmattan, 2014 :
http://www.chretiensdelamediterranee.com/recension-les-chretiens-de-mesopotamie-par-ephrem-ysa-yousif/
Orientaux chrétiens : quelle issue ? /sous la dir. de Philippe Capelle-Dumont.- Cerf, 2014 : http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-orientaux-chretiens-quelle-issue-textes-reunis-et-presentes-par-philippe-capelle-dumont/
Les hommes en trop La malédiction des chrétiens d'Orient /Jean-François Colosimo.-Fayard, 2014 : http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-les-hommes-en-trop-de-jean-francois-colosimo/
Qui s'en souviendra ? 1915 : le génocide assyro-chaldéo-syriaque/Joseph Yacoub.- Cerf, 2014 :
http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-qui-sen-souviendra-de-joseph-yacoub/
« Ne nous oubliez pas ! » : le S.O.S. du patriarche des chrétiens d'Irak/Mgr Louis-Raphaël Sako.-Bayard, 2015
http://www.chretiensdelamediterranee.com/recension-ne-nous-oubliez-pas-mgr-louis-raphael-sako/
Entretiens sur l'Orient chrétien/fr. Jean-Marie Mérigoux.- La Thune, 2015 : http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-entretiens-sur-lorient-chretien-frere-jean-marie-merigoux-o-p/
Sur les fleuves de Babylone, nous pleurions : le crépuscule des chrétiens d'Orient/Sébastien de Courtois, Stock, 2015 / http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-sur-les-fleuves-de-babylone-nous-pleurions-sebastien-de-courtois/
La vocation des chrétiens d'Orient /Marie-Hélène Robert et Michel Younès (éd.).- Karthala, 2015 :
http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-la-vocation-des-chretiens-dorient-marie-helene-robert-et-michel-younes/
Chrétiens d'Orient : résister sur notre terre/Mgr Pascal Gollnisch.- Cherche Midi, 2016 :
https://www.cherche-midi.com/livres/chretiens-d-orient  (recension à paraître sur le site de CDM).
[2] Spécialiste de langue arabe, ancien directeur du centre culturel français de Bagdad, puis attaché culturel à Khartoum et Damas, Christian Lochon a également exercé des responsabilités universitaires et est l'auteur de nombreuses publications. Il est membre de l'Académie des sciences d'Outre-mer, et du Conseil d'administration de Chrétiens de la Méditerranée.
[3] Voir le site : http://www.oeuvre-orient.fr/site-web/lassociation/nos-missions/?gclid=CjwKEAjwkPS6BRD2ioKR7K245jASJAD1ZqHOrswvvUSJx5FNcGDVSvHuwEJSzA9Nm68RhX-kfPOZexoCqgfw_wcB


JTK

Nouvelles du ptriarche maronite


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Expéditeur: Google Alerts <googlealerts-noreply@google.com>
Date: 13 juin 2016 12:03:45 UTC


patriarche maronite
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La communauté maronite qui fête son saint patron chaque année le 9 ... Saint Jean Maron est considéré comme le 1er patriarche maronite (686), ...
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... le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a renouvelé la consécration du Liban et de tous les pays du Moyen-Orient au « cœur immaculé de ...
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Que l'ouvrage du patriarche Béchara Boutros Raï Au cœur du chaos ait pour sous-titre « La résistan

jeudi 9 juin 2016

Raï préside une réunion des institutions maronites

Raï préside une réunion des institutions maronites
L'Orient le Jour du 8-6-2016
Le patriarche maronite Béchara Raï a présidé hier une réunion regroupant les différentes institutions relevant de l'Église maronite à Bkerké : le Conseil central maronite, la Fondation maronite dans le monde, la Ligue maronite, le Fonds social maronite, le Centre catholique d'information, la Voix de la Charité, Télé-Lumière, Nour Sat, l'Institution maronite pour le développement global, la Ligue du patrimoine de Qannoubine, la Caisse d'entraide sociale et médicale, TV Charité, le CDMR et l'association Labora.
« Toutes les institutions réunies aujourd'hui ici sont soit fondées par le patriarcat ou y sont reliées d'une façon ou d'une autre, mais elles constituent dans tous les cas une ramification de son pouvoir », a déclaré le patriarche. « Le but de cette rencontre est de déterminer la mission de chacune de ces institutions dans un souci de préserver l'autonomie et l'indépendance de chacune d'entre elles, puis de pouvoir trouver une formule de coopération qui rende leurs missions complémentaires au lieu qu'elles fassent double emploi ou qu'elles deviennent concurrentes », a-t-il ajouté. « Le but le plus important de cette rencontre reste bien sûr l'élaboration d'un plan d'action conjoint pour soutenir notre existence, le développement des capacités des maronites et la consolidation de leur sentiment d'appartenance au pays. Ainsi la tête de l'Église pourra fonctionner grâce à tous ses membres actifs et complémentaires », a-t-il dit.
Selon le patriarche, la coordination entre toutes ces institutions exige la mise en place d'un mécanisme bien précis impliquant des réunions régulières et un suivi continu.

mercredi 8 juin 2016

Le patriarcat d’Antioche demande le report du grand concile panorthodoxe

La tenue du grand concile panorthodoxe, qui devait réunir en Crête, du 18 au 27 juin, l'ensemble des 14 patriarcats et Églises orthodoxes, est compromise. À moins de deux semaines du lancement des travaux, le patriarcat d'Antioche a demandé le report de la réunion, qu'il juge contraire à la tradition conciliaire orthodoxe « en l'absence de solution acceptable au conflit qui l'oppose à Jérusalem pour la juridiction sur les orthodoxes du Qatar ».
L'Église d'Antioche a en effet rompu sa communion avec Jérusalem, à la suite de la nomination par ce patriarcat d'un évêque au Qatar, qui ne relève pas de sa juridiction.
« Si ce concile devait se tenir à l'ombre de la rupture de la communion entre deux Églises apostoliques, il laisserait croire que la participation aux débats conciliaires est possible sans la participation à la sainte eucharistie, ce qui ferait perdre au concile son caractère ecclésiologique et le revêtirait d'un cachet purement administratif, une approche contraire à la tradition conciliaire orthodoxe constante », affirme un communiqué publié hier par le secrétariat du patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche. Et d'ajouter que « le climat d'amour et de fraternité dans le Christ », qui doit présider à un tel concile et « manifester l'unité des Églises orthodoxes », est absent. On sait que le patriarche œcuménique Bartholomée Ier avait proposé que l'examen de cette question, somme toute secondaire, soit ajourné jusqu'à la fin du grand concile.
Par ailleurs, le communiqué relève que « l'ordre du jour du concile et ses documents préparatoires n'abordent pas, comme convenu au départ, les défis rencontrés par le peuple des fidèles, en particulier les jeunes (...) ni celui des relations entre l'Église orthodoxe et le monde contemporain ».
Enfin, le patriarcat d'Antioche regrette que « la question du calendrier liturgique prévoyant l'unification de la fête de Pâques » ait été rayée de l'ordre du jour du grand concile, « en dépit de son importance pour le peuple orthodoxe du siège d'Antioche qui espérait obtenir de l'Église orthodoxe universelle une prise de position pastorale à ce sujet ».
La Bulgarie aussi
Mais le patriarcat d'Antioche n'est pas le seul à réclamer le report du grand concile. L'Église bulgare a demandé aussi à ce que la tenue du concile soit reportée en raison de problèmes d'organisation et des désaccords persistants sur les textes soumis au vote, faute de quoi elle envisage le boycottage.
La tenue de cet événement historique – une première depuis le schisme de 1054 –, en préparation depuis plus de cinquante ans, ne peut se faire en l'absence d'une seule des Églises autocéphales.
Depuis vendredi dernier (3 juin), le synode de l'Église orthodoxe russe – qui pèse à elle seule la moitié de l'orthodoxie avec ses 150 millions de fidèles – presse le patriarche de Constantinople de réunir d'urgence l'ensemble des Églises, au plus tard le 10 juin, pour tenter de déminer le terrain, mais le temps semble manquer pour relever ce défi.
De fait, confirmée lors de la synaxe de Chambéry au mois de janvier, la tenue du « saint et grand » concile doit beaucoup à la ténacité du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier.
Aggiornamento de l'orthodoxie
Selon le journal La Croix, « si les questions inscrites à l'ordre du jour sont loin de résoudre les divisions accumulées au fil des siècles, Bartholomée ne fait pas de cet événement une fin en soi, mais le début d'un long processus d'aggiornamento de l'orthodoxie. C'est pourquoi il a volontairement limité les discussions sur les textes à l'ordre du jour, quitte à se contenter dans un premier temps d'un consensus minimaliste ».
« L'essentiel est de parvenir enfin à se réunir pour envoyer au monde un signal d'unité », commente un proche du patriarcat. Mais, outre le conflit opposant Antioche à Jérusalem, les Églises les plus intransigeantes (Bulgarie, Géorgie) refusent de suivre Bartholomée dans cette voie. À ce stade, les principaux points de désaccord concernent le mariage, les relations entre l'Église orthodoxe et le monde contemporain et les relations avec les autres confessions chrétiennes – le terme d'œcuménisme relevant de l'hérésie aux yeux des plus conservateurs.
Notons qu'après avoir longtemps laissé planer le doute sur sa participation au concile, Moscou avait assoupli ses positions à la suite de la rencontre entre le patriarche Kiril et le pape François à Cuba, en février dernier.


http://www.lorientlejour.com/article/990003/le-patriarcat-dantioche-demande-le-report-du-grand-concile-panorthodoxe.html