Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 29 mars 2017

Début d’un retour des coptes dans le Nord Sinaï et démenti de l’Evêque copte orthodoxe d’al Arish concernant de nouvelles attaque

EGYPTE - Début d’un retour des coptes dans le Nord Sinaï et démenti de l’Evêque copte orthodoxe d’al Arish concernant de nouvelles attaque contre des prêtres
 
Al Arish (Agence Fides) – Un certain nombre de familles coptes ayant fui en février le Nord du Sinaï et en particulier la ville d’al-Arish, chef-lieu du gouvernorat, après la série de violences et d’assassinats s’étant abattue sur la communauté chrétienne locale commence à retourner chez elles. Hier, Dimanche 26 mars, la nouvelle du début d’un contre exode des chrétiens du Nord Sinaï a été confirmé par l’Evêque copte orthodoxe d’al-Arish et du Sinaï du Nord, C. Kosman. L’Evêque a également indiqué qu’à al-Arish, des Messes sont célébrées chaque jour et que les prêtres se déplacent librement en ville, bien que bénéficiant de la protection assurée par les forces de sécurité. Il a démenti les rumeurs – ayant circulé ces jours derniers sur Internet – d’une présumée « chasse aux prêtres » mise en œuvre par des groupes terroristes dans le chef-lieu du gouvernorat, confirmant que la situation générale relative à la sécurité commence à se normaliser.
Selon des sources locales, plus de 300 familles chrétiennes avaient quitté précipitamment al-Arish en février, après la série de sept homicides s’étant abattue à compter de fin janvier sur les chrétiens coptes dans le Sinaï du Nord (voir Fides 23, 24 et 27/02/2017). La majorité des évacués avait trouvé refuge dans la ville d’Ismaïlia, à 120 Km à l’est du Caire. Au cours de ces semaines, ont été également enregistrées des prises de position significatives d’institutions islamiques à propos de la nouvelle spirale de violence s’étant abattue sur les coptes égyptiens. La Maison de la fatwa, organisme égyptien présidé par le grand mufti d’Egypte et chargé de diffuser des lignes directrices et de résoudre doutes et controverses sur l’application des préceptes coraniques, a diffusé un communiqué visant à condamner la série d’homicides, soulignant que la campagne orchestrée par des groupes djihadistes à l’encontre des chrétiens autochtones vise explicitement à saboter l’unité nationale. Les porte-parole d’al-Nur, parti salafiste ultraconservateur, avaient, eux aussi, exprimé publiquement leur condamnation des meurtres ciblés de chrétiens coptes ayant eu lieu dans le nord du Sinaï, réaffirmant qu’ils allaient « à l’encontre des enseignements de l’islam ».
Le Sinaï du Nord est, depuis des années, l’épicentre des opérations violentes perpétrées par des groupes djihadistes contre l’armée, les forces de police et la population civile.
Lorsque la série d’assassinats de chrétiens dans le Sinaï du Nord avait déjà commencé, de soi-disant affiliés égyptiens du prétendu « Etat islamique » avaient diffusé un message vidéo dans lequel ils revendiquaient la nouvelle campagne de violences ciblées contre les coptes, qualifiés par les djihadistes de « proie préférée ». Le message en question exaltait la figure d’Abu Abdullah al-Masri, le jeune responsable de l’attentat suicide du 11 décembre dernier contre l’église de Botrosiya, sise à l’intérieur du complexe d’édifices ecclésiastiques adjacent à la Cathédrale copte orthodoxe du Caire, qui avait fait 29 morts. (GV) (Agence Fides 27/03/2017

mardi 28 mars 2017

Sixième anniversaire de l’intronisation du patriarche Raï - L'Orient-Le Jour

Sixième anniversaire de l'intronisation du patriarche Raï - L'Orient-Le Jour

Sixième anniversaire de l'intronisation du patriarche Raï

28/3/2017

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a célébré par une messe, samedi dernier, fête de l'Annonciation, le sixième anniversaire de son installation comme patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient. Le patriarche émérite Nasrallah Sfeir a concélébré l'office, qui s'est tenu en l'église patriarcale extérieure, en présence notamment d'une délégation du Parti populaire européen (PPE).

À cette occasion, après avoir remercié les évêques pour la confiance qu'ils ont placée en lui « comme père et chef » de l'Église maronite, le patriarche a rendu publiques les grandes lignes du 5e message pastoral annuel qu'il a pris l'habitude de formuler à chacun des anniversaires de son intronisation patriarcale.
Il a précisé que son message est axé cette année « sur la situation économique et sociale difficile sous laquelle ploie et s'appauvrit de plus en plus le peuple ».
Le patriarche y affirme que « le service de la charité » (diaconie) est inséparable de l'annonce de l'Évangile (kérygme) et du service des mystères (liturgie).
Le document ne se limitera pas aux grandes lignes, mais comprendra des chiffres, des statistiques sur les opportunité de travail, les aides financières, les investissements dans les propriétés des Églises et ses biens waqfs, a-t-il précisé.
Le patriarche a encouragé par ailleurs les dirigeants à « user de leur autorité pour le bien public ». Il a donc énuméré les tâches qui les attendent : l'approbation du budget 2017, l'approbation de la grille des salaires, la lutte contre la corruption, le gaspillage et la contrebande, la dépolitisation des administrations et services publics, l'appui au secteur scolaire privé et public et enfin le vote d'un loi électorale qui épargnerait au pays une nouvelle crise constitutionnelle.


Envoyé de mon iPhone JTK 

GYPTE - Déclarations du Patriarche copte orthodoxe concernant l’alarmisme relatif aux violences antichrétienne


EGYPTE - Déclarations du Patriarche copte orthodoxe concernant l'alarmisme relatif aux violences antichrétiennes
Le Caire (Agence Fides) – Les violences à l'encontre des chrétiens enregistrées dans le Sinaï du Nord représentent des exceptions, dans un pays où déjà la Sainte Famille fuyant Hérode, vint chercher refuge et protection. Au travers de ce rappel suggestif à la fuite en Egypte de la Sainte Famille, relatée dans l'Evangile selon Saint Matthieu, le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, a voulu redimensionner les alarmismes concernant la condition des chrétiens en Egypte, rallumés récemment par les violences et les homicides ciblés ayant frappé la communauté copte. Dans un entretien télévisé transmis le 27 mars par la chaîne satellitaire CBC, le Patriarche de la plus nombreuse Eglise enraciné dans un pays arabe a voulu souligner que les attaques de groupes djihadistes frappent certes les chrétiens égyptiens mais également l'armée, les forces de sécurité et la magistrature. Derrière de tels actes terroristes des djihadistes liés au prétendu « Etat islamique » - a fait remarquer le Patriarche – se trouvent des forces et des organisations étrangères à la société égyptienne qui visent à diviser l'Egypte.
Au cours de l'entretien, Tawadros II a également mis en évidence les relations harmonieuses existant entre l'Eglise et les institutions civiles, répondant indirectement aux critiques d'excessif alignement de l'Eglise copte orthodoxe sur le bloc politique et social répondant au Président égyptien, Abdel Fattah al Sisi. Le Patriarche copte orthodoxe a voulu réaffirmer que les bonnes relations entre l'Eglise et les institutions civiles « ne représentent pas un fait négatif » et que l'Eglise peut exercer avec plus de sérénité sa mission lorsque n'existe pas de polarisation entre l'Eglise et l'Etat et quand la concorde prévaut entre les différentes composantes de la société.
En ce qui concerne l'exode forcé de plus de 300 familles coptes ayant fui le Sinaï du Nord en février dernier après la série de violences et d'assassinats s'étant abattue sur la communauté chrétienne locale, le Patriarche a fait remarquer que leur transfert a représenté une mesure exceptionnelle et temporaire, prise pour préserver les vies de tous, confirmant que, bientôt, les familles évacuées pourront revenir chez elles.
La nouvelle du début du contre exode des chrétiens du Nord du Sinaï avait déjà été confirmée le 26 mars par l'Evêque copte orthodoxe d'al-Arish (voir Fides 27/03/2017). L'Evêque avait également indiqué qu'à al-Arish, des Messes sont célébrées chaque jour, démentant les rumeurs – ayant circulé ces jours derniers sur Internet – relatives à une présumée « chasse aux prêtres » mise en œuvre par des groupes terroristes dans le chef-lieu du gouvernorat et confirmant que la situation sécuritaire générale de la région est en voie de normalisation. (GV) (Agence Fides 28/03/2017)
Envoyé de mon iPhone JTK 

lundi 27 mars 2017

اسرائيل تعمل على انهاء الوجود المسيحي في سوريا والعراق ولبنان والاردن ومصر


الديار 27-3-2017 جورج عيد 

شعر مسيحيو سوريا وهم يتوثبون إلى الفصح الآتي، بشعور يمتزج فيه الخوف بإرادة البقاء، وينظرون إلى ما يحصل في محردة تلك القرية التي منها سطع نجم الراحل الكبير إغناطيوس الرابع هزيم وقد أمسى فيما بعد بطريرك أنطاكية وسائر المشرق للروم الأرثوذكس. من الظلم أن يتبنّى أي قارئ بأنّ المسيحيين في المشرق العربيّ وحدهم مستهدفون دون سواهم. بل إنّ الإسلام القرآنيّ الممثّل بنخب مميزة وراقية ومفكرين متطلعين إلى النور هو المستهدف من خلال محاولة استبداله بقوى تكفيريّة انطلقت في البدء «كمنظمات إحيائيّة» كما سمّاها المفكر رضوان السيد، وأصولية وكأنها تحاول العودة بالدين الحنيف إلى أصوله بحروفيات نافرة وبارزة فتحوّلت إلى مشروع إسلاموفوبيا عمّ العالم كلّه ومنه انطلقت الحركات التكفيريّة في اضطهادها للفكر المستنير داخل الدائرة الإسلاميّة ولمسيحيي المشرق العربيّ.
يجدر في الأصل وبناء على دراسات عديدة التأمّل بمسألة دقيقة للغاية، وقد تمّت إثارتها غير مرّة، بأنّ إسرائيل عامدة على إلغاء الوجود المسيحيّ في المشرق العربيّ بأدوات مختلفة ومتعددة، ومن تلك الأدوات تلك القوى التكفيريّة المتفرّعة من دوائر استخباريّة غربيّة وعربيّة وإسرائيليّة. وقد فضحت المرشحة السابقة للانتخابات الأميركيّة هيلاري كلينتون في كتاب مذكراتها وبخاصّة حين كانت وزيرة للخارحيّة تواطؤ الإدارة الأميركيّة في انبثاث حركات أصوليّة بهدف إعلان الدولة الإسلاميّة في مصر، على أمل وبناء على رؤيتها أن يعمّ هذا المشروع سوريا وليبيا مع إسقاط الرئيس بشار الأسد والعقيد معمّر القذافي. القذافي أسقط وأعدم والأسد لا يزال ثابتًا والمحاولات مستمرة لإسقاطه على الرغم من منعته وقوته.
يتضح من كلّ ذلك بأنّ الإسلامويّة كتيار راسخ ليس له علاقة بالإسلام المحب للمسيحيّة وهذا ثابت في القرآن الكريم، بل هي نتاج تخطيط تمّ درسه طويلاً ومليًّا، بهدف زرعه في منطقة شديدة الحساسيّة من مصر إلى سوريا، وثمارها توضحت كثيرًا من خلال ما يحدث في جنوب سيناء بتحريض إسرائيليّ مباشر، وما يحدث في محردة وهما منطقتان مسيحيتان حاويتان لتجمعات مسيحيّة كثيرة العدد وكثيفة النوع. 
وفي المعلومات الواضحة بأنّه لا يزال الأهالي في محردة يشعرون بالخطورة الفائقة، وفي ريف حماه يوجد تجمّع مسيحيّ كبير بالمعنى الديمغرافيّ بين قرى السقيلبيّة ومحردة وكفرحبو. وتلك القرى في ريف حماه تقع جغرافيًّا على حدود محافظة إدلب وهي تحت سيطرة تنظيم «داعش». وقد توضّح وبحسب معلومات دقيقة تسرّبت بأن ربط إدلب بحماه في الاستراتيجيا المتبعة عند التكفيريين أبعد بكثير من قيام مناطق عازلة، وقد رأت مصادر دبلوماسيّة بانّ الخطأ الاستراتيجيّ الكبير تبيّن من بعد تحرير حلب، إذ كان لزامًا على روسيا والمتحالفين معها الاتجاه المباشر نحو إدلب وتطهيرها وتحريرها بسبب موقعها الاستراتيجيّ الدقيق في واقع الحرب في سوريا، ولكونها تقع في وسط طريق حلب-اللاذقيّة بمحاذاة الحدود السوريّة التركيّة، فالامتداد من إدلب نحو ريف حماه يمنح للمسلحين ومن يدعمهم القدرة للاتجاه نحو وسط حماه وقطع الطريق ما بين حمص وحلب من وسط حماه بالذات، كما هي مقطوعة ما بين حلب واللاذقية عن طريق إدلب. وتقول تلك المعلومات بأنّ القوى التكفيريّة على تنوّعها تتحرّك وفق خطة مدروسة معدّة تحاول من خلالها هزّ العرش السوريّ من إدلب إلى دمشق، ذلك أن إدلب والرقة في الجيوبوليتيك الحاليّ المصطنع في سوريا يمثلان أكبر تجمّع شرس وخطير للقوى التكفيريّة. وفي معرض قراءة الأوضاع على أرض الواقع هناك طرحت مجموعة أسئلة أهمّها لماذا وبعد تحرير حلب ومناطق عديدة تمّ تهريب المسلحين إلى إدلب ولماذا إدلب بالذات وما هي الخطط والآفاق المتولّدة من رحم هذه المناطق؟ والسؤال الأخطر المطروح لماذا سمحت روسيا بتوجّه هؤلاء نحو إدلب، هل ثمّة اتفاق أميركيّ-روسيّ ودوليّ بالنسبة لمسألة إدلب، ولماذا وفور تهديد بلدة محرة خرج صوت من قاعد حميميم يقول بأن بلدة محردة خطّ أحمر؟
يجيب مصدر دبلوماسيّ رفيع المستوى وعلى علاقة بالصراع في سوريا، بأن الصراع بات وبعد وصول الإدارة الأميركية الجديدة ما بين مفهومين يخضع النقاش السياسيّ بحماوة فائقة لمعاييرهما وهما:
1-مفهوم تتبناه روسيا ولا تزال تسير عليه في كل انبثاث رؤاها على الأرض وهو استمرار الحرب الجذورية على الإرهاب بلا هوادة، وقد رأت روسيا مع رئيسها فلاديمير بوتين بأنّ أية مباحثات في جنيف أو سواها، يفترض ان تلفظ بالقدرة المتملّكة بها القوى التكفيريّة من جوفها بتأثيرها وهيمنتها. وقد صرّح غير مرّة بأنّ المسلحين على الأرض هم الطرف الآخر مع غياب معارضة موحدّة، فهل يسوغ التفاوض والتحاور معهم، وهم وعلى حسب قول السفير الروسيّ في بيروت ألكسندر زاسيبكين يعيشون خارج دائرة الكون وخارج إطار الزمن؟ والتسوية السياسيّة يجب وبالقراءة الروسيّة أن تنطلق من الحرب الجذوريّة على الإرهاب وتبيح المشاركة السياسيّة بين الطوائف كلّها وبين السلطة والمعارضة على صورة الطائف اللبنانيّ ومثاله. والقراءة الروسيّة بحد ذاتها استراتيجيّة، فهذا الحلّ يؤمّن حماية خاصرتها من سوريا، مثلما ركز الروس في لبنان في الاستقرار السياسيّ في لبنان مع انبثاق فجر هذا العهد، والضغط في سبيل إقرار قانون للانتخابات، فخاصرة روسيا في سوريا تحمى بدورها من لبنان بفعل الاستقرار السياسيّ والأمنيّ والاقتصاديّ.



2-مفهوم آخر تتبناه الولايات الأميركيّة المتحدة مع إدارة دونالد ترامب والتي في البداية توافقت مع الروس حول دعم الرئيس الأسد في حربه على الإرهاب، غير أن المصادر الدبلوماسية القريبة منها أفادت بأن وجود عديدها في محيط دير الزور لا يهدف لحرب ساخنة على الإرهاب بقدر ما يهدف لترسيخ حلّ قائم على مفهوم بعض الدويلات كتبنّي دويلة كردية في المدى الرابط ما بين سوريا وتركيا والعراق، وتقود بعض القراءات إلى أن التبني بحد ذاتها يزلزل ويزعزع كيانات الجوار السوريّ من تركيا إلى العراق ولبنان والأردن وصولاً إلى روسيا حيث ستتمرد الجمهوريات الانفصالية لتعلن وحدتها وتشن حربها على موسكو بالذات. والنتيجة حينئذ تتمثّل بزعزعة الأمن العالميّ بشقوقه السياسيّ والاقتصاديّة. فمنذ الاتحاد السوفياتيّ وصولاً إلى روسيا الحالية، الأميركيون يحاولون شلّ حراكها بوسائل ووسائط عديدة طورًا بقطع طرائق النعاون بينها وبين أوروبا وطورًا بخلق مشكلة لعا في أوكرانيا، وقمّة الحرب تحصل في سوريا مستخدمة شعبها وأمنها واستقرارها.
بالعودة إلى محردة وإدلب والواقع المسيحيّ بصورة عامّة، فإن إدلب عرفت بحضورها المسيحي المتنوع بالتجاور مع المسلمين وشكلوا مع بعضهم وصالاً وطنيًّا متينًا حفظ لمنطقتهم ولسوريا بهاءها. وبلدة محردة بدورها ما كان عصيّة على العيش مع الآخرين. ومسيحيو سوريا سواء كانوا في إدلب أو محردة أو وادي النصارى أو معلولا مدركون تمام الإدارك أنه ليس من مشكلة مع المسلمين، القضية هي مع هذا التحوير عينًا للنظرة الإسلامية بتملك تلك القوى ناصية القرار وإبعاد المستنيرين، هذا يعني بأن مسيحيي سوريا على الرغم من وحدتهم وقد تجلّت بقوّة وبخاصّة حين تحولت قرى وادي النصارى وبيوت الأهالي والكنائس وبخاصّة دير القديس جاورجيوس الحميراء إلى مراكز آوت وتأوي اللاجئين من محردة ولقد لاحظ كثيرون كيف أن الناس فتحوا بيوتهم وأمّنوا على الرغم من الضائقة المادية والمعيشيّة الخبز والطعام والماء والمأوى لهم، وأهل محردة والسقيلبية لا ينسون في الوقت عينه كيف أنّ شباب الحواش والمشتاية ومرمريتا قد توجهوا إلى بلدتهم للقتال هناك والدفاع عنهم دفاعًا مستميتًا وشرسًا.
أما ذلك يطرح مصدر مسيحيّ ما يلي:
- إنّ الكنائس المسيحية الأنطاكية مدعوّة إلى وثبة مضيئة، جذرية وحازمة، في قراءة الأنـور واستنــباطها. لا يسوغ الوقوف مكتوفي الأيدي امام ما يحاك، هناك استهداف عميق لمسيحيي سوريا مثلما هناك استهداف مماثل لمسيحيي مصر، والمشكلة أن مواقف معظم الكنائس لا يزال ملتبسًا، والشرارة قد ابتدأت لحظة اختطاف المطرانين بولس يازجي ويوحنا إبراهيم وما أدركت تلك الكنائس بأن منسوب الخطورة على الوجود المسيحيّ قد ارتفع وهذا امر متوقع وسيزداد مع الوقت.
قد يطرح السؤال التالي ماذا يمكن أن يفعله الروحيون؟ يجيب المصدر المسيحيّ، المسألة حتمًا غير محصورة بالروحيين بل بالأفرقاء السياسيين المسيحيين وبخاصّة في لبنان. في سوريا ومصر لا توجد قيادات فعلية، في حين ان رئيس الجمهوريّة اللبنانية العماد ميشال عون يبقى الزعيم المسيحيّ المشرقيّ الأوحد، وفي الوقت عينه معظم القيادات المسيحيّة السياسيّة في لبنان مع النخب مدعوّة لمعالجة الخطورة بوضع الإصبع على الجرح والحراك نحو المراجع الدولية والإقليميّة والعربيّة العليا وليس استهلاك ما يحصل للشعر والترف. وفي الوقت عينه أشار المصدر المسيحيّ بأن على الكنائس كلّها مارونية وأرثوذكسيّة وكاثوليكيّة وسريانيّة أن تتجنّد في إصدار موقف صارم وصارخ فيما يحصل لمسيحيي سوريا. لقد فرغ العراق من مسيحييه والعائدون قلّة عزيزة، فهل ينتظر بفعل الصراع الدائر أن تفرغ سوريا من مسيحييها وسيناء في مصر أيضًا للتباكي على أطلالهم الدارسة والقول بأنه في إدلب أو محردة أو حماه كانت توجد كنيسة وكان فيها اناس نزحوا. ويصرخ هذا المصدر عاليًا: «أيها البطاركة والأحبار ماذا تنتظرون لتتحركوا أينكم من الرسالة الإنجيليّة في هذا الزمن العصيب، فبدلاً من التلهي بالقشور تنادوا إلى قمة روحية وأصدروا مجموعة مقررات لا تنحصر في إغاثة النازحين بل في احتضانهم والدفاع عنهم وعن قضيتهم، إقرعوا أبواب الأمم لتفتح لكم، قفوا بين البؤساء والتعساء وفي زمن الصيام قدموا لهم الحب والحنان والموقف المضيء والساطع.
إن لم يتمّ ذلك، فإن المؤامرة ستستكمل وستعبّر عن رسوخها اكثر بعملية التهجير المتعمدة والإفناء الممنهج. إسرائيل لا تريد وجودًا مسيحيًّا لا في سوريا ولا في العراق ولا في لبنان ولا في الأردن ولا في مصر، وهي متحالفة مع أميركا وعدد من دول الخليج العربيّ لتحقيق هذا الهدف، إسرائيل بتحالفاتها واندراجها العبثيّ والوهميّ والقاتل، مستمرة في قتل يسوع المسيح وتمزيق جسده وإخفاء قيامته من بين الأموات فتثبت وجودها وارثة لأرض الميعاد بلا منازع لها. فقيامة المسيح هي المحطة الوجوديّة التي أنهت وتنهي حصرية كيانها كشعب الله المختار، وتكشف هزالة قتلها للمسيح. فيا كنائس المسيح ويا أيها السياسيون ألا هبّوا من أجل خلاص مسيحيي المشرق ونجاتهم وعودتهم إلى مسرى التوازن ومسار الاستقرار  





samedi 25 mars 2017

الراعي في قداس عيد البشارة: عندما يحرر المسؤولون الإدارة من قبضة السياسيين يستطيعون تعطيل عمليات الفساد والهدر

tayyar.org - News - Detail

tayyar.org 25/3:3017

الراعي في قداس عيد البشارة: عندما يحرر المسؤولون الإدارة من قبضة السياسيين يستطيعون تعطيل عمليات الفساد والهدر


 ترأس البطريرك الماروني الكاردينال مار بشارة بطرس الراعي قداس عيد البشارة في كنيسة السيدة في الصرح البطريركي في بكركي، عاونه فيه المطارنة: حنا علوان، بولس مطر، عاد ابي كرم وسمعان عطاالله، بمشاركة الكاردينال نصر الله بطرس صفير، السفير البابوي المونسينيور غابريال كاتشيا ومجلس المطارنة والرؤساء العامين والرئيسات العامات ولفيف من الكهنة والراهبات. 

حضر القداس وفد البرلمان الاوروبي الذي يزور لبنان برئاسة جورجي هلسمي، وفد من تجمع "موارنة من أجل لبنان" برئاسة المحامي بول يوسف كنعان، رئيس الرابطة المارونية في بلجيكا المهندس مارون كرم، القاضي في مجلس شورى الدولة كوبرت عطيه، رجل الاعمال بيار موسى فتوش، المحامي جوزف ابو شرف، وفد من مستشفى اللبناني الجعيتاوي برئاسة رئيسة المستشفى الأخت هاديا شبلي وحشد من الفاعليات والمؤمنين. 

العظة
بعد الانجيل المقدس، ألقى الراعي عظة بعنوان "ها أنا أمة الرب فليكن لي بحسب قولك"، (لو1: 38)، قال فيها:"بعد مسيرة طويلة من الإنتظار قادها الأنبياء على رأس شعب الله الذي كان ينتظر تحقيق العهد الخلاصي الجديد الموعود لجميع الأمم، وقوامه الفداء الشامل وغسل جميع الخيانات، حل ملء الزمن. فكانت بشارة الملاك لمريم، عذراء الناصرة، المخطوبة ليوسف من سلالة داود. فقبلت البشرى والوعد، مؤمنة إيمانا راسخا بأن "لا شيء مستحيل عند الله" (لو1: 37). وبطاعة الإيمان أجابت:"ها أنا أمة الرب فليكن لي بحسب قولك" (لو1: 388).

أضاف: "طيلة حياتها، حتى المحنة الأخيرة العظمى، عندما مات ابنها على الصليب، ظل إيمانها راسخا، من دون أن يتزعزع. ولم تكف ابدا عن الإيمان بتحقيق كلام الله. فكانت للكنيسة المثال بامتياز للإيمان وطاعة الإيمان. ونحن في عيد بشارتها نلتمس من الله، بشفاعتها، هاتين النعمتين الضروريتين واللاغنى عنهما في مسيرة حياتنا اليومية:الإيمان بكلام الله والطاعة لما يوحيه لنا". 

وتابع: "يسعدني أن أحتفل معكم بهذه الليتورجيا الإلهية، إكراما لأمنا وسيدتنا مريم العذراء في عيد بشارتها. وهي بشارة شع نورها على الكون وما زال يضيء جميع ظلمات الحياة، لكونها حدثا بدل مصير الجنس البشري بأسره. كما يطيب لي أن أحيي معكم الذِكرى السادسة لبداية خدمتي البطريركية، باختيار من الروح القدس ومن المطارنة الأجلاء أعضاء سينودس كنيستنا المقدس. فإنني أرفعها معكم ذبيحة شكرٍ لله على ما أنعم على كنيستنا وعلينا من نِعم، وما حقق من خير، في أبنائها وبناتها والمؤسسات. كما نقدمها ذبيحة إستغفار عن كل الأخطاء والنواقص، ملتمسين منه نعمة الإصلاح والمصالحة. ونجدد في هذه الذبيحة المقدسة، إلتماس أنوار الروح القدس الذي يهدينا إلى إدراك الحقيقة، وعيش المحبة، ونشر ثقافتهما. فالحقيقة والمحبة حاجة جيلنا".

أضاف: "في هذه الذكرى السنوية، أجدد شكري ومحبتي لإخواني السادة المطارنة الذين أولوني ثقتهم وأقاموني "أبا ورأسا" لكنيستنا الأنطاكية. وأؤكد لهم امتناني على موآزرتهم لي طيلة هذه السنوات الست، بكل محبة ووحدة في الرأي والروح والتطلعات. وإني أجدد لهم محبتي واحترامي وصلاتي، وأعرب عن تقديري وشكري للرؤساء العامين والرئيسات العامات ولأبناء وبنات ورهبانياتنا وسائر الرهبانيات، على كل ما يقومون به من نشاطات روحية وراعوية واجتماعية وإنمائية. 


وأود أن أذكر معكم إخواننا المطارنة رعاة أبرشياتنا في النطاق البطريركي وبلدان الانتشار، وأولئك الغائبين عن هذا الاحتفال لدواعٍ راعوية أو لأسباب صحية. فإننا نذكرهم بصلاتنا ولاسيما المسنين منهم والمرضى، مع ذكر خاص لأخينا المطران شربل مرعي الذي يعيش حبيسا في محبسة دير سيدة طاميش. ونصلي معا لراحة نفوس إخواننا المطارنة الذين غادرونا إلى البيت السماوي، ملتمسين لهم الراحة الأبدية، وراجين تشفعهم من أجلنا ومن أجل كنيستنا لدى عرش الآب".

وتابع: "من دواعي السرور أن يشارك معنا عدد من النواب الأعضاء في مجموعة EPP في "البرلمان الأوروبي"، من مختلف الجنسيات. وهم في زيارة إلى لبنان، للاطلاع على الأوضاع في لبنان وفي بلدان الشرق الأوسط، وبخاصة على واقع المسيحيين ودورهم في المحافظة على العيش المشترك بين المسيحيين والمسلمين، وتعزيز ثقافة الإعتدال في المجتمع الشرق أوسطي. وتندرج هذه الزيارة في إطار روابط الصداقة والتعاون بينهم وبين هذه البطريركية، وتجمعنا بهم لقاءات متنوعة خارج لبنان، بالإضافة إلى المؤتمر السنوي الثابت الذي تعقده مجموعة المشترعين الكاثوليك في مدينة Frascati بإيطاليا. 


أود أن أرحب بهم باسمكم وأشكرهم على هذه الزيارة وعلى ما يقومون به من خدمة للحقيقة والعدالة في البرلمان الأوروبي".

أضاف: "يسعدني أن أوقع بتاريخ اليوم، ككل سنة، رسالتي الراعوية العامة الخامسة التي تشكل برنامج السنة السادسة من خدمتي البطريركية، وهي بموضوع: "خدمة المحبة الاجتماعية". وستوزع عليكم بعد هذه الليتورجيا الإلهية، وعلى الرأي العام.

ثلاثة دواعٍ اقتضت إصدار الرسالة بهذا الموضوع، وهي: الأوضاع الراهنة الاقتصادية والاجتماعية والمعيشية التي تضغط على شعبنا، وتجعله فقيرا أكثر فأكثر؛ ومرور عشر سنوات على الرسالة العامة "الله محبة" للبابا بندكتوس السادس عشر[1]؛ وتوجيهات قداسة البابا فرنسيس في الإرشاد الرسولي "فرح الإنجيل"[2]، والبراءة الرسولية الافتتاحية ليوبيل سنة الرحمة: "وجه الرحمة"[3].

وتابع: "إن أهمية الرسالة ظاهرة في فصولها الثلاثة: فالفصل الأول يذكِرنا بارتباط خدمة المحبة (diakonia)، بخدمة الكرازة بالإنجيل (Kerygma)، وبخدمة الأسرار الخلاصية (liturgia)، ارتباطا لا ينفصم. ما يعني أن خدمة المحبة هي من صميم طبيعة الكنيسة ورسالتها. والفصل الثاني يعرض قطاعات خدمة المحبة الاجتماعية التي تقوم بها كنيستنا المارونية: البطريركية والأبرشيات والرهبانيات والمؤسسات. وهي قطاعات تشمل بالأرقام فرص العمل والمساعدات المالية والاستثمارات لممتلكات الكنيسة وأوقافها.

أما الفصل الثالث فيضعنا أمام "خطة مستقبلية" تمكن "خدمة المحبة الإجتماعية" من مضاعفة تقديماتها فيما الحاجات تتكاثر عند شعبنا، وتفعل ذلك بالإتكال على عناية الله وجودته".

وقال:"ها أنا أمة الرب فليكن لي بحسب قولك". بهذا الجواب تلتقي مريم مع إعلان إبنها الذي سيقول عند دخوله إلى العالم: "ها أنذا آتٍ لأعمل بمشيئتك، يا ألله" (عبرا 10: 7). وبجوابها هذا وضعت ذاتها في تصرف الله بشكلٍ مطلق، وتكرست لشخص ابنها ورسالته. فامتدحتها أليصابات: "طوبى للتي آمنت بأن ما قيل لها من قِبل الرب سيتم" (لو1: 45)[4].

أضاف: "بجوابها أخضعت ذاتها لقدرة الله ولوساطة إبنها يسوع الوحيدة بين الله والإنسان. وقدمت ذاتها عطية كاملة لله من أجل تحقيق تدبيره الخلاصي، فأشركها الله في وساطة إبنها بحكم امومتها التي استمرت بعد صعوده إلى السماء، كوساطة بالشفاعة من أجل أبنائها جميعا. يعلم المجمع المسكوني الفاتيكاني الثاني: "إن شفاعة مريم المتواصلة تستنزل علينا وعلى البشرية، المفتداة بدم ابنها على الصليب، النعم التي تضمن لنا خلاصنا الأبدي. لقد ظهرت وساطتها لأول مرة في عرس قانا الجليل، وتتواصل، عبر تاريخ الكنيسة والعالم بضراعتها. أنها بمحبتها الوالدية تتنبه لإخوة ابنها الذين لم تنتهِ بعد مسيرتهم، أو الذين يتخبطون في المخاطر والمحن، حتى يبلغوا إلى الوطن السعيد"[5].

وتابع: "تمثل السيدة العذراء المثل الحي لكل إنسان لجهة دوره الخاص في تحقيق تصميم الله الخلاصي عبر تاريخ البشر. وبما أن الخلاص يشمل الشخص البشري بكل أبعاد هذا الخلاص: الروحي والاقتصادي والمعيشي والثقافي، فتتضافر جهود الكنيسة والدولة من أجل تأمين هذا الخلاص. رسالتي الراعوية "خدمة المحبة الاجتماعية" تتوسع في دور الكنيسة.

وقال: "أما الآن فنوجه النداء إلى المسؤولين في الدولة اللبنانية فندعوهم إلى استعمال سلطتهم الشرعية من أجل تأمين الخير العام الذي يشمل "مجمل أوضاع الحياة الاجتماعية والاقتصادية والثقافية والسياسية، التي تمكن الأفراد والعائلات والمجموعات من تحقيق ذواتهم تحقيقا أكمل" [6]. وندعوهم إلى أداء واجب مسؤوليتهم المختص بتنظيم الدولة، إدارة وأجهزة ومخططات ومشاريع إنمائية في ميادين الاقتصاد والاجتماع والمعيشة والتشريع والثقافة، وإبراما لاتفاقيات مع الدول بهدف التبادل التجاري استيرادا وتصديرا، مع خلق متزايد لفرص عمل".

أضاف: "عندما يؤدي المسؤولون في الدولة هذا الواجب ويجرون الإصلاحات الإدارية اللازمة، ويحررون الإدارة من قبضة السياسيين، يستطيعون عندئذ تعطيل عمليات الفساد والهدر والتهريب، فيسهل إقرار موازنة تستمد مواردها الأساسية والكبرى من مال الخزينة، وإقرار سلسلة الرتب والرواتب التي تتأمن مدفوعاتها في القطاع العام من مال الدولة، وفي القطاع الخاص وبخاصة المدارس من دعم الدولة لها ماليا كما في المدارس الرسمية. ذلك أن الدولة قيمة على الخير العام، والمدارس الخاصة ولا سيما منها الكاثوليكية، تشاركها في تأمينه. وعندما يتحلون بفضيلة التجرد، يتمكنون من إصدار قانون للانتخابات عادل وشامل، ويجنبون البلاد أزمة سياسية ودستورية جديدة".

وختم الراعي:"إذا التزمنا كلنا الاقتداء بمثل أمنا وسيدتنا مريم العذراء في الإيمان بالله وطاعته، نؤهل لتسبيح الثالوث القدوس، الآب والابن والروح القدس، الآن وإلى الأبد، آمين".

استقبالات
بعد القداس، تقبل الراعي التهاني بعيد البشارة من المشاركين في الذبيحة الالهية. 


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mercredi 22 mars 2017

Le Liban, « nation la plus généreuse du monde » ? - Scarlett HADDAD - L'Orient-Le Jour

Le Liban, « nation la plus généreuse du monde » ? - Scarlett HADDAD - L'Orient-Le Jour
Le Liban, « nation la plus généreuse du monde » ?
22/03/2017

Les étudiants et leurs professeurs, notamment Scarlett Haddad et Carole Charabaty, entourant le ministre.

Réfugiés syriens
Le ministre d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, expose à des étudiants de l'USJ les défis auxquels est confronté son ministère.
Scarlett HADDAD | OLJ
C'est un message d'espoir et un appel à s'impliquer concrètement dans l'aide aux réfugiés que le ministre d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, a adressé aux étudiants en master de sciences politiques et droits de l'homme de l'USJ, accompagnés de la directrice de l'institut, Carole Charabati, dans le cadre d'un débat au siège du ministère.
Les conditions de vie des déplacés syriens au Liban étant l'un des principaux sujets étudiés dans le cadre de ce master, la quinzaine d'étudiants (appartenant à plusieurs nationalités : libanaise, espagnole, française, allemande, vénézuélienne, pakistanaise et bangladaise) qui a participé à la rencontre était particulièrement motivée. Il faut dire aussi que Mouïn Merhebi a tout fait pour mettre les jeunes à l'aise. La petite équipe du ministère, payée par le PNUD puisque ce ministère d'État, comme les cinq autres, n'est pas prévu dans le budget public, était mobilisée pour l'accueil et la logistique, et très vite le débat a été entamé.
Diplômé de l'AUB, M. Merhebi s'exprime en anglais, n'hésitant pas, cependant, à placer quelques phrases en français, USJ oblige. Il commence par affirmer que le Liban est la nation « la plus généreuse du monde », en raison du nombre de déplacés étrangers qu'elle accueille et qui représentent actuellement un peu moins de 50 pour cent de la population. Il précise que son ministère est aussi en charge des Palestiniens (surtout ceux venus de Syrie) et des Irakiens. Son rôle est à la fois de mettre en place une politique globale du gouvernement à l'égard de ce dossier et d'organiser la coordination entre les différents ministères concernés par ce dossier (Santé, Affaires sociales, Éducation et Enseignement supérieur, Intérieur et Affaires étrangères).
Selon le ministre, le gouvernement a adopté le point de vue que lui-même défend depuis plusieurs années sur la nécessité d'enregistrer les déplacés syriens. Certaines parties politiques y étaient opposées, notamment au sein du cabinet Mikati (2011-2013), considérant qu'il s'agissait d'une façon détournée de leur donner un statut officiel, d'où la décision d'alléger les frais d'enregistrement auprès de la Sûreté générale pour l'obtention de permis de séjour. Pour M. Merhebi, il s'agit d'une démarche indispensable si l'État veut avoir affaire à des chiffres précis. Mais il continuera à y avoir des clandestins, auxquels il faut ajouter le problème que posent les nouveau-nés syriens et la nécessité de leur octroyer des papiers. Ils seraient autour de 300 000. À cet égard, le ministre relève qu'il est difficile de vérifier les liens de parenté. Procéder à des tests ADN serait extrêmement coûteux pour le Liban (chaque test coûte 600 dollars).
Toutefois, parmi le million et demi de déplacés dont on parle officiellement, il faut compter quelque 200 000 travailleurs syriens qui ont amené leurs familles au Liban, dit-il.
Député du Akkar, M. Merhebi, voyant comment les soldats du régime syrien traitaient les civils, fut l'un des premiers à appeler à l'accueil des déplacés syriens à Wadi Khaled. Toutefois, au fil du temps et en l'absence quasi totale d'infrastructures, cette présence est devenue pesante, surtout que la communauté internationale presse le Liban de fournir aux déplacés de meilleures conditions de vie et même du travail alors que de nombreux Libanais vivent sous le seuil de pauvreté et sont au chômage.
(Lire aussi : Le Liban appelé à rejoindre l'Organisation internationale pour les migrations)
 L'« avarice » de la communauté internationale à l'égard des réfugiés

Était-ce donc une erreur d'accueillir ces déplacés ? Le ministre est catégorique : « Non, il fallait préserver leurs vies. Même s'ils étaient des Israéliens pourchassés par une armée, je les aurais accueillis ! » Il raconte comment il voyait les enfants se cacher des tirs derrière les vaches. Ces images insupportables sont gravées dans sa mémoire. Mais en même temps, le souci de préserver la vie des déplacés syriens ne doit pas être en contradiction avec l'intérêt du Liban. Ainsi, il déplore qu'aujourd'hui, selon les statistiques, les déplacés vivent en moyenne avec deux dollars par jour alors que de nombreux habitants du Akkar vivent avec 1,5 dollar par jour.
Sur le rôle des pays du Golfe, M. Merhebi indique que l'Arabie saoudite accueille près d'un million de déplacés syriens. Mais, rappelle-t-il, la situation économique des pays du Golfe n'est plus la même qu'il y a quelques années. il n'empêche : « Nous demandons à tous les pays, arabes et autres, de nous aider dans la gestion de la présence des déplacés syriens », car le poids est trop lourd pour le Liban.
Pour donner un exemple, 8 % des maisons du Akkar ont de l'eau courante. De même, la production électrique du Liban est destinée à fournir 12 heures de courant à 4 millions de Libanais. C'est dire qu'aujourd'hui, les Libanais et les Syriens se disputent les faibles services de l'État. Il faut donc établir un plan pour trouver des solutions équitables pour les déplacés mais aussi pour les Libanais. C'est sur ce volet que planche actuellement son ministère qui se prépare à participer à la conférence de Bruxelles les 4 et 5 avril, dans la lignée de la conférence de Londres en février 2016.
Et d'épingler la communauté internationale pour son « avarice » à l'égard des réfugiés. Sauf que sur le point de savoir pourquoi cette communauté a été plus généreuse avec la Jordanie qu'avec le Liban, il répond que c'est un peu la faute du Liban qui n'a pas soumis des projets bien étudiés et cohérents. Selon lui, au sein du gouvernement précédent, chaque ministre a voulu placer un projet concernant son ministère et le résultat n'a pas convaincu les donateurs.
Concernant le retour chez eux des déplacés, M. Merhebi souligne qu'en principe, nul n'empêche un Syrien souhaitant rentrer chez lui de le faire. Mais il préfère que ce retour relève de la responsabilité de l'ONU, car, selon lui, les Libanais ne veulent pas être responsables d'un éventuel massacre. Le gouvernement libanais n'a pas de prise sur le cours des événements en Syrie, tout comme il ne peut même pas demander au Hezbollah de retirer ses troupes de Syrie. D'autre part, en cas de problème humanitaire, le Liban ne peut pas fermer ses frontières, même si la souveraineté nationale est en jeu.
Toujours est-il que la priorité libanaise est aujourd'hui à la sécurité, insiste le ministre, qui conclut en appelant les jeunes à faire des pétitions pour demander à leurs gouvernements respectifs d'aider le Liban. « Nous sommes noyés sous les problèmes du quotidien, leur dit-il. Nous avons besoin de votre regard neuf et de vos idées », avant de proposer une coopération entre son ministère et les universités du pays.
Pour mémoire
Mouïn Merhebi : Pour en finir avec la marginalisation du Akkar

En Irak, les fantômes de Qaraqosh la chrétienne

En Irak, les fantômes de Qaraqosh la chrétienne

La cour de la cathédrale de l'Immaculée-Conception, située dans le centre de Qaraqosh, utilisée comme stand d'exercice  de tirs par les djihadistes,  n'a pas changé depuis leur départ.

La cour de la cathédrale de l'Immaculée-Conception, située dans le centre de Qaraqosh, utilisée comme stand d'exercice  de tirs par les djihadistes,  n'a pas changé depuis leur départ. Crédits photo : Quentin Bruno pour le Figaro

REPORTAGE - Sécurisée par des paramilitaires, la ville est en ruine. Une partie de ses anciens habitants espèrent pouvoir se réinstaller dans les prochains mois.

Quatre mois après sa délivrance du joug de l'État islamique,

Qaraqosh, ex-capitale de 50.000 habitants des chrétiens de la plaine de la Ninive, reste une ville fantôme. Une cité sans femmes, ni enfants, ni vieillards. Une cité déserte parcourue par quelques poignées d'hommes en armes, les miliciens chrétiens des unités paramilitaires. Aucune famille ne s'est, pour l'instant réinstallée. Seuls quelques épiciers et cafetiers tiennent boutique pour satisfaire une clientèle de paramilitaires chrétiens qui effectuent des rotations. Ils dorment sur place une semaine, puis rejoignent leur domicile au Kurdistan irakien ou à Kirkouk.

«Qaraqosh était vivante et joyeuse avant sa ...

http://www.lefigaro.fr/international/2017/03/21/01003-20170321ARTFIG00274-en-irak-les-fantomes-de-qaraqosh-la-chretienne.php?een=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f&seen=6&m_i=8UY8sMznyq_ngzqvdCYFahWbRS60HNfl_LOwzkdWg2A%2BclIJ2m57hqpO4WRe1X2X9eGf3wKpCOJbpjnxMJkISVFZ0_kty40888#xtor=EPR-300-%5Bactualites%5D-20170322


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mardi 21 mars 2017

Recension - Jean VIARD, Quand la Méditerranée nous submerge

Recension - Jean VIARD, Quand la Méditerranée nous submerge, - Réfugiés, terrorisme, islam, quartiers, populisme… Editions de l’Aube

Publié le par Patrice Sabater
Quand la Méditerranée nous submerge
Réfugiés, terrorisme, islam, quartiers, populisme…
L’Homme contemporain est en crise parce son monde a bougé, et parce qu’il est en continuel mouvement. Il va de plus en plus vite ; et l’Homme qui perd ses repères a peur. Il a l’impression qu’il ne gère plus rien individuellement, et que de toute façon les grandes structures étatiques ne réussissent pas à faire mieux ni à endiguer les crises successives : la guerre en Syrie et en Irak, la crise migratoire, les changements de rythmes, le changement climatique, la montée des populismes, le changement des statuts sociaux, les nouveaux pôles de la famille, l’espace géographique dans une construction nouvelle, la révolution dite « des sexes », au cœur de la Mondialisation et de la révolution numérique.
Jean Viard, sociologue de formation, nous présente une réflexion sur divers thèmes qui font écho aujourd’hui dans le débat français, européen et international. Il le dit lui-même : « Ce livre n’est pas doux. Nous sommes inscrits dans une guerre diffuse et une urgence absolue. Une pensée noire et brune, climato-sceptique, envahit le monde et nos imaginaires » (p 15) Si le titre du livre nous invite à penser d’abord, et avec raison, à la crise migratoire le sous-titre invite davantage à une réflexion d’ensemble. Le sociologue le note bien. On ne peut pas être spécialiste de tout et avoir des réponses à tout, les plus pointues possibles…, « et pourtant, il y a urgence à penser tout cela en même temps (…) Chacun doit tenter d’élaborer une perspective à partir des bribes de son savoir, de ses expériences et de ses valeurs » (p 17) Telle est non seulement la question mais l’objet de ce livre : apprendre à regarder, à évaluer ce monde qui bouge et qui nous dévore déjà, et qui demain engloutira l’humanité et notre monde moniste si nous ne réagissons pas déjà ! Jean Viard essaye « de penser cette Méditerranée qui nous submerge ». Il n’y a pas là seulement ce qu’il y a de tragique, et que nous regardons paralysés devant nos écrans, mais aussi ce qui pourrait permettre de donner une espérance, un « nouveau deal » à tous ces foyers sans espoir, vides de sens que sont nos banlieues, nos quartiers dits « sensibles » et que toutes les politiques de la Ville n’ont pas su (ou voulue) gérer. Cette pauvreté commence par les femmes seules, par les familles complètement déstructurées. Elle touche encore plus fort ceux qui subissent une double peine au cœur de leur désarroi, de leur pauvreté économique et sociale… les « perdants-perdant ». « On ne peut pas vivre sans utopie ni rêve. L’Homme ne vit pas que de pain et de jeux » (p 49).
Quand il parle de la Méditerranée, il se réapproprie sa juste étymologie en affirmant qu’elle est « une mer au milieu des terres ». Elle tisse des liens, qui aujourd’hui soient se défont ou bien pis encore la fait devenir le plus grand cimetière du Monde ! Repenser le territoire en France et en Europe, créer des lieux de proximité, des lieux transversaux au cœur du numérique, nous rapprocher de nos voisins les plus proches qui sont en Afrique.
Ce livre « vient porter contre-attaque – et propositions. Ce n’est évidemment pas un programme, juste une installation (…) » (pages 154) Repenser l’immigration, repenser notre présence active auprès des jeunes – de tous les jeunes – pour qu’ils vivent cette proximité comme dans des « faubourgs par où l’on passe pour entrer dans la cité et la société. Faute de quoi, nous n’en sortirons pas et les vagues de violence vont se répondre avec des forces sans cesse croissantes. On tuera Daesh, mais il renaîtra sous d’autres formes. Dans l’urgence, il faut organiser des systèmes de transport  sûrs pour les réfugiés». (pp 154-155) Ici, il semblerait qu’il y ait aussi pour ce qui concerne le Proche-Orient une invitation non seulement à accueillir des réfugiés, mais aussi à les aider à repartir ; et ceux qui restent dans leurs pays en crise été et en guerre leur permettre de construire un horizon d’espérance pour y vivre libres et égaux, en paix. A la fin de l’ouvrage, l’auteur reprend habilement ses propositions. Tout un programme pour les Hommes de bonne volonté qui veulent vraiment entrer dans un autre espace pour vivre les choix urgents à mettre en place… pour nos enfants et nos petits-enfants demain. Un livre qui ne sera pas insensible…
Ass. Béthanie-Lumières d'Orient
Le 18 mars 2017

Jean VIARDQuand la Méditerranée nous submerge, - Réfugiés, terrorisme, islam, quartiers, populisme… Editions de l’Aube, 2017. 217 pages. 16 €
http://www.chretiensdorient.com/2017/03/recension-jean-viard-quand-la-mediterranee-nous-submerge-refugies-terrorisme-islam-quartiers-populisme-editions-de-l-aube.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Recension: Grégoire III Laham, Ne nous laissez pas disparaître !

Recension: Grégoire III Laham, Ne nous laissez pas disparaître !

 - Un cri au service de la paix. Entretiens avec Charlotte d’Ornellas.

Publié le par Patrice Sabater
Ne nous laissez pas disparaître !
Un cri au service de la paix
Le livre d’entretiens que nous propose Charlotte d’Ornellas expose clairement la pensée de Sa Béatitude le Patriarche des melkites/grecs-catholiques. Le propos est clair, et il ne souffre d’aucun détour. Dans l’expression, le Chef de l’Eglise des melkites est bouillonnant, convaincant, plein de feu… Il évoque sa communauté en affirmant «qu’elle a toujours « fait preuve d’une immense ouverture qui est contenue dans notre identité même : nous sommes arabes mais pas musulmans, orientaux mais pas orthodoxes et catholiques mais pas latinsCela définit notre identité et notre rôle aussi : envers les musulmans, les orthodoxes et les latins à qui nous rappelons qu’il existe d’autres chrétiens !» (page 35) Quatre chapitres sont nécessaires pour développer le propos : son enfance, la guerre en Syrie, l’Europe et la Syrie, le dialogue avec l’Islam, et enfin les chrétiens d’Orient.
Quand il aborde l’Occident, il le fait à la fois avec un regard reconnaissant ; et de ce fait avec une certaine exigence…, comme un cri ! Le cri de l’homme blessé, déçu, et accusateur envers tous ceux qui détournent la tête et surtout pour ces gouvernants qui ont tant hésité, et qui préfèrent penser à leurs intérêts futurs qu’à l’urgence à agir…
Ce livre intéressera le béotien à plusieurs titres. Tout d’abord, parce qu’il raconte le parcours d’un  homme et d’un prélat au service de son Eglise et de l’Orient. Ensuite, parce qu’il permet au lecteur européen de situer les melkites qui sont assez peu connus du tout public. Un point précis mérite notre attention malgré tout. Il est un des seuls livres a précisé avec force et nécessité le lien entre la situation généralisée catastrophique au Proche-Orient, la guerre en Syrie et l’injustice « qui prévaut en Palestine ». (pages 24-37 et 85-86) Il affirme : « Si je me suis autant investi dans ce conflit, c’est parce qu’il a eu une influence énorme – et continue à l’avoir – sur la présence chrétienne au Proche-Orient. L’émigration massive des chrétiens puise sa source dans ce conflit qui arrose toute la région, souvent pour le pire ». (page 34) Cet homme résolument engagé au tempérament vif et volubile se mobilise aussi pour la présence des chrétiens, pour le retour et pour la jeunesse. « La jeunesse est l’avenir de la patrie et de l’Eglise ! Je n’ai cessé de le répéter pendant cette guerre, et les jeunes le répètent désormais : « une Eglise sans jeunesse est une Eglise sans avenir. Une jeunesse sans Eglise est une jeunesse sans avenir… Ce pays et notre Eglise n’auront pas d’avenir sans leur jeunesse, c’est aussi simple que cela ». (page 52). On pourra peut-être (parfois) reprocher à ce livre une certaine orientation dans ces questions… Malgré cela, le lecteur passera une heure nécessaire pour comprendre, au cœur de l’Eglise melkite, la détresse de nos Frères d’Orient.
Ass. Béthanie-Lumières d'Orient
Le 18 mars 2017
Grégoire III LahamNe nous laissez pas disparaître ! - Un cri au service de la paix.
Entretiens avec Charlotte d’OrnellasEd. Artège, Paris novembre 2016. 132 pages. 12,90 €

http://www.chretiensdorient.com/2017/03/recension-gregoire-iii-laham-ne-nous-laissez-pas-disparaitre-un-cri-au-service-de-la-paix.entretiens-avec-charlotte-d-ornellas.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Recension: Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre. Publié le 21 mars 2017 par Patrice Sabater

Recension: Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre.

Publié le par Patrice Sabater
Le titre de l’ouvrage de Mgr Pascal Gollnisch, Directeur Général de l’Œuvre d’Orient, suscite l’intérêt en raison du pluriel qui est employé dans le sous-titre. L’expression confère une volonté affirmée de ces Chrétiens d’Orient qui, comme Abraham, espèrent contre toute espérance. Mgr Pascal Gollnisch partage ce point de vue. « J’aime l’Orient ». Cela se sent à chaque page ; et ce n’est pas tant une affection pour l’Orient que pour les personnes qui y vivent, ces orientaux « aujourd’hui dépossédés du seul droit de vivre chez eux, sur une terre qui a vu naître leurs aïeux » (page 11). Le Directeur Général le dit sans détours : « moi, qui suis à présent habitué aux voyages diplomatiques, je ne m’attendais pas à découvrir ces vies déchirées, étalées sur le trottoir d’un village dans l’attente d’une réponse, d’une aide ». (page 13) Ces pages sont donc le fruit non seulement d’une connaissance approfondie du Proche et du Moyen-Orient, mais aussi une relecture au gré des visites auprès des populations qui souffrent de tout, et pas seulement des armes. Ils souffrent des hésitations et des paralysies des gouvernants occidentaux, de nos regards qui se détournent, de nos faillites personnelles…, et bien sûr de la guerre, des persécutions et tout ce qui semble lié à ce drame (faim, soif, manque de soins, viols…). Et dans le préambule encore, Mgr Gollnisch dit : « Je me devais de nouer une relation avec eux, de les saluer, d’être proche d’eux, avec sincérité. Un prêtre n’est pas seulement un notable, c’est aussi un ami ». (page 16). On sent, ici, le cœur qui est touché… Si ce livre est organisé pour présenter la situation générale de l’Orient chrétien, il est aussi fait de chair, à partir d’un vécu.
Après avoir fait un état des lieux, expliqué les enjeux, dénoué les fausses et les vraies idées sur le christianisme, son origine et sur les chrétiens d’Orient, l’auteur s’attache à passer en revue chaque Eglise dans sa fonction historique, dans sa fonction spirituelle et dans ce qu’elle vit concrètement aujourd’hui. Une deuxième partie du livre d’ailleurs permet au lecteur d’approfondir ses connaissances. L’auteur est pragmatique et appelle à un engagement résolu de toutes les parties (donateurs, gouvernants, chrétiens d’Orient eux-mêmes…). Il est temps d’agir. Il est urgent d’agir…, maintenant ! Ce cri est réitéré à plusieurs reprises car il ne suffit pas seulement de tenter d’accueillir des réfugiés dans nos pays, il faut aussi leur donner les moyens de rester sur leurs terres, et déjà de préparer le retour d’autres. Rebâtir le pays, rebâtir et consolider des relations sociales et interconfessionnelles, quand cela est possible. Proposer des schémas nouveaux, un « vivre ensemble », écouter, aimer et comprendre les chrétiens d’Orient pour les accueillir et les accompagner, leur ouvrir nos portes et les aider à se refonder ici…, et là-bas chez eux. Pour cela, l’auteur le répète à satiété, il faut « une action rapide et forte ».
Ce livre aidera chaque homme de volonté qui veut aider à sa façon, et avec ses moyens, l’association « l’Oeuvre d’Orient » à répondre à cette urgence pour que ce lieu ne soit pas devenu un désert monocolore sans espérance et sans horizon (cf. pages 177-182).
L’ouvrage de Mgr Gollnisch se termine par cette belle prière : « Ce qui nous manque, n’est-ce pas l’Espérance ? Sommes-nous capables, comme Toi, de pleurer devant Jérusalem et l’Orient ?... Là devant Toi, mon sacerdoce prend sens ». (page 149)
Ass. Béthanie-Lumières d'Orient
20 mars 2017
Crédit photo : Cathobel
Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre. Editions du Cherche-Midi, Paris 2016. 183 pages. 16 €.
http://www.chretiensdorient.com/2017/03/recension-mgr-pascal-gollnisch-chretiens-d-orient-resister-sur-notre-terre.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

À la rencontre des chrétiens d'Orient - Le Journal International

À la rencontre des chrétiens d'Orient - Le Journal International

À la rencontre des chrétiens d'Orient

« Raconter l'Orient dans sa part de cruauté et sa part de bonté », tel est le défi de Pascal Maguesyan. Journaliste de longue date et amateur de photographie, il sillonne les terres du Proche et du Moyen-Orient depuis plus de dix ans et prend la plume pour témoigner. Dans Chrétiens d'Orient, ombres et lumières, publié en 2013, il livre le récit de ses voyages et ses rencontres. Le Journal International l'a rencontré.

Toutes les personnes que j'ai rencontrées dans ces pays m'ont donné envie de les raconter […] de les inscrire dans l'Histoire ». Depuis des années, Pascal Maguesyan va à la rencontre de l'Orient et de ses populations. Terrains minés de Palestine et d'Israël, révolution du papyrus en Égypte, détresse en Syrie, travail mémoriel en Arménie et en Turquie, survivance en Irak, ouverture du Liban, diversité de l'Iran… il lève le voile sur la situation sécuritaire précaire des communautés ethniques et religieuses.
Ses voyages sont courts et réguliers, « intenses et utiles ». Ils nécessitent au préalable de trouver des contacts, des points d'ancrage. Le but est de se mettre en sécurité, tout en se laissant « le plaisir de la découverte, le plaisir de l'inattendu ». Mais pour lui, « une fois qu'on y est, on y est. La peur ne fait plus partie de l'équation ».

« En Orient, tout est affaire de religion. »

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Dans cet océan de noirceur, Pascal Maguesyan aborde des « îlots de vie » dirigés par des acteurs de paix. À la maternité de Beethlem, en Palestine, s'active un personnel médical majoritairement chrétien pour des patientes majoritairement musulmanes. Dans le domaine d'Anaphora, sur la route d'Alexandrie en Égypte, « un évêque copte orthodoxe, Anba Thomas, essaie de promouvoir l'éducation à la citoyenneté […] partagée entre coptes et musulmans ». Le monastère de Mar Moussa, quant à lui, se situe dans le désert syrien. Il a été restauré par Paolo Dall'Oglio, un homme voué au « dialogue inter-religieux, islamo-chrétien ». Il se définit comme « croyant en Jésus, amoureux de l'islam ».
Mais ceux qui prêchent la paix et le dialogue en Orient sont sous le coup de la menace permanente. « Ces gens veulent parler au monde, s'inscrire dans un processus ouvert, pluraliste, fraternel ». « Il faut leur donner de plus en plus la possibilité de s'exprimer […], de respirer ». Les réseaux sociaux ont été un moyen de communication essentiel, notamment lors des effervescences printanières arabes. Maintenant, il faut « passer du virtuel au réel ».
Voyageons un peu…

Israël-Palestine : « une prison à ciel ouvert »

En foulant la Terre sainte, Pascal Maguesyan constate la survie des peuples en présence, épris d'un conflit millénaire. Il accuse l'État israélien d'être le leader d'un « système colonial » toxique pour les Palestiniens, dont l'endiguement territorial les empêche de s'ouvrir à l'international dans un contexte mondialisé.
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C'est l'histoire d'un conflit sans fin dont la communauté internationale se détourne. « Vous pouvez faire intervenir des médiateurs – États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni – […], mais si la confiance n'est pas au rendez-vous entre les acteurs du conflit, rien n'est possible […]. Quand vous avez des acteurs comme ça, qui ne se vouent que de la haine et qui appellent à la mort l'un de l'autre, vous ne pouvez pas construire un climat de dialogue ».

Escales turque et arménienne

Pascal Maguesyan est d'origine arménienne. Ses grands-parents ont survécu au génocide du début du XXème siècle. Il foule ces terres avec « une charge tout à la fois personnelle et liée à l'ampleur des phénomènes destructifs ». Il parcourt des chemins où la population locale a connu la déportation, la famine et les massacres organisés par l'administration Jeunes-Turcs de 1915 à 1917. Une « solution finale » au goût d'Orient.
« Ayse Gunaysu est une femme turque très engagée pour le combat pour les droits civiques en Turquie. La première fois que je me suis rendu en Turquie, j'ai rencontré cette femme à Istanbul. Elle me prit les mains et me demanda pardon […] pour ce que les Turcs avaient fait aux Arméniens. Je me suis me suis un peu libéré. » (Pascal Maguesyan)

Des « charniers de pierres »

Le négationnisme du génocide arménien reste une politique d'État en Turquie. La haine anti-arménienne est toujours très présente dans certains milieux. À cela s'oppose une volonté de sortir de l'amnésie collective. Turcs, Kurdes ou encore Arméniens se rassemblent pour établir la vérité historique. « La reconnaissance du génocide arménien est un tout petit point dans la problématique globale. La reconnaissance de ce point permettrait de déverrouiller les autres points ». Le philosophe et journaliste arménien Hrant Dink abattu à Istanbul est un exemple de ces acteurs souhaitant briser un tabou entre deux peuples.

Pascal Maguesyan devant l'Église Sainte-Croix d'Aghtamar (Arménie Occidentale, Turquie) en septembre 2010. Crédit Pascal Maguesyan.
« La Turquie est un univers de paradoxes. On peut parler du génocide et, en même temps, on ne peut pas en parler. Il faut donc tracer ce sillon et beaucoup de gens essayent de le faire, même si le négationnisme est toujours très virulent et même si la Turquie continue de détruire le patrimoine culturel arménien ». Près de 2 500 églises et 500 monastères d'Arménie occidentale ont été transformés en « charniers de pierre ». Seule l'Église Sainte-Croix d'Aghtamar et la cathédrale Sourp Guirados ont été remises sur pieds. L'État turc contribuerait au processus de destruction en laissant faire le pillage des ruines et la profanation de cimetières.
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Pascal Maguesyan devant l'Église Sainte-Croix d'Aghtamar (Arménie Occidentale, Turquie) en septembre 2010. Crédit Pascal Maguesyan.En juillet 2015, Pascal Maguesyan se lance un défi : partir de Ani jusqu'à Diyarbakir. Il suit ainsi le chemin où furent conduits à la mort des Arméniens, Syriaques et Chaldéens, en plein désert mésopotamien. Son objectif est de faire mémoire de cette tragédie, de « créer un chemin ». Le journaliste se lance dans un parcours de 900 kilomètres en 30 jours. Il en raconte les péripéties dans son dernier ouvrage « Sur les chemins de Guirados », publié en 2017.
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Égypte : l'éveil de la société civile

Juillet 2011. Pascal Maguesyan nous fait vivre la révolution égyptienne de l'intérieur.
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La société civile, « principal acteur de la révolution », a très vite été débordée par l'organisation islamiste des Frères musulmans. Ceux-ci « se sont comportés comme des acteurs civiques participant au rassemblements de masse » et ont fait office de bienfaiteur social face à la défaillance étatique. La société « ne se reconnait pas » dans cette nouvelle gouvernance à idéologie islamiste et se soulève à nouveau. Aujourd'hui, l'Égypte agonise, sans perspective de développement individuel et collectif. « Le potentiel de violence y est très important, notamment à travers l'islam politique, voire l'islam radical », même si la présence de Daech y reste marginale.

À mon Orient bien-aimé

« On peut s'ouvrir à l'Orient par la production intellectuelle […]. Tout le champ des possibles est ouvert ». Au regard d'une actualité sinistre pour le peuple de Syrie qu'il évoque très souvent, Pascal Maguesyan appelle à la bienveillance. « Nous sommes un peu comme des fourmis. Nous vivons en société, […] parfois cela fait notre malheur parce qu'on ne s'entend pas et on se fait la guerre ; parfois être en société fait notre bonheur. Il faut trouver un juste milieu ».
Le mot de la fin ? « L'Orient est pluriel, il est indéfinissable ». Continuer de marcher, d'écrire et de témoigner, telle est la volonté de Pascal Maguesyan. « J'espère que ces sociétés arriveront à trouver un espace de concorde civile et que l'islamisme et le fondamentalisme de toute part prendront fin », conclut-il.




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