Rédigé par Samba Doucouré | Mardi 26 Septembre 2017
Les minorités chrétiennes du Moyen-Orient ont rarement autant occupé l’actualité depuis le déclenchement du conflit syrien et les atrocités commises par l’Etat islamique. L’Institut du monde arabe (IMA) a choisi de mettre à l’honneur les chrétiens d’Orient en coproduction avec son antenne de Tourcoing du 26 septembre 2017 au 14 janvier 2018. Inauguré lundi 25 septembre par Emmanuel Macron et le président libanais Michel Aoun, l'exposition vient ainsi mettre en valeur la diversité des Églises orientales et leur ancrage bimillénaire dans une région parmi les plus instables de la planète.
L’expression française « chrétiens d’Orient » désigne, à partir du XIXe siècle, les populations chrétiennes situées sur les territoires allant de la Turquie à l’Iran, en passant par l’Egypte, le Liban et la Jordanie. Sans oublier évidemment la Palestine, terre de naissance du prophète Jésus.
L’exposition inédite « Chrétiens d’Orient », proposée par l’Institut du monde arabe (IMA), met en lumière deux millénaires d’Histoire dans une région qui fut le berceau des civilisations. Avec l’aide de l’ONG L’Œuvre d’Orient, plus de 300 pièces ont été rassemblées, dont de nombreuses qui n’ont jamais été vues en Europe. Les communautés chrétiennes d’Orient ont-elles-mêmes prêté une partie d’entre ces prestigieuses pièces pour l’occasion.
Parmi les objets les plus remarquables, le grand public pourra admirer les Evangiles de Rabbula, célèbre manuscrit enluminé syriaque du VIe siècle, des mosaïques des premières églises palestiniennes et syriennes, ou les premières fresques d’églises connues au monde (IIIe siècle) originaires de Syrie.
L’exposition inédite « Chrétiens d’Orient », proposée par l’Institut du monde arabe (IMA), met en lumière deux millénaires d’Histoire dans une région qui fut le berceau des civilisations. Avec l’aide de l’ONG L’Œuvre d’Orient, plus de 300 pièces ont été rassemblées, dont de nombreuses qui n’ont jamais été vues en Europe. Les communautés chrétiennes d’Orient ont-elles-mêmes prêté une partie d’entre ces prestigieuses pièces pour l’occasion.
Parmi les objets les plus remarquables, le grand public pourra admirer les Evangiles de Rabbula, célèbre manuscrit enluminé syriaque du VIe siècle, des mosaïques des premières églises palestiniennes et syriennes, ou les premières fresques d’églises connues au monde (IIIe siècle) originaires de Syrie.
La diversité des églises orientales
L’emprise de l’empereur romain Constantin sur la religion chrétienne a poussé l’éclosion de querelles théologiques majeures au IVe siècle. Les conciles de Nicée (325), de Constantinople (351), d’Ephèse (431) et de Chalcédoine (451), qui tournent essentiellement autour de la divinité ou non du Christ, aboutiront à la constitution de différentes Églises : monophysites copte, syriaque, arménienne et éthiopienne.
Les conquêtes arabes à partir du VIIe modifient les structures de pouvoir de la région mais le statut de dhimmis (protégés en arabe) accordé aux « Gens du Livre » permettent aux populations chrétiennes de conserver la pratique de leur culte. Les divers objets exposés à l’IMA rendent compte cependant d’une arabisation progressive. Le mouvement est impulsé depuis Bagdad où une première Bible est traduite en arabe à partir du IXe siècle. La langue arabe va même être utilisé dans la vie liturgique et prendre le pas sur le grec, le syriaque puis le copte.
Au XVe siècle, la conquête ottomane permet l’unification de la Méditerranée. Cela s’accompagne d’une meilleure régulation des échanges commerciaux et les pèlerinages chrétiens se font de plus en plus nombreux. Les chrétiens d’Orient servent alors à favoriser les relations intellectuelles, diplomatiques et économiques entre l’Orient et l’Occident.
L’Evangilium arabicum fait partie de la collection exposée à l’IMA. Il s’agit un évangéliaire imprimé en latin et en arabe en 1590-1591 par l’imprimerie des Médicis à Rome. C’est la toute première Bible imprimée en langue arabe en Europe. Il témoigne des échanges entre les cours européennes et l’Empire ottoman lorsque des chrétiens débarquaient du Moyen-Orient pour enseigner l’arabe. L’Evangilium arabicum a été conservé par le couvent de Joun, au Liban, et la Bibliothèque nationale de France en possède un exemplaire.
Les conquêtes arabes à partir du VIIe modifient les structures de pouvoir de la région mais le statut de dhimmis (protégés en arabe) accordé aux « Gens du Livre » permettent aux populations chrétiennes de conserver la pratique de leur culte. Les divers objets exposés à l’IMA rendent compte cependant d’une arabisation progressive. Le mouvement est impulsé depuis Bagdad où une première Bible est traduite en arabe à partir du IXe siècle. La langue arabe va même être utilisé dans la vie liturgique et prendre le pas sur le grec, le syriaque puis le copte.
Au XVe siècle, la conquête ottomane permet l’unification de la Méditerranée. Cela s’accompagne d’une meilleure régulation des échanges commerciaux et les pèlerinages chrétiens se font de plus en plus nombreux. Les chrétiens d’Orient servent alors à favoriser les relations intellectuelles, diplomatiques et économiques entre l’Orient et l’Occident.
L’Evangilium arabicum fait partie de la collection exposée à l’IMA. Il s’agit un évangéliaire imprimé en latin et en arabe en 1590-1591 par l’imprimerie des Médicis à Rome. C’est la toute première Bible imprimée en langue arabe en Europe. Il témoigne des échanges entre les cours européennes et l’Empire ottoman lorsque des chrétiens débarquaient du Moyen-Orient pour enseigner l’arabe. L’Evangilium arabicum a été conservé par le couvent de Joun, au Liban, et la Bibliothèque nationale de France en possède un exemplaire.
« Evangilium arabicum », 1590-1591, Couvent Saint-Sauveur, Joun, Liban. © Couvent Saint-Sauveur, Joun
En marge de l’exposition, plusieurs manifestations scientifiques sont programmées. Le 12 octobre, une conférence sur le rôle des chrétiens dans les sociétés arabes se déroulera à l’IMA. Le 14 décembre, un autre « Jeudi de l’IMA » permettra de mieux connaitre la situation actuelle des chrétiens d’Orient grâce à l’intervention de Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient.
Le Collège des Bernardins accueillera le 14 novembre en son sein deux conférences sur la survivance des chrétiens : « De la spiritualité à la citoyenneté : les chrétiens d’Orient » et « Détruire la mémoire, une arme de guerre ? ».
Côté cinéma, six projections sont programmées. Parmi elles, on notera celle de La Belle promise, mardi 3 octobre, une fiction qui porte sur le drame d’une famille issue de l’aristocratie chrétienne de Palestine et qui a tout perdu à la suite de la guerre des Six Jours de 1967.
Le Collège des Bernardins accueillera le 14 novembre en son sein deux conférences sur la survivance des chrétiens : « De la spiritualité à la citoyenneté : les chrétiens d’Orient » et « Détruire la mémoire, une arme de guerre ? ».
Côté cinéma, six projections sont programmées. Parmi elles, on notera celle de La Belle promise, mardi 3 octobre, une fiction qui porte sur le drame d’une famille issue de l’aristocratie chrétienne de Palestine et qui a tout perdu à la suite de la guerre des Six Jours de 1967.
Mardi 24 octobre, le documentaire de Robert Alaux, Les Derniers Assyriens, nous plongera dans le long combat de résistance des chrétiens chaldéens, assyriens et syriaques qui doivent fuir les combats face à Daesh et abandonner une culture qu’ils avaient réussie à maintenir depuis des millénaires.
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http://www.saphirnews.com/Chretiens-d-Orient-2-000-ans-de-patrimoine-exposes-a-l-Institut-du-monde-arabe_a24476.htm