" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
Culture - métropole de Lille. Chrétiens d'Orient, une exposition d'exception, est installée au MUba, Musée des Beaux-arts de Tourcoing (Nord) jusqu'au lundi 11 juin 2018.
قدّرت مصادر كنسية موقف السفير السعودي وليد اليعقوب من بكركي خصوصاً لجهة قوله "يعود لهذا الصرح الفضل في تأسيس فكرة دولة لبنان الكبير المبني على العيش المشترك الإسلامي ــ المسيحي. كما يعود له دور كبير وفضل في تثبيت اتفاق الطائف الذي أعاد الأمن والسلام إلى لبنان".
والسفير السعودي أراد أن يذكّر بالدور المسيحي في تأسيس لبنان وإنهاء الحرب، فيما قوى أخرى توظّف كل إمكاناتها لإنهاء لبنان وإعادة الحرب، وفقاً للمصادر الكنسية
Il est au Liban des évidences qu’on ne peut nier ni négliger. Ces diversités qui nous caractérisent peuvent être source de dissensions comme nous l’avons tragiquement vécu durant des années de violence civile. Mais elles peuvent également être source d’ouverture, de citoyenneté responsable et de vivre ensemble dans toutes les formes de respect possible. À condition bien sûr de préparer le terrain, d’aplanir les extrémismes, de réconcilier les uns avec les autres, montrer la richesse de ces diversités, et préparer les enfants à un monde où la paix et l’amour de l’autre vont de pair avec l’exercice de leur foi.Fondée en 2006 par le père Fadi Daou, Nayla Tabbara, Samah Halwany, Tony Saouma et Mireille Matar, la Fondation Adyan, qui a reçu hier un prestigieux Prix Niwano de la paix, « pour son travail créatif et de grande envergure, visant à édifier la paix et à favoriser la coexistence interreligieuse », travaille en profondeur pour sensibiliser à une solidarité spirituelle solide. Musulmane sunnite de Beyrouth, Nayla Tabbara vit sa foi avec intelligence, profondeur mais surtout partage. Après des études d’histoires et un DEA sur la femme musulmane et la transmission du savoir au Moyen Âge, elle bénéficie à travers un de ses professeurs à l’Université Saint-Joseph, le père Louis Boisset, d’une bourse du conseil pontifical pour poursuivre ses études dans les universités du Vatican. Une expérience unique pour la jeune musulmane qui a bien compris alors, à travers des moments spirituels partagés intenses, la nécessité d’aller beaucoup plus loin dans la relation avec l’autre en étant elle-même un pont rassembleur. Après un doctorat en sciences des religions, la rencontre avec le père Daou est fondamentale. Le dialogue commencera à travers une Esquisse d’une théologie de la rencontre dans l’Orient arabe, article écrit par le père Daou et continué par Nayla Tabbara. Cet échange riche et ouvert, qui se poursuivra, débouchera sur un livre, L’hospitalité divine, où l’expérience spirituelle de l’autre est mise en avant pour une amorce d’une vraie volonté de vie en harmonie. L’esprit d’Adyan, qui rayonne aujourd’hui dans plusieurs pays de la région, n’est pas de tolérer la présence de l’autre ou de la dissoudre dans un état laïc mais au contraire de développer une citoyenneté inclusive de la diversité. Cette citoyenneté serait « le cadre sociopolitique dans lequel les citoyens reconnaissent et assument la diversité culturelle au sein de leur société et œuvrent ensemble à travers le dialogue et le partenariat pour la cohésion sociale et l’unité nationale, à travers un processus inclusif et créatif de développement individuel et social ». Autrement dit de vivre sa religion pleinement dans le respect de la religion de l’autre et du bien commun.
Le vivre-ensemble
Et Adyan ne manque ni de ressources ni d’idées pour mener à bien ce vaste programme qui dépasse nos frontières. Directrice de la Fondation de l’institut de la citoyenneté et la gestion de la diversité, Nayla Tabbara adopte un sourire confiant lorsqu’elle énumère les multiples activités de son département. D’abord dans les écoles avec le projet Alwan qui vise à implémenter des programmes d’éducation à la diversité, à la citoyenneté et au vivre-ensemble en ouvrant les esprits au travail communautaire, aux lieux historiques de partage, à la nécessité d’avoir l’image complète des faits sans se laisser guider par la mémoire blessée des parents. Un projet qui s’étendra aux grandes et petites classes, et qui a reçu en 2013 le 2e prix de l’alliance des civilisations des Nations unies pour vivre ensemble en paix dans un monde pluriel. Un autre pôle de l’institut géré par Nayla Tabbara est celui des formations avec, toutes les semaines, des cours dispensés aux personnes intéressées dans des domaines aussi variés que religion et état, religion et lois, religions et affaires publiques… Et la troisième activité est la mise en place de formateurs dans toute la région. Déjà plus de 90 personnes qui à leur tour vont transmettre leur savoir dans une chaîne indispensable pour l’avenir du monde. Engagée et passionnée, Nayla Tabbara multiplie les bonnes idées et surtout les initiatives salutaires qui retissent les fils du dialogue et favorisent le chemin vers la paix, l’unité et une diversité heureuse. Au Liban, ce sera un chantier de réflexion avec des représentants des différentes communautés sur les différentes valeurs de la vie publique : la justice, le respect des lois et des pactes, la confiance partagée, la dignité humaine, l’acceptation de l’autre, la solidarité, le pardon et le bien commun. Ce sera aussi des conférences, des recherches et une collection de livres publiés chez Dar el-Farabi sans oublier un travail de fond sur les récentes déclarations émanant d’institutions musulmanes sur la coexistence, le pluralisme et la non-violence. Au-delà des frontières libanaises, Adyan c’est aussi un site, taadudiya.com, où de petits films regroupent des réflexions sur les religions du monde, des portraits de personnalités qui n’ont pas hésité à aller à « contre-courant », à prôner l’amour et la paix créant ainsi des réseaux d’ambassadeurs, de familles, d’universitaires désireux de vivre en toute harmonie leurs différentes religions. Adyan, c’est également un nouveau département qui travaille avec le ministère de l’Éducation sur une refonte du curriculum libanais pour y inclure de nouveaux concepts, pour travailler sur les lois, sur l’éducation civique et exporter cette expérience libanaise dans d’autres pays. La déclaration de Beyrouth a été élaborée d’ailleurs dans ce sens avec des acteurs locaux et régionaux pour changer les préceptes d’éducation et intégrer la diversité. Le Liban est définitivement un pays de coexistence à condition de faire à l’autre une vraie place.
2) La suite de l'exode à un rythme plus rapide surtout parmi les jeunes et les hommes d'où une pénurie aiguë de la main d'oeuvre.
3) La crise sociale, l'inflation, le blocus font des syriens qui restent un peuple pauvre qui vit sur l'assistanat et la mendicité.
4) 80% du monde hospitalier ont quitté le pays dont 90%
De médecins… 60% des blessés meurent par manque de soins..
5) La solution de paix reste lointaine même bloquée. Les 12 millions de réfugiés ne sont pas plus malheureux que le reste du peuple syrien abandonné sur place.
Devant cette situation douloureuse ,l'action caritative au lieu de se développer ne cesse de reculer par manque de structures et d'agents sociaux bien formés.
Ainsi le nombre des familles assistées en 2017 se limite à 828 familles contre 1407 en 2016…Combien seront elles en 2018 ? Un sentiment de culpabilité nous traverse.. Merci Seigneur de pardonner..
Ce recul rapide ne nous laisse pas souffler…La situation se dégrade chaque jour et les partants se défilent devant nos yeux sans pouvoir les retenir ni leur dire aurevoir …Un déchirement intérieur bien angoissant nous habite..
La construction ecclésiale s'effondre doucement .. en 2017 : 10 mariages au lieu de 30..
7 baptêmes au lieu de 40 .
Sommes – nous en train de tourner la page ?
Lors de mon installation à Damas en Décembre 2006 ,
un prêtre du diocèse me disait: seras-tu le dernier évêque de Damas ? trouveras tu quelqu'un à qui remettre la clé de la Cathédrale ?
Regardant l'exemple Irakien ,J'ai peur que son intuition soit vraie..
D'ailleurs avec les obus aveugles qui tuent les innocents chaque jour..nous continuons à vivre en sursis..entre les mains de la Providence s'appuyant sur la voix du Segneur qui nous dit :" N'aie pas peur petit troupeau " Luc 12,32
S’occuper des chrétiens d’Orient est une mission certainement délicate. Pour des raisons logiques liées à la présence de paroisses orientales sur le sol Français, l’Église de France s’est adaptée pour gérer cette situation. À l’exception des certaines communautés catholiques disposant d’une structure épiscopale spécifique – c’est le cas des arméniens catholiques, des maronites et des ukrainiens catholiques, qui disposent d’une éparchie -, les autres communautés sont placées sous la responsabilité de l’archevêque de Paris. Ce dernier est, en effet, l’ordinaire des catholiques des catholiques orientaux de France. Cette institution a été créée en 1954. Ainsi, Mgr Michel Aupetit a été nommé dans cette fonction en janvier 2018, juste dans le sillage de sa nomination comme archevêque de Paris. Il est assisté d’un vicaire général qui est, depuis 2014, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de L’Œuvre l’Orient. Ce dernier a été reconduit dans ses fonctions à la suite de la désignation du nouvel archevêque de Paris comme ordinaire des catholiques orientaux de France.
On ne peut que se réjouir de la présence de structures adaptées, pourvues par des personnes compétentes. En revanche, une difficulté est susceptible d’apparaître en raison d’un élément qui risque d’interférer dans la mission de l’intéressé : la qualité de directeur général de L’Œuvre d’Orient. Dans le passé, les vicaires généraux de l’ordinariat des catholiques orientaux de France n’étaient pas simultanément directeurs généraux de L’Œuvre d’Orient. Or la situation de Mgr Gollnisch est bien une première dans l’histoire de l’Église de France. Cette dernière a-t-elle fait le choix d’une « concentration » de tout ce qui a trait aux chrétiens d’Orient en France ?
L’ordinaire – donc, de fait, le vicaire général – est appelé à prendre des décisions sensibles pour la vie des catholiques de rite oriental. Ainsi, il nomme les curés des différentes paroisses catholiques orientales. En outre, comme l’indique le site de l’Église de Paris, « l’Ordinariat est en relation étroite avec la Congrégation romaine pour les Églises Orientales, ainsi qu’avec les Patriarches des Églises catholiques orientales qui résident dans les pays du Proche et du Moyen Orient. » Le vicaire général est donc conduit à prendre des mesures concrètes qui affecteront la vie des catholiques orientaux de France. Certes, s’occuper d’une association en contact étroit avec les chrétiens d’Orient peut faciliter les choses (contacts, etc.), mais la médaille a aussi son revers.
L’Œuvre d’Orient est certainement une structure fortement liée au diocèse de Paris. Pour autant, elle n’est pas une structure canonique dont la mission est de gérer la vie des catholiques orientaux de France. À proprement parler, elle n’est pas un organe du diocèse de Paris qui aurait pour mission de s’occuper des catholiques orientaux de France. Elle reste, avant tout, une association visant à aider – dans le sens le plus large – les chrétiens d’Orient dans les différents pays où ils sont établis. Elle représente certainement le diocèse de Paris dans ce « volet » dédié aux chrétiens d’orient, mais elle n’a pas vocation à administrer la vie des catholiques orientaux de France. Le risque serait de confondre les deux aspects, alors qu’une saine clarification exigerait une distinction élémentaire. Adopter des actes s’inscrivant dans une juridiction canonique ne saurait être confondu avec la gestion d’une association.
Qui plus est, il existe d’autres associations susceptibles d’entrer en contact avec les paroisses catholiques orientales de France. Certaines ont un rôle plus discret, mais non moins réel. La qualité de directeur général de L’Œuvre d’Orient influencera-t-elle ces relations avec les autres associations ? La question est posée. Le soutien aux chrétiens d’Orient doit être aussi diversifié que possible tant les besoins sont exponentiels.
En tout état de cause, les conflits d’intérêts sont loin de se limiter à la politique ou à la sphère administrative. Ils concernent aussi la vie de l’Église. Aux chrétiens de s’interroger sur la portée de certaines pratiques. Voir d’en tirer les conséquences pour ne pas prêter le flanc à des critiques qui affectent la « société civile ».
Réaction négative des chefs des Eglises et communautés ecclésiales présentes à Jérusalem face au projet de taxe sur les propriétés ecclésiastiques
Jérusalem (Agence Fides) – L’intention déclarée de la municipalité de Jérusalem d’imposer des taxes communales sur les propriétés des Eglises « contredit la position historique [existant] entre les Eglises et les autorités civiles au cours des siècles ». C’est ce qu’écrivent les chefs des Eglises et communautés ecclésiales présentes à Jérusalem dans un communiqué diffusé hier, 14 février, dans lequel ils exposent les motifs de leur contrariété nette et partagée aux nouvelles mesures fiscales mises en chantier par les hommes politiques et les administrateurs israéliens de la Ville Sainte. Les autorités civiles – peut-on lire dans le texte – ont toujours reconnu et respecté l’importante contribution que les églises chrétiennes ont apporté à la collectivité au travers de leurs œuvres – hôpitaux, écoles et maisons – financées surtout en faveur des personnes défavorisées et âgées. Le projet de taxation des propriétés ecclésiastiques – écrivent les chefs des Eglises et communautés ecclésiales présentes à Jérusalem – « mine le caractère sacré de Jérusalem et met en danger la capacité des églises d’exercer leur ministère propre en cette terre » au profit de leurs propres communautés et des communautés chrétiennes du monde entier.
Les chefs des Eglises et communautés ecclésiales présentes à Jérusalem invitent la municipalité à retourner sur ses pas, à revoir ses décisions en matière fiscale afin de sauvegarder le Statu Quo – ensemble de règles et coutumes sur laquelle se fonde la coexistence entre les différentes communautés religieuses à Jérusalem – et à ne pas porter préjudice au profil et à la nature propre de la Ville Sainte.
Le communiqué, diffusé hier par les canaux officiels des églises, porte la signature de treize chefs des Eglises et communautés ecclésiales présentes à Jérusalem. La liste des signataires débute par celle de Théophile III, Patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, et comprend également celles de S.Exc. Mgr Pierbattista Pizzaballa, Administrateur apostolique du Patriarcat de Jérusalem des Latins, du Père Francis Patton OFM, Custode de Terre Sainte, et de Mgr Georges Dankaye, Vicaire patriarcal du Patriarcat catholique arménien. (GV) (Agence Fides 15/02/2018)
La conquête de Jérusalem et les illusions perdues des catholiques français
L’IMPOSSIBLE RÉTABLISSEMENT DU ROYAUME LATIN
À la tête du Comité catholique de propagande française à l’étranger, le recteur de l’Institut catholique de Paris Alfred Baudrillart a été un héraut de la vision orientaliste de la France durant la première guerre mondiale. Mais après la prise de Jérusalem en décembre 1917, son rêve d’un Orient catholique et français a pris fin.
Emmanuel Macron, lors de l’inauguration de l’exposition «Chrétiens d’Orient» de l’Institut du monde arabe (IMA) co-organiséepar l’Œuvre d’Orienten septembre 2017, a déclaré :« Je veux dire aux chrétiens d’Orient que la France est à leurs côtés, que notre priorité sera bien la défense de leur histoire »,se faisant fort d’évoquer l’histoire commune et les liens anciens qui «obligent» la France. L’allusion à ce récit du passé français en Orient est la résurgence d’une vision de l’Orient portée par le recteur de l’Institut catholique de Paris, Alfred Baudrillart (1859-1942), au cours de la première guerre mondiale.
Alfred Baudrillart avait une opinion tranchée concernant les affaires d’Orient, bien que n’étant pas un spécialiste de cette région. Religieux membre d’une congrégation «intellectuelle», l’Oratoire, il en avait néanmoins une certaine connaissance, voire une connaissance certaine. Il était proche de cercles français, religieux et politiques comme intellectuels et journalistiques que l’on peut globalement qualifier de «syrianistes» : cercles officiels (hautes personnalités politiques et hauts fonctionnaires, notamment du ministère des affaires étrangères); journalistes regroupés autour de l’influenteRevue des Deux Mondes; membres de différents groupes de pression : Comité des intérêts français au Levant, Œuvre d’Orient, ou Comité Dupleix. Il fréquentait également certains congréganistes établis en Orient. Très au fait de la perception vaticane des problèmes orientaux par ses passages réguliers à Rome, Baudrillart était naturellement sensible aux préoccupations du Saint-Siège en ces matières, qu’il s’efforçait de relayer à Paris. Le biais ecclésiastique pour sa connaissance de l’Orient est enfin, et en grande partie, incarné par les cercles chrétiens orientaux, installés ou de passage dans la capitale, qui tournent autour de l’Institut catholique de Paris.Sa formation, ses idées préalables, ses dons rhétoriques en firent le porte-parole de la vision française des choses au moment de la prise de Jérusalem, en décembre 1917.
L’ORIENT IMAGINAIRE
L’Orient des écrits de Baudrillart s’insère pour ainsi dire dans son patrimoine génétique, héritage de son arrière-grand-père Sylvestre de Sacy. Pour ce dernier, l’Orient est le creuset des civilisations, le lieu des origines. Par là, ce qui s’y déroule occupe une place centrale. Outre le recours à l’imaginaire des Mille et une nuits, l’Orient — en particulier la Palestine — s’accompagne naturellement de l’évocation de l’imaginaire évangélique. Sa représentation d’un ancien Orient chrétien lui rappelle l’image idéale d’un Orient intouché, mis à mal par la modernité. Il regrette la disparition de la civilisation orientale brillante qu’il connaît par les livres et qui lui paraît merveilleuse. Cet Orient rêvé est aussi présent dans son esprit et dans ses écrits, exprimant alors une foi en un Orient chrétien encore vif.
Baudrillart est catholique et Français. À ce titre, sa vision de l’Orient révèle une approche très limitative : il est sans conteste sous l’influence de ses fréquentations de chrétiens orientaux, représentants des Églises unies, pour lesquels la France doit avoir une présence forte et constante au Levant. Baudrillart s’inscrit en plein dans une tradition décomplexée, favorisant ce qui peut renforcer la place du catholicisme et de la France dans cette région, et a contrario rejetant ce qui la met à mal. Il est impliqué dans la communautarisation de l’Orient, initiée par les Ottomans et renforcée par les Occidentaux dans le cadre de leurs politiques clientélistes respectives. Le destin français de l’Orient suscite de sa part le recours régulier à l’imaginaire des croisades. Il s’exprime en ce sens devant un parterre qui partage pleinement ses vues, celui de l’Œuvre des écoles d’Orient, association d’aide aux chrétiens d’Orient dont la devise est « Dieu le veut ! »1. L’association avec l’esprit des croisades est encore plus évidente au moment de la première guerre mondiale, avec inscription dans une certaine norme affectant le discours politico-religieux du temps. Ces affirmations s’accompagnent du rejet de ce qui est opposé à sa vision de l’Orient. Il honnit le protestantisme, synonyme de concurrence britannique, qu’il perçoit comme allié au judaïsme/sionisme, ou à l’orthodoxie. Il rejette également l’orthodoxie, et la Russie derrière elle. Catholique de son temps, il méprise le judaïsme (et déteste les juifs), et le sionisme, instrument de pénétration allemande, puis britannique. Dans la même logique, Baudrillart se méfie de l’islam, puis du nationalisme arabe, même si celui-ci peut recevoir les faveurs des autorités françaises au nom de la lutte anti-ottomane. Au cours de la première guerre mondiale, l’Orient est le théâtre d’une véritable lutte de civilisations, orientale et occidentale, chrétienne et musulmane, observée par notre homme. Il écrit le 12 mars 1917 dans ses Carnets2 : « La journée s’ouvre par la nouvelle de la prise de Bagdad, nom féérique qui résonne à travers l’histoire et ajoute à l’étrange grandeur de cette guerre mondiale. » Le 31 mars 1917, au moment de la percée britannique sur le front de Gaza, il note que « toutes les grandes cités du monde ancien et moderne sont en jeu dans cette guerre. » Après une année 1917 difficile sur les théâtres d’opérations du front occidental, la prise de Jérusalem, au début décembre, lui apparaît comme un véritable « rayon de soleil »3. Ce « choc de civilisations » est aussi l’occasion de conforter Baudrillart dans ses convictions. Le catholicisme, et la France avec lui (ou plutôt : la France, donc le catholicisme) doivent occuper au Proche-Orient la place prépondérante, au nom de la « civilisation ». Baudrillart pense un Orient simple, devant revenir à la France.
PLUS DE SEPT SIÈCLES DE DOMINATION MUSULMANE
S’engageant en faveur de la réalisation des souhaits français en Orient, il s’illustre de plusieurs manières. C’est d’abord son discours de la fin décembre 1917, donné en l’église parisienne de Saint-Julien-le-Pauvre, à la demande du ministère des affaires étrangères. Célébrant la toute récente prise de la Ville sainte, Baudrillart intitule son discours Jérusalem délivrée4.
Ce discours très attendu se veut l’incarnation de la rencontre entre l’Orient rêvé et la réalité géopolitique désirée, au moment où celle-ci doit pouvoir se réaliser, puisque Jérusalem est à nouveau aux mains de chrétiens, pour la première fois depuis 1187. Le lieu choisi pour cette cérémonie religieuse — mais aussi, et combien plus, politique — est éloquent : c’est la paroisse melkite de Paris, consécration du lien entre la France et l’Orient chrétien, lien séculaire qu’il convient alors de raviver. Le discours est éloquent par la synthèse qu’il effectue de l’imaginaire politico-religieux français relatif au Proche-Orient de cette époque5. « Jérusalem est chère au patriotisme français, parce que, depuis plus de mille ans, la France a couvert les Lieux saints de son amour et de sa protection. » De fait, cette cérémonie catholique et patriotique réconcilie deux France qui se sont violemment opposées quinze ans plus tôt, au plus fort de la crise anticléricale. Cette alliance plonge ses racines dans les plus anciens temps, et Baudrillart évoque les Francs, « nos ancêtres », avec une filiation : « dans le culte que nous portons aux Lieux saints, au sentiment religieux commence à se mêler un sentiment national. » Dans la lignée de Charlemagne, les croisés se mettent en branle pour sauver l’Europe :La croisade! Idée française [..] comprise et exécutée surtout par des Français. [...] Si je cherche qui incarna l’idée et qui la réalisa le mieux, quatre noms m’apparaissent au-dessus de tous les autres : Urbain II, pape français, Godefroy de Bouillon, belge et lorrain, c’est-à-dire bien près d’être français, saint Bernard et saint Louis, tous deux français et quels Français! Un âge d’or qui ne dure pas, et « Jérusalem était pour sept cent trente ans entre les mains des Infidèles. » Dans cette période est développée l’idée de la protection des Lieux saints, avec un protectorat exercé par la France et renforcé par chaque capitulation, avec contribution de tous les régimes français. Ce qui pousse Baudrillart à un appel au retour de la France à la chrétienté :Envoyons d’ici l’hommage de notre gratitude au pape qui, malgré les fautes de la France, a toujours voulu voir en elle la nation apostolique. Sachons reconnaître une aussi constante fidélité par le retour de la nôtre! Mettons fin à une situation déplorable qui nous isole dans le monde chrétien! Que ceux qui, en prenant les rênes du pouvoir, ont affirmé la noble prétention d’unir tous les Français et de concentrer toutes les forces de notre pays, appliquent à cette idée leurs réflexions et leur patriotisme!
LA « MISSION CIVILISATRICE » DE LA FRANCE
Et de fait, la France dispose d’atouts sur place, cumulant l’exercice de la charité réelle et l’expansion de la civilisation française : « Ah ! qui dira ce que, par leurs œuvres de toutes sortes, par leurs écoles de tous degrés, ont fait là-bas nos religieux et nos religieuses (…) ? » Autant d’éléments à disposition pour faciliter une prise en main française :
Grâce à eux, les indigènes ont aimé la France et parlé sa langue ; ils ont souffert de nos malheurs et se sont réjouis de nos succès. Sainte armée de la France catholique qui parfois a suppléé aux défaillances momentanées de la France officielle !Cette situation fonde l’espoir de Baudrillart au moment de la conquête de Jérusalem, qui ferme une parenthèse et préfigure une ère nouvelle :Un général anglais, visiblement pénétré du souvenir de Godefroy de Bouillon, a fait son entrée à pied, sans apparat, modestement, chrétiennement, et a reçu la soumission de la grande ville. Auprès de lui se tenaient un général français et un italien.Avec eux et avec nous, Rome, la Jérusalem nouvelle, a manifesté sa joie et célébré la victoire de la Croix.Mais Baudrillart doit tempérer son enthousiasme : on ne peut savoir ce qu’il adviendra de la Palestine, ce pourquoi il se fait fort de terminer son propos en indiquant des conditions à respecter, qui vont dans le sens de sa vision catholique et française des choses. Si la première reprend en quelque sorte la deuxième partie de la très récentedéclaration Balfour(respecter les populations locales), les trois suivantes vont plus loin dans l’affirmation de son point de vue, et semblent devancer ce qui doit se dérouler concrètement. La puissance qui vient de l’emporter doit en effet respecter la victoire chrétienne (« La Croix rétablie doit désormais régner sur Jérusalem. Malheur au peuple, quel qu’il soit, qui trahirait la chrétienté ! »). Elle se doit également de respecter la place traditionnelle de la France, qui vient d’être rappelée lors de la récente entrée au Saint-Sépulcre du représentant de la France, avec les honneurs liturgiques. Enfin, le Royaume-Uni doit respecter les amis de la France sur place.
Quelques jours plus tard, Baudrillart enfonce le clou dans un entretien au Petit journal, donné en accord avec le Quai d’Orsay6. Toutefois, s’il reprend les termes de son intervention à Saint-Julien-le-Pauvre, Baudrillart est obligé d’adapter ses vues, sinon ses revendications, à un contexte résolument mouvant, avec la nécessité de prendre en compte la réalité locale et internationale.Nous, catholiques français, dominés par le point de vue religieux et par le point de vue patriotique, nous ne nous dissimulons pas que la question de la Palestine et des Lieux saints n’est qu’une partie d’un problème extrêmement complexe. Ignorant les termes dans lesquels ce problème se pose actuellement, ignorant comment il se posera à la fin de la guerre, il nous est impossible d’avoir des opinions très catégoriques, ou plutôt, si nous avons ces opinions, nous n’avons pas les moyens pratiques de les faire triompher (…). D’une façon générale, je crois que tous les catholiques ont une même pensée et un même désir : au point de vue religieux, ils ne demandent nullement l’écrasement de ceux qui ne partagent pas leur foi. Ceci s’applique par exemple aux juifs : « En ce qui concerne les juifs, nous sommes les premiers à reconnaître qu’ils ont droit au respect le plus absolu de leur conscience. » Dans le même temps, savoirsi le fait qu’ils ont été pendant des siècles les maîtres du pays leur donne un droit particulier sur cette terre, c’est une autre question. […] On ne saurait oublier non plus que depuis le temps de la captivité, c’est-à-dire depuis le commencement duVIe siècle av. J.-C., la Palestine a toujours été soumise à des dominations étrangères, sauf le temps très court où elle fut gouvernée par les Macchabées : la domination politique des juifs en Palestine ne reposerait donc que sur des droits bien hypothétiques. Que les juifs viennent en aussi grand nombre qu’ils le voudront pour y jouir des droits de tous, rien de mieux… Cette tolérance affichée, qui ressemble fortement à de la résignation, s’applique aux Arabes musulmans :Quant aux populations arabes musulmanes, nous avons aussi le devoir de respecter leurs croyances; malgré des périodes d’intolérance et de fanatisme, les musulmans ont, somme toute, pendant des siècles, respecté les croyances chrétiennes à Jérusalem. En l’occurrence, ce respect est surtout dû au fait que les Arabes ont donné beaucoup de leur sang à la France au cours de cette guerre.Quant aux chrétiens qui ont eu tant de fois à souffrir au cours des siècles, il est bien évident que nous leur devons le respect et la protection de leur foi et de leur culte, et, s’il est permis de le dire en passant, les catholiques l’assureraient d’une façon plus complète que ne l’eût fait l’orthodoxie russe, si jalouse de dominer en Orient. De ces considérations découlent des réflexions quant à l’avenir de la Palestine, et donc la question de son gouvernement. Conquise par des chrétiens, Jérusalem et sa région doivent désormais être gérées par des chrétiens, mettant ainsi fin à près d’un millénaire de domination musulmane sur les Lieux saints :Évidemment, nous eussions désiré un régime qui eût été la consécration de notre protectorat et qui eût donné à la France une situation vraiment unique, mais puisque c’est Richard-Cœur-de-Lion et non pasSaint-Louisqui a présidé à la rentrée des troupes chrétiennes à Jérusalem, nous sommes bien obligés d’en tenir compte. En tout cas, il y a une chose certaine, c’est qu’anglaises, françaises ou italiennes, ce sont des armées chrétiennes qui ont repris et occupé Jérusalem : à nos yeux les chrétiens doivent y rester maîtres. Même pour ceux qui ne partagent pas notre foi, c’est le Christ, c’est son souvenir qui est la part principale de la grandeur de Jérusalem et de son caractère sacré : les Lieux saints sont les lieux que le Christ a sanctifiés. Nul ne comprendrait dans la chrétienté -– et le Saint-Siège l’a laissé entendre ces jours-ci -– que, par un artifice quelconque, la Croix fût de nouveau subordonnée au Croissant, et il ne serait pas juste qu’elle tombât sous une domination juive, restaurée on ne sait comment par des puissances chrétiennes qui trahiraient la cause de la chrétienté.
S’ADAPTER AU NOUVEAU MONDE
Réaliste, Baudrillart doit concéder que la France est en situation minoritaire. Si elle ne peut prétendre à la gestion directe des lieux, elle doit pouvoir conserver ses attributs de puissance protectrice (protectorat sur les ordres religieux et privilèges traditionnels pour les représentants de la France), à défaut de poursuivre son traditionnel protectorat sur les chrétiens d’Orient. Mais une échappatoire pourrait lui permettre de conserver une position privilégiée : comme pour le moment l’option d’une internationalisation de Jérusalem et sa région demeure, dans la logique des accords Sykes-Picot, Baudrillart suggère : « Pourquoi le président de ce régime international que nous croyons le plus probable pour Jérusalem et les Lieux saints ne serait-il pas un Français ? » Soucieux du respect de la place et des traditions françaises en Orient, le prélat veut également que les loyautés locales envers la France ne soient pas négligées : « Maronites et Syriens, par exemple, ont toujours les yeux tournés vers nous… »
Le cap est maintenu après la guerre. Les bouleversements dus au conflit, avec la reconfiguration du Proche-Orient, doivent permettre la réalisation de la mission civilisatrice française. Baudrillart inscrit plus que jamais son action dans cette optique, avec option pour une « Grande Syrie », comprenant naturellement la Palestine. Dans la même logique, il poursuit son appui en faveur du maintien du protectorat catholique de la France et des capitulations, comme des honneurs liturgiques. Les choses ne tournant pas à l’avantage de la France, Baudrillart exprime une véritable nostalgie du temps où le représentant français était prépondérant en Orient pour le maintien de l’ordre et la défense des Latins contre toute agression. La restauration d’un royaume franc, sous-tendue par ces efforts, ne pouvant aboutir, Baudrillart prend note et favorise une alternative belge qui permette de déminer le terrain face aux empêchements britanniques et aux revendications de la puissance catholique rivale, l’Italie. Néanmoins, il semble que le nouveau « grand jeu oriental » qui se met en place après 1917-1918 soit joué d’avance puisque, faisant siens de tenaces préjugés, Baudrillart a une ferme conviction quant à la toute-puissance des juifs. S’il en faut une preuve, celle-ci est rapidement apportée par la consécration de la manipulation de la politique britannique par les juifs, qui n’est qu’une illustration supplémentaire de la collusion entre eux et les protestants : la nomination de Sir Herbert Samuel, un juif, comme haut-commissaire britannique en Palestine. La vision de l’Orient de Mgr Baudrillart, avec une réalité géopolitique désirée faisant la part entre les éléments qui lui sont favorables et ceux qui la mettent à mal, ne correspond décidément pas à la réalité du début des années 1920. Cette situation découle d’une part du fait que la France ne fait rien pour réaliser les idées du recteur en trahissant son propre rôle, sa destinée, et d’autre part des circonstances réelles du terrain. C’est là la conséquence des alliances internationales de Paris. Comment la France peut-elle arriver à ses fins alors qu’elle doit d’abord satisfaire les Russes avant et pendant la première guerre mondiale, puis s’arranger avec les Britanniques ? Britanniques ou Italiens ne mettent-ils pas à mal la présence française au nom de leurs propres ambitions sur le même terrain proche-oriental ? Par ailleurs, la France souffre de ses faiblesses intrinsèques. Comme à l’accoutumée, elle a beaucoup d’ambitions, mais peu de moyens pour les réaliser.
LA FIN DU RÊVE D’UN « ORIENT OCCIDENTAL »
Naturellement, Baudrillart ne peut rester de glace devant cette situation. Le prélat ne peut donc qu’entrevoir la fin du rêve entretenu pendant et juste après la guerre, celui d’un Orient « occidental » : pessimiste, il envisage un temps le retrait chrétien de Jérusalem, la fin de la présence française en Orient, voire celle de la civilisation levantine. Dans ces conditions, revenant de manière indirecte à la thématique des croisades qu’il affectionne, il précise qu’un retrait complet ne peut être envisagé : ne pouvant imposer son ordre à tous, la France doit se concentrer sur le Liban pour préserver un réduit chrétien et protéger des coreligionnaires orientaux sinon immanquablement voués au joug musulman.
L’Orient est donc plus compliqué qu’il ne l’entend. Son passage à Jérusalem, à la fin de l’été 1923, est une étape fondamentale dans sa découverte de ce monde. Une fois sur place, Baudrillart fait preuve d’un réel discernement. À cette déception s’ajoute celle suscitée par l’absence d’unité entre chrétiens en général, notamment entre Européens. De fait, il importerait que ceux-ci s’allient pour être plus efficaces contre les menaces extérieures énumérées plus haut : le sionisme, mais surtout le laïcisme turc ou l’islamisme doublé du nationalisme arabe, tandis que sa foi en un Orient chrétien vivace est mise à mal par la réalité des faits. Chez lui se développe alors la conscience de ce que cet Orient chrétien n’est plus grand-chose. Particulièrement actif dans les affaires orientales entre 1914 et 1918 — dans la lignée d’idées énoncées en partie avant la guerre, dans les années suivant immédiatement la conflagration mondiale et au début des années 1920 — au moment où toutes les espérances sont permises quant à un bouleversement de l’Orient en accord avec les idées catholiques et françaises, Baudrillart s’efface ensuite progressivement. À la différence de ce qu’il veut affirmer en décembre 1917, le monde qui évolue s’impose à lui et à ceux qui pensent comme lui. C’est par exemple ce qu’il note lorsque le 28 janvier 1933 il évoque la mort alors annoncée d’un élément qui lui est cher, l’Œuvre d’Orient ; et en conséquence c’est pour lui la fin d’une certaine idée de l’Orient français.
1Cri de ralliement et de guerre des croisés, « Dieu le veut ! » est jusqu’en 1987 la devise de l’association catholique, qui prend le nom d’ « Œuvre d’Orient » en 1930.
2Les Carnets du cardinal Baudrillart 1914-1918, éditions du Cerf, 1994.
4« La Jérusalem délivrée » est le titre d’un poème épique écrit en 1501 par Torquato Tasso, connu en français sous l’appellation le Tasse. Il retrace dans un récit largement fictionnel la première croisade, au cours de laquelle les chevaliers chrétiens menés par Godefroy de Bouillon combattent les musulmans (Sarrasins) afin de lever le siège de Jérusalem en 1099.
5« Jérusalem délivrée ». Discours prononcé à Saint-Julien-le-Pauvre en l’honneur de la prise de Jérusalem, le 23 décembre 1917, Paris, Beauchesne, 1918.
6L’entretien paraît dans le numéro du 25 décembre 1917 : « L’influence française en Orient — Quel doit être l’avenir de Jérusalem ? L’opinion de MgrBaudrillart », p. 2.